LES COUTS COMPLETS : L’ÉVALUATION DES STOCKS D’APPROVISIONNEMENT
Le problème d’évaluation des stocks d’approvisionnement est dépendant de celui de l’évaluation des coûts d’achat.
I. Les coûts d’achat
- Cours de gestion et de comptabilité analytique
- Différence entre contrôle de gestion, comptabilité analytique et générale
- La méthode des centres d’analyse (Calcul de coûts)
- L’évaluation des stocks d’approvisionnement
- Les coûts de production
- Les coûts de distribution et les coûts hors production
- Du calcul du coût de revient à la détermination du résultat
A. Généralités
Dans le cadre de la fonction approvisionnement, l’entreprise achète des biens soit pour les revendre (entreprises commerciales), soit pour les utiliser dans son cycle de production (entreprises industrielles). Cela va nous conduire à distinguer plusieurs types de biens :
– Les marchandises = les produits achetés pour être revendus dans le même état
– Les emballages commerciaux
– Les matières premières qui sont transformées au cours du processus de production (les différents métaux, le sable, le ciment)
– Les matières et fournitures consommables qui participent à la fabrication et à la distribution des produits sans y être incorporées (essence, le charbon, l’électricité, l’eau…)
Remarque :
On peut noter que si les matières premières constituent toujours des charges directes, les matières et fournitures consommables quant à elles constituent souvent des charges indirectes, elles seront donc réparties entre les différents centres d’analyse.
B. Composition d’un coût d’achat
Le coût d’achat représente tout ce qu’ont coûté les marchandises, les matières mises en stock jusqu’au moment où la mise en stock est réalisée. Un coût d’acquisition comprend à la fois des charges directes et des charges indirectes
1) Les charges directes
a) Les prix d’achat
Il s’agit du prix d’achat hors taxe récupérable net et réduction commerciale obtenue (rabais, remise ou ristourne). Il n’y a pas lieu de déduire un escompte de règlement éventuel en raison de son caractère financier.
b) Les frais accessoires d’achat
Ce sont des frais généralement payés à des tiers qui concernent les marchandises et les matières ou fournitures avant leur arrivée dans l’entreprise. On va trouver les frais de transport, les frais de courtage, les primes d’assurance, les droits de douanes non récupérables, conditions diverses…
Ces frais peuvent être inclus soit directement dans le prix d’achat, soit alors être enregistrés dans des comptes de charges séparés.
A ces charges directes, on peut ajouter les charges indirectes d’approvisionnement.
2) Les charges indirectes
Il s’agit essentiellement de frais accessoires, d’approvisionnement et de stockage engendrés par les opérations suivantes : préparation des achats d’approvisionnement, frais de réception et de manutention des biens à leur arrivée, le contrôle qualitatif et quantitatif des approvisionnements, les tâches de magasinage, de gardiennage et d’entretien, la comptabilisation des approvisionnements (la tenue des fichiers fournisseurs des matières ainsi que la vérification des factures fournisseurs).
L’ensemble de ces coûts peut être regroupé dans des centres principaux d’approvisionnement qui reçoivent des prestations de centres auxiliaires tels que la gestion du personnel, la gestion du bâtiment (loyer des entrepôts), la gestion du matériel. Au total, on va donc imputer le coût de ces centres d’approvisionnement aux coûts d’achat en fonction de l’unité d’œuvre (le nombre de commandes) ou à défaut, en prenant pour assiette de frais les valeurs des approvisionnements.
C. Le cas LARA (cf. doc 2.1)
Les coûts d’achat sont déterminés pour chaque type d’approvisionnement et ils sont utilisés pour l’évaluation des entrées.
II. La tenue des comptes de stock
A. La notion d’inventaire permanent
1) Définitions
L’inventaire des stocks peut être intermittent, tournant, permanent. En comptabilité générale, toute entreprise fait, au moins une fois par an, un inventaire de ces éléments actifs et passifs et arrête tous ses comptes en vue d’établir ces documents de synthèse. Cet inventaire intermittent répond à une obligation du PCG et il permet d’obtenir en fin d’exercice une connaissance précise des éléments physiquement en stock. L’inventaire tournant permet d’étaler dans le temps l’inventaire intermittent tout en respectant pour chaque stock une périodicité au moins annuelle de son inventaire. « L’inventaire comptable permanent est une organisation des comptes de stock qui par l’enregistrement des mouvements permet de connaitre de façon constante, en cours d’exercice, les existants chiffrés en quantité et en valeur » (def. du PCG). L’inventaire permanent conduit à présenter des comptes avec au débit les entrées et au crédit les sorties. Il y a deux principaux avantages à l’inventaire permanent :
– Il permet de connaitre à tout moment la situation du stock et de prévoir les commandes de réapprovisionnement
– Il évalue la consommation d’approvisionnement à incorporer au coût de production.
La tenue de l’inventaire permanent de dispense pas de la tenue de l’inventaire physique intermittent.
2) Les différents types de stocks
– Les stocks correspondants à des produits achetés : ce sont les matières premières, les matières et fournitures consommables, les emballages commerciaux.
– Les stocks correspondants à des produits fabriqués : les produits finis, les produits intermédiaires ou semi-finis et les produits résiduels (c’est-à-dire principalement les déchets et les rebuts).
B. L’évaluation des entrées
Les entrées en stock sont égales aux stocks de début de période (ou valeur reportée du stock final de l’inventaire précédent) + les entrées de la période (évaluées au coût d’achat).
C. L’évaluation des sorties
C’est la valeur des matières et fournitures sortie des stocks au cours d’une période qui doit être incorporée au coût de production et non pas la valeur des approvisionnements achetés au cours de la période.
Consommation de matières au cours de la période = achats de la période + valeur du stock initial – stock final
∆S = SI – SF
Production de la période = ventes de la période – stock initial + stock final
∆S des produits finis = SF – SI
Les entrées successives peuvent avoir des valeurs différentes, c’est le cas notamment pour les produits achetés lorsque les prix d’achats fluctuent entre deux entrées.
Plusieurs méthodes d’évaluation sont préconisées par le PCG. On va en aborder 3 en s’appuyant sur le cas de la société Delaporte. Cette dernière s’approvisionne en acier pour fabriquer des accessoires métalliques pour la fabrication de meubles. (cf. doc 2.2)
1) La méthode PEPS
Le principe est que les sorties s’effectuent dans le même ordre que les entrées.
2) Le coût moyen pondéré calculé de fin de période
Le CMP de fin de période =
Cf. doc 2.2
Selon cette méthode du CMP, les sorties de stock ne peuvent être évaluées qu’en fin de période. Cela pose un inconvénient évident, il faut attendre la fin de la période pour évaluer les sorties et donc pour calculer les coûts de production et les coûts de revient. D’autre part, avec cette méthode on obtient, à la différence de la méthode précédente, un nivellement des variations de prix en cas de fluctuation des cours ce qui peut représenter un avantage.
Lorsqu’il y a hausse des prix, la méthode PEPS a tendance à surévaluer la valeur du stock final par rapport à la méthode du CMP de fin de période.
3) Le CMP calculé après chaque entrée
f. doc 2.2 (suite)
D. Les différences d’inventaire
L’inventaire permanent que l’on obtient aussi en fin de période permet de dégager un stock final théorique qui doit être rapproché du stock final réel évalué grâce à l’inventaire physique de fin d’exercice. Les différents surstocks ont plusieurs explications possibles :
– Des différences quantitatives pour cause d’erreur, de destruction, de pertes et de vols, on les différences d’inventaire.
– Une différence de valeur liée au choix d’une valeur conventionnelle pour évaluer les matières consommées. Cette différence est appelée différences sur matière.
– Des différences liées à des arrondis de calculs qui constituent ce que l’on appelle des différences sur coût et taux de cession.
Cf. doc 2.3
EXEMPLE : l’inventaire physique