Bossuet, le théoricien de l’absolutisme de droit divin

L’ABSOLUTISME SELON BOSSUET (1627-1704)

L’absolutisme s’appuie sur des justifications théoriques. Dès la fin du xvie siècle, un philosophe et magistrat, Jean Bodin, explique que la souveraineté ne se partage pas, elle ne peut être qu’absolue.

Il a joué un rôle de précepteur : il est appelé par Louis XIV pour assurer l’éducation du dauphin. Sa réflexion sur les fondements religieux du pouvoir en fait un des grands théoriciens de l’absolutisme de droit divin.

  • La vie de Bossuet

C’est un homme d’église qi a eu une formation classique donc chez les jésuites qui est un ordre religieux qui dépendant directement du pape. On dit que c’est un ordre ultramontain qui était extrêmement actif en France car il avait pratiquement le monopole de l’éducation. Il est devenu docteur en théologie puis prêtre.

Il est nommé ensuite évêque mais il ne le restera pas car il deviendra le précepteur du fils de Louis XIV. Il s’installe à la cour et consacre son temps à l’éducation du prince. Il écrit alors des œuvres pédagogiques pour son élève. Il tente donc d’éduquer ce jeune homme qui a peu de dispositions pour les études. Il va ainsi entrer en contact avec le roi et être proche du Pouvoir jusqu’au mariage du dauphin. Il sera apprécié de Louis XIV.

Après cela, il quitte la cour et devient évêque de Maux. Il le restera jusque sa mort.

En 1681, il écrit un livre consacré à la pensée politique appelé La politique tirée des propres paroles de l’écriture sainte. Cette œuvre n’est publiée qu’après sa mort en 1709.

Il va se consacrer à l’administration de son diocèse. Il se consacre aussi à l‘écriture et accorder une large place aux querelles ecclésiastiques et théologiques. Il va participer directement à la querelle gallicane. Le pape est considéré traditionnellement comme le supérieur hiérarchique du clergé et donc ses décisions s’imposent à tous les membres du clergé. En France, di fait que le roi est élu de Dieu, il entre dans la hiérarchie ecclésiastique mais il ne se considère pas comme soumis au pape sur le plan temporel. Sa position est donc ambiguë. Le roi de France estime qu’il peut avoir autorité sur les membres du clergé. Reste le problème du pouvoir spirituel car on a toujours considéré que le pape est l’autorité suprême en matière spirituelle. Le roi de France n’a jamais entendu fixer le dogme de l’Eglise. Le roi de France se considérant comme le supérieur hiérarchique de l’Eglise de France, li manquait l’autorité spirituelle. S’est donc posé la question de savoir s’il existait un moyen de contourner n’autorité du pape en matière spirituelle. L’Eglise de France a finalement considéré que ses propres décisions peuvent s’imposer au même titre que celles du pape. L’Eglise de France s’est donc posée comme concurrente du pape. Elle a considéré que la réunion des conciles de France donc des évêques avait une autorité égale à celles du pape. Cela participe du mouvement de montée de l’absolutisme car cela donne une autonomie inédite à l’Eglise de France et au roi de France. Aucun roi ne s’était encore imposé comme concurrent du roi.

On s’est donc demandé si la réunion des conciles pouvait avoir une valeur supérieure à celle du pape. La querelle a duré des années et en 1682 le roi réunit tout le clergé de France pour régler divers problèmes, notamment les rapports entre l’Eglise de France et le pape. Bossuet apportera la réponse avec la Déclaration des quatre articles qui pose le principe que les décisions des conciles ont une autorité supérieure à celle du pape. Bossuet affirme dans cette déclaration qui a été signée par tous les évêques de France que le concile est l’organe suprême au sein de l’Eglise de France. Le gallicanisme est donc le fait que l’Eglise de France est indépendante du pape en tout domaine. Le pape a fait bruler cette déclaration mais Bossuet est vu comme le grand défenseur du gallicanisme. Il a participé au mouvement d’émancipation de Louis XIV vis-à-vis du pape.

Il participe aussi sur des autres problèmes comme la révocation de l’Edit de Nantes à laquelle il est favorable. Il rentre aussi dans le problème du quiétisme. Il va ainsi s’opposer à Fenelon qui est le précepteur du fils du Grand Dauphin.

  1. L’œuvre politique

Bossuet s’est attaché à fournir des justifications à l’absolutisme. Jusque là les auteurs avaient traité la question technique mais Bossuet s’interroge lui sur les buts. Sa réponse est la théorie du droit divin. Cette notion est ancienne car elle date du moment de l’instauration du sacre donc en 751 avec le sacre du Hugues Capet. Depuis, cette notion a été souvent réutilisée. Avec les monarchomaques, une bombe a été lancée dans la théorie politique car ils considèrent que le pouvoir est certes d’origine divine mais le pouvoir n’a pas été transmis de Dieu vers le roi mais au peuple qui ‘a ensuite transmis au roi. A la fin du XVIe siècle, Bodin et les absolutistes ont tenu à ce que le roi exerce la peine souveraineté. Depuis, nul ne conteste l’idée que le roi est absolue et donc on a le temps de s’interroger sur le but de l’absolutisme.

Dans les années 1980, l’absolutisme commence à être critiqué et donc Bossuet intervient pour dire que l’absolutisme est voulu par Die et donc qu’il est légitime. Le pouvoir vient directement de Dieu sans l’intervention du peuple et le roi n’est responsable que devant Dieu.

Bossuet n’a pas fait que rappeler la théorie du droit divin mais a fait une étude scientifique de la Bible et systématique des écritures. Il a tiré des maximes de la Bible pour démontrer l’existence de la théorie du droit divin.

Son ouvrage n’est publié qu’en 1709 donc a moment où tout le monde en a assez de son nouveau roi. On se demande même qui sera le prochain roi. L’objectif est de re légitimer l’absolutisme. Cependant, l’œuvre ne va pas empêcher de remettre en case l’absolutisme.