Histoire des idées politiques

HISTOIRE DES IDÉES POLITIQUES

Connaître l’évolution des idées politiques, économiques et sociales permet de mieux comprendre la signification des changements de l’ordre politique ou de l’aménagement juridique de la société.

  • TITRE I LE TRIOMPHE DE L’ETAT MONARCHIE DU XVIe AU XVIIe SIÈCLE
  • CHAPITRE I LA MONTÉE CONTESTÉE DE L’ABSOLUTISME

 

  • SECTION 1. L’ABSOLUTISME ENCOURAGÉ
  • P1. L’ETAT SANS LA MORALE, MACHIAVEL (1469-1527)
  • La personnalité de Machiavel
  • Les recettes du Pouvoir selon Machiavel
  • L’ETAT ET LA MORALE CATHOLIQUE
  • A. Didier Erasme (1469-1536)
  • B. Thomas More (1478-1535)
  • P3. L’ETAT ET LA MORALE PROTESTANTE
  • Martin Luther (1483-1546)
  • Jean Calvin (1509-1564)
  • SECTION 2. L’ABSOLUTISME COMBATTU : LES MONARCHOMAQUES
  • P1. UNE IDÉOLOGIE POLITIQUE À MOTIVATION RELIGIEUSE
  • P2. LA RÉVOLTE PROTESTANTE
  • Les thèmes principaux
  • Les principaux traités des monarchomaques protestants
  • P3. LA RÉVOLTE CATHOLIQUE
  • SECTION 3. L’ABSOLUTISME EN GERME, JEAN BODIN (1530-1596)
  • P1. LA PERSONNALITÉ DE BODIN
  • P2. LA THÉORISATION DE LA SOUVERAINETÉ
  • L’originalité de Bodin
  • La définition de la souveraineté
  • P3. LES DIFFÉRENTS RÉGIMES POLITIQUES CONCEVABLES

 

  • CHAPITRE II L’ECLOSION DE L’ABSOLUTISME AU XVIIe SIÈCLE
  • SECTION 1. L’ABSOLUTISME ANGLAIS
  • LA PERSONNALITÉ DE HOBBES
  • P2. LA MÉTHODE DE HOBBES
  • P3. LE LÉVIATHAN
  • La genèse de l’Etat
  • La puissance de l’Etat
  • La nature de l’Etat
  • SECTION 2. L’ABSOLUTISME FRANÇAIS
  • L’ABSOLUTISME DES JURISTES
  • Guy Coquille (1523-1603)
  • Charles Loyseau (1566-1627)
  • Cardin Le Bret (1588-1655)
  • L’ABSOLUTISME EMPIRIQUE
  • Richelieu ou l’absolutisme du ministériat
  • Louis XIV ou l’absolutisme personnel
  • . L’ABSOLUTISME FINALISÉ, BOSSUET (1627-1704)
  • SECTION 3
  • La vie de Bossuet
  • B. L’œuvre politique

 

  • TITRE II LA REMISE EN CAUSE DE L’ABSOLUTISME
  • CHAPITRE I L’ABSOLUTISME COMBATTU
  • SECTION 1. LES CRITIQUES LIBÉRALES DES XVIIe ET XVIIe SIÈCLES
  • P1. LA LIBERTÉ RELIGIEUSE CONTRE L’ABSOLUTISME MONARCHIQUE
  • P2. L’ARISTROCRATIE CONTRE L’ABSOLUTISME MONARCHIQUE
  • Fénelon
  • St Simon
  • C. Boulainvilliers
  • SECTION 2. LA DOCTRINE LIBÉRALE DE MONTESQUIEU (1702-1785)
  • P1. LA VIE DE MONTESQUIEU
  • P2. SA PENSÉE POLITIQUE
  • La méthode de Montesquieu
  • La théorie des gouvernements
  • La théorie du gouvernement modéré

 

  • CHAPITRE II L’ABSOLUTISME RENOUVELÉ
  • SECTION 1. L’ABSOLUTISME DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE DE ROUSSEAU
  • P1. LA VIE DE ROUSSEAU
  • P2. L’HOMME NATURELLEMENT BON MAIS PERVERTI
  • L’homme de la nature
  • L’homme transformé par la société
  • UN IDÉAL D’UNITÉ POLITIQUE
  • A. Le contrat social à l’origine de l’homme nouveau
  • B. Le règne de la volonté générale

INTRODUCTION

Le pouvoir est détenu par les capétiens. Le XVIe siècle commence avec le règne de François Ier. Il a été un roi absolu. En gels, l’absolutisme est la souveraineté qui appartient au roi. L’ensemble des prérogatives de puissances publiques est entre les mains du roi et de lui seul. L’absolutisme connait son apogée au XVIIe siècle avec Louis XIV. Sous le seul règne du roi François Ier, la monarchie a été absolue. Certains auteurs considèrent donc que l’absolutisme est né à la fin du XVIe siècle. François Ier, sur le plan externe, a passé sa vie à lutter contre Charles Quint qui a entre les mains pratiquement toute l’Europe et qui est très riche. Charles Quint a le rêve de reconstituer l’empire de Charlemagne. Il a presque réussi sauf qu’il lui reste la France à conquérir.

Machiavel a développé sa théorie dans le but de faire l’unité italienne qui serait le seul moyen de se défendre contre les armées française et germanique qui se font sans cesse la guerre sur le territoire italien. Machiavel est le premier fondateur de la théorie de l’Etat et donc la science politique.

François Ier réussit à vaincre Charles Quint. Son fils Henri II arrive à prolonger dans un premier temps l’expérience de son père. Cependant, éclate les guerres de religion. C’est la première fois dans l’Histoire de la France que les français se battent entre eux. A début du XVIe siècle, une nouvelle religion est née qui a provoqué un chiasme au sein du christianisme : chrétiens catholiques et chrétiens protestants. Cette religion est née avec Luther en Allemagne et avec Calvin en France. Ces auteurs ont donc crée les schismes religieux mais ils ont aussi une certaine vision de l’Etat. Les protestants sont des chrétiens et ont donc les même textes de base que les catholiques mais ils ne reconnaissent pas l’autorité du pape et donc la hiérarchie ecclésiastique.

Ainsi, Henri II va devoir faire face à une guerre civile qui va durer toussez la moitié du XVIe siècle. Il s’est marié avec une richissime héritière, Catherine de Médicis. Trois de leurs enfants ont régné : François II, Charles IX, Henri III. Ils ont eu tous à faire face aux guerres de religion.

Henri III est le dernier à régner mais il est le premier roi en France à être assassiné. Cela montre que le roi commence à être contesté. Personne ne remettait en cause l’autorité du roi auparavant car il était le seul à être un élu de Dieu. Cependant, le Pouvoir était tellement tombé bas qu’on n’hésite pas à tuer le roi de France.

Le successeur d’Henri II, son cousin, est Henri IV qui règne jusqu’en 1610. Il arrive à obtenir la paix civile grâce au célèbre Edit de Nantes de 1585. Cela ne plait pas aux extrémistes catholiques, c’est d’ailleurs l’un d’entre eux qui assassinera Henri IV. Henri IV a réussi à imposer son autorité en exerçant pleinement sa souveraineté.

A partir de là, l’absolutisme grimpe jusque 1789. Mais cela n’a pas été sans conflits intellectuels. Cependant, à la fin du règne de Louis XIV, l’absolutisme est contesté dans les idées mais pas dans les faits. Des auteurs, des groupes, se mettent à écrire et contester l’autorité du roi de France.

Au XVIe siècle, Bodin dit que l’Etat est la souveraineté. Avant le XVIe siècle, la souveraineté n’était pas exercée par le roi de France. Le sacre a été mis en place en France en 751 suite au coup d’Etat de Pépin le Bref légitimé par le pape. Le sacre provoquer une modification de l’Homme et du Pouvoir. L’Homme devient mi laïque mi ecclésiastique alors que le Pouvoir obtient une finalité, faire régner la loi de Dieu sur Terre et d’aider les Hommes à faire leur salut. Le roi de France doit donc aider l’Homme à faire son salut pour aller au paradis.

Cela sera un thème de propagande que l’entourage de tous les rois ne cessera d’utiliser.

Les successeurs de Pépin le Bref ont continué à être sacrés. Charlemagne a été jusqu’à se faire couronner, notion laïque, qui lui a permis de faire l’unité du territoire.

Le Pouvoir s’est éparpillé au fur et à mesure des successions et s’est maintenu. Mais, le roi de France détenant le titre exerçait en réalité son autorité sur un petit territoire. On en a rive à Hugues Capet en 987 qui réussit à se faire élire roi et donne naissance à la dynastie capétienne. A côté d roi de France, il y a de nombreux seigneurs sur lesquels le roi de France n’a aucune autorité. La souveraineté est donc diluée. Le roi partage son Pouvoir avec les seigneurs. C’est la période de la féodalité. Le roi de France a cependant réussi à garder son titre de roi alors que cela ne voulait plus rien dire et réussit même à le transférer à ses enfants. Le miracle capétien est le fait qu’à chaque fois qu’un roi a régné il a réussi à avoir un fils. Ainsi, le titre s’est transmis pendant des siècles.

Certains rois, comme Philippe Auguste, ont voulu récupérer le pouvoir royal et c’est dans ces cas que le sacre a joué. Les conseilleurs du roi ont utilisé la théorie du sacre pour affirmer que le roi est supérieur aux grands seigneurs. Cela a mis des siècles à s’imposer. Notamment, c’est sous Saint Louis que la prérogative de rendre la justice est revenue au roi. Philipe Le Bel a récupéré la prérogative de faire la loi en osant rendre une loi applicable sur l’ensemble du territoire du royaume, au-delà du domaine royal.

Ainsi, au XVIe siècle, on veut créer un Etat nation. Les armes ont été données au fur et à mesure de l’histoire afin de créer un Etat absolutiste.

TITRE I – LE TRIOMPHE DE L’ETAT MONARCHIE DU XVIe AU XVIIe SIÈCLE

CHAPITRE I – LA MONTÉE CONTESTÉE DE L’ABSOLUTISME

SECTION 1. L’ABSOLUTISME ENCOURAGÉ

Au XVIe siècle, l’absolutisme est encouragé par tous : catholiques, protestants et un homme qui prend volontairement des distances avec la religion et la morale, Machiavel. Il conçoit un Etat purement laïque sans fondements religieux ou moraux.

P1. L’ETAT SANS LA MORALE, MACHIAVEL (1469-1527)

A.La personnalité de Machiavel

Machiavel est un être à part, il n’est pas comme les autres. Ce n’est pas un intellectuel et qui vit dans l’étude. C’est un bon bourgeois qui a exercé des fonctions administratives et diplomatiques. Il voue sa vie à être un fonctionnaire de haut niveau. Le hasard a fait qu’il a été exilé et donc obligé de vivre retranché dans sa maison de campagne. Il s’est donc mis à écrire. Il a écrit pro plaire au prince en entrer en grâce. Il donne une recette du Pouvoir.

Il souhaitait faire l’unité italienne afin de permettre au prince d’avoir les armes nécessaires pour faire l’unité italienne. Il est donc caractérisé par son patriotisme.

1. L’opportunisme

Il fait partie d’une bourgeoisie. Il a grandis à Toscane, à Florence, à une époque ou l’Etat de Toscane est dominé par la famille des Médicis. C’était une famille très riche. Les Médicis s’étaient emparé du pouvoir et se le transmettait de père en fils. Le Pouvoir de Toscane s’est transformé en un pouvoir princier grâce auquel le prince exerce une dictature.

Il existe quatre pivots en Italie qui ne cessent de se déchirer. Les princes payent des mercenaires et se battant tant que leur rémunération leur suffit. Ils changent régulièrement de camps en fonction de la rémunération. Le but était de faire fonctionner les guerres en Italie. A la fin du XVe siècle, l’Italie est en proie à des guerres internes.

En 1495, un soulèvement populaire a lieu à Florence et les Médicis sont chassés. On veut apporter de la morale à Florence et c’est un moine qui prend le pouvoir, Savonarole. Il va instaurer une démocratie en droit mais une démocratie dictatoriale dans les faits, mais aussi théocratique et puritaine. Il y a effectivement de la morale mais trop. La démocratie est fondée sur des principes religieux trop stricts. En 1498, Savonarole est tué et la République traditionnelle est rétablie mais pas avec un Médicis. C’est Soderini qui devient chef du gouvernement.

C’est à ce moment que Machiavel entre dans cette administration florentine. Il commence comme agent administratif. Il a voyagé pour le compte de l’administration et a été mis en contact avec des princes. Il a connu la France de Louis XVII, l’Allemagne de Maximilien mais surtout Borgia qui est le fils naturel du pape. Homme très riche, Borgia envisage de créer un Etat italien. A partir de la, Machiavel a l’idée d’unir l’Italie. Malheureusement, le pape est mort trop tôt et l’œuvre de Borgia s’est interrompu et n’a pas pu se rendre maitre de la Toscane.

A 43 ans, la vie de Machiavel est renversée par le fait que les Médicis reprennent le pouvoir en 1515 avec Laurent de Médicis II. Ce dernier est le père de Catherine de Médicis. Les Médicis vont purger l’administration de tous les éléments républicains. Machiavel est donc chassé de son emploi. Il est exigé dans sa campagne et se donne à l’écriture. Il a notamment écrit entre 1512 et 1519 un livre d’historien sur Tite-Live appelé Les Discours sur la première décade de Tite-Live. L’œuvre Le Prince est commencé en 1513 et achevé en 1514.

Dans le Prince, Machiavel pose la science politique. On dit qu’il est l’inventer de la science politique. Cette œuvre est dédiée à Laurent II de Médicis car il veut entrer en grâce et reprendre du service. C’est en cela qu’il est un opportuniste. Il pense reconnaitre en Laurent II le principe dont il dresse le portrait dans son œuvre, c’est-à-dire celui qui pourra faire l’unité italienne.

Finalement, en 1521, il obtient satisfaction mais son retour en grâce est court car il meurt peu de temps après.

2. Une vision politique dégagée de la morale

Il n’a pas peur d’être amoral. La lecture de Le Prince est étonnante car Dieu n’est pas présent. Cela est inédit. Son ouvrage est consacré non pas à la finalité du Pouvoir mais à la technique du Pouvoir. La question qu’il se pose : comment acquérir le Pouvoir ? Comment maintenir le Pouvoir ? Pourquoi on perd le Pouvoir ?

Le but de l’ouvrage est donc pragmatique : donner à Laurent II des règles pratiques pour maintenir et affirmer soin pouvoir à Florence. Il fait donc abstraction de ses préférences personnelles. Cependant, dans son œuvre de Discours, il prend partie pour la République. Il est pour la République mais pour l’unité italienne il recommande un Pouvoir absolu.

Il trouve une solution technique et pratique. Il n’y a pas d’esprit de synthèse. De ce fait, son ouvre ne contient aucun détail d’ordre thétique. Tout est très concret.

3. Un patriotisme sincère

Son patriotisme éclate dans le dernier chapitre de son œuvre. A l’époque, l’Italie est déchirée par des querelles internes mais aussi par des guerres entre des Etats externes. Machiavel veut libérer les Etats italiens de cette domination extérieure. Il veut établir la paix entre les Etats italiens.

Pour cela, il recommande l’unité italienne. Il est animé par cet objectif. D’ailleurs, pour lui un obstacle est le pape : que faire de lui ? S’il passe sous silence la religion, ce n’est pas un hasard car il veut faire comprendre que la religion doit être subordonnée et que donc le pape doit être traité comme un chef d’Etat.

Le seul moyen de réussir l’unité est que l’unificateur soit un dictateur. Il espère le trouver dans la famille des Médicis, plus particulièrement Laurent II auquel il dédicace son livre.

B. Les recettes du Pouvoir selon Machiavel

Le livre contient de recettes afin d’accéder au Pouvoir, acquérir une principauté et conserver le Pouvoir.

1. Le postulat à acquérir une principauté

Au préalable, Machiavel fait des distinctions avec comme objectif de savoir quel est le type de principauté le plus simple à acquérir et conserver.

Il fait une première distinction entre les principautés héréditaires et celles qui ne le sont pas, les nouvelles.

Pour les principautés, héréditaires, la tache du prince est simple. Il suffit de ne pas dépasser les bornes posées par les prédécesseurs.

Concernant les principautés nouvelles, Machiavel ne se pose pas la question de la légitimité du Pouvoir. Son problème est l’accession et la conversation. Parmi les principautés nouvelles, il faut distinguer celles entièrement nouvelles et celles ajoutées à un Etat héréditaire. Dans le second cas, il suffit de suivre les règle que le roi a suivit antérieurement. Concernant les principautés nouvelles, il fait une nouvelle distinction en fonction du mode de gouvernement des aciers dirigeants. Lorsque la principauté nouvelle était despotique, Machiavel estime qu’elle est difficile à conquérir car tous les sujets sont esclaves du despote. Ils sont accoutumés à l’obéissance et se servent autour du prince. Concernant les principautés aristocratiques, l’acquisition est bien plus facile car il y a toujours de grands mécontents près à comploter contre le prince est faciliter la victoire d’un ennemi. Concentrant la principauté républicaine, elle vit sous les lois et c’est le type de régime qui applique la liberté républicaine. Machiavel exclut l’idée de république car pour lui le prince doit exercer l’absolutisme. C’est la meilleure forme de gouvernement pour li mais comme il veut l’unité italienne il exclut la république qui ne peut pas aboutit à l’unité italienne.

En résumé, pour faire l’unité italienne, le prince devra acquérir une principauté nouvelle non héréditaire et gouvernée sous un mode aristocratique.

2. Les ingrédients nécessaires au prince

Il faut savoir utiliser la force, s’adapter à une notion antique fortuna en vertu de la virtu, recourir à la raison d’Etat et être indifférent au bien et au mal c’est-à-dire mettre la religion de côté. Machiavel met de côté la morale chrétienne et inventer la science politique comme simple technique du Pouvoir sans considérations morales.

a. Savoir utiliser la force

Il faut acquérir la principauté par ses propres forces. La première des forces caractérisant le principe est la virtu, une sorte de force intérieure. Le principe doit avoir les qualités requises pour espérer acquérir une principauté. La virtu est une notion antique, un ensemble de qualités caractérisant le chef. C’est la force physique, morale, l’énergie, le talent, la résolution. Ce sont toutes ces qualités qui caractérisent un chef. Il faut au préalable pour acquérir une principauté être un chef et donc être animé de virtu.

Il faut donc disposer d’une armée. Machiavel innove car il rejette toute idée de condottiere c’est-à-dire ceux qui sont au service du prime et n’hésite pas à les trahir. Le principe doit créer une armée nationale composée de sujets. Cette idée hantait Machiavel.

Pour avoir une bonne armée, il faut avoir les moyens et donc ne pas hésiter à recourir à l’impôt. A l’époque, les princes avaient l’habitude de demander le consentement des sujets avant de prélever un nouvel impôt. Pour Machiavel, un Etat qu’on acquiert doit être un Etat qui s’enrichie. D’ailleurs, derrière tout ça, l’idée est de faire un Etat national et donc il y a des sacrifices à faire. Il fallait que les sujets s’appauvrissent afin d’enrichir l’Etat.

Quand on n’a pas de moyens personnels, on peut avoir recours à la fortuite d’autrui.

Le prince pet faire recoure à la violence et aux cruautés. Il faut que le prince sache se servir de cruautés bien pratiquées. Il faut éviter les cruautés mal pratiquées comme les anciennes. Les cruautés bien pratiquées sont celles commises en début de règne, au début de l’acquisition de la principauté dans le but d’assoir le Pouvoir. Machiavel conseille au prince d’utiliser la persuasion qui selon lui est le meilleur moyen.

b. Savoir s’adopter à la fortuna

Le prince doit pouvoir tirer profit de la fortuna qu’elle soit bonne ou mauvaise. Il doit s’avoir s’adapter à la nécessité. L’Homme doit s’adapter à la situation, à ce qu’il voit et il sent mais il ne peut faire cela que grâce à la virtu. C’est donc un sens moral.

c. Savoir recourir à la raison d’Etat

Pour définir la raison d’Etat, il y a plusieurs idées.

La première est qu’il y a dérogation au droit commun. Cette dérogation est légitime grâce aux buts assignés, l’intérêt de l’Etat.

La deuxième idée est celle de rationalité, de raison. La raison d’Etat est rationnelle. Le prince est doté d’une intelligence supérieure qui fait que la raison d’Etat est rationnelle.

La troisième idée est celle de secret. La raison d’Etat est secrète. Au moment où la raison d’Etat est utilisée par le prince, elle est secrète. L’idée d’efficacité est forcément liée à la dissimulation. La raison d’Etat est connu des sujets ne fois l’action accompli.

La quatrième idée est la force.

La raison d’Etat a besoin de ces quatre clés. La raison d’Etat justifie l’emploi de n’importe quel moyen car ce qui compte est le résultat, bâtir un Etat italien pour Machiavel.

d. Savoir être indifférent au bien et au mal

Le prince doit pouvoir se comporter comme une bête, un animal. Il faut qu’il soit à la fois un renard et un lion.

Il doit être renard pour déjouer les pièges qu’on lui tend, pour avoir recours à l’hypocrisie, pour savoir manier l’opinion publique. Apparait donc ici l’idée de propagande. Il doit donc avoir recours à des ruses sans difficultés. Machiavel insiste sur le fat qu’au plan individuel cela est détestable. Il ne se pose pas à ce niveau là. Au besoin, le prince doit accepter d’être détesté et craint. Pour Machiavel, vaut mieux que le prince soit craint qu’aimé. S’il est aimé, cela dépend des sujets et donc on est dans un lien de dépendance. Si le prince est craint, cela dépend du prince et le sentiment de crainte restera chez les sujets.

Il doit être lion pour dissimuler la ruse. Cela lui permet d’apparaitre comme bon. On a encore ici l’idée de propagande. Se pose alors pour Machiavel le problème de la religion et la question de savoir si le prince doit être croyant. Pour Machiavel, le prince peut être croyant mais il doit pouvoir être capable d’agir contre la morale et donc la religion, être indifférent au bien et au mal. Il doit savoir s’affranchir des limites morales. Le mieux serait donc que le prince ne soit pas croyant mais cela est difficile pour l’époque.

Pour conclure, Machiavel est le premier à évoquer la notion d’Etat. Cette notion va se substituer peu à peu à la notion de res publica. Jusqu’au XVIe siècle, on parlait de res publica. Ainsi, la notion moderne de république va émerger petit à petit comme forme de gouvernement.

P2. L’ETAT ET LA MORALE CATHOLIQUE

Il y a deux auteurs qui sont à étudier quand on parle de l’Etat et la morale au XVIe siècle : Didier ÉRASME et Saint Thomas More.

A. Didier ÉRASME (1469-1536)

Il est né à Rotterdam à l’époque sous domination des Habsbourg d’Espagne. Il était sommais à l’autorité de l’empereur germanique qui va dominer les territoires des Habsbourg d’Espagne et des Habsbourg d’Autriche. Il s’agit de Charles Quint.

Didier ÉRASME est un enfant illégitime, il est né hors mariage et son père n’a pas pu le reconnaitre car il était prêtre. ÉRASME va grandir dans une situation de clandestinité. Ses parents vont bien s’occuper de lui mais ils vont disparaitre rapidement. ÉRASME, à la parte de ses parents, a été confié à l’Eglise dans le but de devenir prêtre. Effectivement; à l’âge de 24 ans, il a été admis comme prêtre mais il semble qu’il n’ait osa exercer cette activité qui l’ennuyait. Son objectif était étrier, lire. Il a trouvé le moyen de continuer ses études malgré sa qualité de prêtre. Il fréquente l’école Montaigu à Paris et est devenu docteur en théologie.

Il a toujours voulu être indépendant, étudier sans dépendre de personne. Pour cette raison, il n’a jamais exercé son activité de prêtre. Il a toujours fait en sorte de rester indépendant tout en restant dans l’Eglise. Il a réussi l’exploit de voyager à travers l’Europe de manière indépendante et de fréquenter l’élite européenne. Il est le premier à donner un style nouveau au latin et l’utilisant comme langue européenne. Il a conversé en latin avec l’ensemble de la pollution européenne et il a écrit en latin. C’est ainsi qu’il a lié amitié avec de nombreux personnages dont Thomas More, le futur Henri VIII, Charles Quint,…

A partir de 1516, il a mit ses idées politiques par écrit. Il a commencé son essai Institution du prince chrétien. Il ‘a écrit au moment où il se trouvait près de Charles Quint. Son objectif est d’associer l’enseignement de la bible à l’enseignement des auteurs païens. L’association des deux donne naissance à l’humanisme qui a pour idée que la civilisation, la culture, la vulgarisation de l’étude sont les seuls moyens de développer la civilisation et éradiquer toute forme de violence dans la société.

Au bot de quelques années, il quitte Charles Quint et s’installe en Suisse qui est neutre à l’époque. La religion chrétienne s’y applique sans conflits. IL estime que c’est le seul endroit où il peut écrire à sa guise. Or, au même moment, Luther expose sa nouvelle religion et la Suisse est rapidement proie aux désordres de la religion.

ÉRASME se rend alors en Autriche. Là bas, il subit l’influence des luthériens et il va vire en subissant les pressions des catholiques et des luthériens. Il subit ces pressions car il est la personne la plus en vue de l’Europe du début du XVIe siècle. Il est donc important qu’il prenne parti. Contre sa volonté, il va rencontre Luther qui va tenter de le persuader de la vraie foie. ÉRASME ne va pas vouloir prendre partie. En même temps, il ne prend pas partie pour d’Eglise catholique car il dénonce ses abus, en particulier l’attitude du clergé et du pape qui vient sur un monde fastueux. Il demande une réforme de l’Eglise.

ÉRASME est un homme qui a critiqué le catholicisme mais qui n’a pas voulu sortir de la hiérarchie ecclésiastique. Il veut une réforme de l’intérieur. On dit qu’il a pondu l’œuf que Luther a ensuite couvé. Finalement, dans les derniers moments de sa vie, il retourne en Suisse et meurt là bas. Il a été vu comme un hérétique par l’Eglise et ses livres ont été entièrement brulés. Il a été interdit de sépulture catholique et a donc été enterré dans une cathédrale protestante.

ÉRASME inspirait à la paix dans le monde et la paix de l’esprit. C’est un peu un contre Machiavel car toute sa pensée est à l’opposé du Prince. Il ne se place que sur le plan moral. Le prince d’ÉRASME est un homme honnête au sens religieux et humaniste du terme. C’est donc un modèle de vertu. Le comportement du prince doit donc être dirigé par la morale la plus stricte. De ce fait, pour ÉRASME, le prince est celui qui est pacifiste et qui refuse la guerre. Pour lui, la guerre est en parfaite opposition avec l’Evangile. Il dénonce l’orgueil des souverains dominants qui ne songent qu’à étendre leur territoire. Le prince doit être un homme vertueux et être élevé selon les principes religieux.

Pour lui, les chefs d’Etat doivent s’entendre pour fixer les frontières qui ne bougeront plus jamais. ÉRASME est donc un idéaliste qui méconnaît la nature humaine. Il pense sincèrement que par l’éducation le prince peut être bon. Si tous les princes sont élevés ainsi, il n’y ara plus jamais de guerre selon lui.

ÉRASME a l’idée que le prince vertueux doit être un monarque absolu. Dans son esprit, cela signifie que le prince doit être lié seulement par sa conscience. Pour ÉRASME, l’anarchie est le pire des régimes et il vaut mieux accepter la tyrannie d’un prince qui serait devenu mauvais que l’anarchie.

Les Evangiles prônent la soumission de l’individu à l’autorité. ÉRASME considérée que danse tous les cas l’individu doit obéir.

Malgré tout, ÉRASME est incontournable car il est le départ de la critique de la politique et de la religion.

B. Thomas More (1478-1535)

Depuis le début du XVIe siècle, Henri VIII règne en Angleterre. Henri VIII était un homme de bien qui s’est transformé le pouvoir. Il a épousé en première nonce Catherine d’Aragon de laquelle il a voulu divorcer car elle ne lui a pas donné héritier. Or, l’Eglise refusait cela. Deux solutions s’ouvraient donc à lui : rester marier ou divorcer malgré le désaccord. Il a choisi d’aller à l’encontre des enseignements de l’Eglise et a divorcé et répudié sa femme. Il s’est marié avec Anne Boleyn qui n’a pas été reconnu par la papauté. L’Eglise a excommunié Henri VIII. Henri VIII a donc rée une Eglise anglicane qui aurait comme chef spirituel le roi d’Angleterre.

Avant de rompre avec l’Eglise de Rome, il était un roi absolutiste ordinaire. Mais il était proche des idées humanistes. Naturellement, il s’est rapproché d’un humaniste, Thomas More.

Thomas More était un homme brillant qui au début de sa vie avait hésité entre l’Etat catholique et l’Etat laïque. Henri VIII en a fait son chancelier, la plus haute dignité anglaise. Thomas More est le premier laïque à devenir chancelier. En 1529, les rapports avec l’Eglise étaient bons et Thomas More accepte. Mais, très vite, Thomas More s’oppose au roi. Il a tenté de cacher sa position au roi pendant un moment. Mais, en 1931, le roi a exigé de tous ses sujets un serment de fidélité le reconnaissant comme chef de l’Eglise. Thomas More, profondément croyant, a refusé de prêter le serment de fidélité et cesse ses fonctions. Henri VIII comptine de l’harceler. Thomas More a finit par se faire juger pour haute trahison et est monté sur l’échafaud.

Thomas More est plus engagé dans la politique qu’ÉRASME mais ils sont proches religieusement. Cependant, leurs œuvres sont opposées.

Thomas More a crée ne nouvelle forme littéraire, la forme utopique. L’Utopie est son œuvre. Dedans, il décrit une société qui est l’opposé de celle d’Angleterre. L’œuvre de Thomas More est donc totalement imaginaire.

1. Une œuvre imaginaire

Thomas More connait parfaitement les défauts de l’Angleterre. Il critique la pauvreté profonde de l’Angleterre et la tyrannie donc il est victime. C’est pour dénoncer cela qu’il se camoufle derrière une œuvre imaginaire. Un seul avait eu recours à cette forme imaginative, Platon.

Son ouvrage se présente comme le récit d’un marin qui découvre une contré imagina ire, Utopia. Ce marin décrit ce qu’il voit. Il parle d’une ile qui a une capitale. Il cite le nom d’un roi, qui est un chef sans peuple. Il décrit un fleuve sans eau. Il décrit d’autres choses. Tout est donc étonnant. Mais derrière cela, Thomas More peint l’Angleterre qu’il connait. Il existe ne différence capitale entre l’Angleterre et cette ile, l’ile est transformée par la morale et les idées révolutionnaires. L’ile est donc l’Angleterre dont Thomas More rêve.

2. Le contenu de l’œuvre

a. La partie critique

Il dénonce les abus politiques. Pour lui les monarques ne sont bons qu’à faire la guerre et ne songent pas au bien être de leur peuple, ce qui devrait être la considération principale selon Thomas More.

Il dénonce aussi les abus sociaux. Il dénonce le nombre d’inutiles vivant sous le dépend de la société comme les nobles et religieux.

Il dénonce les bas &économiques qui sont flagrants car la propriété foncière est trop concentrée et elle prive de travail et de biens ceux qui sont les plus pauvres.

b. La partie positive

La solution est simple, le communisme des biens. Dans son monde imaginaire, chaque personne n’a rien et ne possède rien. Puisqu’ils n’ont rien, cela ne sert à rien de voler, on n’a pas besoin de se révolter, si bien que la propriété privée disparait et avec elle toute notion d’argent. Si on supprime la propriété c’est pour supprimer le mal. Les Hommes vivent alors sur un pied d’égalité, chacun travail pour la communauté et prélève à la communauté ce qui lui est strictement nécessaire pour lui et sa famille. Ainsi, il n’a jamais besoin de la part d’autrui car il sait qu’il sera toujours rassasié.

Cela est très idéaliste. Thomas More ne s’est pas contenté de cela et est entré dans les détails. Il a organisé minutieusement l’utopie. Dans sa pensée, il a indiqué les horaires du repas, du levé,…

Le roi est élu, même une fois qu’il a le Pouvoir il exerce un pouvoir absolu.

P3. L’ETAT ET LA MORALE PROTESTANTE

Il s’agit d’étudier Luther et Calvin. On envisage ici l’Etat vu par des protestants et donc les tenants d’une nouvelle religion.

Luther ne reconnait pas tout ce qui est postérieur au premier siècle de notre aire, ainsi il ne reconnait pas la doctrine des Pères de l’Eglise comme St Augustin, Saint-Jérôme,…

Luther considère qu’il faut revoir tout ce qui est postérieur aux textes religieux. Le croyant doit être seulement en relation avec les textes religieux. Le croyant ne doit pas envisager la religion par rapport aux autorités ecclésiastiques mais doit avoir un contact direct avec les textes. Ainsi, seuls le Nouveau Testament et l’Ancien Testament sont valables.

Luther va donner naissance à la Réforme. A partir du XVIe siècle, les chrétiens sont appelés les catholiques. Pour la première fois de l’Histoire, l’Europe est divisée sur le plan religieux.

A Martin Luther (1483-1546)

1. La personnalité de Luther

Luther est un homme d’origine pauvre. Il est douté et intelligent et il est entré dans une école ecclésiastique. Il est fait prêtre er devient curé dans la hiérarchie. Comme ÉRASME, il était tellement doué qu’il a mené des études supérieures et est devenu professeur de théologie dans une université dans la Saxe, l’université de Wittenberg.

Il se met alors à écrire.

Dans un premier temps, il se contente de dénoncer les péchés de l’Eglise, en particulier la pratique de la vente des indulgences. C’est une sorte de rachat des péchés, les croyants donnent de l’argent à l’Eglise pour acheter leurs péchés. Pour Luther c’était un scandale car c’était une pratique incompatible la religion et c’était une façon trop facile de racheter ses péchés. Cela provoque l’enrichissement indu de l’Eglise. Il commence donc par dénoncer cela et il fait une liste de toutes les tares de l’Eglise. Pour chaque défaut, il imagine une proposition de réforme. Il fait 95 propositions. En 1517, il décide d’afficher sur les portes de l’église de l’université les 95 thèses. C’est de là qu’on date la naissance du protestantisme. Le pape réagit violemment et condamne cela.

A partir de 1517, tous vont tenter, ÉRASME aussi, d’apaiser les tentions en persuadant Luther d’accepter une réforme de l’intérieur opérée par l’Eglise elle même.

En 1520, il rompt définitivement avec Rome en brulant publiquement la bulle (décision pontificale) du pape qui l’excommuniait. Il estime alors qu’il est temps de créer une nouvelle religion. Or, les dirigeants sont sous l’autorité de l’empereur. Charles Quint est chargé d’exécuter la bulle mais avant cela il essaye de négocier avec lui. Il demande à Luther de revenir en arrière mais celui refuse. A partir de là, Charles Quint est obligé d’exécuter la bulle. Luther trouve refuge auprès du seigneur de Saxe, Frédéric le Magnanime.

Luther a continué son action en diffusant sa religion. Il a tardait la bible en allemand, ce qui est une première. Son action est tremblement efficace que les princes allemands se sont peu à peu convertis. La conversion était un prétexte parfait pour confisquer les biens de l’Eglise. Dès qu’un prince se convertit, le peuple était obligé de se convertir également. Ainsi, très vite l’Allemagne s’est convertit au protestantisme.

Luther a été amené à écrire notamment une œuvre politique en 1523, Traité de l’autorité séculière.

2. L’exaltation du pouvoir laïque

La caractéristique du luthéranisme est que le pouvoir religieux dot être institutionnalisé.

a. La désinstitutionalisation du pouvoir religieux

De tout temps, deux pouvoirs s’opposent : spirituel et temporel. Luther va mener une réflexion de savoir s’il fat différencier les deux pouvoirs. Selon lui, il faut dégager toutes les entraves empêchant le pouvoir spirituel d’être purement spirituel. Il fat libérer le pouvoir spirituel de toute entrave matérielle. L’Eglise doit donc se dégager de tout modèle bureaucratique et hiérarchisé qui est hérité des structures des romains.

Pour Luther, l’Eglise ne doit s’intéresser qu’aux affaires spirituelles. L’Eglise protestant exclura toit principe de hiérarchisation. Il y aura des ministres pour permettre les consécrations, appelés les pasteurs, mais ce sont des hommes qui une fois leur ministère exercé redeviendront de simples laïques. Ils ne s’inséreront pas dans une hiérarchie.

En conséquence, le pasteur n’aura pas une autorité différente du simple laïque. Il y a une égalité parfaite entre tout le monde.

Ensuite, l’Eglise ne devra plus se charger des fonctions secondes (judiciaire, administrative, financière,…). Le Tribunal de l’Eglise était très actif à l’époque et jugeait des causes matrimoniales. De ce fait, toutes ces fonctions vont revenir à l’Etat.

b. La toute puissance de l’Etat

Chez Luther, l’Etat est plus puissant que dans la religion catholique. Dans les deux cas, l’autorité temporelle est légitime. Tout pouvoir vient de Dieu dans les deux cas. L’autorité temporelle a donc un caractère divin, ainsi personne n’a le droit de résister à l’autorité car elle est voulue par Dieu. « Celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établit par Dieu » comme disait St Paul. Le chrétien n’a donc pas le droit de résister à l’autorité temporelle.

Rien n’est nouveau, sauf que Luther réaffirme ces principes là. Pour consacrer le pouvoir temporel, le luthéranisme se caractérise par un écrasement de l’individu au pied du pouvoir. C’est de l’absolutisme pur. Comme le spirituel n’a pas de lien avec le temporel, le temporel est libre en pratique.

Cette position de Luther explique pourquoi le protestantisme rejette tout gouvernement populaire.

Luther s’est demandé si le souverain qui agit contre Dieu reste légitime et donc si le sujet peut se rebeller si le souverain agit contre Dieu. C’est donc le problème du droit de résistance. Beaucoup d’auteurs ont écrit sur ce sujet, notamment St Thomas d’Aquin. Luther autorise le droit de résistance passif c’est-à-dire que le sujet, s’il ne cause pas de troubles, peut refuser d’obéir en son fort intérieur. Luther conseille alors au sujet de vendre ses biens et fuir le pays. En revanche, la résistance active est bannie, en particulier le tyrannicide car Dieu a dit « tu ne tueras point ».

Luther a cette position car il considère qu’un gouvernement qui serait injuste serait en fait n châtiment divin. Si le souverain se comporte mal, c’est que Dieu le veut afin de sanctionner un peuple mauvais.

Ainsi, Luther est révolutionnaire en matière de religion mais il est conservateur sur le temporel, sur le plan du pouvoir politique.

3. La liberté religieuse niée en pratique

La liberté religieuse est un dogme de la pensée de Luther. On ne peut pas forcer les gens à adopter une religion. Immédiatement, il apporte un correctif car il dit que cette liberté ne joue que dans le domaine intérieur. Lorsque l’expression de la religion se fait par l’extérieur (aller à la messe,…), l’autorité peut sanctionner. L’autorité n’a pas à sanctionner l’expression mais elle peut punir la publicité.

Lorsque deux religions existent, le souverain choisit une religion et l’impose aux sujets. Les sujets qui n’adopteront pas la religion du souverain ont le choix entre fuir la principauté ou exercer en clandestinité leur religion. En France, le roi ne peut adopter cette religion car son pouvoir li vient pas Dieu, par le biaisa du sacre par le pape. De plus, lors du sacre, le roi prête serment de lutter contre le protestantisme. Cela a donné la question en France de savoir comment gérer les protestants. Tout au long du XVIe siècle, les rois ont jonglé entre les deux religions.

B.Jean Calvin (1509-1564)

Il a une doctrine proche de celle de Luther mais il y a des conséquences différentes en matière politique.

1. La personnalité de Calvin

Il est né en Picardie en France. Il va quitter la France jeune et s’établir à l’étranger, il cessera même d’être français.

Il est issu de la grande bourgeoisie, différence avec Luther qui était vulgaire et issu du bas peuple. Son père s’occupait des finances du clergé. Il a eu des démêlés avec des supérieurs, au point que le père a été excommunié par l’Eglise. Il est mort ainsi, ce qui est important car il ne pouvait donc aller au paradis.

Calvin a commencé à envisager des études ecclésiastiques, comme son frère qui est devenu un homme d’Eglise. Le frère aussi a également rejeté l’Eglise à l’égard de l’histoire du père. Il y a donc un sentiment de rejet envers l’attitude de l’Eglise. Sous demande du père, Calvin change d’orientation et fait des études de Droit. Il mène ses études de façon brillante et dans la foie catholique.

Pendant ses études, il se converti au luthéranisme. Il se convertit de manière très officielle. A ce titre, il aide le recteur de l’université de Paris qui vient d’être nommé, Cop, à rédiger son discours d’investiture. Or, l’université de Paris n’est pas laïque. Calvin et Cop entreprennent de rédiger un discours critiquant l’Eglise et défendant les thèses protestantes. D’emblée, Cop et Calvin ont été déclarés hérétiques c’est-à-dire en rupture avec l’Eglise et hors la loi dans le pays.

Des affiches ont été mises dans Paris critiquant l’Eglise, y compris sur la porte de la chambre du roi de France. C’est une humiliation car les réformés ont affichés des écrits hérétiques. C’est l’affaire des placards de 1534. C’est à partir de là que les rois de France s’acharnent sur les protestants. Jusque là, François Ier avait été tolérant mais à partir de là les troupes sont mobilisées. En 1535, Calvin décide de quitter définitivement la France et de rejoindre la Suisse.

C’est à ce moment qu’il publier son œuvre majeur, L’Institution chrétienne, publié en 1536 mais remanié tout au long de sa vie. Il y expose pour la première fois en français les thèmes théologiques. Pour la première fois, les français ont connaissance des thèses luthériennes. Calvin va traduire les thèses géologiques en français. Il a voulu en faire un livre d’instruction de base, à l’attention de toute personne intéressée par le protestantisme. Il l’a donc édité sous la forme d’un petit format pour que le livre passe clandestinement de poche en poche. Ce livre est dédié à François Ier. En réalité, Calvin veut interpeller François Ier sur l’intérêt de la religion nouvelle et lui affirmer la loyauté des sujets face au pouvoir temporel. Jusque 1572, les sujets protestants vont être de loyaux sujets et tout faire pour se conformer à l’ordre établi. Calvin essaye de persuader le roi de se convertir.

Calvin va se rendre à Genève où il reste une nuit et les institutions de la ville lui demande de s’installer afin de mettre fin à la tyrannie dans la ville. Les sujets genevois ont adopté la cote protestante et il faut donc mettre en place des institutions protestantes nouvelles. Calvin s’installe donc en tant que pasteur et il tente de réglementer la vie religieuse et politique de Genève. EN particulier, il a voulu réformer l’organisation religieuse e la ville mais il se heurte aux institutions locales et au peuple qui considéraient que Calvin était rigoriste. Il a donc été expulsé de Genève en 1538.

En 1541, Genève le rappelle car la ville connait une anarchie. Calvin a donc été laissé libre de faire ce qu’il voulait. Il a donc fait une réforme politique et religieuse d’envergure.

Entre temps, il s’est marié et a eu un enfant, tout deux morts rapidement. Il n’a plus quitté Genève jusque sa mort et a confiné de réformer la ville. Il a pris ses distances vis à vis de Luther.

2. L’influence de Luther sur la pensée de Calvin

Dans les premiers temps, Calvin n’enseigne pas une doctrine différente de Luther. Il introduit le luthéranisme chez les français.

Néanmoins, quelques années avant la fin de sa vie, il rompt avec Luther. Ainsi, les protestants français se sont tournés vers le calvinisme. Le protestantisme allemand est luthérien alors que le protestantisme français est calviniste.

Calvin, comme Luther, parle d’un loyalisme parfait des sujets envers le pouvoir. Malgré les guerres de religion de 1561, Calvin demande la fidélité au pouvoir établit.

En revanche, contrairement à Luther, Calvin prône la résistance passive face à un ordre contraire à la Loi de Dieu. Il invoque alors St Pierre qui a dit « il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux Hommes ». Le salut éternel selon lui passe avant l’obéissance à l’autorité. Chez Calvin, l’homme doit résister et donner une publicité à sa résistance. Il faut prendre exemple sur les premiers chrétiens qui ont subit des martyres. Calvin pousse donc à résister passivement et publiquement.

Il se demande donc s’il n’y a pas un moyen collectif de lutter contre le pouvoir.

3. Un germe de résistance active à l’autorité

Face au tirant, c’est à la communauté d’agir selon Calvin. Il se sépare alors de Luther car collectivement les individus pleuvent s’unir pour agir. Il établit alors des règles. En particulier, il se réfère aux institutions des Etats. Dans certaines constituions, il existe des mécanismes ayant pour but de protéger la liberté du peuple. Il cite en France les Etats généraux. Ce sont des représentants des fois ordres convoqués par ordre du roi pour régler une question précise, l’ordre du jour étant fixé par le roi. C’est le roi qui décide à un moment donné de les convoquer. Calvin semble sous entendre que c’est une institution permanente qui portait se rebeller contre un roi.

Dans la pensée de Calvin, ces institutions prendraient le nom de magistrats inférieurs. Ces derniers auraient pour mission de s’élever contre le roi indigne. Calvin va encore plus loin et envisage ne ultime ressource. Pour délivrer un peuple injustement réprimé, Dieu pourrait susciter un héros armé par Dieu lui même. C’est ce que Calvin appelle le héros manifeste. Son objectif serait donc de délivrer le peuple de la tyrannie du souverain. Il invoque Moise qui inspire par Dieu a sauvé Israël de la domination d pharaon d’Egypte sur Jérusalem. Jusqu’au XVIe siècle, la religion a rejeté les juifs. Calvin marque donc une différence car il rejette cette judéo phobie.

C’est une rébellion individuelle car c’est un héros. Pour distinguer le héros de l’homme qui se rebelle, Calvin dit que le héros a reçu une mission de Dieu alors que l’homme qui agit seul n’a pas été choisit par Dieu.

Pour Calvin, l’homme n’est pas libre devant Dieu. Il ne reconnaît pas le libre arbitre. Chez les catholiques, il y a cette idée de liberté humaine devant Dieu c’est-à-dire que par ses actes on peut gagner la grâce divine et aller au paradis. Chez Calvin, l’homme ne peut rien faire car il est prédestiné d’avance, dès sa naissance il bénéfice ou non de la grâce divine. Dès sa naissance, l’homme sera donc voué au salut ou à la datation, quelque soit son comportement postérieurement. Chez Calvin, il y a une manière si une personne est élue, c’est la personne qui réussit financièrement, qui a de l’argent. Cela a eu des conséquences très importantes sur le plan économique. Dans les pays calvinistes, il y a donc une fierté de réussit professionnellement. Cela a donc développé le capitalisme selon Weber. Dans la religion catholique, on est sceptique face à l’argent.

Calvin a réussit à appliquer ces principes à Genève.

4. L’application des principes de Calvin à Genève

En 1536, le culte catholique est abrogé à Genève et donc cette ville a du se chercher de nouvelles institutions religieuses et temporelles. La ville s’est ouverte à tous les protestants persécutés d’Europe. Cette ville a du faire face à un afflux de citoyens, d’une élite intellectuelle qui a rénové la population de Genève. Subitement, Genève est devenue une ville importante en Europe.

En 1541, Calvin est rappelé à Genève et devient rapidement le chef de la cité. Il va dominer la ville en organisation ne théocratie étonnante qui prend pour base une collaboration étroite entre l’Eglise réformée et le pouvoir politique.

L’organe clé est le consistoire, corps mixte composé de docteurs que sont les pasteurs et d’anciens que sont les notables laïques. C’est une sorte de tribunal qui se réunit toutes les semaines et qui a pour but de régir la vie spirituelle des citoyens de Genève. A ce titre, il exerce une fonction judiciaire, une sorte de tribunal du bine croire. Il juge les causes matrimoniales comme le divorce atomisé chez les protestants en cas d’adultère de la femme, les problèmes de filiation. Il est là surtout pour les affaires concernant le comportement et la moralité. On est alors convoqué quand on n’a pas été vu au serment le dimanche. On a des cas de condamnations de consommation de galette de roi, car le calvinisme rejeté tout intermédiaire entre Dieu et l’Homme comme le roi, la Sainte Marie, le Pape,… Tous les restes de catholicisme sont donc pourchassés. On traque les restes du culte catholique. Toutes les personnes ayant des restes catholiques passent devant le tribunal.

Derrière le consistoire, on retrouve Calvin. En réalité, c’est lui qui gouverne la ville en se référant à la bible qu’il interprète. Il promulgue des ordonnances. Peu à peu Calvin va instaurer une dictature religieuse à Genève. On a boutait à la solution inverse prônée par les doctrines de Luther et Calvin. L’autorité est peu à peu effacée face au consistoire. On cite souvent l’exemple d’un médecin Servet qui apparait comme le symbole de la dictature. Il avait pensé tourner de la paix à Genève et a commis la faute de discuter avec Calvin de problèmes théologiques. En particulier, il avait fait part à Calvin de ce scepticisme face au principe de la trinité. Pour cela, cet parce qu’il n’a pas voulu retirer son affirmation, il a été brulé vif.

La théocratie à Genève a donc mis en place une véritable inquisition. Genève a exercé une atrocité spirituelle sur les citoyens et le pouvoir spirituel a exercé une influence dans le domaine temporel, alors que Calvin prônait l’inverse.

Un peu partout en France, on a adopté le système du consistoire dans les villes protestantes mais comme il n’y avait pas Calvin on n’a pas eu de théocratie.

Luther et Calvin sont la base de la pensée de ceux qui vont avoir une action beaucoup plus politiques qu’eux. Calvin n’est jamais venu contester l’ordre établit. Il n’a donc pas été une révolutionnaire. Il a crée les institutions à Genève car il y avait rien à l’origine.

SECTION 2. L’ABSOLUTISME COMBATTU : LES MONARCHOMAQUES

On se trouve ici au XVIe siècle en France. Depuis 1515, François Ier règne. A partir de 1534, il tolère peu les protestants. Il tente de limiter au maximum l’influence des protestants. Il n’y a donc pas de répercussion mais une répression active. Il règne jusqu’en 1547. Son fils Henri II exerce le pouvoir mais peu de temps. Cependant, son règne aura des conséquences énormes par la suite. A partir de 1559, la noblesse d’épée rentrée en France des guerres d’Italie est désorientée. Henri II est tué pendant les festivités et ce sont ses fils qui sont commencé à régner, soit trop jeunes soit débiles c’est-à-dire maladifs. A partir de cette date, les rois de France vont subira domination de leur mère, en droit ou en fait. Il s’agit de Catherine de Médicis.

De son vivant, Henri II, 2 ans avant sa mort, il a tenté de régler le problème des protestants. Le serment d sacre impose d’extirper les hérésies dans le royaume de France. Si le roi tolère les protestants, il risque la damnation éternelle. Il estime que le temps est venu de persécuter les protestants. On ne parle par encore de terre de religion. Il a voulu persécuter les croyants protestants parce que dans les années 1550 à 1555 le protestantisme a connu un essor incroyable. De nombreuses familles nobles se sont converties. Des personnages de la cour ont officiellement montré leur conversion. Pour limiter la profusion des protestants, Henri II a donné au parlement de Paris le pouvoir de créer une chambre dans le but de juger les protestants et les condamner à mort.

Au moment où il meurt, les protestants sont persécutés, ce qui est possible si le roi est puissant, cas de Henri II. En 1559, François II règne. Catherine de Médicis, la mère, n’a pas de régence mais dans les faits elle gouverne. Elle perçoit la nécessité de cesser les persécutions car le fils n’est pas en mesure de mener cela. Elle tente donc d’imposer de la tolérance. Or, les nobles ne cessent de se convertir.

François ler et Charles IX règne mais comme il est mineur sa mère est régente. Elle considère qu’il est temps de renouer avec les persécutions mais à plus grandes échelles. On peut dire que les guerres de religion commencent donc dans les années 1961 − 1962. En 1961, elle tente d’organiser un catholique où elle convoque protestants et catholiques. C’est le colloque de Poissy pour tenter de trouver une entente pour que les religions cohabitent. Or Bayle, héritier de Calvin, refuse. Catherine de Médicis lance donc les religions, il y en aura 8 en tout.

Ces guerres vont limiter la progression du protestantisme mais sur le plan humain c’est religieusement correct jusque 1572 où a lieu la Saint Barthélemy. A cette date, le mariage de la princesse Margot est organisé avec son cousin le futur Henri IV. Catherine profite de la présence des grands protestants à Paris pour les tuer. Cela a changé la donne en France car le massacre de la Saint Barthélemy a provoqué une crise de la loyauté des protestants envers le roi. Des protestants vont ouvertement critiquer le pouvoir établi. C’est à partir de la Saint Barthélemy que vont paraitre des écrits de protestants contestant le pouvoir royal. On les appelle les monarchomaques.

Ils vont lever ne réflexion sur la légitimité du pouvoir. Parallèlement, après la St Barthélemy, des églises protestantes vont se mettre en place. Les protestants sentent la nécessité d’installer des institutions. Le roi est devenu l’ennemi des protestants. A partir de 1572, l’idéologie jusqu’alors religieuse va se transformer en idéologie politique.

P1. UNE IDÉOLOGIE POLITIQUE À MOTIVATION RELIGIEUSE

Ce mouvement des protestants critiquant le pouvoir s’est étendu dans toute l’Europe, particulièrement en Angleterre. L’Eglise anglicane s’est peu à peu détachée de l’Eglise de Rome et a évolué vers le calvinisme jusqu’au règne de Marie Tudor, fille d’Henri VIII. Elle a voulu renouer avec le catholicisme. Son objectif a été de réintroduire en Angleterre le catholicisme et elle s’est donc mise à persécuter les protestants. Les monarchomaques ont pris la plume, surtout Ponet et Goodman. Ils ont accusé Marie Tudor d’être tirant. Auparavant, sa cousine Elisabeth Ier a été déclarée reine grâce aux monarchomaques. Après Elisabeth Ier, les monarchomaques ont cessé de contester le pouvoir.

En France, en revanche, en 1572, des protestants ont écrit et on développé ce mouvement jusqu’à l’Edit de Nantes. Henri IV a édicté l’édit de tolérance et à partir de là, en 1598, ce sont les catholiques qui se sont mis à contester l’autorité du roi. Cette contestation issue des milieux catholiques était aussi appelée les monarchomaques.

P2. LA RÉVOLTE PROTESTANTE

Il y a un certain nombre d’intellectuels protestants qui ont développé des thèses dans le cadre de véritables traités. Trois d’entre eux sont tous écrits après la St Barthélemy : Francogalia de Hotman (1573), Théodor de Vèze qi a écrit Le droit des magistrats sur leurs sujets (1574) et Gunius Brutus qui a écrit Défense contre les titans (1579).

Les monarchomaques protestants ont des thèmes communs.

A.Les thèmes principaux

La caractéristique des monarchomaques est qu’ils sont envieux du passé. En réalité, leur théorie est ne reconstruction idéalisée du passé. Ils présentent le passé politique sous un jour qui ne correspond pas à la réalité des institutions. Ils veulent une royauté de type médiéval caractérisé par un gouvernement à grand conseil. Au Moyen Age, le gouvernement à grand conseil est le gouvernement dans lequel ne gouverne pas seul mais à cité de l’Eglise, des vassaux et des légistes. De la sorte, il y avait un gouvernement commun et mixte qui prenait pour la base un contrat.

1. L’idée de contrat

Cette idée que le pouvoir repose sur un contrat est ancienne car elle date de l’Antiquité. Dans celle ci, iles théoriciens considéraient que le pouvoir n’était pas une donnée de la nature mais avait été crée artificiellement par l’Homme. C’était donc le fruit de la volonté des Hommes pour assurer la sécurité des Hommes.

Au Moyen Age, une autre conception du contrat s’est développée du fait des invasions barbares. Dans la conception barbare du pouvoir, l’idée est que le pouvoir repose sur un contrat mais dans l’idée que chaque homme conclut un contrat avec son supérieur. Le sujet X prêtait serment de fidélité au chef Y. Individuellement, chacun était lié par un contrat à un supérieur. Le supérieur lui même était lié par contrat à un autre supérieur. Au dessus de la chaine, on trouvait le roi. Cette conception du pouvoir a des conséquences importantes car on ne peut pas imaginer un roi qui exerce directement son pouvoir sur ses sujets. Il est obligé de passer par la chaine. L’autorité ne repose pas sur un line abstrait mais un lien concret, le lien de fidélité. C’est ce qu’on appelle la suzeraineté.

L’idée du Moyen Age est donc que toute autorité est consentie. La contre partie était la protection.

Cela laissé penser que le roi pouvait être déclaré illégitime. Les sujets pouvaient rompre unilatéralement le pouvoir.

Cette idée a été reprise par les monarchomaques en considérant que le pouvoir du XVIe siècle est de même antre que celui du Moyen Age. Le roi doit exercer son pouvoir sur les sujets reconnaissant son autorité. Le roi doit pratiquer le gouvernement à grand conseil.

2. Le droit de résistance

Cette idée de tyrannie est forte ancienne et aussi médiévale. Elle a été lancée au XIIe siècle par Jean de Salisburie. Il considérait que le roi devait promouvoir la justice. Ainsi, il devait être un modèle de vertu et attaquer le mal. Le roi détenait sa légitimité de sa finalité. Si le roi vient à manquer à ses obligations, son pouvoir peut être contesté. Si le roi devient un tirant, sa légitimité est perdue.

Il en conclu que le recours à l’assassinat du tyran est licite dès les que la tyrannie est officialisée.

Cette doctrine n’est restée qu’en doctrine. Elle a été reprise deux siècles plus tard par St Thomas d’Aquin. Il considère l’œuvre de Saliburie trop sommaire. Il voulait prendre comme base de sa pensée les textes saints, en particulier des textes qui apparaissaient prohiber le tyrannisme.

St Thomas d’Aquin préconisait de distinguer deux tyrans : un tyran d’origine et un tyran d’exercice. Le tyran d’origine est celui qi s’empare du pouvoir par la force ou qui utilise un pouvoir qui ne lui revient pas de droit. Dans ce cas, touts les sujets ont le droit de le tuer, il allait même jusqu’à un droit individuel à l’assassinat. Le tirant d’exercice est celui appelé au pouvoir mais qui transgresse les lois divines. Dans ce cas, les écritures reprennent leur autorité. Ce mauvais prince pouvait être le moyen de châtier un peuple coupable. Dans ce cas, l’intervention individuelle est illégitime. St Thomas d’Equin prend alors l’idée de la communauté politique qui doit intervenir. Le pape est en droit de déposer un roi selon lui.

Les siècles passent et pieu reprennent l’idée de St Thomas d’Aquin. Le débat resurgi au XVIe siècle en cherchant des idées parmi les deux auteurs. Ils ont voulu aller plus loin en interprétant la pensée de St Thomas de manière plus large.

B.Les principaux traités des monarchomaques protestants

Trois personnes s’imposent ici :

François Hotman avec La Franco Gallia en 1572

de Bèze avec Droit des magistrats

Junius Brutus avec La vengeance contre les terriens

Chacun envisage la contestation du pouvoir monarchique d’une manière différente.

1. François Hotman

C’est un homme notable français né dans une famille catholique. Il est le fils d’un conseiller au parlement de Paris. Son frère va bientôt faire partie du partie des catholiques extrémistes appelée la Ligue. Comme les membres de sa famille, il a fait des études de Droit. Il était tellement doué qu’il a préféré ne pas entrer au parlement mais devenir professeur de Droit. Il s’est converti à 24 ans au calvinisme et s’est rapproché de Calvin. Il devient alors un protestant acharné. Il va user tous ses talents à protéger les protestants opprimés. Il se rapproche du cousin du roi, Henri de Navarre. Ainsi, il devient conseiller du futur Henri IV et il a pour mission de trouver des fonds pour recruter des hommes.

En 1572, a lieu la St Barthélemy et quitte la France pour aller à Genève en exile.

Après la St Barthélemy il décide de mener une lutte plus intellectuelle et écrit un traité monarchomaque. Son œuvre a eu un grand succès avec des rééditions annuelles. Bref, cette œuvre a été presque la bible des monarchomaques à l’époque. Le traité est perçu comme une déclaration de guerre des protestants à l’égard du pouvoir royal. A partir de 1572, les protestants se rebellent et ne veulent plus respecter l’autorité royale. Les réformés constituent l’opposition au roi et la pensée de Hotman est quasiment un programme politique pour justifier la lutte ouverte contre le roi. En particulier, il veut démontrer que la royauté française du XVIe siècle s’est modifiée au cours des siècles, elle s’est « pervertie » selon lui. Peu à peu, au fil des siècles, le roi a consacré dans ses mains toutes les prérogatives de puissance publique. Il a voulu renouer avec le système de l’empire romain. Il prétend qu’au Moyen Age, au moment où Hugues Capet monte sur le trône, la royauté a hérité des conceptions anciennes précédant l’avènement des capétiens, ce qui est vrai. Ainsi, les capétiens ont hérité des habitudes mérovingiennes et carolingiennes et donc la royauté était contractuelle. Cette tradition du gouvernement à Grand Conseil s’est maintenue contre la volonté des rois qui ont voulu revenir à l’empire romain qui est le modèle de l’absolutisme. A partir de ce moment, la royauté s’est modifiée selon lui, au début du XIVe siècle. A partir de Philippe Lebel, les rois concentrent les prérogatives de puissance publique.

Après François Ier, le roi est devenu absolu, ce qui est contraire aux traditions franques. Hotman a élaboré une étude érudite, il camoufle sa démonstration sous des connaissances impartiales mais en réalité au service de sa démonstration.

La première idée est que la royauté française est historiquement et juridiquement une monarchie tempérée, une monarchie mixte, c’est-à-dire un régime dans lequel le pouvoir royal était limité par plusieurs contre poids externes qui lui évitent de tomber et de verser dans la tyrannie.

La seconde idée, totalement révolutionnaire, est que la couronne de France n’est pas héréditaire mais élective. Son argumentation a une apparence de vérité. Selon lui, le pouvoir est d’origine mais divine mais lorsque Dieu a crée le pouvoir, il l’a confié au roi selon les autres mais selon Hotman le pouvoir a été remis au peuple. Ainsi, le peuple transmet le pouvoir au roi par le biais de l’élection. Hotman apporte la preuve de ses idées par des arguments historiques et juridiques. Il prétend que le royaume des francs, mérovingiens et carolingiens, aurait été électif car la couronne était donné par l’assemblée des Hommes réunies au sein des plaids à celui jugé le plus digne. Selon lui, ce qui est faux, les plaids sont devenus par la suite les Etats généraux. Les Etats généraux doivent exercer un pouvoir délibératif sur toutes les matières conformément à la tradition. Donc, Hotman considère les Etats généraux comme l’institution fondamentale. D’ailleurs, les Etats généraux détiennent la souveraineté, ou majesté royale selon lui. Cette souveraineté n’est pas transmise au moment où les Etats généraux élisent le roi, c’est-à-dire que le peuple réuni au sein des Etats généraux conserve sa souveraineté.

Cependant, selon Hotman, le roi détient également la souveraineté. Ainsi, elle est partagée entre le roi et l’assemblée. C’est ce qu’il appelle la monarchie mixte. Dès lors, le royaume ne peut fonctionner politiquement s’il y a identité de volonté entre le roi et les Etats généraux, les volontés des deux doivent d’accorder. Les deux doivent prendre une décision commune sur les grandes affaires : la paix, la loi, les impôts, désignation des magistrats,… L’un et l’autre se font donc contre poids.

La belle harmonie qui existait jadis n’existe plus. Ce sont les légistes du roi, admirateurs de l’empire romain, qui en sont responsables. Il impute donc la faute aux légistes. Pour lui, la solution est de retourner à l’ancienne pratique gouvernementale. Il préconise des mesures qui est la réunion obligatoire et périodique des Etats généraux (tous les ans) et le roi devra leur confier le pouvoir législatif et la haute administration, donc le gouvernement. Théoriquement, cela doit se faire de concert avec le roi.

Pour ce qui est de l’élection, Hotman ne préconise pas le retour à l’élection. Cependant, selon lui, lorsque l’on a théoriquement le droit d’élire, on a le droit de déposer le roi. D’ailleurs, les rois carolingiens et mérovingiens ont parfois été déposés. A chaque fois, ce n’est pas une assemblée qui dépose le roi. Il faut donc donner le droit aux Etats généraux de déposer le roi indigne et tyran. Le peuple assemblé a le droit de renvoyer le roi lorsque celui ci manque à ses devoirs. Il veut que cette idée entre directement en pratique. Ainsi, Charles IX doit être déposé car il pratique une politique d’intolérance vis-à-vis des protestants qui ne peuvent plus le reconnaître comme légitime roi.

Il est vrai que les plaids ont existé. A l’époque des barbares, les rois étaient élus par les grands en fonction de leur compétence guerrière. Cependant, l’hérédité s’est imposée peu à peu. L’assemblée continuait de se réunir mais elle ne faisait qu’acclamer le roi et donc attester un état de fait. En 1986, les plaids ont cessé d’être réunis. Hugues Capet prenait conseils auprès des grands du royaume mais jamais il n’a convoqué une assemblée quelconque. En 1302, Philippe Lebel a eu l’idée de réunir ce qui va devenir par la suite les Etats généraux, qui n’ont pas pour but de prendre le pouvoir. Ils sont réunis car on considérait que le peuple devait donner son consentement à la levée d’un nouvel impôt. Jamais il n’a été question d’élire le roi et de partager le pouvoir législatif.

La théorie de Hotman était donc infondée mais personne n’avait de connaissance et donc cela a été vu comme la vérité incarnée. Ainsi, tout le monde a cru que la révolte contre le roi était donc justifiée et que même on pouvait le déposer. Ainsi, l’œuvre des monarchomaques a crée une déstabilisation car tout le monde souhaitait s’en prendre au roi mais personne n’osait le faire.

Le réveil matin des français est un livre en apparence anonyme mais tout le monde pense qu’il a été écrit par Hotman. Il vient conforter la Franco Gallia. Ce livre insiste sur la réciprocité des obligations entre le roi et les sujets. En particulier, il insiste sur l’idée que le roi est investi d’une mission: il est chargé par le peuple et non par Dieu du bien public. Ainsi, la sanction est terrestre et vient du peuple, c’est la déposition. Si le roi n’effectue pas correctement sa mission, il devient un tyran et le contrat implicitement conclu au moment de l’élection entre le peuple et le roi est rompu. Le pacte est rompu et de ce fait la déposition est possible.

Cette œuvre insiste aussi sur un autre point, la question de savoir qui procède à la déposition du roi. Ce sont les Etats généraux et ainsi leur donne donc un statut. En temps normal, les Etats généraux sont en dessous du roi mais en cas de tyrannie les Etats généraux deviennent des « magistrats » qui se placent au dessus du roi.

Le rôle des monarchomaques est de réactualiser la pensée de Calvin mais surtout la politiser. Les monarchomaques ne s’intéressent qu’à l’aspect politique, en passant sous silence la théologie et donc l’aspect religieux. Ainsi, leur pensée est innovante.

Les deux autres auteurs connaissent la pensée de Hotman, la reprennent mais ils ajoutent des points pas assez éclaircis par Hotman.

2. De Bèze

Il appartient également à une grande famille, son père était préfet. Il fit aussi des études de Droit sauf que cette voie ne lui plaisait pas. Il a écrit des recueils de poésie latine, qu’il continuera et sera reconnu comme l’un des meilleurs auteurs de poésie latine. Il tombe un jour malade et éprouve le besoin de spiritualité. Il se converti donc et se rend à Genève et se lia avec Calvin. Il avec beaucoup d’affinité avec Calvin et décida alors de s’associer à lui c’est-à-dire qu’il suit ses pas. Pour l’aider au mieux, il fut chargé par Calvin de diriger la délégation protestante aux célèbres colloques de Poissy. En 1561, Catherine de Médicis voulu organiser la réconciliation entre les protestants t les catholiques. Le chef des protestants fur De Bèze. Il mena la réunion en échec car il entame une controverse qui était la controverse majeure, le problème de la grâce. Ainsi, sous son influence, le colloque a échoué.

A partie de là, il devient le porte parole de la communauté calviniste et donc des réformés de France. Il se met donc au service d’un grand protestant, le prince de Condé. Il s’occupe de l’armée dirigée par Condé. Il est chargé de trouver des fonds et de ce fait il voyage beaucoup dans les pays réformés (Allemagne, Suisse, Angleterre).

En 1564, il retourne à Genève pour prendre la succession de Calvin. Il continue l’œuvre de Calvin. Il mène à bien sa fonction jusque la St Barthélemy. A partir de là, il lance un appel à la résistance contre la tyrannie. Il réagit donc à cet événement. En 1574, il écrit son livre Du Droit des magistrats sur leurs sujets. Ce livre a été présenté comme un vrai traité de l’insurrection légitime. Le but est de persuader les consciences qu’il est permis de résister mais surtout qu’il faut le faire. Il fait comme Hotman et reprend la théorie du magistrat inférieur mais il apporte une variation à cette théorie. Il définit autrement la notion de magistrat inférieur.

De Bèze va donner une définition plus précise du magistrat inférieur : ce sont les officiers de la couronne, c’est-à-dire les hommes en charge d’une portion du royaume (ducs, marquis, comtes,…) mais aussi tous les officiers du royaume qui s’occupe du royaume universellement (maréchaux, connétables,…). L’idée est de légitimer l’intervention politique des grands protestants car ces personnes sont majoritairement protestantes. Ces personnes sont inférieures au roi et c’est pourquoi le peuple les a investis d’une mission qui est celle de promouvoir le bien commun. Le peuple les investit donc d’un mandat d’agir, en particulier lorsque le roi rompt le contrat qui existait entre lui et le peuple. Ils ont donc mandat d’agir contre un souverain violateur des conditions sous lesquelles il a été reconnu comme magistrat suprême. Le fondement juridique de l’intervention des magistrats inférieurs est l’inexécution fautive du contrat.

De Bèze va plus loin que cela en se posant des questions, notamment celle de savoir si les magistrats inférieurs jugent qu’il n’est pas nécessaire d’intervenir ou s’ils agissent mais qu’ils n’arrivent pas à neutraliser le prince. Les magistrats doivent donc s’adresser à l’assemblée, les Etats généraux, qui auront pour mission de déposer le tyran. De Bèze se demande alors comment faire si les Etats généraux ne sont pas convoqués par le roi. Dans ce cas, le peuple ne peut toujours pas se soulever. Les magistrats inférieurs doivent appeler à l’aide un prince étranger. Il préconise donc la collaboration avec l’étranger. On aboutit donc à quelque chose de radical car il s’agit d’une guerre entre Etats.

3. Les vengeances contre les tyrans

On sait la date de la parution de l’ouvrage, 1579 mais on ne connait pas l’auteur de cette œuvre. Il y a seulement la signature Junius de Brutus. On a alors pensé à De Bèze aidé par Duplessis-Mornay qui était conseiller d’Henri IV. On a pensé aussi à un professeur de Droit inconnu.

Pour lui il n’y a pas un seul contrat mais deux.

Le premier contrat est passé entre Dieu d’une part et le roi et le peuple d’autre part. Il analyse ce contrat comme le ferait un juriste de droit romain. Il s’agit d’un contrat unilatéral. Il s’agit donc d’une stipulation, Dieu stipule que le roi et le peuple promettent d’observer la loi de Dieu, promesse qu’ils font ensemble. Juridiquement, cela signifie que le roi et le peuple s’obligent l’un pour l’autre et un seul pour le tout. Ce sont donc des débiteurs solidaires. Cela signifie que Dieu, créancier, peut demander exécution du contrat et donc de la promesse à l’un ou l’autre. Aucun des deux ne peut bénéficier de la discussion.

L’intérêt de cette théorie est astucieux car elle permet de répondre à la question de savoir si le peuple sont tenus d’obéir au prince qui leur demande de désobéir à la loi de Dieu. Ainsi, les sujets protestants sont ils obligés d’obéir à un roi catholique qui leur ordonne des actes contraires à leur foie ? Du fait du contrat passé avec Dieu, la réponse est négative car si l’n des promettant manque à son engagement, Dieu peut alors se tourner vers l’autre débiteur pour obtenir l’exécution de la promesse. Alors, le peuple n’aura pas le choix et devra contraindre le roi à observer la loi de Dieu. Du fait de la solidarité, le peuple devra convaincre le roi d’exécuter sa promesse. Si le roi persiste dans ses erreurs, le peuple pourra lui résister et éventuellement le déposer.

Le second contrat est passé entre le peuple et le roi. D’emblée, Brutus considère que le peuple est supérieur au roi car il détient la souveraineté. Le peuple est assimilé au propriétaire d’un navire, le roi étant le pilote. Ainsi, le vrai souverain est le peuple, le ri n’est qu’un pilote chargé du bien public. Il se lie donc à la notion de res publica. Le roi n’est qu’administrateur de la res publica.

La comparaison avec le droit romain s’arrête là car il estime que le roi est l’administrateur de la chose publique par un contrat conclut avec le peuple. Il rend cette analyse juridique très subtile, dans un but politique. En réalité, il y a deux contrats unilatéraux derrière ce second contrat. Le second contrat n’est pas synallagmatique car dans ce cas les deux parties sont sur un pied d’égalité et Brutus ne veut pas de cela. Il prévoit donc l’existence de deux contrats unilatéraux, appelés stipulations. Dans la première stipulation, le stipulant est le peuple qui demande au roi s’il veut bien régner selon les lois divines. La réponse du roi est affirmative. La seconde stipulation est faite en sens inverse, le roi est le stipulant et demande au peuple s’il consent à lui donner fidèle obéissance. La réponse du peuple est affirmative, mais à condition que le roi règne comme il l’a promit, donc selon la loi divine. Ainsi, en résumé, le roi promet purement et simplement dans la première stipulation alors que dans la seconde le peuple s’engage sous condition. Cela signifie juridiquement que si le roi ne respecte par sa promesse, le contrat tombe de lui même.

Brutus, en analysant cela, n’a pas évoqué un problème majeur : le magistrat inférieur et donc comment garantir l’exécution des obligations du roi. La encore, on retrouve le romanisme car il a recourt à une autre institution du droit romain très ancien : vindex (le vengeur). Il est le garant de la bonne exécution du contrat. Chez Brutus, le vindex peut être les Etats généraux ou les officiers de la couronne, il ne différencie pas les deux. Il leur appartient donc de constater la nullité du contrat par défaut de la solution. Ainsi, ils ont la charge de qualifier les actes du roi de tyranniques. Ils doivent tirer les conséquences de cette qualification, la déchéance du roi pour nullité du contrat.

Il répond à un reproche qu’on pourrait lui faire, celui d’avoir élaboré une théorie qui est une simple construction juridique. Il répond que c’est comme cela qu’a toujours fonctionné le royaume de France. Ainsi, il cite un tas de précédents dans l’Histoire, plus ou moins contestables, en particulier il insiste sur l’élection mais de manière différente qu’Hotman. Brutus parle du sacre. En 751, Pépin le Bref, pendant le sacre, devait promettre et donc prêter un serment de conserver tous les droits, privilèges et lois de France et de ne pas aliéner le domaine. Ce serment était prêté devant le peuple. En réponse, le peuple applaudissait et pour Brutus cela équivalait à une élection. En réponse à l’élection, les grands prêtaient le serment de fidélité. Cela va durer jusqu’au Xie siècle et donc jusque là le sacre constituait juridiquement le roi. Cela a duré jusqu’au jour où le roi parvient à faire sacrer par anticipation son fils de leur vivant.

Grace aux monarchomaques, le roi perd de son autorité et sa longévité dans sa fonction ne dépend que du peuple. Ainsi, dans les années 1580, la situation est critique pour le Pouvoir et l’autorité est instable. Ainsi, dans ces années, on a même pensé qu’on pouvait élire un autre roi.

P3. LA RÉVOLTE CATHOLIQUE

Cette révolte catholique est sur le fond identique à la révolte protestante. Sur le plan religieux, politique, c’est presque du copier coller. En réalité, au XVIe siècle, c’était mis en place le parti de la Ligue, en 1976, mis en place à l’initiative du duc de Guise donc d parti catholique intransigeant. Il s’agit d’une sorte de parti politique qui rassemblait toutes les associations catholiques locales, provinciales. Ce parti de la Ligue était soutenu par Catherine de Médicis, qui au lendemain de la St Barthélémy, souhaitait mettre fin à la présence des protestants en France. Le roi d’Espagne finançait également ce parti.

En 1576, le roi Henri III prend un édit qui allait à l’encontre des prétentions de la Ligue. Roi depuis 1574, Henri III est un ennemi de la Ligue. Il s’agit de l’édit de Beaulieu qui concédait des droits aux protestants, en particulier les protestants obtenaient le droit de pratique leur culte publiquement sauf à Paris.

Ainsi, la situation religieuse et politique bascule en France à cette époque. Pendant quelques années, une paix relative s’installe dans le royaume, jusque 1584. C’est la date de la mort du duc d’Alençon. C’est l’un des fils d’Henri II et de Catherine de Médicis qui devait devenir roi après Henri III. Ainsi, l’héritier devient Henri de Navarre qui est protestant et cousin du roi. Ainsi, les ligueurs se sont affolés car ils ont envisagé le cas où un roi protestant monterait sur le trône. Il était impensable qu’un protestant monte sur le trône.

Alors le duc de Guise entre en action. Il signe un traité secret avec l’Espagne en vertu duquel l’Espagne verse une rémunération mensuelle à la Ligue. En contrepartie, la Ligue s’engage à faire monter sur le trône un roi catholique. Ainsi, une guerre était inévitable. La Ligue devait influencer Henri III pour qu’il rejette l’héritier légitime, donc Henri de Navarre. Il a donc été contraint de signer un traité, le traité de Nemours en 1585, par lequel le roi s’engage à bouter les hérétiques hors du Royaume et à interdire aux protestants de pratiquer leur culte et d’imposer aux protestants l’abjuration dans les 6 mois c’est-à-dire la conversion. Les protestants devaient donc se convertir ou quitter la France. Aussi, le traité demandait que Henri III fasse la guerre à Henri de Navarre, c’est-à-dire que commença la dernière guerre de religion, la huitième. Elle est appelée la guerre des trois Henri.

Le pape promulgue une bulle qui déclarait que Henri de Navarre était déchu de tous ses droits à la couronne. Cela est donc une marche arrière car depuis Philippe Lebel l’objectif était que l’Etat français soit indépendant de l’autorité papale.

En réalité, Henri III n’était pas d’accord avec cette politique qu’on le contraignait à appliquer. Son véritable ennemi était la ligue. Il souhaitait que son successeur soit Henri de Navarre en raison de la règle de droit public en vigueur concernant es successions royales. Après 1585, les relations entre le roi et la Ligue se sont creusées. A partir de là, Henri III a eu une mauvaise image dans la population et dans l’Histoire. Henri de Guise a alors bénéficié très vite d’une popularité importante. Henri III a alors envisagé d’interdire au duc de Guise d’être dans Paris. Le duc de Guise est alors exilé. Le duc de Guise brava l’ordre donné par le roi et décida d’entrer à Paris avec ses troupes. Ainsi, dans Paris, le bruit couru que le roi voulait préparer une St Barthélémy visant les catholiques. Il y a donc eu une insurrection, les partisans se révoltant avec les troupes du duc de Guise, c’est ce qu’on appelle la journée des barricades. On est ici en 1588. Cette journée va aboutir à une situation explosive.

Henri III est alors obligé de s’enfuir alors que normalement les troupes royales auraient du l’emporter. Ainsi, l’autorité royale n’existait plus. Le roi ne reviendra jamais à Paris. Un comité se crée pour gouverner la ville. Ainsi, toutes les grandes villes de provinces qui suivent l’exemple de Paris et créent des comités locaux. Tout le monde offre la couronne à Henri de Guise. Cependant, il ne voulait pas rompre avec le roi de France. Il a donc souhaité se réconcilier avec le roi de France sous ses conditions. Il offre donc à Henri III de revenir à Paris mais ce dernier refusa. Il fut à nouveau contraint d’adhérer à un édit, l’édit de l’Union, qui consacrait l’alliance entre la monarchie et la Ligue. Cet édit obligeait donc à nouveau Henri III à combattre les protestants. Cet édit excluait tout protestant à la succession du trône de France. Des Etats généraux furent réunis en 1588 à l’initiative du roi. L’argument avancé par Henri II est qu’il a besoin d’argent pour faire la guerre aux protestants. En réalité, il voulait faire venir tous les ligueurs hors de Paris pour se rendre à la réunion des Etats généraux qui avait lieu en Province. Ainsi, le duc de Guise et les ligueurs se rendent à la convocation du roi. Alors, Henri III donne l’ordre de faire assassiner le duc de Guise. Ainsi, en convoquant les Etats généraux, le roi voulait la mort du duc de Guise qui est donc assassiné en 1588.

C’est alors que se forma le groupe des monarchomaques catholiques. Ce sont des ligueurs qui prennent la plume pour déclarer le roi tyran. De leur point de vue, Henri III n’a pas respecté son contrat envers Dieu et envers le peuple. Le pape excommunia Henri III. La solution envisagée est donc la déposition et donc l’organisation de l’élection d’un nouveau roi. C’est alors que les parisiens organisèrent des Etats généraux à Paris. Pour la première fois dans l’Histoire, ce n’est pas une initiative de la part du roi mais de la part de la Ligue. Les Etats généraux sont convoqués en 1589 dans le but de déposer le roi. Entre temps, Catherine de Médicis décède et donc du point de vue d’Henri III, c’était l’indépendance totale. Henri III s’est alors associé à Henri de Navarre contre la Ligue et en particulier les initiateurs de la Ligue, en particulier encore contre les Etats généraux se tenant à Paris. La règle de la catholicité est votée, elle dit que le roi de France doit être catholique. C’est la dernière loi fondamentale du royaume et c’est la seule à ne pas être une règle coutumière. Un nouveau roi catholique est élu. Plusieurs personnes ont posé leur candidature, notamment la fille du roi d’Espagne, Isabelle. Elle descendait du roi de France par sa mère. Il y avait un autre candidat porté par les ligueurs.

Les monarchomaques ont donc développé le thème général de la déposition. Deux ont marqué les esprits : Jean Bouché et Guillaume Rose.

Jean Bouché a eu une grande influence sur Paris. Il était le recteur de l’université de Paris, université de théologie. Par la suite, il est devenu prieur de la Sorbonne. Il prêchait très régulièrement tous les jours. Son ouvrage date de 1589 et s’appelle De la Juste abdication d’Henri III. C’est une apologie en règle du meurtre d’Henri III. L’ouvrage a obtenu un privilège c’est-à-dire de l’argent pour être imprimé, le privilège venant de la faculté de théologie de la Sorbonne.

Jean Bouché reconnait que la déchéance d’un souverain doit être l’œuvre du peuple, mais il ajoute que ça pet être aussi celle du pape. Dans le cas d’Henri III, les fautes sont si graves qu’il n’y a pas besoin de déposition en la forme. Le roi doit être rué sans délai et il est permis à chacun de le tuer. Cela signifie donc que Dieu accueillera le meurtre.

On ne sait pas si Jacques Clément a lu l’œuvre de Jean Bouché. Mais en août 1589, Jacques Clément s’est permis de mettre en œuvre cette idée et a tué Henri III. C’est la première application du tyrannicide et c’est la première fois qu’un roi de France est assassiné. Les ligueurs trouvent l’acte de Jacques Clément légitime.

Guillaume Rose tenta aussi de démonter aussi que le roi était tyran et qu’il était possible de l’assassiner. Il écrit en 1590 à un moment où Henri IV n’est pas reconnu roi par tout le monde. Il écrit De la Juste autorité de la République chrétienne contre les rois impies. Il soutient que le roi est hérétique et qu’il faut le tuer impunément. Il en rajoute en disant que ce n’est plus une faculté mais une obligation de conscience, une obligation envers Dieu. Il écrit sous le règle d’Henri IV qui est relaps d’un point de vue des catholiques. Ainsi, pour Guillaume Rose, tolérer son règne est s’en faire le complice. Pour échapper à cette qualification pénale, il faut donc tuer Henri IV.

Ainsi, ces écrits reviennent au même sauf que Jean Bouché écrit sous le règle d’Henri III qui est catholique, c’est pourquoi c’est une faculté de tuer chez lui. Guillaume Rose écrit sus Henri IV qui est protestant et donc cela devient une obligation.

SECTION 3. L’ABSOLUTISME EN GERME, JEAN BODIN (1530-1596)

Bodin est le premier ç définir de façon claire et précise la notion de souveraineté. Jusque lui, la souveraineté c’était un ensemble de prérogatives avec des listes. Il a réalisé une conception de la souveraineté qui s’impose encore de nos jours.

P1. LA PERSONNALITÉ DE BODIN

Il est né en 1530 dans les pays de la Loire et mort en 1596 de la peste. Il a donc connu toutes les guerres de Religion et la situation chaotique de la France. Il a été imprégné du contexte historique dans lequel il a vécu. Il n’a pas une carrière uniforme. Il a fait des études de théologie dans un couvent célèbre. Il a été reçu novice c’est-à-dire qu’il est devenu ecclésiastique. Il est donc entré dans les ordres. Il est monté à Paris pour suivre des cours de l’université et du Collège de France. A 19 ans, il décide d’abandonner le couvent et se liBayle donc de ses vœux ecclésiastiques et redevient un laïque. Il est parti séjourner à Genève, temple du calvinisme. On se pose la question de la religion de Bodin. Toutes les hypothèses ont été soulevées. En réalité, on peut dire que la religion n’est pas une préoccupation majeure pour Bodin. Il s’est intéressé à beaucoup de choses, même des activités rejetées par l’Eglise comme l’astrologie, la magie. Il a même écrit un livre sur les démons en 1579.

Il a le souci de l’intérêt de l’Etat. Il raisonne non pas comme un homme religieux mais un juriste. Il a reprit ses études pour faire des études de Droit. Tardivement, il est devenu avocat au parlement de Paris. Puis il est devenu procureur de Droit et donc représentant de l’Etat, en Provinces. C’est donc un juriste.

Il a aussi exercé des activités politiques. Il a été le conseiller du duc d’Alençon et de ce fait il a été en relation avec les affaires diplomatiques et affaires publiques. Il a donc vu la crise de la royauté en interne.

Il a été heurté par la St Barthélémy et a décidé de s’engager. Il s’est rapproché d’un groupe de juristes gravitant autour du duc d’Alençon, le parti des Politiques. C’était un parti qui prêchait la tolérance en faveur de la minorité religieuse protestante. Il prêchait donc la liberté de conscience. Ce parti était lié à Michel de l’Hospital qui était conseiller de Charles IX et choisi par Catherine de Médicis et qui voulait la tolérance. Les Politiques voulaient la fin de l’anarchie dans le royaume, directement liée aux conflits religieux. Il fallait donc pratiquer la tolérance et que le roi e France se place aux dessus des factions et donc des groupes et du conflit religieux. Le roi devait donc être arbitre du conflit. Les Politiques souhaitaient donc l’unité de la nation au dessus de l’unité de la religion.

Bodin s’engage activement en devenant candidat à la députation des Etats généraux dans le but de défendre les idées des Politiques. Bodin est donc candidat du Tiers Etat et est élu. Or, l’euphorie de la Ligue fait que les Etats généraux sont dominés par la Ligue. La Ligue obtenir d’Henri III la révocation d’un édit de tolérance pour les protestants. Bodin s’oppose donc à la Ligue. Aux Etats généraux de 1576, Bodin se prononce en faveur de la paix religieuse contre la révocation de l’édit. Un incident éclate avec un député de paris ligueur appelé Versoris. Ils vont se quereller violemment. Versoris a été chargé de rédiger le cahier de doléance du Tiers Etat pour qu’il soit présenté au roi. De son propre mouvement, Versoris modifie l’article demandant au roi de ramener la paix religieuse dans le royaume. Il a oublié les mots « sans guerre ». Bodin s’en est uppercut et un conflit violent s’est élevé.

Bodin a aussi été un théoricien de la politique. Il s’impose par sa démesure encyclopédique. Il sait tout. Il a tellement de connaissance qu’il est apte à introduire dans la pensée française du droit comparé, chose que l’on n’avait encore jamais fait. Il relance la mode qui avait celle de l’Antiquité, celle de la théorie des climats. Cette théorie lui a permit de considérer que les formes de gouvernement sont relatives c’est-à-dire qu’il ne prône pas un modèle de gouvernement. Le système politique est le produit de l’Histoire d’un peuple selon lui. Le système politique doit nécessairement s’accorder avec le naturel des peuples. Cette théorie des climats est déterminante dans la pensée politique de Bodin car sa théorie de la souveraineté pourra s’adapter.

A 46 ans, il écrit son œuvre considéré comme le testament politique du XVIe siècle, en 1576, qui est Les Six livres de la République. Il faut entendre le mot république pas au sens de Machiavel mais au sens antique donc la chose publique, la res publica, donc l’Etat. De son vivant, Bodin a bénéficié d’une reconnaissance internationale grâce à son œuvre. Pendant 20 ans, il va jouir d’une réputation inédite. Dès 1580, l’œuvre est traduite dans toutes les langues et en est à sa 5e publication.

P2. LATHÉORISATION DE LA SOUVERAINETÉ

A partir de Bodin, la souveraineté est devenue le point de départ de la politique c’est-à-dire qu’on a pensé la politique à partir de la souveraineté. Sa pensée est très claire : la souveraineté est ce qui fait l’Etat. Les deux notions sont consubstantielles. L’Etat n’apparait qu’au moment où la souveraineté se met en place, les deux notions sont intrinsèquement liées. Il faut donc chercher si la chose publique est souveraine. Pour savoir s’il y a un Etat, on s’interroger pour savoir si la chose publique est souveraine et donc si elle peut faire la loi, battre monnaie,…

En théorie, la souveraineté quand elle est pure c’est l’absolutisme. On pet trouver une différence entre la souveraineté et l’absolutisme. En réalité, l’absolutisme est la souveraineté mise en pratique.

Au XIVe siècle, Philippe Lebel est devenu souverain grâce à ses juristes car il a fait une loi seule. Antérieurement, Saint Louis avait fait en sorte que le roi soit souverain en matière de justice. Les prérogatives se sont donc fait au fil du temps avec la plus important acquis par Philippe Lebel. Or, depuis, il y a eu des évènements comme la guerre de 100 ans, la rivalité avec l’Angleterre,… Cela a donc provoqué des crises de royauté qui a fait que le roi a cessé d’être souverain. Le pouvoir est donc retombé jusqu’à ce qu’il soit relevé par Henri IV.

Ainsi, Bodin parachève l’œuvre des juristes de Philippe Lebel qui avaient demandé au roi d’être souverain. Il se différencie des Légistes de Philippe Lebel sur deux points.

A. L’originalité de Bodin

Il se refuse à faire référence au droit romain et a droit divin, les deux piliers sur lesquels les légistes font reposer la souveraineté. C’est ce qui fait l’originalité de Bodin. Bodin va à l’encontre de ces idées.

1. L’éviction du droit romain

On a toujours considéré que le modèle absolu était l’empereur romain qui concentrait toutes les prérogatives de puissance publique. Toutes les prorogatives découlaient de la majestas.

Bodin refuse cela pour plusieurs raisons :

La majestas romaine n’est pas définie clairement. Elle est simplement définit par un ensemble de droits. Or, Bodin appelle de ses vœux une conception de la souveraineté qui soit abstraite et non concrète.

Bodin veut faire du roi de France le maitre de la loi, donc l’unique souverain. Donc, aucun texte juridique préexistent antérieur ne peut lui être opposé. Or, si Bodin avait reprit à son compte le droit romain, il aurait reprit donc un droit préexistent a son compte. Ainsi, le droit romain se serait imposé au roi de France. Le roi de France aurait été lié par le droit romain qui aurait alors force obligatoire dans le royaume. D’un point de vue germanique, le roi de France serait sujet de l’empereur germanique car ce dernier se considère comme la continuité de l’empereur romain.

L’argument de la lex regia est également pris en compte. La lex regia est la loi romaine par laquelle l’empereur romain recevait théoriquement son pouvoir de la part des comices donc le peuple. Depuis des siècles, des juristes se déchiraient sur le point de savoir si le transfert de compétence était symbolique ou effectif. Bodin se refuse à adhérer à l’n de ces points de vue et ne se pose donc pas cette question. La solution qu’il impose est l’éviction du droit romain. Le roi détient un pouvoir qui est la souveraineté et qui n’a jamais existé auparavant.

2. L’éviction du droit divin royal

Il rejette le droit divin royal car il n’a que des inconvénients. Il veut une définition abstraite, intemporelle, dégagée des contingences de tout ordre notamment religieuses. Il veut donc donner à la souveraineté une assise rationnelle alors que le droit divin est l’irrationnel.

Bodin est un Homme de son siècle car il y a un mouvement de désengagement de la politique du religieux. La réflexion politique peut être indépendante de la religion. Bodin se situe dans ce sillage de Machiavel. Cependant, Dieu n’est pas banni de la théorie de Bodin. En réalité, Chevalier a proposé une bonne lecture de Bodin. La souveraineté est rationnelle et donc il n’est pas question de Dieu. Il y a celui qui exerce la souveraineté qui doit être le roi pour Bodin. Le gouvernement se doit d’être limité par les lois divines. L’essence de la souveraineté ne doit pas être divine mais l’exercice de la souveraineté est limité par le droit divin.

B.La définition de la souveraineté

La res publica, l’Etat, la République et la souveraineté sont liés. Ainsi, la souveraineté et l’Etat sont intimement liés, l’un ne peut exister sans l’autre. D’emblée, Bodin se pose la question de savoir qu’est ce que la République. Sa définition est que « la République est un droit gouvernement de plusieurs ménages et ce qu’il leur est commun avec puissance souveraine ».

1. République et souveraineté

La souveraineté est de l’essence de l’Etat, c’est un élément constitutif de l’Etat même l’élément. Pour Bodin, la souveraineté est la force de cohésion qui donne à une communauté l’unité sans laquelle la société disparaitrait. Ainsi, la souveraineté ne peut être que perpétuelle c’est-à-dire qu’elle est immuable, invariable à travers le temps. Pour résumer Bodin, elle a été, elle est, elle sera inhérente à la continuité de l’Etat.

Bodin intègre donc dans sa définition de la souveraineté cette loi fondamentale du royaume qui est la continuité. Ainsi, on a pas besoin de se poser la question de savoir qui doit régner la la règle de continuité s’impose. Bodin a fait cette théorie de la souveraineté dans le but de légitimer donc le pouvoir du futur roi protestant.

2. Un droit gouvernement

Le gouvernement doit viser à l’accomplissement du bien. Autant Bodin s’est placé dans la lignée de Machiavel pour une théorie laïque mais ici il quitte Machiavel. Le souverain doit exercer son pouvoir dans l’objectif de l’accomplissement du bien. Il faut donc régner dans le respect des règles supérieures : droit divin, droit naturel qui est entrain de naitre et qui est la liberté naturelle des sujets du roi qui ne sont donc pas des esclaves et donc le roi n’est pas propriétaire de ses sujets (exemple : droit de propriété et donc le droit de lever des impôts nécessite le consentement du peuple et donc des Etats généraux mais en aucun cas les Etats généraux ne partagent la souveraineté avec le roi), lois fondamentales du royaume et donc le roi ne peut méconnaître les règles de succession à la couronne.

3. Plusieurs ménages

Pour Bodin, comme pour les philosophes grecs et de l’Eglise, la famille est la cellule politique de base de la société. Il estime que la famille est antérieure à l’Etat et constituait déjà une communauté politique organisée avec une hiérarchie au sommet de laquelle était placé le père de famille. La famille est donc une image réduite de la souveraineté.

4. Choses communes

La souveraineté suppose qu’il existe des choses communes. La res publica romaine supposait des biens communs, un domaine public, un trésor public,… Cela existe encore pour Bodin car selon lui la république suppose l’existence de biens communs et donc l’intérêt collectif n’est pas suffisant. Il y a donc la fameuse distinction entre le droit public et le droit privé. La souveraineté de Bodin insiste sur cette distinction.

5. Une puissance souveraine

Bodin exige une puissance souveraine et en donne 3 caractéristiques. Elle n’est pas déléguée ni par Dieu ni par le peuple. La puissance souveraine est une et indivisible. Selon Bodin, la forme la plus pure de la souveraineté est quand elle est détenue par le roi. Il dit qu’il faut que cela qui est souverain ne soit aucunement sujet au commandement d’autrui. Donc, la souveraineté ne peut être ni alinéa, partagé ou subordonnée.

Sur le plan international, cette caractéristique aboutit à l’indépendance nationale. La souveraineté ne peut être sujet de contrainte extérieure. Ainsi, Bodin a en vue les deux pouvoirs ayant eu des ambitions en France : le pape qui a toujours eu des prétentions à diriger le roi de France sous prétexte qu’il est le chef spirituel et l’empereur germanique qui se considère comme l’héritier de l’empire romain et qui estime que la France est soumise à la tutelle impériale. Il rappelle l’idée que l’empereur n’a aucun pouvoir sur la France car le roi de France est souverain.

Sur plan interne, cela a aussi une signification car la France a gardé des traces de la féodalité. L’apogée de la féodalité est le XIe siècle où le roi avait perdu ses prérogatives de puissance publique au profit des seigneurs. Les grands héritiers des féodaux estiment avoir le droit de participer au pouvoir, idée réanimée par les monarchomaques, notamment Hotman. Le roi peut demander des conseils aux grands mais cela ne doit pas le lier dans sa décision définitive. Ainsi, Bodin ne néglige pas les autres organes mais il estime que ces derniers n’ont qu’un rôle consultatif. Cela s’exprimera dans un mécanisme de justice spécifique avec le lit de justice. Le parlement est une cour de justice et également une chambre d’enregistrement des lois. Il permet donc à la loi d’entrer en vigueur et vertu d’une délégation de la part du roi. Pour montrer que le roi est souverain, la pratique va se développer et qui consiste à ce que le roi en personne se rende au parlement et reprenne officiellement la délégation royale. Dans ce cas, le roi redevient maitre de la justice et du droit d’enregistrement et décide d’enregistrer lui même la loi et de rendre la justice lui même. Le lit de justice est donc la marque de la souveraineté.

La question qui se pose et que Bodin se pose est de savoir ce qu’il se passe si le roi outrepasse ses pouvoirs. Bodin reste silencieux sur ce point et ne précise pas comment le roi peut être contraint de respecter ses pouvoirs. Il dit seulement que le roi est obligé de respecter les normes supérieures. Il doit donc respecter le droit divin, les droits naturels et les lois fondamentales du royaume. Il ne crée pas d’organes obligeant le roi à respecter ces normes supérieures. En cas de tyrannie, cela vaut mieux l’existence d’un roi tyran qui est mieux souhaitable qu’un assassinat du roi selon Bodin car cet assassinat mettrait en question la souveraineté et donc même l’essence de l’Etat.

Cette pensée s’est développée à un moment de guerre civile. Et donc Bodin écrit pour renforcer le pouvoir en raison des troubles causés en France. Il faut donc ramener l’ordre en faisant de l’Etat un Etat fort. Il faut que le roi remette de l’ordre en France car seul lui peut le faire et il faut donc lui donner tous les pouvoirs.

Cela bannit donc le régime mixte prescrit par les monarchomaques. Bodin ne conçoit pas de régime dans lequel d’autres puissent détenir des prérogatives de puissance publique. Il estime que ce régime n’est pas viable car ceux partageant les pouvoirs sont des copartageants qui veulent sans cesse sortir de l’indivision. Chacun cherche à reconstituer la souveraineté à son profit, ce qui suppose l’élimination des autres. Au final, l’Eta t tout entier disparaît.

La souveraineté doit être absolue. Elle est donc étendue à toute matière. La souveraineté suppose l’appropriation de toutes les prérogatives de puissance publique. C’est ici que Bodin innove car les autres ont pour habitude d’établir des catalogues de prérogatives de puissance publique. Bodin rejette cette idée de liste qui n’est pas une définition abstraite. Il dégage une prérogative, arque suprême de la souveraineté, en estimant que les autres prérogatives découlent d’elle. Il s’agit de celle de faire la loi. Pour Bodin, la souveraineté se manifeste essentiellement et principalement par la faculté de donner et classer la loi. La marquer suprême de la souveraineté est donc un commandement imposé par le souverain au peuple. Toutes les prérogatives de puissance publique sont contenues dans cette prérogative principale : juger en dernier ressort, nommer les fonctionnaires, faire grâce, battre monnaie, lever l’impôt,… Tout cela découle de la faculté de commandement. Ainsi, la souveraineté est le pouvoir normatif suprême.

Cette doctrine de la fin du XVIe siècle va être le fondement du système juridique du XVIIe et XVIIIe siècle car à partir du XVIIe siècle en France régner c’est faire la loi. Grace à Bodin, la tradition se modifie. Auparavant, le roi exerçait la souveraineté en raison d’une autre conception car il ne savait pas commander de manière absolue à autrui. Le soucis premier du roi n’était pas de commander à autrui mais de garder les coutumes. Avec Bodin, le roi va se faire créateur du Droit au lieu d’être conservateur. Il va donc agir sur le cours des choses et en cela Bodin se place dans l’idée que l’Homme est maitre de son destin et donc dans le courant humaniste. La souveraineté de Bodin est donc prodigieuse car elle permet au pouvoir royal de s’adapter à l’environnement culturel et naturel.

Bodin a élaboré ne classification des régimes politiques qui a fait autorité sous l’Ancien régie et s’impose encore de nos jours. Cela avait été fait par Aristote mais pas sous le Moyen Age.

P3. LES DIFFÉRENTS RÉGIMES POLITIQUES CONCEVABLES

Il est le premier à intégrer dans la réflexion politique une distinction entre le titulaire de la souveraineté qui est souverain (peuple, aristocratie et roi) et celui qui exécuter la souveraineté donc le gouvernement. Il en déduit 3 grands systèmes politiques concevables : un Etat populaire, un Etat aristocratique et un Etat monarchique. A l’intérieur de ces systèmes, il y a les gouvernements prévus par Bodin : gouvernement populaire, gouvernement aristocratique et gouvernement monarchique.

Un Etat populaire à gouvernement populaire est marqué par la participation égalitaire aux fonctions politiques et riches et donc une égalité absolue devant la loi. C’est donc un régime de pure égalité.

L’Etat populaire à gouvernement aristocratique est un système dans lequel seul un petit nombre gouverne. Dans ce type là, ce petit nombre gouverne soit de droit (dans le cas d’un Sénat) soit de fait (prédominance de nobles qui ne sont pas constitués en organe précis).

L’Etat populaire à gouvernement monarchique est ce qu’on appelle le césarisme moderne. C’est donc fondé sur le plébiscite et le référendum pour choisir un homme. C’est l’exemple du régime de Napoléon.

L’Etat aristocratique à gouvernement populaire est caractérisé par l’association du peuple au gouvernement de aristocratie.

L’Etat aristocratique à gouvernement aristocratique est fondé sr l’inégalité dans tout (la naissance, la fortune,…). Il cite ici des exemples de cités italiennes comme Venise.

L’Etat aristocratique à gouvernement monarchique est le système dans lequel l’aristocratie en petit nombre élit un homme pour gouverne. C’est l’exemple su St empire romain germanique.

L’Etat monarchique à gouvernement populaire est caractérisé par une égalité absolue dans la répartition des charges politiques. Les riches, les pauvres, les nobles et les roturiers sont tous égaux face au roi. Il ne cite pas d’exemple.

L’Etat monarchie à gouvernement aristocratique est un régime dans lequel la qualité des personnes est prise en compte dans l’attribution des offices. On prend donc en cause la naissance, la richesse et le mérite. Cette notion de mérite est étonnante car la France de l’époque rejette l’idée de mérite car c’est une notion caractérisant les bourgeois.

L’Etat monarchique à gouvernement monarchique a une analyse raffinée de la part de Bodin. Il distingue entre :

– Celui qui est tyrannique qui est hors la loi et ne concerne donc pas la res publica car le roi ne respecte pas les dois divines et les lois de nature en prenant le pouvoir et le conservant par la force en considérant ses sujets comme des esclaves

– Celui qui est seigneurial qui n’est pas politique mais plutôt domestique c’est-à-dire que le roi se comporte en père de famille et a tendance à ne pas exercer la souveraineté mais le pouvoir du père de famille romain et donc le roi considère ses sujets comme ses enfants ou serviteurs et est propriétaire de tous les biens du royaume

– Celui qui est légitime appelé harmonique dans lequel le roi est légitime non par sa naissance par ce qu’il tient le droit de ses ancêtres mais parce qu’il gouverne en se soumettant à des lois et donc il soumet sa propre volonté à des freins et en cela il n’est pas tyrannique. Il faut donc que l’harmonie règne par le roi. Bodin dit que le sage roi gouverne son royaume harmoniquement. Le roi doit associer toutes les parties du corps social afin que chacun puisse accéder aux fonctions politiques auxquelles ils aspirent. Le roi est donc celui qui a le devoir de placer chacun à sa place. Par exemple, les roturiers doivent recevoir des fonctions administratives car elles sont lucratives et les roturiers ont besoin d’argent pour vivre. Les nobles, n’ayant pas besoin d’argent, s’occupe de la justice et de l’armée qui sont des fonctions honorifiques. Tout cela permet d’empêcher les révolutions. C’est le remède miracle qui permet d’assurer la stabilité du régime monarchique.

Bodin est un penseur de transition car il est entre deux mondes. Du Moyen Age, il conserve la tradition de la concertation et du dialogue entre le roi et les sujets. D’un autre côté, il annonce la voie à l’absolutisme. En cela, on dit de li qu’il est le précurseur de l’absolutisme. Il n’est cependant pas absolutisme mais il a légué à la monarchie française ne théorie de l’Etat au terme de laquelle aucune limite institutionnelle ne peut limiter l’autorité royale. On ne peut pas parler de contre pouvoir qui apparaitra avec Montesquieu. Sur le plan temporel, il n’y a aucune sanction prévue pour limiter le pouvoir du roi.

CHAPITRE II – L’EXCLOSION DE L’ABSOLUTISME AU XVIIe SIÈCLE

L’apogée de l’absolutisme apparaît au XVIIe siècle en France. Cependant, il n’est pas propre à la France car il est partout présent en Europe : Russie, Prusse, Autriche,… C’est un régime politique qui emporte l’adhésion des peuples et des gouvernements européens. Sur le plan de la théorie politique, toutes les cours européennes n’ont pas formulé des théories sur l’absolutisme. Les modèles d’absolutisme sont directement pris sur deux Etats, la France et l’Angleterre où l’absolutisme va exister dans les faits peu de temps mais qui sera théorisé pendant longtemps.

L’absolutisme français part de Bodin et se développe au XVIIe siècle dans sa première moitié. En 1610, Louis XIII monte sur le trône jusque 1643 et l’absolutisme se développe. Ainsi, lorsque Louis XIV monte sur le trône, l’absolutisme est acquis. Tout cela est fondé sr l’idée de famille.

L’absolutisme anglais est basé sur l’individu. Cette différence avec le modèle français va se développer au court des siècles.

Au XVIIIe siècle, les français ont adhéré à cette conception individualiste de l’absolutisme.

SECTION 1. L’ABSOLUTISME ANGLAIS

Il y a un penseur qui s’impose qui est Thomas Hobbes (1588 – 1679).

P1. LA PERSONNALITÉ DE HOBBES

Thomas Hobbes nait en 1588 alors que Henri III est assassiné en 1589 et on est donc en pleine période de guerre des religions. En Angleterre, on ne peut pas parler de guerre religieuse car le système est différent du fait du pouvoir lui même. Il n’empêche que les conflits religieux sont pesants et empoisonnent la vie de l’Angleterre, y compris celle de Hobbes. Il nait dans une période de dissension religieuse entre d’une part entre les catholiques et les anglicans. Les anglicans sont représentés par le roi et ont concerné tout des cérémonies catholiques et le dogme catholiques, ils n’ont fait que changer le chef qui n’est plus le pape mais le roi d’Angleterre. Il y a donc peu de différence. On retrouve aussi ceux qu’on peut apparenter aux calvinistes, ce sont les presbytériens. Il rejettent l’ingérence du roi dans les affaires religieuses. Le roi n’a pas à se mêler des affaires spirituelles. Ils reconnaissent comme dogme celui de Calvin. Ils sont présents en Angleterre mais on les retrouve essentiellement en Ecosse. Enfin on a les puritains qui sont très puissants en Angleterre et très méfiants à l’égard des anglicans. Ils veulent purifier la religion en supprimant la prompte des cérémonies et diminuer l’autorité des évêques en Angleterre et ils sont austères sur le plan des mœurs. Ils veulent une séparation nette de l’Eglise et de l’Etat et donc que le roi n’exerce pas non plus de pouvoir absolue en matière politique.

Un changement dynastique a lieu au début du XVIIe siècle, en 1603. Elisabeth Ière règne en Angleterre mais son règne est contesté ainsi que sa légitimité. Sa légitimité est contestée par le simple fait de son origine. Henri VIII a épousé selon le rite catholique sa femme Catherine d’Aragon. De cette union est liée Marie Tudor notamment qui a régné sur l’Angleterre. Marie Tudor était catholique et a contesté d’anglicanisme institué par son père et donc la guerre entre les différentes conceptions de la religion s’est développée. Elle meurt en 1558 et se pose la question de sa succession. Henri VIII avait eu une enfant avec une autre femme, Ann Boleyn. Ils ont une fille appelée Elisabeth. La légitimité d’Elisabeth est donc contestée par les catholiques car l’union de ses parents n’est pas légitime. Elle est donc considérée par une bâtarde par les catholiques. En France, à la même époque, se trouve celle qui devrait être légitimement reine d’Angleterre, il s’agit d’une cousine de Marie Tudor, Marie Stuart. Elle a été mariée en 1558 à François II, roi de France en 1559. Sa mère exerce la régence en Ecosse était la sœur duc de Guise.

En 1558, les prétentions de Marie Stuart ne s’expirent pas par une lutte armée. Ces prétentions restent théoriques car Marie Stuart doit rester en France et régner en tant que raine de France. Or, François II n’a régné qu’une seule année et décède. Marie Stuart retourne donc en Ecosse et là elle entre en conflit avec celle qui s’est proclamée reine d’Angleterre, Elisabeth qui a le soutien des protestants. Élisabeth Ière renoue avec la pratique anglicane. Cependant, elle n’a jamais eu de mari et n’avait pas d’héritier. L’héritier était donc Jacques, le fils de Marie Stuart et son second mari. En 1603, à la mort d’Elisabeth, il devient roi d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier et s’est alors la dynastie des Stuart qui s’est imposé et qui ont exercé l’absolutisme.

Bien que baptisé catholique à sa naissance, Jacques Ier rejoint les anglicans. Il est un roi qui ne se situe pas dans la tradition de ses prédécesseurs. En réalité, naturellement, les rois d’Angleterre ont été élevés avec la tradition de partage des pouvoirs et donc l’idée que le parlement partage le pouvoir. Jacques Ier a une conception différente des choses et il écrit des ouvrages pour théoriser l’absolutisme. Dans ses écrits, il se montre partisan de l’absolutisme de droit divin donc le pouvoir vient de Dieu et désobéir au roi est un le même sacrilège que de désobéir à Dieu. Ainsi, les rois sont comparables à Dieu. Dans l’un de ses outrages à l’attention de son fils le dauphin, il indique que le roi doit se méfier du parlement d’Angleterre et il dit « n ‘ayez pas de parlement sauf en cas de nouvelle loi ce qui devrait être rare ».

Son règne est contesté, notamment par les protestants qui rejettent l’absolutisme et qui rejette la politiquer religieuse de leur roi. Son fils Charles I lui succède en il règne dans le même esprit donc partisan de l’église anglicane. De plus, il s’est marié avec Henriette de France, fille de Henri IV et sœur de Louis XIII. C’est une princesse catholique et donc les problèmes surgissent à la suite de cette union car tout le monde se pose la question de la religion du roi. Au début de l’union, Henriette pousse son mari dans le sens d’une politique absolutiste. Il règne de manière absolue sans parlement jusque 1628. A cette date, il a besoin d’argent et convoque le parlement pour obtenir des subsides. Les députés procèdent à un chantage car ils contraignent le roi d’abaisser ses prérogatives royales. Charles Ier accepte la pétition des rois et en particulier il n’a plus le droit de lever des impôts sans le consentement du parlement. Or, l’année suivante, il lève un impôt sans le consentement des parlementaires, ces derniers se révoltent. Ainsi, Charles Ier décide de ne plus convoquer le parlement. Pendant 11 ans, il va tenir le coup. Malheureusement en 1640 il est contraint de convoquer le parlement pour obtenir à nouveau des fonds. Le parlement s’oppose au pouvoir du roi mais 18 jours après ils sont dissous par le roi. Charles Ier convoque à nouveau un parlement car les écossais sont toujours en révolte. En novembre 1940, le roi convoque le long parlement qui va durer 13 ans. En situation de force, les députés s’opposent au roi et la guerre civile éclate en 1642. L’armée s’est imposée aux députés du parlement et Cromwell va s’imposer. Charles Ier est déposé, jugé et exécuté. Le roi est décapité en 1649.

On demande à Hobbes d’être le précepteur du fils du roi exécuté qi s’est réfugié à Paris auprès de sa famille. Le futur Charles II obtient alors Hobbes comme professeur de mathématique Hobbes. Hobbes sera accueilli à la cour d’Angleterre mais cela ne durera pas car le roi à des ennemis comme les évêques contestant la pensée politique de Hobbes. En 1651, Hobbes écrit le Léviathan qui conceptualise l’absolutisme et qui a pour bit de servir le futur roi d’Angleterre Charles II. Une fois roi, Charles II veut appliquer les idées de Hobbes et certains membres de l’entourage du roi aimeraient se débarrasser de Hobbes. Finalement, une loi est votée à la chambre des communes qui viser à faire arrêter Hobbes à cause de son œuvre. Il réussit à se sauver et meurt en 1679.

P2. LA MÉTHODE DE HOBBES

Hobbes est caractérisé par son esprit cartésien. Il est de l’époque de Descartes et a correspondu avec lui mais l’a aussi critiqué. Mais il a adopté son esprit et c’est pourquoi il a été choisi comme professeur de mathématique. Il rejette toute forme de religion et plus encore que Bodin il évoque une théorie presque athée de l’absolutisme car le divin est contraire au cartésianisme. Il crée donc la théorie dans laquelle l’homme est une machine sans âme qui évolue dans un monde étant lui même une machine. La société politique est donc une machine avec ses rouages propres et qui a pour base des individus. C’est donc l’individualisme. Pour lui, l’homme est asocial et donc il n’est pas naturellement social. Si les hommes se réunissent pour former une société, c’est par pur égoïsme. C’est le résultat de l’intelligence humaine. En cela, cette caractéristique fait que l’absolutisme de Hobbes est radicalement différent de celui de la France.

P3. LE LÉVIATHAN

C’est un livre qui parait à Londres en 1651. C’est un animal monstrueux aquatique dont il est question dans la bible. Il est affirmé qu’il était le plus gros de tous les animaux aquatiques et qu’il empêchait les grands poissons de manger les petits. L’allégorie est un gigantesque personnage et on s’aperçoit que le corps du personnage est microscopique composé d’écailles correspondant à des individus. Cela illustre le fait que pour Hobbes le Léviathan est l’Etat, « ce dieu auquel nous devons notre paix et notre protection ».

Pour Hobbes, la chose la plus importante est de garantie aux personnes la paix et la protection. Il faut dire que Hobbes craignait la violence de manière maladive. Il écrit que « la peur et moi nous sommes des frères jumeaux ». Il explique cette tendance par les conditions de la naissance.

Hobbes considère que chaque individu est en quelque sorte muré en lui même de la nature. Chaque individu cherche son plein développement. Il raisonne de manière personnelle et orientez sa volonté de manière autonome. On touche donc un point essentiel de l’esprit de Hobbes, l’individu donc l’individualisme. Hobbes s’inscrit dans une démarche contraire d’Aristote qui estime que l’Homme est un animal social, un animal politique. Pour Hobbes, l’homme n’est pas social naturellement. Si l’Homme se réunit aux autres Hommes pour réunir un Etat c’est pas égoïsme et intérêt. L’Etat est donc le produit d’un calcul, une intelligence humaine tournée vers l’utilité.

Il se pose trois questions dans le Léviathan : la genèse, la puissance et la nature de l’Etat.

A.La genèse de l’Etat

Le point de départ de Hobbes est l’état de nature dont avant la société.

1. L’état de nature

Cet état de nature n’est pas quelque chose de nouveau. Déjà les grecs anciens estimaient qu’il y avait un état de nature avec l’âge d’or. L’âge d’or n’est pas l’idée que Hobbes se fait de l’état de nature. Ce n’est pas un paradis pour lui mais un enfer. C’est un enfer car les Hommes sont libres et égaux et donc ils vivent tous dans l’insécurité et dans la peur. Chaque égal a peur de l’agression de l’autre. En conséquence, dans cet état de nature infernal, c’est la loi du plus fort qui s’exerce de nature cynique. Du fait de cette égalité et liberté, chacun est un concurrent pour chacun d’où la célèbre formule de Hobbes : «homo homini lupus» qui signifie que l’homme est un loup pour l’homme.

L’état de nature est donc un état de guerre de tous contre tous. Cela est du à l’égalité qui engendre le conflit et la peur. De ce fait, l’état de nature reste très primitif et il ne peut pas faire de progrès. C’est donc une situation dangereuse et improductive. Les hommes de l’état de nature ont conscience que leur intérêt et de sortir de l’état de nature en passant un contrat, un pacte.

2. Le contrat originel

Contre l’insécurité et la peur, les Hommes se décident à passer un accord mutuel et ce contrat est créateur de l’Etat. Ce contrat est passé entre les Hommes de l’état de nature. C’est un contrat inter individuel car chaque individu contracte avec les autres mais c’est un contrat qui est passé au profit d’un tiers bénéficiaire. Ce tiers bénéficiaire peut être un homme ou un groupe d’homme qui va constituer le souverain, le Léviathan qui est à la fois le souverain, l’Etat et le gouvernement.

Dans ce contrat, chacun renonce à sa liberté et son égalité naturelle dans l’espoir que l’Etat crée par eux va apporter la paix et la sécurité. Ces droits étaient pour eux générateurs de dommages et Hobbes écrit que « leur volonté de s’unir réciproquement est d’autant plus grande que la similitude de leurs besoins suscite en eux le même désir, les même objets ». Cette phrase renvoie à une théorie du philosophe René Gizard, la théorie du désir mimétique.

Les individus deviennent alors les molécules constitutives du géant Léviathan. Ils sont aussi les sujets. Ils sont les particules de cet immense corps soumises à sa volonté souveraine.

Cela appelle une observation importante qui est que dans cette conception contractuelle de l’Etat, c’est l’individu qui est à la base du pacte social par un acte librement consenti. En fait les hommes de l’état de nature ne formait pas un tout ou un peuple mais une juxtaposition d’individus. Ainsi l’autorité crée par le contrat se trouve fondée sur un individualisme utilitariste. Les hommes ne se fondent pas en une volonté générale comme chez Rousseau. Il y a une multitude de volontés individuelles fabriquant par le contrat étatique une volonté unique, celle du souverain, qui n’est pas la volonté générale des individus.

Le caractère absolu du transfert des droits de l’individu à l’Etat

Pour Hobbes, une fois passé de l’état de nature à la situation étatique, personne ne garde aucune trace des droits qu’il avait dans l’état de nature car si on les conservait cet état de guerre caractérisant l’état de nature se poursuivrait. Le souverain ici est donc bien plus absolu que le souverain imaginé par Bodin. En effet, personne ne conserve la moindre trace de liberté de jugement. L’individu abandonne tout à l’Etat. Ce n’est plus à chacun de juger ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, mais l’Etat qui détermine ce qu’il entend par le mot juste ou injuste, par le mot bien ou mal.

Le contrat créateur de l’Etat est irrévocable sauf dans deux hypothèses : si l’Etat se trouve détruit par une grande défaite militaire ou d’une guerre civile. Dans ce cas, l’Etat s’effondre donc le contrat s’éteint, l’individu n’est plus protégé contre l’ennemi. On retombe donc mécaniquement dans l’état de nature.

B. La puissance de l’Etat

1. La souveraineté de l’Etat

Chez Hobbes, la souveraineté de l’Etat est absolue. En effet, par le pacte créateur de l’Etat, les hommes ont transféré au Léviathan la totalité des pouvoirs et droits qu’ils détenaient de l’état de nature. Or, il n’y a aucune réciprocité. C’est un contrat à sens unique car l’entité crée par le contrat ne s’engage à rien envers les cocontractants, sauf la sécurité. En cela, le contrat politique et social de Hobbes est très différent d contrat politique et social des auteurs du Moyen Age.

De ce fait, la souveraineté de l’Etat n’est limitée par rien, ni la loi religieuse ni la loi morale. Cela fait que la puissance absolue sous Hobbes est différente de celle sous Bodin où il y avait des limites inhérentes à la loi religieuse et morale. Pour autant, une ressemblance avec Bodin apparaît sur un autre point, celui de faire la loi.

2. L’Etat et la loi

Pour Hobbes comme pour Bodin, la marque essentielle de la souveraineté est le fait de donner ou de casser les lois. Il n’y a de lois que par le consentement express ou tacite du souverain. Le souverain est donc maitre absolu de la loi et c’est dans la loi que le souverain fixe le juste et l’injuste. Cela signifie que Hobbes théorise un total positivisme juridique, le Droit n’existe que par l’Etat. C’est un positivisme qui exclue toute autre norme. Il n’y a pas de droit naturel, pas de droit des gens, pas de normes morales. Est répréhensible uniquement ce qui est interdit par la loi civile, qui est fabriquée par le Léviathan. Par exemple, « tout homicide n’est pas meurtre mais seulement quand ion tue celui que la loi civile défend de faire mourir» selon Hobbes.

Les hommes se sont donc dépouillés de toute faculté de jugement sur le juste et l’injuste. Ils se sont engagés à tenir pour bon et juste ce que le souverain aura décidé de bon et juste.

C’est aussi par ces lois que le souverain fixe les propriétés de chacun.

3. L’Etat et la propriété

Avant la formation de l’Etat, les hommes ne connaissaient qu’une possession précaire et instable qui se trouvait inhérente à l’état de nature. Elle était sans cesse à la merci la violence d’autrui. Grâce aux lois, l’Etat permet à chacun de déterminer sa propriété et de jouir de sa propriété sous la protection de la souveraineté. Cette protection de la propriété par la puissance publique est la condition la plus élémentaire d’une vie sociale tranquille et passive.

Hobbes va plus loin que cela quand il considère que le souverain est propriétaire et que les individus ne sont que des usufruités. A tout moment, si l’intérêt public le justifie, le souverain s’empare de cet usufruit. Cette conception de Hobbes rejoint Martinus Gosia qui expliquait en 1158 que l’empereur est le «dominus mundi» donc le maitre du monde est que tout li appartient.

4. L’Etat et la fixation des dogmes

Hobbes estime que nul ne peut servir deux maitres à la fois et que sinon la paix n’est pas assurée. C’est quelque chose que Hobbes ne va pas être le seul à dire. Rousseau dira un peu la même chose en disant que la religion chrétienne opère en chaque individu une distinction entre le citoyen et m’être religieux et que cela affaiblit l’Etat. C’est pourquoi Rousseau invente une religion civile qui est censé rétablir une idée de l’Etat existant dans la société antique. Dans la chrétienté, il y a Dieu et César. Cette parole fondatrice introduit une disjonction du religieux et du politique et que de cette disjonction il peut résulter des troubles et des tensions. C’est de là qu’est née la liberté civile est née d’ailleurs.

Selon Hobbes, en cas de disjonction, cela trouble la paix et la sécurité. Pour que l’Etat soit fort, Hobbes voit qu’une solution, que celui qui est au sommet de l’Etat soit au sommet de la religion aussi. Il faut donc que le chef de l’Etat soit le chef d’Eglise. C’est pourquoi sur l’image du Léviathan le géant couronné porte l’insigne du pouvoir laïque donc l’épée et l’insigne du pouvoir religieux donc la crosse.

On peut aussi parler de théocratie royale, comme sous Charlemagne. C’est une théorie contraire au catholicisme mais qui correspond bien à l’Eglise d’Angleterre qui est séparée de l’Eglise catholique. Elle a pour chef le souverain. Cela exclut aussi des confessions protestantes comme les presbytériens qui est une secte protestante s’étant séparée de l’Eglise d’Angleterre et qui récuse toute hiérarchie. Le prêtre se suffit à lui même pour diriger une communauté de croyants selon eux.

Du fait que le souverain est chef de l’Etat et de l’Eglise, les individus doivent donc se soumettre à la volonté religieuse officielle. Mais, en même temps, il y a une limite, un réalisme chez Hobbes car il écrit que la volonté religieuse officielle n’est pas forcément une vérité. C’est juste un conformisme pour établir la paix. Il se contente des apparences et donc l’Et t ne cherche pas à rentrer dans la volonté des esprits.

C. La nature de l’Etat

La nature et la pensée politique de Hobbes a fait l’objet de controverses au XXe siècle. Pour certains, Hobbes pose la base du totalitarisme. Certains juristes nazis ont revendiqué Hobbes pour leur construction théorique. Pourtant, il y a toute une série d’auteur qui pense que c’est pas parce que Hobbes est revendiqué par les totalitaires que Hobbes est totalitaire. En réalité, il apparaît davantage comme autoritaire que totalitaire. Ce qui le sépare des totalitaires est qu’il ne fait pas entrer le Léviathan dans le secret des esprits et il se veut protecteur des individus.

Ce qui caractérise Hobbes est l’individualisme qui est coupé de toutes les adhérences morales, religieuses, familiales, corporatives. Pour Bodin, la République est composée de ménages alors que pour Hobbes l’Etat est composé d’individus. Hobbes aura une influence sur l’idée libérale de Locke et Rousseau. Locke, père de l’individualisme libéral, reprendra à Hobbes tout mais avec une différence capitale qui est qu’en passant le contrat social l’individu de Locke ne va pas abandonner tous ses droits de l’état de nature mais un seul, le droit de se faire justice à lui même. Ce que les lecteurs français du XVIIIe siècle vont retenir de Hobbes est son affirmation de l’individualisme intégral.

SECTION 2. L’ABSOLUTISME FRANÇAIS

L’absolutisme en France au XVIIe siècle doit être replacé dans un contexte qui avait déjà été soumis à l’œuvre de Bodin, donc les guerres de religion. Ce sont des guerres civiles qui ont duré presque 40 ans, qui ont fait des ravages humains et matériels incroyables, qui a suscité la pensée des auteurs appelés les Politiques dont Bodin et qui va inspirer les théoriciens de l’absolutisme. Cet absolutisme s’écrit dans le contexte des assassinats royaux avec l’assassinat d’Henri III en 1589 par Jacques Clément. L’autorité royale est donc en danger et peut être brisée par l’assassinat politique qui est dans l’aire du temps.

Les haines religieuses ne sont pas terminées. Henri IV, pour les catholiques radicaux, est un faux catholique. Au moment où il est tué en 1610 par Ravaillac, il se préparait à partir à la tête de ses armées pour attaquer les Habsbourg avec l’appui des protestants. Il n’en reste pas moins que cela est perçu comme une trahison au regard du catholicisme. Henri IV a mené une politique d’apaisement avec les protestants, notamment avec l’édit de Nantes de 1598 qui instaurait une coexistence religieuse entre deux religions dans un, Etat et pacifique, chose extraordinaire à l’époque. C’est un système de coexistence légale de deux religions dans le même royaume.

Les auteurs absolutistes y voient la légitimité de l’absolutisme royal parce que Henri IV a pu prendre cet édit car il était un roi absolu. Cet édit de Nantes a soulevé d’immenses résistances dans l’Etat, surtout de la part des parlements. Il fallait donc la volonté et l’autoritarisme d’un roi absolu pour imposer cet édit. Il y a donc un Etat absolu pour imposer aux populations une coexistence religieuse donc la population ne veut pas.

Ce rétablissement de la paix a été la condition du retour à la prospérité. A l’époque, la population et l’économie étaient ruinées. L’autorité royale était donc incapable d’assurer un semblant d’ordre public. La tolérance à l’égard des protestants instaurée par Henri IV est la condition du retour à la grandeur et la prospérité du royaume.

L’édit de Nantes comprend plusieurs articles. Les articles généraux donnent aux protestants la liberté de religion, la liberté u culte et l’égal accès aux charges publiques. Le ministre important d’Henri IV, Maximilien de Béthune, Marquis de Rosny puis duc de Sully a eu une grande influence. Il y a des articles secrets disant que le roi accorder des garanties militaires, ce qu’on appelle les places de sûretés, aux protestants et leur laisser le droit de se réunir en assemblée. Ils ont donc des points d’appuis militaires financés par l’Etat.

Cela a bien fonctionné temps qu’Henri IV était roi mais après sa mort les protestants se sont servi de cela pour constituer des soulèvements et donc les places de sûretés seront supprimées en 1629. L’édit de Nantes n’avait pas abandonné l’idée d’une unité religieuse. Dans l’édit, on trouve un préambule parlant de cela. En 1685, lorsque Louis XIV révoquera l’édit de Nantes, il ne fera que constater l’échec de l’édit.

En 1610, Henri IV est assassiné. L’héritier, Louis XIII n’a que 8 ans et demi. Le pouvoir est reconnu par le parlement de Paris à la veuve du roi, la régence Marie de Médicis. En cela, le parement contredit les dispositions prises par Henri IV car celui ci avait institué un conseil de gérance en nommant les membres qui devait gouverner et la reine mère Marie de Médicis devait se contenter d’un rôle prestigieux mais purement honorifique. Elle était ultra mondaine c’est-à-dire qu’elle avait une position religieuse contraire aux traditions du royaume de France. Elle est attachée à la primauté du pape. De surcroit, elle est sous l’influence de sa sœur, Léonora Galigaï, et de l’époux de celle ci, Concino Concini. Ils sont détestés par la cour car ils ont une influence totale sur la reine. Ils lui font faire leurs quatre volontés. Les grands personnages de l’Etat et leur donne donc beaucoup d’argent, ce qui vide les caisses de l’Etat.

En septembre 1614, le jeune roi devient majeur mais la mère refuse de céder le pouvoir et continue donc à exercer la régence en estimant qu’il est trop faible d’esprit et de corps. Pendant 3 ans, la reine et Concini continue de régner contre la volonté du roi. Le 25 avril 1617, un gentilhomme de l’entourage du roi qui est son gouverneur, Charles d’Albert de Luynes, assassine Concini. C’est donc la prise du pouvoir par Louis XIII. Quant à Marie de Médicis, elle est exilée mais elle se sauve en février 1619. Elle commande une révolte. Elle a pour conseiller Armand du Plaici, futur Cardinal de Richelieu, qui négocie un accord le roi autorisant la reine à vivre librement à avoir une cour à Angers. Les choses ne sont pas arrangées par en aout 1620 éclate une seconde guerre entre la mère et le fils. La guerre est gagnée par le roi et la reine rentre en grâce et obtient un siège et alors Richelieu devient Cardinal. Le roi en fait son ministre.

En attendant, la France a vécu dans un contexte de guerre civile large. La noblesse a voulu profiter la faiblesse constituée par la régence pour prendre le pouvoir. C’est le cas de César de Vendôme qui était un bâtard d’Henri IV. Il organise une révolte que la reine cesse petit à petit en versant de l’argent. Aussi, les protestants en profitent pour se constituer militairement et pour organiser une résistance qui va tourner à la révolte.

Ainsi, on a un contexte favorable au développement mais surtout à la diffusion des doctrines absolutistes dans la première moitié du XVIIe siècle puis pendant la seconde partie du même siècle.

P1. L’ABSOLUTISME DES JURISTES

C’est le début du XVIIe siècle donc après l’œuvre de Bodin, la mort d’Henri IV en 1610 qui a pratiqué absolutisme de Bodin en tenant compte des traditions et en particulier l’avis des Grands. Les Etats généraux n’ont pas été réuni sous son règne cependant. Les parlements ne se sont pas révoltés et donc Henri IV a donc exercés un véritable pouvoir absolu. En 1610, son fils Louis XIII lui succède mais il est mineur donc sa mère Catherine de Médicis exerce la régence. Elle s’est appuyée sur les Etats généraux et parlements car Henri IV avait limité son pouvoir. Elle réunit donc les Etats généraux en 1614. Ainsi, le pouvoir du roi est retombé à un niveau relativement faible. Une opposition s’est réveillée sous la régence de Catherine de Médicis.

Richelieu arrive au pouvoir en 1624 et les choses changent. Aussi, les absolutistes vont théoriser le pouvoir. En r »alité, ils reprennent Bodin mais de manière différente. La seule différence est que Bodin donne aux Etats généraux un pouvoir fiscal en consentant à l’arrivée de nouveaux imports, or cela n’est pas concevable chez les absolutistes.

Les absolutistes sont des opposants au gouvernement mixte car la souveraineté est une et indivisible. La res publica à deux têtes n’est pas concevable. Or, ils conçoivent la res publica comme un corps dont le roi est la tête.

Comme Bodin, ils ne cherchent pas à s’interroger sur les origines et les finalités de l’absolutisme mais se placent dans la théorie juridique. Ils s’interrogent donc sur les prérogatives concrètes qui peuvent être utilisées par le roi. Chacun a sa formule qui est restée célèbre.

A.Guy Coquille (1523-1603)

C’est un homme bourgeois membre du Tiers Etat. Il a fait tout de même des études de Droit et devient avocat. Il commence à exercer à Paris puis il part à Nevers. Il est devenu procureur général de la région de Nevers et il est finalement élu aux Etats Généraux en tant que représentant du Tiers Etat à plusieurs reprises (1560, 1576, 1588). A chaque fois, il se montre comme un des principaux adversaires de la Ligue et à ce titre il devient l’ami de Bodin.

Il n’a pas fait élaborer la théorie de la souveraineté. Il est connu des juristes pour avoir été responsable de la mise à jour des coutumes. Ainsi, il va devenir un spécialiste du droit coutumier et va le commenter par écrit. Par ailleurs, il s’est consacré à l’étude du pouvoir et de la royauté française.

Il est auteur de la formule célèbre « le roi est monarque et n’a point de compagnon en sa majesté royale ». Il s’agit donc de l’indivisibilité de la souveraineté. Il défend la monarchie absolue ainsi que l’indépendance du roi qui doit être la tête du corps politique. Il y a une interaction entre la tête et le corps car les deux sont dépendants. Il rappelle que la tête anime l’Etat.
Concernant les parlements, ils ont un rôle strictement judiciaire et n’ont donc pas de rôle politique. Il affirme aussi le caractère purement consultatif des Etats Généraux.

B. Charles Loyseau (1566-1627)

Son œuvre se situe entre la mort d’Henri IV et l’arrivée de Richelieu. Il était un bourgeois mais petit fils d’un laboureur assez fortuné pour acheter à son fils une charge d’avocat. Loyseau a donc fait aussi des études de Droit à Paris et il a eu l’intention de faire carrière dans la magistrature de Province. Puis, il est revenu à Paris et il est devenu avocat au parlement de Paris. Il a pu donc accéder à une charge des nobles. A partir de là, il s’est mis à écrire et a fait paraître beaucoup de traités de Droit.

Dans ses ouvrages, il a reprit la théorie de la souveraineté de Bodin. Il dit de la souveraineté que c’est le comble de la puissance. Il lie le roi, l’Etat et la souveraineté, comme Bodin. En revanche, il a théorisé et systématisé une vieille idée médiévale appelée la conception tripartite de la société. Cette conception est héritée du Moyen Age et donc qui était sue mais jamais dit. Cela permet à Bodin de justifier le pouvoir du roi. Il dit qu’il y a ceux qui commandent et ceux qui obéissent. Ensuite, il y a ceux qui servent Dieu donc le clergé, ceux qui protègent l’Etat donc la noblesse et ceux qui nourrissant la société donc le Tiers Etat. Cela justifie le fait que le roi est bien au sommet de tout.

Loyseau veut être un spectateur de la société en commentant l’évolution de cette société. En particulier, il commente la lutte qui comme ce au début du XVIIe entre l’ancienne noblesse et les officiers royaux donc ceux qui achètent leur charge. C’est un groupe en pleine ascension. Cela est du à la pratique sous Henri IV notamment de vendre des charges d’officiers pour lever des fonds. Loyseau répond à cette lutte en expliquant ce qu’est l’ancienne noblesse et donc l’origine des nobles. Il explique que tous les nobles ont une origine franque donc des barbares qui ont envahi le territoire de la Gaule. Ce sont donc les descendants des envahisseurs germaniques. Les opprimés constituent aujourd’hui le Tiers Etat. Ainsi, la noblesse n’est pas issue du droit naturel mais d’un droit de l’Etat. Ce droit est donc sujet à révision. La seconde conséquence est que le vertu traditionnellement attachée à la noblesse ne vient pas du sang donc du droit naturel mais de l’éducation et de l’instruction.

C. Cardin Le Bret (1588-1655)

Il a vécu sous 7 rois mais il en a servi 4 : Henri III, Henri IV, Louis XIII et Louis IV. Il a été très influent pendant une courte période cependant, surtout sous le ministère de Richelieu. Sous Richelieu, il est devenu un conseiller d’Etat, un intendant c’est-à-dire une personne l’équivalent de notre préfet donc nommé par le pouvoir et chargé de représenter le roi localement. L’intendant a été crée sous Henri IV. Il était révocable à tout moment car il n’avait pas de charge. Le Bret a une fonction importante à l’Est de la France qui vient d’être acquis par la France. Il doit donc y instituer les institutions de la royauté française. Ainsi, il a mis en place le parlement.

Il est connu sous l’Histoire des idées politiques car c’est un théoricien de l’absolutisme français. En 1632, il a écrit De la souveraineté où il ne fait qu’évoquer la souveraineté royale. Il reprend la théorie de Bodin avec ses mots en disant que « la souveraineté n’est non plus divisible que le point en géométrie ». C’est un pouvoir qui s’exprime par le pouvoir de faire les lois. Contrairement à Bodin, il établit un catalogue : pouvoir de faire exécuter les lois, gérer en détails le gouvernement, nommer les agents publics, de lever les tailles et les subsides, déclarer la guerre, conduire les armées.

La différence par rapport aux autres est que Le Bret s’interroger sur l’origine du pouvoir. Il se pose la question de savoir à qui Dieu a donné le pouvoir à l’origine du monde. Il répond qu’originellement le pouvoir a été confié au peuple mais ce dernier l’a définitivement remis au roi. Ainsi, les rois ne relèvent d’aucun pouvoir hors de Dieu. Il vise donc ici le pouvoir du pape en réaffirmant que le pape n’a pas d’autorité supérieure sur le roi de France.

Il insiste sur le fait que comme le pouvoir a été confié au roi par Dieu, le roi doit agir selon la volonté divine. Il insiste sur une nouveauté en disant que le roi se doit de chercher le bien commun des sujets, ce qui constitue en réalité une limite. Il ose dénoncer les abus des agents royaux et le fait que le peuple est traité dans de pires conditions que des bêtes. Il demande donc au roi de modifier cette situation et lui dire qu’il doit donc assurer le bien des sujets. Au besoin, également une nouveauté, le roi peut le faire par la théorie de la nécessité absolue. Le roi peut donc prendre toute mesure, même illégale, à condition que ce soit pour le bien public.

Le Bret est hostile à ce qui peut porter atteinte à la souveraineté royale. Il dénonce donc les ordres privilégiés et considère que les ecclésiastiques n’ont pas à être traités différemment. C’est donc encore la lutte du bourgeois contre la noblesse, thème courant de l’époque.

Concernant les Etats Généraux, il admet leur existence mais il leur donne un rôle purement consultatif. Quant aux parlements, il leur donne un droit de remontrance mais seulement pour les aspects techniques et le contentieux et donc pas pour les grandes affaires politiques.

Cette conception conduit donc à limiter les pouvoirs pouvant être néfastes au pouvoir du roi.

P2. L’ABSOLUTISME EMPIRIQUE

Les absolutistes ont écrit leur théorie pour qu’elles soient appliquées. Deux hommes d’Etat les ont appliqué : Richelieu et Louis XIV. Le hasard a fait que ce sont deux personnes historiques et politiques qui ont mis par écrit leurs idées.

La différence entre les deux est que l’un est ministre et l’autre roi et donc ils ont envisagé l’absolutisme selon leur rang.

A. Richelieu ou l’absolutisme du ministériat

1. La vie de Richelieu

Il s’agit d’un noble au nom de Armangant Plessis. Il est né en 1585 et est mort en 1642. Sa famille paternelle est d’ancienne noblesse de l’Ouest de la France qui est pauvre. Il a perdu son père à l’âge de 4 ans, père à l’époque au service d’Henri III et qui est mort au combat dans les guerres de religion. Henri III a donc porté secours à la veuve. On donnait des terres, source principale de revenus. La veuve a obtenu une terre ecclésiastique, celle de Luçon. Il fallait qu’un membre de la famille devienne donc ecclésiastique. Le fils ainé, frère de Richelieu, devait devenir évêque. Richelieu a alors fait des études de philosophie à Paris et parallèlement il a une formation militaire. Il était donc destiné à une carrière militaire mais son frère ainé a décidé de devenir finalement moine et donc se d’enfermer dans un couvant. Richelieu a donc été obligé de se reconvertir et de faire des études de théologique pour devenir évêque. Il fait un voyage à Rome pour avoir une dispense du pape, ce qui est bénéfique car il devient évêque en 1607. Il est nommé évêque de Luçon par Henri IV.

En tant que membre du clergé, il se faire élire député aux Etats généraux de 1614. A cette occasion, il se fait particulièrement remarquer parce qu’il fait l’éloge du gouvernement. La régente et le roi sont présents. En, résultat, un an plus tard, il est nommé aumônier de Marie de Médicis et donc il devient un très proche de la régente. Il doit donc son ascension à la reine mère. Marie de Médicis gouvernait de manière abusive car elle a même gouverné après la majorité de son fils. Elle était proche d’un couple italien, les Concini. Ce couple a régné au côté de Marie de Médicis. Ils étaient critiqués mais la reine les protégeait. Louis XIII se révoltait face à cela et en 1617 il fait assassiner Concini. Marie de Médicis est condamné à l’exil en Provinces, non loin de Richelieu.

C’est pendant cette période d’exile que Richelieu se démarque car il tente la réconciliation entre Louis XIII et sa mère. Il a l’art d’un véritable diplomate. Il réussit donc à rapprocher les deux parties. La réconciliation s’est faite par la signature de traités. En récompense, le roi le fait cardinal en 1622. Marie de Médicis revient à Paris et a repris un ascendant sur Louis XIII. Elle avait une certaine autorité et elle fait entrer au Conseil du roi Richelieu en 1624. Il n’a pas été directement apprécié par Louis XIII. Néanmoins, Richelieu a réussi à prendre peu à peu de l’ascendance sur le roi et est devenu rapidement le chef du Conseil. S’est donc établir l’association d’un roi réputé maitre absolu et d’un fidèle qui agit au nom du roi. C’est ce qu’on appelle le ministériat. Richelieu va théoriser cela dans on œuvre politique.

Les relations entre Marie et Richelieu se sont envenimées petit à petit. La raison est la politique de Richelieu. Marie et Richelieu avaient des positions contraires en matière de relation internationale. Il y avait deux manières d’envisager la politique internationale à cette époque : la manière traditionnelle et la manière révolutionnaire de Richelieu. La manière traditionnelle considère que la France devait s’associer uniquement à des pays catholiques donc l’empire germanique et le royaume d’Espagne donc les Habsbourg d’Autriche et les Habsbourg d’Espagne. Or, les Habsbourg tentent une prédominance en Europe. La France risquait donc de se faire écraser sous les Habsbourg. La politique demandait donc plut^pot de s’associer aux pays protestants pour empêcher la politique menée par les Habsbourg.

C’est sur plan que Marie de Médicis et Richelieu se sont heurtés. Marie est traditionnelle est a arrangé le mariage d son fils avec Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne. Richelieu préconise une rupture de la politique internationale en s’alliant aux Etats hérétiques. Il défend donc les intérêts de la France et plus les intérêts religieux. Apparait donc la notion d’Etat français en matière de relations internationales. Richelieu fait partie donc du partie adverse des dévots, donc celui des bons français refusant l’émission de la religion dans le gouvernement.

Le conflit est devenu extrêmement lourd au point qu’un jour Marie de Médicis demande à Louis XIII de choisir entre elle et Richelieu. Cette demande est faite le 10 novembre 1630. On a appelé cela la journée des dupes. Louis XIII n’a pas pris position sur le coup en laissant entendre qu’il choisirait sa mère, au point que Richelieu était sur le point de fuir. Finalement, le soir, Louis XIII choisit Richelieu et Marie est exilé à Bruxelles. Elle est morte 12 après sans avoir revu son fils. Ainsi, Richelieu n’a plus aucun opposant. Il peut donc mener la politique qu’il souhaite jusque sa mort.

Les relations entre Louis XIII et Richelieu était difficile car Louis XIII était faible et se laissait manipuler par ses favoris. Il était assez hypocrite. On sentait une relation difficile avec un homme faible ne volant plus la domination de Richelieu lais qui refusait de se séparer de lui car il avait conscience qu’il n’était rien sans lui.

2. L’œuvre politique de Richelieu

Elle est développée dans son Testament politique appelé aussi les Maximes d’Etat. On date cet ouvrage entre 1632 et 1639. Richelieu était persuadé qu’il allait mourir rapidement et il a donc voulu laisser un testament à Louis XIII. Il sait que Louis XIII est faible et donc il entreprend de lui prodiguer des conseils. Il n’a donc pas été question d’édition car le seul lecteur était Louis XIII. Il a été publié en 1688. C’est l’ouvrage d’un homme pratique. Le maitre mot de l’ouvrage est l’expérience politique. Il veut transmettre au roi cette expérience politique.

Richelieu prévoit un programme de redressement de l’Etat qui passe pas trois points : favoriser la puissance de l’Etat, placer chacun à sa place dans la société et imposer un seul chef au sommet de l’Etat, le roi.

a. Favoriser la puissance de l’Etat

Richelieu rompt avec la pensée traditionnelle. Le roi doit être puissant, seule chose nécessaire à l’Etat. Il y a trois remèdes pour être puissant selon lui : une bonne armée permanente donc présente en temps de guerre et en temps de paix, de bons revenus et donc le pouvoir de lever des impôts et une bonne réputation et du prestige pour le roi. Tout cela fait penser à Machiavel. En un sens, on peut dire que Richelieu est l’hériter de Machiavel car il que la parte des particuliers n’est pas comparable au salut public. Cependant, à aucun moment, il ne recommande des actions contraires aux lois divines.

Par ailleurs, en matière de crime d’Etat, il faut fermer la porte à la pitié, mépriser les plaintes des personnes intéressés et les discours d’une populace ignorante selon lui. Pour Richelieu, cette phrase semble contrainte à la charité humaine mais il considère qu’il vaut lieux sanctionner durement les fautes et donc prévenir les actes politiques dangereux que de recourir à la charité chrétienne qui ne serait pas utile à l’Etat. C’est donc un adepte de la sévérité et de la répression.

Cela s’est retrouve en pratique. Il a beaucoup été critiqué pour sa grande sévérité. En 1632, le gouverneur du Languedoc soulève une partie du Midi de la France avec le frère de Louis XIII. Le gouverneur était le cousin du roi donc de sans royal. Habituellement, le roi aurait condamné le duc à l’exile alors que le frère du roi a été verbalement réprimandé. Cependant, le duc a été la cible de Richelieu. Au lieu de régler le problème par l’exile, il a eu recours à une commission extraordinaire constituée d’hommes nommés par le pouvoir et qui a eu comme objectif de juger les actes commis par le duc. Cette commission était secrète et elle avait comme objectif de le condamner. D’ailleurs, ce qui est ne première, le gouverneur est condamné pour crime de l’aise majesté qui n’avait pas été utilisée depuis Charlemagne.

Un autre exemple est l’affaire de Cinq Mars. Il était le protégé de Richelieu. Richelieu l’a introduit auprès de Louis XIII pour en faire un esprit. Cinq mars a plu à Louis XIII et a été monté en grade. A un moment donné, Cinq Mars est devenu arrogant avec Richelieu et a osé demander au roi la main d’une princesse de sang. Richelieu a donc décidé d’agir. Cinq Mars a décidé de se rebeller après un refus du roi et de compléter contre le ministre avec des amis, le frère de Louis XIII et l’Espagne. Ils ont signé un traité d’alliance. Cela se passe en 1642, donc pendant la guerre de Trente Ans opposant notamment la France et l’Espagne. L’objectif est de se débarrasser de Richelieu. Une lettre a été intercepté par le service de Richelieu et donc ce dernier a eu connaissance du complot. Le frère du roi a été exilé sur ses terres. En revanche, Cinq Mars a été jugé par une commission extraordinaire, condamné pour crime de lèse majesté et décapité. Sa mère a été exilée, son frère privé de ses bénéfices et le château de famille a été rasé.

Quand on pense à Machiavel, on penser aussi à la raison d’Etat. Certains disent que Richelieu est le premier à avoir appliqué cette notion crée par Machiavel. Il est vrai q!e sur certains points en pratique on peut se demander si ce n’est pas le cas. En théorie, ce n’est pas le cas car Richelieu se montre adepte de la raison d’Etat française. Au XVIIe siècle, on oppose la raison d’Etat italienne de Machiavel et la raison d’Etat française de Bodin. Depuis Bodin, la doctrine française condamne le machiavélisme. Les absolutistes ont condamné l’amoralisme politique. Ils ne pouvaient pas recourir à la raison d’Etat de Machiavel et donc la conduite du roi doit être réglée par les lois divines et naturelles. Pourtant, ils ont eu recours à une raison d’Etat. Dans l’absolutisme français, la raison d’Etat est la manière donc le roi conçoit lui même par sa sagesse et sa raison les exigences du bien commun. La raison d’Etat en France est donc la raison dans l’Etat. La raison doit donc prédominer. Richelieu dit que « la raison doit être de la conduite d’un Etat ». C’est cette maxime qui peut être rapproché de la raison d’Etat. Cela trouve sa traduction dans la loi. Au XVIIe siècle, Richelieu relance une vieille tradition, celle des préambules. On les retrouve avant les lois et elles donnent les motifs de la nouvelle décision. L’objectif est donc de prouver que la loi est confirme à la raison. Le sujet se plie donc à la loi par respect de la raison et non pas crainte de la sanction.

b. Placer chacun à sa place dans la société

C’est un impératif pour Richelieu. Le roi doit être l’arbitre car il placé au dessus de la nation organisée. Il est donc l’arbitre des conflits entre les ordres constituant la nation organisée. Pour que cet arbitrage soit efficace, chacun doit être à sa place en fonction de son rang. Autrement dit, Richelieu se montre donc conservateur sur le plan social alors qu’il est révolutionnaire en matière politique. Il reprend alors la théorie de Loyseau.

Chacun doit se maintenir dans l’ordre dans lequel il a été placé à sa naissance.

Concernant le Tiers Etat, la masse doit être tenue dans l’obéissance. Il faut s’arranger pour qu’elle jouisse de la subsistance. Elle peut jouir de propriétés. Mais, elle doit être maintenue dans sa condition inférieure, visant ici les bourgeois. Richelieu critique cette ascension de la bourgeoisie. Cela ne l’a cependant pas empêché de généraliser les intendants.

Concernant la noblesse, elle est faite pour combattre. Le noble est fait pour être un militaire et a pour fonction unique de faire la guerre. Il a écrit que ceux qui ne se servent pas de leur épée ou de leur vie devraient être privés des avantages de leur naissance. Il dénie donc toute fonction politique aux nobles. En rabaissant l’orgueil de la noblesse, il a lit fin à l’indépendance des nobles. Richelieu s’est opposé aux duels car c’est une atteinte à la prérogative du roi de rendre la justice et donc à la souveraineté royale. En 1626, il prend un édit ayant pour but d’interdire les duels mais depuis Saint Louis aucun n’a réussi à faire interdire une telle pratique. Le cas le plus souvent cité est celui du comte de Bouteville ayant tué des personnes par duels. En 1627, lors de son dernier duel, il a été poursuivi sur la base de l’édit. Il s’est exilé à Bruxelles et a écrit à Louis XIII pour lui demander sa faveur de le pardonner. Généralement, cela était toujours accepté mais sous les ordres de Richelieu, Louis XIII a refusé. Le comte décide donc de faire un duel en plein jour en pensant que les troupes royales ne réagiraient pas. Mais, Richelieu fait arrêter le comte pour le faire juger par une commission et le faire condamner pour crime de lèse majesté.

c. Imposer un seul chef au sommet de l’Etat

En théorie, Richelieu explique qu’il faut lieux que le roi gouverne. Mais, si le roi souhaite ne pas entrer dans le détail des affaires, il peut choisir un Premier ministre. Il ne s’agit pas d’une atténuation à la souveraineté car selon lui le roi décide en dernier ressort et le ministre est juste présent pour aider le roi à administrer le royaume. Il faut choisir un seul homme selon lui et s’y tenir afin de permettre une politique uniforme sur la durée.

Malgré la présence du ministre, le roi reste au sommet de l’Etat. Pour cela, il doit éviter les corps à plusieurs têtes.

Dans les faits, Richelieu va s’en prendre aux états généraux locaux appelés les Etats provinciaux. Quelques provinces importantes en ont comme la Bretagne, la Bourgogne, la Provence et le Languedoc. Selon lui, ces Etats provinciaux étaient indépendants et levaient les impôts au nom du roi. Il a donc substitué les intendants aux Etats provinciaux. Il a réussi à en supprimer quelques uns comme celui de la Normandie. Il s’agit d’une attitude révolutionnaire voulant montrer que le roi avait une autorité réelle et pas que théorique.

Le roi doit avoir une autorité réelle sur l’ensemble des citoyens. Or, ce n’était pas le cas dans la population protestante. Depuis d’édit de Nantes, les protestants jouissent de privilèges religieux et politiques comme le droit de constituer des assemblées politiques ou le droit d’introduire des places militaires leur permettant de se défendre. La capitale des protestants était La Rochelle. Elle était totalement indépendante du pouvoir royal mais pourtant elle faisait partie de la France. Face à cela, Richelieu considère que les privilèges des protestants sont incompatibles avec la souveraineté royale.

En conclusion, Richelieu est très impopulaire dans l’Histoire de France mais aussi dans la réalité. A l’annonce sa mort, le peuple a allumé des feux de joie pour célébrer l’événement. En 1942, le peuple connait une crise économique et sociale. Son œuvre aurait pu rester sans suite si Louis XIV n’avait succédé à Louis XII immédiatement après la mort de Richelieu. Certes, Louis XIV est mineur, mais il a à ses côtés une personne que Richelieu lui a succédée, Mazarin. Mazarin partage la même vision politique que Richelieu et il est donc le continuateur de Richelieu.

B.Louis XIV ou l’absolutisme personnel

1. La vie de Louis XIV

Louis XIV est né en 1638 et est mort en 1715. En 1643, il devient roi à la suite de la mort de son père Louis XIII. Il hérite d’un pouvoir absolu mais très contesté car Richelieu a soumit le peuple à une forte pression fiscale et il doit faire face aux Grands qui veulent une part du pouvoir. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, a mit d temps à avoir son enfant et de ce fait Louis XIV a 4 ans et demi quand il monte sur le trône. Une période de régence s’ouvre donc de faiblesse royale.

La France est entré dans la guerre de Trente Ans depuis 1635 contre l’Espagne. Richelieu était ministre et a décidé de rompre avec la politique traditionnelle. La France s’allie alors à des pays protestants.

Le pouvoir est donc exercé dans les faits par Anne d’Autriche et Mazarin. Dès 1643, l’autorité royale va être affaiblie par une action précise, une intervention de la reine mère. Avant de mourir, Louis XIII avait fait un testament contraire à la règle d’indisponibilité de la couronne car par définition le testament doit s’appliquer après la mort du roi et un roi ne peut décider pour son successeur. Le testament avait pour but de restreindre le pouvoir de la régente. Cette suspicion envers Anne d’Autriche était légitime car du vivant de Louis XIII elle avait comploté avait Gaston d’Orléans, son beau frère. Il a crée dans son testament un conseil de régence comprenant la reine mère, le frère du roi ainsi que des ministres. Tous ces personnes ensembles devaient prendre des décisions et donc Anne d’Autriche ne pouvait exercer seule le pouvoir.

Anne d’Autriche cherche donc à faire annuler le testament. Elle a eu l’idée de faire appel au parlement de Paris. Elle est alors obligée de négocier. En échange de l’annulation du testament, elle redonne le droit d’enregistrement en matière politique au parlement. Elle ne prend pas de loi pour faire cela mais elle accepte dans les faits. A partir de là, elle décide de gouverner avec Mazarin et de la manière d’un roi absolu. Or, elle avait moins de légitimité qu’un roi car c’était une femme et une régente.

On ne voulait pas les laisser gouverner de manière absolue. Une crise ouverte a eu lieu avec les parlements. Elle a cherché à limiter des prérogatives du parlement. Les parlements ont organisé une guerre civile appelée la Fronde qui a eu lieu de 1648 à 1649. Le régime a été paralysé pendant un an. Par la suite, tous les grands du Royaume ont réanimé la Fronde en 1649. Les Grands se sont tous liés pour s’opposer à la régente. Paris a même été encerclé par l’armée de la Fronde. Les grands princes ont failli prendre le pouvoir. Cela a duré jusque 1653.

Le jeune Louis XIV assiste à cette guerre civile et on dit qu’il a gardé un traumatisme réel de la Fronde. Il a subi plusieurs humiliations. Il a vécu une longue période de désordre, d’anarchie totale où l’autorité royale était anéantie. Il avait une seule idée, rétablit d’ordre définitivement en France. Le roi apparaît donc comme la solution contre les séditions en tout genre. Le peuple appelait de leur vœu un pouvoir fort donc le roi. Le peuple était donc mur pour l’absolutisme. L’absolutisme ne s’est donc pas imposé de force en France car cette dernière souhaitait la paix. Les commerçants en particulier volaient un dynamisme économique. La France souhaitait donc l’absolutisme.

Louis XIV a laissé Mazarin son parrain gouverner la France à la suite de la Fronde. De 1653 à 1661 donc à la mort de Mazarin, Mazarin a dirigé les affaires avec Anne d’Autriche. En 1661, on a un bouleversement total au point que certains historiens parlent de coup d’Etat de Louis XIV. Mazarin meurt et immédiatement Louis XIV déclare qu’il a décidé de gouverner seul. Sa conception du pouvoir date de 1661.

2. Sa conception du pouvoir

Louis XIV a écrit en 1661 des mémoires pour son dauphin. C’est d’ailleurs la date de la naissance de son fils. Marie-Thérèse et Louis XIV ont eu 6 enfants mais seul le grand dauphin a survécu.

Il exalte la souveraineté royale. Il prend position pour expliquer l’inconvénient des désordres et vient dire que le monarque est la tête d’un corps dont les sujets sont les membres. Il réaffirme donc que le roi est le tenant de Dieu sur Terre c’est-à-dire qu’il tient lieu de Dieu sur Terre. Il occupe donc la place que tiendrait Dieu si ce dernier sur Terre. Personne ne doit donc lui faire ombrage.

Louis XIV reprend intégralement toutes les idées antérieures sur l’absolutisme. Mais Louis XIV a des points de vue personnels.

a. Le gouvernement personnel

C’est l’idée que le roi doit être le chef du Gouvernement. Le roi doit prendre les décisions. On a coutume de dire que le roi doit tout voir, tout écouter et tout connaître.

Il explique les raisons du gouvernement personnel. Selon lui, le Prince ne doit pas dépendre d’autrui et particulièrement de ceux qui le servent. Etre souverain c’est donc garder toute indépendance. Il insiste sur l’idée d’éviter l’influence des femmes, des favoris et des ministres. Il supprime ainsi la fonction de Premier ministre en 1661. A partir de cette date, il élimine du Conseil de Gouvernement ceux qui pouvaient lui porter ombrage. Il élimine donc les princes de sang ce qui est inédit. Tous ce qui relève de l’aristocratie de sang, d’épées (maréchaux) et de soutanes (clergé) sont éliminé du pouvoir. On parle de purge du Pouvoir.

Il a supprimé aussi toutes les fonctions pouvait faire ombrage à son autorité comme celle de chef de l’armée.

Notamment, Nicolas Fouquet qui était sur intendant des finances donc ministre des finances est tombé en disgrâce car il protégeait trop les intellectuels de l’époque comme La Fontaine. Louis XIV a décidé de faire arrêter Nicolas Fouquet par le célèbre D’Artagnan. Il a été jugé par une chambre de justice et comme il avait pris de l’argent dans les caisses de l’Etat il a été condamné au bannissement à vie. Louis XIV a utilisé sa disgrâce mais dans un sens négatif car il a aggravé la peine en prison à vie. C’est la seule fois de l’Histoire où la disgrâce a été utilisée dans un sans négatif. La fonction de su intendant des finances a été supprimée définitivement. A partir de là, Louis XIV garde le maniement des finances. Il exprime dans ses mémoires la nécessité de contrôler les finances car c’est le moyen de réaliser les projets politiques. La fonction ne devait pas être exercé par un tiers.

Le Chancelier n’a pas été supprimé mais diminué.

Progressivement, il a fait entrer au sin du conseil des bourgeois et leur donnant des titres et des richesses. Cependant, il ne les a jamais élevé socialement au rang de noble. Les bourgeois était donc dépendant du roi car en s’opposant à lui ils perdaient tous. Ils sont donc devenus des serviteurs du roi.

Il pense que c’est le meilleur moyen d’assurer l’absolutisme. Il reste cependant réaliste car selon lui la réalisation du gouvernement personnel peut ne pas être mis en place notamment si le dauphin devient roi jeune ou en cas d’insuffisance du roi. Dans ce cas, il conseille à son fils de prendre un ministre. Mais, dans ce cas, il faut choisir un seul homme pour une direction nique et il fat maintenir cet homme au Pouvoir dans la durée et donc ne pas changer. Il conclut que cette circonstance n’est utile que quand le Prince ne se considère pas comme compétent. Dans le cas inverse, le roi doit gouverner personnellement.

Louis XIV dit que le Dauphin doit développer le monde du travail qui est la condition essentielle du bon gouvernement. Un roi paresseux ne serait pas un bon roi.

L’idée de gouvernement personnel est l’idée centrale de l’absolutisme de Louis XIV.

b. Les limites du pouvoir royal

Il est d’usage de dire que rien ne limite l’absolutisme. Cependant, Louis XIV développe longuement l’idée qu’un roi a des devoirs, des obligations positives qu’il est tenu de remplir. Le roi a des obligations négatives également car sa liberté d’action est limitée. Cet ensemble est appelé des limites qui sont sanctionnables.

1. Les devoirs du roi

Il existe des devoirs car le roi est une fonction définie pas des obligations positives. Louis XIV a forgé l’expression de métier de roi. Il a prit conscience qu’être roi ce n’est pas seulement naitre et avoir ce titre mais c’est exercer une fonction supposant un certain nombre d’obligation.

Il développe les avantages d’être roi. Selon lui, être roi est un honneur confié par Dieu car le roi est le seul homme sur Terre à pouvoir réaliser le bien commun parce que les intérêts de l’Etat coïncident avec ses propres intérêts. Les intérêts de l’Etat désigne le bien commun. Il développe l’idée qu’il y a identité entre les intérêts du roi et le bien commun car le roi travaille pour ses enfants qui eux même deviendront roi en travaillant pour l’Etat. L’amour que le roi a pour son royaume est confondu avec l’amour qu’il a pour sa famille.

Louis XIV donne des exemples. Par exemple, le roi épargnera la vie de ses sujets et les biens des sujets car il en a besoin. Le royaume donc être riche et puissant.

Chez Louis XIV, l’expression métier de roi exprime une autre idée aussi. Elle impose au roi des servitudes, des devoirs précis, envers Dieu et envers son peuple.

En tant qu’homme, le roi doit être un bon chrétien. En tant que roi, la religion est u soutien au trône car elle incite les sujets à l’obéissance. Louis XIV indique que cela fait naitre des obligations car le roi a le devoir de mettre sa puissance temporelle au service du catholicisme et doit défendre le catholicisme. Cela signifie donc punir les blasphèmes et combattre les hérésies. Louis XIV défend donc l’idée que le roi prête serment devant dieu de combattre les hérésies, d’ou le problème d protestantisme. Louis XIV condamne cette religion car pour lui c’est une croyance erronée. Dans ses mémoires, il expose son intention de réduire les alliances avec les protestants pour provoquer des conversions. Dans cette optique, il faut gratifier les conversions, mettre la pression sur les protestants. Cependant, cela doit se faire sans aller contre l’Edit de Nantes. Il a deux observations surprenantes. La première est que selon lui le protestantisme est justifié du fait des vices du clergé catholique. Il dénonce ainsi que les vices du clergé. La seconde est que les sujets protestants sont malgré tous ses sujets. Il indique que les protestants lui sont aussi chers que les sujets catholiques.

Sa pensée a évolué depuis 1661 car en 1685 il a révoqué l’Edit de Nantes. Il a perdu ainsi toute sa population active sur le plan commercial et industriel. Sur le plan économique, cela a été une catastrophe car les commerçants sont partis de France.

En réalité, on a persuadé Louis XIV de révoquer l’Edit de Nantes en le persuadant qu’il n’y avait plus de protestant. Cela est vrai car le roi avait connaissance de la vie sociale per ses ministres.

Il fallait réprimer aussi le jansénisme qui a été le poison du règne de Louis XIV. Il a finit par avoir la condamnation du jansénisme par le pape.

Par ailleurs, le roi a des devoirs vis-à-vis de ses sujets. Là encore il s’agit de quelque chose d’inédit. Louis XIV considère que ses devoirs de roi doivent se traduire par des obligations concrètes à l’égard des sujets. Le roi doit d’abord assurer la tranquillité dans le Royaume en protégeant les personnes ainsi que leurs biens. Il doit aussi faire preuve de sévérité malgré sa bonté naturelle. Il doit se placer en arbitre dans le cadre des conflits en France. La nation doit être organisée et donc elle n’est pas un ensemble d’individu. La nation n’existe que par des communautés, des groupes ou des corps. Le roi a alors le devoir d’assurer l’unité du royaume en assurant la paix entre les communautés. En particulier, il doit empêcher les corps de se venger entre eux.

La deuxième obligation concrète est de vieller aux besoins matériels de la population. Richelieu concevait un Etat avec une autorité du roi. Louis XIV n’a pas besoin de cela et donc il développe des idées pratiques comme l’idée de moyens de subsistance. Le roi doit fournir des moyens de subsistance. Dans ses mémoires, Louis XIV prévoit in plan ambitieux destiné à éliminer toute la misère du Royaume. Il prévoit l’octroi d’un secours régulier et permanent de l’Etat à tous les intelligents. Il prévoit l’octroi d’allocations et de donner aux chômeurs un travail. Dans les faits, cela n’a pas été réalisé mais des historiens ont qualifié Louis XIV de socialiste.

2. Le respect des droits

Le roi doit respecter les droits des sujets et en particulier leur propriété. Le roi n’est pas propriétaire des biens du Royaume. De la même manière, le roi ne doit pas enfreindre les règles fondamentales du Royaume fixant la Constitution de l’Etat. Le roi se pose lui même des limites qu’il ne saurait enfreindre. Il s’autolimite en considérant que les décisions contraires à ces règles seraient sans valeur.

En 1714, il a rédigé un testament allant à l’encontre de cette idée. Le testament déclaré habile à lui succéder ses bâtards. Tout le monde considère que ce testament est la preuve que le roi absolutiste ne respecte rien. En réalité, ce testament s’explique par le contexte car un seul héritier possible était le futur Louis XV qui avait 4 ans à l’époque et donc on ne savait pas s’il allait survivre.

3. Les sanctions de la politique royale

C’est tout le problème de l’absolutisme car dans la monarchie absolue il n’y a pas de limite objective de la souveraineté. Cela signifie qu’il n’y a pas de limite institutionnelle. Le roi ne rend de compte à personne, y compris le pape.

Cependant, il existe tout de même des limites subjectives donc des sanctions extra juridiques qi s’imposent à la conscience du roi. Il vient dire au Dauphin que certes le roi est au dessus des Hommes mais il est en dessous de Dieu. A ce titre, il est comptable devant dieu de ses actions. Il développe longuement cette idée. Il estime que sa responsabilité est davantage car en tant que roi il doit rendre des comptes pour ses actions dans l’exercice du Pouvoir.

Il risque alors les peines éternelles qu’il ne mentionne pas car cela est évident mais il évoque d’autres sanctions. Il insiste sur l’existence de châtiments plus immédiats. Dieu peut priver les rois de son secours dans l’exercice de leur gouvernement. Dieu peut même aller jusqu’à provoquer les révoltions populaires pour punir les mauvais rois. Autrement dit, Louis XIV ajoute d’autres sanctions divines à la seule promesse de l’enfer.

Un dernier point est à développer, c’est une sanction moderne qui n’est pas divine. C’est l’opinion publique. Louis XIV a crée à l’absolutisme un frein inédit avec l’opinion publique. En droit, le roi est indépendant de son peuple mais il ne l’est pas dans les faits. Il place l’opinion publique sr le mêle rang que les sanctions divines. Le roi ne doit jamais prendre une décision sans avoir pensé auparavant à l’effet qu’elle aura sur l’opinion. De ce fait, il conseille à son fils de mener une vie honnête sur le plan public. Il ajoute que l’efficacité de son gouvernent dépend étroitement de l’opinion que l’on a de lui. Les décisions doivent être vues comme justes et légitimes. L’idée est de convaincre plus que d’imposer. D’où l’idée de la notion de prestige du roi. C’est l’idée que le roi doit se hisser au dessus du peuple par des artifices comme les fêtes. Le roi doit avoir le souci d’impressionner.

L’absolutisme n’est donc pas l’arbitraire mais l’absence de partage du pouvoir. D’ailleurs, absolu signifie vient de ab solvere qui signifie sans lien. Il est nécessairement rationnel.

SECTION 3. L’ABSOLUTISME FINALISÉ, BOSSUET (1627-1704)

Il est contemporain de Louis XIV. On dit que c’est le meilleur orateur que la France ait connu. Il est très connu en théologie. Il s’est illustré dans ses serments et la valorisation des saints. Il a laissé des pages entières de oraisons funèbres.

Il a joué un rôle de précepteur.

A.La vie de Bossuet

C’est un homme d’église qi a eu une formation classique donc chez les jésuites qui est un ordre religieux qui dépendant directement du pape. On dit que c’est un ordre ultramontain qui était extrêmement actif en France car il avait pratiquement le monopole de l’éducation. Il est devenu docteur en théologie puis prêtre.

Il est nommé ensuite évêque mais il ne le restera pas car il deviendra le précepteur du fils de Louis XIV. Il s’installe à la cour et consacre son temps à l’éducation du prince. Il écrit alors des œuvres pédagogiques pour son élève. Il tente donc d’éduquer ce jeune homme qui a peu de dispositions pour les études. Il va ainsi entrer en contact avec le roi et être proche du Pouvoir jusqu’au mariage du dauphin. Il sera apprécié de Louis XIV.

Après cela, il quitte la cour et devient évêque de Maux. Il le restera jusque sa mort.

En 1681, il écrit un livre consacré à la pensée politique appelé La politique tirée des propres paroles de l’écriture sainte. Cette œuvre n’est publiée qu’après sa mort en 1709.

Il va se consacrer à l’administration de son diocèse. Il se consacre aussi à l‘écriture et accorder une large place aux querelles ecclésiastiques et théologiques. Il va participer directement à la querelle gallicane. Le pape est considéré traditionnellement comme le supérieur hiérarchique du clergé et donc ses décisions s’imposent à tous les membres du clergé. En France, di fait que le roi est élu de Dieu, il entre dans la hiérarchie ecclésiastique mais il ne se considère pas comme soumis au pape sur le plan temporel. Sa position est donc ambiguë. Le roi de France estime qu’il peut avoir autorité sur les membres du clergé. Reste le problème du pouvoir spirituel car on a toujours considéré que le pape est l’autorité suprême en matière spirituelle. Le roi de France n’a jamais entendu fixer le dogme de l’Eglise. Le roi de France se considérant comme le supérieur hiérarchique de l’Eglise de France, li manquait l’autorité spirituelle. S’est donc posé la question de savoir s’il existait un moyen de contourner n’autorité du pape en matière spirituelle. L’Eglise de France a finalement considéré que ses propres décisions peuvent s’imposer au même titre que celles du pape. L’Eglise de France s’est donc posée comme concurrente du pape. Elle a considéré que la réunion des conciles de France donc des évêques avait une autorité égale à celles du pape. Cela participe du mouvement de montée de l’absolutisme car cela donne une autonomie inédite à l’Eglise de France et au roi de France. Aucun roi ne s’était encore imposé comme concurrent du roi.

On s’est donc demandé si la réunion des conciles pouvait avoir une valeur supérieure à celle du pape. La querelle a duré des années et en 1682 le roi réunit tout le clergé de France pour régler divers problèmes, notamment les rapports entre l’Eglise de France et le pape. Bossuet apportera la réponse avec la Déclaration des quatre articles qui pose le principe que les décisions des conciles ont une autorité supérieure à celle du pape. Bossuet affirme dans cette déclaration qui a été signée par tous les évêques de France que le concile est l’organe suprême au sein de l’Eglise de France. Le gallicanisme est donc le fait que l’Eglise de France est indépendante du pape en tout domaine. Le pape a fait bruler cette déclaration mais Bossuet est vu comme le grand défenseur du gallicanisme. Il a participé au mouvement d’émancipation de Louis XIV vis-à-vis du pape.

Il participe aussi sur des autres problèmes comme la révocation de l’Edit de Nantes à laquelle il est favorable. Il rentre aussi dans le problème du quiétisme. Il va ainsi s’opposer à Fenelon qui est le précepteur du fils du Grand Dauphin.

B.L’œuvre politique

Bossuet s’est attaché à fournir des justifications à l’absolutisme. Jusque là les auteurs avaient traité la question technique mais Bossuet s’interroge lui sur les buts. Sa réponse est la théorie du droit divin. Cette notion est ancienne car elle date du moment de l’instauration du sacre donc en 751 avec le sacre du Hugues Capet. Depuis, cette notion a été souvent réutilisée. Avec les monarchomaques, une bombe a été lancée dans la théorie politique car ils considèrent que le pouvoir est certes d’origine divine mais le pouvoir n’a pas été transmis de Dieu vers le roi mais au peuple qui ‘a ensuite transmis au roi. A la fin du XVIe siècle, Bodin et les absolutistes ont tenu à ce que le roi exerce la peine souveraineté. Depuis, nul ne conteste l’idée que le roi est absolue et donc on a le temps de s’interroger sur le but de l’absolutisme.

Dans les années 1980, l’absolutisme commence à être critiqué et donc Bossuet intervient pour dire que l’absolutisme est voulu par Die et donc qu’il est légitime. Le pouvoir vient directement de Dieu sans l’intervention du peuple et le roi n’est responsable que devant Dieu.

Bossuet n’a pas fait que rappeler la théorie du droit divin mais a fait une étude scientifique de la Bible et systématique des écritures. Il a tiré des maximes de la Bible pour démontrer l’existence de la théorie du droit divin.

Son ouvrage n’est publié qu’en 1709 donc a moment où tout le monde en a assez de son nouveau roi. On se demande même qui sera le prochain roi. L’objectif est de re légitimer l’absolutisme. Cependant, l’œuvre ne va pas empêcher de remettre en case l’absolutisme.

TITRE II LA REMISE EN CAUSE DE L’ABSOLUTISME

On renouvelle l’absolutisme de deux manières, avec l’absolutisme éclairé qui dit que le roi est absolu car il est éclairé par la pensée des Lumières et avec l’absolutisme de la volonté générale qui est l’œuvre de Jean Jacques Rousseau.

CHAPITRE I L’ABSOLUTISME COMBATTU

Dans les années 1680-1715 donc la fin du règne de Louis XIV, une crise de pensée a eu lieu. Cette crise générale a eu lieu en France mais partout aussi en Europe. Deux facteurs ont été la cause de cette révolution dans la pensée :

· d’une part, la révocation de l’Edit de Nantes qui a pour effet de mettre fin au loyalisme monarchique qui caractérisait les protestants français et on a donc une révolte avec une résurgence de l’esprit des monarchomaques

· d’autre part, la révolution anglaise en 1688 avec Jacques II qui a été chassé pour être accusé d’avoir voulu papiser l’Angleterre car il était catholique. Les anglais ont donc cherché un principe calviniste qui fut Guillaume d’Orange, le gendre de Jacques II.

·

Les deux facteurs ont donc une origine religieuse et c’est surement pour cela que ces facteurs ont détruit la paix religieuse. On a donc un renouvellement des idées et doctrines politiques. Le XVIIIe s’ouvre sur la contestation qui s’achèvera par le Révolution française. Ces contestations ont émané des protestants qui ne se trouvaient plus en France mais aussi de tous ceux qui se sont sentis victimes de l’absolutisme et de la concentration des pouvoirs entre les mains d’un seul. On retrouve d’abord les Grands, donc les aristocrates, qui ont été écarté du pouvoir mais qui ont toujours considéré qu’ils devaient aider le roi à gouverner. Ils ont profite de la contestation généralisée pour émettre leur doctrine. On a Fénelon, Saint Simon et Boulainvilliers. Ce sont les trois grands aristocrates qi ont pris la plume pour critiquer l’absolutisme.

Il y a aussi la contestation religieuse qui n’a pas seulement émané des protestants mais aussi les jansénistes.

Tout cela sont des critiques éparses et donc on a pas encore une doctrine et une synthèse généralisée. Ce sont donc des critiques de l’absolutisme qui doivent s’opposer aux doctrines qui ont été véritablement pensées pour contester véritablement l’absolutisme comme Locke et Montesquieu. Ces deux là ont proposé des solutions différentes à l’absolutisme.

SECTION 1. LES CRITIQUES LIBÉRALES DES XVIIe ET XVIIe SIÈCLES

P1. LA LIBERTÉ RELIGIEUSE CONTRE L’ABSOLUTISME MONARCHIQUE

A partir de 1685, les protestants prennent la plume pour critiquer le roi d’avoir révoqué l’Edit de Nantes. On retrouve notamment Jurieu qui a correspondu avec Bossuet. Il n’a fait que reprendre ses idées en les modernisant légèrement.

L’autre courant religieux qui a empoisonné tout le règne de Louis XIV et qui a connu plus de succès est la pensée janséniste. Le jansénisme est né au XVIIe siècle avec Jansen qui a écrit l’œuvre Augustinus. Dans cette œuvre, il expose son point de vue sur la doctrine d’un père de l’Eglise qui était St Augustin. En apparence, ce n’est qu’un ouvrage de théologie car Jansen était un théologien hollandais à l’époque où la Hollande était sous domination espagnole. Il écrit son ouvrage pendant la guerre de Trente Ans qui oppose la France à l’Espagne. Son œuvre est parue en 1640 après sa mort.

C’est une doctrine religieuse qui est catholique c’est-à-dire contrairement aux protestants les jansénistes croient à la présence réelle du Christ dans le pain et le vin. Il y a tout de même une différence qi va conduire à leur condamnation par le pape. Il s’agit de la grâce qi est le secours accordé à un petit nombre d’élus par Dieu. Toute l’histoire religieuse se caractérise par le problème de savoir à qui on accorder la grâce et comment on peut l’obtenir. Au fil des siècles, chaque penseur a prit une position. Les pères de l’Eglise ont pris position sur le problème dont St Augustin (354-430) qui a estimé que la grâce est accordée à certains sans que l’action de l’Homme ait réellement une influence. Cela laissait donc peu de liberté à l’Homme car l’action de l’Homme n’avait aucune importance et donc ce point de vue gênait énormément en matière sociale.

D’autres théologiens ont donc émis d’autres idées comme St Thomas d’Aquin au XIIIe siècle qui a tenté de concilier la grâce et la liberté humaine. Pour lui, l’action de l’Homme est déterminante mais pas seulement. On accorde donc davantage de place à l’Homme.

Plus tard, au XVIe siècle, un ordre monastique sous la direction de la papauté a émis leur point de vue, il s’agit des jésuites. Ils sont connus pour leur rôle majeur en matière d’éducation. Ils sont allés à l’encontre de St Augustin en disant que c’est la liberté humaine qui prime. La grâce entre donc en action que par la volonté express de l’être humain. Ainsi, l’Homme doit se comporter bien pour obtenir la grâce.

Jansen reprend la pensée de St Augustin en disant que la grâce est accordée par Dieu sans que la liberté humaine n’intervienne en aucune manière.

Dès la sortie de l’œuvre, les catholiques sont intéressés par cette doctrine. Un peu partout, on se crée des groupes de jansénistes. En particulier, une abbaye va adopter la doctrine du janséniste, c’est celle de Port Royal qui est situé pas loin du château de Versailles. Cela va attirer toute l’élite parisienne qui est à la recherche de solitude, de profondeur et recueillement. Ce qui caractérise les jansénistes est leur mode de vie, ce n’est donc pas qu’une simple question de grâce. L’élite avait de l’argent et donc Port Royal s’est développé avec des constructions de logis autour pour accueillir des grands comme Racine, Pascal,… Il y a donc une activité qui se crée là bas et donc on crée des écoles caractérisées par leur modernité. Contrairement aux écoles des jésuites, celles ci enseignaient en français. Aussi, l’enseignement était presque individuel. Le jansénisme devient donc célèbre pour sa façon de vivre les choses.

Cet engouement immédiat a fait peur au pouvoir royal français. Le jansénisme est mal perçu par Louis XIII et Richelieu car le jansénisme est vu comme une doctrine de l’ennemi car Jansen était un sujet du roi espagnol avec qui la France est en guerre.

Le pape a été saisi car il est souverain en matière de dogme. On lui a demandé si le jansénisme est contraire à l’orthodoxie catholique. Le pape a censuré 5 passages de l’œuvre de Jansen. Cela se passe en 1642.

En 1643, Louis XIV monte sur le trône. Ce dernier et aussi Mazarin, ne vont pas se sentir atteints par le succès du jansénisme car ce ne sont pas eux qi ont lancé la politique d’alliance avec les protestants. Or, peu de temps après, la Fronde a eu lieu en 1648 jusque 1653. Le pouvoir est très critiqué. Des mazarinades ont été écrites essentiellement par des jansénistes. Aussi, près de la moitié du clergé parisien s’est converti au jansénisme. Certains jansénistes se sont donc mêlés de la question politique. Mazarin a mit fin à la Fronde et a reprit le pouvoir au côté de Louis XIV.

Le jansénisme continue d’évoluer sous l’impulsion de Pascal. Il a écrit Les Provinciales entre 1655 et 1656. Dans ces lettres, Pascal sape l’autorité civile à sa base. Il explique qu’il faut rendre en apparence les honneurs au pouvoir civil mais on ne doit pas forcément adhérer aux idées du pouvoir politique. Il oppose donc l’autonomie de la conscience à l’absolutisme. Ainsi, chaque Homme en conscience peut critiquer en son fort intérieur l’absolutisme. Cela est contraire à la théorie de l’absolutisme car elle impose d’adhérer à l’absolutisme.

En 1661, le règne personnel de Louis XIV commence et sa prise de pouvoir sera marquée par sa lutte contre le jansénisme. Il exige la signature d’un acte appelé le formulaire par tous les ecclésiastiques français qui condamné la doctrine des 5 propositions. En signant, chaque ecclésiastique prend partie et condamne le jansénisme. Louis XIV veut donc s’assurer que le clergé ne sera plus jansénisme. Dans l’esprit de Louis XIV, les jansénistes et les frondeurs ne font qu’un, ce qui n’est pas tout à fait exact. C’est ici que le jansénisme va devenir un parti politique d’opposition. Beaucoup vont refuser de signer le formulaire. Les choses se calment en 1669 car le roi accepte de faire la paix avec les jansénistes. En réalité, il ne parvient plus à lutter contre eux. Cette paix va durer environ 10 ans. Les choses changent à la mort de la duchesse de Longueville qui est la grande protectrice des jansénistes en 1679.

En 1709, Louis XIV veut mettre fin au jansénisme et il décide donc de détruire l’abbaye de Port Royal. Les religieuses de là bas sont désormais des différentes abbayes. Entre temps, le jansénisme avait continué de progresser. Quesnel a écrit un livre qui sera condamné par le pape à la demande di roi de France en 1713. Il condamne 101 propositions. La bulle rendue par le pape est la bulle unigenitus. Officiellement, le jansénisme est une hérésie. Louis XIV meurt avant que la bulle prise par le pape soit enregistrée par le parlement de Paris.

En 1715, son neveu devient le régent, Philipe d’Orléans. La période s’ouvre sur une relative clémence vis-à-vis du jansénisme. Il n’enregistre pas la bulle et préfère négocier avec les jansénistes. Par la suite, le régent a changé sa politique. Louis XV a décidé de persécuter les jansénistes. On dit que la Révolution a été en partie faite par les jansénistes. La bulle est devenue loi d’Etat en 1730 par Louis XV.

Le jansénisme est donc à la base une doctrine politique qui est devenue une véritable doctrine politique d’opposition.

P2. L’ARISTROCRATIE CONTRE L’ABSOLUTISME MONARCHIQUE

A.Fénelon

C’est un ecclésiastique né en 1651 et mort en 1715. Il s’est fait très tôt remarqué par le fait qu’il avait beaucoup d’idées et qu’il était une personne claire et pédagogique. Il a donc été chargé de l’éducation des princes royaux à partir de 1689. Il a été choisi pour éduquer les trois princes fils du grand Dauphin. Son éducation s’est bien passé et a joué un rôle important auprès du duc de Bourgogne notamment. Cependant, son enseignement a été oublié à son insu sans son autorisation en 1699. C’est l’année de sa disgrâce car son enseignement a été lu par Louis XIV qui l’a exilé. Cet ouvrage a été publié sous le nom des Aventures de Télémaque. Son modèle politique est celle de la cité Salente qui est dotée d’une constitution monarchique.

Les sujets sont répartis en 7 catégories qui sont toutes héréditaires. Ces catégories sot chargées de différentes fonctions dans la société et se distinguent complétement.

La première catégorie est celle de l’ancienne noblesse qui détient avec le roi le pouvoir. Fénelon explique que cette catégorie correspond à un groupe représentant l‘ordre supérieur auquel on appartient par la naissance. Cela n’est pas sujet à contestation, ne dépend pas du roi et qui est supérieur du fait des talents attachés à cet ordre. Il justifie la supériorité de la noblesse par les vertus des nobles. Cette catégorie a vocation à gouverner auprès du roi, ce qui explique pourquoi l’ouvrage à déplu à Louis XIV.

B. St Simon

C’était un duc donc un des plus grands nobles du royaume. Il a un orgueil aristocratique. Il est née en 1675 et mort en 1755. Il est célèbre pour ses mémoires qui sont un chef d’œuvre de la littérature et témoigne du quotidien de Louis XIV car il était à la cour royale.

Sa pensée politique ne conteste pas la monarchie mais attaque seulement l’absolutisme et donc le pouvoir d’un seul. Il a été élevé avec celui qui sera le futur régent. Il est donc un ami d’enfance du futur régent. Lorsque Louis XIV meurt, l’heure de gloire de St Simon arrive car il entre au conseil de gérance et ses idées ont été appliquées par le régent.

Le pouvoir doit revenir comme dans l’ancienne France au roi mais aussi aux grands du royaume. Il évacue tous les autres pouvoirs concurrents comme les Etats généraux et les parlements. En revanche ; l’aristocratie doit officiellement participer au pouvoir. St Simon imagine un gouvernemental modèle qui est un gouvernement avec un roi qui gouverne entouré de 7 conseils qui décideront de toutes les affaires importantes. Dans ces 7 conseils, on trouve seulement les aristocrates de la plus haute lignée. Ces 7 conseils auront vocation à gouverner au même titre que le roi. C’est l’objet des écrits de St Simon qui est favorable à une épuration de la noblesse car seuls les vrais grands nobles pourront participer à ces 7 conseils.

Son système de gouvernement a été adopté par le régent qui s’est appelé le système de la polysynodie. Le régent l’a mis en place dès 1715 et donc la grande noblesse est intégrée dans le gouvernement. Pour chaque membre de l’administration, on crée un conseil composé de grands seigneurs. Malheureusement, ce système a échoué et est abandonné en 1718 car les grands seigneurs ne s’entendaient pas et donc le régent est revenu à un gouvernement classique avec des ministres. A la mort du régent en 1623, St Simon s’est retiré sur ses terres.

C. Boulainvilliers

C’est un comte né en 1658 et mort en 1722. Voltaire l’a nommé le gentilhomme le plus savant du royaume. Il a écrit beaucoup d’œuvres dont un essai sur la noblesse. Ses œuvres ont été souvent publiées à titre posthume mais elles circulaient sur me manteau sous formes de copies et donc de son vivant il a été très connu. Il a emprunté la voie de Hotman et se rapproche de St Simon et Fénelon. Il estime que la monarchie absolue n’est pas le régime légitime de la France mais une déviation de la vraie royauté française qui est tempérée.

Il a donc une démarche historique car il remonte aux origines franques et défend le système féodal qui est le seul conforme selon lui. Il veut donc renouer avec l’époque féodale où le roi était l’un des pères. La seule différence avec les autres seigneurs se faisait sur le titre et non pas sur les pouvoirs.

Il ne conteste pas la monarchie mais il est de tendance aristocratique. Il a procédé à un résumé de l’histoire institutionnelle française. La noblesse française descend des germains qui se sont établies en France à la suite de la chute de l’empire romain. En revanche, les gallos romains sont les ancêtres du Tiers Etats. Sa conclusion est que les privilèges actuels de la noblesse sont justifiés et expliqués par la domination d’une race sur l’autre.

C’est le premier dans les idées politiques à parler de race. Il continue son exposé pour expliquer que la France devrait être une monarchie aristocratique. Les seigneurs étaient indépendants et libres et ont élu un des leurs pour lui donner le titre de roi. Le roi doit donc être traité sur un pied d’égalité avec les seigneurs. Telle était la France des origines. La monarchie française a dévidé par la suite en s’efforçant d’abaisser le pouvoir de la noblesse française et au XVIIe et XVIIIe siècle elle est devenue serviteur du roi. Le roi a admis au rang de la noblesse des bourgeois. Le roi s’est donc allié au Tiers Etat pour diminuer le pouvoir de la noblesse.

Il propose de revenir à la situation antérieure et donc renouer avec l’égalité entre tous les guerriers et en particulier, contrairement à St Simon, il considère que touts les Hommes doivent être sr un pied d’égalité.

SECTION 2. LA DOCTRINE LIBÉRALE DE MONTESQUIEU (1702-1785)

P1. LA VIE DE MONTESQUIEU

Il né à la fin du règne de Lois XIV et va être témoin de la période de la régence de 1715 à 1723, de la prise de pouvoir par les nobles, de la réaction contre l’absolutisme de Louis XIV. Il assiste donc à tout cela mais aussi au retour en force pour des raisons très précises des parlements. En 1715, les parlements ont été appelé à se prononcer sur le même problème que celui qui a eu lieu en 1643, celui du testament. Louis XIV a légitimé ses bâtards et a évincé son neveu le duc d’Orléans qui est l’adulte le plus proche du roi. Le régent demande donc de casser le parlement. Le parlement retrouve donc le droit de remontrance qu’il avait perdu en 1673. En 1715, les parlements exigent du régent de récupérer ce droit préalable à l’enregistrement des lois. C’est donc dans ce contexte qu’apparaît en 1721 les Lettres persanes d’une personne non connue car c’est un juriste président du parlement de Bordeaux. Les lettres persanes ont un succès fou car elle présente la société française au regard de visiteurs perces qui décrivent la société de la régence avec tous ses travers. Montesquieu devient donc quelqu’un de reconnu.

En réalité, il ‘appelait Charles de Secondât, un baron de la Brèdes. Il a étudié le Droit à Bordeaux et devient avocat et est devenu conseiller au parlement à la mort de son père. Il hérite ensuite d’une charge de président à mortier qu’il a hérité de son oncle en lui demandant d’adopter le nom de Montesquieu.

Il est issu d’une grande noblesse d’épée et de robe. C’est donc un grand aristocrate. Assez vite, il se lasse de cette charge de président à mortier. Il décide de vendre cette charge et grâce à l’argent issu de la vente il paie ses dettes et finance les voyages qu’il souhaite faire. Il se rend dans énormément de pays européens et il étudie toutes les institutions propres à chaque Etat. Son but est de développer sa culture et ses connaissances.

En 1734, il publie un livre qui est une réflexion historique, Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence. Il fait le parallélisme entre la situation romaine et celle qu’il vit. Il continue ses voyages car son objectif à long terme est d’écrite une grande œuvre originale ce qui deviendra l’Esprit des Lois en 1748. C’est l’aboutissement de ses 20 ans de voyages. Cette œuvre concentre toute la substance de la pensée libérale.

P2. SA PENSÉE POLITIQUE

A.La méthode de Montesquieu

Pour Montesquieu, les systèmes politiques n’ont pas de valeur universelle mais sont en rapport avec des choses comme la constitution, les mœurs, les habitudes. Les lois doivent être tellement propres au peuple que c’est rare si elles peuvent convenir à un autre pays. Il y a donc un rapport entre la législation et des indicateurs variables. En cela, Montesquieu n’est pas qu’un juriste mais un sociologue avant l’heure.

Montesquieu a une méthode rationaliste. La multitude des règles sociales relève selon lui de la raison humaine et de certains principes fixes et non pas du hasard. C’est donc armé de sa raison qu’il se lance à la découverte de lois scientifiques et donc rationnelles régissant la législation humaine. Autrement dit, il essaye de trouver une explication générale à caractère scientifique derrière la complexité des législations. C’est cette explication qu’il appelle l’esprit des lois.

Dans son ouvrage, il déduit un certain nombre de théorie dont une très célèbre, celle des gouvernements.

B.La théorie des gouvernements

Il procède à une classification impartiale des gouvernements. C’est une classification nouvelle avec une nouvelle trilogie qui prend appuie sur le critère de la nature des gouvernements et donc ce qu’ils sont. Il se fit aussi à un autre critère qui est celui du principe de ces gouvernements c’st-à-dire un principe psychologique et donc ce qui fait agir et durer le gouvernement.

1. La République

a. La République démocratique

La nature de la république démocratique consiste dans le fait que le peuple en corps exerce la puissance souveraine. Montesquieu pense donc que la République doit avoir un petit territoire sinon elle n’est pas viable. Il exclut donc la République pour la France.

Le principe de cette république est la vertu au sens où Montesquieu l’entend donc au sens de respect des lois. Cette vertu entend le sacrifice de ses intérêts, de son égoïsme,… Il faut donc éduquer les citoyens pour qu’ils aiment la république.

b. La République aristocratique

La puissance appartient à un certain nombre de personnes se distinguant par leur naissance. Ils donc dont préparés par une enfance et éducation appropriées. On ne peut donc pas parler de vertu. Le principe est la modération dans l’usage de l’inégalité.

2. La monarchie

N seul est la nature de toute la puissance souveraine. Montesquieu précise que le souverain gouverne selon des lois fixes qui sont les fondements du royaume. Pour lui, la fixité des lois est un impératif car cette fixité est l’obstacle qui empêche la volonté du souverain d’être arbitraire.

Par ailleurs, le monarque ne doit pas absorber toute la puissance et donc il dénonce l’absolutisme. Il est donc de la nature de la monarchie d’avoir des pouvoirs intermédiaires.

Le principe de la monarchie est l’honneur qui est une sorte d’amour propre social selon Montesquieu. Chaque catégorie sociale s’oppose aux autres et réclame à l’Etat des préférences donc des privilèges. En croyant ne travailler que pour soi, en réalité chacun travail au bien commun selon Montesquieu. Le principe de la monarchie n’est donc pas entre les mains du monarque mais dans les privilèges accords aux différents corps. Ces privilèges constituent donc une limite au pouvoir du roi. Le corps qui en a le plus est la noblesse qui est le principal élément de résistance selon Montesquieu : « point de noblesse, point de monarque mais un despote ».

3. Le despotisme

Un seul gouverne à sa volonté mais à la différence de la monarchie il gouverne sans lois, sans règles et sans bornes. Il gouverne donc à sa volonté et son caprice.

Le principe de ce régime est la crainte du châtiment. Les sets vivent dans la crainte d’être punis. C’est le sel régime que Montesquieu condamne moralement. Il considère que le despotisme est nécessaire à un vaste Etat. Le modèle de despotisme est constitué par les grands empires asiatiques comme l’empire perce, l’empire chinois, l’empire des indes, l’empire japonais.

Le despotisme était à la mode au XVIIIe siècle. La définition de Montesquieu est exagérée. Il a noircit le tableau pour une fonction précise car c’est un avertissement lacé au roi de France. La monarchie peut très bien dégénérer en despotisme si elle perd sa nature.

Montesquieu est le défenseur du libéralisme aristocratique.

C. La théorie du gouvernement modéré

Il en parle dans l’Esprit des Lois par le biais de la constitution anglaise mais il la connaît assez mal. C’est donc une vision idéalisée des institutions anglaises.

La théorie du gouvernement modéré consacre la liberté politique.

1. La théorie de la liberté politique

Elle se trouve que dans les gouvernements modérés. Les gouvernements despotiques ne connaissent donc pas la liberté politique.

La liberté politique ne consiste pas à faire ce que l’on veut selon Montesquieu. Dans un Etat où il y a des lois, la liberté ne peut consister à faire que ce que l’on doit vouloir. Le devoir est fixé par les lois. La liberté est donc le pouvoir des lois et non le pouvoir du peuple. La définition de Montesquieu est la suivante : la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. C’est donc un juriste qui parle pour qi la liberté ne peut se concevoir qu’en relation avec les lois et donc le système législatif.

Montesquieu va cherche dans quel Etat elle existe, l’Angleterre. Il n’y a que dans cet Etat où l’on trouve la liberté politique. Cette théorie de la liberté politique s’associe en Angleterre avec le second élément caractérisant le gouvernement modéré, la séparation des pouvoirs ou plutôt la fausse séparation des pouvoirs.

2. Le partage des pouvoirs

Pour Montesquieu, un gouvernement modéré est caractérisé par un partage des pouvoirs et non pas une séparation des pouvoirs. Cela signifie que les pouvoirs sont partagés entre les puissances sociales concrètes. Il y a une distribution des différents pouvoirs en fonction des puissances sociales concrètes qui sont au nombre de trois selon Montesquieu : le peuple, le monarque, la noblesse.

Il doit donc y avoir une distribution des pouvoirs entre ces trois personnes. Le pouvoir législatif est séparé en deux entre le peuple et la noblesse. La noblesse est le meilleur des systèmes car elle n’a aucun intérêt à défendre la liberté si elle n’était pas constituée en corps distinct car les décisions prises seraient toujours contraires car toujours minoritaires. Il explique que chacune de ces deux parties du Législatif enchaine l’autre par sa faculté d’empêcher et donc il y a une sorte d’antagonisme entre la noblesse et le peuple, chacun empêche l’autre d’abuser du pouvoir.

Ces deux parties sont liées par la puissance exécutive qui est le monarque. Le roi doit être unique. Chaque pouvoir n‘est pas séparé car chaque pouvoir sert de frein à l’autre. Chacun empêche donc l’autre d’abuser de son pouvoir.

La pensée de Montesquieu est une pensée de ré »action car il critique l’absolutisme français et il averti par son écrit que la monarchie française dérive vers le despotisme. A l’inverse, celle de Rousseau se situe dans la même perspective de l’absolutisme. D’une certaine manière, Rousseau est un absolutisme mais il prône une doctrine de renouvellement de l’absolutisme. Ce n’est pas un absolutisme exercé par un roi mais exercé par la volonté générale. On parle donc de Rousseau comme celui qui a renouvelé à l’absolutisme.

CHAPITRE II – L’ABSOLUTISME RENOUVELÉ

Il s’agit de Rousseau et du despotisme renouvelé qui a existé dans certains Etats comme en Prusse, en Autriche, en Russie. C’est un absolutisme éclairé par les principes de la philosophie du XVIIIe siècle.

Tout se base sur la Raison. Ainsi, le Droit s’est retrouvé codifié, on a mit fin à la Religion et donc de façon générale on éduque les Hommes pour qu’ils utilisent leur Raison.

Rousseau va utiliser cela. Il a pensé un système qui pourrait s’appliquer à la France, contrairement au despotisme éclairé qui est étrangère à la France à l’époque notamment en raison du caractère religieux du pouvoir français.

Rousseau crée un absolutisme de la volonté générale et il insiste sur cette volonté générale qui n’est pas une volonté générale en réalité mais qui est synonyme de raison commune.

SECTION 1. L’ABSOLUTISME DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE DE ROUSSEAU

Rousseau est un homme qui écrit pour la France et est un héritier direct de Bodin car le point de départ entre les deux penseurs est ressemblant. Rousseau désigne sous le nom de souveraineté la faculté de faire la loi, comme Bodin. « La loi est l’expression de la volonté générale ». Toutes les prérogatives de puissance publique sont dans le fait de faire la loi. Il se sépare de Bodin car il pose le principe que la puissance de faire la loi est un attribut exclusif du peuple alors que c’est le roi pour Bodin. Dans les deux cas, on arrive à l’absolutisme car faire la loi c’est être souverain et il n’y a pas de séparation des pouvoirs. C’est en cela que Rousseau est un absolutiste car le peuple exerce la souveraineté seul et conserve son pouvoir.

Dans ses œuvres, Rousseau brasse des idées à la mode au XVIIIe siècle, celles des Lumières avec l’Encyclopédie. Parmi les thèmes à la mode, il y a l’idée de Raison. Cependant, au lieu de se placer classiquement dans le même sillage, il tire des mêmes idées des conséquences innovatrices et dérangeantes au point que Rousseau sera rejeté par les Lumières. Il mène donc une vie solitaire et va considérer que c’est la société toute entière qui est responsable de cet état de fait. Il trouve donc une origine politique à son rejet.

P1. LA VIE DE ROUSSEAU

Il nait à Genève en 1712. Il est élevé par son père car sa mère est décédé peu de temps après sa naissance. Il va être confié à son oncle mais celui ci ne s’occupera pas de lui. Il sera notamment placé en apprentissage mais devient vagabond. Puis, il rencontre Madame de Warrens qui le recueille et le converti au catholicisme. Il va ensuite à la cour de Turin parfaire son éducation religieuse. Il revient chez sa bienfaitrice pendant 10 ans où il va découvrir l’étude. Il prend donc vite l’habitude de vivre au dépend des autres.

En 1742, il quitte Madame de Warrens pour aller à Paris. Il mène une vie de musicien raté. On lui demande de participer à l’Encyclopédie pour l’article « musique ». A partir de là, il est introduit dans les salons et le milieu philosophe. Son anticonformisme éclate vite au grand jour. Vers 1750, il entame une croisade et décide donc de prendre la plume pour critiquer la société parisienne. Précisément, il va répondre à une question d’une académie. L’académie de Dion pose la question suivante : le rétablissement des lettres et des arts a t-il contribué à écurer les mœurs ? Rousseau décide de concourir et de manière inattendue il obtient le premier prix. On voit dans son écrit qu’l soutient que la civilisation est corruptrice, qu’elle dégrade l’Homme. Sa thèse est un succès d’original scandalisé. En 1755, il répond à un nouveau concours sur l‘origine de l’égalité. Il rencontre un succès encore de scandale.

Cependant, les autres philosophes le rejettent et en 1758 il est officiellement brouillé avec eux. Une lettre publique adressée à D’Alembert lui permet de condamner le théâtre. A partir de là, il va reprendre sa vie d’errance jusque sa mort en 1778. Il va aller partout en Europe et écrire. En 1761, paraît la Nouvelle Héloïse. En 1762, il publie le Contrat social. A ce moment, c’est un échec mais il continue d’écrire. Aussitôt après apparaît l’Emile où il prône une religion naturelle donc issue de la Raison.

Il s’attire donc l’autorité du Pouvoir à présent. Le parlement en France condamne les livres de Rousseau par un décret de prise de corps donc un mandat d’arrêt. Rousseau a donc le sentiment d’être incompris. Il va partir de cette situation de percussion pour démarrer sa réflexion.

P2. L’HOMME NATURELLEMENT BON MAIS PERVERTI

Il s’agit de sis discours de 1750 et 1755. Il distingue l’homme de la nature tel qu’il sort des mains du créateur de l’homme transformé par l’Homme.

A.L’homme de la nature

Rousseau innove par rapport à Hobbes et Locke car il ne recourt pas à l’état de nature et préfère des réalités historiques. Il s’agit des civilisations peut évoluées.

Au premier temps, l’homme est un primitif et donc une « brute heureuse ». Il ne nait pas intelligent et ses besoins sont élémentaires. Il n’y a pas de relations entre les Hommes. L’homme est insociable et sans morale. Il n’y a donc pas de conflit entre les hommes contrairement à ce que Hobbes affirme.

Puis l’humanité est passée à un autre stade de son développement.

B. L’homme transformé par la société

L’humanité est le frit du hasard et un jour un homme crée quelque chose d’élémentaire. L’homme est perfectible, ce qui le distingue des animaux. Il cherche toujours mieux et donc cette première invention est un progrès.

Après cette invention, d’autres suivent ce qui permet le développement de la pêche, de la chasse, la famille, l’amitié, les langues. La Raison commence donc à s’éveiller. L’apparition de nouvelles techniques fait naitre une inégalité morale et politique car les plus habiles vont forger les meilleurs outils. Apparaît donc l’étape décisive de l’appropriation privée des terres qui se fait dans l’inégalité car les plus intelligents prennent les terres les plus fertiles. Apparaît donc une nouvelle inégalité. L’appropriation publique est donc l’apparition du droit de propriété qi est source d’inégalité.

La société se divise donc en deux entre les puissants et les faibles. C’est donc le commencement du déclin de l’humanité selon Rousseau. C’est alors que nait la guerre de tous contre tous.

Les conflits vont donc apparaître et c’est à ce moment que les Hommes décident d’entrer en société civile. Ce sont les plus riches qui prennent l’initiative et proposent donc aux autres d’entrer dans la société civile. Les autres acceptent pour mettre fin à la société générale. U contrat est donc passé pour instituer la société, le contrat social, pour mettre foin à la guerre perpétuelle. Le but du contrat est donc la protection. Toutes les forces antagonistes sont réunies en une seule et forment un pouvoir unique et suprême qui se superpose aux volontés individuelles, telle est la définition du contrat social selon Rousseau.

En revanche, Rousseau original en disant qu’il s’agit ici d’un faux contrat car il confirme les situations acquises et donc l’inégalité. La différence entre les deux parties de la société est donc stabilisée.

En outre, la force collective instituée par le contrat crée des magistrats chargés de veiller au maintien de l’ordre et de la paix. Une nouvelle inégalité apparaît alors encore selon Rousseau car il y a désormais le puissant et le faible. Il y a donc deux inégalités qui se superposant : riches/pauvres et puissant/faibles. La société crée par le contrat est donc un vaste réseau de dépendance avec des distinctions de tout ordre.

De plus, l’objectif de ce contrat n’est pas atteint car malgré le faux contrat la lutte continue sauf qu’elle est plus sournoise. C’est donc l’état actuel de la société au moment où Rousseau écrit selon lui.

Deux solutions théoriques existent selon Rousseau : retourner à l’état sauvage ou construire une autre société différente avec d’autres principes. D’emblée, il montre son pessimisme en disant que ce n’est plus possible car c’est possible seulement pour les Etats qui sont entrain de s’édifier. Pour la France et l’Angleterre, le sujet est perverti et le restera.

Dans le contrat social, il décrit le chemin que la France aurait du emprunter pour être sauvée.

P3. UN IDÉAL D’UNITÉ POLITIQUE

C’est l’objet du Contrat social de 1762 qui est le contrat à l’origine d’un homme nouveau.

A. Le contrat social à l’origine de l’homme nouveau

Rousseau n’est pas très original aussi car il reprend la théorie contractuelle du Pouvoir en disant qu’il faut un consentement.

Ce qui est original est ce qu’il entend par contrat social car il considère que le contrat social crée une société nouvelle mais en plus transforme l’homme. Le contrat social a pour finalité de changer la nature de l’Homme. En d’autres termes, l’homme qui rentre dans la société devient un homme nouveau donc un homme civil.

1. Le contrat social créateur de l’homme civil

Le contrat social de Rousseau est un engagement de tous envers tous. Chacun perd ses doigts individuellement mais instantanément chacun les récupère comme membre de la communauté. Chacun reçoit donc ce qu’il abandonne avec un plus qui est la garantie de la force collective. Une puissance coercitive est donc crée en même temps que le contrat.

Grace à cette transformation, apparaît une personne publique qui a une volonté comme toute personne, mais c’est la volonté générale.

2. Le contrat social créateur de la volonté générale

Il faut commencer par exposer ce que n’est pas la volonté générale. Ce n’est pas d’adition des volontés particulières. Ce n’est pas non plus l’opinion générale donc celle de la majorité. Ce n’est donc pas une question de quantité. Ce n’est pas non plus en réalité une volonté.

La volonté générale est la Raison publique et générale. C’est ce qu’on appelait le bien commun au Moyen Age. C’est donc ce qui est conforme à l’impératif de la Raison. C’est donc ce qi est nécessaire à la conservation de l’individu, au bien être de l’individu et à la conservation du tout. C’est donc une notion philosophique et morale.

La raison est supposée parfaite et donc Rousseau fait régner la volonté générale.

B.Le règne de la volonté générale

La souveraineté est l’exercice de la volonté générale. Comme le roi jadis, le peuple est investi de la souveraineté. Dans les deux cas, la définition est la même car on retrouve les mêmes caractéristiques et on peut parler de règle du peuple.

1. Le règne du peuple souverain

a. Une souveraineté inaliénable

Pour Rousseau, le peuple est monarque est n’a point de compagnon en sa majesté. Du caractère inaliénable de la souveraineté Rousseau en tirer la condamnation de la représentation. Il rejette l’idée de représentation. Chaque citoyen siège donc aux assemblées. Tour projet de loi ne prend sa force de loi que si il est approuvé par les citoyens concrètement.

Rousseau insiste donc sur l’idée que la démocratie directe ne peut exister que dans des petits Etats comme les cantons suisses et donc ne n’est pas applicable en France.

b. Une souveraineté indivisible

On pourrait croire que c’est un absolutiste qui écrit car il refuse de diviser la souveraineté et donc de partager les pouvoirs. Toutes les prérogatives ne sont que des actes d’exécution de la volonté générale donc inutile de prévoir un pouvoir séparé.

c. Une souveraineté infaillible

La loi est supposée être parfaite et donc elle ne peut pas être contestée. Pour Rousseau, le peuple en assemblée ne peut as être égaré par ses intérêts particuliers et ne peut vouloir que le bien commun.

d. Une souveraineté absolue

Rousseau est précis car « le pacte social donne au corps politique un pouvoir absolue sur tous les siens ». Donc, le souverain est maitre de tout donc des biens, de la liberté des citoyens et même de la vie des citoyens parce que par el pacte social chacun a abandonné à la communauté la totalité de ses droits. Personne ne garde une prérogative. La communauté est donc maitre de tout et a un pouvoir illimité.

2. Le règne de la vertu

C’est un élément clé de la pensée de Rousseau. Etre vertueux selon lui c’est adhérer sans réserves à la volonté générale quelque soit la volonté générale qu’elle soit juste ou injuste. C’est donc ne pas avoir de volonté propre car c’est vouloir défendre ses intérêts propres et cela ne se peut pas. C’est donc avoir la même volonté que la volonté générale de manière sincère.

Cette conception des choses aboutit sur l’institution d’une religion civile, cde qi a été condamné par les autres. En toute conscience et sincérité, le citoyen adhère aux dogmes religieux établis par le souverain.

Rousseau est donc l’anti Montesquieu. Montesquieu voit dans la division de la souveraineté le fait de protéger la liberté car le pouvoir arrête le pouvoir. En revanche, Rousseau considère que la volonté générale est nécessairement unique qui doit être détentrice de la souveraineté. Les deux pensées ne sont donc pas conciliables. C’est pourquoi dans l’histoire elles n’ont jamais coexistées mais se sont suivies l’une après l’autre. La Constitution de la Ve République est une conciliation apparente des deux car en réalité on reprend juste les termes sans appliquer les concepts définis par les auteurs car ils ne sont pas conciliables. Au final, on applique donc aucun des auteurs mais on utilise juste leurs termes.