Karl Schmitt, le penseur de l’antilibéralisme

L’antilibéralisme de Karl Schmitt

Il est né en 1888 et meurt en 1985. Il a écrit : Théologie politique (1922). C’est une figure qui a été redécouverte car les allemands n’es sont pas fières. C’est un professeur de droit constitutionnel qui le devient très tôt en Allemagne car est très brillant. Il est très hostile à la République de Weimar car il appartient à une pensée d’opposition. Il s’engage comme juriste pour les nazis mais ces derniers le mettront finalement de côté. En 1945, il n’a pas un mot d’excuse et est silencieux. Il est fort antisémite, anti libéral. Il n’est pas vraiment nazi, il est juste réactionnaire au monde nouveau. Il a donc cru que Hitler était une chance de faire triompher ses idées. Après 1936, il se replie sur la vie universitaire mais est privé de tout enseignement par les américains.

Son antilibéralisme est intéressant car c’est un remarquable juriste constitutionnaliste. Son antilibéralisme lui permet de saisir le cœur du système libéral. L’étudier est une lanière de mieux comprendre le libéralisme de l’Etat de Droit ou le libéralisme démocratique.

Il introduit dans un monde laïcisé une question que l’on croyait oubliée : la question téologicopolitique. Schmitt veut rappeler qu’entre les deux guerres il y a un lien fondamental entre le religieux et le politique. Il n’est pas le seul à le dire : Téo Strauss et Kantozowicz. Cela signifie qu’il y a une permanence de structure profonde en vertu desquels le politique et le religieux se contaminent mutuellement. C’est donc une critique de l’idée libérale qui veut séparer le religieux et le politique. Schmitt prend donc le libéralisme à contre courant. D’est ce qui travaille également les sociétés musulmanes.

P1- Sa notion de politique

C’est un cours ouvrage de Schmitt très court et connait bien la pensée politique française du XIX e siècle. Cet ouvrage est central chez lui car il va le réécrire trois fois : 1927, 1932 et 1933. A chaque fois, il y a des petites corrections mais qui sont très significatives. Léo Strauss est fasciné par ce texte et en fait un compte rendu pendant ses études universitaires.

A- Un constat initial

Schmitt dès que l’air de l’Etat est à son déclin, on assiste à une perte du sens de l’Etat et donc on a plus les concepts nous permettront de penser l’Etat. Or, il dit qu’il y a un lien essentiel entre l’idée d’Etat et l’idée de politique. Il nous parle d’un âge d’or où les deux notions coexistaient parfaitement avec une réussite incroyable de l’Etat et de la politique : XVIIe-XVIIIe siècles. La réussite venait du fait que l’Etat était capable de maintenir l’ordre à l’intérieur et de lutter contre les ennemis de l’extérieur. Schmitt dit que l’Etat a été le chef d’oeuvre de la raison occidentale car il a été un modèle d’unité politique car l’Etat était investi du monopole étonnant entre tous de la décision politique.

Ce modèle classique de l’Etat se prêtait à des distinctions très claires dans la vie des hommes : militaire/civil, guerre/paix, intérieur/extérieur. Or, selon lui, ces distinctions commencent à s’effacer entre les deux guerres. Il y a une crise des idées selon lui qui vient de l’extension du modèle démocratique et libéral. Le libéralisme démocratique ne veut pas comprendre ce qu’est la politique selon lui alors que c’est la notion première commandant l’Etat.

B- Définir et comprendre le politique

L’environnement démocratique pour Schmitt tend à détruire la politique car la démocratie libérale tend à confondre l’Etat et la société.

1- Le critère du politique

C’est exclusivement la distinction de l’ami et de l’ennemi selon Schmitt. Il dit que cette distinction permet d’exprimer l’extrême union ou l’extrême désunion. L’ennemi politique est une notion autonome et purement politique. L’ennemi n’est pas une notion morale. Ce n’est pas non plus une notion esthétique ou économique.

Il donne un portrait de l’ennemi : c’est l’autre donc l’étranger et pour définir se nature il suffit qu’il soit dans sa naissance même. Il est donc ennemi car il est l’autre. Du simple fait qu’il est autre, il peut menacer le moi de différentes manières. Schmitt lui même élimine la façon démocratique libérale de résoudre les problèmes posés par l’altérité. La solution juridique de l’Etat de Droit n’est pas la bonne selon Schmitt.

La possibilité d’un conflit avec l’autre sera déterminée par la réponse à une question que chaque homme est amené à se poser en face d’autres hommes : l’altérité de l’étranger présente t-elle dans le cas concret la négation de ma propre forme d’existence ? Ce n’est donc presque qu’une question de vie ou de mort.

2- La nature du politique

La nature du politique est d’être une lutte chez Schmitt. Le conflit politique ne peut être résolu ni par le Droit ni par le juge. Il est donc hostile sur l’Etat de Droit. L’ennemi n’est pas le concourent ni l’adversaire, c’est autre chose. Schmitt propose de distinguer l’ennemi public qu’il appelle hostis et l’ennemi privé qu’il appelle inimicus. Il précise que l’ennemi véritable ne peut être que l’ennemi public. On sait qui est l’ennemi public avec l’Etat qui le désigne.

Pour Schmitt, la lutte politique présente l’antagonisme le plus fort de tous, même l’antagonisme suprême. Schmitt se bat pour préserver cet antagonisme. Ce n’est pas la concurrence ou la lutte intellectuelle ou encore la lutte symbolique. C’est « la possibilité de provoquer la mort physique d’un homme ». Schmitt dit que la guerre n’est pas l’objectif du politique, ni même sa fin ou sa substance. Mais il reconnaît que la guerre est l’éventualité de la politique. Cette hypothèse de guerre qui ne se réalise pas toujours détermine tout de même un comportement spécifique lorsque l’on fait de la politique.

3- La définition du politique

La notion de politique n’a donc de sens que si subsiste l’éventualité ou la réalité d’une distinction ami/ennemi. Schmitt dit que la guerre se fait parce que la question économique, religieuse ou morale est devenue politique car cette question est à ce moment une négation de ce que je suis. N’importe quoi peut donc devenir à un moment donné une menace mortelle. Ce n’importe quoi devient alors politique.

Tout antagonisme, tel qu’il soit, devient politique dès lords qu’il est suffisamment fort pour provoquer un regroupement entre ami et ennemis. Le terme politique ne définit pas un domaine propre et donc il n’y a pas de domaine qui est politique en soit. Tout peut devenir politiquer à un moment donné. La politisation de quelque chose dépend de la force de l’antagonisme.

«Est politique tout regroupement qui se fait dans la perspective de l’épreuve de force». La politique est donc la manifestation d’une nécessité vitale de maintenir sa propre vie face à une agression.

4- Conséquences pour la notion d’Etat

Lorsque l’on se trouve devant un pareil motif de regroupement politique, la question d l’unité politique devient le facteur décisif. C’est à l’Etat qu’il reviendra toujours par définition le soin de trancher la situation décisive. L’Etat dispose de deux choses chez Schmitt : la primauté et la souveraineté & la vie humaine. L’Etat a un privilège exceptionnel car il est la seule communauté qi peut décider de la vie des hommes. Or, la communauté et l’Etat dans le libéralisme ce n’est pas ça car le libéralisme fait de la communauté quelque chose de volontaire c’est donc l’idée de contrat social. L’engagement à mort dans le combat est accepté par le libéral mais uniquement comme un choix individuel et volontaire.

P2- Le caractère anti politique du libéralisme

Il y a trois grandes idées libérales que Schmitt juge fausses :

  • La première est la dépolitisation libérale. Pour Schmitt, le libéralisme veut ignorer la politique et l’Etat car il n’aspire qu’à se mouvoir dans la sphère de l’économie et de la morale. Il souligne que l’individualisme libéral se méfie par essence du pouvoir de la politique. Il ne peut pas y avoir de politique libérale selon lui car il existe seulement une critique libérale de la politique. Il remarque avec Benjamin Constant que l’Etat et la politique ont de la valeur pour les libéraux que comme moyens de sauvegarde des droits de l’homme. Dorénavant, la politique est conçue par les libéraux comme le domaine de la violence et de l’esprit de conquête. L’Etat est toujours suspecté de violence et donc Schmitt voit bien comment les libéraux tentent de transformer le concept de lutte en concurrence sur le plan économique, en débat sur le plan de la culture et des idées. Le libéral procède à la fois à une dépolitisation et une démilitarisation. Finalement, une idée de dépolitisation et de démilitarisation relève que pour les libéraux la perspective ultime de la mort a disparu. Le libéralisme ne comprend et ne voit plus la mort à l’horizon de la vie humaine. En réalité, la dépolitisation est impossible selon Schmitt et donc c’est un mensonge des libéraux. Il dit que le libéralisme fait en réalité de la politique comme tout le monde mais en réalité il ne le dit pas et ne le pense pas. Il donne un exemple dans le domaine économique : il dit que les antagonismes économiques sont devenus des antagonismes politiques. Il prend l’exemple de l’industriel Walter Ratheman qui dit que le destin n’est plus politique mais économique. Schmitt le dénonce donc comme politique. Selon lui, l’économie devient l’enjeu vital et donc il devient une question politique.

  • La deuxième est l’idée que l’Etat doit être au service de la société civile. Le libéralisme ne nie pas l’Etat mais il n’y a aucune vision positive de l’Etat dans l’économie. Schmitt dit que le libéralisme s’est contenté d’une seule chose à l’égard de l’Etat : le soumettre à l’éthique et au Droit, mais aussi à l’économie et les besoins de l’économie. Selon Schmitt, la question de la séparation des pouvoirs n’a en vue qu’une seule chose : limiter l’Etat et encadrer l’action du Pouvoir. C’est donc une vision restrictive de la notion d’Etat. Il dit que dans une société libérale dont la raison d’être est uniquement économique, l’Etat ne peut en aucun cas exiger des citoyens le sacrifice suprême. L’apogée de la dépolitisation est le triomphe de la technique selon lui car c’est la neutralisation de la politique.

  • La troisième est la thèse selon lequel l’Etat libéral est neutre. Schmitt observe dans l’histoire européenne une neutralisation progressive de l’Etat. Il remarque qu’avant la Révolution l’Etat prétendait et réussissait largement dominer le secteur central de la société comme la religion. Schmitt observe qu’avec le XIX e siècle l’Etat libéral se pose comme neutre dans de nombreux domaines : la religion, la métaphysique (refus de se prononcer sur le sens de l’histoire), l’économie (renonce à imposer une conception économique). Schmitt résume en disant que l’Etat libéral est le reflet d’une tendance générale au neutralisme de l’esprit, caractéristique de l’histoire européenne des derniers siècles. Schmitt reprend au fascisme italien l’idée de l’Etat qui ne croit en rien et qui se contente de gérer les choses. C’est un Etat qui se conçoit comme neutre et intermédiaire, comme un médiateur neutre, comme une instance d’arbitrage dans les conflits. «C’est un conciliateur qui s’abstient de toute décision autoritaire, qui renonce totalement à dominer les antagonismes sociaux, économiques, religieux qui même les ignore et n’a pas officiellement à en connaître». Schmitt dit que l’Etat agnostique laisse l’homme dans une société éclatée entre différentes communautés d’appartenance variées. Cela n’est pas une richesse car les communautés ne sont pas organisées entre elles. L’individu libéral est donc dans des liens sociaux non hiérarchisés et donc en cas de conflit l’Etat ne pose pas de règles et donc il n’y a pas d’instance suprême de décision. Finalement, Schmitt dit que c’est un monde désordonné et donc l’individu est perdu. Politiquement, l’Etat agnostique veut dire aussi que c’est un Etat qui ne décide pas en dernier lieu des grands problèmes de la société. La classe discutante concerne des gens qui bavardent au lieu de prendre des décisions et Schmitt considère que ces personnes sont jugées jusqu’au bout. La classe bourgeoise tente d’échapper à la décision au sens de Schmitt. Schmitt reprend l’idéal de Condorcet qui est une vie politique où non seulement une corporation fait des lois mais aussi où la population discute. Faire de la politique chez Schmitt c’est donc savoir décider au moment le plus critique. Cette situation est caractéristique de deux choses. Schmitt pose la question du rapport à la vérité dans une société et dans un Etat. C’est aussi la question de savoir comment l’homme accède à la liberté.

P3- Pourquoi faut il être politique ?

La prétention neutre du libéralisme permet d’éviter le retour des conflits dans la société. Il développe donc les relations économiques pour favoriser les relations entre les hommes. Schmitt dénonce la priorité de l’économie mais ne parle pas en terme de liberté.

Il y a trois grandes raisons :

  • La première est l’impossibilité d’être neutre. Schmitt dit que le libéralisme du XIX e siècle a été politique car il a eu un comportement politique en affrontant des ennemis et en triomphant. Il dit que même le choix de la neutralisation est une stratégie politique. On est donc dans la pire des confusion car on fait de la politique avec des notions qui ne sont pas politiques mais notamment morales comme l’utilisation de concepts de droit et de paix dans une finalité politique. Il reproche donc de justifier les ambitions politiques par des arguments moraux en disqualifiant moralement l’ennemi, c’est notamment le cas de la première guerre mondiale. Schmitt dit que même lorsque l’économie est devenue triomphante dans la société, l’économie est devenue politique. Schmitt considère qu’il est impossible de neutraliser ce qui est fondamental dans la société, donc le secteur dominant.

  • La deuxième concerne les raisons anthropologiques de l’engagement de la politique. On touche ici à des questions profondes car il s’agit de la question de l’homme. Schmitt introduit la thèse de la théologie politique aussi. «Tous les conceptions prégnant de la théorie moderne de l’Etat sont des concepts théologiques sécularisés». Selon Schmitt, le déisme des libéraux est une théologie qui rejette absolument le miracle hors d monde et qui donc ne reconnaît que les lois de la nature. Schmitt soutient que «toute idée politique prend d’une manière ou d’une autre position sur la nature de l’homme et présuppose qu’il est bon par nature ou mauvais par nature». Il fait être politique pour révéler le choix anthropologique sur la nature bonne ou mauvaise de l’homme. Schmitt suit les grands réactionnaires catholiques du débit du XIX e siècle. Il considère que l’homme est dangereux et mauvais par nature et c’est la seule façon d’être politique pour Schmitt. Or, le progressisme des Lumières est anti politique selon Schmitt car il pense que l’homme est bon par nature. Comprendre la politique c’est donc avoir la conception que l’ordre ne peut être imposé que s’il vient de l’extérieur de la société. Cet ordre doit venir de Dieu ou de l’Etat. Inversement, plus on a le sentiment de la méchanceté de l’homme, plus on sera politique ; le sommet de l’attitude politique est la dictature qui est le comportement le plus politique car c’est celui qui est le plus extérieur aux hommes et qui les soumets à la paix. La dictature est le contraire de la discussion libérale et donc la logique finale du décisionnisme. «Toutes les théories politiques véritables postulent un homme corrompu, c’est-à-dire un être dangereux et dynamique, parfaitement problématique». Il y a chez Schmitt une opposition fondamentale entre la décision et la discussion. Cette opposition conduit à l’exploitation ultime de la conception de Schmitt.

  • Il faut contraindre les hommes à choisir. C’est là que Schmitt s’oppose le plus radicalement au libéralisme qui se veut neutre. Le libéralisme est donc un Etat sans dogme et donc aucune vérité imposée. Schmitt a une attitude morale et théologique face à la guerre et la violence. Il dit que le fait de ne pas choisir dans le libéralisme est un déclin politique car c’est le refus de choisir entre les amis et les ennemis. Le libéralisme pour Schmitt est le refus organisé de choisir et là on retrouve l’idée que le libéralisme est l’organisation de la discussion au lieu de l’organisation de la décision. C’est donc la prééminence du Parlement sur le pouvoir exécutif. Les hommes doivent refuser la pseudo neutralité du libéralisme car Pour Schmitt un monde sans politique n’est qu’un monde « intéressant », du divertissement. Chez Blaise Pascal, le divertissement est la mise en place de choses permettant à l’homme d’oublier qu’il est mortel. Le divertissement libéral est un monde de concurrence, d’intrigues mais en même temps c’est un monde dépourvu de sérieux selon Schmitt donc un monde dans lequel on fuit la situation d’exception, c’est-à-dire qu’on ne voit pas qu’un jour nous serons peut être obligé d’appliquer l’article 16. Schmitt attache de l’importance à la situation d’exception car elle permet de révéler le fond des choses. C’est un monde où les masses croient « à un activisme tout terrestre et anti religieux ». Inversement, un monde qui reconnaît la notion du politique donne la primauté à l’action plutôt qu’à la discussion, ce qui a une conséquence concrète : l’homme est soumis à l’obéissance. Le monde du politique est donc un monde de la discussion, qui regarde la situation exceptionnelle et qui donc assume le risque de la guerre donc l’éventualité de la mort. Schmitt dit que devant la risque de mort chaque homme doit assumer le sérieux de l’existence pour engager sa vie. Donc, puisque le monde est politique, ce monde est toujours l’éventualité d’un affrontement à bord. Devant cette éventualité, chaque homme doit entendre la question obligatoire et lui donner obligatoirement une réponse. Il faut faire un choix obligatoire entre l’ennemi et l’ami. La politique contraint l’homme à choisir entre Dieu et Satan. L’ambition de la fin du politique chez les libéraux est l’indifférence à la question vitale selon Schmitt. Schmitt ne dit pas que le monde actuel refuse de se poser la question car il dit seulement que la question religieuse et théologique est devenue un choix privé et facultatif à cause des libéraux. Schmitt touche donc au cœur de libéralisme qui sépare la théologie et le religieux de la politique. L’obligation politique n’est donc que le reflet du caractère impérieux de la foie, c’est-à-dire le fait de sauver l’homme de la sphère des affaires privées. C’est donc du relativisme selon Schmitt. Il faut donc que l’Etat contraigne tous les hommes à choisir selon lui. La désignation de l’ennemi sert chez Schmitt à garantir le sérieux de l’existence, de contraindre les hommes à regarder les choses vraiment en face. C’est donc le moyen d’échapper au divertissement.

Conclusion

Puisque Schmitt a voulu être politique et donc répondre à la question vitale, il est intéressant de regarder les choix qu’il a fait. En 1933, entre le monde moderne libéral et le nazisme, Schmitt a choisi Hitler. Proprement parlé, il n’a pas été naziste mais il refuse et même est dégouté du monde moderne. Mais, Schmitt a été mis de côté par les SS qui n’avaient pas confiance en lui.

L’antilibéralisme théorique est une critique radicale de l’Etat de Droit qui est le cœur du libéralisme politique en Allemagne. Il la critique au nom de la question de la souveraineté car pour li est souverain celui qui répond à la question vitale. Le souverain est le premier à parler puis le Droit intervient, il n’est donc en rien soumis au Droit. Autre élément, il y a aussi l’importance de l’idée d’exception. Schmitt raisonne toujours sur les cas d’extrême nécessité. Chez Schmitt, la situation exceptionnelle est le cas où l’Etat subsiste alors que le Droit recul. L’Etat devient donc prioritaire devant le Droit dans ce cas. C’est donc l’exemple de l’article 16 de la Constitution de 1958. C’est donc l’idée que l’Etat suspend le Droit en vertu d’un droit d’autoprotection. C’est la raison pour laquelle Schmitt accorde une place centrale à l’idée de décision. Souvent, on dit que Schmitt a une conception décisioniste. Au fond, l’idée de Schmitt est que tout ordre reposer sur une décision et l’ordre juridique lui-même repose sur une décision et non sur une norme. Schmitt fait d’ailleurs l’apologie de l’ordre et de l’institution dans une vision autoritaire. Il termine par une théorie de l’Etat total qualitatif donc un Etat total au sens de la qualité et de l’énergie. C’est donc un Etat qui passe son temps à designer ses ennemis. « Tout Etat authentique est un Etat total ».

L’antilibéralisme pratique se voit dans son accompagnent du nazisme. Cela se voit aussi dans son antisémitisme qui est très fort. Il reproche aux juifs leur aspect normativisme du Droit.