La démocratie dans les collectivités territoriales

La démocratie locale

– la démocratie locale traduit un souci de donner plus de légitimité aux collectivités territoriales

– entamée par l’Acte I, et renforcée par de nombreuses lois

loi 16 déc. 2010 pour les conseils d’Intercommunalité (ou «conseils communautaires« )

loi 17 mai 2013 pour les conseils communaux, départementaux et d’intercommunalités

– à noter la révision 28 mars 2003 consacrant la démocratie directe/semi-directe (référendum local)

– la démocratie française est traditionnellement une démocratie représentative

– posée (communes) par loi 14 déc. 1789 et consacré par Charte communale du 5 avril 1884

– un organe délibérant élu au Suffrage Universel Direct élit l’organe exécutif

– article 72 al. 3 consacre la représentativité

– structure duale du corps représentatif local est généralisé par la loi 2 mars 1982

– les conseils élus sont la pièce juridique maîtresse de cette organisation

– l’exécutif possède un rôle politique local majeur (cumul des mandats)

– la participation des habitants occupe traditionnellement une place mineure

Le cours Droit des collectivités territoriales est divisé en plusieurs chapitres :

Définition des collectivités territorialesLes différentes catégories de collectivités territorialesLes compétences des collectivités territorialesLe principe de libre administration des collectivités localesL’intercommunalitéLa démocratie dans les collectivités territorialesFiscalité des collectivités territoriales

Résultat de recherche d'images pour "démocratie collectivité territoriale"

Section 1 => les autorités locales

Paragraphe 1 => la modernisation du statut des autorités locales

– une représentativité efficace des populations permet une légitimité accrue des représentants

A/ La modernisation du statut collectif des conseils/assemblées

– article 72 al. 3 «s’administrent librement par des conseils élus» au Suffrage Universel Direct (DC 1982, Quota par sexe)

  1. La modernisation de l’élection des conseils au suffrage universel direct

– traduit le souci d’améliorer la représentativité des élus locaux en favorisant la diversité sociale

a) l’élargissement de la composition du corps électoral

loi 25 juin 1992 : les citoyens de l’UE ont un droit de vote et d’éligibilité au conseil municipal

b) la modernisation du régime électoral

– dès lors qu’il s’agit d’une élection politique, le Code électoral s’applique et non le CODE GÉNÉRAL DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES

– on relève cinq mouvements de modernisation

– l’harmonisation de la durée des mandats locaux (6 ans)

– la féminisation des assemblées

– parité imposée par loi 6 juin 2000 pour les scrutins de liste et proportionnels

loi 17 mai 2013 organise la parité des conseils départementaux pour mars 2015

– l’adaptation des circonscriptions électorales

– deux élus par cantons => cantons réunis par deux

– variation des circonscriptions selon l’échelon concerné

– la modernisation du mode de scrutin selon deux objectifs

– constitution d’une majorité cohérente pour décider au nom de la collectivité territoriale

– représentation significative des minorités dans l’organe délibérant

– l’encadrement de la campagne électorale

– réglementer par le Code électoral (limiter les dépenses, assurer la transparence)

– compétence du Juge Administratif pour contester dans les 5 jours suivant les résultats

  1. La modernisation des règles de fonctionnement des conseils

loi ATR 6 fév. 1992 vient transposer le système prévu au niveau national pour l’opposition locale

– parlementarisation logique des assemblées locales élues au SUD

– les élus possèdent un droit d’interpellation (question orale) et d’expression au BI local

– les élus peuvent former des commissions d’enquêtes ou des groupes politiques

– certaines règles d’organisation et de fonctionnement sont fixées depuis le 19e

– conseil réuni une fois par trimestre sur convocation de l’exécutif indiquant l’ordre du jour

– ne peut délibérer valablement que si le quorum est atteint (vote à la majorité absolue)

B/ Le statut de l’élu local

– ensemble de droits et de garanties rendant le mandat attractif et protecteur

– de nombreuses lois, notamment depuis 1992, sont venues préciser ce statut

  1. le statut personnel du conseiller

a) L’accès au mandat

– conditions d’éligibilité (absolue ou relative) et d’incompatibilité (cumul horizontal)

loi 5 avril 2000 généralise la règle du cumul maximal de deux mandats

– une loi 2002 octroi un congé pré-électoral au salarié candidat

b) les conditions d’exercice du mandat

– la loi 2002, démocratie de proximité prévoit un ensemble de garanties

– la disponibilité des élus (autorisation de quitter l’emploi)

– le droit à la formation (18 jours sur 6 ans)

– les conditions financières (principe de gratuité, mais indemnités prévues)

– la protection sociale (temps d’exercice assimilé au travail pour le calcul des prestations)

  1. Le statut de l’exécutif local

– légitimité indirecte mais primauté politique (cumul des mandats) et prérogatives importantes

– élu par le conseil, mais irresponsable devant lui et peut suspendre/dissoudre l’assemblée délibérante

– statut proche des conseillers (en est issu) mais consolidé en raison de ses spécificités

a) Les conditions d’accès au mandat

– causes spécifiques d’inéligibilité (seuls les français) et d’incompatibilité (maire/président de CG/CR)

– incompatibilité avec un mandat parlementaire dès 2017 (loi 14 fév. 2014)

– le cumul des mandats dans le temps contribue à la professionnalisation de la vie politique locale

b) Les conditions d’exercices des fonctions exécutives

– l’exécutif bénéficie d’une stabilité puisqu’il n’est pas responsable devant l’organe délibérant

– trois dispositifs principaux complètent cette stabilité

– l’indemnité de fonctions et l’allocation différentielle de fin de mandat (loi 27 fév. 2002)

– l’aménagement de la responsabilité personnelle (écartée en cas de faute non intentionnelle)

Paragraphe 2 => les attributions des autorités locales

A/ Les fonctions du conseil élu

– l’organe délibérant est titulaire de la légitimité démocratique et détient une primauté juridique

– détient la compétence de principe pour gérer les affaires de la collectivité territoriale

– adopte des délibérations (actes après débats) assimilées à des décisions administratives

– ces actes sont transmises au Préfet

– l’assemblée peut soumettre une délibération à la décision des électeurs

– le conseil municipal peut transférer une compétence à une structure intercommunale

– le développement de l’intercommunalité conduit à marginaliser l’action des conseils municipaux

B/ Les fonctions de l’organe exécutif

– c’est une compétence d’attribution (et non générale), mais son rôle reste primordial

  1. Les attributions exercées en lien avec l’organe délibérant

– le président maîtrise l’instruction des affaires : il prépare/dirige les débats et exécute les décisions

– il dispose seul des moyens matériels et humains, passe des contrats ou agit en justice

  1. Les attributions exercées par pouvoir propre

– il dispose du pouvoir de police, dirige le personnel de la collectivité, prend des arrêtés

  1. Les attributions déléguées par l’organe délibérant

– l’organe délibérant peut déléguer des compétences relatives à la gestion courante de la collectivité

Paragraphe 3 => le contrôle de la légalité des actes des autorités locales

loi 1982 supprime la tutelle préfectorale (contrôle d’opportunité a priori)

– elle instaure un contrôle du Juge administratif (contrôle de légalité a posteriori)

– les actes des collectivités territoriales sont exécutif après publicité/notification et transmission

– le contrôle de légalité apparaît comme un point faible de la décentralisation

A/ La banalisation du déféré préfectoral par le Conseil d’Etat

– en 1982, seuls les actes soumis à transmission pouvaient faire l’objet du déféré préfectoral

– la faculté a été étendue à tous les actes des collectivités territoriales,CE 1997, Commune du Port

– le préfet dispose d’un pouvoir discrtétionnaire, CE 1991, Brasseur

– auparavant, le déféré était assimilé à un recours pour excès de pouvoir

– devenu un recours de pleine juridiction pour les contrats, CE 2011, Ministre de l’Intérieur

– refus de déférer l’acte illégal n’engage pas la R de l’Etat sauf faute lourde, CE 2000, Ministre de l’équipement.

– le délai de 2 mois permet une concertation pour éviter un contentieux (0,01 % d’actes déférés)

– le principe de légalité est atteint par la multiplication des actes et les différentes politiques préfectorales.

B/ Le contrôle des actes locaux entre simplification et transformation

  1. Une meilleure gestion des flux

– par la réduction du nombre d’acte soumis à transmission depuis la fin des 1990’s

– par la dématérialisation des procédures de contrôle

  1. L’optimisation de l’organisation des services juridiques de l’Etat

– rationalisation de la capacité d’expertise rendue nécessaire par la diminution des effectifs

– optimisation par la création de pôles spécialisés, l’élaboration de stratégie de contrôle (acte ciblé)…

– favoriser le conseil plutôt que le contrôle

Section 2 => La démocratie participative / semi-directe

– la diversification des formes de participation permet de renouer le citoyen avec les affaires locales

A/ La démocratie au profit des administrés

– confirme la commune comme échelon privilégié de la démocrtie de proximité

  1. Le droit à l’information des habitants de la commune

– droit assuré par la publicité des actes locaux et le droit d’accès aux documents administratifs

  1. La participation des habitants à la vie locale

– par la participation de représentants de la société civile notamment à des structures consultatives

– par l’élaboration de certains documents d’aménagement local

– la loi 27 fév. 2002 apporte deux innovations

– la possibilité de créer des comités consultatifs sur tout probème d’intérêt communal

– la reconnaissance juridique des quartiers par des conseils obligatoires dès 80 000 habitants

B/ la démocratie participative au profit des électeurs

– la loi ATR vient donner un fondement légal à la consultation communale

– la consultation a été étendue aux départements/régions par la loi 2004

– la consultation vient d’être étendue aux intercommunalité

– la révision constitutionnelle 2003 prévoit deux nouvelles procédures

  1. La consultation sur un projet d’ordre institutionnel

– le gouvernement envisage de créer une collectivité à statut particulier (ne lie pas le gouvernement)

  1. le référendum local sur les affaires de la collectivité

– ouverte à toutes les collectivités territoriales sauf les Intercommunalités, à l’initiative des seules autorités élues, et lie la collectivité territoriale

– l’objet du vote concerne un projet de délibération ou un acte de l’exécutif

– le vote est contraignant si

– la moitié des électeurs inscrits ont participé

– la décision a remporté la majorité des suffrages exprimées

– risque de détournement de l’objet du référendum en plébiscite contre une autorité locale

D’autres cours de COLLECTIVITÉS TERRITORIALES sur cours-de-droit.net

Institutions administratives Cours de droit des collectivités territoriales Droit des collectivités territoriales

Le cours Droit des collectivités territoriales est divisé en plusieurs chapitres :

Définition des collectivités territorialesLes différentes catégories de collectivités territorialesLes compétences des collectivités territorialesLe principe de libre administration des collectivités localesL’intercommunalitéLa démocratie dans les collectivités territorialesFiscalité des collectivités territoriales