Thomas Hobbes, la doctrine de l’État selon Le Léviathan

L’ETAT ET L’ABSOLUTISME ANGLAIS SELON HOBBES ET LE LIEVATHAN

L’apogée de l’absolutisme apparaît au XVIIe siècle en France. Cependant, il n’est pas propre à la France car il est partout présent en Europe : Russie, Prusse, Autriche,… C’est un régime politique qui emporte l’adhésion des peuples et des gouvernements européens. Sur le plan de la théorie politique, toutes les cours européennes n’ont pas formulé des théories sur l’absolutisme. Les modèles d’absolutisme sont directement pris sur deux Etats, la France et l’Angleterre où l’absolutisme va exister dans les faits peu de temps mais qui sera théorisé pendant longtemps.

L’absolutisme français part de Bodin et se développe au XVIIe siècle dans sa première moitié. En 1610, Louis XIII monte sur le trône jusque 1643 et l’absolutisme se développe. Ainsi, lorsque Louis XIV monte sur le trône, l’absolutisme est acquis. Tout cela est fondé sr l’idée de famille.

L’absolutisme anglais est basé sur l’individu. Cette différence avec le modèle français va se développer au court des siècles.

Au XVIIIe siècle, les français ont adhéré à cette conception individualiste de l’absolutisme.

Concernant l’absolutisme anglais, il y a un penseur qui s’impose qui est Thomas Hobbes (1588 – 1679).

P1. LA PERSONNALITÉ DE HOBBES

Thomas Hobbes nait en 1588 alors que Henri III est assassiné en 1589 et on est donc en pleine période de guerre des religions. En Angleterre, on ne peut pas parler de guerre religieuse car le système est différent du fait du pouvoir lui même. Il n’empêche que les conflits religieux sont pesants et empoisonnent la vie de l’Angleterre, y compris celle de Hobbes. Il nait dans une période de dissension religieuse entre d’une part entre les catholiques et les anglicans. Les anglicans sont représentés par le roi et ont concerné tout des cérémonies catholiques et le dogme catholiques, ils n’ont fait que changer le chef qui n’est plus le pape mais le roi d’Angleterre. Il y a donc peu de différence. On retrouve aussi ceux qu’on peut apparenter aux calvinistes, ce sont les presbytériens. Il rejettent l’ingérence du roi dans les affaires religieuses. Le roi n’a pas à se mêler des affaires spirituelles. Ils reconnaissent comme dogme celui de Calvin. Ils sont présents en Angleterre mais on les retrouve essentiellement en Ecosse. Enfin on a les puritains qui sont très puissants en Angleterre et très méfiants à l’égard des anglicans. Ils veulent purifier la religion en supprimant la prompte des cérémonies et diminuer l’autorité des évêques en Angleterre et ils sont austères sur le plan des mœurs. Ils veulent une séparation nette de l’Eglise et de l’Etat et donc que le roi n’exerce pas non plus de pouvoir absolue en matière politique.

Un changement dynastique a lieu au début du XVIIe siècle, en 1603. Elisabeth Ière règne en Angleterre mais son règne est contesté ainsi que sa légitimité. Sa légitimité est contestée par le simple fait de son origine. Henri VIII a épousé selon le rite catholique sa femme Catherine d’Aragon. De cette union est liée Marie Tudor notamment qui a régné sur l’Angleterre. Marie Tudor était catholique et a contesté d’anglicanisme institué par son père et donc la guerre entre les différentes conceptions de la religion s’est développée. Elle meurt en 1558 et se pose la question de sa succession. Henri VIII avait eu une enfant avec une autre femme, Ann Boleyn. Ils ont une fille appelée Elisabeth. La légitimité d’Elisabeth est donc contestée par les catholiques car l’union de ses parents n’est pas légitime. Elle est donc considérée par une bâtarde par les catholiques. En France, à la même époque, se trouve celle qui devrait être légitimement reine d’Angleterre, il s’agit d’une cousine de Marie Tudor, Marie Stuart. Elle a été mariée en 1558 à François II, roi de France en 1559. Sa mère exerce la régence en Ecosse était la sœur duc de Guise.

En 1558, les prétentions de Marie Stuart ne s’expirent pas par une lutte armée. Ces prétentions restent théoriques car Marie Stuart doit rester en France et régner en tant que raine de France. Or, François II n’a régné qu’une seule année et décède. Marie Stuart retourne donc en Ecosse et là elle entre en conflit avec celle qui s’est proclamée reine d’Angleterre, Elisabeth qui a le soutien des protestants. Élisabeth Ière renoue avec la pratique anglicane. Cependant, elle n’a jamais eu de mari et n’avait pas d’héritier. L’héritier était donc Jacques, le fils de Marie Stuart et son second mari. En 1603, à la mort d’Elisabeth, il devient roi d’Angleterre sous le nom de Jacques Ier et s’est alors la dynastie des Stuart qui s’est imposé et qui ont exercé l’absolutisme.

Bien que baptisé catholique à sa naissance, Jacques Ier rejoint les anglicans. Il est un roi qui ne se situe pas dans la tradition de ses prédécesseurs. En réalité, naturellement, les rois d’Angleterre ont été élevés avec la tradition de partage des pouvoirs et donc l’idée que le parlement partage le pouvoir. Jacques Ier a une conception différente des choses et il écrit des ouvrages pour théoriser l’absolutisme. Dans ses écrits, il se montre partisan de l’absolutisme de droit divin donc le pouvoir vient de Dieu et désobéir au roi est un le même sacrilège que de désobéir à Dieu. Ainsi, les rois sont comparables à Dieu. Dans l’un de ses outrages à l’attention de son fils le dauphin, il indique que le roi doit se méfier du parlement d’Angleterre et il dit « n ‘ayez pas de parlement sauf en cas de nouvelle loi ce qui devrait être rare ».

Son règne est contesté, notamment par les protestants qui rejettent l’absolutisme et qui rejette la politiquer religieuse de leur roi. Son fils Charles I lui succède en il règne dans le même esprit donc partisan de l’église anglicane. De plus, il s’est marié avec Henriette de France, fille de Henri IV et sœur de Louis XIII. C’est une princesse catholique et donc les problèmes surgissent à la suite de cette union car tout le monde se pose la question de la religion du roi. Au début de l’union, Henriette pousse son mari dans le sens d’une politique absolutiste. Il règne de manière absolue sans parlement jusque 1628. A cette date, il a besoin d’argent et convoque le parlement pour obtenir des subsides. Les députés procèdent à un chantage car ils contraignent le roi d’abaisser ses prérogatives royales. Charles Ier accepte la pétition des rois et en particulier il n’a plus le droit de lever des impôts sans le consentement du parlement. Or, l’année suivante, il lève un impôt sans le consentement des parlementaires, ces derniers se révoltent. Ainsi, Charles Ier décide de ne plus convoquer le parlement. Pendant 11 ans, il va tenir le coup. Malheureusement en 1640 il est contraint de convoquer le parlement pour obtenir à nouveau des fonds. Le parlement s’oppose au pouvoir du roi mais 18 jours après ils sont dissous par le roi. Charles Ier convoque à nouveau un parlement car les écossais sont toujours en révolte. En novembre 1940, le roi convoque le long parlement qui va durer 13 ans. En situation de force, les députés s’opposent au roi et la guerre civile éclate en 1642. L’armée s’est imposée aux députés du parlement et Cromwell va s’imposer. Charles Ier est déposé, jugé et exécuté. Le roi est décapité en 1649.

On demande à Hobbes d’être le précepteur du fils du roi exécuté qi s’est réfugié à Paris auprès de sa famille. Le futur Charles II obtient alors Hobbes comme professeur de mathématique Hobbes. Hobbes sera accueilli à la cour d’Angleterre mais cela ne durera pas car le roi à des ennemis comme les évêques contestant la pensée politique de Hobbes. En 1651, Hobbes écrit le Léviathan qui conceptualise l’absolutisme et qui a pour bit de servir le futur roi d’Angleterre Charles II. Une fois roi, Charles II veut appliquer les idées de Hobbes et certains membres de l’entourage du roi aimeraient se débarrasser de Hobbes. Finalement, une loi est votée à la chambre des communes qui viser à faire arrêter Hobbes à cause de son œuvre. Il réussit à se sauver et meurt en 1679.

P2. LA MÉTHODE DE HOBBES

Hobbes est caractérisé par son esprit cartésien. Il est de l’époque de Descartes et a correspondu avec lui mais l’a aussi critiqué. Mais il a adopté son esprit et c’est pourquoi il a été choisi comme professeur de mathématique. Il rejette toute forme de religion et plus encore que Bodin il évoque une théorie presque athée de l’absolutisme car le divin est contraire au cartésianisme. Il crée donc la théorie dans laquelle l’homme est une machine sans âme qui évolue dans un monde étant lui même une machine. La société politique est donc une machine avec ses rouages propres et qui a pour base des individus. C’est donc l’individualisme. Pour lui, l’homme est asocial et donc il n’est pas naturellement social. Si les hommes se réunissent pour former une société, c’est par pur égoïsme. C’est le résultat de l’intelligence humaine. En cela, cette caractéristique fait que l’absolutisme de Hobbes est radicalement différent de celui de la France.

P3. LE LÉVIATHAN

C’est un livre qui parait à Londres en 1651. C’est un animal monstrueux aquatique dont il est question dans la bible. Il est affirmé qu’il était le plus gros de tous les animaux aquatiques et qu’il empêchait les grands poissons de manger les petits. L’allégorie est un gigantesque personnage et on s’aperçoit que le corps du personnage est microscopique composé d’écailles correspondant à des individus. Cela illustre le fait que pour Hobbes le Léviathan est l’Etat, « ce dieu auquel nous devons notre paix et notre protection ».

Pour Hobbes, la chose la plus importante est de garantie aux personnes la paix et la protection. Il faut dire que Hobbes craignait la violence de manière maladive. Il écrit que « la peur et moi nous sommes des frères jumeaux ». Il explique cette tendance par les conditions de la naissance.

Hobbes considère que chaque individu est en quelque sorte muré en lui même de la nature. Chaque individu cherche son plein développement. Il raisonne de manière personnelle et orientez sa volonté de manière autonome. On touche donc un point essentiel de l’esprit de Hobbes, l’individu donc l’individualisme. Hobbes s’inscrit dans une démarche contraire d’Aristote qui estime que l’Homme est un animal social, un animal politique. Pour Hobbes, l’homme n’est pas social naturellement. Si l’Homme se réunit aux autres Hommes pour réunir un Etat c’est pas égoïsme et intérêt. L’Etat est donc le produit d’un calcul, une intelligence humaine tournée vers l’utilité.

Il se pose trois questions dans le Léviathan : la genèse, la puissance et la nature de l’Etat.

  • A) La genèse de l’Etat

Le point de départ de Hobbes est l’état de nature dont avant la société.

  1. L’état de nature

Cet état de nature n’est pas quelque chose de nouveau. Déjà les grecs anciens estimaient qu’il y avait un état de nature avec l’âge d’or. L’âge d’or n’est pas l’idée que Hobbes se fait de l’état de nature. Ce n’est pas un paradis pour lui mais un enfer. C’est un enfer car les Hommes sont libres et égaux et donc ils vivent tous dans l’insécurité et dans la peur. Chaque égal a peur de l’agression de l’autre. En conséquence, dans cet état de nature infernal, c’est la loi du plus fort qui s’exerce de nature cynique. Du fait de cette égalité et liberté, chacun est un concurrent pour chacun d’où la célèbre formule de Hobbes : «homo homini lupus» qui signifie que l’homme est un loup pour l’homme.

L’état de nature est donc un état de guerre de tous contre tous. Cela est du à l’égalité qui engendre le conflit et la peur. De ce fait, l’état de nature reste très primitif et il ne peut pas faire de progrès. C’est donc une situation dangereuse et improductive. Les hommes de l’état de nature ont conscience que leur intérêt et de sortir de l’état de nature en passant un contrat, un pacte.

  1. Le contrat originel

Contre l’insécurité et la peur, les Hommes se décident à passer un accord mutuel et ce contrat est créateur de l’Etat. Ce contrat est passé entre les Hommes de l’état de nature. C’est un contrat inter individuel car chaque individu contracte avec les autres mais c’est un contrat qui est passé au profit d’un tiers bénéficiaire. Ce tiers bénéficiaire peut être un homme ou un groupe d’homme qui va constituer le souverain, le Léviathan qui est à la fois le souverain, l’Etat et le gouvernement.

Dans ce contrat, chacun renonce à sa liberté et son égalité naturelle dans l’espoir que l’Etat crée par eux va apporter la paix et la sécurité. Ces droits étaient pour eux générateurs de dommages et Hobbes écrit que « leur volonté de s’unir réciproquement est d’autant plus grande que la similitude de leurs besoins suscite en eux le même désir, les même objets ». Cette phrase renvoie à une théorie du philosophe René Gizard, la théorie du désir mimétique.

Les individus deviennent alors les molécules constitutives du géant Léviathan. Ils sont aussi les sujets. Ils sont les particules de cet immense corps soumises à sa volonté souveraine.

Cela appelle une observation importante qui est que dans cette conception contractuelle de l’Etat, c’est l’individu qui est à la base du pacte social par un acte librement consenti. En fait les hommes de l’état de nature ne formait pas un tout ou un peuple mais une juxtaposition d’individus. Ainsi l’autorité crée par le contrat se trouve fondée sur un individualisme utilitariste. Les hommes ne se fondent pas en une volonté générale comme chez Rousseau. Il y a une multitude de volontés individuelles fabriquant par le contrat étatique une volonté unique, celle du souverain, qui n’est pas la volonté générale des individus.

Le caractère absolu du transfert des droits de l’individu à l’Etat

Pour Hobbes, une fois passé de l’état de nature à la situation étatique, personne ne garde aucune trace des droits qu’il avait dans l’état de nature car si on les conservait cet état de guerre caractérisant l’état de nature se poursuivrait. Le souverain ici est donc bien plus absolu que le souverain imaginé par Bodin. En effet, personne ne conserve la moindre trace de liberté de jugement. L’individu abandonne tout à l’Etat. Ce n’est plus à chacun de juger ce qui est bien ou mal, juste ou injuste, mais l’Etat qui détermine ce qu’il entend par le mot juste ou injuste, par le mot bien ou mal.

Le contrat créateur de l’Etat est irrévocable sauf dans deux hypothèses : si l’Etat se trouve détruit par une grande défaite militaire ou d’une guerre civile. Dans ce cas, l’Etat s’effondre donc le contrat s’éteint, l’individu n’est plus protégé contre l’ennemi. On retombe donc mécaniquement dans l’état de nature.

  • B)vLa puissance de l’Etat

 

  1. La souveraineté de l’Etat

Chez Hobbes, la souveraineté de l’Etat est absolue. En effet, par le pacte créateur de l’Etat, les hommes ont transféré au Léviathan la totalité des pouvoirs et droits qu’ils détenaient de l’état de nature. Or, il n’y a aucune réciprocité. C’est un contrat à sens unique car l’entité crée par le contrat ne s’engage à rien envers les cocontractants, sauf la sécurité. En cela, le contrat politique et social de Hobbes est très différent d contrat politique et social des auteurs du Moyen Age.

De ce fait, la souveraineté de l’Etat n’est limitée par rien, ni la loi religieuse ni la loi morale. Cela fait que la puissance absolue sous Hobbes est différente de celle sous Bodin où il y avait des limites inhérentes à la loi religieuse et morale. Pour autant, une ressemblance avec Bodin apparaît sur un autre point, celui de faire la loi.

  1. L’Etat et la loi

Pour Hobbes comme pour Bodin, la marque essentielle de la souveraineté est le fait de donner ou de casser les lois. Il n’y a de lois que par le consentement express ou tacite du souverain. Le souverain est donc maitre absolu de la loi et c’est dans la loi que le souverain fixe le juste et l’injuste. Cela signifie que Hobbes théorise un total positivisme juridique, le Droit n’existe que par l’Etat. C’est un positivisme qui exclue toute autre norme. Il n’y a pas de droit naturel, pas de droit des gens, pas de normes morales. Est répréhensible uniquement ce qui est interdit par la loi civile, qui est fabriquée par le Léviathan. Par exemple, « tout homicide n’est pas meurtre mais seulement quand ion tue celui que la loi civile défend de faire mourir» selon Hobbes.

Les hommes se sont donc dépouillés de toute faculté de jugement sur le juste et l’injuste. Ils se sont engagés à tenir pour bon et juste ce que le souverain aura décidé de bon et juste.

C’est aussi par ces lois que le souverain fixe les propriétés de chacun.

  1. L’Etat et la propriété

Avant la formation de l’Etat, les hommes ne connaissaient qu’une possession précaire et instable qui se trouvait inhérente à l’état de nature. Elle était sans cesse à la merci la violence d’autrui. Grâce aux lois, l’Etat permet à chacun de déterminer sa propriété et de jouir de sa propriété sous la protection de la souveraineté. Cette protection de la propriété par la puissance publique est la condition la plus élémentaire d’une vie sociale tranquille et passive.

Hobbes va plus loin que cela quand il considère que le souverain est propriétaire et que les individus ne sont que des usufruités. A tout moment, si l’intérêt public le justifie, le souverain s’empare de cet usufruit. Cette conception de Hobbes rejoint Martinus Gosia qui expliquait en 1158 que l’empereur est le «dominus mundi» donc le maitre du monde est que tout li appartient.

  1. L’Etat et la fixation des dogmes

Hobbes estime que nul ne peut servir deux maitres à la fois et que sinon la paix n’est pas assurée. C’est quelque chose que Hobbes ne va pas être le seul à dire. Rousseau dira un peu la même chose en disant que la religion chrétienne opère en chaque individu une distinction entre le citoyen et m’être religieux et que cela affaiblit l’Etat. C’est pourquoi Rousseau invente une religion civile qui est censé rétablir une idée de l’Etat existant dans la société antique. Dans la chrétienté, il y a Dieu et César. Cette parole fondatrice introduit une disjonction du religieux et du politique et que de cette disjonction il peut résulter des troubles et des tensions. C’est de là qu’est née la liberté civile est née d’ailleurs.

Selon Hobbes, en cas de disjonction, cela trouble la paix et la sécurité. Pour que l’Etat soit fort, Hobbes voit qu’une solution, que celui qui est au sommet de l’Etat soit au sommet de la religion aussi. Il faut donc que le chef de l’Etat soit le chef d’Eglise. C’est pourquoi sur l’image du Léviathan le géant couronné porte l’insigne du pouvoir laïque donc l’épée et l’insigne du pouvoir religieux donc la crosse.

On peut aussi parler de théocratie royale, comme sous Charlemagne. C’est une théorie contraire au catholicisme mais qui correspond bien à l’Eglise d’Angleterre qui est séparée de l’Eglise catholique. Elle a pour chef le souverain. Cela exclut aussi des confessions protestantes comme les presbytériens qui est une secte protestante s’étant séparée de l’Eglise d’Angleterre et qui récuse toute hiérarchie. Le prêtre se suffit à lui même pour diriger une communauté de croyants selon eux.

Du fait que le souverain est chef de l’Etat et de l’Eglise, les individus doivent donc se soumettre à la volonté religieuse officielle. Mais, en même temps, il y a une limite, un réalisme chez Hobbes car il écrit que la volonté religieuse officielle n’est pas forcément une vérité. C’est juste un conformisme pour établir la paix. Il se contente des apparences et donc l’Et t ne cherche pas à rentrer dans la volonté des esprits.

  1. La nature de l’Etat

La nature et la pensée politique de Hobbes a fait l’objet de controverses au XXe siècle. Pour certains, Hobbes pose la base du totalitarisme. Certains juristes nazis ont revendiqué Hobbes pour leur construction théorique. Pourtant, il y a toute une série d’auteur qui pense que c’est pas parce que Hobbes est revendiqué par les totalitaires que Hobbes est totalitaire. En réalité, il apparaît davantage comme autoritaire que totalitaire. Ce qui le sépare des totalitaires est qu’il ne fait pas entrer le Léviathan dans le secret des esprits et il se veut protecteur des individus.

Ce qui caractérise Hobbes est l’individualisme qui est coupé de toutes les adhérences morales, religieuses, familiales, corporatives. Pour Bodin, la République est composée de ménages alors que pour Hobbes l’Etat est composé d’individus. Hobbes aura une influence sur l’idée libérale de Locke et Rousseau. Locke, père de l’individualisme libéral, reprendra à Hobbes tout mais avec une différence capitale qui est qu’en passant le contrat social l’individu de Locke ne va pas abandonner tous ses droits de l’état de nature mais un seul, le droit de se faire justice à lui même. Ce que les lecteurs français du XVIIIe siècle vont retenir de Hobbes est son affirmation de l’individualisme intégral.