- Etat total et Etat totalitaire : regards de philosophes (Schmidt – Arendt)
Plusieurs penseurs se sont intéressés. Schmidt sera un constitutionnaliste reconnu, juriste du 3e Reich. Pour Schmidt le concept d’Etat présuppose le concept de politique. L’Etat ne se confond pas avec la politique. La politique de Schmidt s’organise autour d’un cliva plus simple, c’est le clivage entre l’ami et l’ennemi. « L’Etat est un phénomène historique, c’est un mode d’existence un Etat spécifique d’un peuple, celui qui fait loi au moment décisif ». Dans cette approche de l’Etat Karl Schmidt va englober sa vision de l’Etat dans celle de la politique en général. L’Etat sera appréhendé comme un phénomène historique. Il va considérer que la place de la religion, la place du sacré qui existait à la genèse de l’Etat s’est transformée mais n’a pas disparue. C’est pourquoi il parle de religion séculière. C’est pourquoi Schmidt dit que tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l’Etat confèrent à la souveraineté son statut prééminent par rapport à la société civile. Schmidt va dresser un constat, au tout début du 20e siècle, pour lui le pouvoir de l’Etat sur l’individu n’a jamais été aussi grand. Cette puissance de domination accrue tend à effacer les limites entre Etat et souveraineté, pour Schmidt il ya trois phases :
- La naissance de la République
- La notion d’État et son rapport avec le pouvoir et la société civile
- Une définition juridique de l’Etat
- Machiavel et Bodin, les premiers penseurs de l’État
- Hobbes et l’État
- La philosophie sur l’État selon Rousseau et Montesquieu
- Qu’est-ce que l’Etat en philosophie selon Kant et Smith
- Le concept d’État selon Hegel et Marx
- Schmidt, Arendt et Kelsen sur le concept d’État
- Les pensées de Carré de Malberg et Kelsen sur l’État
- Les pensées de Habermas et Hayek sur l’Etat
- Les origines de la notion d’État
- La naissance de la notion d’État dans la Rome antique
- La Construction de l’État de droit Moderne
- La naissance des frontières de l’État
- La liberté des mers face au droit maritime
- Histoire et droit des États
– 16e – 17e : Etat absolu
– 18e – 19e : Etat libéral
– 20e : Etat total, dans l’Etat total tout est contrôlé par l’Etat. Jamais la puissance de l’Etat ‘vit été si grande sur les individus.
Hannah Arendt est une philosophe américaine d’origine allemande. Elle est à l’origine de trois œuvres majeures : « La condition de l’Homme moderne », « La crise de la culture », et « L’origine du totalitarisme ». Hannah Arendt envisage une forme de dissolution de l’Etat dans le totalitarisme. Le totalitarisme « c’est la domination totale de l’Homme par l’Homme ». Dans le système totalitaire il n’existe plus de frontière entre ce qui relève ou non de la politique. Le pouvoir politique totalitaire va condenser des principes traditionnels de pouvoirs, de savoirs et de lois. La condensation politique de ces principes se résume dans une idéologie unique qui s’impose en tant que norme de pouvoir, de savoir, et on est contrait de vivre dans les préceptes de cette idéologie. « Ces idéologies totalitaires forment de systèmes d’explications qui se flattent de pouvoir expliquer tout évènement passé ou futur » dit-elle. Ces régimes totalitaires vont s’appuyer sur la terreur. « Hitler construit des bâtiments qui ne servent à rien » ces grands bâtiments sont des coquilles vides, ils sont comme un trompe l’œil, elles sont le signe des institutions étatiques mais seulement le signe. C’est le parti unique qui prendra la forme de l‘Etat. L’Etat est entièrement absorbé par le parti. Ce sont des apparences d’institutions, mais elles sont vides. Lorsqu’Hitler est élu, c’est le parti unique qui va dissoudre l’Etat. L’Etat totalitaire aboli la distinction classique entre société sans loi et société avec loi. Le tyran impose le pouvoir qui est arbitraire, pour Hannah Arendt cette loi est une forme de défi, pour toutes les lois positives, puisque les idéologies totalitaires vont permettre de penser le droit de manière technique et de concilier la dissolution de l’Etat et l’inflation législative. On en arrive à une polycratie anarchique, c’est-à-dire plusieurs centres de pouvoirs pas forcément en accord les uns avec les autres.
- L’Etat-Providence (Keynes – Gosta Esping-Andersen)
L’expression d’Etat procidence a été forge par un député qui s’appelle Emile Olivier. Il a forgé cette notion d’Etat providence dans un sens plutôt négatif. Ce terme est ensuite réapparu au début du 20e siècle, dans un sens beaucoup moins péjoratif, ce terme sera traduit dans de nombreuses langues.
Keynes avait en mémoire trois modèles qui faisaient référence à cet Etat providence :
– Le modèle Bismarckien qui a permis l’essor des assurances sociales, la prévention des accidents du travail, etc. Tous ces mécanismes ont été possibles par l’intervention de l’Etat.
– Modèle anglo-saxon, une partie des impôts peut servir à des prestations pour soutenir certains membres de la société ou certaines activités.
Keynes va théoriser sa vision d’un point de vue économique, dans la vision de Keynes l’Etat peut avoir un rôle pour accroître l’activité des entreprises. L’Etat va pouvoir organiser les marchés, l’Etat doit jour un rôle pour présider une forme de répartition efficace des revenus dans une société. Il est nécessaire qu’une partie des revenus des ménages les plus riches soit prélevée, et il faut redistribuer ver les ménages les moins riches de manière à leur permettre de consommer pour relancer la croissance économique. Cette idée a été soutenue et appliquée certains hommes politiques.
Andersen va imaginer dans son ouvrage trois types d’Etats providence ;
– Etat providence de type libéral, dans ce modèle l’Etat a le devoir de redistribuer « de manière sélective ».
– Etat providence de type conservateur corporatistes ; l’Etat doit répondre aux risques liés à la perte de revenus, travail, accidents de la vie. On a en Allemagne et en France des programmes où employeurs, etc, sous la responsabilité de l’Etat.
– Etat providence de type social démocratique