Du mercantilisme aux classiques (Smith, Ricardo, Marx, Malthus, Say…)

Du mercantilisme aux classiques (Smith, Ricardo, Marx, Malthus, Say…)

Les premières réflexions sur l’économie sont assez anciennes. Elles datent de l’antiquité. 1776 : Adam SMITH (grand ouvrage). La vraie naissance de l’économie s’opère à la fin du XVIIIème siècle.

L’économie en tant que science moderne, distincte de la philosophie morale et de la politique, est née avec le traité intitulé Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776), du philosophe et économiste écossais Adam Smith, dont la réflexion avait été annoncée par le mercantilisme et les idées des physiocrates.

1 Le mercantilisme

Il fut en vigueur, selon des degrés variables, dans tous les pays d’Europe occidentale entre les XVIe et XVIIIe siècles. Les mercantilistes considéraient l’or et l’argent comme des indicateurs de la puissance d’un pays.

2 Les physiocrates

Le principal ouvrage de François Quesnay, fondateur de cette école de pensée, le Tableau économique (1758), tentait d’identifier les flux du revenu dans l’économie et anticipait la comptabilité nationale du XXe siècle. Selon les physiocrates, toute la richesse provient de l’agriculture ; les autres activités sont stériles et le commerce ne sert qu’à redistribuer la richesse produite par les agriculteurs. Les physiocrates étaient partisans du libre-échange et du laisser-faire.

3 L’école classique

L’économie classique est née avec Smith, avant de se développer avec les économistes britanniques Malthus et David Ricardo, suivis par John Stuart Mill. Même si les divergences furent nombreuses entre les économistes classiques au cours des trois quarts de siècle qui séparent la Richesse des nations de Smith des Principes d’économie politique de Mill (1848), les représentants de ce courant s’accordaient sur un certain nombre de principes, notamment le caractère opératoire de la propriété privée et de la concurrence comme cadre de l’activité économique et la nécessité de limiter le rôle de l’État, pour permettre le libre développement de l’initiative individuelle.

Du mercantilisme aux classiques (Smith, Ricardo, Marx, Malthus, Say...)

a) Les précurseurs : mercantilistes et physiocrates

Le développement des Etats forts au XVIIème siècle : quels sont les facteurs qui favorisent la puissance du souverain ?

Les mercantilistes :

Cette école de pensé n’est pas unifiée. Plus un souverain est riche, plus il y a du pouvoir.

Antoine de Montchrétien (1575-1621) et l’Anglai William Petty (1623-1687) en sont les principaux representants.

Pour les mercantilistes, l’Etat accroît sa force en favorisant l’enrichissement de ses citoyens.

L’activité à développer en priorité est le COMMERCE, l’industrie n’étant que la conséquence du développement de celui-ci.

Les mercantilistes sont favorables à l’activité des marchands mais ne sont pas loin s’en faut des partisans du libéralisme économique.

L’Etat doit :

Restreindre les importations et inciter les exportations de produits manufacturés.

Restreindre les exportations de produits agricoles pour réserver les matières premières aux entreprises nationales.

Encourager les commerçants et les armateurs nationaux.

L’etat doit inciter au développent des industries à forte valeur ajoutée.

Les mercantilistes ébauchent les premières tentatives de liens entre monnaie, commerce, production, niveau de l’emploi, taux d’intérêt.

En ce sens, ils sont les précurseurs de la macroéconomie (moderne).

Le commerce international est une guerre entre les nations et un jeu à somme nulle.

IE : ce que gagnent les uns est perdu par les autres

Cete idée s’est perpétuée jusqu’à maintenant.

Pour les mercantilistes, la richesse d’une nation est une fonction du stock d’or que celle-ci détient.

Cette vision va être progressivement contestée au cours du XVIIIème siècle.

C’est en particulier l’école physiocrate, menée par les travaux de François Quesnay, qui marque la fin de la pensée mercantiliste.

Les physiocrates :

Quesnay place l’agriculture à la source de la richesse du pays.

Les agriculteurs sont appels la classe productive.

Les artisans, marchands et manufacturiers sont la classe stérile.

Quesnay préconise le libéralisme économique.

En particulier la fin des restrictions au commerce de façon à permettre aux agriculteurs d’écouler leur production.

La contribution de Quesnay réside également dans une façon assez novatrice de présenter le fonctionnement de l’économie nationale, sous la forme d’un circuit de production.

Il est représenté comme un jeu d’interaction entre 3 classes :

Les propriétaires

Les agriculteurs

La classe stérile

Les propriétaires dépensent leur argent entre agriculteurs et artisans, ces deux dernières classes s’achetant mutuellement des produits.

Quesnay développe l’idée d’un lien entre les différents cycles économiques.

En particulier les investissements d’une période venant d’une épargne et donc d’une production passée permettent de financier la production présente.

Investissement : le but d’accroitre la production de demain.

Le tableau économique de Quesnay : synthétise l’activité d’un pays, est l’ancêtre de la comptabilité nationale moderne.

Il s’agit d’une façon de représenter sous une forme simplifiée l’ensemble des interactions à la fois entre les agents économiques et entre les périodes.

b) Les classiques : Smith, Say, Ricardo, Malthus et Marx

Le développement des industries, les premières mutations démographiques et l’expansion des centres urbains modifient en profondeur la vie économique en Europe (et en Angleterre en chef).

Des auteurs très différents, liés par une volonté d’expliquer de façon rigoureuse les faits économiques et par l’utilisation d’une méthode abstraite et déductive (hypothèses → conclusions)

Ici : ce que dit Marx

Adam SMITH (1723-1790)

Un livre majeur Recherche sur la nature et le causes de la richesse des nations publié en 1776.

Smith est un économiste libéral, confiant dans la capacité du marché d’assurer le développement économique.

Il insiste sur le rôle de la division du travail omme source de la croissance.

Si chacun se spécialise sur une tâche, on sera plus compétent.

La dvision du travail permet de réaliser des gains de productivité en générant des effets d’apprentissage.

Exemple : célèbre de la manufacture d’épingle :

Smith constate que la division du travail permet de produire au total un nombre bien supérieur.

La main invisible du marché :

Le cœur de la pensée d’Adam SMITH : c’est l’idée que l’économie de marché est régie Par une main invisible telle que, alors que chacun chercher son interet personnel, le résultat contribue finalement à l’intérêt général.

Ce n’est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger, que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu’ils apportent leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme.

S’il y a un bien ou un service que les individus peuvent désirer mais qui n’est pas disponible actuellement, ces individus vont être prêts à payer pour ce bien ou ce service.

Si ce que les agents sont prêts à payer excède le coût de production, il y a posiblité de profit : la recherche du profit de la part des entrepreneurs est la façon la plus efficace d’obtenir une production efficace et qui répond aux attentes du consommateur.

Quel rôle pour l’Etat ?

Dans ce schéma où intérêt individuel et collectif se confondent, l’Etat n’a pas de rôle important à jouer.

Son seul rôle consiste à assurer le respect de la propriété privée, la défense nationale.

L’Etat doit également fournir quelques bien spéciaux, dits bien collectifs (ponts, routes…) qui ne peuvent pas être produits par le marché et doivent être financées par l’impôt.

Quelle est la source de la valeur ?

Il distingue deux cas :

Soit le ben est reproductible (ce qui constitue le cas le plus fréquent) et la valeur du bien dépend de la quantité de travail necessaire à sa production.

Soit le bien n’est pas reproductible et la valeur vient de sa rareté (diamant et toutes ressources rares par exemple)

Le passage de la valeur au prix est un problème assez délicat pour les classiques.

Pour SMITH, le prix incorpore en plus du coût en travail la rémunération du capitalise et celle de propriétaire foncier.

Jean Baptiste Say (1767-1832)

Jean Baptiste SAY est resté célèbre dans l’histoire pour avoir énoncé la loi des débouchés :

Elle est souvent résumée par la formule suivante : l’offre crée sa propre demande. La totalité des revenus qui sont versé ; cette totalité est égale au niveau de production.

Un siècle plus tard, J.M Keynes s’opposera fortement à cette idée développée par SAY

L’origine de la production réside dans l’offre et qu’à partir du moment où un bien est offert, il trouvera preneur.

Pour SAY, il ne peut pas exister de crise de surproduction.

Pour établir son résultat, Jean Baptiste SAY se livre à une analyse du rôle de la monnaie.

Dans son esprit, la monnaie n’a pas d’autre fonction que d’être un intermédiaire des échanges ; elle n’est donc jamais demandées pour elles-mêmes mais pour les biens qu’elle permet de se procurer.

De cette façon, si un bien est produit dans une entreprise A, les producteurs ont payé les ouvriers et ceux-ci, avec l’argent qu’ils ont gagné, achètent les bien de l’entreprise B et réciproquement.

Toute la monnaie disponible dans l’économie est dépensée.

C’est la théorie de la monnaie voile.

De façon plus globale, SAY est à la fois optimiste sur la capacité du système à s’autoréguler et sceptique sur l’efficacité de l’intervention publique.

Il écrit ainsi : « si le guvernement est éclairé, il se mêlera aussi peu que possible des affaires des particuliers pour e pas ajouter aux maux de la nature ceux qui viennent de l’administration. »

David Ricardo

Il constitue une pensée originale et fonde des théories appelées à une longue postérité.

C’est un économiste libéral, comme Adam Smith

Il est cependant plus sceptique sur l’évolution globale du système capitaliste.

Comme Adam SMITH, il base sa théorie de la valeur sur le travail.

Il est proche des conceptions de SAY quant au rôle de la monnaie, ou plus exactement à son absence de rôle significatif dans l’économie.

(Son livre le plus connu ; Principes de l’économie politique et de l’impôt, paraît en 1817.)

Les trois classes de la société et le partage de la valeur ajoutée.

L’économie est composée de trois catégories d’agents se partageant la valeur ajoutée.

  • 1) Les salariés qui, en échange de leur travail, reçoivent un salaire fixé au salaire de subsistance (= salaire minimum pour vivre)
  • 2) Les propriétaires fonciers dont la rémunération est la rente.
  • 3) Le capitalistes qui reçoivent le profit, càd ce qu’il reste de la valeur ajoutées une fois déduits les salaires et la rente.

La rente est fixée en fonction de l’écart entre la productivité de leur terre et celle des terres de plus basse qualité cultivées.

La convergence vers l’Etat stationnaire

L’évolution de la population induit une augmentation de la production et donc une mise en culture des terres les moins productives.

Par la définition même de la rente, cela induit une augmentation de la rémunération de propriétaires et une baisse du produit.

Parallèlement, le blé état plus difficile à produire, son prix va augmenter, ce qui conduit à augmenter les salaires, ce qui grève un peu plus le profit des capitalistes.

Il arrivera un moment où la baisse du profit et telle que le capitaliste n’a plus d’interet à investir et la croissance s’arrête : c’est l’état STATIONNAIRE.

Ricardo propose des solutions pour retarder l’avènement de cet état.

En particulier le progrès technique et le libre échange (qui permet d’importer le blé de l’étranger à un prix plus faible)

La théorie des avantages comparatifs

L’autre grande contribution de Ricardo consiste dans son analyse du commerce international.

Pour l’instant, il faut retenir que Ricardo a énoncé la Théorie des Avantages Comparatifs selon laquelle tous les pays ont un intérêt au libre-échange.

Chacun devant se spécialiser dans le domaine d’activité pour lequel il est relativement le meilleur.

Cette théorie étend un raisonnement fait par Adam SMITH, appelé Théorie des Avantages Absolus.

Thomas Malthus

Essai sur le principe de population et comment il interesse l’amélioration future de la société en 1798

Il a laissé une trace importante dans l’histoire de la pensée économique et plus généralement dans l’histoire des idées.

Il affirme que les subsistances ont tendance à croître moins vit que la population et qu’en conséquence les lois sur l’assistance aux pauvres sont condamnés à l’échec.

Malthus fonde son analyse sur l’idée des rendements décroissants de la terre, chaque nouvelle terre cultivée à un rendement plus faible que les précédentes.

D’après lui, la loi d’accroissement des biens de subsistances est régie par une progression arithmétique.

Alors que la loi d’accroissement théorique de la population est de type géométrique. (Va atteindre un niveau plus important qu’une croissance arithmétique)

Le malthusianisme

Par conséquent, la restriction des naissances est une condition necessaire pour assurer aux populations un niveau de vie acceptable.

Pour Malthus, secourir les pauvres ne fait que multiplier la pauvreté ;

L’Etat doit donc éviter d’intervenir dans ce mécanisme naturel.

« Un homme qui est né dans un monde déjà possédé, s’il ne peut obtenir de ses parents la subsistance qu’il peut justement leur demander, et si la société n’a pas besoin de son travail, n’a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture et, en fait, il est de trop au banquet de la nature ; il n’ a pas de couvert vacant pour lui. »

Dans cette conception transparait la croyance assez généralement partagée par les classiques dans l’existence de lois naturelles que l’intervention publique ne peut contrecarrer sans déclencher des misères en plus grandes.

La possibilité des crises de surproduction

Malthus a une veritable originalité par rapport à SMITH, SAY et RICARDO, et c’est sa seconde contribution, qui consiste dans son opposition à la loi de SAY.

Il développe l’idée que des crises de surproduction sont possibles.

Il expose les dangers d’une épargne excessive et l’importance de consacrer une part suffisante des ressources à la consommation.

A ce titre, c’est un précurseur des idées keynésiennes, insistant sur l’importance de la demande dans la relance de l’économie.

Cette théorie des crises basées sur les insuffisances de consommation n’aura qu’une faible popularité parmi les économistes classiques.


Karl Marx : le dernier des classiques (1818-1883)

A la fois philosophe, sociologue, historien et économiste, il développe une vision globale des rapports entre les groupes sociaux.

Le capital paru en 1867

Comme les classiques, il s’interesse à l’origine de la valeur, au problème de la répartition et à l’évolution du système capitaliste.

Mais contrairement à eux, les lois de fonctionnement du système économique ne sont pas naturelles mais datées. (Elles s’inscrivent dans un cadre historique, et si le cadre évolue, les règles du système évoluent)

Elles (les lois) sont susceptibles de se modifier comme ont été modifiées les lois qi régissaient le mode de production de la société antique (fondée sur l’esclavage) ou celui de la société médiévale (fondé sur le servage)

Plus-value et fixation du salaire

Le mode de production capitaliste est fondé sur le salariat (ie (càd) dissociation entre les détenteurs du capital et ceux qui n’ont que leur fore de travail)

Pour Marx, la source de toute valeur réside dans le travail.

Les salariés vendent leur force de travil au prix qui correspond à la reproduction de la force de travail.

La différence entre la valeur créée et la valeur payée est appelée la plus-value.

Le rapport entre cette plus-value et le salaire et une mesure de l’exploitation.

Le taux de profit

Il est défini comme le rapport entre la plus-value et la somme des salaires et du capital fixe investi dans la production.

Comme chez Ricardo ce profit à tendance à baisser : c’est la Théorie de la baisse tendancielle du taux de profit. C’est ce que Marx apelle : la myopie du capitalisme.

Un autre façon de faire augmenter le taux de profit est de faire baisser les salaires ; ceux-ci seront donc toujours fixés au minimum vital.

Pour faire pression sur les travailleurs, les capitalistes s’assurent du développement suffisant du chômage, ce qui crée une armée industrielle de réserve. (Le salarié qui n’est pas content, on le met à la porte)

Ce mécanisme conduit le système à sa perte car les salaires trop faibles font baisser la demande et donc le prix et les profits.

Marx clos une époque de la pensée économique.

Alors que les classiques s’intéressaient aux grands circuits de production, aux grands Aragats, les néoclassiques vont essayer de fonder la science économique sur l’analyse des comportements individuels.

C’est ce qu’on appele la REVOLUTION MARGINALISTE.