Les idées politiques de Rousseau (absolutisme, contrat social…)

Les idées politiques de Rousseau (L’ABSOLUTISME de la volonté générale)

Il s’agit de Rousseau et du despotisme renouvelé qui a existé dans certains Etats comme en Prusse, en Autriche, en Russie. C’est un absolutisme éclairé par les principes de la philosophie du XVIIIe siècle.

Tout se base sur la Raison. Ainsi, le Droit s’est retrouvé codifié, on a mit fin à la Religion et donc de façon générale on éduque les Hommes pour qu’ils utilisent leur Raison.

Rousseau va utiliser cela. Il a pensé un système qui pourrait s’appliquer à la France, contrairement au despotisme éclairé qui est étrangère à la France à l’époque notamment en raison du caractère religieux du pouvoir français.

Rousseau crée un absolutisme de la volonté générale et il insiste sur cette volonté générale qui n’est pas une volonté générale en réalité mais qui est synonyme de raison commune.

SECTION 1. L’ABSOLUTISME DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE DE ROUSSEAU

Rousseau est un homme qui écrit pour la France et est un héritier direct de Bodin car le point de départ entre les deux penseurs est ressemblant. Rousseau désigne sous le nom de souveraineté la faculté de faire la loi, comme Bodin. « La loi est l’expression de la volonté générale ». Toutes les prérogatives de puissance publique sont dans le fait de faire la loi. Il se sépare de Bodin car il pose le principe que la puissance de faire la loi est un attribut exclusif du peuple alors que c’est le roi pour Bodin. Dans les deux cas, on arrive à l’absolutisme car faire la loi c’est être souverain et il n’y a pas de séparation des pouvoirs. C’est en cela que Rousseau est un absolutiste car le peuple exerce la souveraineté seul et conserve son pouvoir.

Dans ses œuvres, Rousseau brasse des idées à la mode au XVIIIe siècle, celles des Lumières avec l’Encyclopédie. Parmi les thèmes à la mode, il y a l’idée de Raison. Cependant, au lieu de se placer classiquement dans le même sillage, il tire des mêmes idées des conséquences innovatrices et dérangeantes au point que Rousseau sera rejeté par les Lumières. Il mène donc une vie solitaire et va considérer que c’est la société toute entière qui est responsable de cet état de fait. Il trouve donc une origine politique à son rejet.

P1. LA VIE DE ROUSSEAU

Il nait à Genève en 1712. Il est élevé par son père car sa mère est décédé peu de temps après sa naissance. Il va être confié à son oncle mais celui ci ne s’occupera pas de lui. Il sera notamment placé en apprentissage mais devient vagabond. Puis, il rencontre Madame de Warrens qui le recueille et le converti au catholicisme. Il va ensuite à la cour de Turin parfaire son éducation religieuse. Il revient chez sa bienfaitrice pendant 10 ans où il va découvrir l’étude. Il prend donc vite l’habitude de vivre au dépend des autres.

En 1742, il quitte Madame de Warrens pour aller à Paris. Il mène une vie de musicien raté. On lui demande de participer à l’Encyclopédie pour l’article « musique ». A partir de là, il est introduit dans les salons et le milieu philosophe. Son anticonformisme éclate vite au grand jour. Vers 1750, il entame une croisade et décide donc de prendre la plume pour critiquer la société parisienne. Précisément, il va répondre à une question d’une académie. L’académie de Dion pose la question suivante : le rétablissement des lettres et des arts a t-il contribué à écurer les mœurs ? Rousseau décide de concourir et de manière inattendue il obtient le premier prix. On voit dans son écrit qu’l soutient que la civilisation est corruptrice, qu’elle dégrade l’Homme. Sa thèse est un succès d’original scandalisé. En 1755, il répond à un nouveau concours sur l‘origine de l’égalité. Il rencontre un succès encore de scandale.

Cependant, les autres philosophes le rejettent et en 1758 il est officiellement brouillé avec eux. Une lettre publique adressée à D’Alembert lui permet de condamner le théâtre. A partir de là, il va reprendre sa vie d’errance jusque sa mort en 1778. Il va aller partout en Europe et écrire. En 1761, paraît la Nouvelle Héloïse. En 1762, il publie le Contrat social. A ce moment, c’est un échec mais il continue d’écrire. Aussitôt après apparaît l’Emile où il prône une religion naturelle donc issue de la Raison.

Il s’attire donc l’autorité du Pouvoir à présent. Le parlement en France condamne les livres de Rousseau par un décret de prise de corps donc un mandat d’arrêt. Rousseau a donc le sentiment d’être incompris. Il va partir de cette situation de percussion pour démarrer sa réflexion.

P2. L’HOMME NATURELLEMENT BON MAIS PERVERTI

Il s’agit de sis discours de 1750 et 1755. Il distingue l’homme de la nature tel qu’il sort des mains du créateur de l’homme transformé par l’Homme.

  • L’homme de la nature

Rousseau innove par rapport à Hobbes et Locke car il ne recourt pas à l’état de nature et préfère des réalités historiques. Il s’agit des civilisations peut évoluées.

Au premier temps, l’homme est un primitif et donc une « brute heureuse ». Il ne nait pas intelligent et ses besoins sont élémentaires. Il n’y a pas de relations entre les Hommes. L’homme est insociable et sans morale. Il n’y a donc pas de conflit entre les hommes contrairement à ce que Hobbes affirme.

Puis l’humanité est passée à un autre stade de son développement.

  • L’homme transformé par la société

L’humanité est le frit du hasard et un jour un homme crée quelque chose d’élémentaire. L’homme est perfectible, ce qui le distingue des animaux. Il cherche toujours mieux et donc cette première invention est un progrès.

Après cette invention, d’autres suivent ce qui permet le développement de la pêche, de la chasse, la famille, l’amitié, les langues. La Raison commence donc à s’éveiller. L’apparition de nouvelles techniques fait naitre une inégalité morale et politique car les plus habiles vont forger les meilleurs outils. Apparaît donc l’étape décisive de l’appropriation privée des terres qui se fait dans l’inégalité car les plus intelligents prennent les terres les plus fertiles. Apparaît donc une nouvelle inégalité. L’appropriation publique est donc l’apparition du droit de propriété qi est source d’inégalité.

La société se divise donc en deux entre les puissants et les faibles. C’est donc le commencement du déclin de l’humanité selon Rousseau. C’est alors que nait la guerre de tous contre tous.

Les conflits vont donc apparaître et c’est à ce moment que les Hommes décident d’entrer en société civile. Ce sont les plus riches qui prennent l’initiative et proposent donc aux autres d’entrer dans la société civile. Les autres acceptent pour mettre fin à la société générale. U contrat est donc passé pour instituer la société, le contrat social, pour mettre foin à la guerre perpétuelle. Le but du contrat est donc la protection. Toutes les forces antagonistes sont réunies en une seule et forment un pouvoir unique et suprême qui se superpose aux volontés individuelles, telle est la définition du contrat social selon Rousseau.

En revanche, Rousseau original en disant qu’il s’agit ici d’un faux contrat car il confirme les situations acquises et donc l’inégalité. La différence entre les deux parties de la société est donc stabilisée.

En outre, la force collective instituée par le contrat crée des magistrats chargés de veiller au maintien de l’ordre et de la paix. Une nouvelle inégalité apparaît alors encore selon Rousseau car il y a désormais le puissant et le faible. Il y a donc deux inégalités qui se superposant : riches/pauvres et puissant/faibles. La société crée par le contrat est donc un vaste réseau de dépendance avec des distinctions de tout ordre.

De plus, l’objectif de ce contrat n’est pas atteint car malgré le faux contrat la lutte continue sauf qu’elle est plus sournoise. C’est donc l’état actuel de la société au moment où Rousseau écrit selon lui.

Deux solutions théoriques existent selon Rousseau : retourner à l’état sauvage ou construire une autre société différente avec d’autres principes. D’emblée, il montre son pessimisme en disant que ce n’est plus possible car c’est possible seulement pour les Etats qui sont entrain de s’édifier. Pour la France et l’Angleterre, le sujet est perverti et le restera.

Dans le contrat social, il décrit le chemin que la France aurait du emprunter pour être sauvée.

P3. UN IDÉAL D’UNITÉ POLITIQUE

C’est l’objet du Contrat social de 1762 qui est le contrat à l’origine d’un homme nouveau.

  1. A) Le contrat social à l’origine de l’homme nouveau

Rousseau n’est pas très original aussi car il reprend la théorie contractuelle du Pouvoir en disant qu’il faut un consentement.

Ce qui est original est ce qu’il entend par contrat social car il considère que le contrat social crée une société nouvelle mais en plus transforme l’homme. Le contrat social a pour finalité de changer la nature de l’Homme. En d’autres termes, l’homme qui rentre dans la société devient un homme nouveau donc un homme civil.

  1. Le contrat social créateur de l’homme civil

Le contrat social de Rousseau est un engagement de tous envers tous. Chacun perd ses doigts individuellement mais instantanément chacun les récupère comme membre de la communauté. Chacun reçoit donc ce qu’il abandonne avec un plus qui est la garantie de la force collective. Une puissance coercitive est donc crée en même temps que le contrat.

Grace à cette transformation, apparaît une personne publique qui a une volonté comme toute personne, mais c’est la volonté générale.

  1. Le contrat social créateur de la volonté générale

Il faut commencer par exposer ce que n’est pas la volonté générale. Ce n’est pas d’adition des volontés particulières. Ce n’est pas non plus l’opinion générale donc celle de la majorité. Ce n’est donc pas une question de quantité. Ce n’est pas non plus en réalité une volonté.

La volonté générale est la Raison publique et générale. C’est ce qu’on appelait le bien commun au Moyen Age. C’est donc ce qui est conforme à l’impératif de la Raison. C’est donc ce qi est nécessaire à la conservation de l’individu, au bien être de l’individu et à la conservation du tout. C’est donc une notion philosophique et morale.

La raison est supposée parfaite et donc Rousseau fait régner la volonté générale.

  1. B) Le règne de la volonté générale

La souveraineté est l’exercice de la volonté générale. Comme le roi jadis, le peuple est investi de la souveraineté. Dans les deux cas, la définition est la même car on retrouve les mêmes caractéristiques et on peut parler de règle du peuple.

  • 1) Le règne du peuple souverain
  • Une souveraineté inaliénable

Pour Rousseau, le peuple est monarque est n’a point de compagnon en sa majesté. Du caractère inaliénable de la souveraineté Rousseau en tirer la condamnation de la représentation. Il rejette l’idée de représentation. Chaque citoyen siège donc aux assemblées. Tour projet de loi ne prend sa force de loi que si il est approuvé par les citoyens concrètement.

Rousseau insiste donc sur l’idée que la démocratie directe ne peut exister que dans des petits Etats comme les cantons suisses et donc ne n’est pas applicable en France.

  • Une souveraineté indivisible

On pourrait croire que c’est un absolutiste qui écrit car il refuse de diviser la souveraineté et donc de partager les pouvoirs. Toutes les prérogatives ne sont que des actes d’exécution de la volonté générale donc inutile de prévoir un pouvoir séparé.

  • Une souveraineté infaillible

La loi est supposée être parfaite et donc elle ne peut pas être contestée. Pour Rousseau, le peuple en assemblée ne peut as être égaré par ses intérêts particuliers et ne peut vouloir que le bien commun.

  • Une souveraineté absolue

Rousseau est précis car « le pacte social donne au corps politique un pouvoir absolue sur tous les siens ». Donc, le souverain est maitre de tout donc des biens, de la liberté des citoyens et même de la vie des citoyens parce que par el pacte social chacun a abandonné à la communauté la totalité de ses droits. Personne ne garde une prérogative. La communauté est donc maitre de tout et a un pouvoir illimité.

  1. Le règne de la vertu

C’est un élément clé de la pensée de Rousseau. Etre vertueux selon lui c’est adhérer sans réserves à la volonté générale quelque soit la volonté générale qu’elle soit juste ou injuste. C’est donc ne pas avoir de volonté propre car c’est vouloir défendre ses intérêts propres et cela ne se peut pas. C’est donc avoir la même volonté que la volonté générale de manière sincère.

Cette conception des choses aboutit sur l’institution d’une religion civile, cde qi a été condamné par les autres. En toute conscience et sincérité, le citoyen adhère aux dogmes religieux établis par le souverain.

Rousseau est donc l’anti Montesquieu. Montesquieu voit dans la division de la souveraineté le fait de protéger la liberté car le pouvoir arrête le pouvoir. En revanche, Rousseau considère que la volonté générale est nécessairement unique qui doit être détentrice de la souveraineté. Les deux pensées ne sont donc pas conciliables. C’est pourquoi dans l’histoire elles n’ont jamais coexistées mais se sont suivies l’une après l’autre. La Constitution de la Ve République est une conciliation apparente des deux car en réalité on reprend juste les termes sans appliquer les concepts définis par les auteurs car ils ne sont pas conciliables. Au final, on applique donc aucun des auteurs mais on utilise juste leurs termes.