Le Cardinal Richelieu, Ministre de Louis XIII

Richelieu ou l’absolutisme du ministériat

  • LOUIS XIII est le fils de Henri IV et de Marie de Médicis, il n’a que 9 ans lorsqu’il succède à son père. Marie de Médicis assure la régence dans une période troublée.
  • Louis XIII rencontre un Cardinal qui le conseillera tout au long de son règne : le Cardinal Richelieu. Il devient membre des Etats généraux, ministre de Marie de Médicis et de Louis XIII. Il rétablit l’autorité, interdit les duels et lutte contre les nobles turbulents.
  1. La vie de Richelieu

Il s’agit d’un noble au nom de Armangant Plessis. Il est né en 1585 et est mort en 1642. Sa famille paternelle est d’ancienne noblesse de l’Ouest de la France qui est pauvre. Il a perdu son père à l’âge de 4 ans, père à l’époque au service d’Henri III et qui est mort au combat dans les guerres de religion. Henri III a donc porté secours à la veuve. On donnait des terres, source principale de revenus. La veuve a obtenu une terre ecclésiastique, celle de Luçon. Il fallait qu’un membre de la famille devienne donc ecclésiastique. Le fils ainé, frère de Richelieu, devait devenir évêque. Richelieu a alors fait des études de philosophie à Paris et parallèlement il a une formation militaire. Il était donc destiné à une carrière militaire mais son frère ainé a décidé de devenir finalement moine et donc se d’enfermer dans un couvant. Richelieu a donc été obligé de se reconvertir et de faire des études de théologique pour devenir évêque. Il fait un voyage à Rome pour avoir une dispense du pape, ce qui est bénéfique car il devient évêque en 1607. Il est nommé évêque de Luçon par Henri IV.

En tant que membre du clergé, il se faire élire député aux Etats généraux de 1614. A cette occasion, il se fait particulièrement remarquer parce qu’il fait l’éloge du gouvernement. La régente et le roi sont présents. En, résultat, un an plus tard, il est nommé aumônier de Marie de Médicis et donc il devient un très proche de la régente. Il doit donc son ascension à la reine mère. Marie de Médicis gouvernait de manière abusive car elle a même gouverné après la majorité de son fils. Elle était proche d’un couple italien, les Concini. Ce couple a régné au côté de Marie de Médicis. Ils étaient critiqués mais la reine les protégeait. Louis XIII se révoltait face à cela et en 1617 il fait assassiner Concini. Marie de Médicis est condamné à l’exil en Provinces, non loin de Richelieu.

C’est pendant cette période d’exile que Richelieu se démarque car il tente la réconciliation entre Louis XIII et sa mère. Il a l’art d’un véritable diplomate. Il réussit donc à rapprocher les deux parties. La réconciliation s’est faite par la signature de traités. En récompense, le roi le fait cardinal en 1622. Marie de Médicis revient à Paris et a repris un ascendant sur Louis XIII. Elle avait une certaine autorité et elle fait entrer au Conseil du roi Richelieu en 1624. Il n’a pas été directement apprécié par Louis XIII. Néanmoins, Richelieu a réussi à prendre peu à peu de l’ascendance sur le roi et est devenu rapidement le chef du Conseil. S’est donc établir l’association d’un roi réputé maitre absolu et d’un fidèle qui agit au nom du roi. C’est ce qu’on appelle le ministériat. Richelieu va théoriser cela dans on œuvre politique.

Les relations entre Marie et Richelieu se sont envenimées petit à petit. La raison est la politique de Richelieu. Marie et Richelieu avaient des positions contraires en matière de relation internationale. Il y avait deux manières d’envisager la politique internationale à cette époque : la manière traditionnelle et la manière révolutionnaire de Richelieu. La manière traditionnelle considère que la France devait s’associer uniquement à des pays catholiques donc l’empire germanique et le royaume d’Espagne donc les Habsbourg d’Autriche et les Habsbourg d’Espagne. Or, les Habsbourg tentent une prédominance en Europe. La France risquait donc de se faire écraser sous les Habsbourg. La politique demandait donc plut^pot de s’associer aux pays protestants pour empêcher la politique menée par les Habsbourg.

C’est sur plan que Marie de Médicis et Richelieu se sont heurtés. Marie est traditionnelle est a arrangé le mariage d son fils avec Anne d’Autriche, fille du roi d’Espagne. Richelieu préconise une rupture de la politique internationale en s’alliant aux Etats hérétiques. Il défend donc les intérêts de la France et plus les intérêts religieux. Apparait donc la notion d’Etat français en matière de relations internationales. Richelieu fait partie donc du partie adverse des dévots, donc celui des bons français refusant l’émission de la religion dans le gouvernement.

Le conflit est devenu extrêmement lourd au point qu’un jour Marie de Médicis demande à Louis XIII de choisir entre elle et Richelieu. Cette demande est faite le 10 novembre 1630. On a appelé cela la journée des dupes. Louis XIII n’a pas pris position sur le coup en laissant entendre qu’il choisirait sa mère, au point que Richelieu était sur le point de fuir. Finalement, le soir, Louis XIII choisit Richelieu et Marie est exilé à Bruxelles. Elle est morte 12 après sans avoir revu son fils. Ainsi, Richelieu n’a plus aucun opposant. Il peut donc mener la politique qu’il souhaite jusque sa mort.

Les relations entre Louis XIII et Richelieu était difficile car Louis XIII était faible et se laissait manipuler par ses favoris. Il était assez hypocrite. On sentait une relation difficile avec un homme faible ne volant plus la domination de Richelieu lais qui refusait de se séparer de lui car il avait conscience qu’il n’était rien sans lui.

  1. L’œuvre politique de Richelieu

Elle est développée dans son Testament politique appelé aussi les Maximes d’Etat. On date cet ouvrage entre 1632 et 1639. Richelieu était persuadé qu’il allait mourir rapidement et il a donc voulu laisser un testament à Louis XIII. Il sait que Louis XIII est faible et donc il entreprend de lui prodiguer des conseils. Il n’a donc pas été question d’édition car le seul lecteur était Louis XIII. Il a été publié en 1688. C’est l’ouvrage d’un homme pratique. Le maitre mot de l’ouvrage est l’expérience politique. Il veut transmettre au roi cette expérience politique.

Richelieu prévoit un programme de redressement de l’Etat qui passe pas trois points : favoriser la puissance de l’Etat, placer chacun à sa place dans la société et imposer un seul chef au sommet de l’Etat, le roi.

  1. Favoriser la puissance de l’Etat

Richelieu rompt avec la pensée traditionnelle. Le roi doit être puissant, seule chose nécessaire à l’Etat. Il y a trois remèdes pour être puissant selon lui : une bonne armée permanente donc présente en temps de guerre et en temps de paix, de bons revenus et donc le pouvoir de lever des impôts et une bonne réputation et du prestige pour le roi. Tout cela fait penser à Machiavel. En un sens, on peut dire que Richelieu est l’hériter de Machiavel car il que la parte des particuliers n’est pas comparable au salut public. Cependant, à aucun moment, il ne recommande des actions contraires aux lois divines.

Par ailleurs, en matière de crime d’Etat, il faut fermer la porte à la pitié, mépriser les plaintes des personnes intéressés et les discours d’une populace ignorante selon lui. Pour Richelieu, cette phrase semble contrainte à la charité humaine mais il considère qu’il vaut lieux sanctionner durement les fautes et donc prévenir les actes politiques dangereux que de recourir à la charité chrétienne qui ne serait pas utile à l’Etat. C’est donc un adepte de la sévérité et de la répression.

Cela s’est retrouve en pratique. Il a beaucoup été critiqué pour sa grande sévérité. En 1632, le gouverneur du Languedoc soulève une partie du Midi de la France avec le frère de Louis XIII. Le gouverneur était le cousin du roi donc de sans royal. Habituellement, le roi aurait condamné le duc à l’exile alors que le frère du roi a été verbalement réprimandé. Cependant, le duc a été la cible de Richelieu. Au lieu de régler le problème par l’exile, il a eu recours à une commission extraordinaire constituée d’hommes nommés par le pouvoir et qui a eu comme objectif de juger les actes commis par le duc. Cette commission était secrète et elle avait comme objectif de le condamner. D’ailleurs, ce qui est ne première, le gouverneur est condamné pour crime de l’aise majesté qui n’avait pas été utilisée depuis Charlemagne.

Un autre exemple est l’affaire de Cinq Mars. Il était le protégé de Richelieu. Richelieu l’a introduit auprès de Louis XIII pour en faire un esprit. Cinq mars a plu à Louis XIII et a été monté en grade. A un moment donné, Cinq Mars est devenu arrogant avec Richelieu et a osé demander au roi la main d’une princesse de sang. Richelieu a donc décidé d’agir. Cinq Mars a décidé de se rebeller après un refus du roi et de compléter contre le ministre avec des amis, le frère de Louis XIII et l’Espagne. Ils ont signé un traité d’alliance. Cela se passe en 1642, donc pendant la guerre de Trente Ans opposant notamment la France et l’Espagne. L’objectif est de se débarrasser de Richelieu. Une lettre a été intercepté par le service de Richelieu et donc ce dernier a eu connaissance du complot. Le frère du roi a été exilé sur ses terres. En revanche, Cinq Mars a été jugé par une commission extraordinaire, condamné pour crime de lèse majesté et décapité. Sa mère a été exilée, son frère privé de ses bénéfices et le château de famille a été rasé.

Quand on pense à Machiavel, on penser aussi à la raison d’Etat. Certains disent que Richelieu est le premier à avoir appliqué cette notion crée par Machiavel. Il est vrai q!e sur certains points en pratique on peut se demander si ce n’est pas le cas. En théorie, ce n’est pas le cas car Richelieu se montre adepte de la raison d’Etat française. Au XVIIe siècle, on oppose la raison d’Etat italienne de Machiavel et la raison d’Etat française de Bodin. Depuis Bodin, la doctrine française condamne le machiavélisme. Les absolutistes ont condamné l’amoralisme politique. Ils ne pouvaient pas recourir à la raison d’Etat de Machiavel et donc la conduite du roi doit être réglée par les lois divines et naturelles. Pourtant, ils ont eu recours à une raison d’Etat. Dans l’absolutisme français, la raison d’Etat est la manière donc le roi conçoit lui même par sa sagesse et sa raison les exigences du bien commun. La raison d’Etat en France est donc la raison dans l’Etat. La raison doit donc prédominer. Richelieu dit que « la raison doit être de la conduite d’un Etat ». C’est cette maxime qui peut être rapproché de la raison d’Etat. Cela trouve sa traduction dans la loi. Au XVIIe siècle, Richelieu relance une vieille tradition, celle des préambules. On les retrouve avant les lois et elles donnent les motifs de la nouvelle décision. L’objectif est donc de prouver que la loi est confirme à la raison. Le sujet se plie donc à la loi par respect de la raison et non pas crainte de la sanction.

  1. Placer chacun à sa place dans la société

C’est un impératif pour Richelieu. Le roi doit être l’arbitre car il placé au dessus de la nation organisée. Il est donc l’arbitre des conflits entre les ordres constituant la nation organisée. Pour que cet arbitrage soit efficace, chacun doit être à sa place en fonction de son rang. Autrement dit, Richelieu se montre donc conservateur sur le plan social alors qu’il est révolutionnaire en matière politique. Il reprend alors la théorie de Loyseau.

Chacun doit se maintenir dans l’ordre dans lequel il a été placé à sa naissance.

Concernant le Tiers Etat, la masse doit être tenue dans l’obéissance. Il faut s’arranger pour qu’elle jouisse de la subsistance. Elle peut jouir de propriétés. Mais, elle doit être maintenue dans sa condition inférieure, visant ici les bourgeois. Richelieu critique cette ascension de la bourgeoisie. Cela ne l’a cependant pas empêché de généraliser les intendants.

Concernant la noblesse, elle est faite pour combattre. Le noble est fait pour être un militaire et a pour fonction unique de faire la guerre. Il a écrit que ceux qui ne se servent pas de leur épée ou de leur vie devraient être privés des avantages de leur naissance. Il dénie donc toute fonction politique aux nobles. En rabaissant l’orgueil de la noblesse, il a lit fin à l’indépendance des nobles. Richelieu s’est opposé aux duels car c’est une atteinte à la prérogative du roi de rendre la justice et donc à la souveraineté royale. En 1626, il prend un édit ayant pour but d’interdire les duels mais depuis Saint Louis aucun n’a réussi à faire interdire une telle pratique. Le cas le plus souvent cité est celui du comte de Bouteville ayant tué des personnes par duels. En 1627, lors de son dernier duel, il a été poursuivi sur la base de l’édit. Il s’est exilé à Bruxelles et a écrit à Louis XIII pour lui demander sa faveur de le pardonner. Généralement, cela était toujours accepté mais sous les ordres de Richelieu, Louis XIII a refusé. Le comte décide donc de faire un duel en plein jour en pensant que les troupes royales ne réagiraient pas. Mais, Richelieu fait arrêter le comte pour le faire juger par une commission et le faire condamner pour crime de lèse majesté.

  1. Imposer un seul chef au sommet de l’Etat

En théorie, Richelieu explique qu’il faut lieux que le roi gouverne. Mais, si le roi souhaite ne pas entrer dans le détail des affaires, il peut choisir un Premier ministre. Il ne s’agit pas d’une atténuation à la souveraineté car selon lui le roi décide en dernier ressort et le ministre est juste présent pour aider le roi à administrer le royaume. Il faut choisir un seul homme selon lui et s’y tenir afin de permettre une politique uniforme sur la durée.

Malgré la présence du ministre, le roi reste au sommet de l’Etat. Pour cela, il doit éviter les corps à plusieurs têtes.

Dans les faits, Richelieu va s’en prendre aux états généraux locaux appelés les Etats provinciaux. Quelques provinces importantes en ont comme la Bretagne, la Bourgogne, la Provence et le Languedoc. Selon lui, ces Etats provinciaux étaient indépendants et levaient les impôts au nom du roi. Il a donc substitué les intendants aux Etats provinciaux. Il a réussi à en supprimer quelques uns comme celui de la Normandie. Il s’agit d’une attitude révolutionnaire voulant montrer que le roi avait une autorité réelle et pas que théorique.

Le roi doit avoir une autorité réelle sur l’ensemble des citoyens. Or, ce n’était pas le cas dans la population protestante. Depuis d’édit de Nantes, les protestants jouissent de privilèges religieux et politiques comme le droit de constituer des assemblées politiques ou le droit d’introduire des places militaires leur permettant de se défendre. La capitale des protestants était La Rochelle. Elle était totalement indépendante du pouvoir royal mais pourtant elle faisait partie de la France. Face à cela, Richelieu considère que les privilèges des protestants sont incompatibles avec la souveraineté royale.

En conclusion, Richelieu est très impopulaire dans l’Histoire de France mais aussi dans la réalité. A l’annonce sa mort, le peuple a allumé des feux de joie pour célébrer l’événement. En 1942, le peuple connait une crise économique et sociale. Son œuvre aurait pu rester sans suite si Louis XIV n’avait succédé à Louis XII immédiatement après la mort de Richelieu. Certes, Louis XIV est mineur, mais il a à ses côtés une personne que Richelieu lui a succédée, Mazarin. Mazarin partage la même vision politique que Richelieu et il est donc le continuateur de Richelieu.