Les protections du mandat parlementaire
Les protections du mandat parlementaire sont des dispositifs visant à garantir aux députés et sénateurs les conditions nécessaires à l’exercice de leurs fonctions en toute indépendance et sans crainte de pressions extérieures. Ces protections ne sont pas des privilèges, mais des garanties institutionnelles qui permettent aux parlementaires d’accomplir leur mission de représentation de la Nation et de contrôle de l’action du gouvernement.
Pourquoi protéger le mandat parlementaire ?
Les députés et les sénateurs représentent la souveraineté nationale. Ils jouent un rôle essentiel dans le vote des lois et dans le contrôle des actions du gouvernement. En ce sens, leur mandat doit être protégé pour garantir qu’ils exercent leurs fonctions de manière libre et indépendante. La protection du mandat parlementaire est donc conçue pour les protéger des influences et des pressions qui pourraient entraver leurs décisions ou leur expression au sein du Parlement.
Le statut protecteur des parlementaires comporte des contreparties importantes. Ils sont soumis à des règles de déontologie, des incompatibilités et des interdictions destinées à maintenir leur indépendance et à prévenir les conflits d’intérêts. Ces restrictions visent à assurer que le mandat ne soit pas dévoyé par des intérêts personnels ou par des contraintes extérieures.
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1. Les Incompatibilités parlementaires
Les incompatibilités parlementaires empêchent les députés et sénateurs d’exercer certaines fonctions pour éviter les conflits d’intérêts et garantir leur indépendance. Par exemple, ils ne peuvent occuper des postes hiérarchiques dans l’administration, sauf pour les professeurs d’université et les ministres des cultes sous concordat. Dans le privé, ils ne peuvent diriger d’entreprises ayant des liens financiers avec l’État, bien qu’ils puissent y détenir des actions.
2. Limitation du cumul des mandats électifs
Depuis la loi de 2014, un parlementaire ne peut cumuler son mandat avec une fonction exécutive locale. Cependant, il peut être conseiller local dans des petites communes. Cette réforme vise à garantir leur engagement aux affaires nationales et limite les absences au Parlement.
3. Immunités parlementaires (Article 26 de la Constitution)
Les parlementaires bénéficient d’une irresponsabilité pour les actes accomplis dans l’exercice de leur mandat (protection pour les opinions et votes au Parlement) et d’une inviolabilité limitant les mesures privatives de liberté. Depuis 1995, un élu peut être arrêté pour flagrant délit sans autorisation parlementaire, sauf pour les détentions provisoires.
4. Financement de la vie politique
Les lois de 1988 et 1990 ont instauré des subventions publiques aux partis selon les résultats électoraux et imposé la transparence des comptes, contrôlés par la CNCCFP. Les candidats respectant un plafond de dépenses bénéficient d’un remboursement partiel de leurs frais, et les sanctions en cas de non-respect des règles incluent l’invalidation de l’élection et l’inéligibilité.
Section 1 : Les protections indirectes du mandat parlementaire
Les protections indirectes du mandat parlementaire ne visent pas directement à protéger les parlementaires dans l’exercice de leurs fonctions, mais elles contribuent néanmoins à préserver leur indépendance et à assurer une transparence dans la vie publique. Ces protections se traduisent principalement par des mécanismes d’incompatibilités de fonctions et par des dispositifs de financement de la vie politique.
1) Les incompatibilités
Les incompatibilités et les règles de financement de la vie publique empêchent les conflits d’intérêts et favorisent l’indépendance des élus vis-à-vis du pouvoir exécutif et des intérêts privés. Ces mécanismes indirects de protection contribuent à une vie politique plus éthique et plus transparente, en s’assurant que les parlementaires puissent exercer leur mandat sans influence extérieure excessive
1) Les incompatibilités de fonctions
Les incompatibilités empêchent un parlementaire d’exercer simultanément certaines autres fonctions, publiques ou privées, afin de garantir son indépendance et de limiter les conflits d’intérêts. Ces incompatibilités sont distinctes de l’inéligibilité : alors que l’inéligibilité interdit à une personne d’être candidate, l’incompatibilité n’empêche pas l’élection, mais impose à l’élu de choisir entre son mandat parlementaire et une autre fonction incompatible.
Principes de base
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Incompatibilité du mandat avec certaines fonctions publiques : Pour des raisons d’indépendance, un parlementaire ne peut pas cumuler son mandat avec des fonctions publiques où il serait soumis à une hiérarchie placée sous l’autorité du gouvernement, comme celle des fonctionnaires. L’objectif est de préserver l’autonomie du parlementaire vis-à-vis du pouvoir exécutif, pour éviter qu’il se retrouve en position de subordination vis-à-vis du Premier ministre, chef de l’administration.
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Exceptions : Les professeurs des universités ne sont pas soumis à la hiérarchie administrative dans le cadre de leur fonction académique, ce qui leur permet de conserver cette activité tout en étant parlementaires. De même, les ministres des cultes dans les départements concordataires (notamment en Alsace-Moselle) peuvent cumuler leur mandat avec leurs fonctions, car, bien que rémunérés par l’État, ils ne sont pas soumis à la hiérarchie gouvernementale.
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Incompatibilité avec certaines fonctions privées : Un parlementaire ne peut exercer des fonctions de direction dans des entreprises bénéficiant de financements publics ou de contrats de commande publique avec l’État, afin de prévenir les conflits d’intérêts. Cependant, cette règle n’interdit pas aux parlementaires de posséder des parts dans ces entreprises en tant qu’actionnaires, pourvu qu’ils ne soient pas impliqués dans leur gestion opérationnelle.
Les fonctions publiques électives
Le cumul des mandats a longtemps été une singularité française, où il était courant pour les parlementaires de cumuler des mandats locaux (maire, conseiller régional, etc.) avec leur mandat national.
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Loi de 1985 sur le cumul des mandats : Depuis 1985, la loi limite le cumul à deux mandats exécutifs locaux en plus du mandat parlementaire. Avant cette réforme, les parlementaires pouvaient accumuler plusieurs fonctions, ce qui aboutissait à des situations où ils cumulaient des responsabilités nationales et locales. Par exemple, un même parlementaire pouvait être simultanément député, maire, président de conseil régional et membre d’un conseil général.
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Réforme de 2014 : Le cumul des mandats a été restreint davantage par la loi de 2014, qui interdit aux députés et aux sénateurs de cumuler leur mandat avec une fonction exécutive locale (maire, adjoint au maire, président ou vice-président de conseil départemental ou régional). Cette réforme visait à garantir que les parlementaires se concentrent sur leurs responsabilités nationales et à réduire le taux d’absentéisme parlementaire, souvent causé par des activités locales concurrentes.
2) Le financement de la vie publique : vers une transparence accrue
La question du financement de la vie politique a longtemps été un sujet de débat en France, où les campagnes électorales et le fonctionnement des partis politiques dépendaient autrefois de sources de financement peu transparentes. Les scandales de financement illégal des partis, notamment dans les années 1980, ont conduit à une série de lois pour assainir le financement public et privé de la politique.
Les principes de financement
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Subventions publiques aux partis politiques : Depuis la loi de 1988, les partis politiques reçoivent chaque année des subventions publiques proportionnelles aux suffrages qu’ils ont obtenus aux élections législatives, ainsi qu’au nombre de parlementaires affiliés au parti. Ce système permet aux partis de financer leurs activités et réduit leur dépendance à des financements privés, minimisant ainsi le risque de corruption.
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Remboursement des frais de campagne : La loi de 1990 a instauré un mécanisme de remboursement partiel des frais de campagne pour les candidats aux élections, sous certaines conditions. Pour être éligible au remboursement, un candidat doit respecter un plafond de dépenses et fournir une comptabilité précise, contrôlée ligne par ligne par la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Ce remboursement est plafonné et concerne uniquement les candidats ayant obtenu au moins 5 % des voix.
Dispositifs de contrôle et limitations
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Plafond de dépenses de campagne : Un plafond limite les dépenses de chaque candidat afin d’assurer une équité entre les candidats. Cette mesure évite que l’argent ne devienne un facteur déterminant dans les campagnes électorales et garantit que des candidats disposant de ressources limitées puissent concourir de manière équitable.
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Interdiction de publicité politique dans les médias audiovisuels : Afin de limiter les coûts de campagne et d’assurer une égalité entre les candidats, la loi interdit la publicité politique à la télévision et à la radio en dehors des périodes électorales, durant lesquelles un temps de parole égal est accordé aux candidats. Ce dispositif évite une surenchère financière et garantit que tous les candidats aient accès aux médias de manière équitable.
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Sanctions en cas de dépassement : Si un candidat dépasse les plafonds de dépenses ou enfreint les règles de transparence, il peut voir ses comptes de campagne rejetés par la CNCCFP et être sanctionné par le Conseil constitutionnel, pouvant entraîner une invalidation de son élection et une inéligibilité d’un an. Par exemple, en 2013, le Conseil constitutionnel a invalidé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour dépassement du plafond des dépenses lors de l’élection présidentielle de 2012, ce qui a entraîné une sanction financière importante.
Conséquences pour l’équité et la transparence
Le financement public a contribué à une meilleure transparence et une plus grande égalité dans les campagnes électorales. Il permet également à des candidats sans moyens financiers personnels de mener une campagne en empruntant, puisque les frais éligibles seront remboursés s’ils respectent les règles. Les lois de 1988 et 1990, renforcées par des révisions ultérieures, font de la France l’un des pays où la transparence des comptes de campagne est la plus rigoureuse.
2 : Le financement de la vie publique
La démocratie implique des coûts significatifs, notamment pour l’organisation des élections et des campagnes électorales. Pendant longtemps, le financement de la vie politique reposait en grande partie sur des fonds discrets et non encadrés, souvent issus de contributions occultes. Même les personnalités les plus influentes de la République ont, par le passé, dû recourir à des financements peu transparents. Cette pratique a engendré divers scandales, particulièrement dans le cadre des marchés publics, qui ont mené à une réaction législative pour assainir le système de financement politique. En réponse, des lois votées en 1988 et 1990 ont instauré un cadre strict, faisant du modèle français l’un des systèmes de financement politique les plus justes et rigoureux.
Principes du Système de Financement :
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Subventions Publiques aux Partis Politiques :
L’État verse des subventions annuelles aux partis politiques en fonction des suffrages obtenus lors des élections législatives ainsi que du nombre de parlementaires qui se réclament de ces formations. Ce système de financement public est conçu pour fournir aux partis des ressources suffisantes, limitant ainsi leur dépendance à des sources de revenus externes et potentiellement opaques. -
Remboursement des Frais de Campagne :
Depuis la loi de 1990, les candidats aux élections peuvent obtenir un remboursement de leurs frais de campagne, sous réserve du respect de plusieurs conditions :- Plafond de Dépenses : Chaque candidat doit respecter un plafond de dépenses fixé par la loi.
- Contrôle Comptable : Une comptabilité détaillée et précise doit être fournie, chaque dépense étant contrôlée de manière rigoureuse.
Ces règles garantissent une certaine égalité d’accès aux moyens de campagne, permettant ainsi à toute personne, quels que soient ses moyens financiers, de participer à la vie électorale.
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Limitation des Modes de Propagande Coûteux :
Afin de restreindre les dépenses excessives et d’éviter des inégalités liées aux capacités de financement, le législateur a également interdit l’usage de la publicité politique à la télévision et à la radio, considérée comme coûteuse et susceptible de déséquilibrer la compétition électorale. -
Sanctions Disciplinaires :
En cas de dépassement, même limité, du plafond de dépenses, le candidat se voit exposé à une invalidation de son élection et à une peine d’inéligibilité d’un an. Ce dispositif se veut dissuasif et incite à une gestion responsable des budgets de campagne. -
Protection de l’Équité de la Campagne Électorale :
Grâce à ce mécanisme de contrôle et de remboursement, un candidat, même sans ressources personnelles, peut se lancer dans une campagne électorale en contractant un emprunt bancaire, avec la possibilité d’être remboursé par l’État, sous réserve du respect des règles établies.
Protection du Mandat Parlementaire :
Ce système de financement participe indirectement à la protection du mandat parlementaire. Les incompatibilités prévues par la loi, ainsi que les dispositions concernant le financement des campagnes, garantissent une indépendance accrue des élus et une transparence des moyens employés. Ces protections visent à préserver l’intégrité de la fonction parlementaire en évitant les influences externes et les conflits d’intérêts.
Section 2: les protections directes du mandat parlementaire
Les protections directes du mandat parlementaire, ou immunités parlementaires, sont des mécanismes destinés à garantir l’indépendance et la liberté d’action des députés et sénateurs. Ces immunités protègent le mandat lui-même et non l’individu qui en est titulaire. Ainsi, elles ne sont ni renonçables ni cessibles par le parlementaire, bien qu’elles puissent être levées dans certaines situations. On distingue deux grandes catégories d’immunités parlementaires : l’irresponsabilité et l’inviolabilité.
1) L’irresponsabilité parlementaire : une protection absolue et restreinte
L’irresponsabilité parlementaire, définie par l’article 26 de la Constitution, protège les parlementaires contre toute poursuite pour les opinions et votes émis dans l’exercice de leur mandat. Elle vise à garantir que les élus puissent s’exprimer librement dans l’hémicycle, sans crainte de représailles judiciaires.
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Origine historique : L’irresponsabilité parlementaire fut introduite dès la Révolution française, le 8 juillet 1789, pour empêcher que les parlementaires ne soient poursuivis par le pouvoir exécutif. Inspirée par les pratiques britanniques, cette protection visait à préserver la souveraineté nationale représentée par les députés et sénateurs.
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Portée et limites de l’irresponsabilité : Cette immunité est dite absolue mais couvre un périmètre restreint. Elle ne concerne que les opinions, discours et votes émis dans l’exercice des fonctions parlementaires. Ainsi, un parlementaire peut aborder des sujets délicats et exprimer ses positions politiques sans craindre de poursuites. En revanche, cette protection ne s’étend pas aux actes ou déclarations faits en dehors du cadre de ses fonctions. Par exemple, un discours lors d’une manifestation publique, même s’il reflète l’activité parlementaire, ne bénéficie pas de cette immunité.
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Cas particuliers : La seule dérogation historique à cette irresponsabilité fut établie à la Libération en 1944. Les parlementaires ayant voté en faveur des pleins pouvoirs au maréchal Pétain furent déchus de leur mandat et sanctionnés pour leur collaboration avec le régime de Vichy. Ce cas reste unique dans l’histoire parlementaire française.
2) L’inviolabilité parlementaire : une protection restreinte et évolutive
L’inviolabilité est une mesure de protection personnelle destinée à empêcher toute action judiciaire qui pourrait entraver la capacité du parlementaire à exercer son mandat. Cette protection vise à garantir qu’aucun parlementaire ne puisse être détenu ou poursuivi sans que l’assemblée à laquelle il appartient en soit informée et puisse en discuter.
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Objectif et fonctionnement : L’inviolabilité protège les parlementaires contre les arrestations et détentions arbitraires. Son principe historique exigeait que, pour toute poursuite contre un parlementaire, une autorisation de l’assemblée concernée (Assemblée nationale ou Sénat) soit obtenue. Cette autorisation permettait de limiter les tentatives d’intimidation par d’autres pouvoirs (notamment exécutif ou judiciaire) en période de tensions politiques.
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Révision de 1995 : Avec la réforme de 1995, la durée des sessions parlementaires a été prolongée de six à neuf mois par an, rendant le régime de l’inviolabilité obsolète dans sa forme initiale. En effet, la nécessité de l’autorisation de l’assemblée pour toute action judiciaire pendant les sessions devenait contraignante et inadaptée. L’article 26 de la Constitution fut modifié pour limiter cette immunité. Aujourd’hui, un parlementaire peut être poursuivi ou incarcéré sans autorisation de son assemblée, sauf s’il s’agit de mesures restrictives spécifiques.
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Portée actuelle de l’inviolabilité : L’inviolabilité ne s’applique qu’aux mesures restrictives de liberté telles que la détention provisoire ou la garde à vue. Dans ces cas, l’autorisation du bureau de l’assemblée est requise. Cette mesure permet au Parlement de s’assurer que l’incarcération ou la garde à vue est justifiée et n’a pas pour objectif de restreindre l’exercice du mandat. Si la procédure est validée, elle se poursuit comme pour tout citoyen.
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Exceptions à l’inviolabilité : En cas de flagrant délit ou si la peine est devenue définitive après jugement, l’inviolabilité ne s’applique pas. Par exemple, si un parlementaire est arrêté en flagrant délit de corruption, il peut être placé en détention sans que l’assemblée soit consultée. De même, une peine confirmée par une décision judiciaire exécutoire échappe à l’inviolabilité. Ces exceptions permettent de concilier protection du mandat et égalité devant la loi.
Immunités parlementaires : des protections du mandat, non des privilèges personnels
Les immunités parlementaires sont souvent perçues comme des privilèges, mais leur fondement est bien de protéger l’indépendance du mandat plutôt que de conférer un statut particulier au parlementaire. Leur objectif est de garantir que les députés et sénateurs puissent exercer leurs fonctions sans craindre de pression politique ou judiciaire.
Exemples récents d’application :
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Cas François Fillon (2017) : L’ancien Premier ministre et député a fait l’objet d’une enquête judiciaire en 2017 concernant des soupçons d’emplois fictifs. Bien que protégé par l’irresponsabilité pour ses actes dans l’exercice de son mandat, les accusations portaient sur des faits extérieurs à ses fonctions parlementaires (emploi supposé fictif de son épouse). L’affaire n’a donc pas nécessité l’autorisation de l’Assemblée nationale pour poursuivre les investigations.
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Cas Marine Le Pen (2017) : En tant que députée européenne, Marine Le Pen a fait l’objet d’une levée d’immunité parlementaire par le Parlement européen concernant des publications sur les réseaux sociaux. Cette levée, bien que se produisant dans le cadre de l’Union européenne, illustre l’interaction entre immunité et responsabilité lorsque des faits reprochés sont extérieurs aux fonctions parlementaires.
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Affaire Thierry Solère (2021) : Le député Thierry Solère a vu son immunité parlementaire levée à la demande de la justice pour des soupçons de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Les faits reprochés étant extérieurs à son mandat, la levée de son immunité a permis aux autorités judiciaires de poursuivre leur enquête et de le mettre en examen. Cette affaire souligne que l’inviolabilité ne constitue pas un obstacle à la justice lorsque des éléments de preuve solides sont avancés.