Le marché : concurrence pure et parfaite, oligopole, monopole…

LES STRUCTURES DE MARCHE :

LE MARCHE DE CONCURRENCE PURE ET PARFAITE, LE MONOPOLE, L’OLIGOPOLE ET LE MARCHE DE CONCURRENCE MONOPOLISTIQUE.

Qu’est-ce qu’une situation de monopole ?Qu’est-ce qu’un monopole discriminant ?Qu’est-ce que l’oligopole ?C’est quoi un marché concurrentiel ?Qu’est-ce que le pouvoir de marché ?Quel est le rôle de la politique de la concurrence ?C’est quoi l’offre et la demande ?Qu’est-ce que le prix d’équilibre ? Comment le prix se forme sur un marché ? omment se fixe le prix sur le marché ?

Un marché est le lieu, concret ( Bourse, salon, foire…) ou abstrait, constitué par la rencontre de l’offre et de la demande pour un bien de qualité définie, avec détermination simultanée, en ce lieu et à cet instant, des quantités à échanger et du prix unitaire de ce bien. Il existe cependant différents types de marchés en fonction de certains critères de classification.

– La date de disponibilité du bien : on distingue le marché au comptant, décision d’échange et disponibilité sont simultanées et le marché à terme, décision et disponibilité sont séparés dans le temps.

– Le critère de l’espace pour les marchés concrets : on a le marché local quotidien ou hebdomadaire, le marché régional, le marché d’intérêt national, la foire internationale, le marché mondial donc unique.

– Le critère juridique : les marchés publics se distinguent des marchés ordinaires.

– La forme de la négociation ( les formes de marchés sont très nombreuses) : gré à gré (à l’amiable), enchères comportant différentes procédures.

– La structure, elle-même déterminée par les caractéristiques du bien (homogénéité ou hétérogénéité), le nombre et la dimension des intervenants (atomicité ou molécularité), les conditions d’entrée et de sortie du marché et d’adaptabilité réciproque de l’offre et de la demande (fluidité ou viscosité), la qualité de l’information dont disposent les intervenants sur les paramètres du marché ( transparence ou opacité). Dans ce cas, le nombre théorique de marchés est encore plus grand. Le tableau de STACKELBERG, ci-dessous, résume les différentes structures sur la base du critère du nombre d’agents pour l’offre et la demande, sachant que les produits sont homogènes, l’offre et la demande, sachant que les produits sont homogènes, l’offre et la demande fluide.

Demande/ Offre

Un ( monopole)

Quelques (oligopole)

Infinité (polynucléaire)

Un (monopole)

Monopole bilatéral

Monopsone contrarié

Monopsone

Quelques (oligopole)

Monopole contrarié

Oligopole bilatéral

Oligopsone

Infinité (polynucléaire)

Monopole

Oligopole

Concurrence

L’objet de ce chapitre est d’analyser ces différents marchés en privilégiant les formes fondamentales de la concurrence pure et parfaite et du monopole. L’analyse sera faite principalement en termes d’équilibre partiel, c’est-à-dire qu’un seul marché sera pris en compte. Dans une première section, nous analyserons la concurrence pure et parfaite, dans une deuxième section, le monopole, dans une troisième section, nous aborderons la concurrence monopolistique, dans une quatrième et dernière section, nous analyserons l’oligopole, dans une cinquième section , nous nous interrogerons sur le fait de savoir pourquoi, il existe des structures de marché qui s’éloignent du modèle de concurrence pure et parfaite, en analysant notamment l’existence de barrières à l’entrée.

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Section 1 : La concurrence pure et parfaite.

Dans le langage courant, le terme de concurrence désigne la situation de lutte, (on dit d’ailleurs compétition en anglais ) qui existe soit entre demandeurs, soit entre offreurs. En théorie économique, la concurrence a un sens très différent : elle désigne une structure de marché comportant un grand nombre d’offreurs et de demandeurs. Lorsque, en plus, chaque intervenant est d’une si faible taille qu’il ne peut influencer le niveau des prix à lui seul (l’atomicité), que la liberté de vendre et d’acheter est totale (fluidité), que les intervenants sont parfaitement informés sur l’ensemble des prix ( transparence) et que les biens ou services sont rigoureusement identiques (homogénéité), la concurrence est dite pure et parfaite.

§ 1.1) Les prix et les quantités d’équilibre à court terme en concurrence pure et parfaite.

L’entreprise, du fait de l’atomicité du marché, est un preneur de prix (en anglais, l’expression est price taker, que l’on oppose à price maker, faiseur de prix qui serait le comportement du monopoleur). Cela revient à dire que les prix est une donnée pour l’entreprise, elle ne peut pas l’influencer, quelle que soit la quantité qu’elle propose sur le marché. Par exemple, si le prix p est de 100 francs, l’unité, en vendant y, soit 10 unités produits du bien qu’elle produit, sa recette totale sera de 1000 Francs, en faisant l’opération suivante : RT = p x y.

En vendant , une onzième unité, elle reçoit 100 francs supplémentaires. L’augmentation de la recette totale à la suite de l’augmentation d’une unité du produit vendu constitue la recette marginale ( Rm = recette procurée par la dernière unité vendue). Le prix étant fixe, la recette marginale est alors égale à ce prix qui n’est autre que la recette moyenne, c’est-à-dire le rapport entre la RT et les quantités vendues (Q) : RM = RT/Q.

Cela veut dire que toutes les quantités mises sur le marché trouveront preneur.

Dans ces conditions, pour déterminer la quantité optimale ou quantité d’équilibre que l’entreprise doit livrer sur le marché, il suffira de confronter la recette totale prévisible et le coût total prévisible pour différentes quantités de bien, et de choisir celle qui dégage le profit le plus élevé. Un tel problème revient à rechercher la quantité pour laquelle le profit marginal est nul, on l’obtient en égalisant le coût marginal avec la recette marginale qui est ici confondue avec la recette moyenne. L’entreprise réalise un profit unitaire égal à la différence entre la recette moyenne et le coût moyen correspondant à la quantité optimale.

§ 1.2) L’existence de prix administrés : pénuries et excédents, une entrave à l’existence d’un marché de concurrence pure et parfaite.

Le prix de marché est un indicateur de rareté qui assure en même temps une fonction d’allocation (ou de distribution) : les producteurs dont les coûts de production sont plus faibles que le prix seront les seuls offreurs et les demandeurs qui ont un revenu suffisant pour payer le prix seront les seuls satisfaits.

Les pouvoirs publics, par idéologie ou sous la pression de l’électorat ,sont susceptibles de renoncer au critère de l’allocation par le marché libre, qui ne tient aucun compte de l’intérêt social de l’activité, ou de l’insolvabilité d’une partie importante de la population qu’il serait « juste » d’aider.

Dans ces cas, les pouvoirs publics peuvent fixer autoritairement le prix afin d’aider soit les producteurs, soit les consommateurs. La pratique des prix administrés peut être un soutien des prix par la fixation de prix planchers en vue d’aider les producteurs. Le prix plancher conduit alors à une offre supérieure à la demande. Les excédents laitiers dans le Marché commun agricole en sont un exemple. L’institutionnalisation d’un salaire minimal d’un niveau élevé peut en engendrer un excés d’offre de travail sur la demande (chômage).

L’aide aux consommateurs consiste à fixer des prix plafonds pour certains produits et certains services. La demande est alors susceptible d’être supérieure à l’offre. Il en résulte une pénurie. Le blocage des prix dans le cadre des politiques anti-inflationnistes aboutissent au même résultat, c’est-à-dire à masquer la hausse des prix mais pas la cause consistant à une offre insuffisante. Le blocage des prix est ainsi un facteur d’aggravation de l’inflation, toute chose étant égale par ailleurs, notamment les anticipations.

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Section 2 : Le monopole.

Le monopole est une structure de marché dans laquelle un seul offreur représente à lui seul la branche. Il existe, cependant, différents types de monopoles :

– Le monopole bilatéral

C’est une structure comportant un offreur et un demandeur dans la branche. L’issue de cette rencontre est incertaine. L’équilibre peut être favorable soit à l’un, soit à l’autre ; tout dépend des rapports de forces, c’est-à-dire de l’intensité des besoins de l’un pour les produits de l’autre, sachant que l’offre est une demande réciproque. La théorie des jeux inaugurée par VON NEUMANN et MORGENSTERN.

– Le monopole contrarié

C’est une confrontation entre un offreur et quelques demandeurs qui peuvent se coaliser pour transformer la structure en monopole bilatéral si l’offreur est trop exigeant.

– Le monopole discriminant

C’est une situation dans laquelle l’offreur propose le même type de bien à des prix différents, soit dans des espaces séparés, la différence de prix doit être inférieure aux coûts de transport entre les deux espaces pour ne pas se faire concurrence par ses propres produits dans la zone à haut prix, soit ; lorsqu’il s’agit de services, à des demandeurs n’ayant pas les mêmes possibilités d’achat.

– Le monopole pur

C’est une situation intéressante, car c’est une structure de marché caractérisée par la présence, d’une part d’un seul offreur pour un produit n’ayant pas de substitut et, d’autre part, par un grand nombre de demandeurs. Bien que le monopole pur soit théorique, il existe des cas de réels monopoles proches du modèle théorique. Un monopole, dans ce cas, peut être conféré par la puissance publique ou la loi. Il y a ainsi le monopole privé de l’inventeur pour exploiter son brevet, le monopole public dans certains domaines permettant à l’Etat se procurer des revenus ou d’orienter l’économie, comme c’est le cas pour le commerce extérieur dans certains pays en voie de développement , ou pour la distribution d’électricité en France. Le monopole peut aussi résulter d’une supériorité de la firme vis-à-vis de concurrents potentiels, se traduisant par l’infériorité de ses coûts. Dans ce cas, on parle de monopole naturel, c’est-à-dire toutes les activités qui sont constituées en réseau sont en réalité des monopoles naturels, par exemple, les trains, la distribution d’électricité, la distribution de gaz.

Section 3 : La concurrence imparfaite et les autres structures de marché.

La concurrence pure et parfaite et le monopole pur sont deux structures très abstraites. La réalité est composée de structures intermédiaires qui ont pour nom oligopole, concurrence monopolistique.

A ces formes intermédiaires de concurrence imparfaite ou non pure, on doit ajouter le cas particulier du monopsone qui est le symétrique du monopole.

– Le marché avec un seul acheteur : le monopsone

Le monopsone est une structure de marché comportant un demandeur face à un grand nombre d’offreurs.

– La concurrence monopolistique

La concurrence monopolistique, appelée quelquefois concurrence imparfaite, est une structure mise en évidence de manière quasi simultanée par CHAMBERLAIN et ROBINSON, au début des années 1930. Elle tient à la fois de la concurrence par le grand nombre d’intervenants, par la transparence, par la fluidité, et du monopole par l’hétérogénéité apparente des biens. La différenciation des produits par l’emballage, les marques, la durée de garantie, le service après-vente, la présentation générale, etc., donne l’impression que chaque offreur est un monopoleur. De ce fait, chaque offreur dispose d’une certaine autonomie pour fixer son prix.

Pour une automobile, par exemple, les caractéristiques importantes seront la taille, les performances, la consommation d’essence et la sécurité. Comme les entreprises vendent des produits légèrement différents, elles peuvent vendre à des prix légèrement différents.

Le cas classique de concurrence monopolistique est celui de marché de détail de l’essence. Vous pouvez aller à la station ELF voisine, même si vous payez plus cher, parce qu’elle est sur le chemin de votre travail. Mais si son prix monte de plus de quelques centimes au dessus de la concurrence, vous prendrez votre essence en faisant vos courses à l’hypermarché.

Cet exemple, illustre ainsi qu’une source importante de différenciation des produits réside dans leur localisation. Cela vous prend du temps d’aller à la banque ou chez l’épicier, et le temps nécessaire à l’accession modifie vos choix d’achat. Dans le langage des économistes, le coût d’opportunité total des marchandises ( y compris le coût en temps) dépend de la distance de votre domicile au magasin . Comme le coût d’opportunité des boutiques du voisinage est plus faible, les gens tendent généralement à y aller. Cette remarque explique aussi pourquoi les grands centres commerciaux sont si populaires : ils permettent d’acheter une grande variété de produits en limitant le temps passé à le faire. La différenciation des produits qui découle de différentes localisations est une raison importante à leur tendance à devenir des marchés concurrentiels monopolistiques.

Section 4 ) Les oligosituations : de l’entente au combat.

– Les oligo-situations peuvent être :

– un oligopole : quelques offreurs et un grand nombre de demandeurs ;

– un oligopsone : quelques demandeurs et un grand nombre d’offreurs ;

– un oligopole bilatéral : quelques offreurs et quelques demandeurs.

Le faible nombre d’agents d’un côté et/ou de l’autre ( le préfixe oligo signifiant quelques) est susceptible, par des ententes, des cartels, des consortiums, des trusts, des konzerns, des pools, des centrales d’achat, de transformer une oligo-situation en un monopole ou en un monopsone ou en un monopole bilatéral. Toutes ces associations d’offreurs et/ou de demandeurs sont généralement interdites lorsqu’elles aboutissent à l’abus de positions dominantes, faussant les règles de la concurrence. L’oligopole, en principe, est caractérisé par des entreprises de grande taille, mais certaines sont plus grandes que d’autres. Par conséquent, il peut y avoir des leaders et des suiveurs, mais en tout cas, du fait de la dimension, chaque entreprise, quelle que soit sa position par rapport aux autres, est susceptible d’influencer à elle seule le niveau du prix du marché. Cela revient à dire que toutes les conditions de la concurrence pure et parfaite sont réunies, sauf celle de l’atomicité du côté des offreurs. Ceux-ci présentent un caractère particulier qui est celui de l’interdépendance, c’est-à-dire que l’action de l’un n’est pas sans conséquence pour les autres.

– Les oligopoles de combat.

L’interdépendance associée à l’incertitude sur le comportement de chacun des offreurs peut déboucher sur la flexibilité, soit des prix, soit des quantités. Ces phénomènes sont associés à des oligopoles de combat dont les formes théoriques les plus simplifiées sont le duopole de COURNOT, le duopole de STACKELBERG, le duopole de BOWLEY et le duopole de BERTRAND. Les noms de ces duopoles correspondent aux auteurs qui les ont étudiés.

– Le duopole de COURNOT

Le duopole de COURNOT est dit symétrique ou de double dépendance. Dans ce marché, le prix dépend des quantités offertes par A et par B. Chacun cherche à maximiser son profit sans exclure l’autre. Si A se croit seul sur le marché, il offre une quantité compatible avec le prix du marché, mais si B se manifeste, alors il réduit son volume en fonction de ce qu’il considère comme une donnée. B, à son tour, augmente sa part, amenant A, puis de B. Le système débouche sur un équilibre correspondant à l’intersection des courbes de réaction de A et de B.

– Le duopole de STACKELBERG

C’est un duopole qui est dit asymétrique, c’est-à-dire que l’un des duopoleurs est central, l’autre acceptant de jouer le rôle de satellite.

– Le duopole de BERTRAND est dit de double maîtrise par les prix

Dans ce cas, chaque duopoleur fixe le prix auquel il vendra son produit en considérant le prix du concurrent comme une donnée. Lorsque les prix sont différents, on comprend que la demande s’orientera plutôt vers le duopoleur ayant le prix le plus bas, sachant que les produits sont homogènes. Un tel comportement débouche logiquement sur une guerre des prix.

Une des caractéristiques importantes dans toutes les structures de marché que l’on vient d’étudier, c’est le fait qu’il n’existe de nombreux secteurs pour lesquels seules quelques entreprises peuvent effectivement y pénétrer ce qui suppose qu’il existe un certain nombre de barrières à l’entrée, ce que nous allons étudier dans le cas présent.

C’est quoi un marché concurrentiel ?Qu’est-ce qu’un marché imparfait ?Pourquoi l’offre est une fonction croissante du prix ?Qu’est-ce que l’oligopole ?Qu’est-ce que le pouvoir de marché ?Qu’est-ce qu’un monopole en Economie ?Qu’est-ce qu’un monopole discriminant ?C’est quoi l’offre et la demande ?Qu’est-ce que le prix d’équilibre ?Comment le prix se forme sur un marché ?Qu’est-ce qu’un marche en économie ?Qu’est-ce qu’un marché fragmenté ?Qu’est-ce qu’un marché concentré ?Qu’est-ce que la notion de marché ?Quels sont les différents types de marche en économie ?

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