Géopolitique de l’Amérique Latine

GEOPOLITIQUE DE L’AMERIQUE LATINE

L’expression « Amérique latine » apparaît au milieu du XIXème siècle, invention de NAPOLEON III. Définition linguistique : partie des Amériques où l’on parle des langues romanes (espagnol, portugais et français). Définition géographique : Amérique du Sud, Amérique centrale, une partie de l’Amérique du Nord (Mexique) et la Caraïbe. Problèmes : question de la nation et de l’Etat, des relations interaméricaines et des inégalités.

  1. Naissance de l’Amérique latine
  2. Le creuset ethnique et linguistique

Naissance de la rencontre entre plusieurs civilisations, dont européenne. Question du peuplement pose problème, origine inconnue. Population s’est construite par migrations successives de plusieurs continents.

  1. Le soubassement indien

Question des amérindiens, à l’origine populations asiatiques qui ont migré depuis l’Asie par le détroit de Béring (gelé). Migration du Nord au Sud, surtout le long des côtes. Le réchauffement du climat isole le continent américain de l’Asie. Développement de culture et de civilisations originales. Schéma un peu remis en cause par des découvertes anthropologiques, notamment en 1996 où découverte d’un cadavre vieux de 9000 ans qui n’avait pas les traits des amérindiens traditionnels (sans doute d’autres migrations).

Civilisations du maïs (demande beaucoup d’eau). Civilisations énigmatiques car d’un côté aspects archaïques : absence de charrue, absence de roue, absence de métallurgie du fer, absence de la route complète, et de l’autre côté aspects avancés : en architecture, en mathématiques, en astrologie et en métaphysique. Question du niveau de population atteint avant l’arrivée des européens : entre 40 et 80 millions d’habitants en hypothèse hautes et environ 20 millions en hypothèse basse.

Chute brutale de population à l’arrivée des européens fin XVIème-début XVIème (la population des Caraïbes a presque disparu). Causes : massacres, développement du travail forcé, disparition des cultures vivrières traditionnelles remplacées par des cultures spéculatives commerciales, et surtout épidémies dues aux maladies apportées par les européens.

  1. L’immigration européenne

A partir du début du XVIème siècle : d’abord immigrants espagnols et portugais, puis italiens, et français. Environ 50 millions d’immigrants entre le début du XVIème et le début du XXème siècle. Pourquoi une conquête aussi rapide ? « Choc des civilisations » car supériorité technologique, chevaux, et différence dans l’art de la guerre. Aussi division des amérindiens : empires reposés sur la domination d’un groupe et révolte à l’arrivée des européens.

  1. L’immigration forcée africaine

Début surtout vers le milieu du XVIIème et jusqu’au début du XIXème, surtout dans les Caraïbes et au Brésil : importation d’esclaves en provenance d’Afrique.

Aussi énorme phénomène de métissage entre les indiens et les blancs, entre les noirs et les blancs, et entre les noirs et les indiens. Création de toute une gradation savante avec hiérarchisation des populations : blancs au sommet, indiens et noirs en bas. Différenciation entre les pays et les régions : certaines restent à forte densité amérindiennes (ex : Bolivie), d’autres ont connu un fort taux de métissage, certains ont connu une grande immigration africaine. Evidemment phénomènes de racisme qui n’ont pas totalement disparu.

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  1. La difficile naissance des Etats
  2. La situation coloniale : les vice-royautés

Dans l’Amérique coloniale espagnole, unité territoriale de base = vice-royautés, car difficile d’administrer depuis l’Espagne. Au début du XIXème siècle, 4 vice-royautés principales : celle de la Nouvelle Espagne (capitale : Mexico), celle de la Nouvelle Grenade (capitale : Bogota), celle du Pérou (capitale : Lima) et celle de la Plata (?) (capitale : Buenos Aires). Vice-royautés divisées en capitaineries générales (ex : Cuba). Tendance à l’autonomie les unes vis-à-vis des autres. Système de vénalité des offices = transmission héréditaires des charges. Pouvoir véritable plutôt aux capitaineries générales. Certaines régions à administration indirectes où pouvoir aux chefs amérindiens. Souvent, deux sociétés : une coloniale et une amérindienne.

Phénomène de réductions = territoires laissés à certains ordres religieux et particulièrement aux jésuites. Organisation d’unités territoriales originales où les amérindiens étaient moins maltraités qu’ailleurs et pouvaient pratiquer leur langue, mais devaient se christianiser. Ex : Paraguay héritier d’une grande réduction jésuite.

A ses clivages administratifs s’ajoutent des clivages géographiques : de relief avec des zones montagneuses très élevées, et de climat avec les climats équatorial et tropical humide. Développement de caractères originaux, notamment à cause de l’inachèvement de l’Etat.

  1. Mouvement indépendantiste et tentatives de regroupements régionaux

Lutte pour l’indépendance globalement entre 1810 et 1825 : mouvement d’indépendance de certains colons européens par rapport à l’Espagne. Développement d’une fermentation d’abord sous l’influence de la guerre d’indépendance américaine, ensuite sous l’influence de la Révolution française et notamment des idées des Lumières. Leaders charismatiques : S. BOLIVAR et J. SAN MARTIN. Aussi coupure entre l’Espagne et ses colonies à cause des guerres en Europe, surtout les guerres de l’Empire et l’occupation française de l’Espagne.

Deux camps : les « royalistes » = partisans de l’Espagne, et les « patriotes » = partisans de l’indépendance. Période 1810-1816 : période difficile pour les patriotes. 1816-1824 : retournement de la situation en faveur des patriotes. Causes : massacres perpétrés par les royalistes et rôle de l’Angleterre, qui a intérêt économiquement à aider les patriotes. Première indépendance : le Chili, puis la Plata, puis la Grande Colombie, etc. Mouvement d’indépendance qui ne touche pas le Brésil ni les Caraïbes.

  1. L’éclatement en Etats

Dans un premier temps, les libérateurs imaginent la création d’une vaste entité sur le modèle des Etats-Unis (rêve de S. BOLIVAR) mais échec. Création de grands Etats, au nombre de 9 en 1825. Eclatements de ces grands Etats en plusieurs Etats (certains choisissent la forme fédérale pour éviter d’éclater). En 1850 : approximativement carte politique de l’Amérique latine aujourd’hui. Avec des problèmes de frontières qui ne sont pas encore réglés, et parfois toujours pas aujourd’hui. Ex : Guerre entre le Chili et la Bolivie qui prive la Bolivie d’accès à la mer.

  1. Les problèmes depuis l’indépendance
  2. Problèmes internes
  3. La terre et les hommes
  • Le problème indien

La question indienne et la question de la terre sont étroitement liées car paysans sans terre souvent indiens. Hiérarchie dans la colonisation et l’indépendance ne change pas radicalement les choses. Indiens très longtemps tenus à l’écart de la vie sociale et politique de l’Amérique latine. Parfois chercher à éliminer physiquement les indiens, ex : au Brésil.

Première tentative d’améliorer la situation : indigénisme = forme la plus ancienne apparue au début du XXème siècle (ex : Mexique) pour intégrer les indiens à la société mais en gommant leurs caractéristiques propres. Deuxième tentative : indianisme = forme apparue à la fin de la Seconde Guerre mondiale pour intégrer les indiens à la société mais en conservant leur culture donc aspect d’autodétermination. Politiques promues par les autorités, extérieures aux indiens.

Depuis une vingtaine d’années, tentatives venues des indiens eux-mêmes. D’abord prise de formes culturelles, parfois différenciées : cultures amérindiennes traditionnelles ou cultures intégrées par les indiens (conversions massives au protestantisme évangélique). Puis formes politiques, proprement indiennes (ex : Guatemala) avec des indiens qui accèdent aux plus hauts postes (ex : E. MORALES en Bolivie).

  • Le latifundisme

Latifundisme = existence de très grandes propriétés, latifundios = grands domaines exploités partiellement et par des méthodes souvent archaïques. Origines d’abord dans la colonisation espagnole : les conquérants s’attribuent des terres et des mains d’œuvre attachées à la terre. Après l’indépendance, persistance des grands domaines.

Caractères généraux : souvent économiquement archaïques. Casa grande = maison du propriétaire au centre du domaine, donc regroupement des masses rurales autour de la grande maison. Latifundio = unité administrative et même politique. Economie fermée, système féodal. Grand propriétaire souvent juge et député. Structure qui a été l’un des principaux obstacles à l’intégration des populations rurales à l’Etat-nation et donc à l’achèvement de l’Etat. Grand propriétaire se transforme en cacique.

Tentatives de réforme agraire. Deux types de régimes ont tenté une réforme : les régimes révolutionnaires (Mexique, Cuba) et régimes militaires progressistes. Dans les années 1960, vague de réformes lancée par des régimes conservateur avec la menace de progression de la révolution cubaine. La terre reste un problème, même après les réformes agraires : soit effacement de la propriété privée (Cuba), soit éclatement des domaines.

  1. Le pouvoir : l’inachèvement de l’Etat
  • Caciquisme et caudillisme

Cacique = à l’origine chef indien, mais devenu grand propriétaire ou chef de bande. Caciquisme = forme de clientélisme particulière à l’Amérique latine, le cacique protège ses clients (avantages économiques) en l’échange de leur soumission et de leur vote. Caciquisme = un des signes d’inachèvement de l’Etat.

Caudillisme à caudillo = vient de l’Espagne médiévale, chef de guerre dans les groupes qui pratiquaient la Reconquista. En Amérique latine, caudillo = chef de l’Etat qui arrive au pouvoir illégalement et qui fonde son pouvoir sur une légitimité charismatique, toujours contre les élites et sur les classes défavorisées. Les caudillos commencent à apparaître avec l’indépendance et sont particulièrement actifs des années 1920 aux années 1960. Caudillisme = forme de populisme, de droite comme de gauche (ex : H. CHAVEZ). Très proche de la dictature. Souvent issus de l’armée.

  • Le rôle de l’armée

Attention aux clichés. Armée moins nombreuse et moins aristocratique qu’on pourrait le croire. Rôle plus intérieur qu’extérieur : guerres civiles beaucoup plus nombreuses que les guerres interétatiques. Armée = une des rares institutions qui fonctionne à peu près, donc elle a souvent cru qu’elle devait jouer un rôle politique. Souvent citée comme « gardienne de la constitution ». Elle s’est souvent mise au service de l’oligarchie terrienne. Coups d’Etat et dictatures militaires innombrables (dans 15 pays, en 1963 : ? coups d’Etat). 1980 : la quasi-totalité des Etats étaient sous dictature militaire.

Cas le plus général : dictature de type conservateur, mais aussi régimes militaires qui ont rétabli un régime de type libéral, ou encore dictature militaire de type populiste voire progressiste (nationalisme exacerbé qui conduit au non-alignement ou à l’anti-impérialisme). Régimes militaires qui ont quasi disparu aujourd’hui en Amériques latine. Mouvement de démilitarisation des régimes politiques dans les années 1980. Causes : persistance d’une conscience démocratique, échec des régimes militaires notamment dans le domaine économique (sauf PINOCHET), échec militaire (ex : Argentine en 1982).

  • La guérilla

Beaucoup plus ancienne que F. CASTRO et CHE GUEVARA. Guérilla = petit guerre, attaque par surprise, petits effectifs, clandestinité et cruauté. Elle remonte aux origines de l’Amérique latine, S. BOLIVAR et J. SAN MARTIN. Aussi utilisée par les caciques. Deux périodes de développement intense de la guérilla : années 1920 et 1930 avec l’épopée d’A. SANDINO et ?. MARTI au Nicaragua. Age d’or de la guérilla : années 1960 et 1970 avec l’aventure de F. CASTRO et CHE GUEVARA à Cuba, et théorisation de la guérilla à foquisme = théorie des foyers de guérilla contre l’impérialisme.

Guérilla = guerre révolutionnaire, même quand elle n’est pas marxiste-léniniste, car guerre de libération nationale contre l’étranger (l’américain du nord à partir des années 1920) et au nom du plus grand nombre (base sociale recherchée mais rarement obtenue) mais aussi par les références idéologiques (division du marxisme-léninisme entre les castristes, les maoïstes, les trotskistes, les frontistes et les communismes orthodoxes). Le plus souvent, guérillas d’origine blanches, guérillas indiennes très rares.

Deux types de guérillas : guérilla rurale et guérilla urbaine. Guérilla rurales, ex : guérilla zapatiste au Mexique, FARCS en Colombie. Guérilla urbaine, opération beaucoup plus spectaculaires. Résultats : deux succès, celui de F. CASTRO à Cuba en 1959 et celui du front sandiniste au Nicaragua en 1979. Echecs intéressants : guérillas qui passent de groupes armés à partis politiques. Principal échec de la guérilla : souvent prétexte à des coups d’Etat et la mise en place de régimes militaires (ex : Argentine). Aujourd’hui, quasi disparition des guérillas en Amérique latine.

  1. Regards croisés : la question du rôle des Etats-Unis
  2. Du côté des Etats-Unis
  • Les politiques américaines et leur évolution

Point de départ de ces politiques : année 1823 avec l’énonciation par le Président James MONROE dans un message au Congrès du 2 décembre la doctrine Monroe (l’Amérique aux Américains). En réalité rédigé par le secrétaire d’Etat Q. ADAMS. Il faut replacer cette déclaration dans son contexte. Intervention des Européens en Amérique et notamment action des Russes en Alaska (alors province russe) et velléité européenne au côté de l’Espagne pour l’aider à conserver ses colonies américaines sur la fin. Renversement de tendance en faveur des colons américains dans la guerre avec l’Espagne. « L’Amérique aux Américains » : aujourd’hui on a tendance à l’interpréter comme l’Amérique aux Etats Uniens. Il faut plutôt l’interpréter comme la volonté des US d’empêcher toute intervention européenne en Amérique. Pourquoi ? Les régimes nouveaux qui se créent en Amérique étaient plus démocratiques que les régimes européens à l’époque. Volonté de déclarer que les Amériques devaient être laissées à leur destin. En 1823 les US n’ont pas les moyens d’intervenir beaucoup à l’extérieur : il y a eu des interventions américaines hors des US mais cela n’a rien à voir avec ce qui se produira par la suite. But principal : réunir leurs territoires afin d’étendre leur propre territoire. Interventions américaines vont prendre un tournant fin 19ème : US développent leur puissance maritime et notamment par un plan du secrétaire à la Marine. 1898 : date clé > politiques américaines évoluent, interventions directes. Président Roosevelt va pratiquer la politique du « big stick » > vis-à-vis de l’Amérique latine, menace de sentence si problèmes. Il y aura donc des suites jusqu’aux années 30. Franklin Roosevelt : politique de « bon voisinage ». Avec la guerre froide, politique de containment en Amérique latine, apogée lorsque Cuba se déclare favorable au camp soviétique.

  • Les interventions américaines

Interventions de type indirectes par le biais de l’économie. Capitaux américains > de l’indépendance en 1890, les investissements étrangers en Amérique latine sont principalement anglais. Certains ont même pu dire qu’après s’être libéré de la tutelle politique de l’Espagne, l’Amérique latine est placée sous la tutelle économique de la GB. Ensuite, capitaux américains deviennent importants surtout après la première guerre mondiale.

Investissements économiques : politique menée par l’Etat fédéral américain > moduler l’aide économique en fonction des intérêts de l’Etat fédéral américain > soit intérêt politique (Cuba) soit d’un but politique et social (arme dans la lutte contre les pays narco trafiquants). Dans le cas de Cuba, les US depuis les 60’s ont décrété l’embargo contre Cuba, même renforcé par Clinton en 96 qui a promulgué la loi Helmes Burton. Embargo ne veut pas dire blocus. Clause de la nation la plus favorisée qui permet des relations économiques plus faciles avec les US. L’Etat fédéral américain fait bénéficier certains Etats de cette clause.

Interventions de type indirect par le biais du militaire. Tentative de la Baie des Cochons en 61, Chili en 73, Guatemala en 54. Il y a eu des interventions avant 1898 mais cette date reste un tournant car intervention à Cuba. Interventions pas nécessairement dans le sens d’un impérialisme politique. Les Etats des Caraïbes ne s’étaient pas libérés de l’Espagne, Cuba se révolte, US les soutient mais fort intérêt pour s’implanter à Cuba. Paix de Paris. Espagne abandonne Cuba, Puerto Rico (devient américain), les Philippines (néo colonie des US). A partir de là donc interventions assez systématiques. Interventions reprennent après la Seconde Guerre mondiale en 54 ou dans les 80’s. Dernière en 82.

  1. Du côté des Sud-Américains
  • Rejet et fascination

Ils ont adopté le modèle états-unien. Modèle politique de la république : choix du fédéralisme et notamment principalement des grands Etats comme le Mexique, le Brésil. Présidentialisme : souvent plus exarcerbé. Rôle des pouvoirs législatifs plus effacés. On est loin du rôle important du Congrès. Bipartisme. American way of life souvent critiqué mais aussi imité et recherché.

Rejet des gringos avec une série de griefs qui reprochent un certain nombre de choses aux US. Culturels : on critique la colonisation culturelle américaine. Reproche d’ordre économique : on reproche aux US de piller des richesses naturelles, investissements non profitables, parfois pas de possibilité de retrait des capitaux. Fuite des cerveaux. Volonté de pérenniser les structures sociales jugées injustes en appuyant l’oligarchie. Pourtant, force de l’immigration des latinos aux US, raisons économiques mais aussi attirance.

Eléments d’unité : langue & culture. Culture sud-américaine emprunte à la fois aux soubassements d’origine, à la culture espagnole, culture européenne en général et française en particulier. La plupart des écrivains sont particulièrement influencés par la France.

Eléments de diversité : Espagnol, portugais, anglais. Différence de taille dans les pays latinos américains. Différence de superficie : Brésil = 190 millions d’habitants, îles Caïman = 20 000 habitants. Différences aussi dans l’éco : Haïti = tiers monde alors que Brésil en plein expansion.

Organisation panaméricaines

Deux sortes d’organisation : ensemble régionaux à base économique > CAN (ancien pacte andin, accord de Carthagène en 89) = but : favoriser l’intégration régionale des pays de Bolivie, Colombie, Equateur, Pérou par l’abaissement ( ?) des bannières douanières. Beaucoup se retirent. Relance en 96 avec communauté andine des nations. Par contre il va tout autrement du Mercosur = marché commun du Sud. Entre en vigueur en 1995. A l’origine, regroupe Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay. Réponse à l’initiative pour les Amériques lancée en 92 par Bush père. Suite d’un programme bilatéral économique. ½ du PIB d’Amérique Latine. Disparité entre Brésil, Argentine et d’autres. But : harmoniser la politique économique. Succès, le Chili s’y rallie. Expansion, développement d’un certain nombre d’éléments du Mercosur, notamment de ses relations avec l’UE. En juillet 09 le Venezuela s’y rajoute. On peut dire que le Mercosur & les Etats associés représentent presque la totalité de l’Amérique du Sud. Domination du Brésil.

OEA : organisation des Etats Américains. Créée en 48 par la Charte de Bogota, dans un premier temps ouvert à tous les pays d’Amérique. Pas de but économique mais politique. But : résoudre les conflits qui pouvaient subvenir entre les différents membres et puis de favoriser le développement économique social et culturel des Etats membres (à l’origine Cuba – suspendu en 62 -, de 48 aux 90’s relaye largement la politique des US dans cette partie du continent). En 96, refuse d’appliquer la loi renforçant l’embargo vis-à-vis de Cuba. A l’origine, organisation pro-US. Aujourd’hui à peu près libéré de sa tutelle.

ZLEA : projet lancé par les US en 94, vise à étendre l’ALENA à l’ensemble des Etats américains à l’exception de Cuba. Par le libre échange on permet la libéralisation de l’économie, son développement, amélioration des conditions sociales. En sommeil.

  • Aspects particuliers
    • Géopolitique de l’Amérique centrale
      • Aspects communs

On parle d’Amérique centrale mais l’unité de cette zone est plutôt difficile à trouver. D’abord parce qu’absence d’unité physique pas non plus grande unité d’un point de vue humain. Elément commun : montagne. Isthme montagneux, hauts plateaux (parfois plus de 3000 mètres d’altitude). Les plaines sont côtières, étroites. Zone profondément travaillée par la tectonique et le volcanisme. Zone de tremblement de terre, séismes. « Ligne de feu du Pacifique ». Relief plutôt cloisonné. Favorise le particularisme. Salvador, 21 000 mètres carrés : soixantaine d’unité morphologique. Plutôt obstacle que trait d’union entre les continents. Plaines côtières = climat plutôt humide, hauts plateaux = climat plus tempéré >> zone plutôt répulsive pour les colons espagnols. Peu d’unité humaine. Pas d’unité étatique pré colombienne sur l’ensemble de l’Amérique centrale. Mayas. Autres peuples se tiennent à l’écart. Fédération de cité Etats dans un empire théocratique. Espagnols peu enthousiastes pour affronter climat et populations hostiles. Derniers Mayas ne se rendent qu’à la fin du 17ème. De plus pas de richesses comme en Amérique du Sud. L’Amérique centrale dépendait économiquement de deux vice-royautés de Nouvelle Espagne. Zone de l’actuel Panama dépendant de la vice-royauté du Pérou. Panama faisait parti du grand commerce transocéanique. Au moment de la décolonisation, rêve d’unité. 1821 : Amérique centrale indépendante de l’Espagne, unité dans un premier temps sous la forme des Provinces Unies de l’Amérique centrale. Rupture par la suite. En 1838 ces provinces se sont séparées pour former cinq Etats. Depuis, tentatives d’organisation plus ou moins manquées : l’ODECA (51), but = favoriser l’intégration centre américaine. Début des 60’s, tentative de marché commun centre américain dans le but de créer une zone de libre échange, seule monnaie = peso. Mais guerre du football et quasi rupture du MCCA. Troisième tentative, plus modeste, 1987, accords ESQUIPULAS > ne concernent pas l’économie mais la politique intérieure des Etats. S’engagent à ne pas aider les factions armées en lutte contre les autorités légales. Elections libres.

Zone stratégique marquée par la violence. A l’époque coloniale, sur le chemin des mines d’or et d’argent vers l’Espagne. Circuit attirait beaucoup de convoitise avec pirates. Même Panama a été prise par le pirate Henri Morgan qui a pillé la ville. Développement de la politique américaine allait se concrétiser par la main mise sur l’isthme. Chasse gardée politique des US. + Violence : a touché les relations inter étatiques et intra étatiques. Conflits opposants les Etats d’Amérique centrale entre eux. Dès 1860 : conflit entre Costa Rica et Nicaragua, conflit entre Guatemala et Belize. Guérilla et dictature ont prospéré. 1930’s, 1950’s, 1970-1980’s : périodes sanglantes. Violence sociale devient parfois une violence politique. Hégémonie a pris dans le passé différents visages. Panama : hégémonie stratégique et économique, Honduras hégémonie économique.

Dans le passé, projet de canal pour l’isthme du Panama. Espagnols ont transformé les lieux en construisant des routes, en construisant des forts et ont déjà envisagés le percement de l’isthme par un canal. Plusieurs projets. Napoléon III aux grands travaux = Canal de Suez par Lesseps. Région très difficile (palu, fièvre jaune) = difficulté financière. Compagnie universelle du Canal fait faillite en 98. Travaux repris par les US en 1903. Ils proposent au gouvernement colombien un traité à propos de la région de Panama. // Révolte soutenue par les US, proclamation de l’indépendance. Traité entre les deux. Herran-Hay : concède une bande de terre de 28 kms de large environ, administrée par l’armée américaine. Entre 1903 et 1913, l’armée américaine achève le percement du canal. Il faut bien voir que c’est un Canal aux caractéristiques bien précises, différence avec Suez. Système d’écluses. Traversée beaucoup plus longue. 15 à 20 heures. Limite du tonnage maximum : 70 000 tonnes alors que tankers transportent d’habitude 300 000 tonnes. Surtout utilisé par les navires américains et japonais. Doublé par un oléoduc. Sert beaucoup pour le transit du pétrole qui vient d’Alaska. Zone militaire américaine. Garnison importante, près de 10 000 hommes stationnaient là, forts, bases aériennes. Point essentiel tant vers l’Amérique centrale que vers l’Amérique du Sud. Appartient jusqu’aux 70’s aux Américains. Mais on va s’apercevoir qu’il y a une montée du nationalisme panaméen. 64 : coup d’Etat mené par des jeunes officiers nationalismes > Toreijos veut retrouver la possession du Canal. A l’époque, Carter = négociation. Nouveau traité en 1977 : prévoit un dégagement progressif des américains (aboutissement en 2000). Souveraineté totale de Panama sur l’ensemble de son territoire. Partage des bénéfices entre les Panaméens et les Américains. Co gestion du canal par les deux pays. En 1989, crise grave. Panama devient un paradis fiscal pour l’immatriculation des navires, pavillons de complaisances. En théorie, Panama = première flotte commerciale du monde. Aspect moderne : paradis fiscal pour la domiciliation de sociétés (plus ou moins fictives) > grâce à un secret bancaire avant 2000 plus élevé que la Suisse, Panama devient un grand centre bancaire mondial. Panama est devenue une des plaques tournantes du trafic de cocaïne notamment via la Colombie. Transit vers les Etats Unis, surtout vers Miami. Narco dollars investis ensuite au Panama.

Rôle d’Antonio Noriega qui après la mort suspecte de Torrijos devient le dictateur de Panama. Agent double : pour la CIA et pour Cuba + chef de la garde nationale. Changement de cap des US en ce qui concerne le trafic de stupéfiants. Fin 80’s guerre contre les trafiquants. Raisons aussi de politique extérieure. Noriega = champion du Panama libre. Après les US ont lancé des interventions militaires avec un grand luxe de moyens. Bombardiers furtifs, surtout pour les entrainer puisque pas de défense aérienne panaméenne. Population a accueilli de manière ambigüe cette opération veut leur souveraineté mais contente de se débarrasser de Noriega. Noriega transféré aux Etats Unis, jugé aux Etats Unis pour trafic de stupéfiants.

  1. Les problèmes géopolitiques de l’Amérique centrale
  • L’hégémonie nord-américaine

Hégémonie économique des Etats Unis : Honduras. Type même de république bananière. Pourquoi ? Honduras est devenu dans les années 20 et 30 le lieu d’implantation de grandes sociétés nord américaines qui ont installé des plantations dans une économie d’exportation basée sur la production fruitière des bananes. Installation de lignes de chemins de fer mais peu de clients. Importation aux US : succès. Création de plantations, reprise de système de la grande propriété mais cette fois ci ne fait pas de l’agriculture extensive mais peu productive, désormais très productive. United Fruit. Ces grandes sociétés vont devenir quasiment des Etats dans l’Etat. Souveraineté de l’Etat hondurien va être mise en échec sur les grandes exploitations de ces grandes sociétés. Marque Chiquita. Le Honduras est devenu aussi politiquement une espèce de base avancée des US en Amérique centrale à la fin des années 1870 particulièrement avec la victoire des sandinistes au Nicaragua. Construction de bases aériennes. Il y a quand même eu des changements depuis les années 1870, l’emprise des grandes compagnies est beaucoup moins forte. L’essentiel de la production fruitière du Honduras est cependant faite par des sociétés américaines.

Nicaragua a une importance géopolitique, stratégique par l’éventualité du percement d’un canal. Premier pays d’Amérique centrale à avoir eu un gouvernement progressiste sandiniste. Cauchemar pour les US (Reagan puis Bush). Dictature de la famille Somoza mise en place avec l’aide des US pendant l’entre-deux guerres. S’appuyait sur une oligarchie terrienne assez étroite, sur la garde nationale. Et qui s’appuyait aussi sur le clientélisme, le paternalisme, la corruption. Chute des Somoza préparée par deux évènements : tremblement de terre en 72. Il y a eu une médiatisation importante. Solidarité internationale. Somoza a recueilli les dons et les a mis dans sa poche. 2ème évènement : assassinat d’un opposant, du parti conservateur et libéral, on s’est aperçu qu’il avait été tué par les tueurs de Somoza. Front Sandiniste de Libération nationale : guérilla de type frontiste qui regroupait des marxistes et des gens plus modérés. Evènements font que l’opinion publique bascule en faveur des opposants. Cette organisation passe à la guérilla urbaine. Réussit à chasser Somoza. De à 1990 : expérience sandiniste. Installation d’une coalition au pouvoir > des sandinistes jusqu’aux conservateurs. Junte de reconstruction nationale. Progressivement le régime va cependant connaitre un glissement vers des positions plus radicales inspirées de l’exemple cubain. Conservateurs libéraux quitte alors le mouvement. Ortega : leader charismatique. // Cuba : développement de l’économie d’Etat. Lourde bureaucratie. Développement d’une armée révolutionnaire à cause des problèmes de guérilla et contre guérillas des contras. Presse relativement libre. Cette expérience va connaitre des difficultés d’ordre économique. Conservateurs libéraux passent dans l’opposition aussi qu’un certain nombre de sandinistes déçus. Certains prennent le maquis contre le gouvernement d’Ortega. Guérilla somoziste appuyée par les Etats Unis (Contras) = Irangate. ? Les US finissent par lâcher les Contras. Autre problème vient des Indiens Miskitos. Réserves indiennes qui avaient résisté aux Espagnols. S’ils se rallient au pays à l’indépendance > réserve assez autonome. Craignant un ralliement de ceux-ci aux Contras, les sandinistes ont multiplié les brutalités, déportations. De 80 à 85, guérilla miskita au Nicaragua (tentation séparatiste). Aujourd’hui situation à peu près calme mais tension encore existante. Comment finit cette expérience ? Pour une fois elle s’est faite démocratiquement par les urnes. 1987, accords ESQUIPULAS: élections en 90, victoire de Chamorro. Depuis, élections et Ortega est revenu au pouvoir.

  • La question indienne : le Guatemala

Population du Guatemala en grande partie composée d’indiens. Alphabétisation en espagnol. Conversion au protestantisme. Cependant, on peut dire que l’identité indienne reste très forte. C’est une population longtemps maitrisée et maltraitée. Victime de la colonisation espagnole qui l’a privé des meilleures terres. Grandes plantations (United Fruit’s). 51 : réforme agraire tentée après coup d’Etat d’un général progressiste. Encore sorte de mépris social des indiens par les Latinos. Les créoles (espagnols d’origine) assez rare dans la population. Indiens aussi victimes de la guerre civile. Pour des raisons évidentes de stratégie, cette guérilla s’est implantée dans les régions indiennes. Premières victimes des répressions. Massacre par les forces gouvernementales. Populations déplacées. En 1992 : prix Nobel attribué à une indienne Melchu qui a mis en avant dans l’opinion mondiale la question des indiens du Guatemala. On estime que la guerre civile a fait environ 100 000 morts en trente ans. En 90 dans l’atmosphère de démocratisation, le processus de paix est amorcé. Premier accord en 1990. Accord général en 1996. Cet accord est intéressant parce qu’il porte sur trois objets : la terre, l’éducation et la santé. Deuxième accord de Mexico. Consensus sur la diminution de moitié de l’armée. Aussi sur la terre, l’éducation, la santé, création d’une police civile et réforme du système judiciaire.

  • Géopolitique de l’Amérique du Sud
    • Problèmes généraux

Tentatives de regroupement : nous avons déjà évoqué l’ALENA, du FFCA ( ?). Autres organisations régionales.

Géopolitique de la drogue : problème de géopolitique interne lié à des questions de production et l’autre à des questions commerciales, à l’utilisation des narco dollars. On peut dire que l’économie de la drogue induit aussi des ?

Aspects économique de la géopolitique interne : on peut distinguer les zones de production et les zones de contrôle de la production. Deux produits spécifiques : le cannabis et la cocaïne. La coca est produite essentiellement en Amérique du Sud, arbuste. Effets de la feuille de coca connus depuis longtemps : rituel, mastication, vertus pharmaceutiques. Développement à partir des 70’s. Surtout pour le show business. Devient populaire avec le crack. L’arbuste de la coca a besoin de chaleur et d’humidité. Andes. Une des cultures les plus rentables qui existent malgré les variations de cours qui peuvent aller de 1 à 10. Elle concernerait environ 300 000 personnes et regrouperait aux producteurs primaires 2 milliards de dollars.

Aspects politiques : ces mafias jouent un rôle dans l’Etat. Du fait des traditions politiques notamment la tradition du casikis, les mafias ont repris les traditions de clientélisme des casiks. 25 milliards de dollars. Un certain nombre de partis sont financés par les narcos. Président ? accusé d’avoir bénéficié de l’argent des cartels. Zones de production souvent situées dans les zones de guérillas. Impôt révolutionnaire. Sentier lumineux, FARCS. Pourrissement de la société par les narcos-dollars permet une corruption généralisée de la police, des douanes.

Géopolitique externe : un certain nombre de voies du trafic. Zone de départ : Quito, Lima, Colombie. Zones de transit : Panama, Antilles, Cuba à une époque et également le Mexique. Devient un des lieux essentiels du transit. Zone d’arrivée : Miami, LA, NY. Grand trafic océanique qui va vers l’Afrique et l’Europe. Recyclage de l’argent sale. Une parti est investie dans les pays producteurs, cartels investissent dans des activités légales (industries alimentaires, activités sociales voire caritatives) mais on peut dire que la plus grande partie est investie hors des lieux de production : îles Caïmans, Miami. Problèmes politiques : rôle des US. Considère les dégâts causés par les stupéfiants causés par la santé publique & délinquants. Les autorités américaines ont engagés une guerre contre les narcos dont les US cherchent à organiser l’extradition. Jouent avec la clause de la nation la plus favorisée. Action avec l’ONU dans les zones de production. Lutte pour la destruction des cultures.

Inachèvement de l’Etat : l’exemple de la Colombie

Etat qui s’est cherché, qui a cherché son territoire.. A l’origine il s’agit de ce qu’on appelle la grande Colombie qui regroupait la Colombie, l’Equateur et le Venezuela. Jusqu’en 1903 elle comprenait la région de Panama. Aujourd’hui encore tensions frontalières avec le Venezuela. Problème de définition des eaux territoriales. La Colombie est un producteur de pétrole (30 millions de tonnes par an mais Venezuela = cinq fois plus). Etat a cherché son statut pendant tout le 19ème siècle. D’abord un Etat unitaire (Nouvelle Monade) puis confédération Monadine puis ? puis République de Colombie. A eu du mal à se doter des instruments caractéristiques de l’Etat. Si on compare la Colombie avec d’autres pays comparables par la taille ou la population on peut souligner la faiblesse des prélèvements fiscaux. L’armée a longtemps été très faible en effectif et en budget et encore aujourd’hui un des plus faibles budgets du continent. Pourquoi ? Colombie = puzzle géographique. Il y a une quarantaine de milieux géographiques différents, souvent isolées les unes des autres. Baies, déserts, forêt Amazonienne, trois Cordillères séparées par des vallées assez profondes. D’où de forts particularismes régionaux qui se cristallisent autour de villes. Le pays possède une hiérarchie urbaine développée. 25 villes de plus de 100 000 habitants, 4 de plus d’un million (Bogota = 5 millions d’habitants). Force des organisations catégorielles. Organisations patronales industrielles, syndicats ouvriers, guérillas ou cartels de la drogue. Conséquences : pays de la violence. Violence des affrontements entre les partis politiques. Au début du 20ème siècle, guerre des mille jours entre parti libéral et parti conservateur. De 1947 à 1957 : « Violencia » qui a commencé par une reprise de la guerre entre les deux partis et ensuite entre tout le monde. 60’s : époque des guérillas marxisantes. Trois se détachent : FARC de tendance marxiste, castriste, frontiste, Armée de Libération Nationale et enfin le N19 qui s’est pas la suite légalisé. Aujourd’hui il reste l’ALN et les FARC. Contre violence des groupes d’extrême droite, « escadrons de la mort » (police, paramilitaires) contre les guérillas. Violence des cartels de la drogue souvent liés aux guérillas et aux groupes d’extrême droite. Au total depuis le début de 80’s on estime que chaque année 15 000 personnes meurent violemment. Cette violence s’est quand même calmée depuis cinq six ans à cause d’une politique musclée menée par les présidents, avec l’aide des USA.

  • Le cas brésilien

Représente plus de la moitié de la superficie de l’Amérique du Sud et la moitié de la population.

L’incomplète maîtrise du territoire

Le Brésil est né d’un partage territorial entre l’Espagne et le Portugal. Premier de ces partages fin 15ème par le traité de Tordesillas signé en 1494 entre l’Espagne et le Portugal sous l’égide du Pape. Fixait la limite séparant les possessions coloniales espagnoles et portugaises, ligne théorique à l’heure où le Brésil est à peine existant comme colonie portugaise. En 1750 situation a changé, espagnols s’intéressent assez peu à la partie occidentale du Brésil et les portugais en ont profité pour aller bien au-delà de la ligne de Tordesillas. Une catégorie de portugais, les Banderantes, cherchaient tout ce qui pouvait leur rapporter (esclaves, or, minerais, caoutchouc). Envoient comme négociateurs un conseiller ( ?) du Brésil qui a développé la première carte à peu près exacte du Brésil. En 1808 lorsque le Portugal est occupé par les troupes françaises le roi de l’époque s’est réfugié au Brésil et y est resté jusqu’en 1821. Crée un Etat de type européen, plus uni : le Royaume Uni du Portugal. A fait des réformes assez libérales pour l’époque. Laisse son fils à son départ qui devient prince régent du Brésil puis Empereur « Don Pedro », devient roi du Portugal à la mort de son père. 1889 : Brésil devient une république et se détache complètement de la famille royale portugaise. Forme de l’Etat : plutôt centralisé mais n’a jamais créé de vice royauté comme l’a fait le roi d’Espagne. Cela explique peut être le fait que le Brésil n’ait pas éclaté. Centralisation plutôt appuyée par les élites brésiliennes. Soucis : voir assuré et étendu le territoire global du Brésil plutôt que leur propre propriété. Adversaire commun : l’Argentine. Raison de dispute : Paraguay et l’Uruguay. En 1889 se transforme en un Etat fédéral, 26 Etats fédérés, création d’un District fédéral. Constitución de 1891 a créé les Estados Unidos do Brasil. Influence du positivisme “Ordre et Progrès” = Auguste Comte.

Une nouvelle puissance régionale

Espèce de conquête vers l’Ouest très tôt. Ecole géopolitique au Brésil représentée par des universitaires dès 1926. « Formation politique du Brésil ». A l’école de guerre militaire, élaboration d’une doctrine de sécurité nationale établie après un coup d’Etat en 64. Cycle du sucre essentiellement sur la côte Atlantique. Deuxième cycle au 18ème siècle : or. 19ème : plantation de caoutchouc, coton – Nordeste, café – au sud Est. Dernier cycle un peu différent, 20ème siècle : développement des routes. Projets transamazoniens. Développement économique recherché. A côté des routes, champs pour les pauvres du Nordeste. Dans les 60’s transfert de la capitale à Brasilia. Malgré ces éléments d’unité, pays de contrastes régionaux. Forces centrifuges : casiques (colonels). Clientélisme ou force pour obtenir des services. En parti disparu dans les Etats urbanisés et industrialisés du Sud, encore un peu dans le Nordeste. Autre problème : trois Brésils > 1) riche au Sud et Sudeste – près de 60% de la population et plus des ¾ du PIB, villes d’affaires dont la première est Sao Paulo 2) pauvre au Nordeste qui regroupe 28% de la population et seulement 13% du PIB – Tiers Monde, fournit la main d’œuvre au Brésil riche 3) Vide au Nord Amazonien qui représente 42% du territoire et seulement 7% de la population et 5% du PIB. Centre-ouest : zone tampon entre les trois. Tensions, tentatives sécessionnistes dès la fin du 19ème siècle notamment par le Sud, soulèvement au Sertaõs, 1932 : soulèvement de Sao Paulo. Aujourd’hui dynamique économique du Brésil fait que les risques d’éclatement sont moins importants qu’avant. « La baleine n’arrive pas à gérer le tigre » : le Brésil dans son ensemble a du mal à gérer le cœur économique du Brésil. Il y a eu des tendances séparatistes sur le schéma de la ligue du Nord en Italie : Sud et Sudeste sont riches et ne veulent plus payer pour les fainéants du Nord. A cela s’ajoute la question de l’intégration brésilienne. Longtemps mythe qui voulait qu’au Brésil pas de racisme. Différences sociales ne sont pas atténuées. Politique qui a fait reculer la pauvreté en faisant payer les pauvres. Problème social voire racial.

Même phénomène qu’en Afrique : nouvelle puissance régionale émerge > le Brésil. Remonte aux 60’s. « Sous impérialisme ». « Miracle brésilien » s’appuie sur cinquante ans de développement. A tendance à dominer le Mercosur.