Cours de Géopolitique

LA GÉOPOLITIQUE

 L’objet du cours est de définir la géopolitique puis de la replacer dans un contexte historique afin de mieux comprendre les enjeux géopolitiques actuels.

La géopolitique est un terme récent, utilisé pour la première fois à la fin XIX°s par KJELLEN qui la définit comme l’étude de l’Etat comme organisme géographique ou comme phénomène spatial. La géopolitique est l’étude des relations d’un Etat dans son espace et de ses relations avec les différents groupes. (conflits, guerre, frontière,…).

 

La géopolitique apparait avec THUCYDIDE (460-395) qui réalise une approche géopolitique dans La guerre du Péloponèse.

Mais c’est surtout à partir du XIX que le concept se définit par 2 écoles :

  • Plan du cours de géopolitique sur cours-de-droit.net :
  • PARTIE 1 : DEFINITION DE LA GEOPOLITIQUE
  • PARTIE 2 : HISTORIQUE
  • Chapitre I : Alexandre le Grand
  • 1 – LE RÈGNE DE PHILIPPE II
  • 2 – L’AVÈNEMENT D’ALEXANDRE III.
  • 2.1 – La conquête du monde grec
  • 2.2 – Les premières campagnes orientales
  • 2.3 – La conquête de la Perse
  • 2.4 – Alexandre et son Empire
  • 3 – LE MONDE D’ALEXANDRE

 

  • Chapitre II : L’Islam et l’Europe : le tournant de Poitiers (732)
  • 1 – LA VIE EN ARABIE
  • 1.1 – Le désert
  • 1.2 – Les paysans
  • 1.3 – Les cités
  • 1.4 – Échanges et communications
  • 1.5 – Les classes sociales
  • 2 – SCIENCE ET CULTURE
  • 3 – L’EXPANSION DES OMEYYADES
  • 3.1 – De l’Hégire au Califat
  • 3.2 – L’Islam en Europe
  • 4 – L’AVANCÉE DE L’ISLAM EN EUROPE

 

  • Chapitre III : « Here, I Stand » : 1520-1530
  • 1 – LA RÉFORME
  • 2 – CORTÈS ET LA CONQUÊTE DU MEXIQUE
  • 4 – SOLIMAN LE MAGNIFIQUE, LA BATAILLE DE MOHÁCS ET LA CONQUÊTE DE VIENNE

 

  • Chapitre IV : L’âge des Révolutions : 1776-1793
  • Chapitre V : La fin de l’Europe et des Lumières : 1914-1918
  • 1 – LE DÉCLENCHEMENT DU CONFLIT
  • 1.1 – L’attentat de Sarajevo
  • 1.2 – Les alliances et l’escalade
  • 1.3 – Les forces en présence
  • 1.3.1 – Les forces de la Triplice
  • 1.3.2 – Les forces de l’Entente
  • 1.4 – Les buts de guerre
  • 2 – LA GUERRE
  • 2.1 – La guerre courte : août / septembre 1914
  • 2.2 – La course à la mer : octobre / novembre 1914
  • 2.3 – La guerre des tranchées : 1915-1917
  • 2.4 – Les offensives et la fin : 1918
  • 3 – LES CAUSES DE LA GRANDE GUERRE
  • 4 – LES CONSÉQUENCES DE LA GRANDE GUERRE 

 

  • PARTIE 3 : GEOPOLITIQUE ACTUELLE
  • L’Afrique
  • L’Amérique du sud
  • La Russie

Les nœuds gordiens de la géopolitique post-occidentale, recensés en  quelques cartes

  QU’EST CE QUE LA GÉOPOLITIQUE

 

Ecole allemande

Ecole anglo-américaine

= importance de contrôler le « centre du monde »

 

Friedrich RATZEL (1844-1904)

Dit « tout Etat est en lutte avec ses voisins pour l’espace et cherche à accroître son espace pour se procurer des ressources (éco) »

Il a théorisé ce concept dans :

Au sujet des lois spatiales des Etats.

Une partie des théories d’Hitler était basé là-dessus pour l’espace vital.

RATZEL disait que pr qu’un Etat soit plus riche, il doit se développer (culture).

Plus il est grand, plus il est puissant.

 

Après 1918, les théories de RATZEL sont contredites et combattues.

 

Puis elles sont reprises par :

Karl HAUSHOFER (1896-1946 (se suicide pr l’échec de sa théorie)

Dit qu’il y a un lient étroit entre l’extension des territoires et leur puissance.

= importance de contrôler les réseaux maritimes et les zones périphériques à ce centre du monde.

 

Alfred MAHAN (américain : 1840-1914)

Dit : la puissance d’un Etat ne se mesure que par la maîtrise des mers. Il le démontre par une étude approfondie des relations France- Angleterre à travers l’histoire.

 

MACKINDER (anglais)

Dit « L’europe centrale peut devenir maître du monde » Donc il faut agir pour éviter cette montée en puissance. => D’où la politique anglaise de dominer les mers, d’étendre les colonies.

 

KGNNAN

Théorie du containment

= contenir la puissance du centre par l’encadrement.

 

A ces écoles s’ajoutent 2 courants de pensées géopolitiques :

 

Géopolitique de l’action

Géopolitique Analytique

= La GÉOPOLITIQUE se met au service des gouvernements. Elle analyse, puis conseille, pousse à agir.

= GÉOPOLITIQUE du pouvoir

= La GÉOPOLITIQUE analyse les faits, essaie de les comprendre, sans vraiment conseiller les gouvernements.

 

D’après Zbigniew BREZINSKI,  le monde se joue actuellement dans la zone des pays en –an (Afghanistan, Pakistan,…) car cette zone est route passage entre l’Asie et l’occident et entre la Russie et le Sud. c’est une zone majeure qui contrôle des zones pétrolières.

Conséquence : Il faut contenir le développement de ces puissances pour éviter les conflits.

 

HUNTINGTON explique que ce n’est pas seulement les possessions des territoires qui expliquent ces conflits mais l’évolution de grandes civilisations.

c’est le choc des civilisations entre les chrétiens, l’Asie et les musulmans.

La GÉOPOLITIQUE vie un renouveau depuis 70’s par Yves LACOSTE. c’est une analyse des relations internationale pluridisciplinaire. Elle développe son champ d’analyse dans le domaine de la conflictualité.

  •  Qui sont les protagonistes ?
  • Que veulent-ils?
  • Par quel moyen veulent-ils résoudre ce conflit / problème ?
  • Quand ?

 I QUI ? LES PROTAGONISTES

Ce sont toujours des groupes qui ont une représentation d’eux-mêmes.

Représentation : ensemble des idées et des perceptions collectives qui animent les groupes et structurent leurs visions du monde.

 

  1.    les groupes classiques
  • EtatL’Etat occupe toujours la place centrale dans les relations internationales.

 Etat = Ensemble d’éléments = population + territoire + gouvernement + souveraineté

 La souveraineté de l’Etat est essentielle ( elle est limitée par les autres Etats et par les accords internationaux).

Max WEBER explique que la souveraineté des Etats leur donne droit à la violence légitime (interne, comme porter plainte…)

 Territoire : se définit par ses frontières (on parle d’intégrité territoriale). Un Etat peut être unitaire (ex: France) ou fédéral (ex: USA)

 Au départ      env. 500 Etats en Europe

!

! Diminution

!

Fin XIXe        env. 50 Etats

!

! multiplication des Etats ( empire austro-hongrois)

!

après 1918

!                                                                           Inconvénients de la multiplication des Etats :

! Décolonisation                                                           – développement de conflits identitaires des minorités

!                                                                           – Etat trop petit, pauvre, manque de personnel

après 1945                                                                 compétent

!                                                                              ex : Luxembourg : pas d’ambassade dans

! Ex URSS éclate                                                                     certains pays.

!

à partir de 89

!

Aujourd’hui   env. 150 Etats dans le Monde

  •     Nation

Notion plus diffuse : sa définition dépend de la philosophie politique.

 

– Conception germanique = Communauté culturelle fondée sur la langue, la religion et la race.

            Ex : Turcs nés en Allgne ne peuvent pas être allemand (= droit du sang)

-Conception française = (siècle des lumières) fondée sur le consentement et le désir d’un groupe de vivre ensemble. = droit du sol.

Principes des nationalités (popularisé par la rév. Française) :Toute nation peut se constituer en Etat.

+ Principe : « tous les peuples sont libres de disposer d’eux-mêmes »

Ces principes vont à l’encontre de situations actuelles comme en Espagne, où les basques veulent vivre indépendamment, alors qu’ils n’arrivent pas être reconnus comme Etat-nation.

 

Il existe des   – Etat-nations (France)

                        – Etat sans nation (ensemble d’Afrique Sub-saharienne)

                        – Etat  multinational (R-U, Belgique…)

                        – Nations (hongrois en Roumanie, Suédois en Finlande)

Ce sont des sources potentielles de conflits.

 

  1.     les nouveaux acteurs
  •     Regroupements régionaux

Ex : UE : chaque pays est un Etat et l’UE est un Etat avec un pouvoir autonome. ( cf Droit européen est supra-national)

Principe de Subsidiarité = Droit européen s’impose à tous les pays d’Europe  sauf dans les cas où cela peut être régler de façon locale.

                        Ex : Sécurité routière : le droit peut dire partout 130 km/h

                        Mais ne peut pas dire 40 km/h pour x ville.

Le maire ne peut pas non plus aller à l’encontre du droit européen mais peut le renforcer ( en demandant 40km/h)

Les pays de la zone Euro ont perdus une grande partie de leur souveraineté avec l’Euro.

 

  1.     Autres acteurs majeurs
  •    Organisations, ONG,…
  • L’OTAN : son but : défense collective des pays membres
  • CEI
  • PECO
  • La croix rouge internationale :
  • ONG (le gouvernement n’a pas signé son accord) : Amnesty international, Greenpeace, …
  • FIFA

  • Diasporas

= habitants d’un pays répartis dans d’autres nations et qui ont un pouvoir politique, éco…

ex : diaspora chinoise

diaspora arménienne

= unicité

Les diasporas n’ont pas de reconnaissance internationale mais un rôle géopolitique (influence).

 

  •     Lobby

=(hall d’hotel) = groupe de pression

= pression qu’exerce des groupes auprès d’Etats ou d’hommes.

            ex : Lobby juif-américain : banque USA sont juives et force e gvrt à soutenir Israël.

 

  •    Mafias
  •     Firmes multinationales ac un CA > certains Etats

 

II  QUOI ? LES MOTIVATIONS

  • ·         géographique : fleuve, embouchure, position stratégique (Détroit de Gibraltar, Tchétchènie (contrôle du Caucase))
  • « nation-verrou » : domine ou verrouille un passage (Canal de Suez : Méditerranéenne à Indien)
  • « Etat-pivot » : peut permettre de maintenir une influence pour des pays autour (ex : Israël)
  • ·         économique : posséder des terres, mers…
  • ·         idéologique : un groupe considère que son identité passe par une idée commune.
  •           Nationalisme : globalement en Europe centrale
  •    Marxiste : dans les pays très pauvre avec une répartition déséquilibrée des richesses.
  •     Religieux

 

Instrumentalisation : utilisation d’1 théorie/aspiration d’individus pour en faire une source de conflit.

 Ex : L’Islam PAR le GIA est source de conflit.

Les religions ne sont pas sources des conflits, mais seulement instrument ( = prétexte)

  •  Ecole marxiste & néomarxiste : les ambitions et les prises de positions géopolitiques sont les résultats de leurs projets et de leurs choix éco. = les rapports éco sont à la base de l’histoire.
  •  Ecole non marxiste : la géopolitique est déterminée par des facteurs indépendants de l’éco et l’éco est l’instrument de la géopolitique.

 Grands enjeux : Pétrole (source de richesse)…

III COMMENT ? LES MOYENS

 

  • ·         diplomatie :            bilatérale (ex : ambassadeur convoqué par un gvrt…)
  •           multilatérale (ex : ONU )
  •  ·         guerre ( ex  : USA privilégie la guerre contre l’Irak)
  •  ·         terrorisme : moyen de pression
  •           affichée pour une cause (ex : basque )
  •           diffus (11/09) pas de revendication.
  •  ·         lobbying

PARTIE II – GÉOPOLITIQUE HISTORIQUE

Le géopoliticien se fonde sur « la compréhension des phénomènes », et « les dynamiques de puissance en cherchant à comprendre les volontés de puissance des acteurs internationaux, qu’ils soient étatiques ou non ». La géopolitique est fondée sur l’étude du pouvoir des États car ils sont la composante principale des relations internationales depuis les premières sociétés. La géopolitique va replacer l’étude de ces pouvoirs dans une perspective géographique, comprenant les populations, les ressources, les identités culturelles. La géographie donne des clés de lecture au sens où elle permet de replacer les situations dans un espace, et de lier les pouvoirs les uns par rapport aux autres. La géographie donne aussi une clé de lecture des religions, des cultures, des ethnies créant oppositions et similitudes, rivalités et alliances. L’idéologie enfin, est à considérer, parce qu’elle va parfois permettre d’expliquer des actions qui vont à l’encontre des réalités cartographiques et naturelles.

La géopolitique n’étant pas mono causale, l’analyse systémique permet de prendre en compte tous les facteurs et de déterminer les échelles auxquelles ils sont intervenus.

Chapitre I : Alexandre le Grand

Les Macédoniens étaient un peuple de barbares vivant aux limites du monde grec. Au IVe siècle avant J.-C., si la noblesse macédonienne avait adopté les coutumes et la culture grecque, surtout athénienne, le reste du pays avait lui conservé sa culture traditionnelle. La cour de Macédoine était réputée pour ses intrigues. En 359 avant J.-C., le plus jeune frère de Perdiccas III, Philippe, prend le pouvoir. Âgé seulement de 24 ans, il devient Philippe II de Macédoine.

1 – LE RÈGNE DE PHILIPPE II

Philippe cherche d’abord à renforcer son pouvoir intérieur : il fait assassiner sa mère mais reste régent, le roi restant Amyntas III. Il réorganise l’armée macédonienne, la lance contre les Illyriens dès – 358 et les vainc, suivi des autres tribus de cette région. C’est ensuite vers la Grèce qu’il se tourne, car celle-ci est affaiblie. En – 357, Philippe II prend la ville d’Amphipolis et les mines d’or. Cette même année, il épouse Olympias. Son fils Alexandre naît en – 356.

Il attend la bonne opportunité pour s’en prendre aux cités grecques. Elle lui est fournie par la guerre sacrée. Le conseil des « cités mineures » qui protégeaient traditionnellement Delphes était surtout contrôlé par Thèbes ; il fit pression pour que les Phocidiens payent un lourd impôt. Les Phocidiens se révoltèrent et prirent Delphes en – 355. Thèbes demanda l’aide de Philippe II rendit sa liberté à Delphes, non sans avoir obtenu la fidélité des Thébains. Il continua sur sa lancée et pris la totalité de la Thrace. Démosthène tente de mobiliser les Athéniens contre Philippe qui, de son côté, finit par déposer Amyntas et se fait couronner roi de Macédoine.

C’est une nouvelle guerre sacrée, en – 339, qui donne l’occasion à Philippe II de prendre définitivement le contrôle de toute la Grèce : Philippe II entre en Grèce centrale. Voyant cela, Thèbes tente une alliance avec Athènes pour défaire les armées macédoniennes, mais Philippe les bat à Chéronée en – 338.

À la suite de cette victoire, Philippe II va créer la ligue de Corinthe, créant un équilibre entre la liberté des cités nécessaire à leur prospérité, tout en les maintenant suffisamment  sous son joug. Philippe II annonce qu’il fera la guerre aux Perses, ennemis héréditaires de la Grèce.

En – 336, Philippe est assassiné par un soldat, et son fils devient roi : Alexandre III.

2 – L’AVÈNEMENT D’ALEXANDRE III

Alexandre a été entraîné à l’art de la guerre et éduqué par Aristote. Beaucoup suspectent que l’assassinat de Philippe a été ordonné par Alexandre ou sa mère, voyant leur pouvoir menacé par le second mariage de Philippe.

2.1 – La conquête du monde grec

En 335 avant J.-C., il mène une campagne victorieuse dans les Balkans, allant jusqu’au Danube pour soumettre les tribus du nord et de l’Ouest. Une rumeur court  en Grèce selon laquelle Alexandre est mort. Thèbes se rebelle, suivie par Athènes. Alexandre détruit Thèbes et les Athéniens abandonnent leur rébellion et envoient à Alexandre une lettre dans laquelle ils le félicitent pour sa victoire. En quelques mois, Alexandre a définitivement consolidé l’autorité macédonienne dans toute la Grèce.

Pourquoi se tourner plus vers les cités grecques que vers le nord de l’Europe ?

D’abord pour des raisons géographiques : la Grèce est peuplée, aménagée, cultivée, habitée depuis longtemps ; il y a une organisation économique et politique qui est une cible facile. Ensuite, il y a des raisons politiques. Les cités grecques constituent le pouvoir ancien de la région. Elles sont toujours une menace, et en prenant le pas sur un pouvoir ancien et reconnu, on établit d’autant plus son autorité. Enfin, pour une raison culturelle. les Macédoniens se sont tournés rapidement vers la culture grecque parce qu’elle a toujours représenté un aspect positif.

2.2 – Les premières campagnes orientales

Alexandre et son armée traverse le détroit des Dardanelles en 334 avant J.-C. pour se lancer à l’assaut de l’Empire perse. Alexandre pratique des en l’honneur des Dieux mais aussi des Grecs qui l’ont précédés dans la lutte contre l’Empire perse.

Bataille du Granique, avec 34.000 M contre 38.000 P à victoire totale des M. Alexandre capture les ports, empêchant à la flotte perse de débarquer.

2.3 – La conquête de la Perse

En – 333, Alexandre atteint la Syrie. 500.000 P et 40.000 M se font face dans le golfe d’Issos. Alexandre charge directement Darius, le mettant en déroute (et avec lui toute l’armée perse). En – 332, il prend les villes de Tyr et de Gaza, puis l’ensemble de la Syrie et de la Phénicie. Il envahit ensuite l’Égypte et fonde Alexandrie. Il commence sa marche dans les profondeurs de l’Empire mésopotamien parce qu’il a mis la main sur toutes les routes maritimes des Perses. Il franchit le Tigre et l’Euphrate et rencontre pour la troisième fois les armées de Darius III à Gaugamèles. (45.000 M contre 90.000 P). À nouveau, Alexandre charge Darius, qui craque et fuit, mettant pour la dernière fois son armée en déroute : aucune autre armée ne sera plus levée pour s’opposer aux Macédoniens, qui entrent à Babylone en octobre – 331, puis à Persépolis début – 330. Darius, toujours en fuite, est assassiné.

2.4 – Alexandre et son Empire

Il cherche à capturer l’ensemble de l’empire perse, puis à l’étendre, et pendant quatre ans, il s’enfonce en l’Iran, en Afghanistan, au Pakistan mais aussi en Inde. Il ne rencontre aucune réelle résistance. Sa dernière grande bataille, il la livre en Inde près du fleuve Hydaspès, contre les armées du roi hindou Porus, en – 326. Les M l’emportent mais le coût est très lourd. La vision politique d’Alexandre apparaît très en avance sur son temps, car son but ultime était de former une alliance entre les Grecs, les Macédoniens et les Perses, dans l’union des cultures et des talents. Il veut faire coexister les cultures dans un souci d’égalité (chacun des trois peuples était employé dans l’administration impériale ; il encouragea l’émigration des grecs et la colonisation par les soldats macédoniens…). Pour certains historiens, ces objectifs d’Alexandre ont failli parce qu’il s’est attiré les foudres de tous les peuples en tentant de les mélanger.

3 – LE MONDE D’ALEXANDRE

À sa mort, le rêve d’Alexandre tourna court, malheureusement, parce que ses généraux se disputèrent l’Empire, le divisant entre eux. Les provinces les plus vastes restent sous le contrôle M : l’Égypte, l’Anatolie, la Syrie, la Palestine, la plus grande partie de l’Asie mineure… Cette immense région fut englobée dans une sphère d’influence politique et culturelle grecque. Le Grec devint rapidement la langue vernaculaire pour une large part du monde et surtout la langue du commerce, de la diplomatie et des arts. La philosophie spéculative, en particulier le stoïcisme et l’épicurisme se propagèrent dans toutes les élites de ce monde. Des croyances et pratiques religieuses nouvelles, grâce à la langue commune et à la tolérance des dirigeants de ce vaste ensemble multiculturel, se développèrent. Il y eut aussi d’importantes évolutions démographiques, en particulier des déplacements de population. De la Grèce classique, ce monde puisa l’organisation urbaine de la société, avec des cités-Etats en partie autonomes. C’est le terreau de l’Empire romain, mais aussi du christianisme : un monde ouvert et dont la culture collective permet les échanges.

 

Si Alexandre n’avait pu mener ses conquêtes ? La mort d’Alexandre aurait très certainement rendu le trône de Macédoine à ses vieux démons, les intrigues et les complots, et les cités grecques, en particulier Athènes, auraient saisi cette opportunité pour reprendre le contrôle de la Grèce. Le monde aurait été alors largement moins apaisé, l’Empire perse se heurtant à Athènes et Athènes à Carthage. La philosophie grecque aurait eut une bien moins grande aura, remplacée dans les terres conquises par les Perses. Dans ce monde, il n’y aurait pas eu de culture commune, pas de canon, moins d’échanges. Dans un monde divisé entre Rome et Babylone, la société serait devenue bien plus figée.

Chapitre II : L’Islam et l’Europe : le tournant de Poitiers (732)

L’année 610 est, dans l’Islam, la date des premières rencontres du prophète avec Dieu. C’est aussi le point de départ de la civilisation la plus évoluée du Moyen-Âge. En un siècle, l’Islam va transformer les tribus et les villes d’Arabie en un empire gigantesque qui va conquérir tout le pourtour méditerranéen, apportant avec elle science et culture.

1 – LA VIE EN ARABIE

1.1 – Le désert

Le mode de vie des bédouins arabes s’adapte parfaitement au désert, et la venue de l’Islam ne changea rien (fondé sur une connaissance des routes, des oasis, la maîtrise des ressources disponibles…). Les nomades se jugent meilleurs que les cultivateurs sédentaires. Les conditions de vie difficiles demandent la coopération, et les tribus deviennent des interlocuteurs indispensables, parce que tout le monde peut avoir besoin d’eux à un moment ou à un autre2.

1.2 – Les paysans

Les civilisations du Moyen-Orient se sont construites autour des fleuves ; il est donc nécessaire de domestiquer les fleuves par des réseaux d’irrigation artificielle. Là encore, la coopération entre tous est indispensable pour maintenir les lieux de cultures, les digues, la survie collective ; de la coopération naît les premiers empires de cette région (Sumer, à partir de – 3000).

Les oasis constituent le dernier maillon de cette chaîne. Elles sont l’occasion d’installer des villes et de conforter les routes des nomades, donc les échanges.

1.3 – Les cités

Les cités sont des lieux de repos pour les voyageurs, des marchés, des palais et des universités. L’eau est un enjeu majeur, et une bonne majorité des transactions commerciales des cités concernent l’eau potable. L’eau est aussi le fondement de nombreuses constructions : aqueducs, canaux… Les villes grandissent autour des oasis, des caravansérails ou des camps militaires, mais le lieu central demeure toutefois la mosquée. Autour d’elle se trouve le marché, divisé en rues pour chaque profession. La mosquée n’est pas seulement le lieu de prière, elle est aussi un lieu public de débat et de discussion. Le marché fait vivre la cité ; tous les jours, les gens convergent vers lui, habitants ou commerçant provenant de l’extérieur.

La maison idéale de la péninsule arabique est à toit plat, avec au moins un étage, et surtout une cour intérieure2. Les dômes sont un élément classique de l’architecture arabe parce qu’ils permettent la circulation de l’air, donc le rafraîchissement des pièces.

1.4 – Échanges et communications

Le commerce a toujours donné une place particulière aux tribus arabes. L’Arabie est en effet un carrefour. Des routes partent vers la Mésopotamie, la Perse, le Maghreb et l’Afrique. L’une des responsabilités des gouvernements régionaux est l’entretien des routes. L’entretien concerne la route proprement dite, mais aussi les caravansérails, lieux de villégiature et de repos ; cela implique aussi une sécurisation de la région contre les pillards et les bandits. Pour accomplir ces missions, un système de taxe simple mais efficace est mis en place.

1.5 – Les classes sociales

Les empires et royaumes d’avant l’arrivée de l’Islam sont des aristocraties de type féodal. L’Islam va remettre en question cette structure en prônant un égalitarisme ; ce dernier ne s’appliquera toutefois que partiellement. Ainsi, les tribus de nomades, les premières converties à l’Islam, vont se poser en dirigeants naturels de l’Arabie, sans que cela souffre la moindre contestation ; parallèlement, la famille du prophète et par conséquent la règle de la lignée, sera admise dans le processus d’organisation politique. De cette nouvelle organisation naquît le calife, sorte de monarchie héréditaire, et les émirs, que l’on peut rapprocher de la chevalerie médiévale. L’égalitarisme se manifesta dans l’ouverture et l’ascension sociale offerte aux classes inférieures. L’esclavage est une pratique très ancienne dans la région mais le droit arabe reconnaît des droits aux esclaves, et instaure plusieurs cas d’émancipation.

2 – SCIENCE ET CULTURE

L’Islam médiéval est la source la plus importante et la plus dynamique de culture et de science durant le Moyen-Âge. Le but ultime du scientifique est de devenir un hakim, un sage. Cette conception de la science est flagrante pour les mathématiques, alors délaissées par l’Europe médiévale : il y a une logique cachée, mystérieuse, dans le monde. La médecine est la plus avancée des sciences arabes, où ils procèdent à une analyse complète et détaillée du corps ; ils utilisent des drogues, de petites interventions ou de la psychologie.

3 – L’EXPANSION DES OMEYYADES

3.1 – De l’Hégire au Califat

Mohammed commence ses prêches en 613, à La Mecque. Il recueille l’hostilité d’une partie de la ville et s’enfuit en 622 à Médine. Il recueille là-bas une adhésion forte, et en 630, à la tête d’une armée, il reconquiert La Mecque. Le prophète décède en 634, mais ses armées et fidèles sont lancés à la conquête de la région. Le succession de Mohammed entraîne la création de deux courants : les chiites, partisans d’Ali le cousin de Mohammed et mari de sa fille, et les sunnites, partisan d’Abou le père par alliance de Mohammed. Les sunnites étant majoritaires, c’est leur organisation qui se posa comme autorité. Abou installa alors le califat et lance une grande politique d’expansion. La Perse tombe en 649, l’Égypte en 641, la Libye en 642.

En 644, Uthman, de la famille des Omeyyades, prend le califat. Il est assassiné et les chiites pensent avoir l’opportunité de prendre le pouvoir face à Muawiya, l’héritier d’Uthman. Ali devient donc calife mais est aussi assassiné et Muawiya devient Calife à califat des Omeyyades: le Maroc est pris en 710, l’Espagne en 713.

3.2 – L’Islam en Europe

Les conquêtes du califat sont parmi les plus rapides et les plus profondes de l’histoire. En 711, après avoir conquis l’Égypte et l’Afrique du Nord, les armées musulmanes attaquent le royaume chrétien d’Espagne. En moins de dix ans, ils prennent la péninsules ibérique et traversent les

Pyrénées à partir de 720 ; ils pensent parfois déjà à prendre Constantinople à revers. Les musulmans prennent facilement Narbonne, mais sont défaits à Toulouse en 721 par les armées du duc d’Aquitaine. De plus, le gouverneur As-Sanh ibn Malik est tué. Intervient alors un chef militaire d’importance, Abd Al Rahman, qui ramène les troupes musulmanes pour repartir à l’offensive vers Bordeaux et vers la Bourgogne. En 730, Abd Al Rahman devient gouverneur d’Al Andalous.

À cette époque, Charles Martel pacifie petit à petit les régions et commence à unifier les royaumes francs de Neustrie et d’Austrasie. En Al Andalous, les tensions sont importantes entre les Arabes et les Berbères, un chef Berbère s’allia avec le duc d’Aquitaine, pour renforcer son pouvoir contre les prétentions franques et repousser les musulmans. Abd Al Rahman capture et tue le chef berbère rapidement et défait les armées d’Eudes à Bordeaux. Abd Al Rahman tourne ensuite son armée vers Poitiers avec l’intention de s’en prendre à Saint Martin de Tours, un sanctuaire chrétien. À Moussais, le 19 octobre 732, les armées musulmanes rencontrent les troupes de Charles Martel. La bataille dure sept jours, faites d’affrontements sporadiques ; les forces en présence sont estimées d’égale importance. On ne sait pas vraiment si les musulmans ont chargé et se sont heurtés à la muraille défensive franque ou si c’est les Francs qui ont chargés mettant en déroute les musulmans. En revanche, on sait que Charles Martel tue Abd Al Rahman.

 

La bataille de Poitiers est une confrontation d’ampleur historique extraordinaire mais aurait-elle pu, en cas de victoire musulmane, changer profondément le visage de l’Europe ? Il semble que l’armée musulmane n’était pas équipée pour occuper les terres conquises, et les décennies suivantes ont montré les difficultés du pouvoir musulman dans cette région. La victoire de Poitiers conforte Charles Martel dans sa politique d’unification du royaume franc, et lui permet d’asseoir son pouvoir, mais les Arabes sont fermement installés en Espagne pour plusieurs siècles. Si les musulmans étaient restés installés dans le sud de la Gaule, le statu quo n’aurait duré que quelques années au plus. Pour les Francs, ne pas occuper le sud, c’est perdre une partie de l’Empire que bâtira dans quelques années Charlemagne. Pour les musulmans, l’attrait de l’Europe est trop fort pour ne pas se lancer dans de nouvelles conquêtes. Comme l’ont montré les campagnes contre Constantinople et les Chinois, tant qu’ils ne sont pas défaits, les musulmans progressent. Sans Charles Martel, le royaume franc n’est plus et Charlemagne n’arrivera jamais.

 

4 – L’AVANCÉE DE L’ISLAM EN EUROPE

Si les armées musulmanes triomphent à Poitiers, ils s’ouvrent les portent de l’Europe. L’expérience des terres conquises en Asie et en Afrique montre aussi que les conversions ponctueront l’extension militaire et politique. En tout état de cause, cela nous amène au constat suivant : l’enjeu fondamental de l’expansion du califat est religieux. Sous le califat, la colonisation du monde s’offre à eux. Il propose surtout un modèle marchand qui servira de référence par sa richesse et sa variété, parce que l’échange, le voyage est bien plus ancré dans la culture arabe qu’européenne. Une Europe conquise par les musulmans s’élance beaucoup plus tôt sur les routes maritimes d’Afrique et d’Atlantique. Le modèle social qui s’offre à l’Europe est beaucoup plus avancé que ce que connaît l’Europe au même moment.

Ils développent massivement les sciences dans une conception logique, théorique et holiste du monde qui les entoure. En triomphant à Poitiers, les érudits européens gagnent deux siècles sur la découverte du savoir antique et les premières avancées scientifiques qui feront naître les Lumières. L’Europe, orpheline d’un Empire romain disparu, est un collage disparate de tribus où la romanisation s’est diluée dans la barbarie. C’est cependant cette dilution qui va assurer, au final, la victoire de l’Europe sur le monde musulman. La division, les conflits, les querelles pour le pouvoir donneront naissances à des puissances importantes. De la division naîtra la rivalité, la compétition, l’individualisme, le capitalisme, une division que l’Europe cherchera à résoudre en combattant l’Islam.

 

Chapitre III : « Here, I Stand » : 1520-1530

  • En avril 1521, Luther défie le Saint Empereur Charles Quint en refusant de se rétracter devant l’excommunication.
  • Cortès a conquis le Mexique.
  • Les Turcs ont pris la Hongrie et s’apprêtent à assiéger Vienne
  • Henri VIII maintient sa volonté de divorcer ce qui engendrera la naissance de l’Église anglicane
  • Les troupes de Charles Quint4 s’enfoncent en Italie et mettent Rome à sac.

Cette période 1520-1530 est donc un tournant crucial dans l’histoire de l’Europe, mettant fin définitivement au Moyen-Âge et la faisant entrer dans la modernité : les débuts de la Réforme, la première grande conquête coloniale européenne, une nouvelle guerre entre la Chrétienté et l’Islam, les bases des États séculiers et la fin de la Renaissance italienne.

1 – LA RÉFORME

Le 31 octobre 1517, Luther publie ses thèses de Wittenberg destinée à s’opposer aux indulgences prononcées par le pape Léon X. Pourtant, à ses débuts, Luther n’est pas réellement un opposant au Vatican. En 1510-1511 : pas de discours anti-papiste à mais Luther conteste en fait beaucoup la question des indulgences, une pratique incompatible avec la piété et un détournement des questions de foi. En juin 1520, Rome publie une bulle le menaçant d’excommunication, tandis que ses livres sont brûlés. Luther réagit avec la même violence, brûlant à la fois la bulle papale et le droit canonique. L’excommunication, désormais inévitable, est prononcée le 3 janvier 1521. Luther refuse à nouveau de se rétracter, s’estimant soumis à l’autorité de la Bible plutôt qu’à celle de la hiérarchie ecclésiastique. L’édit de Worms décide alors de mettre Martin Luther et ses disciples au ban de l’Empire. Toutefois, il dispose de divers appuis (le  landgrave de Hesse et le prince électeur de Saxe Frédéric III le Sage). La Réforme commence alors à se répandre dans les principautés voisines, créant un embryon d’unité allemande. Charles Quint, pris dans des guerres contre la France, accorde aux princes la liberté d’imposer la religion de leur choix dans leurs États (cujus regio, ejus religio). Il y a un jeu politique extrêmement important de la Réforme sur l’unité politique allemande, puisqu’elle sert les intérêts des Princes dans leur opposition au pouvoir central mais aussi dans leur autorité intérieure. La diète de Spire d’avril 1529 marque l’opposition entre Charles Quint et une bonne partie de l’Empire, qui protestent6 contre la manière dont il gouverne. À l’occasion de la diète d’Augsbourg (1530), le premier successeur de Luther lit la Confession d’Augsbourg qui développe les 26 principes de la Réforme mais aussi les conditions d’équilibre politique entre les princes et l’Empereur.

2 – CORTÈS ET LA CONQUÊTE DU MEXIQUE

Hernán Cortés est né en 1485 et décède le 2 décembre 1547. Il participe à la conquête d’Hispaniola et de Cuba puis, à partir de 1517, suit des troupes dans des expéditions dans le Yucatan, soldées par de rudes défaites pour les Espagnols. En 1519, Cortés passe un accord avec le gouverneur de Cuba et prend alors la tête d’une exploration en Amérique centrale. Le 4 mars 1519, il débarque à Veracruz et rencontre une peuplade locale ainsi que les ambassadeurs de Moctezuma II, l’empereur aztèque. Il prend alors connaissance de l’existence de l’empire aztèque et est marqué par la légende du dieu Quetzalcóatl et de l’homme d’or. Il prend possession de la région au nom de Charles Quint et lui envoie un navire chargé de tout l’or récolté jusqu’à présent. L’empire aztèque se fiait jusqu’ici à l’intimidation face à ses opposants et laissait les dirigeants locaux en place. Cortés sut utiliser cette situation pour s’assurer un appui important dans sa politique de conquête : il s’allia rapidement avec une tribu locale, les Totonac, puis avec les Tlaxcaltec. C’est donc une armée de plus de 2.000 hommes qui marche alors sur la capitale, Tenochtitlan. Le 8 novembre 1519, Cortés arrive à Tenochtitlan. L’empereur Moctezuma l’accueille avec tous les honneurs. Tenochtitlan est une énorme cité – île de 200.000 habitants : sa particularité est d’être connectée à la terre par trois gigantesques ponts. Sentant les relations s’envenimer, Cortés décide de s’emparer de la ville : il capture Moctezuma et le contraint à diriger en sa faveur. Le gouverneur de Cuba, apprenant comment Cortés manoeuvre pour se soustraire à son autorité, dépêche une flotte de 800 soldats et leur donne l’ordre de capturer ce traître. Apprenant cela, Cortés se rend à leur rencontre et les défait.

Pendant ce temps, Tenochtitlan s’est révolté. Cortés revient alors sur la capitale le 24 juin, avec cette fois 1.300 soldats espagnols et 2000 combattants tlaxcaltecs. Les Aztèques vont alors réussir à couper les ponts, et les Espagnols sont faits prisonniers ; Cortés et menace de tuer l’empereur, mais une émeute éclate et c’est la foule elle-même qui tue son monarque ! Le 30 juin, en pleine nuit et sous des pluies torrentielles, Cortés tente une sortie en comblant les ponts brisés mais son stratagème est découvert et seulement 440 Espagnols parviennent à s’échapper. Un nouvel empereur est élu : Cuitlahua. Une nouvelle menace frappe aussi les Aztèques à partir de la seconde moitié de 1519 : la variole. Elle tue 40 % de la population en un an, dont l’empereur Cuitlahua. Son successeur est Cuauhtémoc, élu au début 1520. De nouvelles composantes du royaume vont se joindre à lui pour se débarrasser de la domination aztèque. Le 28 avril 1521, Cortés attaque Tenochtitlan avec 900 Espagnols et entre 20.000 et 30.000 indiens. Cortés manque d’être capturé, ne devant son salut qu’au sacrifice de l’un de ses lieutenants. Cortés, formidable leader politique et militaire l’emporte le 13 août 1521.

La victoire de Cortés va ouvrir définitivement les portes de l’Amérique à l’Espagne. Il n’y a plus de pouvoir au Mexique capable de s’opposer, et les Incas vont commencer à céder. Pour les Européens, cela montre que personne sur la planète ne peut désormais leur résister : la vague de colonisation et de soumission du reste du monde commence là.

 

Si Cortés meurt le 30 juin 1521 ? L’Empire aztèque survit et pour l’Europe les choses changent, car il y a désormais un monde avec lequel il faut négocier. La politique de colonisation du Mexique n’est alors plus possible; si l’empire aztèque a survécu, la colonisation n’est plus la même, et ses conséquences aussi.

3 – LE SAC DE ROME

Les troupes de Charles Quint venaient de vaincre leur ennemi principal : la France. Charles Quint obtient de François Ier  le traité de Madrid, dans lequel la France renonce à toutes prétentions sur le nord de l’Italie. L’Italie leur est alors ouverte. Les armées de Charles Quint traversent les Alpes en 1526 et cherchèrent de l’artillerie auprès de la famille d’Este, ceux-ci étant en rivalité avec la Papauté (le pape étant un Médicis). En novembre 1526, le dernier commandant militaire des Médicis, Giovanni de Médicis, est tué lors d’une escarmouche avec les troupes impériales. Le pape Clément VII s’allie alors avec François Ier pour espérer contrer les troupes de Charles Quint, mais le roi de France n’interviendra pas.

Le 6 mai 1527, les troupes impériales se lancent à l’assaut de Rome et enfoncèrent rapidement les défenses romaines, misérablement organisées et commandées. Le pape parvient à fuir mais Rome est livré au pillage : les tombes des papes sont violées, tous les objets de valeurs pris dans les églises et environ 12.000 Romains furent tués. Ce fut la destruction d’une vie artistique majeure, des trésors culturels et religieux inestimables perdus à jamais, la fuite dans toute l’Europe d’artistes, de savants, de nobles. Rome et son pouvoir ne seront plus jamais les mêmes, et parallèlement de nouvelles puissance culturelles et politique émergeront en Europe de ce sac, notamment la cour de France ou Venise.

Ce même mois de mai 1527, c’est aussi « The King’s Great Matter » (Grande affaire du Roi). La reine d’Angleterre Catherine d’Aragon apprend de son époux, Henri VIII, qu’il demande le divorce car elle ne lui donne pas d’héritier.. Cela constituait donc a priori un bon motif religieux pour divorcer, sauf que le pape Clément VII est depuis ce printemps 1527 sous le contrôle du neveu de Catherine d’Aragon, Charles Quint : autant dire que la décision papale n’arrivait pas, et n’arriverait sûrement jamais. Aussi, Henri VIII rompt avec le Pape et prononce son divorce en 1531, puis se proclame chef de l’Église anglicane en 1534. La Réforme triomphe et avec elle toute cette nouvelle société du nord de l’Europe qui fera naître la modernité en avançant l’individu contre le collectif.

 

4 – SOLIMAN LE MAGNIFIQUE, LA BATAILLE DE MOHÁCS ET LA CONQUÊTE DE VIENNE

L’Empire ottoman est fondé en 1299 par une tribu turque, les Oghouz1, ouvrant ainsi une nouvelle ère de conquête pour l’Islam. En 1389, les Ottomans du sultan Mourad Ier défont les armées des royaumes albanais et serbes à la bataille du champ des merles. Finalement, Constantinople tombe dans le camp de l’Islam en 1453. L’Empire ottoman de l’époque est un empire vaste et cosmopolite qui comprend aussi des Musulmans, des Juifs, des Chrétiens… Au XVème  siècle, le sultan obtiendra le titre de calife, lui donnant ainsi autorité sur l’ensemble des musulmans. Il va connaître son apogée au début du XVIème siècle, sous le règne de Soliman, dit le Magnifique. Soliman devient sultan en 1520 et se lance rapidement dans des conquêtes territoriales : en 1521, il conquiert la Serbie ; en 1522, il prend l’île de Rhodes. Il se lance alors vers une conquête de l’Europe centrale. Géographiquement, Vienne constitue un point de passage obligé dans une conquête de l’Europe centrale et orientale. Charles Quint, lancé dans sa conquête de Rome, est obligé de composer avec les princes électeurs qui se rebellent autour du protestantisme. Soliman est capable de rallier certains princes du Saint Empire qui préféreront s’allier aux Turcs qu’à l’Empereur, et la menace de l’invasion les oblige de toute façon à faire un choix.

Le 29 août 1526, Soliman défait les troupes du roi Louis II de Hongrie à Mohács (30.000 soldats européens massacrés dont le roi Louis II et une bonne partie de l’aristocratie hongroise).  Ferdinand de Habsbourg, frère de Charles Quint, revendique ce qui reste de la couronne de Hongrie contre Jean Zápolya. Soliman, victorieux, place Jean Zápolya sur le trône, ce dernier acceptant de se constituer vassal de Soliman. Mais ce n’est que 3 ans plus tard, le 10 mai 1529, le sultan quitte Constantinople avec une armée composée d’environ 75.000 hommes. C’est le temps qui va jouer contre Soliman et ses troupes (été très humide, averses torrentielles…). C’est avec beaucoup de retard, et sans canons qu’ils parviennent à Vienne le 27 septembre 1529. Sans sa puissante artillerie, les troupes ottomanes sont incapables de faire tomber la cité et s’épuisent dans plusieurs assauts. Finalement, le 12 octobre 1529, Soliman se retire et ne cherchera plus à prendre la cité. Cette victoire des Européens sur les Ottomans va marquer la limite de l’expansion des sultans en Europe orientale et centrale.

 

Et si Soliman avait bénéficié d’un temps plus clément ? Il aurait pu profiter d’un contexte politique largement favorable. Les Habsbourg sont en effet une famille largement honnie dans toute l’Europe ; aussi, en 1526, la Papauté + la France + plusieurs principautés italiennes ont formé la ligue de Cognac. Or Venise et la France feront alliance avec l’Empire Ottoman. Il semble tout à fait probable qu’avant 1530, la ligue de Cognac aurait passé des accords avec l’Empire ottoman contre les Habsbourg, surtout si les armées du Sultan avaient continué leur avancée sitôt après leur victoire à Mohács. Cependant, repousser la menace ottomane dans cette décennie cruciale permet à la Réforme de survivre car elle montre que même religieusement divisés, les Européens restent des chrétiens capables de s’opposer aux musulmans.

 

 

 

Chapitre IV : L’âge des Révolutions : 1776-1793

Tout se passe en une quinzaine d’années, des débuts de la guerre d’indépendance américaine à la décapitation de Louis XVI qui sonne le glas de la monarchie constitutionnelle. Aucune de ses deux mouvements ne se conçoit sans l’autre.  Révolutionnaires français et américains sont les mêmes personnes, des enfants des Lumières. Néanmoins, ils vont suivre deux voies radicalement différentes.

  • Les Américains vont avoir du mal à construire leur indépendance, et à plusieurs reprises ils manqueront d’être défaits par les Anglais. Leur objectif démocratique se trouve dans une séparation stricte des pouvoirs, tant au niveau du gouvernement central que des composantes de la fédération. Cette question du statut juridique des États fédérés par ne sera même jamais vraiment tranchée et il faudra la guerre de Sécession pour que le statut juridique définitif des Etats-Unis soit établi. Se posant comme modèle démocratique et humaniste, les États-Unis vont établir le premier catalogue des droits et libertés publiques avec les dix premiers amendements à leur Constitution, votés en 1791. Les États-Unis vont désormais servir de modèle.
  • Les Français vont réaliser une Révolution sans grandes difficultés, la société étant massivement acquise à un changement profond de régime. Toutefois, les avancées juridiques qui se développent à l’époque sont rapidement dépassées par les événements, notamment le fait que le renversement d’un pouvoir monarchique par le peuple ne peut pas passer facilement dans une Europe dirigée par des monarques. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 n’a qu’une portée philosophique. En 1793, la relation avec Louis XVI finit par céder, et il est exécuté. Une nouvelle Constitution voit le jour, centrée sur le Parlement mais elle n’entrera jamais en vigueur, la France plongeant dans la guerre civile (Comité de salut public, la loi sur les suspects…). Les idéaux démocratiques et libertaires ne ressurgiront définitivement qu’avec la IIIe République.

Chapitre V : La fin de l’Europe et des Lumières : 1914-1918

L’historien britannique John Keegan, commence son ouvrage sur cette guerre1 avec les mots suivants : « un conflit tragique et inutile ».

  • Tragique parce qu’elle a tué plusieurs millions d’Européens : 1,9 million d’Allemands, 1,8 million de Russes, 1,4 million de Français, 1,1 million d’Autrichiens, 780.000 Britanniques, 600.000 Italiens… La guerre laisse 6,5 millions de blessés, mutilés et gazés. Elle laisse une Europe dévastée par la guerre, ravagée par les destructions. La France est le pays le plus touché, car le gros des combats se déroule sur son sol.
  • Inutile parce que ses causes sont floues et qu’elle semble représenter la volonté d’en découdre pour asseoir sa puissance politique. Elle tue définitivement l’idéologie des Lumière, l’humanisme… et fait naître dans l’horreur des tranchées le totalitarisme. Elle affaiblit profondément l’Europe et met en avant une nouvelle puissance : les Etats-Unis.

 

1 – LE DÉCLENCHEMENT DU CONFLIT

1.1 – L’attentat de Sarajevo

Le 28 juin 1914, Gavrilo Princip, Serbe membre d’une société politique appelée la « Jeune Bosnie », assassine à Sarajevo l’archiduc François Ferdinand, prince héritier de l’empire austro-hongrois. C’est l’occasion recherchée par l’Autriche pour officialiser sa querelle avec la Serbie. La Serbie cherche à être la première puissance de la région, appuyée en cela par les Russes ; les Austro-hongrois souhaitent étendre leur empire sur tout le long du Danube, jusqu’à la mer Noire. Le 5 juillet 1914, l’Autriche reçoit l’assurance que l’Allemagne restera son alliée face à Serbie + Russie. Le 19 juillet, un ultimatum (que le gouvernement serbe prenne toutes les mesures afin de faire cesser les mouvements politiques proserbe et anti-autrichien, de rechercher et arrêter les comploteurs de l’assassinat du 28 juin et enfin de laisser entrer sur son territoire des policiers autrichiens pouvant procéder à toutes arrestations et interrogatoires) est rédigé à Vienne et remis à Belgrade le 23, donnant 48 heures aux Serbes pour répondre. La Serbie refuse la 3ème condition, ce qui est jugé inacceptable par l’Autriche : le 28 juillet, Vienne déclare la guerre à la Serbie.

1.2 – Les alliances et l’escalade

L’Allemagne n’apprend que tardivement la réponse serbe à l’ultimatum autrichien et décide alors de laisser faire cet affrontement. Dans le même temps, la France entre dans le jeu diplomatique et assure la Russie de son amitié. Confortée par cet appui, la Russie se sent alors en position de jouer la carte du soutien aux peuples slaves ; le 30 juillet le premier ministre russe déclenche la mobilisation des troupes placées à la frontière avec l’Empire austro-hongrois.

En Allemagne, déclaration d’« état de danger de guerre » (préparant à l’éventualité d’une guerre et réaction à la mobilisation décidée par le gouvernement russe) à va être interprété comme un signe que l’Allemagne souhaite la guerre. Le 1er août, l’Allemagne envoie un ultimatum à la France lui demandant de se déclarer neutre en cas de conflit germano-russe, et de manifester sa bonne volonté en cédant à l’Empire allemand 2 places fortes. Le même jour, la France ordonne la mobilisation générale alors que l’Allemagne déclare la guerre à la Russie. Elle va ensuite envahir le Luxembourg, la Belgique et déclarer la guerre à la France dans les jours suivants. La Grande-Bretagne, qui avait tenté de réunir une conférence internationale pour éviter la guerre, alliée traditionnelle de la Belgique, déclare la guerre à l’Empire allemand. Notons que les premiers engagements militaires et guerriers impliquent des pays qui n’ont rien à voir avec l’incident original à Sarajevo, puisque l’Autriche-Hongrie n’a déclaré la guerre ni à la France, ni au Royaume-Uni. L’Allemagne attaque la Russie dès le 2 août, 4 jours avant que la Serbie ne déclare la guerre aux Russes.

1.3 – Les forces en présence

1.3.1 – Les forces de la Triplice

Allemagne 4.500.000, Autriche-Hongrie 3.000.000, Bulgarie 280.000, Empire ottoman 210.000.

Le point fort des troupes des Empires se trouve dans l’artillerie lourde, lors des batailles de siège. Enfin, les tenues sont largement différentes des uniformes traditionnels et permettent de confondre soldats et environnement. La marine allemande est la seconde marine militaire du monde, derrière le Royaume-Uni. En matière d’aviation par contre, les forces de la Triplice ont déjà un retard important.

1.3.2 – Les forces de l’Entente

France 4.000.000, Grande-Bretagne 975.000, Russie 5.900.000, Belgique 117.000, Serbie 200.000, Italie 1.250.000. La France, en difficulté démographique, possède des atouts militaires certains, dont le canon de 75. Par contre, la France souffre d’une artillerie lourde de qualité moyenne et peu mobile, et surtout d’une tenue totalement inappropriée – veste marine et pantalon garance – qui transforme les soldats français en cibles. La Russie est équipée et encadrée de manière médiocre, mais elle a pour elle une armée en nombre considérable. Le Royaume-Uni n’est pas une puissance militaire en tant que telle, mais dispose une flotte d’une puissance sans équivalent à l’époque, et aussi un vaste empire colonial aux ressources considérables. 1917 : les Etats-Unis mobiliseront en un an plus de 4 millions de soldats.

1.4 – Les buts de guerre

Pour Allemagne : annexion de la partie orientale de la Belgique, résurrection de la Pologne sur les territoires pris à la Russie, formation d’une Mittel Europa, organisation paneuropéenne dirigée par l’Allemagne

Pour la Russie : acquérir des territoires en Prusse, reconstituer le royaume de Pologne à l’Ouest, redessiner les frontières des Balkans au profit de la Serbie, créer un point fortifié russe sur le Bosphore pour en assurer le contrôle…

Pour la France : récupérer l’Alsace-Lorraine, récupérer les colonies allemandes en Afrique et en Asie.

2 – LA GUERRE

2.1 – La guerre courte : août / septembre 1914

Pour tous les belligérants, la guerre sera courte. Dans les premières semaines de 1914, on assiste donc à une guerre de mouvement. Puis, la bataille de la Marne, du 7 au 10 septembre 1914, stoppe l’avancée des troupes allemandes, et c’est le 14 septembre 1914 qui marque le changement de la physionomie du conflit, autour du Chemin des dames : face aux avancées des troupes franco-britanniques, les Allemands commencent à s’enterrer et se positionner.

2.2 – La course à la mer : octobre / novembre 1914

On appelle la course à la mer, cette phase où les troupes de chaque camp se positionnent dans des conflits sur un front qui se stabilise petit à petit. Plusieurs batailles se déroulent durant cette phase : la bataille de l’Aisne (15-20 septembre), la première bataille de l’Argonne (28 septembre-1er décembre), la bataille d’Anvers (28 septembre-11 octobre)… Cette seconde phase de la guerre montre à quel point les belligérants vont s’installer dans la guerre car aucun camp n’est en mesure de prendre véritablement le pas sur l’autre. Fin 1914, le front s’étend alors sur plus de 700 km, de la Suisse à la mer du Nord.

2.3 – La guerre des tranchées : 1915-1917

Ces trois années de guerre voient se succéder plusieurs phases militaires différentes. Le plus souvent, ce sont les Français et les Britanniques qui vont être à l’initiative des affrontements. Toutes ses offensives seront très meurtrières et ne provoqueront aucun changement de la ligne de front (offensives d’Artois (9 mai-18 juin 1915, puis 25 septembre-14 octobre 1915), ou de Champagne). Durant la seconde bataille d’Ypres, les Allemands utiliseront pour la première fois des gaz de combat.

En 1916 sont lancées les offensives les plus meurtrières de la guerre, qui feront des centaines de milliers de victime dans chaque camp : Verdun (21 février – décembre 1916) et la bataille de la Somme (1er juillet – 15 novembre 1916).

1917 est l’année de crise de la guerre, notamment du côté français, avec des mutineries pour protester contre les conditions de vie et les offensives absurdes. C’est aussi un tournant pour deux raisons : l’entrée en guerre des États-Unis et la révolution qui fait tomber le régime tsariste en octobre. Les Allemands signent vite l’armistice avec les Russes et peuvent transférer à l’Ouest la majorité de leurs troupes.

2.4 – Les offensives et la fin : 1918

Cette dernière année de guerre voit reprendre la guerre de mouvement : offensives Michel, Georgette, Gneisenau des Allemands. À partir d’août, les Alliés reprennent l’initiative et se lancent dans des offensives dans la Somme… Le 14 octobre, commence l’offensive générale. Le 11 novembre, l’Allemagne demande l’armistice : une révolution a eu lieu en Allemagne le 9 novembre, et c’est une pression populaire qui demande et obtient la fin de la guerre.

3 – LES CAUSES DE LA GRANDE GUERRE

  • La compétition entre nations européennes.
  • Le patriotisme.
  • Les revendications nationalistes.
  • Le bellicisme allemand et autrichien.
  • La volonté de revanche des français.
  • Les mécanismes des alliances.
  • L’absence d’un ordre international.

4 – LES CONSÉQUENCES DE LA GRANDE GUERRE

  • La révolution russe.
  • Le nazisme.
  • La fin de la puissance européenne.
  • La mort des Lumières.

 

 

 

 

 

PARTIE 3 GEOPOLITIQUE ACTUELLE

Géopolitique de l’Afrique

  • Eléments généraux

Zone de conflit marquée mais situation s’est améliorée. Conflits principalement du au problème de l’Etat, des nations, et de l’Etat Nation. Problème du développement. Etymologie : « Afrique » = à l’origine, le terme « provincia africa » désignait seulement la province romaine en Afrique (Tunisie). Lors de l’invasion arabe, terme repris sous la forme « ifricia » – au Sud : « Soudan ». A partir du 16ème, le terme « Afrique » a désigné l’ensemble du continent. Elargissement progressif du terme. Pour certains il désignait « tribus qui vivaient en Afrique du nord près de Carthage », pour d’autre, terme berbère, pour d’autres vient du terme « ifri ».

  • Nature
    • Relief et hydrographie
  • Un énorme socle

Immense socle donc roches anciennes. Fracturé à l’Est. Continent massif, côtes relativement peu découpées. S’abaissent en plusieurs points pour former des cuvettes. Dans l’est, rif > celui d’Ethiopie et celui des grands lacs. Hauteurs volcaniques comme le Kilimandjaro. A l’extrême Nord, chaine de l’Atlas, à l’extrême Sud (Darkensberg).

  • Zones climatiques

La dominante des climats africains c’est la tropicalité. Mais grande différence. Au Nord et au Sud, climat de type méditerranéen. Deuxième type: Afrique sèche (Sahara, Namib, Kalahari) + Afrique tropicale sèche avec alternance saison sèche/saison humide. Beaucoup plus nette au Nord qu’au Sud. Au nord, zone semi-désertique, le Sahel et l’Afrique tropicale sèche = savane. L’Afrique humide : Afrique tropicale humide où la saison humide est de plus en plus humide. Afrique équatoriale : humidité permanente. Les grands bassins hydrographiques : l’Afrique contient beaucoup de rivières voire de fleuves côtiers mais il y a seulement quatre bassins hydrographiques importants. Le bassin le plus connu est le Nil, il traverse cette zone désertique, sa source est l’Afrique tropicale et les hauts plateaux d’Ethiopie. Niger orienté Est/Ouest. Bassin du Zaïre orienté Est Ouest. Bassin du Zambèze , le seul orienté vers l’Océan Indien.

  • Inégalité des ressources

La caractéristique globale de l’Afrique est le fait qu’elle soit une source de matières premières. Bois, produits agricoles (à l’époque de colonisation européenne, développé sous la forme de culture commerciale) et ressources en sous sol. Marché mondial des matières 1ères agit sur l’économie africaine. L’exportation des matières premières représente l’essentiel de l’exportation des pays africains. Période post-coloniale : les prix des matières premières ont augmenté, plutôt favorable. En 74, choc pétrolier. 80’s, 90’s : chute assez brutale du prix des matières premières due à un resserrement de la demande, a ramené les prix des matières premières aux premiers temps de l’indépendance. « Déséquilibres des termes de l’échange ». A partir du milieu des 90’s, remontée des prix, redémarrage de l’économie de certains pays puis baisse nouvelle pendant l’Afrique et hausse nouvelle car Chine toujours très demandeuse (Inde aussi).

  • Des ressources inégalement réparties

Ressources = éléments clés. Distinction des pays africains qui disposent des ressources agricoles et ceux qui disposent de ressource du sous sol.

Pays producteurs d’hydrocarbures et ressources minières. Afrique du Nord : principaux producteurs de pétrole et/ou de gaz = Libye & l’Algérie. En Afrique Subsaharienne, ce sont les pays situés du Nigéria jusqu’à l’Angola, situés sur la côté Atlantique qui ont souvent des gisements off-shore. Nigéria, Congo, Gabon et l’Angola + gisement du Tchad au Soudan. Ressources contrôlés par de grandes compagnies pétrolières : Elf, Total, Shell, Bentley. Disposent de plus de moyens pour faire les recherches de richesses. En Afrique du Nord, au contraire, rôle de l’Etat encore important.

Pays nécessitant de ressources minières : métaux, or (route de l’Or dans l’Antiquité qui passait par Tombouctou et qui allait vers l’Empire romain – périclite quand concurrence des pierres précieuses). Afrique du Sud = grand fournisseur de l’or pendant la guerre froide), fer de Mauritanie (très haute teneur, 60% alors que le fer de Lorraine n’avait une teneur que de 15%). Copper belt : Sud du Congo Zaïre et qui va jusqu’en Zambie = grande zone de production mondiale. Diamants au Zaïre, en Angola, en Afrique du Sud = toujours une production importante et très rémunératrice. 

Bilan : Afrique septentrionale et occidentale privilégiée pour l’hydrocarbure alors que ressources minières dans l’Afrique centrale & Australe. Ressources minières posent le problème du transport (peu de voies ferrées). Tout cela provoque d’énormes convoitises. Le pétrole du Nigéria pose de très graves problèmes. Contrebandiers. Tentatives de régulation n’aboutissent pas toujours.

  • Culture
    • Afrique Blanche, Afrique Noire
  • Le point de départ

Problème assez complexe. On peut dire que cette question existe depuis l’Antiquité. Certes l’origine blanche des Egyptiens n’est plus vraiment retenue. Origine extrêmement complexe, berbère ? Ancienneté de l’arrivée des Blancs en Afrique. Déjà du temps de l’Egypte Ancienne, les hyksos puis les romains, puis les barbares. Mystère des berbères. A partir du 7ème siècle, colonisation arabe de l’Afrique du Nord. A l’origine, Arabes ne se mêlent pas aux populations autochtones. Dichotomie ancienne entre Afrique Noire & Afrique blanche.

  • Problème des « ethnies »

A l’époque de la colonisation européenne, vision divisant les populations africaines en grands groupes ethniques. Pendant des décennies, les ethnologues les classifier en des groupes complexes. « Les races de l’Afrique ». Vision européenne centrique. Puis vision révisionniste à partir des luttes pour l’indépendance qui a été le fait d’anthropologues européens et africains. Kizerbo met l’accent sur les similitudes et rejettent toutes les divisions que l’on connaissait avant la seconde guerre mondiale. Met l’accent sur la colonisation qui aurait créée les ethnies. Comme souvent, la vérité est sans doute entre les deux. L’Afrique au point de vue démographique a connu de très grands brassages. Migrations internes très importantes. Plutôt que de nier toutes différences, peut être est il préférable de se tourner vers les différences culturelles et linguistiques. L’Afrique se caractérise par la très grande diversité des langues. Elles appartiennent à des grands groupes. Groupe khoisan > langues anciennes voire archaïques. Groupe bantoue, groupe nigéro-congolais, groupe nilo-saharien. Avantages :

Certains pays comportent plusieurs centaines de langues. Caractéristiques des sociétés africaines traditionnelles dans lesquelles la notion primordiale n’est pas la notion d’individu mais le groupe, à la fois lignagé (correspond à une généalogie) et géographique (appartient à une région). Lignages se regroupaient en clan ou en tribus d’où solidarité forte. Précaution nécessaire. Ex : dernières élections au Kenya, certains partis ont utilisé notion de « clan » –> instrumentalisation des clans, qui fonctionne.

1.2.2. Religion : Animisme, christianisme, islam

            ¤ Animisme

Religions animistes traditionnelles en Afrique, fondées sur les forces de la nature. Ont parfois déteint sur les grandes religions arrivées en Afrique par la suite. Ex : tradition du marabout qui rejoint les traditions chamaniques d’autres civilisations et qui a été islamisée. Animisme existe en tant que tel et de manière réfractée dans les grandes religions.

            ¤ Christianisation ancienne et moderne

2 périodes de christianisation de l’Afrique. La 1ère remonte quasiment à la naissance du christianisme qui s’est répandu en Afrique : lieu de naissance du monaquisme, traces sous forme de minorités chrétiennes (« koptes »), Afrique du Nord christianisée à l’époque romaine (St Augustin originaire de l’actuelle Algérie) et a connu les invasions barbares, Ethiopie christianisée au Vème siècle par empereurs byzantins.

Reprise de la christianisation au XIXème siècle dans la foulée de la colonisation européenne : gouvernements mêmes laïcs favorisaient action des missionnaires catholiques, surtout Afrique sub-saharienne, christianisation par le catholicisme et par le protestantisme.

Peut-être même une 3ème vague de christianisation, plus récente, sous la forme de l’évangélisme (aussi en Amérique Latine et Asie), principalement américain, surtout populations déshéritées ou minoritaires pour se démarquer de la majorité.

            ¤ Irruption de l’Islam

VIIème siècle, d’abord en Afrique du Nord par le biais de la conquête. Islamisation pas immédiate (ex : berbères longs à s’islamiser). En suivant les voies du commerce, particulièrement la route de l’or à l’ouest, islamisation se poursuit d’abord vers Afrique Sahélienne puis sub-saharienne.

Islam en majorité sunnite, rôle des confréries extrêmement fort (ex : élections au Sénégal, contact entre candidats et confréries islamiques), rôle des marabouts surtout en Afrique sub-saharienne. Sorte de ligne de fracture qui traverse l’Afrique d’est en ouest autour de laquelle se cristallisent les conflits (ex : Nigéria, Soudan), car même si la religion n’en est pas la cause elle ne les arrange pas.

1.2.3.

            ¤ Continent « sans Etat » ou qui a connu l’Etat ?

Histoire mal connue, question sur la nature des structures politiques précoloniale. Nécessaire de se libérer du préjugé selon lequel l’Afrique n’a pas connu d’histoire avant la colonisation, ou Afrique n’a pas connu l’Etat. Certes, régions où l’Etat n’est pas apparu, mais Afrique aussi lieu d’émergence de l’Etat dans l’Egypte des pharaons (impôts, administration, armée permanente, rôle d’une structure politique) et lieu d’exercice d’Etat formé à l’extérieur (Empire romain, arabe et ottoman). Principalement Afrique du Nord.

            ¤ Royaume et empires

D’autre part, grands royaumes ou empires dans l’Afrique sub-saharienne : période du Xème au XVIème siècle et période qui précèdent colonisation. Du Xème au XVIème siècle, apparition de royaumes ou empires avec caractéristiques communes : localisation dans la zone de contact entre l’Afrique saharienne et l’Afrique tropicale, puissance fondée sur le commerce de l’or, traite esclavagiste, souvent islamisés, frontières mouvantes, système de vassalisation. Disparition au XVIème siècle : disparition du commerce de métaux précieux (or africain remplacé par or du Nouveau monde). Ex : Empire du Ghana, Empire du Mali, Royaume du Kongo.

Au XIXème siècle : deuxième période de royaumes et d’empires, au Soudan ou au Zaïre, ne reposent pas sur le grand commerce africain, résistance à la colonisation européenne. Aujourd’hui, traces dans l’imaginaire africain, dans la nomination. Ex: en 1957, quand « Goal Cost » (?) anglaise devient indépendante, elle prend le nom de Ghana ; en 1975, régime militaire marxiste-léniniste reprend le nom de « Bénin » (?). Autres traces dans les familles royales : de nombreux dirigeants africains appartiennent à d’anciennes grandes familles royales. Ex : SE KOUTOURE (?), N. MANDELA.

1.3. Colonisations et indépendances

1.1.3. Traces laissées par les colonisations

            ¤ Bref rappel

LES colonisations car Afrique, dès l’Antiquité a connu plusieurs périodes de colonisation. Mais étude de colonisation européenne. Intérêt des européens à partir du XVIème, d’abord essentiellement commercial pour les produits africains (y compris esclaves) et Afrique apparaît comme une escale sur la route des Indes. A partir du XIXème, européens se lancent vraiment dans l’exploration, la conquête et la colonisation de l’Afrique. Surtout Portugal, France et Grande-Bretagne, mais aussi Italie et Allemagne, et enfin Belgique du roi Léopold. Grande étape : 1885, Congrès de Berlin sur le « partage » de l’Afrique. Au début du XXème siècle, très peu de pays africains échappent à la tutelle coloniale : seulement Ethiopie et Libéria (Etat créé par des anciens esclaves américains).

            ¤ Les traces

                        – Le problème de la « traite »

Polémique à ce propos. Historiens ou ethnologues africains (J. KIZERBO (?)) minimisent la traite interafricaine, et maximisent la traite européenne (J. KIZERBO (?) estime à 100 millions les victimes de la traite). O. PETRE-GRENOUILLEAU (Les traites négrières, 2004), 3 traites :

1) Interafricaine : début inconnu (au moins Antiquité), fin environ en 1960, environ 15 millions d’esclaves

2) « orientale » (Moyen Orient et Afrique du Nord) : début au VIIème siècle, fin en 1920, apogée au XIXème siècle, environ 15 millions d’esclaves

3) occidentale (commerce triangulaire) : début au milieu du XVIIème siècle (moment où dans les européens se lancent dans les grandes plantations dans les colonies américaines), fin à la fin du XIXème siècle, apogée au XVIIIème siècle, environ 15 millions d’esclaves

Chiffres qui ne s’ajoutent pas forcément. Européens achetaient leurs esclaves à des négriers africains. Donc environ une quarantaine de millions d’esclaves globalement. Généralement populations jeunes donc répercussions démographiques.

                        – Traces linguistiques

Langues européennes imposées comme langues officielles par colonisation, souvent conservées après décolonisation, sinon comme langue officielle au moins comme langue véhiculaire. Double effet : acculturation et unification des certaines zones de l’Afrique. 3 Afriques : francophone (surtout Afrique sub-saharienne et occidentale), anglophone (plutôt Afrique orientale) et lusophone mais plus rare (langue portugaise). Tendance à s’effacer : français en recul, anglais se développe car langue internationale, et portugais en disparition.

                        – Traditions politiques

Africains ont très rarement obtenu des droits politiques durant la période coloniale. Colonisateurs n’ont pas permis développement d’une élite africaine, mais exceptions, notamment en Afrique occidentale française (ex : africains qui deviennent hommes politiques français avant de se présenter aux élections africaines comme « L. SENARSANGOR » (?)), école a formé les africains mais pas permis d’accéder aux études supérieures. Appui sur administration indirecte, utilisation des élites africaines traditionnelles : permettait aux africains de s’autogérer mais aussi archaïsation.

Traditions politiques européennes importées en Afrique : tradition présidentielle qui demeure extrêmement forte, qui rejoint tradition africaine du chef (de clan, de tribu, roi). Existence encore de quelques royaumes en Afrique comme Maroc. Tradition parlementaire, bien que rejoignant tradition africaine de la palabre, ne s’est pas vraiment enracinée. Idem pour tradition du multipartisme : avant indépendance, création de partis en Afrique, mais disparition du multipartisme avec indépendance, tous les régimes ont reposé sur le monopartisme.

Parti unique jusque dans les années 1990 : processus de démocratisation, qui a abouti à la disparition des régimes militaires, à la libéralisation des régimes civils, à la fin du monopartisme (et même inverse, multiplication des partis), à la contestation des régimes (démocratisation des élections présidentielles) et développement de la presse relativement libre. Difficultés pour la démocratie à s’installer en Afrique.

                        – Frontières

Héritage de la décolonisation. A l’époque coloniale, frontières nettes entre les empires coloniaux, mais variation des frontières à l’intérieur des empires. Frontières ne correspondent que très rarement avec la structure sociale, ethnique et linguistique de la population concernée. Grave problème de frontière en Afrique.

1.3.2. Traces laissées par la décolonisation

            ¤ Bref rappel

En 1945, situation d’avant 1914, Afrique presque entièrement dominée par européens sauf Egypte, indépendance relative. Première vague de décolonisation à la fin des annéés 1950-début des années 1960 : grande vague qui a libéré presque toute l’Afrique, début en Libye en 1951, point culminant en 1960 avec indépendance de presque toute l’Afrique noire francophone, et fin dans les années 1962-66 avec indépendance des colonies britanniques et Algérie.Deuxième vague dans les années 1970 qui concerne les colonies portugaises (surtout Angola et Mozambique) et quelques colonies françaises et anglaises, et départ de l’Espagne du Sahara espagnol.

            ¤ Traces

                        – Affrontements postcoloniaux

Lutte pour la décolonisation a pris 2 voies :

1) pacifique pour la majorité des pays d’Afrique noire notamment francophone, métropoles ont joué le jeu tout en favorisant l’accession au pouvoir de leaders modérés

2) militaire, affrontements armés avec les colonisateurs parfois très longs (Algérie, 8 ans), 2 cas :  lutte armée menée par une seule organisation qui accède au pouvoir lors de l’indépendance, ou division de la lutte armée en plusieurs organisations qui se poursuit souvent après l’indépendance dans une guerre civile.

Mais guerres civiles aussi mais sans ce cas de figure : d’abord pour caractère incomplet de la démocratie, ou opposition idéologiques aggravées par Guerre froide, ou tentatives de sécession à l’intérieur des Etats devenus indépendants. Parfois cause du tabou des frontières. Dès indépendance, pays se sont préoccupés du problème de frontière en gelant les frontières dans un but d’empêcher le conflit. 1963 : Création de l’Organisation de l’Unité Africaine, pour éviter de modifier les frontières. Pas empêcher conflit de frontière : frontières remises en causes de l’intérieur, et entre les Etats.

1.3.3. L’Afrique postcoloniale

            ¤ Affrontement des blocs et des idéologies

Guerre froide n’a pas épargné l’Afrique, des années 1930 à la fin des années 1980 : coupure de l’Afrique entre pays favorables au bloc soviétitque et favorables au bloc occidental. URSS s’intéresse surtout à Afrique du Nord et à Egypte (soutien financier et militaire), soutien de certains mouvements politique, intervention directe à partir de la fin des années 1970 ou intervention par alliés interposés (RDA ou Cuba), soutien à tous les régimes marxistes-léninistes.

Certains pays africains ont été soutenu par bloc occidental, surtout France et autres anciennes puissances coloniales, action : pour des raisons politiques, France souhaitait maintenir sa zone d’influence en Afrique (dernier symbole de puissance française), pour des raisons économiques, car matières premières ou défendre grands groupes occidentaux présents en Afrique. Moyens : d’abord directs, interventions armées, mais aussi indirect par appui militaire ou financier donné à certains régimes parfois pas très démocratiques (MOBOUTOU au Zaïre).

Tentative de moralisation dans les années 1990 : discours de F. MITTERRAND qui liait l’aide économique à un processus de démocratisation. Discours démenti par certaines pratiques (existence d’une cellule africaine à l’Elysée), multiplication des réseaux en Afrique. Retour à politique traditionnelle avec CHIRAC, tentative de démarcation avec SARKOZY mais pesanteur de la politique africaine. Certains régimes africains érigés en bastions occidentaux, ex : Maroc.

Opposition qui a tendance à s’estomper avec effondrement de l’URSS mais toujours traces notamment avec bastions occidentaux.

            ¤ La lancinante question de la croissance démographique et du développement

Très forte croissance démographique de l’Afrique. 250 millions au début des années 1960, 300 millions d’habitants en 1975, 600 millions d’habitants au début des années 2000 et aujourd’hui : approche du milliard. Population multipliée par au moins 4 depuis les années 1960. Chiffres à prendre avec précaution car capacité administrative relativement faible des Etats. Croissance rapide à cause du maintient à niveau élevé des taux de natalité et des taux de fécondité (environ de 4,5), mais inégalité selon les régions de l’Afrique : 2,3 au Maghreb, 4,5 au Sénégal. Dans les années 1990, on a pensé que la pandémie de sida allait provoquer une chute démographique dans certains pays. Baisse du taux de natalité et de fécondité mais baisse encore plus importante du taux de mortalité. Pas de véritable politique démographique dans les pays africains du fait de la faiblesse des structures étatiques.

Conséquences : population jeune, 45% des africains ont moins de 15 ans (3% de plus de 65 ans). D’où A. SAUVY : « investissements démographiques », population jeune signifie infrastructures dans le domaine de l’éducation (difficultés pour Afrique sub-saharienne). Croissance démographique s’accompagne d’un fort exode rurale, très forte croissance urbaine avec phénomène de mono-céphalie, mais encore problèmes d' »investissements démographiques » encore car infrastructures ne suivent pas avec fameuse loi du double (population urbaine croit 2 fois plus vite que population générale, et dans population urbaine, population des bidonvilles croit 2 fois plus vite que population des villes).

3 modèles de développement en Afrique dans le passé :

1) Modèle libéral (ex : Côte d’Ivoire) : modèle économique fondé sur la propriété privée des moyens de productions, sur la coopération avec les grandes métropoles et avec des coopérants civils (parfois accusé de « néo-colonialiste ») mais aussi traits non-libéraux avec phénomènes du clientélisme et du clavisme. Création d’inégalités et développement de la dette publique, et en cas de difficulté, modèle qui s’est retrouvé sous la houlette des organisations internationales

2) Modèle socialiste ou soviétique (ex : Ethiopie) : nationalisation des moyens de production (y compris parfois des terres), coopération avec les pays socialistes (URSS et parfois Chine), et modèle de développement soviétique (industrie lourde, grands travaux). Généralement échec.

3) Modèle « mixte » (ex : Zaïre de MOBOUTOU) : fort secteur public à la suite de nationalisations qui coexiste avec un secteur privé, coopération de tous côtés. Echec.

Points communs de ces modèles : pratique des « éléphants blancs » = projets démesurés généralement encouragés par les pays coopérants (ex : grands barrages, usines clé-en-main, cathédrales…), dépendance vis-à-vis de l’extérieur, et endettement considérable (problème de la dette encore essentiel en Afrique).

Aujourd’hui : modèle mixte persiste un peu, modèle socialiste a disparu ; reste le modèle libéral. 2 tendances : afro-pessimisme = telles pesanteurs géopolitiques que Afrique restée dans un modèle néocoloniale, et afro-optimisme = fondé sur des chiffres qui montrent des taux des croissances africains supérieurs à ceux des pays occidentaux même si inégalité entre les pays (notamment entre ceux qui disposent de matières premières surtout recherchées, et les autres).

            ¤ Tentatives d’unification

2 types de regroupements en Afrique. 1er type d’ordre politique : vocation à rassembler l’ensemble de l’Afrique –> OUA créée en 1963 et devenue Union africaine = organisation politique avec réunions périodiques de l’ensemble de ses membres, organisation qui est intervenue ces dernières années dans les conflits africains. 2ème type d’ordre plutôt économique et régional : un certain nombre et notamment CEDEAO et SADC (la plus poussée, avec Afrique du Sud), vocation économique mais parfois intervention politique dans les conflits (notamment CEDEAO).

Conclusion de la Partie I : un certain nombre de fractures en Afrique qui peuvent aider à comprendre conflits qui se sont déroulés en Afrique. Un des problèmes qui se posent à l’Afrique : l’inachèvement de l’Etat, qui a dû mal à exister sous forme d’Etat-nation ou même sous forme de souveraineté.

 

 

  1. Quelques exemples de problèmes géopolitiques africains

        2.1. Géopolitique de l’Apartheid

                2.1.1. L’Afrique du Sud : des origines à nos jours

                        ¤ Formation de l’Afrique du Sud

Afrique du Sud rencontre entre populations noires et populations blanches, qui ont connu des migrations et des mouvements. Population originelle (avant XVIème siècle) : populations khoï et san qui se distinguent des autres populations noires par une taille petite, un teint clair et la « stéatopygie » (?). Peuples écartés par une grande migration bantoue du nord au sud, de 2 formes : « ordinaire » à la fin du XVIème siècle, mouvement de population bantoue vers le Sud, et militaire au XVIIIème siècle avec « l’épopée de CHAKA » = chef d’une importante fraction de Bantous, les Ngunis, puis donne un nouveau nom à son peuple, les Zoulous, puis crée une armée de métier organisée de manière très stricte et se lance dans un mouvement de conquête vers le Sud, et après sa mort, ses successeurs se heurtent aux anglais. Deuxième grand mouvement de population en Afrique du sud vers le nord : les blancs, les premiers établissements blancs sont des comptoirs commerciaux d’abord fondés par des hollandais principalement comme escale sur la route des Indes, où s’installent des colons hollandais (boers) et même français (paysans, majoritairement protestants calvinistes), pratique du trekking = déplacement des fils qui n’hériteront pas (tradition boer : seul l’aîné hérite) vers le nord, rencontrent les Zoulous d’où conflit, création de petites républiques indépendantes. A l’extrême fin du XVIIème, apparition des britanniques au cap : Grande-Bretagne favorise installation des anciens combattants, qui vont progressivement pousser les boers vers le nord et adoptent une attitude plus libérale (abolition de l’esclavage) d’où grand trek d’une partie des boers vers le nord. A l’extrême fin du XIXème siècle : découverte de mines de diamant et d’or dans une période de conjoncture basse dans production d’or donc sorte de ruée vers l’or, C. RHODES qui lance une compagnie qui lui permet d’être premier ministre de la colonie de Rhodésie du Sud et aussi de Cap donc boers se sentent pris en tenaille par les anglais –> guerre des boers qui éclate en 1899, guerre très difficile, asymétrique, guerre de répression du côté anglais (camps de concentration), victoire des anglais en 1902. Création en 1910 de l’Union Sud-africaine, dominion anglais (= colonie qui a une autonomie, mais essentiellement donnée à la population blanche), gouverneur général qui représente roi d’Angleterre 2 capitales, 2 langues officielles, 4 Etats.

                                   ¤ Aspects géopolitiques de l’Apartheid

Mise en place progressive de la politique d’apartheid qui signifie séparation = ensemble des lois mises en place en Afrique du Sud à partir de 1913 et leur traduction territoriale afin de créer un développement séparé des populations blanches et des populations noires. Politique qui repose sur des théories ségrégatives existantes mais théorisation surtout en 1948 avec arrivée au pouvoir du Parti national, représentant les blancs descendants des colons. Série de loi : 1913, zones blanches dans lesquelles les noirs ne peuvent pas acheter de terres, 1923 et 1945 renforcement des lois sur la résidence, les noirs ne peuvent résider que dans des zones spéciales twon ships. 1948 : Victoire du Parti national, renforcement de l’apartheid. Apogée de l’apartheid entre 1958 et 1966, politique systématique avec classification de la population (4 catégories : blancs, noirs, métisses et indiens), création d’un passeport intérieur obligatoire, ségrégation scolaire, développement de l’apartheid mesquin (bancs publiques, toilettes, mariages, relations sexuelles…), grand apartheid à partir de 1959 qui racialise les territoires (développement séparé).

                                   2.1.2. Effondrement de l’Apartheid

                                   ¤ Raisons

Attaques extérieures et intérieures. A l’intérieur : organisation multiraciale au départ African National Congress en 1912, qui se radicalise dans les années 1960 et se fait interdire (MANDELA en prison), lutte armée n’a pas réussi à s’implanter. Mais mouvements parfois violents, émeutes surtout en 1960, et 1976 avec émeutes de Soweto (700 morts), répression à chaud et à froid (assassinat de S. BIKO). A l’extérieur : réprobation mondiale mais pas tout de suite car atouts de l’Afrique du Sud, notamment position géographique, ressources (or, diamants), prospérité économique (un des meilleurs clients sur le marché international des armes), arme nucléaire ; d’où bienveillance du bloc occidental dans Guerre froide, mais dégradation progressive de l’image de l’Afrique du Sud à l’étranger : elle a dû quitter le Commonwealth en 1971, isolement dans les années 1980, sanctions de la CEE et des Etats-Unis, d’où inquiétude des milieux d’affaires africains, disparition des aspects les plus mesquins de l’Apartheid à partir de 1979, ouverture envers les métisses et les indiens, arrivée au pouvoir de CLERK en 1983, importance des années 1990 = légalisation de l’ANC et libération de N. MANDELA, et en 1991 = abolition des dernières lois ségrégationnistes (abandon de l’apartheid légales), et en 1994 = premières élections multiraciales et en mai 1996 = élection présidentielle avec N. MANDELA et nouvelle constitution.

  1. B) L’Afrique du Sud aujourd’hui

Au temps de l’apartheid, Afrique du sud = rôle dominant dans l’Afrique australe / sur ses plus proches voisins. Deux blocs : Afrique pro-occidentale (Afrique du Sud) et un bloc hostile à l’Occident. Allié de l’Afrique du Sud : Namibie (sous mandat sud-africain). Intérêt de la Namibie : pays en grande partie aride, désert de Namib mais gisements de diamants dont certains, actuellement, offshore. Pays allié de la Rhodésie du Sud (Zimbabwe). Yann Smith : pouvoir blanc. + alliés : Angola & Mozambique (colonies portugaises). L’A du S pouvait aussi compter sur l’aide vicieuse de certains pays d’Afrique occidentale francophone comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal ou le Gabon. Commerce. A l’inverse, le bloc hostile plutôt faible : Tanzanie (Rhodésie du Nord), Zambie = mouvement de libération nationale. Appui de l’URSS militaire & politique. Dans les 80’s on va voir le bloc de partisans de l’Afrique du Sud se disloquer peu à peu. Angola & Mozambique deviennent indépendants en 74 après la Révolution des Œillets. Régime de Rhodésie du sud, régime blanc va être remplacé par le régime de Mugabe. Aujourd’hui situation complètement différente, plus deux camps antagonistes. Cet effacement de l’Union Soviétique a facilité le règlement de la question de l’Angola : conflit à la fois interne et de guerre froide. Aujourd’hui, l’essentiel c’est une organisation économique. Quatorze pays. Organisation régionale : SADC (Communauté du Développement du Sud de l’Afrique). Objectifs : développer la coopération économique entre les différents pays qui en sont membres. Dans un premier temps, la SADC visait à réduire l’influence de l’Afrique du Sud du point de vue économique. Aujourd’hui (// Mercosur) c’est l’inverse : on assiste à un retour de l’influence de l’Afrique du Sud.

D’un point de vue intérieur, nous avons vu le passage du pouvoir blanc au pouvoir multiculturel par des élections démocratiques. Trois présidents successifs depuis cette période : Mandela, M’buti et Zuma. Point de vue dominant (à peu près des deux tiers) : parti de l’ANC. Plus de ségrégation territoriale, remplacée par des régions. Les problèmes sociaux de l’A du Sud aujourd’hui = question du pouvoir économique largement dominé par la minorité blanche. 1) Grandes entreprises – Blackisation bien sûr.   2) Dans le domaine agricole pas de réformes agraires, l’essentiel des exploitations sont encore aux mains de la minorité blanche. Ex : Zimbabwe > une réforme agraire assez radicale (situation des exploitations agricoles est aujourd’hui assez catastrophique).

D’un point de vue social : montée d’une classe moyenne noir mais problèmes sociaux encore importants notamment au niveau du logement & de la violence.

  • Afrique centrale & les Grands lacs
    • De la grande misère dans un pays riche : le Congo Zaïre
  1. Un Etat immense, riche, à l’unité précaire

Représente plus de deux millions de kilomètres carrés, second Etat d’Afrique du point de vue de la superficie après le Soudan. Correspond au bassin hydrographique du Congo. Pays ressource au point de vue des ressources. Ressources minières, notamment métaux non ferreux du Katanga et par les ressources diamantifères du Kasaï. Mais assez peu favorisé du point de vue agricole. Pays dont la façade maritime est extrêmement courte (40 km), donc comme les ressources sont situées plutôt dans la partie Est, l’évacuation se fait vers le Sud.

Différences ethnolinguistiques : 300 groupes. Les kongos plutôt situé vers l’embouchure du Zaïre, très nombreux dans la capitale. Autre groupe : les luba au Kasaï. Quatre groupes de langues principaux : Swahili ; T’chikongo.

Différences de ressources entre les différentes régions. Quel a été le passé historique du Congo ?

  1. Du Congo belge au Zaïre de Mobutu

Congo = d’abord propriété personnelle du roi belge Léopold II. Concurrence entre explorateurs soutenus par le roi des belges et ceux soutenus par la France. En 1885, conférence à Berlin, reconnait « l’Etat indépendant du Congo comme possession du roi Léopold II qui en est le Président ». Situation ambigüe. En 1908, il donne le Congo à la Belgique, à partir de ce moment, les belges se lancent dans l’exploitation du pays, principalement minière. Font une place aux anglais et aux sud africains. Principale compagnie : Union Minière du Haut Katanga. Les Belges étaient relativement nombreux au Congo. Dominants dans l’administration, créent des petites entreprises commerciales. Le développement de l’instruction encore plus lent que dans les colonies françaises. La Belgique a moins favorisé la formation d’une élite congolaise que la France. On appelait les congolais qui suivaient des cours les « évolués » mais ils étaient confinés dans des tâches subalternes. Lumumba est devenu commis des postes alors qu’il avait suivi un enseignement primaire. Pourcentage d’africains dans l’école primaire = un des plus élevés d’Afrique mais pas de poursuite d’études. Dans les 50’s, les ? En 55 : établissement d’un plan d’émancipation sur 5 ans. 57 : indépendance du Ghana. 58 : discours de De Gaulle à Brazzaville qui annonce l’indépendance du Congo français. En 58, création du mouvement national du Congo par Lumumba qui proclame le droit du Congo à l’indépendance. En 1959, devant cette situation, le roi des belges (Baudouin) promet l’indépendance pour Juin 60. Dès cette proclamation la situation s’aggrave. En 60, élections donnent la majorité au MNC. En devenant indépendant le Congo va sombrer dans l’anarchie et la guerre civile. Anarchie économique parce que les belges partent en masse –  Lumumba tient des propos incendiaires. Du fait de l’inexpérience des dirigeants congolais, anarchie rapidement. Deux Régions veulent se séparer du Congo > Katanga & ?

Lumumba fait l’appel à l’ONU et aux soviétiques. L’ONU va intervenir militairement, envoi des casques bleus de manière brutale, force d’intervention armée. Pendant des années à la suite de cela l’ONU ne souhaitera plus intervenir. Lumumba : figure du Tiers-mondisme. Assassiné en 61 – plongé dans l’acide. Sa mort accentue son côté légendaire. Fidèles de Lumumba plongent dans la lutte armée, notamment Kabila = anarchie. Territoire réduit. Dans ses conditions, arrivée d’un « homme providentiel », Mobutu. Il bénéficie de l’aide de l’ONU et de celle des USA (agent de la CIA ?). Arrive avec ses appuis à pacifier le Congo, il a profité de la mort de ses rivaux. En novembre 65, après plusieurs années de guerre civile, il fait un coup d’Etat et devient l’homme fort du Congo. Mobutu va se lancer dans une politique bien particulière qui est la transformation du Congo en Zaïre : politique d’authenticité. Zaïrianisation du Congo. Au sens propre : changement du nom du pays lui-même (Congo > Zaïre : déformation faite par les portugais), les villes changent de nom, les régions sont elles aussi débaptisées – Katanga devient le Chahar. Traduction du nouveau nom de Mobutu : « défenseur acharné de la terre des aïeux » ou « l’homme qui a beaucoup de poules ». Se met à porter des toques en léopard. La zaïrianisation part d’un bon sentiment > rendre le Zaïre aux Zaïrois. Grandes entreprises nationalisées. Gécamines = nouveau nom du UMHK. Réforme constitutionnelle : Mobutu obtient tous les pouvoirs. Pouvoir personnel relayé par le parti unique du Mouvement populaire de la révolution. Confusion de plus en plus grandes entre finances de l’Etat et fortune personnelle de Mobutu. Au moment de sa mort, fortune personnelle de Mobutu aurait atteint le montant de l’aide extérieure du Zaïre. Zaïre devient un bastion occidental. Devient un des rares chefs d’Etats africains à accepter de coopérer avec l’Afrique du Sud. Sert d’intermédiaire entre les USA et la Chine et les mouvements angolais hostiles au MPLA. Mobutu soutenu financièrement par les USA, la Belgique, la France et même le Maroc. Comment va-t-on passé de Mobutu à Kabila ?

  1. De Mobutu à Kabila (père et fils) : de la reprise de la guerre civile à la guerre régionale

Installation de graves difficultés économiques. Facteurs extérieurs : variation des prix des matières premières. A la chute de l’URSS, minerais zaïrois vont être concurrencés par ceux de l’Ex URSS. Facteurs intérieurs : dégradation de la situation des entreprises nationalisées du fait de l’incapacité des cadres mis en place (clientélisme). Production des cuivres chutent dans les 90’s. Développement de la corruption, inflation très forte et difficulté sociale. La population entre l’indépendance et les 90’s a doublé. Difficultés économiques s’accompagnent de difficultés politiques : tentatives dans les 70’s tournent court. Régime autocratie, pouvoir réduit à une seule personne qui tombe malade. La guerre civile reprend à la fin de 90’s. Provoquée par la persistance d’opposants armés notamment Kabila (le plus ancien des opposants à Mobutu). A l’origine se place dans le camp de Lumumba, anti impérialiste, étudie en Allemagne dans les 50’s et reçoit dans les 60’s la visite de Che Guevara. Deuxième phénomène : déstabilisation dans les régions des Grands lacs avec les évènements du Rwanda. Plusieurs afflux de réfugiés dans l’Est du Zaïre. Entre 97 et 98, poussée militaire des opposants à Mobutu de l’Est vers l’Ouest. Chute de Mobutu, avènement de Kabila > ne fait pas disparaitre les problèmes du Zaïre. Fin 90’s, début 00’s, tous les voisins du Zaïre interviennent dans les affaires internes du pays. Depuis 05, stabilisation mais région encore très instable. Instabilité de population donc instabilité sanitaire, et à cause de la situation au Rwanda.

  • le Rwanda
  1. De la colonisation à l’indépendance

Petit pays, avant la colonisation il y avait deux royaumes > celui du Rwanda et celui du Burundi (géographie & démographie similaires). Existence de deux groupes : Hutus & Tutsis. Selon certains ethnologues, il n’y aurait pas de grandes différences entre ces deux ethnies, pas de grandes différences linguistiques. La raison du conflit résiderait plutôt dans la colonisation belge. Avant la colonisation, il y avait une forte différenciation entre les deux groupes. Différence plutôt sociale qu’ethnique. Quand les Belges arrivent, il y avait une sorte d’aristocratie d’éleveurs : les Tutsis, d’autre part Hutus plutôt paysans, engagés dans un système presque féodal avec les Tutsis. Au sommet le roi, s’appuyait sur la caste des guerriers – les Tutsis. Au Rwanda, roi toujours Tutsi, au Burundi ça dépendait. Dans les 1880’s, colonie allemande puis belge. Toujours pratiquée de l’administration indirecte. Donc pas de colonisation forte en général les terres restent à leur ancien propriétaire & administration s’appuie sur les rois et les Tutsis (renforcement de l’opposition entre Hutu & Tutsi). Indépendance date du début des 60’s, abolition de la monarchie, au Rwanda, prise du pouvoir par la majorité Hutu. Déjà à cette époque massacre de Tutsi. Une partie migre vers les pays comme l’Ouganda, le Congo Zaïre et le Burundi. On va voir se créer un régime dirigé par les Hutus au Rwanda. Parti unique.

En 94, point de départ c’est l’accident d’avion des présidents du Rwanda et Burundi. Cet attentat avait été précédé d’une campagne assez virulente à la radio contre les Tutsis. Après le front populaire rwandais (organisation tutsi) a été mis en accusation, massacre systématique, autour de 800 000 morts. Génocide où participation massive de la population. Mouvement de masse des réfugiés vers le Zaïre (trois millions) avec épidémie. Intervention française et de l’ONU très tardive et ambiguïté intervention militaire/humanitaire. Front populaire rwandais arrive par la suite au pouvoir. Président actuel est soupçonné d’être un des auteurs de l’attentat. Création d’un tribunal pénal international pour le Rwanda qui siège en Tanzanie. Egalement justice locale juge ce cas mais difficulté car beaucoup de monde concerné.

  • La corne de l’Afrique : de religions et de clans
    • La ligne de fracture religieuses et « ethnique » : le Soudan
  1. Une histoire complexe et mouvementée

Soudan= plus vaste pays d’Afrique. Plus de 2000 km au Sud. On peut dire que c’est un pays de contact entre les différentes Afriques. On peut dire qu’il y a trois régions principales à la fois du point de vue humain & géographique : le Nord, le Centre et le Sud. Nord : zone désertique (// sud de l’Egypte) au centre de celle-ci, vallée du Nil. Aussi traditionnellement, domaine des tribus arabes ou arabisées qui ont longtemps vécu d’agriculture et de commerce. Centre : zone sahélienne traversée par le Nil. Domaine traditionnel des tribus noires arabisées et islamisées. Groupes sédentaires, agriculture céréalière et petits élevages. Pasteurs transhumants. Dans régions montagneuses, groupes noirs comme les Noubas non islamisés qui ont gardé leur pratique animiste. Sud : Zone tropicale humide. Savanes inondables lors de la saison des pluies. Plateaux forestiers, domaine des agriculteurs noirs soit animistes soit chrétiens. Si on résume les oppositions du Soudan : opposition Nord/Sud entre groupes arabisés et islamisés et les groupes animistes ou chrétiens. Opposition entre pasteurs et agriculteurs. Opposition entre nomades et sédentaires. Situation idéale mais grand brassage de population au cours des siècles, oppositions plutôt de type culturel perdurent.

Histoire : dans l’Antiquité et jusqu’au 19ème, Soudan = ancienne Nubie des Egyptiens. A plusieurs reprises, le Nord du Soudan a été englobé dans l’Empire égyptien. Après royaumes chrétiens et sultanats. Au 19ème, différentes périodes : période « turque » (car Egypte sous l’autorité de l’Empire Ottoman) > créateur de l’Egypte moderne, M. Ali = un des reconquérant du Soudan. Création de la ville de Khartoum, capitale du Soudan. Période de présence anglaise : pendant cette période, révolte mahdiste. Mahdi : imam qui s’autoproclame messie. (Début 1880). Proclame une guerre sainte contre les égyptiens et les britanniques. En 1890, révolte écrasée par l’armée anglo-égyptienne. A partir de 1898 jusqu’à 1956, Co-dominion anglo-égyptien. 1956 : indépendance contestée par l’Egypte qui a réclamé le rattachement du Soudan, refusé par la G-B.

  1. Depuis l’indépendance : guerres civiles et étrangères

Successions de deux types de conflits. Le principal conflit est contre le Nord et le Sud. Première guerre du Sud en 66 et 72 qui aboutit à un statu quo avec les sudistes, garantit une certaine autonomie du Sud. Seconde de 83 à 05 provoquée par le rapprochement entre le régime soudanais et les partis musulmans, adapte la charia + découverte de pétrole au Sud. Seconde guerre encore plus meurtrière, aboutit à plusieurs coups d’Etats. 89 : coup d’Etat militaire très lié aux islamistes comme El Ouraoui (// Frères musulmans). Ce front national islamique s’appuyait sur l’Iran et voulait développer l’Islam en Afrique. Guerre finie par une sorte d’accord, idée de partage du pouvoir, il devait y avoir un vice président du Sud aux côtés du président du Soudan. Accord fragile probablement bientôt remis en cause. 

Conflit du Darfour : région du Sud Est. Pas d’opposition entre chrétiens et musulmans mais plutôt opposition entre ?  Massacres avec conflits du Tchad en toile de fond. Mobilisation de l’opinion internationale.

Conflits du Soudan : reflet de la ligne de séparation existante en Afrique entre les civilisations du Nord et du Sud de l’Afrique. Soudan sur la ligne de fracture.

  • L’Ethiopie
  1. Etat chrétien ancien, résistant à la colonisation

Origines mythiques : royaume de la reine de Sabah (qui aurait rendu visite à Salomon). Christianisation qui remonterait aux origines avec idée du peuple élu. Origines réelles : culture très ancienne. Pose un problème de désignation et de délimitation. L’Ethiopie ancienne = l’Abyssinie. Mais pas tout à fait les mêmes frontières. Royaumes existaient dans cette région. Si on considère la période plus récente, on s’aperçoit qu’il y a eu un phénomène de modernisation au 19ème. Capitale fondée par Ménélik, a théoriquement aboli l’esclavage et s’est efforcé de limiter le rôle des grands féodaux. Pour certains, vision d’une reconquête et pour d’autres, colonisation.  Habileté diplomatique : règne où grand intérêt porté par l’Europe à l’Ethiopie. Doit faire face à la GB, France et Italie (en Somalie). Ménélik va jouer habilement des contradictions entre ces trois puissances : favorisent les français qui peuvent créer des chemins de fer, laisse les Italiens s’installer en Erythrée… Situation avec l’Italie se dégrade, au milieu des 1890’s, attaque italienne en ? Bataille d’Adoua, victoire des africains. Désastre au retentissement énorme. Ethiopie rendue célèbre dans le monde entier. Permet à Ménélik de faire reconnaitre les frontières par la France, l’Italie et la GB. Remplacé par son petit fils, incapable d’accomplir sa tâche. Finalement, un des chefs féodaux, A. Sélassié qui devient un des rois empereurs, reprend la politique de Ménélik – mélange de politique traditionnelle et moderne, fait adhérer l’Ethiopie à la SDN. Mussolini : souhaite repartir à la conquête de l’Ethiopie. Campagne de 35-36 menée à la gloire de l’Erythrée et de la Somalie. Plus dur qu’il ne pensait, met beaucoup de forces armées sur le territoire, victoire. Italiens ne restent pas longtemps en Ethiopie puisqu’en 41, libération par les Anglais. Entre 36 et 41, les Italiens avaient renforcé la centralisation du pays. Ils l’ont ouvert sur la mer. En 41, retour de Sélassié au pouvoir. On peut se demander si l’Ethiopie va conserver son intégrité territoriale.

  1. Etat en difficulté

Régime politique de 74 à 91 : régime marxiste léniniste de Menjestou. Calqué sur régime soviétique : nationalisation, collectivisation des terres. Politique assez contradictoire puisque politique nationaliste éthiopienne. Naissance de mouvements d’oppositions armées : Erythrée et Ogaden. Aboutissement dans l’indépendance de l’Erythrée en lui donnant accès à la Mer Rouge. Ogaden : peuplée essentiellement de Somalis. Etat amputé d’une partie de son territoire dans les 90’s à la chute de Mentchestou en 91. Somalie est plutôt à l’heure actuelle dans le clan pro américain.

  • Des clans aux bandes : la Somalie
  1. Clans et colons en Somalie(s)

Pays assez paradoxal parce que grands facteurs d’unité comme la langue (Somali, langue kouchitique), la religion (l’Islam – l’islamisation du Nord de la Somalie très ancienne, remonte aux origines, Islam chiite influencé par une tradition mystique, Islam des confréries) et le type de vie traditionnel en Somalie, région en grande partie désertique (activité pastorale, nomade). 60% des Somaliens étaient encore des pasteurs nomades en 70. Il y a aussi des facteurs de division : Nord/Sud. Division géographique > Nord, ensemble de plateaux et de montagnes un peu moins arides, Sud plateaux arides et zone entre deux « fleuves » beaucoup moins aride. La division nord/sud va être accentuée par la colonisation a été colonisée par les britanniques – Somali land -, Sud colonisé par les Italiens – Somalia. Italie y développe des cultures commerciales de coton, de sucre, bananes.  Autre élément de division : clans. Clans = groupe de personnes d’après une généalogie commune supposée. Plus ou moins fédérés. Clans d’éleveurs / clans d’agriculteurs. Durant des siècles, les clans disposaient de « territoires » et les conflits internes étaient réglés lors de grandes assemblées. Justice inter clanique. Cependant, à partir du 17ème, système des fédérations de clans va se dégrader, on peut dire que les clans vont se disperser. Tous des clans musulmans mais existence de confréries (groupes de fidèles qui se rassemblent autour d’un derviche soit autour de tombeau de  « saints » musulmans). Chaque confrérie se distingue par le mode de recrutement. Opposition entre pasteurs et agriculteurs. Pastoralisme dominant, tendance à la sujétion des agriculteurs par les pasteurs.

Quelques exemples de problèmes géopolitiques africains

  1. Géopolitique de l’Apartheid
  2. L’Afrique du Sud : des origines à nos jours
  3. Formation de l’Afrique du Sud
  4. Aspects géopolitiques de l’Apartheid
  5. Effondrement de l’Apartheid
  6. Raisons de l’effondrement
  7. L’Afrique du Sud aujourd’hui

Aspects extérieurs : Afrique du Sud dans le cadre de l’Afrique australe. Au temps de l’apartheid, rôle dominant sur ses voisins les plus proches. Existence de deux blocs : pro-occidental et Afrique du Sud, et hostile. Alliés de l’Afrique du Sud : Namibie (sous mandat sud-africain) = pays en grande partie aride mais aussi gisements de diamants, Rhodésie du Sud à Zimbabwe, ex-colonies britanniques et ex-colonies portugaises. Alliés officieux : certains pays d’Afrique occidentale francophone comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Zaïre ou le Gabon, pour le commerce. Bloc hostile à l’Afrique du Sud plus réduit, ex : Tanzanie, et mouvements de libération nationale ; soutien de l’URSS Alliés disparaissent peu à peu dans les années 1980 : indépendance de l’Angola et du Mozambique, arrivée de R. MUGABE (?) en Rhodésie du Sud.

Aujourd’hui situation différente : plus de camp antagoniste et plus d’URSS, ce qui a facilité le règlement de la question de l’Angola, conflit interne et de Guerre Froide. Essentiel : organisation économique régionale qui comprend 14 pays, SADC (Communauté de Développement du Sud de l’Afrique), pour développer coopération économique entre les pays membres (à l’origine, but de réduire influence économique sud-africaine) mais grande influence de l’Afrique du Sud.

Aspects intérieurs : passage du pouvoir blanc au pouvoir multiculturel par des élections démocratiques (3 Présidents depuis : N. MANDELA, M. ?, J. ZUMA). Un parti dominant, 2/3 des électeurs : ANC (Congrès National Africain). Plus de ségrégation territoriale, remplacée par des régions. Problèmes sociaux : pouvoir économique qui est largement resté entre les mains de la communauté blanche à deux domaines : grandes entreprises et domaine agricole (pas de réforme agraire, alors qu’au Zimbabwe, réforme agraire radicale et catastrophique), domaine social reflet du domaine économique même si montée d’une classe moyenne noire mais encore problèmes de logement et de violence.

  1. Afrique centrale et Grands lacs
  2. De la grande misère dans un pays riche : le Congo-Zaïre
  3. Un Etat immense, riche, à l’unité précaire

Etat immense : plus de 2 millions de km², deuxième plus grand pays d’Afrique après le Soudan, correspond au bassin hydrographique du fleuve Congo. Riche par ses ressources minières avec notamment métaux non-ferreux et diamants, mais assez peu favorisée du point de vue agricole et façade maritime assez courte (problème du manque d’infrastructures de transport). Premier élément de force centrifuge : différences ethnolinguistiques, existence de 300 groupes, avec quatre groupes principaux dont les Kongos et les Lubas.  Deuxième élément : différence de ressources entre les régions.

  1. Du Congo belge au Zaïre de MOBUTU

Congo d’abord propriété personnelle du roi belge Léopold II, soutien aux explorateurs. 1885 : Conférence de Berlin reconnaît l’Etat indépendant du Congo comme « possession du roi LEOPOLD II », Président du Congo. 1908 : LEOPOLD II donne le Congo à la Belgique. A partir de 1908, les belges se lancent dans l’exploitation économique du Congo (en faisant une place aux anglais et aux sud-africains) avec notamment l’UMHK (Union Minière du Haut Katanga). Belges nombreux au Congo, dominants dans l’administration, créateurs d’entreprises dans le domaine commercial. Développement de l’instruction encore plus lent que dans les colonies françaises, élites congolaise pas favorisée. Un des pourcentages d’africains dans l’école primaire les plus élevés d’Afrique, mais pas de poursuite d’étude.

Dans les années 1950, projet d’un plan d’émancipation congolaise qui devait s’étalait sur 30 ans. 1957 : indépendance du Ghana. 1958 : discours de DE GAULLE à Brazzaville qui annonce l’indépendance des colonies/du Congo (?) françaises. 1958 : création d’un mouvement national congolais, avec MOBUTU à sa tête qui proclame le droit du Congo à l’indépendance, et émeute à Léopoldville. 1959 : roi des belges promet l’indépendance pour juin 1960.

La situation s’aggrave au Congo, élections en 1960 avec majorité au mouvement national congolais, mais Congo sombre dans l’anarchie et la guerre civile avec indépendance. Armée se mutine, départ des belges de l’économie et anarchie politique car inexpérience des dirigeants. Deux régions dont le Katanga veulent se séparer du Congo. Rébellion généralisée contre le gouvernement de P. LUMUMBA, qui fait appel à l’URSS et à l’ONU, qui intervient militairement mais de manière plutôt brutale. P. LUMUMBA destitué par le Président et assassiné en 1961, ses fidèles (notamment L. D. KABILA) entrent dans la lutte armée.

Arrivée d’un « homme providentiel » : J.-D. MOBUTU, qui bénéficie de l’aide de l’ONU et des Etats-Unis, et réussit à pacifier progressivement le Congo. En novembre 1965, coup d’Etat de J.-D. MOBUTU. Politique particulière, « politique d’authenticité » = transformation du Congo en Zaïre (zaïrianisation). Changement des noms : du pays lui-même qui devient Zaïre, des villes (remplacement de Léopoldville, etc.), des régions (Katanga à ?) et du Président. Aspect économique : nationalisation des grandes entreprises, UMHK à Gécamines (?). Réformes constitutionnelles : MOBUTU regroupe tous les pouvoirs, son pouvoir personnel est relayé par le parti unique Mouvement populaire de la révolution. Confusion entre la fortune de l’Etat et la fortune personnelle de MOBUTU. Zaïre devient un bastion occidental, un des rares pays africains à coopérer avec l’Afrique du Sud, soutien financier et militaire par les Etats-Unis, la France, la Belgique et le Maroc.

  1. De MOBUTU à KABILA (père et fils) : de la reprise de la guerre civile à la guerre régionale

Progressivement, installation de graves difficultés économiques. Facteurs extérieurs : variation des prix des matières premières et concurrence des minerais de l’ex-URSS. Facteurs intérieurs : dégradation de la situation des entreprises nationalisées et chute de la production de cuivre (1990 : plus que 10% de celle dans années 1970). Inflation, corruption et difficultés sociales. Entre l’indépendance et les années 1990, population a doublé. Difficultés politiques : régime autocratique, pouvoir réduit à une seule personne qui tombe malade. Guerre civile reprend à la fin des années 1990, provoquée par la persistance d’opposants armés (notamment L.-D. KABILA = le plus ancien opposant à MOBUTU, dans le camp anti-impérialiste) et déstabilisation dans la région des grands lacs avec les événements du Rwanda qui provoquent un flux de réfugiés dans l’Est du Zaïre. Chute de MOBUTU en mai 1998 et avènement de L.-D. KABILA.

Mort de MOBUTU n’a pas fait disparaître les problèmes du Zaïre. Mort de L.-D. KABILA, remplacé par son fils. Intervention des pays voisins dans les affaires internes de la République démocratique du Congo. Stabilisation de la situation dans cette région mais Est du Congo reste extrêmement instable. Instabilité de population, donc sanitaire, et instabilité à cause des pays voisins.

  1. Génocide africain : le Rwanda
  2. De la colonisation à l’indépendance

Tout petit pays situé dans la région des Grands lacs. Avant la colonisation, existence de deux royaumes : royaume du Rwanda et du Burundi. Débat sur la différenciation de population et sur l’existence de deux groupes, les Tutsi et les Hutus. Première hypothèse : pas de grandes différences, notamment linguistiques, donc raison de leur opposition dans la colonisation belge. Deuxième hypothèse, grande différence sociale entre les deux groupes avant la colonisation. A l’arrivée des belges, existence d’une sorte d’aristocratie d’éleveurs, les Tutsis, et d’un groupe paysan majoritaire, les Hutus, engagés auprès des Tutsis dans un système presque féodal. Au sommet, le roi, systématiquement Tutsi, qui s’appuyait essentiellement sur les Tutsis.

Colonisation : d’abord allemande puis belge, mais toujours pratique de l’administration indirecte. Donc pas de colonisation forte, en général les terres restent à leur ancien propriétaire, et l’administration indirecte s’appuie sur les rois et les Tutsis (renforcement de l’opposition avec les Hutus). Indépendance : début des années 1960, abolition de la monarchie et prise du pouvoir par la majorité Hutue au Rwanda, déjà massacres de Tutsis (migration dans les pays voisins). Système de parti unique.

  1. Génocide

En 1994, point de départ : « accident » (attentat) d’avion du Président du Rwanda, précédé d’une campagne virulente contre les Tutsis. Après, le Front populaire rwandais (organisation Tutsie) a été mis en accusation et ensuite, massacre systématique (autour de 800 000 morts). Génocide, avec participation massive de la population. Mouvement de masse de réfugiés (3 millions) vers le Zaïre, avec épidémies. Intervention française et de l’ONU, très tardive et avec l’ambiguïté entre intervention militaire et humanitaire. A la suite, Front populaire rwandais arrive au pouvoir et y reste (Président actuel soupçonné d’être un des responsables de l’attentat). Création d’un tribunal pénal international pour le Rwanda, qui siège en Tanzanie, et qui juge les responsables du génocide. Egalement justice locale mais difficultés.

  1. La Corne de l’Afrique : de religions et de clans
  2. La ligne de fracture religieuse et « ethnique » : le Soudan
  3. Une histoire complexe et mouvementée

Soudan = le plus vaste pays d’Afrique, 2,5 millions de km². Pays de contact entre les différentes Afriques. 3 régions principales :

  • Nord : zone désertique traversée au centre par le Nil, domaine des tribus arabes, qui vivent de l’agriculture et du commerce.
  • Centre : zone sahélienne traversée par le Nil, d’un côté domaine des tribus noires arabisées et islamisées, agriculteurs céréaliers, petits éleveurs et pasteurs transhumants, et d’un autre côté, dans les montagnes, domaine des tribus qui ont gardé leur langue et l’animisme.
  • Sud : zone tropicale humide, plateau forestier, domaine des agriculteurs noirs, soit encore animistes, soit devenus chrétiens.

Opposition Nord-Sud entre des groupes arabisés ou islamisés et des groupes animistes ou chrétiens, opposition entre pasteurs et agriculteurs, opposition entre nomades et sédentaires. Grands brassages de population au cours des siècles, donc oppositions plutôt de type culturel qui perdurent.

Dans l’Antiquité, Soudan = ancienne Nubie des Egyptiens, englobé dans l’Empire égyptien à plusieurs reprises. Ensuite royaumes chrétiens et sultanats musulmans. Au XIXème siècle, « période turque » ou plutôt période égyptienne, reconquête par les égyptiens (en 1824 : création de la ville de Khartoum, capitale du Soudan). Présence anglaise, qui se traduit par la création d’une administration moderne. Révolte du Mahdi = imam qui s’autoproclame le messie et proclame le jihad contre les égyptiens et les britanniques. En 1898, révolte mahdiste écrasée par l’armée anglo-égyptienne. De 1898 à 1956, période de co-dominion anglo-égyptienne. 1956 : indépendance du Soudan, contestée par l’Egypte qui a réclamé le rattachement du Soudan, refusé par la Grande-Bretagne.

  1. Depuis l’indépendance : guerres civiles et étrangères

A partir de l’indépendance, succession de guerres civiles étrangères. Principal conflit entre le Nord et le Sud. Première guerre du Sud (1966-1972) qui aboutit à un statu quo avec les sudistes. Seconde guerre du Sud (1983-2005) provoquée par le rapprochement entre le régime soudanais et les partis musulman, et la découverte de pétrole au Sud. Encore plus meurtrière que la première, aboutit à plusieurs coups d’Etat et notamment en 1989 par le Front national islamique (lié à des islamistes proches des Frères musulmans), qui s’appuyait sur l’Iran et voulait développer l’Islam en Afrique. Guerre finie par une sorte d’accord qui assurait l’autonomie du Sud et un certain partage du pouvoir, mais accord très fragile, remis en cause peut-être bientôt (vote proche sur l’avenir du Sud).

Conflit du Darfour : pour certains, opposition entre des populations d’origine noire et des populations d’origines arabes, massacres, avec conflits du Tchad en toile de fond. Mobilisation de l’opinion internationale.

Conflits au Soudan reflets de la ligne de séparation existante en Afrique entre les civilisations du Nord et du Sud de l’Afrique. Soudan sur la ligne de fracture.

  1. L’Ethiopie
  2. Un Etat chrétien ancien, résistant à la colonisation

Origines mythiques de l’Ethiopie : royaume de la reine de Sabah ou christianisation qui remonterait aux origines avec idée de peuple élu. Origines réelles : cultures très anciennes mais problème de délimitation de cette ancienneté. Ethiopie ancienne = Abyssinie, mais pas tout à fait les mêmes frontières. Royaumes existaient dans cette région, tradition étatique qui s’est maintenue jusqu’à nos jours.

Phénomène de modernisation de l’Ethiopie au XIXème siècle : règne de ?. MENELIK (?) qui a fondé la capitale, a théoriquement aboli l’esclavage et s’est efforcé de limiter le rôle des grands féodaux. Pour certains, politique vue comme une reconquête et pour d’autres, comme une colonisation. Habileté diplomatique : moment où intérêt de l’Europe grand, donc Ethiopie doit faire face à la Grande-Bretagne, à la France et surtout à l’Italie (à la recherche de colonies), donc ?. MENELIK joue des oppositions entre ces puissances. Dégradation de la situation avec l’Italie, attaque italienne en Ethiopie à partir de l’Erythrée (Somalie) mais armée italienne battue à la bataille d’Adoua. Première fois qu’une armée coloniale est battue par des africains, ce qui permet de faire reconnaître les frontières de l’Ethiopie. Disparition de ?. MENELIK, remplacé par son petit-fils mais incapable, donc arrivée de ?. SELASSIE qui devient empereur et reprend la politique de ?. MENELIK. Mélange de politique traditionnelle et moderne (Ethiopie adhère à la SDN). Volonté de conquête par MUSSOLINI, campagne de 1935-1936 menée à partir de l’Erythrée, victorieuse, mais dès 1941, Ethiopie libérée par les anglais. Renforcement de la centralisation par les italiens, modernisation du pays et ouverture sur la mer. En 1941, retour de ?. SELASSIE au pouvoir, jusqu’en 1974.

  1. Un Etat en difficulté

Régime politique de 1974 à 1991 : régime marxiste-léniniste de ?. MENJISTOU (?). Régime calqué sur le régime soviétique et bénéficie de son appui, ex : collectivisation des terres. Naissance de mouvements d’opposition armés dans deux régions principales, l’Erythrée et Ogaden. ?. MENJISTOU (?) tombe en 1991, ce qui aboutit dans l’indépendance de l’Erythrée en ????. Instabilité constante en Ogaden. Etat qui a été amputé d’une partie de son territoire dans les années 1990.

  1. Des clans aux bandes : la Somalie
  2. Clans et colons en Somalie(s)

Somalie assez paradoxale, car grands facteurs d’unité : d’abord langue, le somali, puis religion, l’Islam (islamisation très ancienne, remonte presque aux origines, islam chiite et des confréries), type de vie, activité pastorale nomade (au début des années 1970 : 60% des somaliens étaient encore des pasteurs nomades). Facteurs de division : d’abord division nord-sud de géographie physique, nord = ensemble de plateaux et de montagnes un peu moins arides, et sud = plateaux arides et zone moins aride de culture irriguée. Division nord-sud accentuée par la colonisation : nord colonisé par les britanniques, présence limitée aux villes, et sud colonisé par l’Italie, développement de cultures commerciales.

Deuxième et principal élément de division : système traditionnel repose sur l’existence de clans = regroupement d’après une généalogie commune supposée. Clans plus ou moins fédérés : clans d’éleveurs et clans d’agriculteurs. Durant des siècles, les clans disposaient de territoires et les conflits internes étaient réglés lors de grandes assemblées ainsi que justice inter-clanique. Mais à partir du XVIIème, système de clans se dégrade, clans se dispersent. Religion aussi facteur de division car existence de confrérie = fidèles qui se rassemblent soit autour d’un derviche vivant soit autour du tombeau d’un « saint » musulman, recrutement généralement clanique.

Dernier facteur d’opposition : entre agriculteurs et pasteurs (dominants).

  1. De l’indépendance à la guerre des bandes et à l’intervention

Après 1942 et le reflux des italiens, réunion des deux Somalie sous la houlette anglaise. En 1950, l’Italie récupère un mandat de l’ONU sur la Somalie du Sud, donc de nouveau division. Obtention de l’indépendance des deux Somalies, nouvelle réunion en 1960. Division : Nord en faveur d’un caractère fédéral de l’union, et Sud en faveur de la centralisation. Centralisation l’emporte.

D’abord contestation des frontières, volonté d’expansion (selon l’étoile du drapeau). Favorisation des mouvements irrédentistes dans les pays où des populations somalies sont présentes. A partir de 1969, arrivée au pouvoir du Général BARE qui installe une dictature.

Deux périodes dans cette dictature :

  • 1969-1977 : période marxiste et adoption du socialisme scientifique, lutte contre les clans et même contre l’Islam. Difficultés économiques aggravées par de grandes sécheresses. Tentative de sédentarisation des nomades. Du côté soviétique.
  • 1977-1991 : « dictature sans boussole », plus de paravent idéologique. Rupture car URSS a préféré l’Ethiopie à la Somalie. Expulsion des soviétiques, tentative de se tourner vers les Etats-Unis mais sans succès. BARE aggrave les rivalités de clans, violente répression contre les clans du Nord. Utilisation du clientélisme. Suite à une grande sécheresse, passage à l’économie libérale. Opposition, développement de milices. Fuite de S. BARE au Kenya.

Quasi disparition de la Somalie en tant qu’Etat par la suite. D’abord éclatement du pays : le Nord prend son indépendance, ainsi que le « Puntland » (?). Reprise de la guerre des clans et apparition de bandes. Atomisation de la Somalie, existence d’une vingtaine de factions rivales dirigées par des seigneurs de la guerre, avec une modernisation de la figure du guerrier nomade.

La violence des bandes, les famines endémiques provoquent une émotion de l’opinion publique en Europe et aux Etats-Unis. Intervention des Etats-Unis sous couvert de l’ONU, opération « Restore Hope » avec débarquement du 4 janvier 1993. Mais réunion des bandes contre les américains. Départ des américains et des casques bleus, d’où reprise de la guerre des gangs. Au milieu des années 1990, développement des mouvements islamistes (« tribunaux islamistes »). Tentative d’intervention indirecte des américains par l’Ethiopie fin 2006 jusqu’à fin 2008. Situation assez confuse, pouvoir réfugié dans la capitale et opposition des clans islamistes.

Conclusion

Changements intervenus en Afrique depuis les années 1990. Conflits, mais d’une manière générale, tendance à diminuer et efforts de médiation de l’ONU relayée par l’Union Africaine et certaines organisations régionales. Efforts qui ont réussi à tempérer les conflits (ex : Côte d’Ivoire). Atouts : ressources en matières premières dans un temps où la demande est importante et encore des possibilités de découverte notamment dans le domaine des hydrocarbures. Amélioration : disparition des dictateurs les plus fous.

Mais aspects plus négatifs : fortes contraintes démographiques, problèmes d’éducation (retard et fuite des cerveaux), problèmes de santé publiques (famines, maladies endémiques, pandémie de sida), dépendance envers les marchés extérieurs et question de l’endettement, phénomène patrimonialisation (= accaparement des ressources par des groupes étroits), divisions internes, instrumentalisation (ethnies, langues) et difficultés d’implantation de la démocratie libérale.

GEOPOLITIQUE DE L’AMERIQUE LATINE

L’expression « Amérique latine » apparaît au milieu du XIXème siècle, invention de NAPOLEON III. Définition linguistique : partie des Amériques où l’on parle des langues romanes (espagnol, portugais et français). Définition géographique : Amérique du Sud, Amérique centrale, une partie de l’Amérique du Nord (Mexique) et la Caraïbe. Problèmes : question de la nation et de l’Etat, des relations interaméricaines et des inégalités. 

  1. Aspects généraux
  2. Naissance de l’Amérique latine
  3. Le creuset ethnique et linguistique

Naissance de la rencontre entre plusieurs civilisations, dont européenne. Question du peuplement pose problème, origine inconnue. Population s’est construite par migrations successives de plusieurs continents.

  1. Le soubassement indien

Question des amérindiens, à l’origine populations asiatiques qui ont migré depuis l’Asie par le détroit de Béring (gelé). Migration du Nord au Sud, surtout le long des côtes. Le réchauffement du climat isole le continent américain de l’Asie. Développement de culture et de civilisations originales. Schéma un peu remis en cause par des découvertes anthropologiques, notamment en 1996 où découverte d’un cadavre vieux de 9000 ans qui n’avait pas les traits des amérindiens traditionnels (sans doute d’autres migrations).

Civilisations du maïs (demande beaucoup d’eau). Civilisations énigmatiques car d’un côté aspects archaïques : absence de charrue, absence de roue, absence de métallurgie du fer, absence de la route complète, et de l’autre côté aspects avancés : en architecture, en mathématiques, en astrologie et en métaphysique. Question du niveau de population atteint avant l’arrivée des européens : entre 40 et 80 millions d’habitants en hypothèse hautes et environ 20 millions en hypothèse basse.

Chute brutale de population à l’arrivée des européens fin XVIème-début XVIème (la population des Caraïbes a presque disparu). Causes : massacres, développement du travail forcé, disparition des cultures vivrières traditionnelles remplacées par des cultures spéculatives commerciales, et surtout épidémies dues aux maladies apportées par les européens.

  1. L’immigration européenne

A partir du début du XVIème siècle : d’abord immigrants espagnols et portugais, puis italiens, et français. Environ 50 millions d’immigrants entre le début du XVIème et le début du XXème siècle. Pourquoi une conquête aussi rapide ? « Choc des civilisations » car supériorité technologique, chevaux, et différence dans l’art de la guerre. Aussi division des amérindiens : empires reposés sur la domination d’un groupe et révolte à l’arrivée des européens.

  1. L’immigration forcée africaine

Début surtout vers le milieu du XVIIème et jusqu’au début du XIXème, surtout dans les Caraïbes et au Brésil : importation d’esclaves en provenance d’Afrique.

Aussi énorme phénomène de métissage entre les indiens et les blancs, entre les noirs et les blancs, et entre les noirs et les indiens. Création de toute une gradation savante avec hiérarchisation des populations : blancs au sommet, indiens et noirs en bas. Différenciation entre les pays et les régions : certaines restent à forte densité amérindiennes (ex : Bolivie), d’autres ont connu un fort taux de métissage, certains ont connu une grande immigration africaine. Evidemment phénomènes de racisme qui n’ont pas totalement disparu.

  1. La difficile naissance des Etats
  2. La situation coloniale : les vice-royautés

Dans l’Amérique coloniale espagnole, unité territoriale de base = vice-royautés, car difficile d’administrer depuis l’Espagne. Au début du XIXème siècle, 4 vice-royautés principales : celle de la Nouvelle Espagne (capitale : Mexico), celle de la Nouvelle Grenade (capitale : Bogota), celle du Pérou (capitale : Lima) et celle de la Plata (?) (capitale : Buenos Aires). Vice-royautés divisées en capitaineries générales (ex : Cuba). Tendance à l’autonomie les unes vis-à-vis des autres. Système de vénalité des offices = transmission héréditaires des charges. Pouvoir véritable plutôt aux capitaineries générales. Certaines régions à administration indirectes où pouvoir aux chefs amérindiens. Souvent, deux sociétés : une coloniale et une amérindienne.

Phénomène de réductions = territoires laissés à certains ordres religieux et particulièrement aux jésuites. Organisation d’unités territoriales originales où les amérindiens étaient moins maltraités qu’ailleurs et pouvaient pratiquer leur langue, mais devaient se christianiser. Ex : Paraguay héritier d’une grande réduction jésuite.

A ses clivages administratifs s’ajoutent des clivages géographiques : de relief avec des zones montagneuses très élevées, et de climat avec les climats équatorial et tropical humide. Développement de caractères originaux, notamment à cause de l’inachèvement de l’Etat.

  1. Mouvement indépendantiste et tentatives de regroupements régionaux

Lutte pour l’indépendance globalement entre 1810 et 1825 : mouvement d’indépendance de certains colons européens par rapport à l’Espagne. Développement d’une fermentation d’abord sous l’influence de la guerre d’indépendance américaine, ensuite sous l’influence de la Révolution française et notamment des idées des Lumières. Leaders charismatiques : S. BOLIVAR et J. SAN MARTIN. Aussi coupure entre l’Espagne et ses colonies à cause des guerres en Europe, surtout les guerres de l’Empire et l’occupation française de l’Espagne.

Deux camps : les « royalistes » = partisans de l’Espagne, et les « patriotes » = partisans de l’indépendance. Période 1810-1816 : période difficile pour les patriotes. 1816-1824 : retournement de la situation en faveur des patriotes. Causes : massacres perpétrés par les  royalistes et rôle de l’Angleterre, qui a intérêt économiquement à aider les patriotes. Première indépendance : le Chili, puis la Plata, puis la Grande Colombie, etc. Mouvement d’indépendance qui ne touche pas le Brésil ni les Caraïbes.

  1. L’éclatement en Etats

Dans un premier temps, les libérateurs imaginent la création d’une vaste entité sur le modèle des Etats-Unis (rêve de S. BOLIVAR) mais échec. Création de grands Etats, au nombre de 9 en 1825. Eclatements de ces grands Etats en plusieurs Etats (certains choisissent la forme fédérale pour éviter d’éclater). En 1850 : approximativement carte politique de l’Amérique latine aujourd’hui. Avec des problèmes de frontières qui ne sont pas encore réglés, et parfois toujours pas aujourd’hui. Ex : Guerre entre le Chili et la Bolivie qui prive la Bolivie d’accès à la mer.

  1. Les problèmes depuis l’indépendance
  2. Problèmes internes
  3. La terre et les hommes
  • Le problème indien

La question indienne et la question de la terre sont étroitement liées car paysans sans terre souvent indiens. Hiérarchie dans la colonisation et l’indépendance ne change pas radicalement les choses. Indiens très longtemps tenus à l’écart de la vie sociale et politique de l’Amérique latine. Parfois chercher à éliminer physiquement les indiens, ex : au Brésil.

Première tentative d’améliorer la situation : indigénisme = forme la plus ancienne apparue au début du XXème siècle (ex : Mexique) pour intégrer les indiens à la société mais en gommant leurs caractéristiques propres. Deuxième tentative : indianisme = forme apparue à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour intégrer les indiens à la société mais en conservant leur culture donc aspect d’autodétermination. Politiques promues par les autorités, extérieures aux indiens.

Depuis une vingtaine d’années, tentatives venues des indiens eux-mêmes. D’abord prise de formes culturelles, parfois différenciées : cultures amérindiennes traditionnelles ou cultures intégrées par les indiens (conversions massives au protestantisme évangélique). Puis formes politiques, proprement indiennes (ex : Guatemala) avec des indiens qui accèdent aux plus hauts postes (ex : E. MORALES en Bolivie).

  • Le latifundisme

Latifundisme = existence de très grandes propriétés, latifundios = grands domaines exploités partiellement et par des méthodes souvent archaïques. Origines d’abord dans la colonisation espagnole : les conquérants s’attribuent des terres et des mains d’œuvre attachées à la terre. Après l’indépendance, persistance des grands domaines.

Caractères généraux : souvent économiquement archaïques. Casa grande = maison du propriétaire au centre du domaine, donc regroupement des masses rurales autour de la grande maison. Latifundio = unité administrative et même politique. Economie fermée, système féodal. Grand propriétaire souvent juge et député. Structure qui a été l’un des principaux obstacles à l’intégration des populations rurales à l’Etat-nation et donc à l’achèvement de l’Etat. Grand propriétaire se transforme en cacique.

Tentatives de réforme agraire. Deux types de régimes ont tenté une réforme : les régimes révolutionnaires (Mexique, Cuba) et régimes militaires progressistes. Dans les années 1960, vague de réformes lancée par des régimes conservateur avec la menace de progression de la révolution cubaine. La terre reste un problème, même après les réformes agraires : soit effacement de la propriété privée (Cuba), soit éclatement des domaines.

  1. Le pouvoir : l’inachèvement de l’Etat
  • Caciquisme et caudillisme

Cacique = à l’origine chef indien, mais devenu grand propriétaire ou chef de bande. Caciquisme = forme de clientélisme particulière à l’Amérique latine, le cacique protège ses clients (avantages économiques) en l’échange de leur soumission et de leur vote. Caciquisme = un des signes d’inachèvement de l’Etat.

Caudillisme à caudillo = vient de l’Espagne médiévale, chef de guerre dans les groupes qui pratiquaient la Reconquista. En Amérique latine, caudillo = chef de l’Etat qui arrive au pouvoir illégalement et qui fonde son pouvoir sur une légitimité charismatique, toujours contre les élites et sur les classes défavorisées. Les caudillos commencent à apparaître avec l’indépendance et sont particulièrement actifs des années 1920 aux années 1960. Caudillisme = forme de populisme, de droite comme de gauche (ex : H. CHAVEZ). Très proche de la dictature. Souvent issus de l’armée.

  • Le rôle de l’armée

Attention aux clichés. Armée moins nombreuse et moins aristocratique qu’on pourrait le croire. Rôle plus intérieur qu’extérieur : guerres civiles beaucoup plus nombreuses que les guerres interétatiques. Armée = une des rares institutions qui fonctionne à peu près, donc elle a souvent cru qu’elle devait jouer un rôle politique. Souvent citée comme « gardienne de la constitution ». Elle s’est souvent mise au service de l’oligarchie terrienne. Coups d’Etat et dictatures militaires innombrables (dans 15 pays, en 1963 : ? coups d’Etat). 1980 : la quasi-totalité des Etats étaient sous dictature militaire.

Cas le plus général : dictature de type conservateur, mais aussi régimes militaires qui ont rétabli un régime de type libéral, ou encore dictature militaire de type populiste voire progressiste (nationalisme exacerbé qui conduit au non-alignement ou à l’anti-impérialisme). Régimes militaires qui ont quasi disparu aujourd’hui en Amériques latine. Mouvement de démilitarisation des régimes politiques dans les années 1980. Causes : persistance d’une conscience démocratique, échec des régimes militaires notamment dans le domaine économique (sauf PINOCHET), échec militaire (ex : Argentine en 1982).

  • La guérilla

Beaucoup plus ancienne que F. CASTRO et CHE GUEVARA. Guérilla = petit guerre, attaque par surprise, petits effectifs, clandestinité et cruauté. Elle remonte aux origines de l’Amérique latine, S. BOLIVAR et J. SAN MARTIN. Aussi utilisée par les caciques. Deux périodes de développement intense de la guérilla : années 1920 et 1930 avec l’épopée d’A. SANDINO et ?. MARTI au Nicaragua. Age d’or de la guérilla : années 1960 et 1970 avec l’aventure de F. CASTRO et CHE GUEVARA à Cuba, et théorisation de la guérilla à foquisme = théorie des foyers de guérilla contre l’impérialisme.

Guérilla = guerre révolutionnaire, même quand elle n’est pas marxiste-léniniste, car guerre de libération nationale contre l’étranger (l’américain du nord à partir des années 1920) et au nom du plus grand nombre (base sociale recherchée mais rarement obtenue) mais aussi par les références idéologiques (division du marxisme-léninisme entre les castristes, les maoïstes, les trotskistes, les frontistes et les communismes orthodoxes). Le plus souvent, guérillas d’origine blanches, guérillas indiennes très rares.

Deux types de guérillas : guérilla rurale et guérilla urbaine. Guérilla rurales, ex : guérilla zapatiste au Mexique, FARCS en Colombie. Guérilla urbaine, opération beaucoup plus spectaculaires. Résultats : deux succès, celui de F. CASTRO à Cuba en 1959 et celui du front sandiniste au Nicaragua en 1979. Echecs intéressants : guérillas qui passent de groupes armés à partis politiques. Principal échec de la guérilla : souvent prétexte à des coups d’Etat et la mise en place de régimes militaires (ex : Argentine). Aujourd’hui, quasi disparition des guérillas en Amérique latine.

  1. Regards croisés : la question du rôle des Etats-Unis
  2. Du côté des Etats-Unis
  • Les politiques américaines et leur évolution

Point de départ de ces politiques : année 1823 avec l’énonciation par le Président James MONROE dans un message au Congrès du 2 décembre la doctrine Monroe (l’Amérique aux Américains). En réalité rédigé par le secrétaire d’Etat Q. ADAMS. Il faut replacer cette déclaration dans son contexte. Intervention des Européens en Amérique et notamment action des Russes en Alaska (alors province russe) et velléité européenne au côté de l’Espagne pour l’aider à conserver ses colonies américaines sur la fin. Renversement de tendance en faveur des colons américains dans la guerre avec l’Espagne. « L’Amérique aux Américains » : aujourd’hui on a tendance à l’interpréter comme l’Amérique aux Etats Uniens. Il faut plutôt l’interpréter comme la volonté des US d’empêcher toute intervention européenne en Amérique. Pourquoi ? Les régimes nouveaux qui se créent en Amérique étaient plus démocratiques que les régimes européens à l’époque. Volonté de déclarer que les Amériques devaient être laissées à leur destin. En 1823 les US n’ont pas les moyens d’intervenir beaucoup à l’extérieur : il y a eu des interventions américaines hors des US mais cela n’a rien à voir avec ce qui se produira par la suite. But principal : réunir leurs territoires afin d’étendre leur propre territoire. Interventions américaines vont prendre un tournant fin 19ème : US développent leur puissance maritime et notamment par un plan du secrétaire à la Marine. 1898 : date clé > politiques américaines évoluent, interventions directes. Président Roosevelt va pratiquer la politique du « big stick » > vis-à-vis de l’Amérique latine, menace de sentence si problèmes. Il y aura donc des suites jusqu’aux années 30. Franklin Roosevelt : politique de « bon voisinage ». Avec la guerre froide, politique de containment en Amérique latine, apogée lorsque Cuba se déclare favorable au camp soviétique.

  • Les interventions américaines

Interventions de type indirectes par le biais de l’économie. Capitaux américains > de l’indépendance en 1890, les investissements étrangers en Amérique latine sont principalement anglais. Certains ont même pu dire qu’après s’être libéré de la tutelle politique de l’Espagne, l’Amérique latine est placée sous la tutelle économique de la GB. Ensuite, capitaux américains deviennent importants surtout après la première guerre mondiale.

Investissements économiques : politique menée par l’Etat fédéral américain > moduler l’aide économique en fonction des intérêts de l’Etat fédéral américain > soit intérêt politique (Cuba) soit d’un but politique et social (arme dans la lutte contre les pays narco trafiquants). Dans le cas de Cuba, les US depuis les 60’s ont décrété l’embargo contre Cuba, même renforcé par Clinton en 96 qui a promulgué la loi Helmes Burton. Embargo ne veut pas dire blocus. Clause de la nation la plus favorisée qui permet des relations économiques plus faciles avec les US. L’Etat fédéral américain fait bénéficier certains Etats de cette clause.

Interventions de type indirect par le biais du militaire. Tentative de la Baie des Cochons en 61, Chili en 73, Guatemala en 54. Il y a eu des interventions avant 1898 mais cette date reste un tournant car intervention à Cuba. Interventions pas nécessairement dans le sens d’un impérialisme politique. Les Etats des Caraïbes ne s’étaient pas libérés de l’Espagne, Cuba se révolte, US les soutient mais fort intérêt pour s’implanter à Cuba. Paix de Paris. Espagne abandonne Cuba, Puerto Rico (devient américain), les Philippines (néo colonie des US). A partir de là donc interventions assez systématiques. Interventions reprennent après la Seconde Guerre mondiale en 54 ou dans les 80’s. Dernière en 82.

  1. Du côté des Sud-Américains
  • Rejet et fascination

Ils ont adopté le modèle états-unien. Modèle politique de la république : choix du fédéralisme et notamment principalement des grands Etats comme le Mexique, le Brésil. Présidentialisme : souvent plus exarcerbé. Rôle des pouvoirs législatifs plus effacés. On est loin du rôle important du Congrès. Bipartisme. American way of life souvent critiqué mais aussi imité et recherché.

Rejet des gringos avec une série de griefs qui reprochent un certain nombre de choses aux US. Culturels : on critique la colonisation culturelle américaine. Reproche d’ordre économique : on reproche aux US de piller des richesses naturelles, investissements non profitables, parfois pas de possibilité de retrait des capitaux. Fuite des cerveaux. Volonté de pérenniser les structures sociales jugées injustes en appuyant l’oligarchie. Pourtant, force de l’immigration des latinos aux US, raisons économiques mais aussi attirance.

Eléments d’unité : langue & culture. Culture sud-américaine emprunte à la fois aux soubassements d’origine, à la culture espagnole, culture européenne en général et française en particulier. La plupart des écrivains sont particulièrement influencés par la France.

Eléments de diversité : Espagnol, portugais, anglais. Différence de taille dans les pays latinos américains. Différence de superficie : Brésil = 190 millions d’habitants, îles Caïman = 20 000 habitants. Différences aussi dans l’éco : Haïti = tiers monde alors que Brésil en plein expansion.

Organisation panaméricaines

Deux sortes d’organisation : ensemble régionaux à base économique > CAN (ancien pacte andin, accord de Carthagène en 89) = but : favoriser l’intégration régionale des pays de Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou par l’abaissement ( ?) des bannières douanières. Beaucoup se retirent. Relance en 96 avec communauté andine des nations. Par contre il va tout autrement du Mercosur = marché commun du Sud. Entre en vigueur en 1995. A l’origine, regroupe Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay. Réponse à l’initiative pour les Amériques lancée en 92 par Bush père. Suite d’un programme bilatéral économique. ½ du PIB d’Amérique Latine. Disparité entre Brésil, Argentine et d’autres. But : harmoniser la politique économique. Succès, le Chili s’y rallie. Expansion, développement d’un certain nombre d’éléments du Mercosur, notamment de ses relations avec l’UE. En juillet 09 le Venezuela s’y rajoute. On peut dire que le Mercosur & les Etats associés représentent presque la totalité de l’Amérique du Sud. Domination du Brésil.

OEA : organisation des Etats Américains. Créée en 48 par la Charte de Bogota, dans un premier temps ouvert à tous les pays d’Amérique. Pas de but économique mais politique. But : résoudre les conflits qui pouvaient subvenir entre les différents membres et puis de favoriser le développement économique social et culturel des Etats membres (à l’origine Cuba – suspendu en 62 -, de 48 aux 90’s relaye largement la politique des US dans cette partie du continent). En 96, refuse d’appliquer la loi renforçant l’embargo vis-à-vis de Cuba. A l’origine, organisation pro-US. Aujourd’hui à peu près libéré de sa tutelle.

ZLEA : projet lancé par les US en 94, vise à étendre l’ALENA à l’ensemble des Etats américains à l’exception de Cuba. Par le libre échange on permet la libéralisation de l’économie, son développement, amélioration des conditions sociales. En sommeil.

  • Aspects particuliers
    • Géopolitique de l’Amérique centrale
      • Aspects communs

On parle d’Amérique centrale mais l’unité de cette zone est plutôt difficile à trouver. D’abord parce qu’absence d’unité physique pas non plus grande unité d’un point de vue humain. Elément commun : montagne. Isthme montagneux, hauts plateaux (parfois plus de 3000 mètres d’altitude). Les plaines sont côtières, étroites. Zone profondément travaillée par la tectonique et le volcanisme. Zone de tremblement de terre, séismes. « Ligne de feu du Pacifique ». Relief plutôt cloisonné. Favorise le particularisme. Salvador, 21 000 mètres carrés : soixantaine d’unité morphologique. Plutôt obstacle que trait d’union entre les continents. Plaines côtières = climat plutôt humide, hauts plateaux = climat plus tempéré >> zone plutôt répulsive pour les colons espagnols. Peu d’unité humaine. Pas d’unité étatique pré colombienne sur l’ensemble de l’Amérique centrale. Mayas. Autres peuples se tiennent à l’écart. Fédération de cité Etats dans un empire théocratique. Espagnols peu enthousiastes pour affronter climat et populations hostiles. Derniers Mayas ne se rendent qu’à la fin du 17ème. De plus pas de richesses comme en Amérique du Sud. L’Amérique centrale dépendait économiquement de deux vice-royautés de Nouvelle Espagne. Zone de l’actuel Panama dépendant de la vice-royauté du Pérou. Panama faisait parti du grand commerce transocéanique. Au moment de la décolonisation, rêve d’unité. 1821 : Amérique centrale indépendante de l’Espagne, unité dans un premier temps sous la forme des Provinces Unies de l’Amérique centrale. Rupture par la suite. En 1838 ces provinces se sont séparées pour former cinq Etats. Depuis, tentatives d’organisation plus ou moins manquées : l’ODECA (51), but = favoriser l’intégration centre américaine. Début des 60’s, tentative de marché commun centre américain dans le but de créer une zone de libre échange, seule monnaie = peso. Mais guerre du football et quasi rupture du MCCA. Troisième tentative, plus modeste, 1987, accords ESQUIPULAS > ne concernent pas l’économie mais la politique intérieure des Etats. S’engagent à ne pas aider les factions armées en lutte contre les autorités légales. Elections libres.

Zone stratégique marquée par la violence. A l’époque coloniale, sur le chemin des mines d’or et d’argent vers l’Espagne. Circuit attirait beaucoup de convoitise avec pirates. Même Panama a été prise par le pirate Henri Morgan qui a pillé la ville. Développement de la politique américaine allait se concrétiser par la main mise sur l’isthme. Chasse gardée politique des US. + Violence : a touché les relations inter étatiques et intra étatiques. Conflits opposants les Etats d’Amérique centrale entre eux. Dès 1860 : conflit entre Costa Rica et Nicaragua, conflit entre Guatemala et Belize. Guérilla et dictature ont prospéré. 1930’s, 1950’s, 1970-1980’s : périodes sanglantes. Violence sociale devient parfois une violence politique. Hégémonie a pris dans le passé différents visages. Panama : hégémonie stratégique et économique, Honduras hégémonie économique.

Dans le passé, projet de canal pour l’isthme du Panama. Espagnols ont transformé les lieux en construisant des routes, en construisant des forts et ont déjà envisagés le percement de l’isthme par un canal. Plusieurs projets. Napoléon III aux grands travaux = Canal de Suez par Lesseps. Région très difficile (palu, fièvre jaune) = difficulté financière. Compagnie universelle du Canal fait faillite en 98. Travaux repris par les US en 1903. Ils proposent au gouvernement colombien un traité à propos de la région de Panama. // Révolte soutenue par les US, proclamation de l’indépendance. Traité entre les deux. Herran-Hay : concède une bande de terre de 28 kms de large environ, administrée par l’armée américaine. Entre 1903 et 1913, l’armée américaine achève le percement du canal. Il faut bien voir que c’est un Canal aux caractéristiques bien précises, différence avec Suez. Système d’écluses. Traversée beaucoup plus longue. 15 à 20 heures. Limite du tonnage maximum : 70 000 tonnes alors que tankers transportent d’habitude 300 000 tonnes. Surtout utilisé par les navires américains et japonais. Doublé par un oléoduc. Sert beaucoup pour le transit du pétrole qui vient d’Alaska. Zone militaire américaine. Garnison importante, près de 10 000 hommes stationnaient là, forts, bases aériennes. Point essentiel tant vers l’Amérique centrale que vers l’Amérique du Sud. Appartient jusqu’aux 70’s aux Américains. Mais on va s’apercevoir qu’il y a une montée du nationalisme panaméen. 64 : coup d’Etat mené par des jeunes officiers nationalismes > Toreijos veut retrouver la possession du Canal. A l’époque, Carter = négociation. Nouveau traité en 1977 : prévoit un dégagement progressif des américains (aboutissement en 2000). Souveraineté totale de Panama sur l’ensemble de son territoire. Partage des bénéfices entre les Panaméens et les Américains. Co gestion du canal par les deux pays. En 1989, crise grave. Panama devient un paradis fiscal pour l’immatriculation des navires, pavillons de complaisances. En théorie, Panama = première flotte commerciale du monde. Aspect moderne : paradis fiscal pour la domiciliation de sociétés (plus ou moins fictives) > grâce à un secret bancaire avant 2000 plus élevé que la Suisse, Panama devient un grand centre bancaire mondial. Panama est devenue une des plaques tournantes du trafic de cocaïne notamment via la Colombie. Transit vers les Etats Unis, surtout vers Miami. Narco dollars investis ensuite au Panama.

Rôle d’Antonio Noriega qui après la mort suspecte de Torrijos devient le dictateur de Panama. Agent double : pour la CIA et pour Cuba + chef de la garde nationale. Changement de cap des US en ce qui concerne le trafic de stupéfiants. Fin 80’s guerre contre les trafiquants. Raisons aussi de politique extérieure. Noriega = champion du Panama libre. Après les US ont lancé des interventions militaires avec un grand luxe de moyens. Bombardiers furtifs, surtout pour les entrainer puisque pas de défense aérienne panaméenne. Population a accueilli de manière ambigüe cette opération veut leur souveraineté mais contente de se débarrasser de Noriega. Noriega transféré aux Etats Unis, jugé aux Etats Unis pour trafic de stupéfiants.

  1. Les problèmes géopolitiques de l’Amérique centrale
  • L’hégémonie nord-américaine

Hégémonie économique des Etats Unis : Honduras. Type même de république bananière. Pourquoi ? Honduras est devenu dans les années 20 et 30 le lieu d’implantation de grandes sociétés nord américaines qui ont installé des plantations dans une économie d’exportation basée sur la production fruitière des bananes. Installation de lignes de chemins de fer mais peu de clients. Importation aux US : succès. Création de plantations, reprise de système de la grande propriété mais cette fois ci ne fait pas de l’agriculture extensive mais peu productive, désormais très productive. United Fruit. Ces grandes sociétés vont devenir quasiment des Etats dans l’Etat. Souveraineté de l’Etat hondurien va être mise en échec sur les grandes exploitations de ces grandes sociétés. Marque Chiquita. Le Honduras est devenu aussi politiquement une espèce de base avancée des US en Amérique centrale à la fin des années 1870 particulièrement avec la victoire des sandinistes au Nicaragua. Construction de bases aériennes. Il y a quand même eu des changements depuis les années 1870, l’emprise des grandes compagnies est beaucoup moins forte. L’essentiel de la production fruitière du Honduras est cependant faite par des sociétés américaines.

Nicaragua a une importance géopolitique, stratégique par l’éventualité du percement d’un canal. Premier pays d’Amérique centrale à avoir eu un gouvernement progressiste sandiniste. Cauchemar pour les US (Reagan puis Bush). Dictature de la famille Somoza mise en place avec l’aide des US pendant l’entre-deux guerres. S’appuyait sur une oligarchie terrienne assez étroite, sur la garde nationale. Et qui s’appuyait aussi sur le clientélisme, le paternalisme, la corruption. Chute des Somoza préparée par deux évènements : tremblement de terre en 72. Il y a eu une médiatisation importante. Solidarité internationale. Somoza a recueilli les dons et les a mis dans sa poche. 2ème évènement : assassinat d’un opposant, du parti conservateur et libéral, on s’est aperçu qu’il avait été tué par les tueurs de Somoza. Front Sandiniste de Libération nationale : guérilla de type frontiste qui regroupait des marxistes et des gens plus modérés. Evènements font que l’opinion publique bascule en faveur des opposants. Cette organisation passe à la guérilla urbaine. Réussit à chasser Somoza. De à 1990 : expérience sandiniste. Installation d’une coalition au pouvoir > des sandinistes jusqu’aux conservateurs. Junte de reconstruction nationale. Progressivement le régime va cependant connaitre un glissement vers des positions plus radicales inspirées de l’exemple cubain. Conservateurs libéraux quitte alors le mouvement. Ortega : leader charismatique. // Cuba : développement de l’économie d’Etat. Lourde bureaucratie. Développement d’une armée révolutionnaire à cause des problèmes de guérilla et contre guérillas des contras. Presse relativement libre. Cette expérience va connaitre des difficultés d’ordre économique. Conservateurs libéraux passent dans l’opposition aussi qu’un certain nombre de sandinistes déçus. Certains prennent le maquis contre le gouvernement d’Ortega. Guérilla somoziste appuyée par les Etats Unis (Contras) = Irangate. ? Les US finissent par lâcher les Contras. Autre problème vient des Indiens Miskitos. Réserves indiennes qui avaient résisté aux Espagnols. S’ils se rallient au pays à l’indépendance > réserve assez autonome. Craignant un ralliement de ceux-ci aux Contras, les sandinistes ont multiplié les brutalités, déportations. De 80 à 85, guérilla miskita au Nicaragua (tentation séparatiste). Aujourd’hui situation à peu près calme mais tension encore existante. Comment finit cette expérience ? Pour une fois elle s’est faite démocratiquement par les urnes. 1987, accords ESQUIPULAS: élections en 90, victoire de Chamorro. Depuis, élections et Ortega est revenu au pouvoir.

  • La question indienne : le Guatemala

Population du Guatemala en grande partie composée d’indiens. Alphabétisation en espagnol. Conversion au protestantisme. Cependant, on peut dire que l’identité indienne reste très forte. C’est une population longtemps maitrisée et maltraitée. Victime de la colonisation espagnole qui l’a privé des meilleures terres. Grandes plantations (United Fruit’s). 51 : réforme agraire tentée après coup d’Etat d’un général progressiste. Encore sorte de mépris social des indiens par les Latinos. Les créoles (espagnols d’origine) assez rare dans la population. Indiens aussi victimes de la guerre civile. Pour des raisons évidentes de stratégie, cette guérilla s’est implantée dans les régions indiennes. Premières victimes des répressions. Massacre par les forces gouvernementales. Populations déplacées. En 1992 : prix Nobel attribué à une indienne Melchu qui a mis en avant dans l’opinion mondiale la question des indiens du Guatemala. On estime que la guerre civile a fait environ 100 000 morts en trente ans. En 90 dans l’atmosphère de démocratisation, le processus de paix est amorcé. Premier accord en 1990. Accord général en 1996. Cet accord est intéressant parce qu’il porte sur trois objets : la terre, l’éducation et la santé. Deuxième accord de Mexico. Consensus sur la diminution de moitié de l’armée. Aussi sur la terre, l’éducation, la santé, création d’une police civile et réforme du système judiciaire.

  • Géopolitique de l’Amérique du Sud
    • Problèmes généraux

Tentatives de regroupement : nous avons déjà évoqué l’ALENA, du FFCA ( ?). Autres organisations régionales.

Géopolitique de la drogue : problème de géopolitique interne lié à des questions de production et l’autre à des questions commerciales, à l’utilisation des narco dollars. On peut dire que l’économie de la drogue induit aussi des ?

Aspects économique de la géopolitique interne : on peut distinguer les zones de production et les zones de contrôle de la production. Deux produits spécifiques : le cannabis et la cocaïne. La coca est produite essentiellement en Amérique du Sud, arbuste. Effets de la feuille de coca connus depuis longtemps : rituel, mastication, vertus pharmaceutiques. Développement à partir des 70’s. Surtout pour le show business. Devient populaire avec le crack. L’arbuste de la coca a besoin de chaleur et d’humidité. Andes. Une des cultures les plus rentables qui existent malgré les variations de cours qui peuvent aller de 1 à 10. Elle concernerait environ 300 000 personnes et regrouperait aux producteurs primaires 2 milliards de dollars.

Aspects politiques : ces mafias jouent un rôle dans l’Etat. Du fait des traditions politiques notamment la tradition du casikis, les mafias ont repris les traditions de clientélisme des casiks. 25 milliards de dollars. Un certain nombre de partis sont financés par les narcos. Président ? accusé d’avoir bénéficié de l’argent des cartels. Zones de production souvent situées dans les zones de guérillas. Impôt révolutionnaire. Sentier lumineux, FARCS. Pourrissement de la société par les narcos-dollars permet une corruption généralisée de la police, des douanes.

Géopolitique externe : un certain nombre de voies du trafic. Zone de départ : Quito, Lima, Colombie. Zones de transit : Panama, Antilles, Cuba à une époque et également le Mexique. Devient un des lieux essentiels du transit. Zone d’arrivée : Miami, LA, NY. Grand trafic océanique qui va vers l’Afrique et l’Europe. Recyclage de l’argent sale. Une parti est investie dans les pays producteurs, cartels investissent dans des activités légales (industries alimentaires, activités sociales voire caritatives) mais on peut dire que la plus grande partie est investie hors des lieux de production : îles Caïmans, Miami. Problèmes politiques : rôle des US. Considère les dégâts causés par les stupéfiants causés par la santé publique & délinquants. Les autorités américaines ont engagés une guerre contre les narcos dont les US cherchent à organiser l’extradition. Jouent avec la clause de la nation la plus favorisée. Action avec l’ONU dans les zones de production. Lutte pour la destruction des cultures.

Inachèvement de l’Etat : l’exemple de la Colombie

Etat qui s’est cherché, qui a cherché son territoire.. A l’origine il s’agit de ce qu’on appelle la grande Colombie qui regroupait la Colombie, l’Equateur et le Venezuela. Jusqu’en 1903 elle comprenait la région de Panama. Aujourd’hui encore tensions frontalières avec le Venezuela. Problème de définition des eaux territoriales. La Colombie est un producteur de pétrole (30 millions de tonnes par an mais Venezuela = cinq fois plus). Etat a cherché son statut pendant tout le 19ème siècle. D’abord un Etat unitaire (Nouvelle Monade) puis confédération Monadine puis ? puis République de Colombie. A eu du mal à se doter des instruments caractéristiques de l’Etat. Si on compare la Colombie avec d’autres pays comparables par la taille ou la population on peut souligner la faiblesse des prélèvements fiscaux. L’armée a longtemps été très faible en effectif et en budget et encore aujourd’hui un des plus faibles budgets du continent. Pourquoi ? Colombie = puzzle géographique. Il y a une quarantaine de milieux géographiques différents, souvent isolées les unes des autres. Baies, déserts, forêt Amazonienne, trois Cordillères séparées par des vallées assez profondes. D’où de forts particularismes régionaux qui se cristallisent autour de villes. Le pays possède une hiérarchie urbaine développée. 25 villes de plus de 100 000 habitants, 4 de plus d’un million (Bogota = 5 millions d’habitants). Force des organisations catégorielles. Organisations patronales industrielles, syndicats ouvriers, guérillas ou cartels de la drogue. Conséquences : pays de la violence. Violence des affrontements entre les partis politiques. Au début du 20ème siècle, guerre des mille jours entre parti libéral et parti conservateur. De 1947 à 1957 : « Violencia » qui a commencé par une reprise de la guerre entre les deux partis et ensuite entre tout le monde. 60’s : époque des guérillas marxisantes. Trois se détachent : FARC de tendance marxiste, castriste, frontiste, Armée de Libération Nationale et enfin le N19 qui s’est pas la suite légalisé. Aujourd’hui il reste l’ALN et les FARC. Contre violence des groupes d’extrême droite, « escadrons de la mort » (police, paramilitaires) contre les guérillas. Violence des cartels de la drogue souvent liés aux guérillas et aux groupes d’extrême droite. Au total depuis le début de 80’s on estime que chaque année 15 000 personnes meurent violemment. Cette violence s’est quand même calmée depuis cinq six ans à cause d’une politique musclée menée par les présidents, avec l’aide des USA.

  • Le cas brésilien

Représente plus de la moitié de la superficie de l’Amérique du Sud et la moitié de la population.

L’incomplète maîtrise du territoire

Le Brésil est né d’un partage territorial entre l’Espagne et le Portugal. Premier de ces partages fin 15ème par le traité de Tordesillas signé en 1494 entre l’Espagne et le Portugal sous l’égide du Pape. Fixait la limite séparant les possessions coloniales espagnoles et portugaises, ligne théorique à l’heure où le Brésil est à peine existant comme colonie portugaise. En 1750 situation a changé, espagnols s’intéressent assez peu à la partie occidentale du Brésil et les portugais en ont profité pour aller bien au-delà de la ligne de Tordesillas. Une catégorie de portugais, les Banderantes, cherchaient tout ce qui pouvait leur rapporter (esclaves, or, minerais, caoutchouc). Envoient comme négociateurs un conseiller ( ?) du Brésil qui a développé la première carte à peu près exacte du Brésil. En 1808 lorsque le Portugal est occupé par les troupes françaises le roi de l’époque s’est réfugié au Brésil et y est resté jusqu’en 1821. Crée un Etat de type européen, plus uni : le Royaume Uni du Portugal. A fait des réformes assez libérales pour l’époque. Laisse son fils à son départ qui devient prince régent du Brésil puis Empereur « Don Pedro », devient roi du Portugal à la mort de son père. 1889 : Brésil devient une république et se détache complètement de la famille royale portugaise. Forme de l’Etat : plutôt centralisé mais n’a jamais créé de vice royauté comme l’a fait le roi d’Espagne. Cela explique peut être le fait que le Brésil n’ait pas éclaté. Centralisation plutôt appuyée par les élites brésiliennes. Soucis : voir assuré et étendu le territoire global du Brésil plutôt que leur propre propriété. Adversaire commun : l’Argentine. Raison de dispute : Paraguay et l’Uruguay. En 1889 se transforme en un Etat fédéral, 26 Etats fédérés, création d’un District fédéral. Constitución de 1891 a créé les Estados Unidos do Brasil. Influence du positivisme “Ordre et Progrès” = Auguste Comte.

            Une nouvelle puissance régionale

Espèce de conquête vers l’Ouest très tôt. Ecole géopolitique au Brésil représentée par des universitaires dès 1926. « Formation politique du Brésil ». A l’école de guerre militaire, élaboration d’une doctrine de sécurité nationale établie après un coup d’Etat en 64. Cycle du sucre essentiellement sur la côte Atlantique. Deuxième cycle au 18ème siècle : or. 19ème : plantation de caoutchouc, coton – Nordeste, café – au sud Est. Dernier cycle un peu différent, 20ème siècle : développement des routes. Projets transamazoniens. Développement économique recherché. A côté des routes, champs pour les pauvres du Nordeste. Dans les 60’s transfert de la capitale à Brasilia. Malgré ces éléments d’unité, pays de contrastes régionaux. Forces centrifuges : casiques (colonels). Clientélisme ou force pour obtenir des services. En parti disparu dans les Etats urbanisés et industrialisés du Sud, encore un peu dans le Nordeste. Autre problème : trois Brésils > 1) riche au Sud et Sudeste – près de 60% de la population et plus des ¾ du PIB, villes d’affaires dont la première est Sao Paulo 2) pauvre au Nordeste qui regroupe 28% de la population et seulement 13% du PIB – Tiers Monde, fournit la main d’œuvre au Brésil riche 3) Vide au Nord Amazonien qui représente 42% du territoire et seulement 7% de la population et 5% du PIB. Centre-ouest : zone tampon entre les trois. Tensions, tentatives sécessionnistes dès la fin du 19ème siècle notamment par le Sud, soulèvement au Sertaõs, 1932 : soulèvement de Sao Paulo. Aujourd’hui dynamique économique du Brésil fait que les risques d’éclatement sont moins importants qu’avant. « La baleine n’arrive pas à gérer le tigre » : le Brésil dans son ensemble a du mal à gérer le cœur économique du Brésil. Il y a eu des tendances séparatistes sur le schéma de la ligue du Nord en Italie : Sud et Sudeste sont riches et ne veulent plus payer pour les fainéants du Nord. A cela s’ajoute la question de l’intégration brésilienne. Longtemps mythe qui voulait qu’au Brésil pas de racisme. Différences sociales ne sont pas atténuées. Politique qui a fait reculer la pauvreté en faisant payer les pauvres. Problème social voire racial.

Même phénomène qu’en Afrique : nouvelle puissance régionale émerge > le Brésil. Remonte aux 60’s. « Sous impérialisme ». « Miracle brésilien » s’appuie sur cinquante ans de développement. A tendance à dominer le Mercosur.

Géopolitique de la Russie et de l’ancienne Union Soviétique

Yves Lacoste – « la dislocation de l’Empire soviétique est un cas géopolitique tout à fait extraordinaire ». On peut même dire que tous les aspects de la Russie sont des cas géopolitiques. On a eu tendance à enterrer trop tôt la Russie comme puissance. Beaucoup d’occidentaux ont dit que les oppositions n’étaient qu’idéologiques alors que géopolitiques aussi. « Chaos debout » quand dirigée par Boris Eltsine. Pendant une certaine période on a dit que la Russie était devenue le caniche de l’Occident. Après, réveil de la puissance russe, à la fois réveil de l’Etat et réveil vis-à-vis de l’étranger.

  1. Russie et CEI : situation intérieure et attitude envers l’extérieur

 

  • Fondements des grandes questions géopolitiques : l’empire russe et son effondrement
    • La formation de l’Empire russe

 

  • Un immense espace

Froid, immense, majorité : climat continental, proximité avec les pôles et terres tout le temps gelées donc difficile de cultiver.

  • Grandes étapes de l’histoire de l’Empire russe

Deux périodes au niveau de la dichotomie dominants/dominés. Russes d’abord dominés par des scandinaves, les Varègues (// Vikings). L’Etat russe a été fondé par ces Varègues. Puis domination mongole mais à partir du 16ème siècle, inversion de ce système de domination et la Russie devient dominante. Colonisation des peuples, extension vers l’Est. Grandes étapes : 1) Période de Kiev entre le 9ème et le 12ème siècle. A l’origine les Russes ressembles à des scandinaves. Au 10ème siècle très forte expansion slave qui a concerné les régions de la future Russie et l’Europe. Au 9ème siècle : domination de princes Varègues scandinaves, christianisation et baptême de leur prince Vladimir en 888. Trois missions : 1) mission musulmane 2) Allemands envoyés de Rome (catholiques) 3) byzantine > Russes séduits par la messe orthodoxe. Seconde période : du 12ème au 15ème siècle > dispersion à la chute de Kiev prise par un autre prince Varègue, par les Polovs. Elément capital : invasions mongoles commencent en 1223 et s’achèvent en 1240. Tactique : encercler la région à conquérir et se resserrer progressivement en massacrant tout le monde. Vont ensuite vers le Sud et s’installent vers la Mer Noire en Crimée. Général KHAN ?. Pendant deux siècles, les Russes vont devoir payer tribut aux mongoles. Troisième période : 1462-1700 > règne moscovite. 1) Règne d’Ivan III  (1462-1505) « rassembleur des terres russes ». Bat les mongoles en 1502 et cesse de payer tribut aux mongoles. Héritier de Byzance, épouse la nièce du dernier ? de Byzance. Veut intégrer l’héritage byzantin, l’héritage de Rome. Tsar (russe pour César). 2) Ivan IV (1534-1554), le Terrible, grande poussée vers l’Est avec la prise de Kazan. Dès la fin du 16ème siècle, les Russes arrivent en Sibérie occidentale. Début de la construction d’un Etat autoritaire. Premier Romanov en 1613 > Michel. Quatrième étape : l’Empire russe de 1700 à 1917. Grand personnage : Pierre Legrand de 1700 à 1725, empereur de toutes les Russies. Veut moderniser la Russie par la force. Essaye de quitter la Moscovie et fonde St Petersburg, développer l’économie. Expansion plus ou moins continue dans plusieurs directions à partir du 16ème. D’abord vers le Nord – le grand duché de la Finlande est annexé en 1808 et le tsar devient grand duc de Finlande, ensuite en direction de l’Ouest – Estonie, Lettonie, Lituanie, obtient les Etats Baltes et toute la moitié de la Pologne. Vers le Sud, vers la Mer Noire. Cosaques ont fui le servage de la Russie. Descente vers la Bessarabie, se heurtent à l’Empire Ottoman, conquête difficile du Caucase. Dernière poussée et qui rencontre le moins de résistance vers l’Est. Passent le détroit de Béring et s’installent en Alaska (revendu aux USA en 1876). Vers les années 1880, l’Empire Russe est quasiment à son apogée.

  • Les politiques soviétiques envers les nationalités

Empire russe puis l’Empire soviétique = empire colonial mais contrairement à la France, empire d’un seul tenant. Distinction difficile à faire entre « métropole » et colonies. Dans un même ensemble ont été englobé la Pologne, les Pays Baltes ou la Finlande et des peuples qui n’étaient pas politiquement organisés. Plusieurs attitudes des tsars envers les peuples conquis. 1) L’intégration s’adresse essentiellement aux peuples slaves comme les Ukrainiens et les Biélorusses. Russification s’adresse aux Ukrainiens, Biélorusses et a tenté de s’adresser aux Polonais mais échec. « Les polonais pro-russes sont aussi nombreux que les buveurs d’eaux ». Soulèvements polonais de 1830-31, de 1863-64, polonais devient langue étrangère à l’Ecole. 2) Annexion vise les pays à majorité chrétienne mais pas slave. Arménie, Géorgie, Pays Baltes, Finlande. On se contente de leur imposer une administration russe. Les tsars ont conservé les structures politiques existantes cependant. 3) Attitude coloniale : vers les peuples ni slaves ni chrétiens > peuples du Caucase et de l’Asie centrale. Impôt. Ce qui intéresse c’est la défense des frontières. Dans tous les cas, les tsars essayaient de faire échec aux tendances nationalistes. Doctrine : autocratie, orthodoxie, nationalité (idée que la nation dominante c’est la nation russe). Empire multinational avec une nationalité principale, seul le nationalisme russe est toléré. Du coup la propagande bolchévique « Empire = prison des peuples ». Révolution de 1905 et celle de 1917 souvent faite par des non-Russes. Bataille à Petrograd sauvée par un bataillon letton.

  • L’URSS

Formation des républiques soviétiques

A l’origine Russie soviétique = forteresse assiégée. Deux phénomènes > reconquête progressive du territoire et ensuite division en républiques. 1918 : création de la République socialiste soviétique de Russie. 1922 ? Cf. tableau. Rattachement par fois par la force. 

Politiques soviétiques envers les nationalités

Ambiguïté. Lénine réprime violemment les nationalistes et même les nationalités. Soljenitsyne parle de premier flot (de déportation). Staline a largement repris la politique impériale de l’Empire russe. Mène une politique de répression envers les nationalités. Déportation massive même après 45. A partir de 1932, tournant et on exalte en URSS le nationalisme russe. A partir de 1941 « grande guerre patriotique » (// guerre patriotique de 1812). Staline mène après la guerre une politique de reconstitution de l’Empire russe. CEPENDANT action des ethnologues, linguistes soviétiques > vont partir en mission à l’intérieur de l’Empire et dès qu’ils vont repérer une ethnie ils vont l’étudier, le pouvoir soviétique va lui attribuer un territoire. Pourquoi ? Ils voulaient se démarquer de la politique de russification de l’époque tsariste. But : enraciner le communisme en faisant appliquer les directives du centre (Moscou) par des représentants des minorités nationales. Création d’institutions nationales plutôt formelles puisque la réalité du pouvoir appartient au parti. Maintien des revendications nationales. Les idées nationales n’ont jamais complètement disparues dans l’URSS.

Effondrement de l’URSS

Espèce de paradoxe dans l’URSS dans ses dernières années > les républiques avaient souvent leurs institutions nationales mais les Russes n’en avaient pas. Paradoxe du centre impérial, difficile à trouver. On pensait que l’Empire soviétique allait avoir des difficultés avec ses nationalités. CarranBlancos ?, l’Empire disloqué : risque de dislocation de l’Empire viendrait des périphéries. 1986 : émeute à Halma-Atta provoquée par le fait que le pouvoir soviétique avait choisi des secrétaires locaux du parti russes. Véritable dislocation quand deux pouvoirs au centre > Gorbatchev & Eltsine. Rivalités internes au sein des autorités soviétiques russes qui provoquent cet effondrement. Il se manifeste par une décomposition du PCUS et des difficultés économiques (course aux armements). En 1991 plusieurs mois de flou, tentative de putsch contre le pouvoir russe, ensemble des républiques fédérées se séparent et le 25 décembre 91, Gorbatchev annonce la fin de l’URSS.

  • Situation postsoviétique

1.2.1 Politiques intérieures

Constitution russe de décembre 93

Référendum, 54% de vote, 58 de oui. Création de la fédération de Russie > 15 républiques deviennent indépendantes. Composée d’un certain nombre de sujets (différentes unités politiques : les républiques, les territoires, les régions, les districts, deux villes fédérales). Système théoriquement fédéral. Du point de vue de la constitution, quels sont les différents pouvoirs ? Le pouvoir exécutif c’est celui du Président élu au suffrage universel pour quatre ans, ne peut être rééligible qu’une fois. Dispose de moyens d’actions importants. Pouvoirs issus de trois traditions : tradition russe soviétique, éléments américains, éléments français. Eléments américains : élection pour 4 ans, droit de veto sur les lois, nomme et révoque les membres du gouvernement et hauts fonctionnaires, présente chaque année à l’UL. Eléments français : exécutif bicéphale, président nomme les ministres sur proposition du premier ministre, droit de dissolution de la chambre basse (douma), initiative des lois avec le législatif, possibilité de pleins pouvoirs. Tradition russe : droit de légiférer par décret, pratique autoritaire du pouvoir.

Bicaméralisme > chambre haute (conseil de la fédération) : deux conseillers par sujet (un représentant du pouvoir législatif du sujet et un représentant du pouvoir exécutif du sujet). La Chambre basse (douma) a l’essentiel du pouvoir législatif. Vote le budget, compte 450 députés élus pour quatre ans selon un système particulier, la moitié sont élus à un scrutin majoritaire uninominal à un tour et une autre moitié par un scrutin proportionnel. Parlement a des pouvoirs assez largement théoriques car réalité du pouvoir lui échappe.

Qui dirige véritablement la Russie ? On pourrait imaginer un losange. Aux quatre coins : pouvoir exécutif, forces armées (les organes), sujets, les pouvoirs parallèles. Pouvoirs parallèles : « mafia ». De manière paradoxale, le pouvoir soviétique n’est jamais venu à bout du crime organisé pourtant système totalitaire mais il y a toujours eu du crime organisé. De temps en temps, déportations de mafieux. A l’époque poststalinienne on voit se développer deux types de mafias : mafias « ethniques » (ouzbèk, tchétchène ou géorgienne par exemple) et territoriales (de Kazan par exemple). A l’époque de Brejnev, vice ministre de l’Intérieur, condamné parce que mafieux. Mafia classique criminelle : racket, meurtres commandités, trafics d’armes, trafics de matières premières, trafics de drogue, prostitution. Apparition de l’oligarchie politico-économico-financière = pas criminelle, font des fortunes très rapidement, mettent la main sur des banques, constitution d’empires – à l’époque de Eltsine, sept principaux, sept « samouraïs », contrôlaient au moins 50% de l’économie russe. Mafias ethniques et territoriales continuent. Mais aussi mafias des juges, du KGB.

Affaiblissement des pouvoirs locaux. Recul des pouvoirs des sujets. Pouvoir central a créé un certain nombre de régions qui se superposent à ces sujets. Retour certain à la centralisation. Organes de la sécurité créées dès 1918 et qui se sont renforcés. Peuvent gagner en autonomie à l’époque de Beria.

Période Poutine puis Poutine-Medvedev caractérisée par un renforcement de l’exécutif. Création d’un parti présidentiel « Russie Unie » qui n’existait pas à l’époque de Eltsine. Réapparition du bureau des poisons. Prééminence sur les médias et sur la mise au pas des associations, des ONG. Pouvoir exécutif a disposé de moyens grâce à la montée des prix des matières premières (notamment des hydrocarbures). On a actuellement plutôt un pouvoir exécutif fort déjà d’un point de vue constitutionnel. Les Américains ont dit que dans le couple le mâle dominant reste Poutine.

Dans la plupart des anciennes républiques fédérées de l’URSS situation assez semblable, domination des pouvoirs exécutifs. Mafias. Parfois situations quasi dictatoriales comme au Turkménistan.

  • Démographie, économie, société : une conjecture complexe.

Les 90’s ont été pour la Russie des années économiques difficiles. Phénomène de la transition en grande parti partiel puisque consiste surtout à privatiser un certain nombre d’entreprises dans les domaines sidérurgiques. Caractère obsolète donc difficultés de reconversion. Choix de l’industrie lourde depuis 1929. Substrat économique pas vraiment moderne. Redressement partiel dans les années 2000. Situation économique s’améliore mais il faut la nuancer. C’est surtout grâce à la montée des prix des matières premières que la Russie a retrouvé un certain développement économique. Industrie encore obsolète.

Différenciation sociale depuis 91 : société à deux voire trois vitesses. Une partie de la société profite du développement économique, une autre partie qui a pâtie du changement, paupérisation d’une partie de la population (ouvriers, retraités). Nostalgie de l’époque soviétique voire stalinienne.

Corruption à différents niveaux

  • Politique extérieure russe

Théoriquement le cadre institutionnel = CEI née en décembre 91 en Biélorussie. A l’origine, communauté à trois. On a d’abord pensé qu’allait se créer une communauté slave (Russie, Ukraine, Biélorussie). Mais assez rapidement d’autres anciennes républiques soviétiques l’ont rejoint. Huit le 21 décembre 91 puis toutes les républiques fédérées sauf la Géorgie (adhésion en 94 et se retire en 2008) + les trois Etats Baltes. CEI comprend 11 républiques aujourd’hui.

Est-ce que la CEI existe vraiment ? Capitale : Minsk. Pas d’armée commune. Quand c’est au nom de la CEI que l’armée intervient c’est en fait au nom de la Russie. Pas de politique monétaire commune. Pas d’idées fortes. Traités bilatéraux.

Doctrines officielles : retour des grandes tendances traditionnelles de la politique extérieure russe. Nationalisme russe (transfert des problèmes). A l’intérieur du parti présidentiel, tendances nationalistes fortes, et d’autant plus à l’extérieur. On a vu aussi revenir la question de la flotte de la Mer Noire. A l’occasion des guerres de Yougoslavie, protection des slaves des Balkans. On a vu réapparaitre la question du Caucase et de la Transcaucasie. Relations avec la Chine aussi. Première doctrine : celle de l’étranger proche. Idée : il y a deux étrangers par rapport à la Russie. Etrangers en dehors de l’ex Urss et étranger proche : Etats de l’ex URSS pour lesquels la Russie s’est donné un droit de regard voire d’intervention (armée). Tutelle sur les anciennes républiques fédérées. Opposition à l’OTAN et à son élargissement vers l’Est. Cette politique se poursuit aujourd’hui. Partenariat entre la Russie et l’OTAN : pourparlers.

Retour de l’idée de puissance de la Russie. Sous Eltsine, déclin de l’idée de la puissance russe, dépendait des USA. Quand Poutine arrive au pouvoir, réapparition de l’idée de puissance.

Russie a perdu une grande partie de son hard power (pouvoir militaire) car difficultés financières de l’Etat. Les soviétiques avaient un armement stratégique extrêmement important alors qu’aujourd’hui. Arrêt du service militaire. Armée russe reste assez puissante pour exercer des pressions dans les anciennes républiques fédérées.

  1. II) Grand jeu et petits jeux : conflits géopolitiques en Russie et en ex-URSS.
  • Les conflits à propos du territoire

Dans les 90’s périodes de conflits ouverts. Aujourd’hui encore des conflits. On peut dire que la période 2000 est une période de conflits beaucoup moins ouverts.

 

  1. A propos des frontières
  • Arménie-Azerbaïdjan : « Merci Joseph Vissarionovitch ! »

Caucase: chaîne montagneuse qui va de la mer noire à la mer caspienne. Montagne d’altitude élevée. Très difficile à pénétrer. A chaque invasion, les populations se réfugient dans les montagnes. Mosaïque ethnolinguistique. L’Empire Russe a eu beaucoup de mal à dominer cette région. Cis-Caucasie, Caucase, Transcaucasie. Rattachement de la Transcaucasie a été plus facile que le rattachement du Caucase. Côté stratégique. Réserve en hydrocarbures notamment en Azerbaïdjan. On connaissait le pétrole déjà dans l’Antiquité. Médicament. Utilisation des roches avec du pétrole comme matériau de construction. Arme de guerre aussi. Dès fin 19ème, pétrole utilisé d’abord dans les lampes puis dans les moteurs à explosion. Région d’exploitation pétrolière. Doublement stratégique.

Raisons culturelles : chrétiens en Géorgie et en Arménie et régions musulmanes comme Azerbaïdjan et une partie de la Tchétchénie. Arménie médiévale : Etat structuré. Raisons historiques : opposition traditionnelle entre Arméniens et Azéries. Massacre de 1815 et de 1915 d’arméniens : au moins un million et demi de morts.

Diaspora arménienne dans le monde entier. Aussi en Azerbaïdjan. Premiers incidents entre Azéries et Arméniens dans les 80’s. Oppositions se cristallisent à propos du Nakitchevak (peuplé d’Azéries), séparé de l’Azerbaïdjan par l’Arménie. Et Haut-Karabagh région peuplée d’arméniens enclavées dans l’Azerbaïdjan. Conflit dans les 90’s entre les Arméniens et les Azéries dans le Haut-Karabagh. Aboutit à la création de couloirs territoriaux qui ont rattachés le Haut-Karabagh à l’Arménie.

Est-ce que les républiques fédérées peuvent quitter l’URSS ? Pose un problème aux Américains. Depuis la guerre de sécession on estime qu’un Etat ne peut pas quitter l’union donc pareil pour l’URSS. Conflit gelé.

Conflits armées entre 88 et 2008

Lieux

Dates

Protagonistes

Fin du conflit / Intervention de la Russie

Résultats

Haut Karabakh

91-94

Arménie et Arméniens du HK

Azerbaïdjan

1994

Intervention indirecte

Epuisement des protagonistes

Renforcement du caractère autoritaire des régimes

Tchétchénie

94-96

99-2007

Russie

Tchétchènes

2007 ?

Direct

Ruine de la Tchétchénie

Reconstruction

Moldavie

92-96

Moldavie

Transnistrie

96

Direct

Statu quo

 

Tadjikistan

92-97

Guerre civile

97

Direct

Statu quo

Géorgie

2008

Russie

Géorgie

 

2008

Direct

Indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie

Moldavie : une des principautés de la Roumanie. Sous l’influence russe à partir de 1812. « Bessarabie ». Province de l’Empire Russe avec pour capitale Kichinev (actuelle Chisinau). 1918-1919. Roumanie récupère la Bessarabie. Retour ? Après 1940, récupère la Bessarabie. 1945 : Constitution de la Moldavie soviétique avec les frontières que nous lui connaissons aujourd’hui. Indépendante en 91. Admise à l’ONU en 92. Deux problèmes : 1) Transnistrie. De l’autre côté du Dniestr. Staline fait de cette région une région rattachée à la Moldavie. MAIS Indépendance de la Transnistrie avant celle de la Moldavie. Conflits entre Moldaves et transnitriens. Appuyés par une armée soviétique. Russie s’en mêle. Aujourd’hui Transnistrie = région la plus industrielle. Donc Moldavie a besoin d’elle. De plus Moldavie sous l’URSS était spécialisée dans l’agriculture > n’a que cette activité après 92 > problème éco.

Moldavie tiraillée entre le grand voisin russe mais aussi l’Ukraine. Influence Roumaine. Langue et culture moldave se rattachent à la langue et à la culture roumaine. Nationalisme roumain. Problème identitaire de la Moldavie.

Autre problème : problème de minorités les Gagaouzes. Peuple d’origine turc mais chrétien. Environ 200 000 personnes installées dans la Gobrushtcha à la suite des guerres russo-turques. Pas de guerre ouverte cependant. La Moldavie leur reconnait un certain nombre de droits.

Question des autonomies et indépendances

Questions des minorités russes : au moment de l’éclatement des républiques, minorités russes. Beaucoup installées au Kazakhstan par exemple. Environ 25 à 30 millions en 91. Réaction des minorités face à l’indépendance ? Ont d’abord joué le jeu des indépendances. Russes de Crimée se sont prononcés pour l’indépendance de l’Ukraine. Dans un deuxième temps, ébauche de mouvements séparatistes. Enfin, depuis une dizaine d’années, double tendance : certaines communautés russes sont parties (majorité), et d’autres restent.

Pays Baltes : deux langues : langues baltes assez archaïques. Lituanie & Lettonie. Pays de langue finno-ougrienne : Estonie. Langue turco-finno-ougrienne : Lettonie. Protestants : Estonie & Lettonie. Catholiques : Lituanie. Pays à l’histoire étatique riche : Lituanie (liée à la Pologne au Moyen Âge : grand duché de Pologne Lituanie). Connaissent tous une influence germanique forte. Peuplée à un moment d’allemands surtout par l’influence de Kaliningrad. Eaux russes. Indépendance en 1918 à la suite des défaites russes et du traité de Brest-Litovsk entre Russie et Allemagne. Jusqu’en 1940. Pacte germano soviétique entre 39 et 41 > officiellement, non agression mais en secret, partage des pays baltes. Occupation par l’Armée Rouge. Exactions. Vision de Staline : identité d’un pays se manifeste dans ses élites culturelles. Déportation des élites. En 41 soviétiques envahissent les pays Baltes. Collaboration avec des nazis pour certains baltes. Il y a dans ces pays des minorités importantes. Après 45, politique d’immigration russe vers cette ville. Selon les pays, les pourcentages de ces minorités plus ou moins forts. En Lituanie, 10% de russophones, 7% de polonais. A peu près 80% de Lituaniens. En Estonie, 30% de russes, 3% d’ukrainiens = 1/3 d’étrangers. En Lettonie, 33,5% de Russes, plus de 40% de la population qui n’est pas lettonne. Discrimination par les lettons car privé de nationalités jusqu’en 91. Naturalisation des russes est difficiles, conditions très strictes. 2004 : entrent dans l’UE et OTAN, avaient refusé la CEI. Kaliningrad est restée russe alors que séparée de la Russie.

Ukraine : question de la Crimée. Identité ? Langue, culture, etc. : originalité par rapport à la Russie. Ukrainien = langue slave différente du Russe. Histoire de l’Ukraine : premier Etat russe = principauté de Kiev. Ukraine a bien porté son nom puisque marche de la part des polonais et de la part des russes. Longtemps zone ? mais où ne s’est pas développé. Cosaques fuient le servage et se regroupent dans des organisations politico-militaires autour d’un Hetman. Au service des russes. Devient une province russe au 18ème. Russification de l’Ukraine au moment de la soviétisation par un phénomène d’industrialisation, à l’Est, région aux mines de charbon. Autre phénomène : collectivisation des terres difficiles. Nikita fait cadeau de la Crimée à l’Ukraine. L’URSS avait 3 sièges à l’ONU> URSS, Ukraine, Biélorussie. Collaboration de certains ukrainiens. Aujourd’hui mémoire nationale, famine mise en avant par les Ukrainiens mais les pays occidentaux ne veulent pas la paix et fâcher les russes avec qui relations gaz, pétrole.

A l’époque de Staline, les tatars de Crimée s’étaient installés dans la région ? Déportés sous Staline et contrairement aux Tchétchènes ils n’avaient pas le droit de revenir.

Géorgie : ethnies diverses > celles de l’Ossétie du Sud et Abkhazie posent problème. Dès l’indépendance de la Géorgie, volonté indépendantiste. Volonté de réunion avec l’Ossétie du Nord.

Russie a une attitude ? Depuis 2008, les nouveaux oléoducs passent par la Géorgie. En 2008, Géorgiens ont voulu reprendre par la force l’Ossétie, troupes russes sont intervenues. Intervention amphibie sur la côte abkhaze.

Tchétchénie : incluse dans la fédération de Russie, musulmans qui ont résisté au 19ème à l’impérialisme russe (imam Tchamil = héros) mais défaite, exode des tchétchènes vers empire ottoman. A leur place, colons russes et ukrainiens. TROU

1957 : Krouchtchev accorde aux Tchétchènes le droit de revenir. Dès novembre 91, la Tchétchénie dans le mouvement général de l’indépendance a réclamé l’indépendance. Mais les autres étaient des républiques fédérés alors Tchétchénie fait partie de la République fédérale. Elisent le président Doudayiev. Développe un régime autoritaire et refuse la déclaration d’indépendance. En 94, les troupes russes franchissent les frontières de la Tchétchénie, interviennent brutalement. Résistance d’une partie de la population tchétchène sous Eltsine. Première guerre a des caractéristiques particulières : provoque un certain malaise dans l’armée, syndrome afghan –accord : cessez le feu, départ des troupes russes et en 2001 autodétermination des tchétchènes. En 99, nouvelle guerre provoquée par des attentats « tchétchènes ». Troupes envoyées vont être des contractuels, troupe du ministère de la guerre. En Tchétchénie, pouvoir favorable à la Russie. Conséquences de la guerre : une grande partie de la guerre de Grozny détruite. La Russie ne voulait pas son indépendance puisque ca entrainerait des demandes d’autres Etats. Lieux de passage des oléoducs.

Questions de conflits et de puissance

Premier courant : ? Deuxième courant favorable ? appuyé par la Russie elle-même. Dans certains pays on a vu réapparaitre au cours de ces luttes des phénomènes comme le retour aux traditions claniques. Dans le cas de la Tchétchénie, partisans et adversaires de la Russie se recrutaient parmi des groupes particuliers. Réapparition des partis politiques. Cas des anciens apparatchiks qui passent de sous dirigeants soviétiques à la situation de dirigeants de leurs pays. C’est le cas du Tatjikistan. Inversement, apparition d’hommes politiques formés à l’étranger, certains aux US. Certains prennent la forme de conflits armés : cas du Tadjikistan. Cadre général de l’Asie centrale ex-soviétique : formée de cinq républiques > le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan. Grande partie de ? passe par la Russie. Russie utilise le gaz du Kazakhstan et du Turkménistan. Les autres pays de la région n’ont pas de telles ressources. Tadjikistan créé en 1924, pas seulement peuplé de Tadjiks, minorité ouzbèk (Ouzbékistan est la république qui a le plus de population expatriée). Opposition de type religieux : majorité sunnite, minorité ismaélienne. Opposition traditionnelle de type clanique. Accession au pouvoir des islamo-démocrates en 92. Guerre civile oppose ceux-ci à ce qu’on a appelé les « néo-communistes » appuyés par les ouzbèks. Russes finissent par intervenir, près de 25000 soldats. But : rapprocher les factions tadjiks. Russie intervient en demandant à être sous l’égide de l’ONU. Décembre 96 : processus de paix, accord de cessez le feu, accord final >> « réconciliation ».

En 91, armements nucléaires divisés en quatre : on en trouve en Russie majoritairement mais aussi en Biélorussie, en Ukraine et au Kazakhstan. Arsenaux tactiques (utilisés sur le champ de batailles) et stratégiques (capable de porter l’arme nucléaire à des milliers de kms). Voie biélorusse : abandon rapide de tout l’arsenal. Voie ukrainienne : traine les pieds pour faire monter les enchères. Kazakhstan : voie moyenne. Polygone de tir. Signe le TNP, démantèle et expédie tout l’arsenal tactique en Russie. Arsenal stratégique monnayé.

Ukraine : objet d’une négociation très longue entre russes et nouveau gouvernement ukrainien. N’aboutit qu’en 97. D’une part question de la flotte de la mer noire : à qui doit-elle revenir ? Partage inégal. D’autre part, question des bases : pendant 20 ans Russie loue ?

Lutte ? entre la puissance russe et l’empire britannique. Aujourd’hui, retour du grand jeu, rôle des USA. Intervention de l’OTAN en Afghanistan et les USA installent un certain nombre de bases en Ouzbékistan et au Kirdhistan. Crainte d’encerclement de la part des Russes. Surtout manifestée à l’époque de BUSH. Ce grand jeu s’est beaucoup attenué surtout par le fait que les pays concernés ont manifesté des velléités de ne plus accorder ces bases aux USA. Retour de l’Etat en Russie, politique extérieure russe plus musclée.

CCL : Nombres de conflits parfois armés n’ont pas été résolus (cas de la Tchétchénie par exemple). Gelés. Retour de la puissance russe. S’est effectué grâce au renforcement du pouvoir de l’Etat de l’époque Poutine. S’est appuyé sur l’amélioration des conditions économiques, notamment sur l’arme des hydrocarbures. Dans les négociations avec les anciennes républiques soviétiques, utilise l’arme du gaz. En touchant l’Ukraine et la Biélorussie il touche également l’Europe. Retour de la puissance donc mais encore fragile. Russie n’a pas suffisamment de ressources ou ne peut pas les exploiter seule, fait appel à des sous-traitants (Kazakhstan, Turkménistan). Question militaire : Russie n’a pas encore fait totalement sa mutation vers une armée professionnelle. D’autre part, déficit en ce qui concerne l’armement. La Russie doit essayer de reconstituer l’arsenal classique.

 

 

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