LES COUTS DIRECTS ET SPÉCIFIQUES
Les coûts variables (direct costing)
Le principe consiste à distinguer les charges fixes des variables. On dégage sur chaque produit une marge sur coût variable qui permet la détermination d’un seuil de rentabilité ou d’un point mort et, au-delà du seuil, de comparer les rentabilités des différents produits. Le calcul du coût marginal repose lui aussi sur la distinction fixe vs variable.
Les coûts directs
Ne pas confondre avec la technique précédente malgré l’expression anglaise « direct costing ». Comme son nom l’indique, cette technique ne prend en considération que ce qui est directement lié au produit.
- Cours de gestion et de comptabilité analytique
- Différence entre contrôle de gestion, comptabilité analytique et générale
- La méthode des centres d’analyse (Calcul de coûts)
- L’évaluation des stocks d’approvisionnement
- Les coûts de production
- Les coûts de distribution et les coûts hors production
- Du calcul du coût de revient à la détermination du résultat
Même s’il peut exister une petite zone de flou entre une charge directement attribuable à un produit et entre des frais indirects, elle reste la moins difficile des trois à mettre en œuvre.
À titre d’exemple, la maintenance informatique et la publicité dédiées à tel prêt bancaire sont à incorporer dans le coût direct de ce produit. On voit bien que ce concept n’a rien à voir avec celui de coût variable car ces activités ne sont pas directement liées au nombre de prêts accordés et qu’elles font partie des charges fixes. En revanche, les intérêts supportés par la banque qui doit emprunter pour accorder ce prêt constituent pour elle une charge directe et variable.
La méthode des coûts directs est la moins employée car elle répond moins que les autres aux diverses problématiques du contrôle de gestion.
Les coûts spécifiques
Cette technique est un hybride des deux précédentes. On l’appelle aussi « direct costing évolué » ou méthode des contributions.
En effet, tous les coûts rapportés à un produit, y compris fixes ou indirects, font partie du coût spécifique. La méthode est exigeante en recherche d’informations et elle permet de déterminer au mieux la contribution du produit au résultat. Dans l’exemple ci-dessous, seule la case grise n’entre pas dans l’analyse.
I. Les coûts directs
A. Définition
Le plan comptable général nous donne la définition d’un coût direct. Un coût direct est constitué :
– Des charges qui lui sont directement affectées, ce sont le plus souvent des charges opérationnelles ou variables.
– Des charges qui peuvent être rattachées à ce coût sans ambigüité, même si elle transite par les centres d’analyse. Certaines de ces charges sont opérationnelles ou variables, d’autres sont de structure ou fixes.
B. La marge sur coût direct
La marge sur coût direct = prix de vente – coûts directs
Le coût direct = charges variables directes + charges fixes directes
La marge sur coût direct = autres charges variables et charges fixes (indirectes) + le résultat
Ces marges constituent des informations intéressantes pour l’entreprise car elles permettent de mesurer l’apport fait par différents produits ou activités à la couverture des charges ou des coûts communs. Cependant, elles présentent moins d’intérêts que les marges sur coût variable notamment pour les prévisions.
II. Les coûts spécifiques
A. Définition
Si la méthode du coût variable se justifie du fait de l’imputation des charges fixes aux coûts de chaque produit est souvent arbitraire, il est cependant des charges fixes directes qui peuvent concerner manifestement un produit déterminé. C’est le cas par exemple des amortissements de l’équipement d’un atelier lorsque cet atelier traite d’un seul produit. C’est pourquoi il peut être intéressant d’associer la méthode du coût variable à celle du coût direct. Cette combinaison intègrera pour chaque produit ou activité, l’ensemble des charges variables qu’elles soient directes ou indirectes ainsi que les charges fixes spécifiques. Cf. doc 7.1
Un coût spécifique comprendra l’ensemble des charges variables directement ou indirectement affectées plus les charges de structures directes ou spécifiques. Seules les charges fixes indirectes ne seront pas prises en compte et constitueront les coûts fixes communs.
B. La marge sur coût spécifique
Cf. doc 9.2
La marge sur coût spécifique = prix de vente – coût spécifique
La marge sur coût spécifique = prix de vente – somme des charges variables – les charges fixes directes
La marge sur coût spécifique = marge sur cout variable – les charges fixes directes.
Les marges sur coût spécifique indiquent dans quelle mesure les produits contribuent à la couverture des charges fixent communes d’où le fait de recourir à d’autres appellation pour cette méthode (méthode des contributions ou méthode des marges). Les décisions de gestion s’appuient sur la valeur de la marge sur cout spécifique.
Si la marge sur coût spécifique est positive, on prendra la décision de maintenir le produit et de développer ceux qui participent le mieux au résultat global de l’entreprise. Le gestionnaire doit à la fois considérer la participation unitaire (au niveau de l’importance du TMCV) et celle globale de chaque produit.
Si la marge sur cout spécifique est négative, 3 options sont possibles :
– Celle de rechercher une réduction des coûts et de réétudier le prix de vente
– Celle de décider de supprimer le produit
– Celle de le confier à un sous-traitant
C. Les limites
Il ne faut pas confondre cout variable (ou direct costing), coût direct et coût spécifique. Il serait imprudent de prendre une décision de maintien ou de suppression d’un produit.
D’autres critères tels que l’importance d’une gamme de produits, d’une complémentarité de produit doit être pris en compte.
La méthode s’avère pertinente tant que les charges spécifiques représentent une part importante du cout de revient et que la décision d’abandon ou de développement d’un produit n’a pas un impact sur la structure générale de l’entreprise (en termes de changement au niveau des personnels administratifs.
III. Application : le cas CONFORASSI
Cf. doc 9.3 et 9.4
A. Doc 9.4
On constate un résultat global positif avec cependant deux produits à résultat déficitaire. Avant de prendre une décision, il est impératif d’effectuer une étude plus fine.
B. L’analyse par marge
Toutes les MCV sont positives mais la MCV des banquettes n’est pas suffisantes pour couvrir les coûts fixes propres à cet article. La marge sur coût spécifique étant négative, elle ne contribue pas à l’absorption des charges fixes communes et participe donc défavorablement à la formation du résultat. Cependant, avant d’envisager la suppression de la fabrication des banquettes, il serait important d’analyser les effets de synergie au niveau de la production, au niveau de la commercialisation avec des autres produits.