L’État, cadre du pouvoir politique

L’État, cadre essentiel d’expression du pouvoir politique

Si l’Etat constitue un cadre du pouvoir politique, il n’est pas le seul ; il en existe en dehors de l’Etat.
Ex : – collectivités locales
– l’Union Européenne


L’Etat est un cadre privilégié dans lequel le pouvoir politique s’exprime.


Dans toute société, il existe une distinction plus ou moins avouée entre le petit nombre de gouvernants et la masse des gouvernés : c’est un rapport entre les détenteurs du pouvoir et le destinataire.
Le pouvoir constitue un phénomène de commandement et d’obéissance, qui fait naître une relation de type inégalitaire. En occident, la mise en œuvre du Droit a aussi pour but de compenser cette inégalité. Chantebout disait :
« C’est la capacité d’organiser la société en fonction des fins qu’on lui suppose »
Il suppose qu’il y a la volonté de Gouvernement ; dans le cadre de l’Etat, le pouvoir politique va mieux se réaliser et de plus en plus nettement se fonder sur l’idée de puissance : c’est encore une volonté politique de Gouvernement.
Par rapport aux autres institutions qui génèrent du pouvoir, le pouvoir politique va trouver 3 caractéristiques.

A) La légitimité

Ce sont les fondements du pouvoir, exercés à un moment donné dans un Etat donné par un Gouvernement ; c’est un transfert du pouvoir des gouvernés vers les gouvernants. Un pouvoir sera qualifié de légitime lorsqu’il est conforme aux croyances des gouvernés, par sa forme et ses origines. Le pouvoir légitime est alors naturellement accepté par les gouvernés.
Il entraîne l’obéissance naturelle : en effet, l’objectif est d’intérioriser, dans l’esprit des gouvernés, le sentiment d’obéir aux gouvernants sans utiliser la force. Il faut mieux convaincre que vaincre.
La légitimité traduit un accord entre le destinataire de l’autorité et le titulaire du pouvoir. Par conséquent, la légitimité peut reposer sur divers fondements, en fonction de la qualité du ou des titulaires du pouvoir. Il existe 4 formes de légitimité :

• la légitimité de droit divin : le peuple se sent tenu d’obéir parce que le souverain a été placé par Dieu et qu’il le représente
Ex : République islamique d’Iran

• la légitimité historique : le peuple se sent tenu d’obéir parce que c’est la tradition, perpétuée de génération en génération au service d’une même dynastie
Ex : les carolingiens

• la légitimité charismatique : légitimité d’un dirigeant particulièrement fort ou habile
Ex : – de Gaulle
– Hitler
– Castro
– Tito

• la légitimité démocratique : le peuple se sent tenu d’obéir parce que les gouvernants sont arrivés au pouvoir par un libre des choix des gouvernés, lors des élections

B) La permanence

Leur légitimité étant reconnue, les titulaires du pouvoir étatique se sont efforcés d’assurer une certaine continuité, notamment dans le mode de transmission du pouvoir : on confère à ce pouvoir une légitimité permanente, c’est-à-dire en dissociant l’autorité du pouvoir étatique : c’est la dépersonnalisation du pouvoir. Le mot « Etat » vient du latin « stare » qui signifie « demeurer ».

C) Une situation de monopole

Max Weber disait :
« L’Etat et lui seul dispose du monopole de la contrainte organisée »


L’Etat est le seul à pouvoir :
– édicter les règles de droit
– les faire respecter au recours de la force officielle si nécessaire, pour l’intérieur, la police et pour l’extérieur, l’armée

L’Etat va apparaître sous différentes figures, qui varient en fonction des conceptions du pouvoir.