Les partis politiques : sociologie, définition, typologie

Les partis politiques

  • Selon Benjamin Constant (inspirateur de la Charte de 1814 et auteur de la Constitution des 100 jours) un parti est une réunion d’hommes qui professent la même doctrine politique.
  • Selon l’auteur Hanz Kelsen, les partis sont des formations qui groupent des hommes de même opinion pour leur assurer une influence véritable sur la gestion des affaires publiques.
  • Selon François Goguel: Un parti c’est un groupement organisé pour participer à la vie politique en vue de conquérir partiellement ou totalement le pouvoir et d’y faire prévaloir les idées et les intérêts de ses membres.

a)    Définition des partis politiques (La Palombara/Wiener, Weber)

Définition : 2 difficultés :

  • — pas de frontière étanche entre partis politiques et autres types d’organisation politique [club de réflexion…]
  • Le terme lui-même change dans le temps.

1. Définition

Un parti politique est une organisation qui participe directement à la compétition pour les postes et les positions de pouvoir politique. Les spécialistes reprennent cette définition.

Dans les systèmes démocratiques, les partis politiques sont avant tout des entreprises de conquête des suffrages. Les partis produisent des biens politiques (exemple : programme électoral, promesse, symbole, aide publique, sigle partisan…) en échange de soutien (c’est-à-dire de vote).

— Références historiques :

— Au moyen-âge ; le terme parti a une connotation militaire [détachement d’homme armés]

— Au XVIe siècle cela correspond à un clan, un groupe de personnes par opposition à un autre groupe.

— Au XVIIe siècle il s’agit d’un courant de pensé ayant une idéologie propre [parti monarchiste, républicain…]

— A la fin du XIXe début du XXe il prend son sens actuel à une organisation politique…

Il y a un lien entre la généralisation du suffrage universel et le développement des partis politiques.

Avec le suffrage universel et les ressources, les méthodes des notables (on élisait sur la capacité à avoir des légions d’honneurs, des relations sociales, des richesses…) ne sont plus suffisantes pour s’imposer dans la compétition électorale. Il faut utiliser de nouvelles techniques de conquêtes des suffrages, il faut inventer des biens proprement politique, il faut dépenser toujours plus d’argent pour se faire connaître et élire

Si bien que ce sont de grandes entreprises collectives vont s’imposer progressivement au détriment des notables. Il n’est pas indifférent que les 1er partis à avoir fait leur apparitions dans l’espace public sont des partis ouvriers (fin du XIXe siècle) qui prétendent représenter les ouvriers et qui se sont dotés d’appareils très structurés destinés à mobiliser les électeurs. Dans ce cadre-là, l’organisation collective permettait de compenser l’absence de ressources personnelles des candidats qui dirigeaient ces organisations. L’organisation collective par rapport à l’isolement permet de toucher un nombre de personnes plus grand, les candidats peuvent venir puiser dans les ressources collectives (période d’invention de la politique moderne).

Dans ce cas, le capital collectif du groupe permet de compenser l’absence de capitaux individuels des leaders dans la compétition avec les notables. Les notables finiront eux aussi par qu’organiser (cela prendra du temps).

— Définition restrictive [La Palambara] : un parti politique est une organisation bien établie et apparemment durable qui entretient des rapports réguliers a l’échelon national ; se caractérise par la volonté délibérée de ses dirigeant nationaux et locaux de prendre et d’exercer le pouvoir seul ou avec d’autres et non pas seulement de l’influencer. Il se caractérise enfin par le souci de recherche d’un soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière.

— Dans cette définition, il y’a 4 critères qui permettent de préciser et différencier un parti politique :

— Organisation durable à espérance de vie supérieure à celle de ses dirigeants

— Une organisation ramifiée : elle s’étend sur le territoire avec une organisation complète [du centre à la périphérie] ; il faut différencier les partis politiques des groupes parlementaires, mais certains groupes parlementaires sont devenus des partis.

— Une organisation qui cherche à exercer le pouvoir, pas seulement à l’influencer à vocation à conquérir le pouvoir, contrairement aux groupes de pression par exemple.

— Une organisation qui vise à obtenir le soutien populaire à travers les élections ou de toute autre manière à distingue les partis des clubs de réflexion [ex : club pour soutenir Giscard, « perspectives et réalité » ; Rocard, « Forum »] Le club est au sein des partis mais n’en est pas un.

— Limites de cette définition :

— Elle laisse certains cas dans l’ombre, tous les partis ont pour but de prendre le pouvoir ? Certains petits partis savent qu’ils ne prendront pas le pouvoir mais s’organise comme des partis politiques ; cas des partis locaux, le parti national corse par exemple n’agit qu’au niveau local et n’a pas de ramifications.

— Partis présentés sous l’unique angle de la machine électorale alors qu’ils peuvent avoir d’autres usages.

— Définition de Weber : Un parti est une association reposant sur un engagement formellement libre ayant pour but de procurer à son chef le pouvoir et à ses militants actifs des chances de poursuivre certains objectifs, d’obtenir des avantages personnels, ou de réaliser les deux ensemble

— Inconvénient : il donne une définition large des partis qui rend difficile sa distinction d’autres types de mouvement.

— avantages :

— Weber nous dit qu’un parti est un groupement de personnes ; il insiste sur le fait qu’ils forment une structure particulière de relations sociales ; ils ne sont la propriété de personne, ils ne représentent pas une position bien unifiée, il y’a des positions différentes au sein d’un parti.

— Fonctionne d’abord au profit de ses dirigeants : rompt avec une vision un peu naïve selon laquelle il ne s’agirait que de l’intérêt général, des idées et non d’ambition personnelle. Or c’est avant tout une lutte pour la conquête de postes.

— Weber permet de voir que la crise du parti moderne est liée à la volonté des responsables du parti d’accéder à des postes importants.

— Le parti a aussi pour but de donner aux militants des chances de poursuivre des objectifs à certains cherchent le prestige ; le sentiment d’appartenance à un groupe ; obtenir un bon poste politique.

 

2. Les critères d’identification des partis

Deux politistes américains ont élaboré 4 critères permettant d’identifier les partis politiques et de les distinguer des autres types d’organisation intervenant dans le champ politique : Joseph La Balombara et Myron Weiner.

Ces quatre critères sont les suivants :

– Les partis politiques sont dotés d’une organisation durable, une organisation dont l’espérance de vie est supérieure à celle de ses dirigeants.

Ex: le parti gaulliste a largement survécu au général de Gaulle (sous des sigles différents).

– Repose sur une organisation bien implantée localement et dont les échelons locaux entretiennent des rapports réguliers avec les échelons nationaux. Cette idée de nationalisation du parti implique la constitution d’unités de base (fédération, section…) sur le territoire. Cela distingue les partis des deux principales formes d’organisation politique du XIXe siècle :

            – les simples groupes sans ramification territoriale

– les comités de notable autour desquels s’organisent la vie politique mais qui n’avaient eux qu’une existence locale.

– La volonté explicite de prendre et exercer le pouvoir (se traduit en démocratie par la présentation de candidats aux élections)

Ceci distingue le parti politique du lobby qui  intervient dans le champ politique mais avec juste la volonté d’entrer en contact avec des élus pour satisfaire des intérêts, influencer les dirigeants politiques mais qui ne se présentent pas aux élections.

Bémol : dans l’histoire parfois, des groupes d’intérêts se sont transformés en partis politiques.

Ex : l’union de défense des commerçants et artisans (constituée par P. Poujade, c’est le mouvement poujadiste en 1956). Cette union s’est rapidement transformée en parti politique et a présenté des candidats aux différentes élections. C’est dans ce cadre que Jean-Marie Le Pen a été pour la première fois candidat à la députation.

De la même façon, on peut considérer que les verts (en Allemagne ou en France) avant de se constituer en parti politique étaient autre chose.

– La volonté délibérée de rechercher un soutien populaire. Les partis sont des entreprises qui cherchent à susciter des adhésions que ce soit sous la forme de l’engagement militant ou du soutien électoral. Cela les distingue des clubs de pensée qui ne recherchent pas la légitimité électorale (ex : la fondation Copernic, C6R…)

Comme dans le cas précédent, on a vu des clubs de pensée se transformer en parti politique (ce fut le cas sous la IVe république avec la « Convention des institutions républicaines » avec Mitterrand. Ceci a servi de base au renouvellement des partis politiques).

 

On reconnaît un parti politique au fait que c’est une organisation durable implantée sur tout le territoire dans le but d’accéder au pouvoir politique grâce à un soutien populaire.

 

b)    Genèse et types des partis politiques

Ils sont le résultat de processus historiques

1 – Les partis distingués selon leurs origines et leur personnel [Duverger]

Il se distingue les partis de deux façons :

— Selon leur origine [électorale ou parlementaire, extra parlementaire…]

— Selon leurs membres : partis de cadre, partis de masse

 Selon leur origine [électorale ou parlementaire, extra parlementaire…]

— Partis d’origine électorale et parlementaire.

Correspond aux partis qu’on rencontre le plus souvent. Ils apparaissent en liaison avec le développement des institutions et l’élargissement progressif du suffrage universel ; plus le parlement s’affirme, plus leurs membres cherchent à se regrouper par affinités pour agir de manière concertée. Plus le droit de vote s’étend, plus il devient nécessaire aux candidats de disposer d’un réseau national pour se faire connaître et attirer les électeurs. Cela a permis la constitution de groupes parlementaires, puis de comités locaux pour donner enfin naissance au parti politique.

Ex : partis conservateur et libéral britannique : issus de deux groupes parlementaires qui ont évolué.

 — Parti d’origine extra  parlementaire ; organisations pré existantes qui n’ont pas initialement une activité politique électorale mais qui évoluent vers des partis politiques. Ex : syndicats

 

2e distinction : sur la base des membres et des militants d’un parti

1. partis de cadre : les plus anciens, rassemblent des notables disposant de ressources financières, symboliques et relationnelles. Pour attirer l’appui des électeurs, des partis se constituent autour des notables.

Caractéristiques : à faible idéologie

— très décentralisés

— Faible discipline de vote car il n’y a pas d’idéologie forte.

— Ils s’appuient essentiellement sur les finances des dirigeants

Ex : parti radical au début du XXe ; crée à partir de comités locaux de notables.

2. Partis de masse : apparaissent avec le suffrage universel et l’élargissement de la base électorale ; les premiers partis de masse sont issus du mouvement ouvrier.

Caractéristiques :

— Les militants assurent le financement du parti

— parti hiérarchisé et structuré

Ex : parti travailliste britannique ; parti social démocrate allemand.

 

2 – Une typologie historique des partis politiques [Sartori]

Autre typologie plus connotée historiquement : Confirme les analyses de Duverger et les affine

— Partis d’opinion et de clientèle ; constituent une forme primitive des partis ; réseau de relation autour de quelques notables.

Evoluent durant le XIXe siècle vers des partis parlementaires qui sont proches des partis d’opinion ; ils s’organisent essentiellement autour du jeu parlementaire et commence à construire des stratégies, établir des programmes, former des majorités. Ex : partis italiens d’avant la première guerre mondiale.

— Partis parlementaires électoralistes

Structuration plus importante ; suffrages plus importants, besoin d’une organisation pour obtenir des voix

— partis organisateurs de masses : Origine extérieure ; ex : SFIO

 

3 – Une évolution récente, les partis « attrape-tout »

Ils sont liés aux évolutions sociales, économiques et culturelles des sociétés d’aujourd’hui.

On remarque une double évolution 

— les partis des cadres ont tendance à se structurer de plus en plus, ils s’ouvrent vers un public plus large

— Les partis de masse s’adaptent aussi et deviennent plus pragmatique en limitant leur coloration idéologique.

Convergence qui conduit aux partis attrape tout [catch all] ; ils sont peu exclusifs, ils cherchent une grande variété de groupes sociaux, ils ont un discours souple et adaptable.

Le rôle des adhérents est de plus en plus marginal, ils recrutent leurs élites à l’extérieur du parti.

Les programmes sont plus centristes.

Impact de cette évolution : le jeu politique est moins coloré politiquement ; peu d’accent mis sur des doctrines ou des programmes.

2e effet à alternance politique qui change peu la politique

L’évolution semble concerner tous les partis, mais certains pays sont moins marqués par cette évolution. En France, la présence des extrêmes a pour effet de « tirer » vers des positions de gauche et de droite

Evolution surtout marquée dans les pays les plus bipartites.

 

Il s’agit de la typologie de Maurice Duverger. Pour se repérer dans la diversité des partis politiques, Duverger a fondé une typologie devenue célèbre dans le cadre d’un livre Les partis politiques (1951) et qui reste tout de même une référence incontournable dans la discipline de la science politique.

Duverger distingue 2 types de partis : les partis de cadre et les partis de masse.

 

– Les partis de cadre sont des organisations composées essentiellement de notables que le passage du suffrage restreint au suffrage universel a contraint de se réunir.

Ces partis ont une activité essentiellement tournée vers l’élection. Ils attirent des membres des élites sociales dont la fortune ou la notoriété constitue d’importantes ressources électorales. Ces partis de cadre ont peu développé et peu structuré leur appareil, leur organisation. Ils sont en général faiblement centralisés et s’articulent sur des réseaux nobiliaires implantés localement et relativement indépendants les uns des autres.

Ex d’un parti de cadre : le PRG (parti radical de gauche) : pendant le référendum sur le statut de la Corse 2 leaders du PRG soutenaient des opinions différentes. Ceci est la preuve d’un parti peu discipliné, où les membres doivent beaucoup plus à leurs ressources propres qu’à celles du parti.

Le parti de cadre est un parti peu discipliné et peu hiérarchisé qui compte très peu de militants.

Ex : UDF ?

 

– Les partis de cadre s’opposent aux partis de masse qui se caractérisent par la recherche du plus grand nombre d’adhérent. Ce type de parti n’existe plus aujourd’hui.

Les adhérents sont l’une des principales ressources de l’organisation. Ce sont d’ailleurs leurs cotisations qui permettent pour une large part de financer les activités du parti et notamment une partie des campagnes électorales. Ils fournissent de la ressource humaine : militants et permanents font vivre et fonctionner l’appareil partisan et accomplissent des tâches prosélytes (vente de journaux, collage d’affiche, distribution de tracts, organisation des meetings…) Tout repose sur la bonne volonté des militants.

Ces partis de masse naissent avec la génération du suffrage universel (avec les candidats qui n’avaient pas de ressources personnelles suffisantes pour se présenter. Avec le label partisan, c’est désormais possible).

Les partis ouvriers sont le meilleur exemple de parti de masse. Les partis ouvriers naissent à la fin du IXe siècle en Europe.

Ex : SPD en Allemagne (Parti Social Démocrate), les partis communistes au XXe (PCI en Italie avec 3 millions d’adhérents).

 

Par le biais de cette typologie, Duverger cherchait à rendre compte de la situation politique telle qu’elle paraissait se dessiner dans les années 1950.

A cette époque on pouvait croire que les partis de masse représentaient l’avenir. Cette idée était dominante à gauche dans les grandes démocraties européennes (ex : parti travailliste en Angleterre, le PCI, SPD, le parti communiste français avec dans les années 1950 1 million d’adhérents) mais également à droite. D’où l’idée d’avenir politique.

Ex : CDU en Allemagne, le parti démocrate chrétien italien, les partis conservateurs britanniques (avec 3 millions d’adhérents à un moment donné).

Tout cela conduit Duverger à prophétiser la disparition progressive des partis de cadre au bénéfice des partis de masse dont l’avenir paraissait radieux. Cette prophétie s’est avérée erronée. Si on a bien assisté à la disparition progressive des partis de notables, on a en revanche assisté également au déclin des grands partis de masse. Déclin particulièrement percevable dans la chute contemporaine des effectifs militants. Cela se traduit pas le déclin du parti communiste français, la disparition du parti communiste italien…

 

c)    Fonction des partis politiques

Deux auteurs : Merton et Lavau

Ils mettent l’accent sur des fonctions différentes mais complémentaires.

1 – Merton

Merton : distinction entre fonctions manifestes et latentes à concourent à la stabilité du système politique

Manifeste : à celles qui sont comprises et consciemment assumées par les partis :

— Programmatique à définition de positions politiques, formation de l’opinion

— Fonction de sélection ; le parti assure le recrutement du personnel politique ou d’une partie

— Fonction d’encadrement : le parti coordonne et contrôle l’action des élus notamment pour les partis ayant une discipline de vote.

Latentes à qui restent implicites, pas des finalités volontaires :

— Fonction de socialisation politique, apportent des connaissances sur la vie politique, du débat, l’appartenance, l’action politique

— Dans certains contextes sociaux les partis peuvent exercer une fonction d’intégration sociale d’individu en permettant à différents individus de s’intégrer à un ensemble social particulier.

 2 – Lavau

Propose une autre analyse. Trois fonctions :

– légitimation –stabilisation

– relais politique

– tribunitienne

— Légitimation stabilisation : ils légitiment et stabilisent le régime politique en place, ce sont surtout les partis majeurs qui exercent cette fonction car ils trouvent plus leur place dans ce système ; les partis périphériques ont une discours beaucoup plus critique du régime et veulent le changer

— Fonction de relais politique ; rend possible les alternances, en exprimant des critiques et proposant des programmes les partis offrent des alternatives

— Fonction tribunitienne ; surtout par les partis minoritaires, extrémistes qui en s’opposant au système agissent. Ils permettent de se faire entendre. Ex : PCF a pris en charge les revendications de certaines catégories en assurant leur représentation. Les exclu ont donc pu s’intégrer au système.

 3 – Un rôle déclinant ?

Le Rôle des partis politiques est de moins en moins central

Cela est lié à l’affaiblissement du parlement, déclin des partis politiques d’aujourd’hui.

Six éléments :

— Quelle place des partis par rapport à l’organisation de la compétition électorale ?  Rôle reconnu par la constitution ; le nombre important d’abstentionnistes montre que les partis n’arrivent plus à mobiliser.

— Les partis sont censés produire des idées, mais aujourd’hui ils semblent perdre du terrain. Les débats d’idées se font plutôt au sein des clubs de réflexion ou des groupes de pression.

— Rôle des partis dans l’activité des gouvernements : ils sont censés participer à la direction des politiques publiques, mais les dirigeants ne sont plus vraiment du parti ; c’est la technocratie dirigeante qui domine.

— Le parti politique doit permettre de se positionner par rapport à certains enjeux ; socialisation politique. Or le parti est devenu un lien assez marginal pour cette socialisation.

— Fonction tribunicienne : pendant longtemps le privilège des partis de gauche et d’extrême gauche mais maintenant fonction de moins en moins présente à délégitimassions.

Isa Germain

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Isa Germain

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