le régime général des concours administratifs
Un concours administratif est un processus de sélection qui permet d’accéder à un poste au sein de la fonction publique. Il est organisé par les différentes administrations publiques et peut être ouvert à différentes catégories de candidats, en fonction du type de concours.
Les concours se divisent en plusieurs catégories, notamment :
- Concours externes : ouverts aux candidats remplissant certaines conditions de diplômes ou d’âge.
- Concours internes : réservés aux personnes déjà fonctionnaires ou agents publics, après un certain nombre d’années de service.
- Troisièmes concours : destinés aux candidats ayant une expérience professionnelle dans le secteur privé.
Les épreuves varient selon le concours et peuvent inclure des tests écrits, des épreuves orales, des épreuves pratiques, etc.
Quelques principes du concours administratif :
- Droit de la fonction publique
- Les devoirs du fonctionnaire : dignité, loyauté, impartialité, neutralité
- Les obligations du fonctionnaire (servir, obéissance, probité…)
- Ttraitement et pension du fonctionnaire (droits pécuniaires)
- Le droit à la protection du fonctionnaire
- Le droit de grève des fonctionnaires
- Libertés d’expression et syndicale des fonctionnaires
- Égalité d’accès : Les concours garantissent l’égalité d’accès aux emplois publics, conformément au principe d’égalité des citoyens devant la loi et l’emploi public, un principe fondamental en France.
- Méritocratie : Ils assurent une sélection basée sur le mérite et les compétences des candidats, favorisant ainsi la compétence et l’efficacité dans la fonction publique.
- Transparence : Les procédures de concours sont conçues pour être transparentes et justes, réduisant les risques de favoritisme et de corruption.
- Diversité des profils : Les différents types de concours (externe, interne, troisième concours) permettent d’attirer des profils variés, enrichissant ainsi le personnel de la fonction publique.
- Préparation à la fonction : Les épreuves des concours sont souvent conçues pour évaluer non seulement les connaissances, mais aussi les aptitudes et compétences nécessaires pour exercer les fonctions visées.
§1 – Procédure du concours administratif
Le déroulement des concours administratifs a lieu en 4 étapes, chaque étape est présidé par des règles qui viennent notamment de la jurisprudence et des Principes Généraux du Droit (PGD)
• Phase 1 : l’ouverture des concours administratifs
La publicité suffisante des avis de concours et l’adaptation de leur fréquence aux besoins réels du service public est un aspect important de cette procédure.
- Publication de l’Avis de Concours :
- Contenu de l’Avis : Lorsqu’un concours administratif est ouvert, l’administration publie un avis officiel qui détaille le nombre de postes disponibles et la date limite pour les inscriptions.
- Exigences de Publicité :
- Publicité Suffisante : Le droit de la fonction publique impose que l’avis de concours fasse l’objet d’une publicité suffisante pour garantir une information adéquate des candidats potentiels.
- Canaux de Publication : Les avis sont typiquement publiés dans les bulletins officiels des ministères concernés et sur leurs sites internet.
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Fréquence des Concours :
- Organisation Annuelle Majoritaire : La plupart des concours administratifs sont organisés une fois par an. Cette fréquence n’est cependant pas une obligation légale.
- Adaptation aux Besoins : L’administration est tenue d’adapter le rythme des concours aux besoins du service.
- Exceptions : Certains concours spécifiques, comme ceux pour le poste de commissaire de police, peuvent se tenir moins fréquemment, par exemple tous les deux ans.
• Phase 2 : l’agrément à concourir
- Contrôle des Dossiers par l’Administration :
- Vérification de la Validité des Candidatures : L’administration examine les dossiers des candidats inscrits pour confirmer la conformité de leur candidature, comme la vérification de la nationalité française.
- Conséquences d’une Admission Non Valide : Si un candidat est admis de façon non valide, cela peut conduire à l’annulation du concours par le Juge Administratif.
- Critères de Sélection au-delà des Obligations Légales :
- Évaluation du Comportement des Candidats : L’administration peut refuser les candidats dont le comportement passé pourrait nuire au bon fonctionnement du service public à l’avenir.
- Cas Particuliers : Cela inclut les manquements à l’obligation de réserve applicable aux fonctionnaires et aux candidats, ainsi que des comportements problématiques non répertoriés dans le casier judiciaire, comme la participation à des manifestations violentes.
- Recours Juridique Contre le Refus à Concourir :
- Recours en Excès de Pouvoir : Les candidats ont la possibilité de contester un refus à concourir par un Recours en Excès de Pouvoir devant le Juge Administratif.
- Demande de Dommages et Intérêts : Il est également possible de réclamer des dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi, notamment la perte d’une chance sérieuse de succès au concours.
- Limitation du Nombre de Présentations :
- Règlement Traditionnel : Traditionnellement, chaque règlement de concours fixait un nombre limite de présentations pour un candidat au même concours (par exemple, trois tentatives à l’ENA).
- Suppression de la Limitation en 2021 : Le décret du 26 mars 2021 a aboli cette limitation, permettant désormais aux candidats de se présenter un nombre illimité de fois.
• Phase 3 : l’appréciation de la valeur des candidats par le jury
Analyse des Règles Régissant l’Appréciation des Candidats par les Jurys de Concours Administratifs
- Compétence Exclusive du Jury de Concours :
- Organisme Collégial : Le jury, en tant qu’organisme collégial, détient l’exclusivité de l’évaluation des candidats aux concours administratifs.
- Règles Communes de Fonctionnement :
- Garantie d’Impartialité : La première règle essentielle est l’impératif d’impartialité du jury. Des jurisprudences du Conseil d’État (CE) illustrent cette exigence :
- CE 10 février 1922, M Aldiquer : Interdiction pour les membres du jury ayant des liens de parenté avec un candidat de siéger.
- CE 28 décembre 2005, M.A : Illégalité du jury en cas de relations personnelles d’inimitié entre un membre et un candidat.
- CE 9 novembre 1966, Commune de Clohars : Illégalité d’un jury exprimant une hostilité envers les candidatures féminines.
- CE 9 juillet 1997, M.Thoubert : La simple connaissance de certains candidats par les membres du jury n’induit pas nécessairement une partialité.
- Garantie d’Impartialité : La première règle essentielle est l’impératif d’impartialité du jury. Des jurisprudences du Conseil d’État (CE) illustrent cette exigence :
- Égalité dans les Épreuves et le Choix des Sujets :
- Respect de l’Équité des Candidats : Les épreuves doivent être équitables pour tous les candidats, sans favoritisme ni discrimination.
- Jurisprudence Pertinente :
- CE 4 février 1983, Liffran : Question sur l’équité d’un concours permettant à certains candidats l’usage d’un manuel.
- CE 10 avril 2009, M.Haddioui : Interdiction de poser des questions basées sur l’origine ethnique d’un candidat.
- Composition et Unité du Jury :
- Principe de l’Unité du Jury : Selon le CE (30 mars 1968, Ministre de l’éducation nationale c. Monsieur Schmitt), un seul jury avec les mêmes membres doit siéger du début à la fin des épreuves.
- Adaptation en Cas d’Afflux de Candidatures : La formation de plusieurs jurys est parfois nécessaire, avec des mesures telles que la péréquation des notes et la présence alternée du président dans tous les jurys.
- Mixité de Genre : La loi du 12 mars 2012 exige une proportion minimale de 40 % de chaque sexe dans le jury.
- Souveraineté et Limites du Recours Juridique :
- Souveraineté dans l’Évaluation : Le jury est souverain dans son appréciation des candidats (CE 11 août 1869, Monsieur De Dampiere).
- Droit à la Communication des Copies : Selon la loi du 17 juillet 1978, les candidats peuvent obtenir la communication de leur propre copie, mais pas celle des autres candidats.
§2 .la proclamation des résultats
Il est établit une liste des candidats reçus proposée à l’administration compétente en vue d’une future nomination, le jury ne peut pas nommer. Seule l’administration peut nommer, me jury doit classer les reçus par ordre de mérite, cette règle n’existe pas dans la fonction publique territoriale : ordre alphabétique. Une pratique administrative es à l’origine de l’établissement d’une liste complémentaire d’un certain nombre de candidats qui remplaceront les candidats reçus qui se sont désistés.
§3 . Sur le contentieux du concours et Réponses Juridiques en Europe
§4 – question de l’équivalence des concours dans les fonctions publiques des États membres de l’Union
Question : les ressortissants de l’UE ayant réussi dans leurs pays un concours de la fonction publique et suivi une formation peuvent-ils postuler directement en France sur les emplois concernés sans repasser le concours administratif?
L’administration doit examiner trois questions :
Si les trois questions ont une réponse positive le pays européen est obligé d’intégrer le ressortissant qui le demande.
- Obligation d’Intégration sous Conditions Remplies :
- Critères d’Admissibilité : Lorsque les trois conditions préalablement énoncées (équivalence des diplômes et concours, existence d’emplois vacants, et absence de besoin d’un stage ou examen complémentaire) sont remplies positivement, l’État membre, ici la France, est légalement tenu d’intégrer le ressortissant de l’UE qui en fait la demande dans sa fonction publique.
- Loi du 26 Juillet 2005 :
- Ouverture de la Fonction Publique : Cette loi a marqué une étape importante en rendant la majorité des corps et cadres d’emplois de la fonction publique française accessibles aux ressortissants de l’UE.
- Exceptions Notables : Toutefois, elle exclut les emplois liés à l’exercice de la souveraineté publique, pour lesquels la nationalité française est requise. Ces emplois incluent des secteurs tels que la police, l’armée, la magistrature et les services fiscaux. Ces postes représentent environ 20 % de l’ensemble des emplois fermés aux non-nationaux.
- Rôle de la Commission d’Équivalence des Diplômes :
- Évaluation des Diplômes : La Commission d’équivalence des diplômes joue un rôle crucial dans ce processus. Elle est chargée de statuer sur l’équivalence des diplômes entre les différents États membres de l’UE.
- Procédure en Cas de Non-Décision Préalable : Si la commission n’a pas déjà évalué l’équivalence d’un diplôme spécifique, l’administration française doit la saisir pour établir si les qualifications du ressortissant souhaitant intégrer la fonction publique française sont équivalentes à celles requises localement.