Quelles sont les causes de la Guerre froide ?

La situation en 1945 et la Guerre froide

Quelles sont les causes de la Guerre froide? En quoi la situation mondiale au sortir de la Seconde Mondiale explique la Guerre froide? L’année 1945 marque la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la fin du nazisme, l’explosion de la première bombe nucléaire et la création de l’ONU.

Après l’effondrement des puissances de l’Axe (Allemagne, Japon…), et l’affaiblissement des pays européens, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde est dominé par deux puissances : Etats-Unis et l’URSS.

Ces superpuissances défendent leurs idéologies respectives : des systèmes économiques, sociaux et politiques diamétralement opposés. (c’est le Communisme en URSS contre le libéralisme américain, dictatures soviétiques contre démocraties…).

Cette opposition des deux blocs va marquer durant quarante ans les relations internationales.

En février 1945, Churchill, Roosevelt et Staline se rencontrent à Yalta (en Ukraine) puis en juillet à Potsdam (Allemagne).

Pour aller plus loin sur la Guerre Froide

Ambiguïté du mot guerre froide, car même entre historiens on ne sait pas trop quand commence la guerre froide (quoiqu’il y a des interprétations différentes), en particulier André Fontaine qui a écrit deux ouvrages sur la guerre froide (lui la commence carrément en 1917), ancien directeur du Monde. On s’accorde sur l’année 1947. Certains la commencent avec la Première Guerre Mondiale et l’existence même de l’URSS. On a longtemps considéré que c’était le moment paroxystique des relations entre les deux, le moment le plus fort étant la mort de Staline en 1953. Néanmoins les tensions demeurent avec des crises spectaculaires qui semblent porter le monde au bord de la guerre.

Lorsque les deux blocs cesseront d’exister, quand en 1990 la réunification allemande d’une part et la chute de l’URSS d’autre part (où le PC est interdit en Russie !) là on a effectivement parlé de fin de la guerre froide en englobant toute la période 1947-1990. on met ce mot guerre froide un peu à toutes les sauces.

Questions relatives à la guerre froide : Quelles sont les CAUSES ET CONSÉQUENCE DE LA GUERRE FROIDE? Pourquoi il ya eu la guerre froide ?Pourquoi le début de la guerre froide ? Qu’est-ce qui marque la fin de la guerre froide ? Comment définir la guerre froide ?Quand a commencé la guerre froide ? Qui oppose la guerre froide ?Qui a gagné la guerre froide ? Quels sont les deux superpuissances de la guerre froide ? Quelles sont les principales crises de la guerre froide ?

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A. L’effondrement européen

Conditions de la fin de la guerre. Les bombardements américains et britanniques ont détruit une partie de l’Europe de l’ouest, en particulier l’Allemagne et les villes allemandes. En terme de puissance, depuis plus de 100 ans, la puissance française et la puissance allemande en quelque sorte se faisaient face. L’une et l’autre sont en question, sinon en sursis. La puissance française, a connu des hauts et des bas depuis 1789 : la France s’est trouvée assez longuement mis en marge de l’Europe dans la première moitié du XIXe, et sa dynamique révolutionnaire et la dynamique bonapartiste aidant la France a retrouvé une puissance respectée en Europe, et un nouvel échec en 1870/71, et on remonte la pente à nouveau. La France se trouve être considérée comme le vainqueur de 1919 même si bien sûr elle n’est pas seule dans ce cas, même si c’est un vainqueur aux pieds extrêmement fragile. La puissance française est en question à nouveau en 1945 même si une partie de la France se range dans les vainqueurs, parce que le territoire a connu des destructions, parce que la désunion nationale a marqué cette période. On décrète que le régime de vichy n’a pas constitutionnellement existé : la France a montré un visage double pendant cette période et il ne faut pas l’oublier. Quelque soit l’époque on a toujours pris soin de gommer la face sombre de cette histoire récente, et évidemment aujourd’hui on peut regarder les choses en face.

L’Allemagne, quant à elle, est quasiment rayée de la carte, parce que l’on a retaillé ses frontières à Yalta, avant même la défaite d’Hitler, et de ces nouvelles frontières elle perd environ 26% de son territoire, c’est considérable. L’Allemagne était construite/portée par un mouvement nationaliste assez fort qui finalement a porté du côté du courant « grand allemand » avec l’Anschluss et l’Autriche. Toutes les conditions imposées à l’Allemagne ont finalement eu l’effet contraire à celui espéré, et l’Allemagne, à nouveau réduite en 1945, est occupée par les armées vainqueurs. Aux termes des dispositions de Yalta et Potsdam, l’Allemagne est divisée en 4 zones d’occupation, avec des unités militaires correspondant aux forces dans chaque cas. Au nord, pour les britanniques, au sud la zone américaine vers l’Autriche, à l’ouest logiquement la zone française plus petite certes mais qui satisfait la crainte toujours forte en France d’une renaissance du militarisme allemand, et à l’est une zone confiée à l’URSS. Ce sont des zones d’occupation et non un partage des dépouilles territoriales, en attendant en quelque sorte que les 4 vainqueurs s’organisent pour décider de l’avenir de l’Allemagne. Berlin également qui se trouve au cœur de la zone d’occupation soviétique est divisée également en quatre parts, chacune avec un cantonnement militaire (pour la France c’est le quartier Napoléon).

Sur l’Autriche. Elle est très puissante depuis 1789 et au XIXe siècle. Quasiment elle n’existe plus, elle même est détachée de l’Allemagne et divisée en 4 zones d’occupations. Quant aux pays d’Europe de l’est, ils sont pour l’essentiel sous l’occupation de l’armée rouge de la même manière que les pays d’Europe de l’ouest disposent d’implantations militaires américaines conséquentes. Quant aux autres Etats. La Pologne, qui est toujours une question dans les relations internationales, est quasiment déplacée vers l’ouest, donnant une partie de ses territoires à l’est et mordant sur des territoires allemands à l’ouest avec une frontière provisoire le long de la ligne de cours d’eau Oder-Neisse et qui ne deviendra frontière officielle que très récemment. Les pays baltes se voient intégrés à l’URSS sous la forme de républiques socialistes soviétiques de Lituanie, Estonie, de Lettonie. Seul de cet ensemble qui s’était dissocié après la Seconde Guerre Mondiale, la Finlande conserve une souveraineté depuis le traité de Moscou de mars 1940, indépendance obtenue les armes à la main. Un nouveau traité est signé en 1947 (cf. infra).

Cela dit on cherche la puissance des pays européens en Europe et on a petit peu de mal à la trouver.

B. L’effondrement japonais

Là aussi, les destructions causées par les bombardements américains ont été absolument considérable. Elles étaient voulues d’une certaine manière pour terroriser la population. Ce sont les allemands qui ont lancé ce type de bombardement massif (bataille d’Angleterre), l’USAF a fait de même en 1944/45, Tokyo a été pratiquement entièrement rasé. Les bombardements de Hiroshima et Nagasaki prennent un caractère symbolique en plus. La puissance japonaise est à terre alors qu’elle ne cessait de monter depuis 1905 avec la victoire contre la Russie. Le Japon aussi perd des territoires. Outre le fait qu’il est occupé il est ramené aux frontières de l’archipel. Toutes ces colonies acquises au rythme des guerres du demi-siècle précédent (île de Taiwan en 1895, la péninsule coréenne annexée en 1910), tout cela n’appartient plus au Japon et toute la zone maritime qui faisait que le Japon avait un empire maritime déjà très conséquent avant 1937 disparaît aussi et bien sur la sphère de coprospérité de la grande Asie orientale (cf. supra).

La question de l’empereur se pose de manière très spécifique au Japon. Hirohito sur le trône depuis 1926 et dont la responsabilité reste un débat historiographique. La question de Hirohito se posait d’une manière très simple pour les américains, question qui ne s’est pas posée pour l’Allemagne puisque Hitler a décidé de se supprimer lui-même. Selon la mode japonaise Hirohito aurait pu décider de se faire hara-kiri. Toujours est-il qu’il y a une discussion entre les américains pour savoir quoi faire. Les américains pouvaient arrêter Hirohito et considérer qu’il était coupable, et le mettre en justice, le condamner à mort et l’exécuter. Option A. Mais compte tenu de ce que l’on sait du nationalisme et de ce que les américains savent bien que la nation japonaise ne forme qu’un, et un corps unique dont la clef de voûte est l’empereur, l’évaluation américaine et notamment de MacArthur a été de dire que si l’on coupe la tête du corps social, ça va mettre un désordre absolu dans l’archipel et il faudra 1 ou 2 millions d’hommes pour contrôler (c’est exactement l’inverse en Irak actuellement mais il faut laisser la comparaison à sa mesure). 150 000 hommes ont suffit discrètement installés dans les bureaux et les ministères pour contrôler le Japon, le réformer, le refaire, et lui rendre l’indépendance. L’occupation américaine du Japon s’est passée de manière relativement peu violente, il n’y a pas eu de tension de guerre civile après 1945.

Les Etats-Unis dans cette partie du reste du monde ont choisi de s’allier avec la Chine. Ils occupent le Japon avec la complicité réelle de forces politiques japonaises qui jouent ce jeu. Ils sont alliés avec la Chine de Tchang Kaï-chek et reconnaissent cette Chine comme un des vainqueurs de la guerre, puisque dans la conférence du Caire, Roosevelt et Churchill fin novembre 1943 avait rencontré Tchang Kaï-chek pour définir des buts de guerre (punir l’agressivité du Japon) et le corps militaire américain en Chine qui est nombreux (dirigé par Ben Mayer ??? pas entendu) joue son rôle dans la stabilisation de la Chine en 1945, qui récupère Taiwan. La Chine s’entend avec l’URSS pour le contrôle de la partie de la Chine où l’armée rouge était intervenue, c’est-à-dire en Mandchourie, donc le choix était fait d’une occupation conjointe de la Mandchourie entre les soviétiques et les militaires du Guomindang. Accord du 14 août 1945 qui a permit cette occupation conjointe. Et puis dans la périphérie de la Chine, des accords entre les puissances prévoient des zones d’occupation comme en Allemagne. Il n’y a pas de zone d’occupation au Japon parce que les Etats-Unis ont libéré seuls le Japon. En revanche en Corée où sont intervenus et les soviétiques et les américains, on la partage en deux de part et d’autre du 38e parallèle. En Asie du sud-est également, avec un théâtre britannique dirigé par l’amiral Mountbatten et un théâtre sino-américain, avec le Vietnam séparé en deux au nord su 16e parallèle pour les russes ( ??) au nord et au sud pour les anglais (armée indienne).

C. Les grands vainqueurs

Les vainqueurs sont confrontés à leur antinomie, différence, voire à leur hostilité. C’est la grande alliance américano-soviétique qui a eu raison des forces de l’axe mais celle-ci se retrouve face à elle même.

Les Etats-Unis sont dominants dans un premier temps, sous la présidence du démocrate Truman, avec un secrétaire d’Etat qui s’appelle Marshall, ancien chef d’état-major de l’armée américaine pendant la Seconde Guerre Mondiale, donc quelqu’un qui a une vue assez globale de la situation bien sûr et qui avant d’être nommé secrétaire d’Etat a fait une grande tournée en Chine pour mesurer la situation réelle en Asie orientale. Les Etats-Unis sont dominants parce qu’ils ont l’armée nucléaire (c’est le succès du projet Manhattan) et qu’ils disposent dès lors beaucoup plus que les soviétiques de bases militaires un peu partout dans le monde. Il y a des soldats et des bases en Europe, (France, all, Italie, etc.), mais en 1966 on les a prié de sortir. Il y a des soldats en Asie (Corée du sud, Japon et en particulier dans les îles méridionales d’Okinawa, aux philippines aussi). Insistons sur ces bases car, on verra que la guerre froide se noue à partir de ces bases militaires. Elles n’ont pas été installées pour la guerre froide mais installées à la fin de la Seconde Guerre Mondiale : elles sont restées et ont été réutilisées pour la guerre froide. Des îles dans le pacifique ajoutent à cette idée que le pacifique est un peu un grand lac américain. D’archipels en archipels on ne s’échappe pas du drapeau américain quand on avance d’est en ouest dans le pacifique à cette époque. L’industrie américaine enfin. Sur ces deux façades, pacifique et atlantique, l’industrie a tourné à plein régime mais la puissance économique des Usa qui n’a pas connu la guerre sur son propre sol est tout à fait spectaculaire.

En face, l’autre grande puissance, l’URSS, où Staline apparaît comme un vainqueur aussi incontesté. L’URSS a obtenu un élargissement de ses frontières occidentales qui apparaissent un peu comme une revanche des conditions de la paix de Brest-Litovsk en 1918 quand la Russie avait du abandonner beaucoup de territoires à l’ouest. Donc les pays baltes, une partie de la Pologne, tout cela revient à l’URSS qui a désormais des frontières communes avec la Tchécoslovaquie ou la Hongrie. A l’est coté pacifique l’URSS s’élargie un peu au détriment du Japon, en particulier dans deux ensembles insulaires : les îles Kouriles d’une part (petit chapelet au sud du détroit de Béring) et l’île de Sakhaline au nord du Japon. Staline est très populaire, mais la population soviétique est décimée. L’URSS est ruinée, on compte dans les 20 millions de mort. 170 villes sont détruites, sans parler de la terreur du goulag[3] où des millions de citoyens se trouvent incarcérés. Mais c’est le mythe de la grande guerre patriotique qui va rester en URSS et jusqu’à une grande date récente une partie du régime fondait sa légitimité sur cette victoire dans la grande guerre patriotique. Jusqu’à la fin de l’URSS on croisait dans les villes des vétérans avec quantités de médailles.