Les coûts variables

LES COUTS PARTIELS : LE COUT VARIABLE

Dans les coûts de l’entreprise on distingue les coûts variables et les coûts fixes.

Les coûts variables sont ceux qui varient en fonction de l’activité. Dans une usine, ce sont les coûts qui varient en fonction de la production. De la quantité produite : plus on produit, plus le coût est important, moins on produit, moins le coût est important.

Exemples de coûts variables : les coûts des matières premières, les coûts de la main d’œuvre de conditionnement manuel si l’effectif peut être ajusté en fonction de la charge de travail, les coûts de transport sur vente.

I. Principe de la méthode du coût variable

A. Définition et terminologie

La méthode du coût variable consiste à considérer dans le coût de chaque produit ou groupe de produits uniquement les charges variables. La connaissance de ce coût permet de dégager une marge sur coût variable par produit. La méthode des coûts variables est appelée méthode des coûts proportionnels ou méthode du « Direct Costing ». Dans la dernière appellation, il faut traduire le terme « Direct » par variable et non pas par le mot direct. Il faut rappeler de plus qu’il ne faut pas confondre charges directes et charges variables, ni charges indirectes et charges fixes. Les charges directes ne concernent qu’un seul coût et lui sont donc affectées. Les charges indirectes concernent plusieurs coûts et ne peuvent être imputées qu’après analyse. (cf. doc 7.1)

B. Description

Si on reprend le tableau précédent, seules les charges variables, directes ou indirectes, seront retenues. Pour appliquer la méthode, il importe de séparer les charges fixes des charges variables, et les charges variables par produits. Le partage des charges variables directes se fait sans problème et c’est pourquoi la méthode est parfois appliquée en limitant le contenu des coûts variables à ce niveau. Sinon, s’agissant des charges variables indirectes, on devra séparer dans les centres d’analyse les charges variables des charges fixes.

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II. La marge sur coût variable

A. Définition

D’une manière générale, une marge est une différence entre un prix de vente et un coût. Une marge sur coûts variables (MCV) est la différence entre le chiffre d’affaires et un coût variable.

Une marge sur coût variable peut être calculée pour chaque catégorie de bien ou de services vendus.

MCVx = CAx – Coût variable x

Prix de vente x – coût variable unitaire de x = MCV unitaire de x

Comme le prix de vente est une constante et que le coût variable unitaire est une constante, donc la marge sur coût variable unitaire est également une constante.

Une marge sur coût variable peut être calculée aussi au niveau global de l’entreprise. La marge sur coût variable totale est égale à la somme des coûts fixes et du résultat.

– coûts fixes globaux = résultat de l’entreprise

B. Le taux de marge sur coût variable

Le taux de marge sur coût variable est le rapport entre la marge sur coût variable et le chiffre d’affaires.

Posons a le coût variable unitaire exprimé en pourcentage du CA : MCV = CA – a.CA. Ce qui implique que : TMCV = = 1 – a

Le TMCV est le complément à 100% du coût variable unitaire a. Si le coût variable est de 60% du CA, le TMCV s’élèvera à 40%.

Si une modification du prix de vente est prévue sans modification des charges variables par unités physiques produites, il s’en suit une modification du TMCV.

Le TMCV au niveau global, c’est-à-dire au niveau de l’entreprise, est égal à la moyenne arithmétique des taux de marges sur chaque produit pondérée par la part de chaque produit dans le CA total (= composition du CA). Toute modification dans la composition du chiffre d’affaire entrainera un changement dans le taux de marge sur coût variable global.

Pour toute analyse, on devra faire ressortir les éléments structurels de coût suivants :

La part de charges variables dans le CA.

Le coefficient ou TMCV

Les charges fixes totales

(cf. doc 7.3)

C. Lien avec le résultat

(cf. doc 7.4)

D. Utilité de la MCV

La MCV est un indicateur de gestion qui mesure la performance d’un produit. Elle permet de répondre aux questions suivantes : quelle est la contribution du produit dans l’absorption des charges fixes ? Ce produit est-il rentable ? L’entreprise a-t-elle intérêt à développer la production du produit ou à la supprimer ?

Avant de décider de la suppression d’un produit, il faut s’assurer que celle-ci n’entrainera pas une diminution du résultat global. Il faut rappeler qu’on ne cherche pas un résultat par produit mais à dégager une MCV par produit qui participera à la couverture de l’ensemble des charges fixes. Il faut donc que le total de la MCV soit supérieur au total des charges fixes.

Cette méthode s’applique particulièrement aux entreprises commerciales qui supportent une part faible de charges fixes.

III. Le compte d’exploitation analytique

Le PCG 82 propose une mise en forme de l’analyse selon un tableau appelé compte d’exploitation analytique ou compte de résultats différentiel dont un exemple est présenté dans le doc 7.5.

IV. Limites de la méthode du coût variable

a mise à l’écart des charges fixes peut inciter les commerciaux à négocier des prix qui se rapprochent de la MCV et compromettre ainsi la rentabilité de l’entreprise.

Comme tout coût partiel, le coût variable a tendance à sous-évaluer les stocks ce qui n’est pas conforme aux prescriptions du PCG. De plus, l’analyse est simplificatrice. En effet, avec le développement de l’activité, il ne faut pas perdre de vue l’éventualité d’un accroissement de la structure, la possible variation du coefficient de MCV (engendrée soit par une modification du prix de vente ou du prix auprès des fournisseurs) et il faut aussi tenir compte de l’évolution des rendements qui sont d’abord croissants puis décroissants.

On assiste dans certaines activités industrielles à un développement tel des charges fixes indirectes dans les structures de coût que la méthode de coût variable n’est plus pertinente pour ces activités.