Histoire du processus de formation de l’État français

L’État français et son histoire

Dans le livre «Contributions à la théorie générale de l’État » (1921), le juriste Carré de Malberg définit l’État comme une « communauté d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une puissance suprême d’action, de commandement et de coercition ». L’Etat est donc un mode d’organisation sociale territorialement défini et à un ensemble d’institutions caractérisées par la détention du monopole de l’édiction de la règle de droit et de l’emploi de la force publique. Machiavel (1469-1527) définit l’État comme le pouvoir central souverain qui soustrait l’action politique des considérations morales et religieuses.

L’acception moderne de l’État apparaît en fait à la Renaissance, alors même que le fondement divin de l’ordre social fait l’objet d’une contestation radicale. Le modèle de la cité grecque ou de l’Empire romain alimente les critiques à l’encontre du système de pouvoir médiéval marqué par l’influence de l’Église et par le partage féodal de la souveraineté.

  • Tout semble se passer comme si l’Etat n’avait pas véritablement d’histoire et que son développement n’était que la simple reproduction agrandie de quelque chose, existant dès l’origine.
    L’Etat occidental naît d’une prise de conscience qu’il est nécessaire d’assurer la continuité du pouvoir politique. Il est alors nécessaire de remédier aux inconvénients de la vacance du pouvoir.

    Le mode de transmission du pouvoir dans la monarchie est difficile puisque le pouvoir, c’est le Roi. Quand il meurt, il n’y a plus de pouvoir central et politique ; entre la mort du Roi et l’avènement de son successeur, il y a une véritable vacance politique qui se produit : c’est un danger pour la monarchie.
    Pour éviter cette vacance, les légistes de l’époque ont établi une tradition, que le chancelier crie à la mort du Roi :
    « Le Roi est mort, vive le Roi ! »
    C’est pour que le peuple sache qu’avant toute délibération et formalité, il y a bien continuité du pouvoir ; on ne connaît pas de période transitoire.

    Or, ce traitement remonte de chez les romains. C’est une des origines de l’idée d’Etat, car l’Empire, très tôt, a été confronté à l’idée de vacance. En effet, il n’y avait pas de régime successoral pour les Empereurs : à sa mort, il règne une incertitude sur la transmission du pouvoir.
    Les juristes romains ont trouvé une solution pour que l’existence du pouvoir politique ne soit pas dépendante de la personne physique de l’Empereur : c’est la notion de respublica. C’est la première approche que l’on peut avoir de cette notion.
    A partir du III° siècle av. JC, on affirme que les Empereurs passent mais que subsiste une réalité du pouvoir politique. La respublica est donc une notion juridique sensée assurer la continuité et la stabilité du pouvoir politique central, malgré les variations de titulaires du pouvoir. Au sommet de la Cité, il y a une entité abstraite qui incarne toutes les volontés politiques et qui subsiste abstraitement au travers des changements : c’est la notion d’Etat, car en effet le pouvoir ne se transmet pas de père en fils. L’Empereur détient son pouvoir de l’Etat et non l’inverse : le pouvoir n’est donc pas une propriété de l’Empereur, mais une fonction dans l’intérêt de tous. C’est la dépersonnalisation du pouvoir, car celui-ci est désormais séparé de la personne des gouvernants.

    Or, les régimes politiques européens se construisent sur les bases de l’Empire romain, mais ils vont ignorer cette dépersonnalisation pendant un temps. En effet, dans les monarchies, le pouvoir est patrimonial : le Roi en est le propriétaire et il est le puissant.
    L’idée d’un pouvoir supérieur existe et la notion d’Etat aussi, mais il n’est pas politiquement distinct de la personne du Roi, donc ce n’est pas « Etat » au sens moderne.

    Pourtant avec le temps, l’idée que la politique et le pouvoir sont séparés réapparaît. (Jean Bodin, Montesquieu, Voltaire, Rousseau)
    Pour qu’il existe un Etat, il faut le doter de mains et donc d’actions concrètes : c’est le rôle de l’administration. Or, sous l’Ancien Régime, celle-ci est embryonnaire du pouvoir. C’est à partir de Napoléon, que cette séparation est faite : on en ressent encore les principes.

    L’origine de l’Etat se trouve dans ce double phénomène :
    – le pouvoir dépersonnalisé
    – l’administration cohérente et efficace

Résumé de l’histoire de la formation de l’État français

Jusqu’à l’avènement des Capétiens (987)

Conquise par les Romains au cours du Ier siècle (avant Jésus-Christ), la Gaule connaît les invasions « barbares » au Ve siècle (après Jésus-Christ) ; les envahisseurs francs s’installent dans le Nord (Flandres) et fournissent avec Clovis, personnage autant mythique qu’historique, un rassembleur qui instaure une première autorité royale après l’ère mérovingienne ; la montée de la dynastie carolingienne voit son apogée avec Charlemagne (7688814) ; les conflits entre les descendants de celui-ci marquent le début de l’émergence de deux nations, française et allemande. L’élection comme roi d’Hugues Capet (987) constitue le début d’une nouvelle ère historique.

122 à 58 (av. J.-C.) Conquête de la Gaule par les Romains

52 Révolte de Vercingétorix qui met en échec Jules César à Gergovie mais est fait prisonnier à Alésia.

51 La Gaule, entièrement conquise, passe sous administration romaine pour plus de quatre siècles.

406 (apr. J.-C.) La Gaule commence à être envahie par des peuples « barbares » (c’est-à-dire parlant une langue que les Romains ne comprennent pas) : Burgondes et Francs (en provenance de l’actuelle Allemagne), Wisigoths (originaires des bords du Danube).

448 Le chef franc Mérovée est reconnu pour chef par l’ensemble des tribus franques installées en Gaule. C’est de lui que naîtra la dynastie des Mérovingiens.

451 Défaite des Huns, conduits par Attila, par les forces romaines et franques.

476 Disparition de l’Empire romain d’Occident (celui d’Orient avec pour centre Byzance ou Constantinople continuera d’exister plusieurs siècles encore).

486 Par sa victoire à Soissons, Clovis assure son autorité sur la France du Nord.

496 Clovis arrête les Alamans (installés entre Vosges et Rhin) à Tolbiac et se convertit au christianisme; il étend progressivement sa domination jusqu’aux Pyrénées.

558 Clotaire, fils de Clovis, rassemble les terres franques partagées en 511 avec ses frères.

613 Après des conflits violents entre les royaumes nés du partage à la mort de Clovis, Clotaire II (arrière-petit-fils de Clovis) réunit à nouveau les terres allant de la Weser à la Garonne.

628-638 Règne de Dagobert, fils de Clotaire II. Fondation de l’abbaye de Saint-Denis (près de Paris) qui sera ultérieurement le lieu de sépulture des rois de France.

639-752 Période dite des « rois fainéants »: le pouvoir appartient en fait aux « maires du palais » dont Charles Martel ; victoire de celui-ci à Poitiers (732) sur les Sarrasins.

752 Pépin le Bref, fils de Charles Martel, dépose le roi franc Childéric III avec l’accord du pape qui le sacre à Reims. Il inaugure la dynastie des rois carolingiens en régnant de 752 à 768.

768-814 Règne de Charles, fils de Pépin le Bref, ou Charlemagne qui est sacré empereur à Rome par le pape, le jour de Noël de l’an 800. Son empire s’étendra de la mer Baltique à la Méditerranée, de l’Oder à l’Ebre; les nations française et allemande n’étant pas encore constituées en tant que telles, Charlemagne peut être considéré à la fois comme un empereur français et comme un empereur allemand (capitale :.Aix-la-Chapelle).

808 Première apparition de pirates scandinaves (les Normands) sur les côtes françaises.

814 Partage de l’empire entre les trois fils de Charlemagne : l’Italie à Pépin, l’Allemagne à Charles et l’Aquitaine à Louis. La mort des deux premiers provoque la réunion des pouvoirs dans les seules mains de Louis dit le Débonnaire, sacré empereur en 813.

814-840 Règne de Louis le Débonnaire qui prépare sa succession entre ses trois fils (Lothaire, aîné et futur empereur, l’Aquitaine pour Pépin qui meurt en 838, la Bavière pour Louis). La naissance en 823 d’un quatrième fils (Charles le Chauve), à qui Louis veut donner une part de l’héritage déjà distribué, provoque une révolte des autres fils.

841 Louis le Germanique qui avait reçu en héritage l’ « Allemagne » et Charles le Chauve la « France » battent Lothaire à Fontanet ou Fontenoy (près d’Auxerre).

842 Serment de Strasbourg : pour renforcer leur alliance et bien se faire comprendre de leurs troupes, Louis et Charles prêtent ce serment non pas en latin mais en langue « vulgaire », tudesque et romane. C’est le premier document connu en ces deux langues.

843 Traité de Verdun : Charles reçoit le royaume des Francs (= France), Louis, les territoires au-delà du Rhin (= Allemagne), Lothaire, l’Italie et une bande de territoires entre les deux précédents royaumes ; cette « Lotharingie » sera disputée ultérieurement entre les deux nations qui vont se constituer de part et d’autre.

843-877 Règne de Charles le Chauve, premier roi de France.

845 Les Normands , remontent la Seine jusqu’à Paris.

847 Charles le Chauve reconnaît la souveraineté de grands seigneurs sur la Bretagne, 1’lle-de-France, la Flandre.

877 Recueil d’ordonnances par lesquelles Charles le Chauve fonde le système féodal (hérédité des fiefs concédés avec droits et devoirs pour ceux qui les détiennent).

877-879 Règne de Louis II le Bègue, fils de Charles le Chauve.

879-882 Règne conjoint de Louis III (+ 882) et Carloman (+ 884), fils du précédent.

885 La couronne de France échoit à Charles le Gros, de la branche germanique.

887 Les grands seigneurs français déposent ce dernier; conflits entre les descendants de Charlemagne et la famille des Capétiens dont le premier connu est Robert le Fort, duc de la région située entre Seine et Loire (Île-de-France). La couronne passe et repasse entre les deux familles.

912 fin des invasions normandes : le roi Charles III donne sa fille au chef normand Rollon (+ 931) qui devient duc de Normandie.

987 Les grands seigneurs élisent roi Hugues Capet, qui est couronné et sacré roi à Noyon.

La France Royale : 987-1789

L’avènement de Hugues Capet marque le début d’une période qui s’achèvera en quelque sorte avec la prise de la Bastille par le peuple de Paris le 14 juillet 1789 ; en un millénaire, cinq dynasties de rois vont se succéder : Capétiens, Valois directs, Valois-Orléans, Valois-Angoulême et Bourbons. A travers toutes les difficultés rencontrées sur le plan intérieur et sur le plan extérieur, une politique continue a pu être menée grâce à l’affirmation du principe de l’hérédité masculine (à la différence de l’Allemagne où le système de l’élection a paralysé l’action royale). Cette politique a été caractérisée par une volonté d’expansion territoriale à partir du noyau central (Île-de-France) et de centralisation, le tout aboutissant à briser le cadre féodal qui au début a servi de support aux manifestations de l’autorité royale. Le très long règne de Louis XIV (16431715) marque l’apogée du système royal absolutiste, le pouvoir central ayant progressivement éliminé tous les obstacles qui s’opposaient à son affirmation.

L’action et la personnalité de Louis XIV ont parfois occulté l’importance d’autres très grands rois de France qui ont marqué de leur empreinte l’histoire de la France et joué un rôle souvent décisif dans la constitution de l’Etat-nation qu’est devenue la France au fil des siècles:

– Philippe Auguste (11801223), grand-père de Saint Louis (Louis IX), qui sut s’imposer face à l’Angleterre de Richard Cœur de Lion et à l’Allemane des opposants (Othon) à l’empereur Frédéric II dont il se fit l’allié; non seulement il agrandit considérablement le domaine royal en direction de l’Ouest et du Centre-Ouest, mais il jeta les bases d’une administration locale bien contrôlée par le pouvoir central.

– Philippe IV dit le Bel (12851314), petit-fils de Saint Louis, a contribué de manière décisive à assurer le développement centralisé de la monarchie française et a posé le principe de l’autonomie politique de la France par rapport au pouvoir pontifical ; il est en quelque sorte le précurseur du système juridique et du gallicanisme auxquels se référeront par la suite d’autres rois.

– Louis XI (14611489) a réussi à faire de la France un royaume d’un seul tenant géographique et éliminer la volonté de pouvoir d’un puissant seigneur régional, Charles le Téméraire.

-Henri IV (15891610), après la période très troublée et très douloureuse des guerres de Religion, rétablit un climat de tolérance (édit de Nantes) tout en affirmant la présence française face à l’Espagne catholique.

Tout ce travail de formation de l’unité française n’aurait pas été possible sans l’existence, auprès de ces rois à la forte personnalité, de collaborateurs qui ont joué un rôle souvent essentiel et parmi lesquels il convient de citer : les légistes auprès de Philippe Auguste et de Philippe le Bel, Sully auprès d’Henri IV, Richelieu et Mazarin auprès de Louis XIII et du jeune Louis XIV.

Les Capétiens (987-1328)

Au total, en 341 ans, 14 rois.

987-1108 Hugues Capet (987996), Robert le Pieux (9961031), Henri Ier (10311060) et Philippe Ier(10601108).

1066 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, conquiert l’Angleterre et y transplante le système féodal français.

1095 Le moine Pierre l’Ermite prêche la croisade.

1108-1137 Louis VI dit le Gros affirme les droits de la royauté capétienne sur les grands du royaume, en s’appuyant sur l’Église (Suger, abbé de Saint-Denis 10811151) et sur les communes urbaines qui obtiennent par des chartes royales des droits autonomes par rapport au système féodal.

1137 Avènement de Louis VII, né en 1119 et fils de Louis VI : il épouse Aliénor d’Aquitaine qui lui apporte en dot tout le Sud-Ouest et une partie du centre de la France.

1147-1149 Louis VII participe à la deuxième croisade (prêchée à Vézelay par saint Bernard).

1152 Aliénor divorce et épouse Henri Plantagenêt (Henri II roi d’Angleterre en 1154) ; celui-ci, vassal du roi de France, possède un domaine plus étendu que celui de Louis VII; cette situation sera à l’origine des guerres entre la France et l’Angleterre.

1180 Mort de Louis VII, avènement de son fils Philippe II Auguste qui est dès le début en conflit avec Henri Il et son fils Richard Ier Cœur de Lion.

1189-1192 Troisième croisade à laquelle participent Philippe Auguste, Richard et Frédéric Barberousse.

1202-1204 Quatrième croisade dirigée par des seigneurs flamands (Baudouin IX) et francs (Simon de Montfort) qui, sous l’impulsion des Vénitiens, aboutira au pillage de Constantinople.

1220-1229 Croisade contre les albigeois : les rois de France profitent de cette guerre menée au nom de l’orthodoxie catholique contre les cathares pour étendre leur influence.

1214 Victoire à Bouvines de Philippe Auguste, allié à l’empereur Frédéric II contre le duc Fernand de Flandres soutenu par l’empereur Othon et les Anglais. On a pu voir en Bouvines l’acte vraiment fondateur de l’unité du royaume de France.

1223 Mort de Philippe Auguste dont l’œuvre centralisatrice a été considérable : il a agrandi le domaine royal de la Normandie, du Maine, de l’Anjou, de la Touraine, du Poitou, du Valois et du Vermondois; il a établi avec les bailliages et les prévôtés l’administration directe de la Couronne.

1223-1226 Règne de Louis VIII, fils de Philippe Auguste.

1226 Avènement de Louis IX (Saint Louis) ; en raison de son âge (11 ans), la régence est exercée par sa mère, Blanche de Castille.

1242 Louis IX fait accepter le principe d’après lequel les seigneurs qui possèdent des fiefs en France et en Angleterre devront choisir celui des deux suzerains auquel ils s’entendent s’attacher.

1248-1254 Septième croisade à laquelle participe Louis IX; prise de Damiette (1249) ; défaite de Mansourah : le roi de France, prisonnier, paye une rançon et revient en France (1254).

1251 Révolte paysanne des Pastoureaux réprimée violemment par Blanche de Castille, régente.

1252-1270 Louis IX poursuit la politique d’organisation d’une administration centralisée ; construction de la Sainte-Chapelle dans l’île de la Cité à Paris, fondation de l’hospice des Quinze-Vingts pour accueillir trois cents croisés revenus aveugles.

1270 Avènement de son fils, Philippe III dit le Hardi : sa proclamation comme roi, loin de France (Tunis, où mourut son père), prouve que le principe de la succession héréditaire est solidement fondé (différence essentielle avec la monarchie impériale allemande).

1270-1285 Philippe III absorbe le Poitou, l’Auvergne et le comté de Toulouse.

1285 Avènement de Philippe IV dit le Bel, fils du précédent: un des rois qui ont fait le plus pour assurer le développement centralisé de la monarchie française; par son mariage avec Jeanne de Navarre, il fait entrer la Champagne dans le domaine royal et devient roi de Navarre.

1297-1305 Guerre franco-anglaise dans les Flandres, dont la partie francophone reste à la France.

1302-1305 Conflit entre Philippe le Bel et le pape Boniface VIII ; affirmation d’une politique gallicane face à des positions ultramontaines : en 1302, premiers états généraux (clergé, noblesse et communes de France). Philippe le Bel fait élire un pape français, Bertrand de Got (Clément V) qui transfère le siège de la papauté à Avignon (1309-1378).

1314 Affaire des Templiers. Philippe le Bel confisque les biens de cet ordre, fait condamner et exécuter certains de ses dirigeants (1314).

1314-1328 Règne successif des trois fils de Philippe le Bel : Louis X dit le Hutin (1314-1316), Philippe V dit le Long (1316-1322) et Charles IV dit le Bel (1322-1328).
Cette période est très importante pour la fonction royale : le principe de la loi salique est appliqué. Le problème se posait parce que Louis X avait un fils, Jean (Ier) et une fille, Jeanne; le futur Philippe V exerça la régence jusqu’à la mort de Jean et est proclamé roi, en dépit de l’existence de Jeanne.

Les Valois directs (1328-1498)

En 170 ans, 7 rois (Philippe VI, Jean II, Charles V, Charles VI, Charles VII Louis XI, Charles VIII).

1328 Charles IV n’ayant pas d’héritier, les états généraux, appliquant la loi salique, écartent Édouard III roi d’Angleterre (petit-fils de Philippe le Bel par une de ses filles) et Philippe d’Évreux (gendre de Louis X). Philippe de Valois, neveu, par la voie masculine, de Philippe le Bel, devient roi (Philippe VI de Valois dit le Hardi).

1337-1453 Guerre de Cent Ans entre la France et l’Angleterre, résultant de conflits permanents entre les deux pays et conséquence lointaine du divorce de Louis VII avec Aliénor d’Aquitaine, avec pour cause proche l’affaire de la succession de Charles IV.

1337-1364: défaites: désastre de Crécy (1346), épidémie de peste noire (1348); en 1349, le Dauphiné devient le domaine du fils aîné du roi ou dauphin; défaite de Poitiers (1356), conflit du roi avec Etienne Marcel (prévôt des marchands de Paris), révoltes paysannes ou jacqueries, traité de Brétigny (1360): la France abandonne à l’Angleterre toute la partie située au sud de la Loire.

1364-1380 : redressement français, succès de Du Guesclin, reprise des territoires cédés.

1380-1422 : nouveaux revers français, folie du roi (1392), conflits entre les Armagnacs et les Bourguignons, défaite d’Azincourt (1415), traité de Troyes (1420) par lequel Henri V d’Angleterre épouse la fille de Charles VI et est déclaré héritier du roi de France.

1422-1453 ; revanche française; Jeanne d’Arc (+ Rouen, 1431) sauve Orléans assiégée par les Anglais, conduit à Reims Charles VII pour y être sacré; les Anglais sont expulsés de France à partir de 1449.

1461 Avènement de Louis XI (fils de Charles VII) qui poursuit la lutte contre les seigneurs, en particulier contre le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

1474 Incorporation du Roussillon au domaine royal.

1477 Mort de Charles le Téméraire durant le siège de Nancy.

1479 L’Artois, les villes de la Somme et le duché de Bourgogne entrent dans le domaine royal français.

1481 Louis XI hérite des possessions du duc d’Anjou (Anjou, Maine, Provence) : la France constitue désormais un vaste royaume d’un seul tenant.

1484 Avènement à 13 ans de Charles VIII, fils de Louis XI; régence exercée par sa sœur aînée, Anne de Beaujeu. Première réunion des états généraux avec une participation paysanne.

1491 Charles VIII, par son mariage, fait entrer la Bretagne dans l’ensemble français.

1492 Charles VIII entreprend de faire valoir les droits qu’il estime avoir sur le royaume de Naples et, pour assurer ses arrières, rétrocède le Roussillon à Ferdinand le Catholique, ainsi que la Franche-Comté et l’Artois à la Maison d’Autriche.

14921495 Campagne d’Italie sans résultat concluant.

Les Valois-Orléans (1498-1515)

En 17 ans, 1 seul roi : Louis XII, petit-neveu de Charles V, qui épouse en 1499 la veuve de Charles VIII, Anne de Bretagne.

Les Valois-Angoulême (1515-1589)

En 74 ans, 5 rois (François Ier, Henri II, François II, Charles IX, Henri III).

1515 Louis XII étant mort sans enfants, la couronne revient à son gendre, François (né en 1494).
Nouvelle campagne d’Italie : victoire de Marignan avec Bayard.

1520 Entrevue du Camp du Drap d’or : François Ier essaie (en vain) d’obtenir d’Henri VIII d’Angleterre son appui contre Charles Quint, héritier des possessions de la Maison d’Espagne et de la Maison d’Autriche, ce qui constitue un danger d’encerclement pour la France.

15211526 Guerre entre François Ier et Charles Quint. Invasion (repoussée) des Impériaux en Guyenne, Franche-Comté et Champagne; défaite française en Italie à Pavie (1525), François Ier prisonnier; traité de Madrid (1526) par lequel François Ier accepte le démembrement du royaume.

15271529 Le traité est déclaré nul par les assemblées régionales françaises, le roi n’étant pas maître d’aliéner une partie du royaume. L’Italie reste complètement sous la domination de Charles Quint. Paix de Cambrai ou des Dames.

1530 Fondation par le roi du Collège de France, symbole de la victoire de l’humanisme sur la scolastique médiévale.

15361538 et 15421544 Guerres avec Charles Quint.

1547 Mort de François Ier sous son règne, les idées de la Renaissance italienne ont pénétré la France : châteaux de la Loire; développement de la religion protestante.
Contemporains : Léonard de Vinci, Clément Marot, Rabelais, Montaigne, Ronsard.

15471559 Règne de Henri II fils de François Ier. Nouvelles hostilités entre la Maison d’Autriche et la France (qui s’appuie en particulier sur les princes allemands protestants, alors qu’à l’intérieur de la France la répression des protestants est sévère). La France s’empare des trois évêchés de Metz, Toul et Verdun (1552). Invasions étrangères sur toutes les zones frontalières; redressement français : reprise définitive de Calais (1558), traité de Cateau- Cambrésis (1559). Henri II meurt à la suite d’une blessure reçue lors d’un tournoi.

15591560 Règne de François 11, fils du précédent. Début des guerres de Religion en France entre catholiques et protestants, qui se confondent souvent avec une rivalité Bourbons-Guises.

15601574 Règne de Charles IX (qui a 10 ans) avec régence de Catherine de Médicis, sa mère. Conflits très sanglants entre protestants et catholiques ; massacre de la Saint-Barthélemy (14 août 1572).

15741589 Règne de Henri III (troisième fils de Henri II) : la guerre civile continue, reposant sur un fanatisme religieux. Le roi est assassiné par le moine Jacques Clément.

Les Bourbons (1589-1792)

En 203 ans, 5 rois: Henri IV (15891610), Louis XIII (16101643), Louis XIV (16431715), Louis XV (17151774), Louis XVI (17741792).

15891610 Règne de Henri IV qui se convertit en 1594 au catholicisme.
Conflits avec l’Espagne dont les troupes quittent le territoire français (1597).

1598 Fin des guerres de Religion : édit de Nantes qui assure aux protestants le libre exercice de leur culte.

1601 La France acquiert du duc de Savoie le Bugey et la Bresse ; développement économique (agriculture, routes, canaux) sous l’impulsion du ministre Sully.

1607 Réunion du Béarn (patrimoine personnel d’Henri IV) à la France.

1610 Assassinat du roi par Ravaillac.

16101614 Régence Jusqu’en 1617 de Marie de Médicis, au nom de son fils Louis XIII.

1624 Richelieu, Premier ministre, mène une politique visant à détruire le pouvoir politique des protestants et de la noblesse qui s’oppose au passage à la monarchie absolue, ainsi qu’à réduire la Maison d’Autriche en particulier par des alliances avec les princes protestants étrangers.

1626 Édit interdisant les duels.

1628 Chute de La Rochelle, forteresse protestante qui voulait s’allier à l’Angleterre.

1630 Intervention dans le Piémont.
« Journée des Dupes » (11 octobre) : les nobles opposés à Richelieu ne parviennent pas à le renverser.

1635 fondation de l’Académie française ; installation française à la Guadeloupe.

1635 Entrée de la France dans la guerre de Trente Ans (16181648) qui oppose la Maison d’Autriche et des princes protestants allemands, à partir de la révolte de la Bohême (protestante) et qui est peu à peu devenue une guerre européenne avec intervention du Danemark, de la Suède et enfin de la France qui soutient le parti protestant.

1642 Mort de Richelieu ; Mazarin, Premier ministre.

1643 Mort de Louis XIII ; régence de son épouse Anne d’Autriche, le roi Louis XIV n’ayant que 5 ans. Victoire décisive de Condé a Rocroi sur l’Espagne.

1648 Traités de Westphalie qui terminent la guerre de Trente Ans : la France gagne l’Alsace. La guerre continue avec l’Espagne. Début de la Fronde, dernière manifestation des nobles contre la monarchie absolue avec le soutien de l’Espagne.

1653 Fin de la Fronde.

1658 Victoire des Dunes par Turenne sur les Espagnols.

1659 Traité des Pyrénées entre la France et l’Espagne : Louis XIV épousera Marie-Thérèse, fille du roi d’Espagne, et renonce à ses droits sur la couronne espagnole contre le versement de la dot qui n’aura jamais lieu.

1661 Mort de Mazarin. Début du règne personnel de Louis XIV

1662 Disgrâce de Fouquet, responsable des finances royales; Colbert prend sa place.

1664 Début de la construction, à partir d’un édifice déjà existant, du château de Versailles.

1668 Rattachement de la Flandre à la France par le traité d’Aix-la-Chapelle, à la suite de la guerre de Dévolution contre l’Espagne.

16721678 Guerre de Hollande terminée par le traité de Nimègue.

1681 Début des opérations militaires («dragonnades ») contre les protestants («Camisards ») afin de provoquer leur abjuration.

1682 Déclaration de l’Assemblée du clergé, par laquelle sont formulés les droits de l’Église gallicane (française) par rapport aux prétentions ultramontaines (celles du pape).

1685 Révocation de l’édit de Nantes (voir 1598).

16881697 Guerre de la ligue d’Augsbourg, conduite par l’Angleterre contre la France qui se trouve isolée face à l’Europe entière (sauf le Danemark et la Turquie) ; traité de Ryswick.

17011713 Guerre de la Succession d’Espagne, provoquée par la montée sur le trône d’Espagne de Philippe V, petit-fils de Louis XIV (voir 1659) ; traité d’Utrecht.

1715 Mort de Louis XIV dont le règne fut le plus long de l’histoire de France.

Début de la régence du duc d’Orléans (neveu du roi défunt) après que celui-ci a fait casser par le parlement de Paris le testament de Louis XIV. L’abbé puis cardinal Dubois devient Premier ministre.

1716 Création de la banque de Law (Banque royale en 1718) : apparition de la monnaie papier. Échec du système en 1720.

1723 Accès à la majorité de Louis XV (arrière-petit-fils de Louis XIV). Mort du duc d’Orléans et du cardinal Dubois.

17331735 Guerre de la Succession de Pologne; Louis XV soutient son beau-père Stanislas Leszczynski, candidat au trône (électif) de Pologne contre Auguste de Saxe soutenu par l’Autriche et la Russie.

1738 Stanislas reçoit le royaume de Lorraine créé pour lui (capitale Lunéville), qui doit à sa mort revenir à la France (en 1766).

17411748 Guerre de la Succession d’Autriche : France, Prusse, Bavière contre Autriche, Angleterre, Hollande et Russie. Traité d’Aix-la-Chapelle. La France ne retire rien de ce conflit.

1757 Attentat de Damiens contre Louis XV.

17561763 Guerre de Sept Ans due au heurt des ambitions françaises et anglaises dans le domaine colonial. Renversement des alliances : France et Autriche contre Angleterre et Prusse. Défaite à Rosbach contre Frédéric Il de Prusse (1757) ; perte du Canada et de presque tous les comptoirs de l’Inde. Traité de Paris : la France cède à l’Angleterre presque toutes ses colonies.

17581770 Ministère Choiseul.

17621765 Affaire Calas : Voltaire fait réhabiliter un protestant de Toulouse accusé à tort d’avoir tué son fils qui aurait voulu se convertir au catholicisme.

1765 Édit bannissant de France les Jésuites.

1768 La Corse devient française (un an avant la naissance de Napoléon Bonaparte).

1769 Début de la généralisation de la culture de la pomme de terre en France.

17661769 Tour du monde de Bougainville.

17701774 Maupeou tente de réformer le système judiciaire.

1774 Mort de Louis XV. Avènement de Louis XVI (né en 1754), petit-fils de Louis XV, qui a épousé en 1770 Marie-Antoinette d’Autriche (née en 1755), fille de Marie-Thérèse.

17741776 Mesures réformatrices de Malesherbes et de Turgot : abolition de la corvée, liberté du commerce intérieur des grains, création d’un impôt territorial portant sur l’ensemble des personnes. Réorganisation des carrières militaires. Le roi cède aux pressions des nobles et du clergé. Necker, banquier suisse, prend la direction des finances.

17741787 Vergennes, secrétaire d’État aux Affaires étrangères.

17761783 Révolte des colonies d’Amérique du Nord; la France reconnaît ces colonies comme État indépendant les soutient d’abord clandestinement puis envoie un corps expéditionnaire (La Fayette, Rochambeau, d’Estaing), d’où une guerre ouverte franco-anglaise. Victoires terrestres et navales françaises. Traité de Versailles qui consacre l’indépendance des États-Unis d’Amérique et restitue à la France des territoires coloniaux perdus pendant la guerre de Sept Ans.

1780 Abolition de la torture et du servage sur les domaines du roi.

1781 Renvoi de Necker qui avait rendu public l’état des recettes et dépenses de l’État.

1783 Première ascension d’un ballon libre ou montgolfière (du nom de son inventeur).

17831787 Calonne, contrôleur général des finances.

1785 Affaire du Collier de la Reine ; voyage de La Pérouse qui disparaît dans les Hébrides (1789).

1786 Traité de commerce de contenu libéral avec l’Angleterre.

17871788 Conflit entre certains ministres partisans de réformes, les privilégiés qui s’y opposent et le parlement de Paris qui veut sauvegarder ses propres intérêts. Échec de l’Assemblée des notables. Le roi convoque les états généraux.

De la Révolution a la chute du second Empire (1789-1870)

Si le début de la Révolution est facile à déterminer avec la prise de la Bastille par le peuple parisien (événement tout à la fois historique et symbolique) le 14 juillet 1789, en revanche, sa fin est plus incertaine : chute de Robespierre le 9 thermidor an II (1794), coup d’État du 18 Brumaire (1799), proclamation de l’Empire (1804) ou retour de Louis XVIII (1814) ? Certains ont préféré même une datation de longue durée, allant jusqu’en 1870. L’œuvre de la Révolution dans le domaine politique, juridique, social, territorial se poursuit sous le Consulat et [‘Empire et la Restauration ne pourra revenir en arrière ; la vente des biens nationaux a jeté les bases d’une nouvelle structure de la société française, favorisant le développement économique et accroissant le désir de participer à la vie politique; la monarchie de juillet et le second Empire favoriseront l’épanouissement de la bourgeoisie, l’expansion économique et les conquêtes coloniales. Le régime impérial, qui avait su dans les premières années conquérir une très large adhésion, perd peu à peu sa base populaire et est emporté, malgré un plébiscite très favorable quelques mois auparavant, par les défaites militaires de la guerre franco-prussien ne de 1870.

Du début de la Révolution au coup d’État du 18 Brumaire

1789 Réunion des états généraux à Versailles (5 mai) ; le tiers état se constitue en Assemblée nationale (17 juin) ; serment du Jeu de Paume (20 juin). Prise de la Bastille (14 juillet). Abolition du système féodal (4 août). Le roi quitte Versailles pour Paris (6 octobre). Élaboration de la Déclaration des Droits de l’Homme et de la Constitution. Création des assignats (17 décembre) gagés sur les biens du clergé.

1790 Division de la France en 83 départements (15 janvier) ; début de la vente des biens nationaux (propriétés du clergé et des émigrés). Constitution civile du clergé, acceptée par le roi (26 décembre).

1791 Abolition de la torture, invention de la guillotine. Fuite du roi, arrestation à Varennes (20-22 juin) ; acceptation par le roi de la Constitution (13 septembre) ; réunion à la France d’Avignon et du Comtat Venaissin. Réforme fiscale. Fin des travaux de l’Assemblée nationale (Constituante) et réunion de l’Assemblée législative (Ier octobre).

1792 Déclaration de guerre à l’Autriche (20 avril) ; premières défaites. Proclamation de la Patrie en danger (11 juillet) ; suspension du roi (août). Fin des travaux de l’Assemblée législative et installation de la Convention : proclamation de la république (21 septembre). Réunion de la Savoie à la France (novembre). Procès de Louis XVI devant la Convention. Victoire de Valmy (21 septembre), conquête de la rive gauche du Rhin, passage du Rhin, conquête de l’actuelle Belgique.

1793 Exécution de Louis XVI (21 janvier); déclaration de guerre à l’Angleterre et à la Hollande (février), à l’Espagne (mars) : la France a désormais contre elle (première coalition) l’ensemble de l’Europe (sauf les États scandinaves et la Russie). Création du Tribunal révolutionnaire, début de la guerre civile de Vendée (mars). Création du Comité de Salut public (avril) ; triomphe de la Montagne (Robespierre, Saint-Just, Danton) sur la Gironde (Brissot Condorcet, Vergniaud) [mai-juin]. Assassinat de Marat par Charlotte Corday, nouveau calendrier. Levée en masse (août). Exécution de Marie-Antoinette (octobre).

1794 Loi abolissant l’esclavage dans les colonies françaises. Adoption du drapeau tricolore, création de l’École polytechnique; exécution des hébertistes et des dantonistes (avril).
Succès des années françaises dans le Nord (Fleurus). Chute de Robespierre (9 et 10 thermidor, 27 et 28 juillet). Création du Conservatoire des Arts et Métiers et de l’École normale. Poursuite des succès militaires français. Réoccupation de la rive gauche du Rhin et de la Hollande.

1795 Traité de paix avec la Prusse; introduction du système décimal dans les poids, monnaies et mesures. Traité de paix avec la Hollande. Mort du fils de Louis XVI et proclamation en exil de son oncle, le comte de Provence, comme roi (Louis XVIII). Traité de paix avec l’Espagne. Incorporation au territoire de la république de tous les territoires en deçà du Rhin. Création de nombreux établissements scientifiques (École des langues orientales, Muséum, Louvre, etc.). Fin des travaux de la Convention (26 octobre) et réunion des deux conseils législatifs (Cinq-Cents, Anciens).

17951799 Régime du Directoire (assemblée de cinq directeurs ayant ensemble le pouvoir exécutif). Bonaparte, commandant en chef de l’armée d’Italie; victoires de Montenotte, Mondovi, Lodi. Passage du Rhin par Moreau. Nouvelles victoires en Italie : Castiglione, Bassano, Arcole.

1796 : Conspiration de Gracchus Babeuf (Manifeste des Égaux, rédigé par Sylvain Maréchal).

1797: Traité de Campo-Formio avec l’Autriche. Coup d’État contre les élus modérés (18 fructidor).

1798 : Expédition d’Égypte avec Bonaparte. Coup d’État anti-jacobin (22 floréal); loi sur la conscription militaire.

1799 nouvelle coalition (deuxième) contre la France Autriche, Angleterre, une partie de l’Empire germanique, Sicile, Portugal, Turquie et Russie. Recul général des armées françaises. Retour d’Égypte de Bonaparte (8 octobre). Coup d’État des 18 et 19 brumaire (9-10 novembre).

Consulat et Premier Empire (1799-1815)

1799 Proclamation de trois consuls provisoires (Bonaparte, Ducos, Sieyès) par le Conseil des Anciens (10 novembre). Constitution de fan VIII : Premier consul assisté de deux consuls, Sénat, Tribunat et Corps législatif.

1800 Fin définitive de la révolte vendéenne (janvier) ; réorganisation de l’administration dans le sens d’une centralisation absolue, création de la Banque de France (février), des tribunaux administratifs (mars). Deuxième campagne d’Italie (victoire de Marengo, juin). Victoires françaises sur tous les fronts. Attentat contre Bonaparte (24 décembre).

1801 Traité de paix avec l’Autriche (Lunéville, février) : la France garde les territoires conquis sur la rive gauche du Rhin. Restauration du culte catholique en France et concordat (juillet) ; traités de paix avec les membres de la coalition (sauf l’Angleterre).

1802 Paix d’Amiens avec l’Angleterre (mars) ; création de la Légion d’honneur (mai) ; amnistie pour tous les émigrés qui reviendront en France; Bonaparte Premier consul à vie; réunion du Piémont à la France.

1804 Conspiration de Cadoudal (ancien chouan) et des généraux Pichegru et Moreau; exécution du duc d’Enghien. Adoption du Code civil. Création du cadastre. Vote par les Assemblées de l’empire héréditaire. Sacre à Paris (2 décembre 1804) par le pape.

1805 Troisième coalition (Angleterre, Russie, Autriche) ; Napoléon couronné (à Milan) roi d’Italie; transfert de la Grande Armée de Boulogne (éventuelle invasion de l’Angleterre) vers l’Allemagne ; victoires d’Elchingen et d’Ulm (octobre) ; défaite navale de Trafalgar (octobre) ; occupation de Vienne ; victoire d’Austerlitz (2 décembre). Traité de Presbourg. Retour au calendrier grégorien.

1806 Joseph et Louis, frères de Napoléon, deviennent respectivement roi des Deux-Siciles et roi de Hollande. Création de la Confédération du Rhin (protectorat français). Formation de la quatrième coalition (Prusse, Angleterre, Russie); défaite prussienne d’Iéna (octobre) ; occupation de Berlin et du nord de l’Allemagne. Création du système du blocus continental par Napoléon pour interdire l’importation des marchandises anglaises.

1807 Victoire de Friedland; entrevue de Napoléon et du tsar Alexandre à Tilsitt. Traités de Tilsitt entre la France, la Russie et la Prusse. Expédition française au Portugal.

1808 Invasion de l’Espagne dont Joseph est devenu roi ; multiples combats, défaite de Baylen.

1809 Cinquième coalition contre la France; occupation de Vienne, batailles &Essling et de Wagram. Rattachement des États pontificaux à la France. Divorce de Napoléon qui épouse Marie-Louise, fille de l’empereur d’Autriche.

18101811 Continuation des combats en Espagne.

1812 Campagne de Russie; bataille de la Moskova, prise de Moscou. Conspiration du général Malet à Paris qui échoue de peu. Retraite de Russie, passage de la Berezina.

1813 Sixième coalition. Batailles de Dresde et de Leipzig. Recul général des troupes françaises. Début de l’invasion de la France.

1814 Batailles en France (Champaubert, Montmirail). Entrée des troupes étrangères à Paris (mars). Abdication de Napoléon qui part pour l’île d’Elbe. Entrée à Paris de Louis XVIII. Traité de Paris avec les puissances alliées.

1815 De mars à juin, les Cent-Jours, avec le retour au pouvoir de Napoléon; septième coalition. Défaite de Waterloo (18 juin) et nouvelle abdication de Napoléon qui est déporté dans l’île de Sainte-Hélène (au milieu de l’Atlantique).

La monarchie constitutionnelle : de 1815 à 1848

1815 Terreur blanche contre les partisans de la Révolution ou de l’Empire, surtout dans le Midi ; élection de la Chambre introuvable (fortement marquée par les partisans d’un pouvoir royal absolu) ; traité de la Sainte-Alliance (Autriche, Russie, Prusse) ; traité de Paris entre la France et ses anciens adversaires (la France perd la rive gauche du Rhin).

1816 Abolition du divorce.

1817 Suffrage censitaire, c’est-à-dire réservé aux personnes payant un certain niveau d’impôts.

1818 Loi Gouvion-Saint-Cyr sur le recrutement de l’armée.

1820 Assassinat du duc de Berry Complots d’inspiration républicaine ou bonapartiste (la « Charbonnerie »).

1821 Mort de Napoléon (5 mai).

1823 Expédition française en Espagne pour soutenir le roi menacé par des forces révolutionnaires; bataille de Trocadéro (près de Cadix).

1824 Rétablissement de la censure; mort de Louis XVIII et avènement de son frère, le comte dArtois, sous le nom de Charles X.

1825 Loi accordant des indemnités aux anciens émigrés; échec des projets sur le rétablissement du droit d’aînesse et sur la limitation de la liberté de la presse.

1830 Prise d’Alger (juinjuillet). Ordonnances suspendant la liberté de la presse, restreignant le vote censitaire, dissolvant la Chambre nouvellement élue et non encore réunie (25 juillet) ; insurrection à Paris (les « Trois Glorieuses » : 27 28, 29 juillet) ; abdication de Charles X (2 août). Début du règne du duc d’Orléans sous le nom de Louis-Philippe Ier roi des Français (et non plus roi de France).

18301848 Monarchie de Juillet; révision de la Charte de 1814 dans un sens plus libéral.

18311832 Ministère Casimir Périer : réorganisation de la Garde nationale, abaissement du cens électoral ; révolte des canuts (ouvriers de la soie) de Lyon ; soulèvement républicain à Paris (cloître Saint-Merry) ; épidémie de choléra ; mort à Vienne du fils de Napoléon le, (duc de Reichstadt).

18331837 Massacre de la rue Transnonain à Paris. Création de l’enseignement primaire.

18331840 Ministères de Broglie, Thiers, Molé, Soult, Guizot. Développement des chemins de fer, de l’industrie métallurgique. Conquête de l’Algérie par Bugeaud contre Abd el-Kader. Retour en France des cendres de Napoléon Ier.

1835 Attentat de Fieschi ; lois répressives contre la presse; progression des idées socialistes (Cabet, Proudhon).

1836 Échec du complot de Strasbourg du futur Napoléon III.

18471848 Crise économique; recul des idées conservatrices. Campagne (dite des « Banquets » de la gauche en faveur d’ une réforme de la loi électorale. Insurrection parisienne et chute de Louis-Philippe (24 février).

Durant cette monarchie de Juillet, découvertes d’Ampère sur l’électromagnétisme, publications de Victor Hugo, Musset, Vigny, Stendhal, Balzac.

  • Après une apogée fulgurante de son empire, Napoléon vit un déclin tout aussi rapide, il est définitivement vaincu à Waterloo en 1815. Se succèdent alors une série de réformes et de révolutions tout au long du siècle : monarchie constitutionnelle sous Louis XVIII et Charles X, mouvement révolutionnaire et réforme de Louis Philippe, révolution de 1848, Seconde république, Second empire de Louis Napoléon Bonaparte, Troisième République après la défaite de Sedan face à l’Allemagne de 1870.

Le XXe siècle :

  • La Troisième République tiendra bon malgré les crises jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale.
  • La Première Guerre Mondiale fera plus de 1,4 millions de victimes françaises et se conclut en 1918 par une défaite humiliante pour l’Allemagne par le traité de Versailles. La France peine à se remettre de la guerre et est touché de plein fouet par la crise des années 30 qui amènera au pouvoir le front populaire en 1936.
  • Mais l’Allemagne déclare la guerre à la France le 3 septembre 1939, la France capitule le 22 juin 1940 amenant au pouvoir le Régime de Vichy dirigé par le maréchal Pétain. Le débarquement américain le 6 juin 1944, marquera le début de la libération de la France et l’Allemagne capitule le 8 mai 1945.
  • En France le Général De Gaulle prend la tête de la Quatrième République et rentre dans une période de prospérité économique : les Trente Glorieuses. En 1958, face à une grave crise politique liée à la guerre d’Algérie la France se dote d’une nouvelle constitution : la Cinquième République.
  • En 1968, après la crise étudiante et sociale de mai, le Général De Gaulle démissionne et laisse la place à Georges Pompidou. En 1974, Valéry Giscard D’Estaing devient président, le pays est alors touché par une grave crise économique. En 1981, il sera battu par un socialiste : François Mitterrand qui restera au pouvoir jusqu’en 1995 date à laquelle Jacques Chirac prend le pouvoir. Puis Sarkozy et enfin François Hollande.