Causes subjectives d’irresponsabilité (trouble, contrainte, erreur)

Les causes subjectives d’irresponsabilité pénale

Lamatérialitédel’infractionétablie,encorefaut-ilquelesfaitspuissentêtreimputésàl’agentpénal. L’imputabilitésupposelacapacitédecomprendreetdevouloir.Or,ilexistedescauses d’irresponsabilité.Certainessontsubjectives,d’autressontobjectives, etenfincertaines tiennentàl’âgedudélinquant. Nous évoquerons ici les causes subjectives d’irresponsabilité.

Lanon-imputabilitédel’infractionpeutrésulterd’untroublepsychiqueouneuropsychique(I),dela contrainteàlaquelleiln’apurésister(II)oud’uneerreur(III).

  1. I. Le trouble psychique ou neuropsychique

Laloiprévoitque«n’estpaspénalementresponsablelapersonnequiétaitatteinte,aumomentdes faits,d’untroublepsychiqueouneuropsychiqueayantabolisondiscernementoulecontrôledeses actes»(art.122-1al. 1erduCodepénal.)LenouveauCodepénaln’apasreprisl’expression

«démence»,jugéetropimprécise.Laloiimposel’existencedutroubleaumomentdelacommission del’infraction.Cetroubledoitavoirfaitperdreàl’agenttoutdiscernement,toutcontrôledesesactes. Lajurisprudencedécidequel’ivresse,malgrél’altérationdevolontéqu’elleentraîne,laissesubsisterla responsabilitépénalepourlesinfractionscommisessoussonemprise,ycomprisintentionnelles.Pour expliquercettesolution,onarecoursàl’idéededoléventuel:ens’enivrant,lapersonneaprévoir quesonivressepourraitavoirdesconséquencesgravessursoncomportementetdoncdoitrépondre desconséquencesjuridiquesqu’elleaentraîné.

Silapersonneétaitatteinted’untroubleayantsimplementaltérésondiscernementouentravéle contrôledesesactes,elledemeureresponsable.Toutefois,précisel’art.122-1al.2duCodepénal,la juridictiontientcomptedecettecirconstancelorsqu’elledéterminelapeineetenfixelerégime.

  1. II.La contrainte

L’art.122-2Codepénaldispose:«N’estpaspénalementresponsablelapersonnequiaagisous l’empired’uneforceoud’unecontrainteàlaquelleellen’apurésister.». Lacontraintedoitêtre irrésistible.Ellenedoitpasavoirunecausefautive:celuiquicommetdesinfractionsauCodedela routeparcequ’ilestsousl’empired’unétatalcooliquenepeutinvoquerlacontrainte.

Lacontraintepeutêtre:

physique:l’auteurestprivédetoutecapacitéderésisterphysiquement;

externe,tellefaitdelaNature(verglas,tempête)oulefaitd’untiers;

interne,telleslafatigueoulamaladie.

Lacontraintepeutaussi êtremorale:l’auteuraperdutoutelibertédedécisionparcequ’ilétait menacéparuntiersouparcequ’ilaagisousl’emprised’unétatmaladifoupassionnel.La jurisprudencefaitcependantpreuvedesévéritédansl’appréciationdelacontrainte.

III.L’erreur

Bienque«Nuln’estcenséignorerlaloi»,lenouveauCodepénalpermetàl’agentd’invoquerson ignorancedelaloi,notammentdansl’hypothèsed’unrenseignementerronédonnéparl’autorité administrative.

Eneffet,l’art.122-3Codepénaldispose:«N’estpaspénalementresponsablelapersonnequijustifie avoircru,paruneerreursurledroitqu’ellen’étaitpasenmesured’éviter,pouvoirlégitimement accomplirl’acte.»

Ainsi,dansunarrêtdu24nov.1998,laChambrecriminelleaconsidéréquel’erreurdedroitpouvait résulterd’uneinformationerronéefournieparl’Administration(J.C.P.1999-II-10208).