OMC (organisation mondiale du commerce) : histoire, rôle

L’OMC (L’organisation mondiale du commerce)

Seront étudiés ici le GATT et l’OMC. On parle ici d’organisations strictement économiques. L’OMC est constituée aujourd’hui de 155 pays membres et elle siège à Genève. L’OMC a succédé au GATT (en janvier 1995) à la fin du dernier cycle de négociations du GATT (Accord de Marrakech faisant parti de l’acte final de l’Uruguay-round). Le GATT n’était pas une Institution international mais plutôt un club, l’OMC est une institution internationale qui poursuit les mêmes objectifs que le GATT mais avec des moyens plus importants en particulier un système de sanctions pour les États qui commettent des infractions relativement à leurs engagements.

1-Le GATT:

a – Rôle du GATT:

Il a été créé en 1947 par la signature cie 23 pays.

Point important: ce n’est pas une organisation, c’est à dire qu’il n’a pas de membres, mais des parties contractantes (il n’y avait pas de bâtiment, de secrétariat…). Le GATT est un_traité provisoire, dans l’aUente d’une véritable organisation qui verra le jour cinquante ans plus tard avec la signature de 119 pays (l’OMC).

Ce traité définit le libre échangisme (ce qui n’est pas tout à

fait le libre échange) : le libre échangisme s’articule autour de quatre principes:

– Article 1 du traité : c’est celui de la clause inconditionnelle de la nation la plus favorisée = tout signataire du GATT s’engage à étendre immédiatement tout avantage qu’il accorde à un autre signataire du GATT, à tous ses partenaires commerciaux, également signataires du G ATT.

– Article 2 : il définit le principe de la

consolidation des droits de douane, ce qui revient à déclarer un taux de droit de douane maximum, qui s’appliquera sur chaque type de produit.

– Article 3 qui impose que tous les produits étrangers, une fois acquittés les droits de douane, soient assujettis aux mêmes taxations et aux mêmes réglementations que les produits nationaux (pas de discrimination par rapport aux produits étrangers : même traitement lorsque les droits de douane sont payés).

– Article il: il précise la restriction des

instruments de protection, qui engage tout pays signataire à éliminer progressivement les prohibitions et les contingentements.

(il y a 32 articles dans le traité du GATT. On a ici les quatre principaux).

Les négociations du GATT s’appellent les rounds. Il y en a eu huit jusqu’à la fin du GATT, chaque round pouvant parfois durer dix ans (réunions dans un endroit différent, fixé à chaque fois).

Difficulté de savoir où faire les réunions:

le premier round a eu lieu à Genève en 1947: on libère 45000 concessions d’échanges économiques, ce qui représente la moitié des échanges mondiaux libérés en un an.

réunions un peu partout ensuite (France, Angleterre …). Un round important est le “Kennedy-Round “qui s’est déroulé de 1961 à1967, dans plusieurs villes américaines : il a eu pour objectif cIe relancer le commerce mondial, en tenant compte de la puissance nouvelle qu’est la CEE, puissance qui risque de s’amplifier avec l’entrée du Royaume Uni (qui se fera en 1973). L’Amérique est hégémonique, mais le contenu du round concerne la CEE.

de 73 à 79 : le “Tokyo-Round “qui se réunit à Tokyo : émergence des puissances asiatiques.

le round le plus récent et le plus long est “l’Uruguay-Round “(qui a eu lieu à PUNTA DEL ESTE) entre 1986 et avril 94.

Les résultats de toutes ces négociations du GATT (de 47 à 94), compte tenu des moyens mis enjeu, sont très modestes. En effet, la seule application des décisions prises correspond à une baisse des tarifs douaniers, qui sont passés de 40 % (pourcentage de la valeur de base d’un produit) à 6,5 %.

b – les limites du GATT dans son fonctionnement:

La clause de la nation la plus favorisée a connu trois types

d’exception:

– possibilité de créer une zone de libre échange ou des unions douanières (si on autorise des pays à créer une zone de libre échange, on bafoue la clause de la nation la plus favorisée. Ces pays se favorisent ensemble.. .L’article 1 est quasiment vidé de son sens).

– des dérogations sont accordées à un partenaire par la

majorité des signataires (exemple : dérogation fameuse concernant le secteur agricole pour les USA. Ils ont réussi à faire voter une majorité de pays pour avoir cette dérogation…).

– un ensemble d’exceptions qui peuvent jouer sur

l’environnement ou sur des clauses sociales (au nom de l’environnement par exemple, on peut décider de ne pas octroyer à certains pays des avantages).

– des dispositions concernant la sécurité nationale ou la

sécurité internationale lors de conflits.

En ce qui concerne l’article 2 (droits de douane consolidés)

ce principe de consolidation est révisable tous les trois ans (on peut donc aussi augmenter les droits de douane).

Sur l’article il : la restriction des instruments de protection a

connu des exceptions:

– tout d’abord pour les produits agricoles et les produits de la pêche,

l’objectif pouvait être de rétablir l’équilibre de la balance des paiements : on pouvait donc mettre en place des contingentements et des prohibitions (ce qu’on voulait justement restreindre),

il peut y avoir une exception pour développer des industries qui relèvent le niveau de vie général de la population (on peut donc protéger le marché pour la création de n’importe quelle industrie du moment que l’on considère qu’elle relève le niveau de vie général…).

Reste encore une limite au GATT : les accords du GATT ignorent les transactions qui s’effectuent entre la maison mère d’une multinationale et ses filiales, ou les transactions qui s’effectuent entre ses filiales (alors que ces échanges représentent 30 % de l’ensemble des échanges de produits manufacturés).

L’échec du GATT explique pourquoi il a fallu changer et

créer l’OMC.

2 – L’OMC (organisation mondiale du commerce):

L’OMC est issue des accords de Marrakech du 14/04/94. Cette organisation (qui a son siège à Genève) repose sur un certain nombre de nouvelles pistes d’organisation du marché international (contrairement au GATT qui est un traité, l’OMC est bien une organisation).

Il en ressort essentiellement cinq pistes nouvelles:

le secteur agricole : doit rentrer dans le régime général avec des mesures qui ont pour objectif de réduire les subventions aux exportations (ce n’est plus un secteur mis à part). C’est un objectif théorique car aujourd’hui il y a encore des subventions aux exportations (les européens sont hors la loi à ce sujet: on continue à verser des subventions dans le cadre de ce qui était prévu par le GATT, après les exportations – les USA versent des subventions avant l’exportation en disant que ce ne sont pas des subventions – la France est ici en désaccord avec les accords mondiaux).

– les pays en voie de développement doivent s’orienter vers une baisse de leurs droits de douane (jusqu’ici, la baisse des droits de douane concernait les pays développés).

les services sont pour la première fois soumis à des règles disciplinaires.

deux nouveaux domaines sont intégrés la propriété intellectuelle (pour la protéger) et les marchés publics (pour en rendre les procédures d’adjudication transparentes).

les procédures de règlement des conflits entre les pays sont renforcés et sont désormais plus rapides (l’OMC tranche : par exemple, elle a donné tort à la France pour la banane…).

L’OMC va avoir pour tâche de soumettre des normes écologiques, des normes sanitaires et des normes morales (morales notamment pour ce qui concerne INTERNET).

Bilan effectué en 99 (partiel puisque l’OMC a été créée en 94) : on a réduit les subventions agricoles (on va vers l’annulation) et le principal résultat est la rapidité du règlement des différends entre les pays.