LES CRISES ÉCONOMIQUES
Nous traitons dans ce cours d’Économie politique un chapitre sur les accidents de la croissance aussi appelé « crise économique »
Une crise économique est un ralentissement brutal de l’activité économique générale. Elle a pour conséquence une augmentation du chômage et des faillites, ce qui provoque des tensions sociales.
I – Les théories des cycles économiques
Il y a quatre théories principales
- le cycle Kitchin (3 à 4 ans) ;
- le cycle Juglar (8 à 10 ans) ;
- le cycle Kuznets (15 à 25 ans) ;
- le cycle Kondratiev (40 à 60 ans).
– La théorie de Clément JUGLAR (français) :c’est la plus ancienne, elle date de 1860. Elle repose sur l’observation du passé économique.
Idée principale : la répétition de périodes d’essor puis de dépression amène l’auteur à décrire la crise économique comme un moment particulier d’un mouvement d’ensemble. Pour JUGLAR, ces cycles économiques qu’il a pu observer ont une durée comprise entre 4 et 13 années.
Voir graphique de la description d’une crise économique selon JUGLAR. Cette crise est divisée en quatre phases
– phase d’expansion: dans cette phase, certaines industries sont le moteur de l’expansion et vont exercer un effet d’entraînement sur le reste de l’économie . Cette situation a pour conséquences (se rappeler que nous sommes en 1860): l’accroissement des offres d’emploi, l’augmentation de l’investissement, l’accroissement des prix puisque la demande est forte (la demande de biens d’équipements et non la demande de consommation de base).
– le sommet cyclique: quand arrive-t-on au sommet? En raison de l’augmentation des prix et en raison aussi de l’insuffisance du pouvoir d’achat ouvrier, la demande globale s’essouffle, puis plafonne. Par conséquent, le sommet est atteint et la conjoncture se retourne (on est à une époque capitaliste – JUGLAR a observé les époques le précédant).
–la récession et/ou la dépression (l’un ou l’autre ou les deux). Il s’est produit l’apparition d’une situation de surproduction (on ne peut plus écouler les stocks). Conséquences licenciements, baisse des investissements, baisse des prix (à mettre en parallèle avec les conséquences de la phase d’expansion: il y a une symétrie).
Qu’est ce qui distingue récession de dépression? Si la phase de surproduction est courte (ne dépassant pas une année), il s’agira alors d’un récession. Si cette phase dure, il s’agira d’une dépression et JUGLAR la qualifie de crise : on entre en crise économique.
–le creux cyclique : dans la phase précédente, certaines dépenses vont jouer un rôle d’amortisseur, principalement celles liées à l’alimentation, l’habillement et le logement. Ce creux sera atteint lorsque la demande de ces biens ne fléchira plus (il faut bien continuer à s’alimenter, s’habiller etc… il y a donc une base en dessous de laquelle on ne descend pas).
Les entreprises devront alors reconstituer leurs stocks et investir de nouveau (1’ industriel de l’époque voit que la demande ne fléchit plus : il se remet à constituer des stocks). Mais, selon JUGLAR, un nouveau cycle économique ne pourra débuter que si des investissements dans des secteurs nouveaux se met en place.
En résumé, pour JUGLAR, les crises de l’âge industriel se sont traduites par une surproduction et par une baisse des prix. On peut donc dire que la théorie de l’auteur est vraie pour l’époque pré-capitaliste (ce n’est pas applicable à notre époque).
Liste des thématiques relatives à l’économie politique :
- L’OMC (L’organisation mondiale du commerce)
- Politiques économiques internationales – Protectionnisme – Libéralisme
- Fondements théoriques du commerce international
- L’ANALYSE MACRO ÉCONOMIQUE – KEYNES ET LA CONSOMMATION
- ANALYSE MICRO ÉCONOMIQUE – l’analyse du comportement des consommateurs
- La planification économique
- L’État providence
- La crise économique
- La crise économique : théories (Juglar, Ricardo, Keynes..), causes et conséquences
- La construction européenne
- Le Fonds monétaire international (FMI)
- Le cycle de Kitchin
Le cycle de Kitchin est un cycle assez populaire, avec un intervalle de temps qui correspond globalement à une durée entre 3 et 5 ans. Il fut découvert par Joseph Kitchin en 1923 grâce à l’étude de la fluctuation de prix entre la fin du XIXe siècle et le début des années 1920, aux Etats-Unis. C’est un cycle court, avec pour caractéristique que sa faible longueur ne provoque pas de crise ou de récession, simplement un ralentissement notable de l’expansion. Certaines recherches ont en outre démontré la présence de cycles proche de celui identifié par Kitchin dans les fluctuations de l’économie mondiale, ce qui tendrait à indiquer qu’il s’agit d’un cycle réel.
- Le cycle de Kuznets
Plus long, ce cycle est réputé durer jusqu’à 25 ans, parfois moins (autour de 15-20 ans). Ce cycle n’est pas confirmé.
- Le cycle de Kondratiev
Introduit par Nikolaï Kondratiev en 1926, ce cycle est un cycle long (40-60 ans) qui présente deux phases : une phase ascendante et une phase descendante.
Selon N. Kondratiev, la phase ascendante voit un excès d’investissement se produire (de par les entreprises qui tentent de faire face à la concurrence), ce qui provoque une hausse des prix et des taux intérêts en raison de la demande de monnaie qui se fait plus forte. Ainsi, on arrive à la phase descendante, qui voit un déclin de l’activité productive, avec une diminution de la consommation, des taux d’intérêts et de l’investissement. Puis le cycle repart.
II – Comparaison des deux crises : celle de 1929 et celle des années 90
Comparaison des deux crises
– LA CRISE DE 29
- – elle a débuté par une crise boursière,
- – en 1929, la production baisse véritablement,
- – les prix baissent,
- – le chômage est rapidement très élevé (on met les gens dehors, on tire sur la foule etc…),
- – les salaires ont baissé (tout baissait, les salaires aussi),
- – la consommation diminue,
- – la pauvreté atteint très rapidement des masses considérables.
– crise des années 90
- – elle a commencé en 1973 par l’augmentation du prix du pétrole,
- – la croissance de la production se ralentit, mais il y a toujours croissance,
- – les prix continuent à augmenter,
- – le chômage augmente lentement mais sûrement,
- – la modération salariale à partir de 1983-1984 (date historique: les salaires ne sont plus indexés sur l’inflation). C ‘est la modération salariale : on a aussi parlé de rigueur.
- – la consommation est soutenue par les revenus de transfert (les allocations, les bourses, les aides en tout genre…),
- – la pauvreté s’est développée progressivement (on n’a pas pris conscience tout de suite du problème).
Depuis les années 90, voici les plus importantes crises avec une explication (source : wikipedia)
Un économiste américain prédisait que grâce à la « nouvelle économie », il n’y aurait plus jamais de crise. L’éclatement de la bulle internet est arrivée peu après, contribuant au Krach boursier de 2001-2002. Crise de surinvestissement dans les télécoms, de surendettement d’une partie des sociétés, et de négligence de certaines contraintes : pour acheter un article par internet, il suffit de quelques clics, mais pour le livrer dans la qualité et les délais prévus, il faut une logistique que nombre de « net-vendeurs » n’avaient pas. Le Krach boursier de 2001-2002 est parfois comparé au Krach de 1847. |
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La crise éclate le 20 novembre 2000 et se produit dans le cadre d’un plan de stabilisation ambitieux adopté à la fin de 1999, visant à ramener l’inflation, qui était alors de 65 % en moyenne annuelle, à 25 % en 2000 et à moins de 10 % en 2002. Ce plan comporte notamment un ancrage de la livre turque par rapport au dollar US de façon à faire baisser les anticipations inflationnistes. Certes, l’inflation sera ramenée à moins de 35 % en glissement annuel en février 2001, mais entre-temps l’afflux de capitaux extérieurs encourage les banques turques à spéculer sans retenue à la baisse des taux d’intérêt, en achetant des quantités importantes d’emprunts d’État, financée au taux au jour-le-jour en livres turques ou, pire, en dollars. Or, comme au Mexique en 1990-1994, la compétitivité de la Turquie s’érode, mais à trois fois la vitesse du Mexique, et la balance des paiements se détériore rapidement, créant une panique sur le marché des taux d’intérêt où les banques essaient de liquider leurs positions. Entre le 10 novembre et le 10 décembre, les taux des emprunts d’État turcs à moyen terme passent de 40 % à 110 %. Devant la perspective de faillites bancaires turques, le marché monétaire turc s’assèche et les crédits en devises ne sont pas renouvelés. Un important prêt d’urgence du FMI en décembre se révèlera insuffisant et, en février, le gouvernement devra laisser flotter la livre, qui se dépréciera de 50 % par rapport au dollar. Un deuxième programme d’aide, beaucoup plus important, sera alors mis en place sous l’égide des États-Unis. Voir aussi : (en) OCDE et Thierry Coville (CNRS) : Turquie : la crise annoncée |
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Voir : Économie du Zimbabwe |
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Non seulement un certain nombre d’établissements financiers de première importance avaient des services divers dans les tours du World Trade Center et aux alentours, mais plusieurs nœuds de communication vitaux pour les systèmes de paiement et de compensation des marchés financiers furent touchés par l’attaque. La banque centrale américaine, la Fed, a réagi avec une grande promptitude et une vigueur impressionnante. Elle a injecté immédiatement sans limite toutes les liquidités demandées par les banques qui étaient victimes d’une asymétrie dans leurs règlements, c’est-à-dire qui avaient des règlements à effectuer mais n’avaient pas encore été créditées par leurs autres contreparties. L’injection fut si massive que le taux au jour-le-jour du marché interbancaire domestique américain, dit taux des Fed Funds, tomba à zéro pendant plusieurs jours. La Fed continua pendant plus d’une semaine à fournir à volonté les liquidités demandées par les banques, préférant ne pas jouer avec le risque systémique. De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) accorda 130 milliards d’euros de liquidités supplémentaires aux banques européennes. Enfin, il y eut une baisse surprise concertée des taux directeurs de la Fed, de la BCE et de la Banque d’Angleterre. |
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À l’automne 2001, les spreads de crédit des junk bonds retrouvent un niveau proche de celui atteint pendant la crise de 1989 (cf supra). Les attentats du 11 septembre puis une légère contagion de la part de la crise économique argentine (cf infra) leur feront à nouveau dépasser 1.000 points de base. |
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Elle éclate en novembre 2001 |
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À l’approche de l’élection présidentielle du 27 octobre, la probabilité grandissante de la victoire à celle-ci de Luíz Inácio da Silva, dit « Lula », crée des inquiétudes de plus en plus aigües chez les détenteurs de la dette publique brésilienne. L’Argentine (cf supra) vient de faire défaut sur sa dette et la peur grandit qu’une fois élu, « Lula » fasse adopter un moratoire des paiements d’intérêt. Tout au long de l’année l’écart de rendement entre les obligations émises en dollar US par le Brésil et les emprunts d’État américain progresse, pour culminer en octobre à 2300 points de base (c’est-à-dire 23 % en écart de taux actuariel). Ce niveau attribuait implicitement au Brésil une probabilité de faire défaut proche de 100 %. En même temps, le real s’était déprécié, perdant la moitié de sa valeur. Le plus frappant est que cette crise s’est poursuivie malgré la mise en place d’un concours colossal de 30 milliards de dollars par le FMI, dont 6 seulement avant l’élection et 24 débloqués après. Cette bulle s’est dégonflée rapidement une fois l’élection passée, quand il est devenu clair que le nouveau président ne se lancerait pas dans l’aventurisme financier. |
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Crise financière de 2007-2009 dite aussi crise des subprimes |
Provoqué par la titrisation des créances douteuses issues de la bulle immobilière américaine des années 2000. La crise éclata pendant l’été 2007 (connu alors comme la crise des subprimes). Elle s’est manifestée par une baisse de l’immobilier, un effet domino provoquant l’effondrement de diverses grandes banques dans le monde et une baisse des bourses d’actions. Les banques centrales (BCE et Fed principalement) ont injecté d’importantes liquidités. L’adoption d’un plan de sauvetage du système bancaire aux États-Unis (plan Paulson) et d’autres mesures prises notamment en Europe n’ayant pas suffi à rétablir la confiance, une chute des bourses mondiales s’est déroulé en octobre 2008. Le marché interbancaire est de son côté presque totalement paralysé par des taux d’intérêts très élevés et une crise de confiance généralisée. L’économie non financière commence de son côté à être atteinte par la crise. Les fonds de retraite des États-Unis ont à ce moment perdu 2000G$ US en un an. |
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Elle commence fin 2009 mais ne devient réellement visible qu’en 2010. Elle résulte à la fois de la crise économique mondiale et de facteurs propres à la Grèce : un fort endettement (environ 120 % du PIB) et un déficit budgétaire avoué qui passe de 6 % du PIB à 12,7 % pour finalement atteindre 15,4 % [1]. Cette crise est en grande partie due au manque de transparence dont a fait preuve le pays dans la présentation de sa dette et de son déficit. La crise menace de s’étendre à d’autres pays, notamment le Portugal et l’Espagne, des pays fragiles qui ont été amenés à prendre des mesures de rigueur. Pour certains, cette crise traduirait les difficultés d’une Europe menacée de déclassement. |
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Elle découle en partie de la bulle immobilière espagnole (1999-2008). Elle commence par la forte dégradation de la notation de la dette espagnole par les principales agences de notation. Il s’ensuit une fuite brutale des capitaux investis dans le pays. De nombreux secteurs sont durement frappés, notamment le secteur touristique, moteur de l’économie espagnole, déjà amputé par la baisse de la clientèle étrangère et achevé par la disparition de la clientèle nationale. De même, le secteur bancaire, avec la faillite de Bankia, connaît une très grave crise. |
Il- LES DÉSÉQUILIBRES DE LA CROISSANCE DANS LES PAYS DÉVELOPPÉS:
Qu’est-ce que cette crise nouvelle a provoqué?
1 – La persistance de l’endettement public:
On situe l’émergence de ce problème d’endettement à la fin des années 80, début des années 90 (c’est récent). On constate que les Etats sont trop endettés (la dette de la France début 90 est voisine de 2000 milliards de francs).
Parallèlement, dans la plupart des pays développés, les idées libérales renaissent. Un des principes du libéralisme est qu’il faut moins d’Etat. On devrait aller vers une situation où la dette de 1’ Etat devrait se dégonfler.
On constate dans les années qui suivent une incapacité des Etats à résorber les déficits publics. La volonté des Etats à résorber ces déficits se heurte à deux obstacles:
– le ralentissement de la croissance: il s’oppose à une réduction des dépenses publiques car cette réduction amplifierait le mouvement de récession (si on embauche plus dans la fonction publique, “la machine “tournera encore moins vite et il y aura encore plus de chômeurs).
– l’augmentation structurelle des dépenses sociales qui sont liées au financement du chômage, de la santé et de la retraite
2 – Un chômage élevé dans les pays européens:
Dans les pays développés européens ou non européens, le chômage connaît un niveau et une évolution très différente selon les pays.
Exemples (époque 90-97):
– au Japon: le chômage ne dépasse pas 3 ou 4 % de la population active,
– aux USA: après avoir connu des niveaux voisins de 10 % en 82 et 83, le niveau de chômage a été limité à un peu moins de 6 %, ce qui correspond quasiment au chômage qu’on qualifie de frictionnel (= un chômage d’ajustement qui correspond à une période normale de recherche d’un emploi).
– en Europe : malgré les reprises de croissance le chômage reste à un niveau élevé, en moyenne aux environs de 12 %.
Existe-t-il des modèles différents dans les pays développés pour qu’il y ait de telles différences? Oui
– le modèle japonais: il est caractérisé par des périodes de croissance qui permettent automatiquement la création d’emplois (c’est un constat qui a été fait). L’ajustement principal du marché du travail se fait par une très grande flexibilité des salaires (si ça va bien, les salaires augmentent – si ça va mal, les salaires diminuent). Le second ajustement de ce marché du travail se fait par la cessation volontaire d’activité (si ça va mal, les femmes se retirent volontairement du travail …).
L’emploi à vie existe dans les grandes entreprises. En contrepartie, on exige des salariés japonais une grande mobilité interne et externe. La protection sociale est extrêmement limitée (les charges sont en conséquence peu élevées).
– le modèle libéral: il est présent aux USA, au Canada, au Royaume Uni.. La croissance économique est souvent obtenue avec de faibles gains de productivité et par conséquent, elle est fortement créatrice d’emplois, souvent mal rémunérés.
Forte flexibilité sur le marché du travail avec un salaire minimum très bas et des procédures de licenciement extrêmement simplifiées (les anglais par exemple n’ont pas signé la Charte Sociale du l’Europe).
Dans le modèle américain, la protection sociale est extrêmement inégalitaire (on peut être très bien protégé par des assurances privées si on en a les moyens – 1 américain sur 4 est bien protégé).
– le modèle européen: une caractéristique: c’est que les gains de production sont générateurs de croissance tout en réduisant les effectifs (faire mieux avec moins de personnes qui travaillent). Nous avons aussi un marché du travail relativement rigide et une mobilité interne et externe limitée (rigide = contraire de flexible, c’est à dire le système japonais dans lequel les salaires augmentent ou diminuent selon la situation – c’est à dire aussi le système des USA dans lequel on embauche ou pas selon la situation). En Europe : on a un salaire minimum, que ça aille bien ou pas, on a des procédures de licenciement encadrées s’opposant à la flexibilité du marché du travail, on a des procédures de négociations collectives – Toutes ces choses font que nous avons une rigidité. Rigidité : peut vouloir dire que nous nous intéressons au bien être des individus, Flexibilité : peut vouloir dire que nous nous intéressons seulement aux résultats.
En Europe, la protection sociale est relativement élevée. L’indemnisation du chômage dans l’ensemble est relativement forte et relativement de longue durée.
Malgré cette différenciation, le chômage dans les pays développés comporte certains points communs:
– chômage des jeunes (dans tous les pays développés le taux de chômage des jeunes est supérieur à celui des adultes),
– chômage de longue durée (supérieur à un an consécutif). Il se développe partout et il est peu sensible à la croissance (certains chômeurs, que la situation aille mieux ou pas, ne retrouvent pas d’emploi : les jeunes, les femmes, les personnes non qualifiées, les immigrés, les personnes proches de la retraite),
– chômage des salariés peu qualifiés:
* il y a eu des suppressions importantes d’emplois en raison de l’automatisation,
* tendance générale à la qualification des postes dans l’industrie,
* concurrence avec les pays du Sud (le tiers monde) qui aboutit à une spécialisation de plus en plus poussée dans les biens de haute technologie (mondialisation, problème de la reconversion ou de la formation du personnel).
3- La crise de l’Etat providence et de la protection sociale
Le mécanisme de financement de 1’ Etat providence a été développé après la seconde guerre mondiale sur des bases de croissance économique forte (il faut reconstruire – on sait qu’on ne pourra pas aller plus bas – on construit un système de protection sociale..).
Ce mécanisme de financement va s enrayer sous l’effet de la crise économique (de 1973) et sous l’effet de phénomènes démographiques et sociologiques:
– la crise économique : elle provoque l’augmentation du nombre de chômeurs et donc l’augmentation des aides sociales. Pour l’Etat, ça signifie une hausse des dépenses. Dans le même temps, la baisse du nombre de cotisants et la baisse de la masse salariale globale se traduisent pour l’Etat par une diminution des recettes.
– les aspects démographiques: l’évolution démographique a pour conséquence principale aujourd’hui un vieillissement de la population. Ce phénomène de vieillissement se traduit par un accroissement de la masse des retraites versées et des dépenses de santé (retraites versées plus longtemps et à plus de personnes). (Dans les années 60, un retraité n’avait aucune espérance de vie…).
En contrepartie, la population de jeunes n’est pas suffisamment absorbée par le marché du travail pour pouvoir contribuer au financement de ces retraites.
– l’aspect sociologique : on s’intéresse seulement à une chose qui est l’évolution du mode de consommation: celui-ci a changé essentiellement autour des dépenses de santé, à tel point que le poste santé sera sans doute au début du siècle prochain le premier ou le deuxième dans le budget des ménages. Pour quelles raisons?
*le coût global de la santé a augmenté,
* désengagement progressif de 1’ Etat dans le remboursement des dépenses médicales,
*développement des dépenses para-médicales.
Malgré son désengagement, les dépenses de l’Etat ne cessent d’augmenter (exemple : les hôpitaux coûtent entre 100 milliards d’euro ce qui correspond en gros à l’ensemble des dépenses de formation toutes confondues en France).
Conclusion tirée de ces problèmes:
Toutes les politiques de réduction des dépenses accroissent les inégalités. Le système de redistribution n’est pas totalement efficace car il est contrebalancé par un système fiscal essentiellement indirect (exemple : on paie le RMI, mais les RMlstes paient, comme tout le monde, 20 % de TVA, ce qui implique qu’une bonne partie du RMI revient à l’Etat).
Liste des thématiques relatives à l’économie politique :
- L’OMC (L’organisation mondiale du commerce)
- Politiques économiques internationales – Protectionnisme – Libéralisme
- Fondements théoriques du commerce international
- L’ANALYSE MACRO ÉCONOMIQUE – KEYNES ET LA CONSOMMATION
- ANALYSE MICRO ÉCONOMIQUE – l’analyse du comportement des consommateurs
- La planification économique
- L’État providence
- La crise économique
- La crise économique : théories (Juglar, Ricardo, Keynes..), causes et conséquences
- La construction européenne
- Le Fonds monétaire international (FMI)