Cours d’économie politique

 Cours d’économie politique : introduction

Le cours complet d’économie politique sur ce lien

Qu’est-ce que l’économie politique ? 2 définitions existent :

  • L’économie politique (en anglais « political economy ») peut désigner une branche de la science économique qui décrit et analyse l’activité économique par rapport aux données politiques, en essayant d’en expliquer le fonctionnement, tout en essayant de trouver les lois qui régissent l’activité économique par rapport à l’action des pouvoirs publics ;
  • L’économie politique (en anglais « Public choice ») désigne également la branche de la science économique qui applique à un système politique donné, les outils de l’analyse économique afin d’expliquer le choix des politiques publiques en fonction des préférences des agents et des objectifs propres des dirigeants.

Ci-dessous des fiches d’économie politique :

  • L’économie politique
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Voici le plan du cours 

  • ·         PARTIE 1 : Analyse économique de la sphère publique 
  • ·         CHAPITRE I : La problématique des choix sociaux 
  • ·         Les critères d’efficience 
  • ·         L’utilitarisme pur de Bentham 
  • ·         Le critère dit de « Kaldor-Hicks » 
  • ·         L’approche par les mécanismes de choix 
  • ·         CHAPITRE II : L’analyse économique du fonctionnement de la Démocratie : électeurs, candidats, administratio 
  • ·         SECTION I : La démocratie directe  
  • ·I)   La recherche de l’unanimité  
  • ·         II)   Le vote à la majorité simple  
  • ·         III)  L’ignorance et l’abstention rationnelle  
  • ·         SECTION II : La démocratie représentative 
  • ·         Le comportement optimal du candidat  
  • ·         Le comportement rationnel de l’élu 
  • ·         Le phénomène des groupes de pression 
  • ·         Le marchandage parlementaire   
  • ·         Les cycles politico-économiques 
  • ·         III)   La mise en oeuvre des décisions publiques pas le bureaucrate 
  • ·         IV)   La « Lolf » story  
  • ·         CHAPITRE III : Lanalyse économique des défaillances du marché et des remèdes envisageables 
  • ·         SECTION 1 : la problématique des biens publics 
  • ·         SECTION 2 : Le problème des externalités 
  • ·         Externalité et inefficacité  
  • ·         II)   La taxe et la subvention  
  • ·         SECTION III : Le monopole naturel 
  • ·         SECTION IV : Inégalité et redistribution  
  • ·         CHAPITRE IV : L’analyse économique de la fiscalité 
  • ·A la recherche d’une fiscalité efficace 
  • ·II)  Le comportement rationnel face à l’impôt et la fraude 
  • ·         III)  Décentralisation et concurrence fiscale 
  • ·         PARTIE II : L’histoire de la pensée économique 
  • · CHAPITRE I : L‘école classique  
  • ·L’école anglophone : Smith, Ricardo et Malthus 
  • ·         L’école française : les physiocrates, Say et Bastiat  
  • ·         CHAPITRE II : Les réactions à la pensée classique 
  • ·         En France : Saint Simon, Proudhon et Fourrier 
  • ·         En Allemagne : List, l’école historique et Marx  
  • ·         CHAPITRE III : La science économique en 1870 
  • ·SECTION I : La révolution marginaliste  

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 Analyse économique de la sphère publique 

L’économie est au sujet de la satisfaction des besoins notamment grâce aux échanges marchands. Cela dit, dans la réalité tout ne se fait pas par l’intermédiaire des échanges, il existe d’autres sphères. Elles sont au nombre de trois : la société civile qui comprend tout ce qui est vie associative, ou encore le cercle amical voire familial ainsi que la sphère publique qui comprend tout ce qui implique l’Etat. Cette dernière se caractérise, selon WEBER comme le monopole de la coercition. C’est le seul qui a le droit de faire usage de la force publique. De plus, il a le droit de prendre des décisions. On va alors ici, essayer de comprendre le fonctionnement de la sphère publique et pour cela on va utiliser deux types de questionnements : le questionnement grâce à une analyse positive et un autre questionnement grâce à une analyse normative. Cette sphère publique est importante et elle permet d’analyser l’évolution entre deux situations. Par exemple, en 1959 les dispenses publiques étaient de quelques dizaine de milliards d’euros tandis qu’aujourd’hui elles sont de 1 200 milliards d’euros.  

Cette croissance s’explique par l’évolution de notre pays. La Suisse est probablement le pays le plus fédéralisé où chaque cantons possède son autonomie.  

L’un des points de départ est de dire que l’on va se tourner vers l’Etat lorsque les individus sont incapables de fournir des services qui sont utiles : on parle des défaillances des marchés. Les externalités c’est lorsque le comportement d’un individu affecte le bien être des autres individus sans que l’auteur de cette externalité soit forcé à prendre en compte cet impact qu’il a sur les autres (nuisances, pollution, la recherche fondamentale…).  

Les monopoles naturels : Le marché va naturellement vers une situation de monopole cela est du en général à des caractéristiques technologiques ; au plus l’entreprise est grosse plus ses coûts de production sont faibles. Or, on a vu qu’un monopole surtout s’il est durable, s’il est ancré dans le temps est une mauvaise chose pour beaucoup d’économiste. Un monopole qui dure est un monopole qui peut diminuer le surplus du consommateur et il peut donc entrainer des pertes sèches. L’Etat dans cette situation aurait deux missions : la première est d’aller directement au monopole car cela réduit les coûts et la deuxième est de contrôler le monopole.  

Il y a aussi d’autres défaillances qui sont plus contestables. On peut considérer les inégalités comme étant une défaillance. On a aussi des asymétries d’information c’est lorsque lors d’un contrat entre deux professionnels, une partie a plus d’informations que l’autre. Parfois, elles disparaissent. Mais elles ne sont pas très dangereuses. Mais elles peuvent être aussi un véritable problème et de ce fait, pousser les gens à rentrer dans des relations contractuelles et alors l’Etat peut intervenir.  

La monnaie est essentielle. L’économiste essaie de voir les secteurs où une fois encore l’initiative individuelle ne semble pas suffisante et où cette usage de la contrainte pourrait améliorer les choses. En matière d’économie publique, l’économiste peut se donner un rôle plus modeste, non pas celui de déterminer ce que devrait faire ou pas l’Etat, mais plutôt un rôle d’expert. L’Etat s’est mis en tête de faire telle ou telle chose et l’économiste va aider l’Etat à réfléchir. Ce n’est pas parce que le marché est défaillant que l’Etat va faire mieux.  

La problématique des choix sociaux  

Cela revient à s’interroger sur le concept d’intérêt général.  

On a un groupe de personnes qui doit faire un choix collectif. A priori on voudrait que le choix social soit ce qui est bon pour la société. Pour un choix privé, le consommateur choisis normalement pour lui le meilleur. Il y a donc forcément une question de bon et de mauvais.  

Les critères defficience 

Il y a une nuance entre efficacité et efficience ; en effet, l’efficacité mesure la capacité que l’on a à se rapprocher de notre but. L’efficience est un concept qui prend en compte les moyens dont on dispose. Avec les moyens que j’ai, qu’est-ce que j’ai pu réalisé.  

L’idée est que l’Etat fasse ce qui est bien pour la société. Il y a un critère d’efficience que connaisse tous les économistes, c’est le critère dit de « Pareto ». Ce critère est assez facile à comprendre mais en même temps on ne va pas bien loin avec lui. C’est un guide trop faible pour la prise de décision.  

Pareto  

Il permet de comparer deux allocations possibles des ressources rares. Par exemple, on peut avoir l’allocation des ressources que l’on va avoir si on laisse les gens faire et d’autre part, l’allocation que l’on va avoir si on confit les choses à l’Etat. L’allocation A domine au sens de Pareto l’allocation B, si tous les individus préfèrent (ou sont indifférents) l’allocation A.  

Si un changement (dû à une loi, une règlementation ou un échange) améliore le bien être des individus sans amoindrir le bien être des autres, alors ce changement est efficient. Ces améliorations se passent à chaque fois que deux individus s’engagent dans une relation contractuelle. Cela signifie qu’ils pensent tous les deux qu’ils seront dans une meilleure position avec le contrat. Chaque contrat passé est une amélioration.  

Appliquer le critère de Pareto c’est éviter les gaspillages (rester dans B alors que tout le monde préfère A).  

Lorsque l’on choisit une règle, une politique, il est rare que tout le monde soit en faveur de ce changement. Bien souvent certains sont heureux de ce changement et d’autres le regrettent. La recherche de l’unanimité peut conduire à un statu quo.  

Lutilitarisme pur de Bentham 

C’est un juriste anglais de la fin du 18 ème siècle qui a écrit en 1885 un ouvrage qui s’intitule « Introduction aux principes de morale et de législation ». Il voulait fonder le droit sur un principe simple qui est celui de la maximisation du bien être social. Pour lui le bon droit est le droit qui maximise le bien être social. Le droit doit rechercher le plus grand bonheur du plus grand nombre.  

Il savait bien que ce n’était pas si simple que ça. Mais de façon idéale, on pourrait faire une sorte d’arithmétique des plaisirs et des peines. Ce que l’on va faire, c’est que l’on va regarder par exemple quel sera le degré de bonheur des gens ou de peine de certaines personnes si on choisit la règle A?  

Il faut être en mesure de mesurer l’intensité des plaisirs et des peines d’un individu. Il faut arriver à une mesure cardinale de l’utilité. Aussi, il faut comparer, donner un sens à une comparaison entre le plaisir d’une personne et d’une autre. La valeur que l’on donne aux choses est une valeur subjective.  

Son projet est un projet intéressant mais il ne peut être pris que comme une direction générale. Il faut rechercher les lois qui font la promotion du bien être général. C’est une direction qui n’est pas très pragmatique. 

Maurice Allais est un économiste centralien qui a toujours été persuadé que la centrale économique ne deviendrait une science que s’il on arrivait à mesurer cette utilité. Certaines personnes ont repris cette idée et travaillent encore dessus aujourd’hui.  

Le critère dit de « Kaldor-Hicks » 

Il s’agit de deux économistes qui ont la même idée. Ce sont des économistes du milieu du 20 ème qui veulent aller plus loin que Pareto sans pour autant se lancer dans les calculs suggérés par Bentham.  

L’idée de ce critère est que lorsque l’on passe d’une allocation à une autre, il va y avoir des gagnants et des perdants. Les gagnants (ceux qui sont plus heureux) peuvent compenser les perdants tout en préservant un intérêt pour eux-même, alors le changement peut être considéré comme efficient. La compensation n’a donc pas lieu. Si la compensation a lieu on se retrouve dans une troisième allocation et on retombe sur l’idée de Pareto. On peut alors dire que B est meilleur que A.  

En revanche, les deux règles restent toujours meilleures que le statu quo.  

Ils veulent sortir du blocage de l’unanimité. Le problème est que si la compensation n’a pas vraiment lieu, comment aurait-on pu savoir que l’on était en mesure de compenser?  

Le droit doit chercher à maximiser la richesse sociale : idée soulevée par le Juge Richard Posner.  

Lapproche par les mécanismes de choix 

Le marquis de Condorcet va montrer que le vote et notamment le vote à la majorité a des limites fortes.  

Kenneth Arrow a écrit une théorie des choix sociaux. Il a généralisé les résultats de Condorcet en disant qu’il n’y a pas de mécanismes satisfaisants pour passer de préférences individuelles à des préférences sociales.  

On utilise le même terme de préférence sociale. Une préférence est un ordre.  

Comment arriver à un classement de ce qui est bon pour la société?  

Quand on dit qu’un individu est rationnel c’est qu’il agit pour atteindre ses fins. Il établit ses propres objectifs. Sur cette base, il va classer les alternatives à la lumière de ses objectifs.  

De façon plus précise, quelqu’un qui a un ordre, qui sait organiser les choses, il établit une relation transitive. Si nos choix n’était pas transitif, on aurait du mal à faire des choix dans la vie.  

La rationalité individuelle veut dire que nous avons de véritables préférences.  

Lorsque l’on parle du choix collectif, on se rapproche du choix de Condorcet : on a trois citoyens Tamara, Elliot et Lili. Il doivent choisir entre trois projets.  

Il y a un cas facile : c’est le cas où il y a unanimité. Mais évidemment, le cas le plus probable serait que les individus aient de choix différents car chacun doit avoir ses propres préférences.  

Le mécanisme pour que l’on arrive au choix social est celui de la majorité simple. Ce choix se fera à l’aide d’un vote. Ainsi on essaiera d’arriver au choix pour la municipalité, pour le groupe, pour la société. 

Le vote à la majorité simple deux par deux conduit au fait que l’on tourne en rond. Cette façon d’arriver à un choix collectif soit le vote dit, précédemment est un mécanisme très embêtant. Il s’avère donc bien que le problème rencontré est trop important. 

L’apport de Arrow est donc d’avoir montrer que tous les mécanismes que l’ont peut penser ont toujours au moins une propriété désagréable. Ce résultat est alors appelé théorème de l’impossibilité dans le sens où Arrow a démontré qu’il existe aucun mécanismes satisfaisants pour passer des préférences individuelles aux préférences collectives. De plus ce mécanisme doit respecter la logique du mécanisme de Pareto. 

Mais qu’est-ce que cela signifie ? 

Les gens qui ont suivi cette approche ont essayer de définir un bon mécanisme pour passer des préférences individuelles aux préférences collectives et ils ont conclu qu’il n’existait de mécanismes permettant ça. L’économiste dit alors qu’il va falloir se contenter d’un second best soit le fait que l’on devra se contenter de quelque chose d’imparfait → la Démocratie est imparfaite donc les mécanismes de décisions le seront aussi. Ces problèmes cependant disparaîtraient si on pouvait suivre le programme de Bentham, si on pouvait mesurer les peines et les plaisirs alors peut être on aurait une solution. Mais cela suppose encore que l’on puisse mesurer l’intensité des préférences. 

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