Le volontarisme des nominalistes

  • Le volontarisme des nominalistes.

Thomas d’Aquin représente dans ordres monastiques du Moyen-âge l’ordre des Bénédictins -> nominalistes sont presque tous des Franciscains. Aspect connu des controverses entre nominalistes et naturalistes : roman médiéval d’Umberto Echo Le nom de la Rose -> concepts, catégories/types de choses différentes qui ont propriété invariable dans tps et espace. Naturalistes, thomistes pensaient que les universaux avaient une réalité -> Dieu a créé le monde et catégories dans le monde. Lois voulues par Dieu au moment de la création ne peuvent plus être changées. Nominalistes pensent que les universaux n’existent pas -> catégories ne sont que des conventions du langage humain. Grands représentants de ce courant : Don Scott et Guillaume D’Occam. Pourquoi les nominalistes ne veulent-ils pas de ces catégories ? Ils pensent que, puisque Dieu = tout puissant, il peut vouloir que minéraux soient animés & se reproduisent… sinon il n’est pas vrai que Dieu = tout puissant. Si Dieu était lié par lois de sa propre Création, ça signifierait que Dieu = pas Dieu -> conception totalement impie pour nominalistes. Il y a réaction des nominalistes. Critique se traduit par volontarisme (volonté toute puissante de Dieu).

A) Dieu créateur & législateur.

Volontarisme = doctrine qui considère que volonté de Dieu = toute puissante donc 1ère. Pourquoi insister sur volonté de Dieu ? Parce que la doctrine thomiste qui voyait dans l’ordre de la nature, ordre stable et autonome conduit à considérer que, certes, Dieu a créé le monde mais qu’après, il n’a plus eu pouvoir de modifier création -> il n’est donc pas tout puissant. Occam renoue avec vision d’un Dieu créateur mais aussi législateur.

1) Le principe de non-contradiction.

L’Homme doit avant tout obéir et non rechercher, comprendre, observer la nature. Si hommes = incapables de raison, alors vie éternelle viendra davantage de l’obéissance à loi divine plutôt que de la connaissance. Mais il y a toutes bonnes raisons d’obéir (confiance car Dieu = toute bonté,…). Commandements divins = parfaits car ils sont divins -> on ne s’attache pas au contenu de la forme mais à son auteur. Encore une fois, ça ne signifie pas que la volonté de Dieu doit être juste -> hommes n’ont pas à en juger (incapables de connaître bonté et intelligence contenue dans volonté de Dieu). Occam prend exemple des Dix Commandements -> Dieu aurait pu dire le contraire (droit de voler, tuer…). Si Dieu = tout puissant, c’est lui qui dit Bien & Mal mais naturalistes ont opposé objection -> principe de non-contradiction (Dieu n’aurait pas pu avoir dit autre chose que ce qu’il a voulu).

1er Commandement : « je suis le Seigneur en Dieu qui t’a fait sortir du pays d’Egypte » -> Dieu ne peut pas vouloir ne pas être Dieu car s’il le voulait, il ne le serait plus donc il ne serait plus tout puissant et il ne pourrait formuler les 10 Commandements.

2ème Commandement : « Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi » -> Dieu ne pourrait pas demander qu’on ne l’adore pas sinon il ne serait plus Dieu donc plus tout puissant.

L’argumentation nominaliste/volontariste sur toute puissance de Dieu est ici largement contredite. Conséquence fonda de cette théologie franciscaine = il n’existe pas de Bien ou Mal en soi (juste/injuste,…). Il n’existe plus que la volonté de Dieu qui est bonne parce que Dieu = tout puissant et toute bonté desquels homme pas invité à discuter.

2) Miracle comme intervention divine.

Occam -> Dieu n’intervient que rarement mais il peut intervenir car miracles lui permettent de revenir sur Création. Miracles ne peuvent pas s’expliquer par vérités scientifiques. Lois de nature ne disposent pas d’une stabilité intrinsèque -> Dieu tout puissant peut à tout moment revenir sur sa création.

B) Volontarisme juridique.

Prolongements importants du volontarisme sur plan juridique -> certaine conception du pouvoir législatif qui insiste sur auteur de la norme et capacité juridique à créer normes. Autre aspect : capacité à créer du droit.

  • Primauté de l’auteur de la norme.

Conséquences juridiques tirées que très tard -> véritablement réalisées sur plan juridique qu’au 16ème siècle avec monarchie absolue. Si loi suprême (divine) = avant tout acte de volonté, toutes lois n’ont d’autorité/de vigueur qu’à raison de la puissance de leur auteur. Lois humaines ne sont pas valables parce qu’elles sont conformes au bien commun -> valables que si auteur a puissance de les formuler. Puissance nourrit de la légitimité politique de l’auteur de la norme (celui qui, au 16ème siècle, était censé incarner justice & majorité). Question de savoir si norme est juste et conforme au bien commun était intégrée à doctrine thomiste. Logique volontariste, question de la justice & bien commun de la norme pour être déplacé au niveau de la légitimité de la norme de l’auteur. Bien commun & justice chassées du droit pour être accueillies dans domaine de la légitimité politique. Justice & bien commun = préalables qui doivent déterminer a priori (en amont) pouvoir de dire le droit. Contenu de la norme = pas le point central mais c’est sa forme (compétence de son auteur). A partir du 16ème siècle, on dira que c’est le roi qui, par sa volonté, fait le bien parce qu’il est légitime. Sur quoi elle repose ? Sur droit divin (croyance) car il = représentant de Dieu sur Terre. Majorité politique veut bien commun & justice ? Repose sur autre croyance -> peuple ne veut pas se nuire à lui-même donc s’il désigne untel ou autre, c’est qu’il l’a fait dans un souci de justice et de bien commun.

  • Liberté contractuelle.

Volontarisme ouvre voie vers chose qui régit chaque instant de vie du droit actuel -> idée de contrats, conventions… Si rien n’est juste en soi, on peut considérer comme juste ce qui est conforme à volonté de chacun. Si volontés convergent, le point d’équilibre (sur lequel tous seront ok) sera juste. Exemple du mariage : transcription d’une donnée naturelle parmi les hommes. Certains pensent que mariage = conforme à nature -> droit se conforme à nature. Pour volontaristes, mariage = échange de volontés pour s’unir. Conventions légalement formées tiennent lieu de la rencontre de volonté entre peuples.

Autre branche du volontarisme -> contrat arrache hommes à la nature et forme contrat social par lequel on crée un Etat (Contrat social = Constitution). Idée que vie en société = résultat d’un acte de volonté de chaque individu. Idée de peuple souverain repose sur volontarisme juridique -> pouvoir politique et lois résultent de volonté de chaque individu (Contrat social prévoit conditions dans lesquelles ensembles des normes juridiques sont édictées). Communauté politique n’est pas dans la nature mais résulte d’un engagement réciproque.