La fonction keynésienne de la consommation

L’ANALYSE MACRO ÉCONOMIQUE (analyse globale de la consommation selon Keynes)

Référence à KEYNES. Donc cette analyse date du 20eme siècle. La Théorie Générale de Keynes modifie grandement la façon de concevoir l’économie car elle s’oppose directement à la théorie classique en vigueur depuis la Richesse des nations d’Adam Smith. Elle est à l’origine du courant de pensée dit » keynésien » nommé ainsi en l’honneur de Keynes. La Théorie Générale est très importante en économie car elle explique les causes du chômage dans les années 30. De plus, elle fournit des solutions concrètes pour sortir de la crise et éviter qu’une telle catastrophe ne se reproduise à nouveau. La base de cette théorie repose sur l’hypothèse que le chômage est causé par une insuffisance de la demande globale dans l’économie, à l’inverse de la recommandation des économistes classiques La solution est simple selon Keynes: L’intervention de l’État dans l’économie pour stimuler la demande globale. Ainsi, par les politiques de stabilisation économique, d’abord et avant tout par la politique budgétaire, l’État pourrait atténuer l’effet des cycles économiques en stimulant l’économie en période de crise économique et en ralentissant celle-ci durant les phases de trop forte expansion. Ces théories ont mené la plupart des pays industrialisés, durant un demi siècle, à adopter les politiques inspirées de la pensée keynésienne. En prônant un rôle accrue de l’État pour aider les individus et les entreprises en période de récession, Keynes jette les bases de ce qui deviendra l’État-providence (extrait d’un texte issu du site : www.cvm.qc.ca)

1 – La fonction de consommation Keynésienne:

Lorsque le revenu augmente, globalement la consommation augmente, mais moins rapidement que le revenu (on donne 500 euro par mois en plus : une partie de ces 500 euro ira à l’épargne, donc pas à la consommation).

Deux conséquences très importantes de cette fonction de

consommation:

– l’état, par sa politique, peut agir sur la distribution de

revenus supplémentaires, provocant un accroissement de la consommation et par multiplication une relative croissance.

– dans le domaine politique : la volonté d’accroître la consommation peut s’adresser aux revenus les plus bas, c’est à dire ceux dont la marge de progression en terme de consommation est la plus importante (c’est une oeuvre sociale et une oeuvre économique en même temps).

Cette fonction de consommation keynésienne est critiquée et complétée (voir au chapitre suivant).

2- Critiques et compléments de la fonction keynésienne:

Deux séries d’éléments:

a – observations statistiques:

Elles nous viennent d’un économiste américain: Simon KUZNETS. Ces observations n’ont pas permis de valider la loi de KEYNES lorsque l’observation porte sur une longue période (Loi de KEYNES : revenu augmente -consommation augmente moins vite. KUZNETS observe sur 10 ans : revenu augmente – sur les 10 ans, la consommation augmente au même rythme que le revenu).

Pour KUZNETS, il semble qu’à long terme, la consommation augmente au même rythme que le revenu. Pour lui, la loi de KEYNES n’est valable que pour le court terme (au départ de l’augmentation de revenu, les gens épargnent – au fur et à mesure, ils sont assurés de cette augmentation et ils consomment plus – c’est un des éléments d’explication).

Deuxième observation statistique faite par John Samuel DUESENBERRY (américain) qui a mis en évidence “l’effet de cliquet” appelé aussi “effet de crémaillère “. Ca signifie que lorsque les revenus baissent. les consommateurs cherchent, au moins dans un premier temps, à maintenir leur niveau de consomn1_uioii dificLLl (crémaillère, cliquet = tenir – on cherche à éviter que le chaudron ne tombe dans les braises). Observation faite dans les années 60.

b – hypothèses explicatives de “l’erreur “de Keynes:

Trois hypothèses:

la prise en compte de la richesse : pourquoi KEYNES a pu se tromper? L’idée est de dire qu’il a privilégié une analyse en terme de flux (de mouvement). Or, certaines études montrent le rôle du patrimoine dans la consommation. C’est ainsi que la propension à consommer apparaît d’autant plus forte que l’individu dispose d’un patrimoine. En effet, la possession d’un patrimoine réduit le motif d’épargne de précaution, incite à l’achat de biens d’équipement et enfin, permet de financer en cas de baisse des revenus, des dépenses par la vente d’actifs. KEYNES avait oublié de considérer qu’il n’y a pas la seule notion de revenu, mais aussi la notion de patrimoine.

la prise en compte de l’âge : on doit cette idée à un auteur américain: Francesco MODIGLIANI. A chaque tranche d’âge de la vie correspondent des besoins spécifiques et un niveau de consommation adéquat (exemple : des personnes de 60 ans ont plus d’argent – or, elles consomment moins – pourquoi? – parce qu elles ont moins de besoins, elles ont déjà l’équipement de la maison etc…).

hypothèse du revenu permanent: on doit cette explication à Milton FRIEDMAN, économiste très connu, américain. Son idée est de dire que le comportement de consommation des ménages est fonction du revenu prévu qu’il appelle “le revenu permanent “, et non pas du revenu perçu effectivement à un moment donné. Ca veut dire qu’une variation du revenu modifie la consommation si elle conduit le consommateur à réviser son estimation du revenu permanent.

III – LA STRUCTURE DE LA CONSOMMATION ET SON ÉVOLUTION:

On sort des théories pour faire des constats.

1 – Les indicateurs de mesure de consommation:

L’INSEE s’en occupe.

Trois indicateurs:

les postes budgétaires (rien à voir avec le budget de l’Etat).

Ils sont au nombre de 8 (et ils ne sont pas classés dans un ordre croissant ou décroissant):

  • alimentation,
  • équipement et entretien du logement,
  • transport,
  • le logement et l’énergie,
  • l’habillement,
  • la santé,
  • les loisirs et la culture,
  • – divers.

les coefficients budgétaires: ils représentent la part d’un poste budgétaire dans l’ensemble des dépenses de consommation (exemple : coefficient alimentation =

15 % = cela veut dire que 15 % des dépenses de l’ensemble des ménages sont affectés àl’alimentation).

le taux d’équipement des ménages : c’est le rapport entre le nombre de ménages possédant un certain bien et le nombre total de ménages (si 45 ménages possèdent un lave-vaisselle : le taux d’équipement des ménages en lave-vaisselle est égal à

45 %).

2 – Évolution du mode de consommation:

– Évolution globale : la consommation des ménages a connu une augmentation plus forte entre 1945 et aujourd’hui que pendant tout le i9eme siècle (en 50 ans, la consommation a augmenté plus vite que pendant le siècle précédent).

Pendant les 30 glorieuses, la consommation par habitant, qu’elle soit exprimée en valeur ou en volume a été multipliée par trois.

Depuis 1991, cet accroissement de la consommation ralentit.

– Evolution structurelle (poste par poste)

– la part de l’alimentation, de l’habillement et l’équipement

du logement régresse dans le budget des ménages:

* l’alimentation: pourquoi dépense-t-on moins

en alimentation? progression de la restauration à l’extérieur du domicile (qui n’est pas inclue dans le budget alimentaire) depuis une vingtaine d’années, baisse relative des prix de certains produits alimentaires qui étaient considérés comme des produits nobles (certaines viandes, les poissons, les fruits…) tendance de plus en plus affirmée à l’utilisation de plats préparés qui raccourcissent le repas, mais qui en plus, étant de fabrication industrielle, ont connu une baisse relative de leurs prix.

* l’habillement: on dépense un peu moins.

Pourquoi? la raison principale est un phénomène de délocalisation de la production textile qui a eu pour conséquence une baisse relative des prix (ces prix ont augmenté moins vite que l’inflation: donc baisse relative) e en dehors de certaines catégories de la population (exemple les ados), le vêtement en général a perdu une partie de sa fonction symbolique.

* ~ quip~neî1td joenient : il y a pratiquement une seule raison expliquant la baisse des dépenses : c’est que nous sommes dans une situation de saturation dans le domaine des biens durables (on avait pensé que le lave vaisselle par exemple aurait la même progression que les machines à laver, ce qui n’a pas été le cas).

– La part des dépenses en logement, en santé et en transport

augmente:

* le logement (c’est le coût du logement et non

son équipement) : malgré la baisse des taux bancaires, les vingt dernières années sont marquées par un accroissement du prix du logement (acquisition, location etc…) et surtout l’accroissement des charges afférentes à ce logement (exemple : les charges de copropriété). Notre pays s’est urbanisé de manière importante et l’urbanisme a créé une forme de rareté des logements et par conséquent à fait croître le prix de ces logements.

* la santé : raisons démographiques: la

population française vieillit, l’espérance de vie augmente. Il y a une amélioration des techniques de soins qui engendre un accroissement des coûts. Il y a un désengagement progressif et peut être inexorable de l’Etat dans la couverture de ces dépenses.

* le transport: essentiellement automobile.

Elle a toujours une valeur de symbole (c’est pourquoi cette dépense augmente). Il y a l’éloignement du lieu de travail (ce qui est paradoxal par rapport a l’urbanisation). Désormais, les week end, les vacances, ne peuvent être considérés autrement que par un déplacement hors de son domicile. Bientôt, l’INSEE va inclure les communications avec les transports (on considère que les moyens de communications devraient réduire les transports).

– Dépenses de loisirs, de culture, qui restent relativement stables. Pourquoi? Parce que d’autres postes plus prioritaires ont augmenté (logement par exemple). Cette évolution du mode de consommation nous amène à une question: y a-t-il un nouveau mode de consommation? Réponse au point suivant.

3 – Un nouveau modèle de consommation:

La norme de consommation pendant les 30 glorieuses était centrée autour de l’acquisition de biens durables. Cette norme est aujourd’hui partiellement remise en cause. On se pose des questions au regard des points suivants:

– les comportements de consommations sont de moins en

moins codifiés (exemple : l’habillement sert de moins en moins à vérifier le niveau social….). Les sociologues ont du mal à s’y retrouver actuellement…

– la sociabilité extérieure a régressé en faveur des activités

internes au foyer. On a utilisé un vocabulaire anglo-saxon pour expliquer en contradiction qu’il y avait une vie sociale extérieure avant: le cocooning…

– la consommation collective de loisirs : ce sont les

investissements dans le domaine sportif, culturel, réalisés le plus souyent par les municipalités (exemple : on ne conçoit plus un lotissement sans espace vert et terrain de jeu).

Quelle est la norme de consommation aujourd’hui? On ne peut pas répondre.

Liste des thématiques relatives à l’économie politique :