Les relations internationales

COURS DE RELATIONS INTERNATIONALES

   Le cours de droit des relations internationales est l’une des disciplines semestrielles figurant au programme des premières années des facultés de droit et science politique. Le cours de droit des relations internationales propose aux étudiants de découvrir les notions fondamentales de la matière : l’Etat, les organisations internationales, la diplomatie, les juridictions internationales, le droit des conflits armés…

Le cours de droit des relations internationales nécessité de connaitre les définitions, la jurisprudence et les grandes conventions internationales nécessaires à la compréhension de la matière  et surtout l’actualité la plus récente (seconde guerre du Golfe, attentat du 11 septembre 2001)

Définition des Relations internationales

Blaise Pascal : « Il est juste que ce qui est juste soit suivi. Il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi ; la justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique ; la justice sans la force est contredite parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée, il faut donc mettre ensemble la justice et la force, et pour cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que si qui est fort soit juste ».



La société internationale ne peut s’améliorer que si est instauré un équilibre entre la justice, le droit et la force (= le droit international et la force nécessaire au respect de ce droit).

Traditionnellement, les Relations Internationales sont un ensemble de liens, de rapports et de contacts qui s’établissent entre les états et relèvent de la politique étrangère de ces états. Cette définition étroite part de l’idée que les RI sont les relations inter étatiques.



Aujourd’hui, une vision plus large tient compte du fait que de nombreux processus échappent au contrôle des gouvernements.

Les RI sont alors – un ensemble de relations et de communications qui s’établissent entre les groupes sociaux et traversent les frontières.

– les rapports et flux sociaux de toute nature qui traversent les frontières, échappant à l’emprise d’un pouvoir étatique unique, ou auxquels participent des acteurs qui se rattachent à des pouvoirs étatiques multiples.

L’étude des RI se confond avec celle de la société internationale, dont les états demeurent des acteurs essentiels même s’ils ne sont pas uniques.



Les RI peuvent aujourd’hui être qualifiées de nouvelles, car le 9/11/1989, le mur de Berlin est tombé, et le 22/8/1991, le putsch communiste conservateur a échoué à Moscou = le système communiste né après la guerre s’est effondré.



De 1945 à 1991, les RI ont été dominées par une logique de rapports Est/Ouest, et par le cadre des relations de Yalta.

Depuis 1991, elles ne sont plus organisées selon cette logique, même si le communisme existe encore.







Les facteurs mondiaux d’insécurité.



De la Première Guerre Mondiale à la Deuxième Guerre Mondiale.

· Les facteurs idéologiques.

* La doctrine juridique de la Herrschaftsgewalt (= de la puissance dominante) fondée par Jellinek, Gerber, Seydel.

Léon Duguit : « la GM1 a été, non pas le choc de 2 groupes de nations, mais le choc de 2 idées. Elle a été la lutte de l’idée de l’état puissance commandante souveraine, contre l’idée de l’état collaboration des membres d’un même groupe national travaillant ensemble à la réalisation de la justice et du mieux-être ».

Cette doctrine est caractérisée par le fait que l’état existe comme un être distinct de la nation, des individus, du territoire. Il formule des ordres inconditionnés et peut exercer la contrainte dans sa plénitude. Il ne paraît pas possible de fixer des limites juridiques au pouvoir de l’état. La doctrine de la Herrschaftsgewalt aboutit à l’absolutisme des gouvernants : c’est la doctrine de la toute puissance de l’état.

Cette doctrine a été contrarié par : – l’idéologie coloniale de la France (développée au 19ème par E. Renan et J. Ferry), car l’état allemand n’a pas admis que l’énergie renaissante de la France puisse mettre en cause sa puissance.

– l’idéologie démocratique. La doctrine juridique française enseignait que la nation, sujet du droit de puissance publique, délègue l’exercice de la puissance publique à des représentants, alors que la doctrine allemande ne distingue pas la nation et ses représentants. La doctrine est moins démocratique, car il n’y a pas de rapport de droit entre la nation, l’état et les représentants.

– les aspirations nationales au sein de l’Europe centrale. Alors que la doctrine française favorisait les aspirations nationales en raison de la place qu’y occupe la souveraineté nationale, la doctrine allemande a été inventée pour construire un état allemand et assurer la domination d’une nation sur les autres. L’état allemand s’est donc construit contre les aspirations nationales. Suite à l’assassinat du prince d’Autriche à Sarajevo le 28/6/1914, l’Allemagne assure son soutien à l’Autriche le 5/7. Le 23/7, l’Autriche lance un ultimatum à la Serbie, puis le 28 lui déclare la guerre. Le 1/8, la Russie et l’Allemagne entre en guerre, puis le 3/8, déclaration de guerre entre la France et l’Allemagne. Si l’Allemagne apporte son soutien à l’Autriche, c’est que les agitations mettent en péril l’empire austro-hongrois, mais aussi l’empire allemand. Elle a donc apporté son soutien à une lutte contre les nationalistes.

* Le national socialisme : un prolongement de la Herrschaftsgewalt. Il est caractérisé par le racisme (« race aryenne allemande à laquelle s’impose le devoir de dépeupler ») et l’idéologie nihiliste (Rauchning : « il n’y a jamais eu, il n’y a pas de but que le National Socialisme ne soit près à abandonner ou à proposer n’importe quand pour les besoins du mouvement »).

Antagonisme avec le communisme russe : c’est un mouvement profondément anti-marxiste et anti-communiste, car beaucoup de théoriciens marxistes sont juifs et la population de l’URSS, en majorité slave est une race inférieure. De plus, l’extrême gauche allemande avait tenté de renverser la République de Weimar.

Antagonisme avec la capitalisme : il s’agit d’une idéologie juive, et un facteur d’aliénation du peuple allemand qu’il détourne de son propre idéal = assurer sa supériorité raciale. Les nazis ont cherché à modifier l’ordre social antérieur en substituant aux appartenances de classe, religieuse, régionale, … une conscience nationale exacerbée, destinée à galvaniser le peuple allemand en vue de la guerre.

* L’ultra nationalisme japonais : ce n’est pas un corps de doctrine très rigoureux, mais un fourre tout, caractérisé par un anti-occidentalisme. Cela est dû au fait que les japonais ont souffert d’un sentiment d’infériorité entre 1914 et 1945, et l’expansion coloniale de l’occident en Asie a remis en cause les valeurs japonaises par l’occidentalisation du Japon.

Le Japon va se faire le champion d’une expansion coloniale considérée comme le seul antidote à l’emprise européenne en Asie (exemple de la guerre Russie / Japon en 1904-1905). Dans le contexte de la GM2, le Japon en a profité pour s’emparer des établissements allemand en Extrême-Orient. Les 6-7/12/1941, attaque de Pearl-Harbour : le Japon se lance dans la guerre du Pacifique.



· Les facteurs économiques et militaires d’insécurité.

* Déstabilisation de l’économie mondiale : – les crises monétaires des années 20 = la plus extrême fut en Allemagne (hyper-inflation et inflation galopante), due aux exigences alliées de réparation.

– la grande dépréciation des années 30 = le krach boursier d’octobre 29 a fait aux USA, chuter la productivité de 50% en 3 ans, augmenter le chômage de 22 points en 4 ans, et baisser les prix agricoles de 50% en 3 ans.

* L’échec du désarmement : la Conférence de Washington sur le désarmement naval (11/1921 à 2/1922) a fixé des proportions que pourraient garder les signataires : si USA = 5, alors GB =5, Japon =3 , France et Italie =1.75. Pas de vrai désarmement.

La conférence générale sur le désarmement de 1932 à 1935 (préparée de 1926 à 1931) réunissait 62 pays : plusieurs plans de désarmement qui ont tous été des échecs. Le 14/10/33, l’Allemagne a quitté la Conférence (le 19/10 : elle a quitté la SDN).

La remilitarisation de la Rhénanie (mars 36) : violation directe du traité de Versailles, qui a été tolérée.







De la fin de la seconde guerre mondiale à 1991.

· Les facteurs idéologiques.

* Le communisme russe : Nicolas Berdiaev : c’est un système totalitaire qui méprise autant la personne humaine que le Nazisme.

Manifestation d’antagonisme avant la fin de la GM2 : le pacte germano-soviétique du 23/8/39 n’a été signé par l’URSS que pour gagner du temps afin de se renforcer militairement. Ce pacte est la preuve de la duplicité de l’URSS et le fondement de sa politique hégémonique.

Manifestation d’antagonisme dès la fin de la GM2 : dans les mois qui précèdent la fin de la guerre, effondrement de la Grande Alliance. L’URSS impose sa conception des sphères d’influence, selon laquelle chaque grande puissance doit être assurée de sa prédominance dans une sphère déterminée. C’est une négation de la conception américaine selon laquelle tout le monde partage un intérêt commun dans toutes les affaires du monde. De plus, l’URSS a crée des institutions : le 5/10/47 = le Kominform (assure l’unité d’action des PC) ; l’OECE (organisation européenne de coopération économique) créé le 16/4/48, devenue OCDE en 60 est contrée par le la création le 24/1/49 du COMECON (réunion des états communistes dans une structure à but commercial) ; en 49, la création de l’OTAN précède le pacte de Varsovie de 55.

* Le communisme chinois : la Chine se veut beaucoup plus dure à l’égard du capitalisme que l’URSS. Elle a reproché à l’URSS d’être trop timide vis-à-vis des impérialistes et de tout faire pour éviter un nouveau conflit mondial. Les dirigeants chinois envisageaient beaucoup plus sereinement que les russes la perspective d’un 3ème conflit mondial. En 57, Mao déclare qu’une guerre nucléaire ne serait pas mauvaise pour le monde, car l’impérialisme s’écroulerait et le socialisme dominerait le monde.

L’antisovietisme du communisme russe : rupture sino-soviétique le 15/6/59 après que l’URSS ait dénoncé les accords secrets de 57 sur la coopération nucléaire entre les 2 pays. Divergences idéologiques : l’URSS est taxée de révisionnisme par les idéologues chinois = le système russe est pervertie car une nouvelle bourgeoisie s’est développée à l’intérieur du parti et restaure le capitalisme. Affrontements de l’Oussouri en 3/69 : une petite île de 1 km² (Damanski ou Chenpao) est revendiquée par les 2 pays ; nombreux incidents frontaliers en 8/69. Les tensions entre URSS et Chine atteignent alors leurs paroxysmes (d’après l’américain Kissinger, l’URSS était prête à attaquer les installations nucléaires chinoises) puis sont redescendues.

* L’anticommunisme : ce n’est pas une idéologie très structurée = elle regroupe le capitalisme, le libéralisme, …

Nombreuses manifestations verbales : Truman = le communisme est la volonté d’une minorité imposant par la force sa domination sur la majorité ; Heisenhower = affrontement E / W équivaut à bien / mal ; Reagan = URSS est l’empire du mal.

Quelques manifestations plus concrètes : la collusion entre militaires et industriels pour poursuivre la course au surarmement a été perçue comme une volonté d’infléchir la politique. Mais, aujourd’hui, on lui attribue le mérite de l’effondrement du communisme, car cette course a ruiné l’URSS. Certaines doctrines ont été élaborées pour contrer le communisme : la théorie des dominos (il faut éviter la propagation du communisme, car quand un état devient communiste, il en entraîne un autre), le MacCartisme (1950-1954), …



· Les facteurs militaires.

* La montée en puissance du péril nucléaire : la naissance de l’arme = 16/7/45, les américains réussissent le premier essai d’explosion d’une bombe nucléaire. Bombe A : arme atomique reposant sur le principe de la fission d’atomes lourds d’uranium. Le 6/8 et le 9/8, deux bombes explosent au dessus de Hiroshima et Nagasaki (80.000 morts à Hiroshima, 40.000 à Nagasaki).

Cette arme a 4 effets : thermique (boule de feu de plusieurs milliers de degrés qui se dilate et refroidit en quelques secondes), l’effet de choc (surpression avec des vents violents à 1.000 km/h qui s’inversent), radioactivité (rayon gamma qui entraîne mort immédiate ou dans le futur) et impulsion électromagnétique (détruit tous les moyens de communication). Le Japon a capitulé le 2/9.

Les américains ont utilisé ces bombes pour empêcher que les russes participent à la victoire d’Extrême-Orient (ils devaient attaquer le Japon 3 mois après la capitulation allemande = le 8/8, mais le 14/8, la guerre est terminée), et le président Truman voulait raccourcir la guerre pour éviter la mort de nombreux soldats (la guerre aurait dû prendre fin dans l’hiver 47, et la reconquête du Japon était estimé à 0.5 ou 1 million de morts, or en 14-18, seulement 53.000 morts chez les américains, et en 39-45, déjà 200.000 morts).

Le développement de l’arme : d’abord quantitatif = en 45, seuls les USA la possède ; l’URSS l’a en 8/49, la GB en 52, la France en 02/60, la Chine en 64, l’Inde en 74, et on suspecte le Pakistan et Israël de l’avoir.

Développement qualitatif ensuite : – la bombe H (thermonucléaire : repose sur le principe de la fusion nucléaire = il faut la bombe A comme détonateur) : USA en 52, URSS en 53, GB en 57, Chine en 67, France en 68 ; puis la bombe à neutrons (rayonnement renforcé = détruit uniquement les hommes, les infrastructures restent utilisables) par les USA en 81.

– la miniaturisation des armes nucléaires : on peut les utiliser dans des guerres de conquête sans tout détruire.

– la mise au point de missiles balistiques : URSS a vite eu un avantage (T1 et T2 = 2.500 kms de portée, puis T3 en 57 = 10.000 kms). Ils se différencient selon la portée : Inter Continental Balistic Missile (6 à 13.000 kms), Intermediate Range Balistic Missile (2.400 à 6.000 kms), Medium Range Balistic Missile (1.800 à 2.400 kms), Short Range Balistic Missile (moins de 1.800 kms), Sea Launched Balistic Missile et Multiple Independently-targeted Re-entry Vehicules sont très durs à contrer. Les Anti Balistic Missile ne sont pas nécessairement des armes nucléaires, mais ont une fonction déstabilisatrice de la logique nucléaire, car un pays qui a de bons missiles antimissiles peut attaquer une puissance nucléaire (il craint beaucoup moins sa réaction).

Les doctrines d’utilisation de l’arme : quand seuls les USA avaient l’arme = riposte nucléaire massive (doctrine Dulles) en cas d’attaque de l’URSS en occident ; dès que l’URSS a eu l’arme = logique de la riposte graduée (doctrine MacNamara) avec opposition guerre totale (armes stratégiques) et guerre limitée (armes nucléaires tactiques seulement).

La doctrine Kissinger reprend cette distinction et développe l’idée que les USA doivent posséder les armes nécessaires aux 2 genres, car une guerre limitée risque de dévier vers une guerre totale. Il a toujours été sur qu’une attaque russe sur les USA aurait entraîné une riposte américaine, mais il a été difficile de savoir comment réagiraient les USA en cas d’attaque sur les alliés occidentaux.

La crise des euromissiles a montré les difficultés d’utilisation des doctrines : en 77, les russes ont installé des SS20 en Allemagne de l’est et les américains ont répliqué en installant des Persching2 en Allemagne de l’ouest. L’opinion publique était contre ces missiles car ils auraient été utilisés en Allemagne. Pour pallier ces incertitudes, la GB et la France se sont dotées d’armement nucléaire autonome. Leur accession avait pour but la dissuasion : logique de la riposte graduée en cas d’attaque sur le territoire national, et théorie de défense du territoire sanctuaire vis-à-vis des alliés.

Les crises faisant intervenir l’arme nucléaire : guerre de Corée (contre les chinois), intervention franco anglaise dans la zone du Canal de Suez (URSS a menacé d’une utilisation en France et GB si l’intervention n’est pas stoppée), affrontement Chine – URSS (1969), guerre du Kippour (1973 : Israël aurait préparé des armes non utilisées car retournement de situation en leur faveur).

Seule crise au cours de laquelle on a vraiment songé à utiliser l’arme = Cuba. Le 16/10/62, le président américain apprend le résultat d’une mission espionne qui révèle la présence de missiles russes à Cuba. Trois possibilités : envahir Cuba (risque de représailles russes), bombarder Cuba (peur de Pearl Harbour 2), blocus de Cuba pour empêcher les cargos qui apportent le matériel d’arriver avec un ultimatum lancé à l’URSS pour retirer ses rampes. Kennedy a choisi la troisième possibilité : les cargos russes ont fait demi-tour, les missiles ont été retirés sous le contrôle de l’ONU, l’URSS s’est engagée à ne pas réinstaller des armes à Cuba et les USA à ne pas envahir Cuba.

* L’illusion du désarmement nucléaire : les grandes phases de l’Arms Control. Dès que les Américains ont mis au point l’arme, ils ont fait en sorte d’être les seuls à la détenir = loi MacMahon d’août 46 consacre le secret autour du projet, y compris vis-à-vis des alliés. L’URSS a agi dans le même sens (dénonciation de l’accord Chine/URSS). Dans les années 60 et avec le traité de Moscou de 63, début du désarmement avec l’interdiction des essais nucléaires atmosphériques (frein à la mise au point car les essais souterrains sont techniquement plus difficiles). Signature en 1968 du TNP : les états qui n’ont pas l’arme au 1/1/67 acceptent de ne pas chercher à l’acquérir et de se soumettre à un contrôle de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique. Les états qui avaient déjà l’arme ne s’engagent qu’à éviter toute prolifération, mais pas à réduire leur arsenaux. Cette logique inégalitaire n’a pas été acceptée par tous : certains états n’ont pas signés.

A partir de 69, les états nucléaires se sont engagés à se désarmer : – SALT 1 (Stratégic Arms Limitation Talks) a été signé à Moscou le 26/5/72 par Brechnev et Nixon. Il exclue les armes tactiques, et ne parle que de limitation. Il contient un traité ABM, qui limite les sites antimissiles pour empêcher les USA et l’URSS de se soustraire à la logique de la destruction mutuelle assurée.

– SALT 2 signé à Vienne le 18/6/79, suivi d’un projet d’accord sur SALT 3, mais tout a été remis en question par l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS et la crise des euromissiles.

Les discussions ont reprises à partir de 1987 après la signature du Traité de Washington qui a mis fin à la crise des euromissiles.

– START 1 en 1991 (STratégic Arms Reduction Talks) ne concerne toujours que les armes tactiques, mais il s’agit de réduction, et non plus de limitation.

Augmentation constante des arsenaux nucléaires : les processus de négociations engagés entre les USA et l’URSS en 69 sont un objectif stratégique destiné à canaliser leurs forces, mais il n’y a pas eu de vraies concessions. De 72 à 91, le nombre de missiles stratégiques a enregistré une croissance régulière, car la qualité des armes nucléaires s’est considérablement améliorée.

START 1, affichait une réduction de moitié des armes nucléaires, mais les chiffres sont 4 fois plus important qu’en 69.




1971


1989


1991


START 1

USA


4600 ogives


13000


12000


10395

URSS


2100


11000


10000


8040

Une des grandes limites de ces traités est qu’ils ne concernent que l’URSS et les USA.



Les facteurs mondiaux d’insécurité depuis 1991.

· Les facteurs idéologiques.

* L’islamisme radical : – les véritables courants islamiques = des mouvements politiques dont l’objectif clairement avoué est d’organiser des états selon les principes religieux tirés du Coran. Le monde musulman n’est pas homogène : division entre Chiites et Sunnites (pour les Chiites, seul Ali, gendre de Mahomet, a vocation à diriger la communauté musulmane ; pour les Sunnites, ce rôle revient à Abou Bakr, qui a été chargé par Mahomet de diriger la prière) et différences ethniques (césure entre peuples arabes et non arabes). Ex : mouvement du Hezbollah libanais, mouvement du Hamas palestinien, FIS algérien, mouvement des frères musulmans égyptien, Talibans afghans.

– le panarabisme drapé dans l’islamisme = exemple de l’Irak : S. Hussein encourageait les irakiens à se lancer dans une guerre sainte contre les occidentaux, pourtant il n’est pas islamiste. Il est laïque et même baasiste = membre du parti Baas dont la devise est « Unité, Socialisme, Liberté » : une seule nation arabe a la mission éternelle de rassembler tous les arabes dans un même état indépendant.

– l’anti-occidentalisme dénonce la mécréance et l’ignorance occidentale. Dénonciation de l’expansion coloniale et critiques sur le passé et le présent colonial de l’occident.

* L’anti-islamisme : – diabolisation par l’occident des héros négatifs arabes = Kadafi, Hussein, Khomeiny, Arafat,…

– les erreurs de l’occident : après la défaite militaire de l’Irak dans la guerre du Golfe, l’ONU s’est efforcée d’obliger l’Irak à respecter des résolutions. Les représailles militaires des USA en cas de non respect ont fissuré la coalition anti-Hussein.



· Les facteurs militaires.

* Diminution du risque de guerre nucléaire est/ouest : – moratoires nucléaires à l’est et à l’ouest : les états se sont engagés dans une politique de suspension des essais nucléaires = Russie en 91 ; USA en 92 ; France en 93 (remise en cause en 95). Cette politique a abouti à la signature du Comprehensive Test Ban Treaty le 10/9/96 dans le cadre de l’AGONU = arrêt définitif des essais nucléaires. La France et la GB ont signé le CTBT le 6/4/98 (premiers pays des 5 puissances nucléaires).

– la poursuite du désarmement : signature de START 2 le 3/1/93 = ne se borne pas à fixer des plafonds, mais prévoit la suppression de certaines catégories d’armes : les USA et l’URSS ne gardent que 3500 ogives nucléaires chacun, et les Mir20 (missiles à têtes multiples) sont interdits. Ce texte doit s’appliquer d’ici à 2003, mais le désarmement coûte cher, et la Russie espère des aides extérieures dans ce domaine (accords de coopération avec USA, GB, France,…)

* L’émergence du risque de guerre nucléaire nord/sud : – dissémination des armes et des cerveaux nucléaires de l’ex URSS : en 93, l’Iran aurait acquis des charges nucléaires en provenance du Kazakhstan. Face à ce risque, les occidentaux ont financé des mesures pour atténuer la dissémination = rapatriement des armes tactiques sur le territoire russe (engagements de l’Ukraine, de la Biélorussie et du Kazakhstan), financement de centres de recherche pour contrer la fuite des cerveaux,…

– les pays faisant des recherches pour acquérir l’arme : 15 états étaient recensés en 1990 = l’Algérie, l’Afrique du sud, l’Argentine, le Brésil, les 2 Corée, Taiwan, la Syrie, l’Egypte, l’Irak, la Libye, l’Iran, le Pakistan, Israël et l’Inde. L’Afrique du Sud, l’Argentine et le Brésil ont abandonné toute recherche en signant le TNP en 91, l’Irak et la Libye sont hors jeu (bombardements), alors qu’Israël et l’Inde sont des puissances nucléaires (travail de perfectionnement).

* L’armement chimique : – le désarmement chimique : signature à Paris du Traité de désarmement chimique le 13/1/93. Il va beaucoup plus loin que son prédécesseur de 1925, qui interdisait l’usage de gaz. Le nouveau traité interdit de produire, stocker et utiliser des armes chimiques, et prévoit la destruction des stocks existants d’ici à 2003 (2008 si difficultés). Des procédures de contrôle par inspections sont susceptibles de s’opérer dans des délais très courts et il est impossible de s’y opposer.

– les limites de ce traité : une centaine d’états ont signé ce traité, mais il manque certains pays arabes qui souhaiteraient que soit établi un lien entre le désarmement chimique et nucléaire (allusion à Israël). On ne sait pas non plus si les armes biologiques sont concernées.



· Les facteurs écologiques.

* Risque de pollution nucléaire : – le nucléaire civil = depuis l’explosion de la centrale de Tchernobyl en 86, le réacteur n’est toujours pas protégé de façon sûre. Il faudrait construire une grande usine de démantèlement autour du sarcophage déjà existant, mais il y a un problème pour son financement. Les centrales de conception soviétique représentent aujourd’hui 11% du parc électronucléaire mondial, soit 60 réacteurs répartis dans 6 pays différents = aucun ne répond aux normes de sécurité imposées à l’ouest.

2 catégories : VBER et RBMK = les plus dangereux. 11 sont encore en service (4 en Bulgarie = 30% de la production). Ils représentent 40% de la production d’électricité russe. On essaye donc d’améliorer le niveau de sécurité de ces réacteurs : les européens ont proposé 700 millions de dollars, mais il faudrait 15 milliards pour mettre ces centrales à un niveau de sécurité proche de celui de nos centrales.

– le nucléaire militaire = depuis 63, on considère que 7 sous-marins nucléaires ont fait naufrage, dont 5 avec des armes nucléaires. Autre source de pollution : cimetière de déchets nucléaires militaires dans la mer de Bahreïn.

* Les autres risques de pollution : – l’effet de serre = le phénomène de réchauffement de la planète semble être dû à l’accélération de la production et à la dégradation de la couche d’ozone par le gaz carbonique, le méthane, les CFC. La Conférence Internationale de Rio de juin 92 = le Sommet de la Terre a réuni 128 chefs d’état et de gouvernements, qui ont élaboré une convention limitant l’émanation des gaz renforçant l’effet de serre. Mais de nombreuses difficultés font jour car cela coûte cher et beaucoup de pays ne pourront pas la mettre en œuvre : URSS, pays de l’est, pays en voie de développement,… Or, ce sont surtout ces états qui contribuent à augmenter l’effet de serre en déforestant,…

Du 1 au 11/12/97, 159 pays se sont réunis à Kyoto : accords sur une réduction moyenne des rejets de gaz nocifs (à effet de serre) d’ici 2012. Les USA ont instauré un droit à polluer en payant. Nouveau sommet prévu en 99 à Buenos Aires.

– l’uniformisation du patrimoine génétique = en matière d’uniformisation des espèces végétales et animales, la Convention de Rio a abouti à une convention sur la bio-diversité signée par 154 états. Elle confère à tous les états le droit d’exploiter leurs propres ressources selon leur politique d’environnement. Les rédacteurs ont reconnu un droit de breveter les plantes, animaux et micro-organismes dont sont tirés des produits industriels. Les états riches du nord ont plus de chance d’en profiter, et les états du sud, qui sont les détenteurs des ressources doivent se contenter de royalties. Les USA avaient d’abord refusé cette convention, puis l’ont accepté. Elle est aujourd’hui entrée en vigueur.



· Les facteurs démographiques et économiques.

* La révolution démographique mondiale : depuis l’an 1000, la population a été multipliée par 20 (doublement entre 1950 et 1990). La population européenne devrait diminuer dès le début du 21ème, tout comme au Japon et aux USA. L’explosion démographique a lieu dans le monde asiatique et surtout en Afrique. Il y a donc des risques de vagues migratoires déstabilisatrices car les richesses se trouvent surtout dans les pays occidentaux : en Europe, risques à l’est et au sud (Afrique noire et Maghreb).

* La planète des pauvres : – aggravation de la pauvreté dans le 1/3 monde = la Banque mondiale prévoit une concentration durable de la pauvreté dans le sous continent indien : en 85, 46.4% de la population y vivait en dessous du seuil de pauvreté (370$ par an), ils devraient être 44.5% en l’an 2000. En Afrique, 16.1% en 85 ; 32.4% en l’an 2000. La dette du 1/3 monde augmente : en 1970 = 67 milliards de dollars, 755 en 82, 950 en 90 et aujourd’hui plus de 1000 milliards de dollars.

– émergence de nouveaux pauvres = surtout des états de l’est, y compris la Russie. La situation économique reste difficile, mais il y a de grandes ressources en matières premières et potentiel humain. Les états de l’est intéressent plus les occidentaux que les états du 1/3 monde : en 96, le FMI a plus prêté à la Russie qu’à tout le reste du 1/3 monde.







Les facteurs régionaux d’insécurité



De 1914 à 1945

· Les conflits préludes à la conflagration mondiale.

* L’affaire de Mandchourie : la création du Mandchoukouo : en 1929, les japonais exerçaient une grande influence en Mandchourie du sud (région de Chine dans laquelle ils ont investis). En 1931, le PC chinois y établit un office de propagande patriotique et anti-japonais. Ceux-ci ont donc tenté d’établir leur souveraineté sur toute la Mandchourie, et ont utilisé comme prétexte à l’opération militaire l’assassinat d’un capitaine japonais en Mandchourie, et la destruction par un attentat chinois en septembre 31 d’une voie ferrée construite en Mandchourie par les japonais dont ils se servent pour l’industrie. Fin août 32, il n’y a plus aucune résistance chinoise en Mandchourie, qui s’est proclamée indépendante le 18 février 32 (approbation par 600 responsables choisis par les japonais). Le 9/3, une convention se réunit et confie la tête de l’état à l’ex-empereur de Chine, Pou-Yi. La Mandchourie indépendante devient le Mandchoukouo.

L’impuissance de la SDN : le 30/9/31, puis le 24/10/31, le conseil de la SDN ordonne au Japon de retirer ses troupes de Mandchourie : il refuse et exige la conclusion d’un accord sino-japonais confirmant les privilèges du Japon en Mandchourie. La SDN crée une commission qui établit que la Mandchourie doit être déclarée autonome sous souveraineté chinoise. Le 24/2/33, l’assemblée de la SDN adopte un rapport final qui déclare la souveraineté chinoise sur la Mandchourie et condamne le Japon. La SDN considère que le Mandchoukouo ne doit pas être reconnu et demande le retrait du Japon, mais ne prévoit aucune sanction.

* L’affaire de l’Ethiopie : dans les années 30, les italiens ont voulu se lancer dans la constitution d’un vague empire colonial (1896 : le désastre d’Adoua met fin à la tentative précédente). Ils s’emparent militairement de l’Ethiopie le 3/10/35, et y restent jusqu’en mai 36. Le 7/10/35, le Conseil de la SDN condamne la guerre entreprise par l’Italie, et envisage des sanctions militaires, mais les seules sanctions effectives ont été d’ordre économique et financière (interdiction d’exportation vers l’Italie : fer, cuivre, acier non concernés). Le 9/5/36, un décret de Mussolini déclare l’Ethiopie partie intégrante de l’Italie = le roi d’Italie devient empereur d’Ethiopie. Le 4/7/36, la SDN vote une résolution = levée des sanctions économiques appliquées à l’Italie.

* Les conflits d’Europe centrale : dans une conférence secrète du 5/11/37, Hitler annonce que le but de la politique allemande est de sauvegarder et multiplier la communauté raciale allemande, qu’il chiffre à 85 millions d’individus (= Allemagne, Autriche et Sudettes).

Le 6/11/37, signature du pacte anti-Komintern, et accords entre Mussolini et Von Ribben Tropp (ministre allemand des affaires étrangères) sur le problème autrichien = les italiens abandonnent leurs intérêts stratégiques dans cette région. En janvier 38, les autrichiens découvrent un complot allemand : le chancelier autrichien Schuschnigg sollicite une entrevue avec Hitler, qui a lieu le 12/2/38 = Hitler lui reproche de ne pas avoir fait sortir l’Autriche de la SDN, de trahir l’Allemagne, … et lui lance un ultimatum pour qu’il nomme Seyss-Inquart au poste de ministre de l’intérieur. Le chancelier accepte, suivi par le président fédéral Niklas. Le 24/2/38, dans un discours, le chancelier autrichien affirme qu’il ne cédera plus. Le 9/3, il annonce pour le 13/3 un plébiscite sur la question de l’indépendance de l’Autriche vis-à-vis de l’Allemagne. Hitler est surpris, et le 11/3 il somme le chancelier de renoncer à son plébiscite, ce que le conseil des ministres accepte le jour même. Hitler annonce alors qu’il veut la nomination au poste de chancelier de Seyss-Inquart, ce qui est accepté, et dans la nuit du 11 au 12/3, le nouveau chancelier fait appel aux troupes allemandes. Le 13/3, des lois autrichiennes et allemandes scellent l’union des deux pays. Un plébiscite approuve à 97% l’Anschluss. Absence de réaction internationale.

Suite à cela, les tchécoslovaques prennent peur. L’Allemagne les rassure, mais le 29/3, un parlementaire tchèque réclame l’autonomie des Sudettes, et en avril, le parti allemand des Sudettes adopte un programme prévoyant la création d’un gouvernement autonome dans cette région. Les 20 et 21 mai 38, le gouvernement tchèque mobilise une classe de réserviste, et en septembre 38, à Nuremberg, Hitler déclare que la population allemande des Sudettes, torturée par les tchèques, doit être protégée. Chamberlain (GB) rencontre Hitler et lui fait savoir que l’annexion des Sudettes est normale. La France et la GB proposent à Prague que tout territoire dont la population est à plus de 50% allemande doit revenir à l’Allemagne, et adressent un ultimatum. Le 22/9/38, Hitler annonce à Chamberlain qu’il trouve les propositions de la France et de la GB insuffisantes = les tchèques et les allemands procèdent à la mobilisation générale. Le 28/9, Chamberlain propose de tenir une conférence des chefs de gouvernement, qui a lieu le 29/9 à Munich avec l’Allemagne, la France, et la GB, mais sans les tchèques = accord sur l’annexion des Sudettes dans les conditions fixées par Hitler.



· Des conflits aux implications plus étroitement régionales.

* Conflits européens : – la Guerre d’Espagne : de 1923 à 1931, l’Espagne connaît la dictature de De Ribeira. En avril 31, elle devient une république : élections organisées le 16/2/36 = les droites obtiennent une légère majorité de voix, mais le Front Populaire obtient une majorité de 57 sièges. Le 13/7/36, le député monarchiste Sotello est assassiné par la police nationale, et la révolte commencée le 17/7 au Maroc espagnol s’étend à l’Espagne le 18/7. Le 25/7, début d’une guerre civile qui dure jusqu’en 39 avec la victoire franquiste. La France et la GB ne sont pas intervenues dans ce conflit, mais l’Italie et l’Allemagne y ont beaucoup participé.

L’Espagne est restée en dehors de la GM2, car la guerre civile vient juste de s’y finir (assez de morts), Franco aurait eu une ascendance juive, et l’Allemagne et l’Italie n’ont pas insisté car l’Espagne avait des revendications territoriales au Maroc = peur allemande de voir tout le nord de l’Afrique basculer dans le camp des alliés.

– l’accession de l’Irlande à l’indépendance. Les indépendantistes prennent Dublin le lundi de Pâques 1916 et y établissent un gouvernement provisoire. Répression militaire sérieuse de la GB, qui dissout le gouvernement. En 1918, la GB projette d’établir en Irlande un service militaire = l’annonce déchaîne un tollé et le projet est abandonné. De 1919 à 1921, se déroule la guerre d’indépendance irlandaise, qui se termine le 6/11/21 par la signature du Traité de Londres qui pose le principe de l’autodétermination de l’Irlande = elle dévient un état libre et indépendant. Début d’une guerre civile avec le problème de l’Irlande du Nord. Les mouvements indépendantistes ont eu des relations très étroites avec les allemands. On a retrouvé cette situation dans les années 30, et en 38, en application du traité de Londres (les bases navales GB en Irlande devaient être restituées à l’Irlande en 38) on a craint que l’Irlande aide Allemagne, mais elle est restée neutre.

* Les conflits en Amérique latine : l’un des problèmes de l’Amérique latine est que les USA considèrent qu’il s’agit d’un territoire sur lequel ils ont un droit d’intervention (doctrine Monro de 1923).

Le Nicaragua : ce conflit illustre la rivalité entre les USA et le Mexique. Le départ des troupes américaines du Nicaragua était prévu pour 1925. Quelques mois avant, l’élection d’un président conservateur a rassuré les USA, mais suite à un coup d’état, le président a été remplacé par un général. Les USA sont intervenues et ont fait Diaz président. Le candidat mexicain, Sacasa, s’est rapidement dressé contre le candidat américain. Or, le Mexique est considéré comme un péril bolchevik, à tel point que certains responsables politiques américains prônaient en faveur d’une intervention militaire au Mexique. Les américains sont donc restés au Nicaragua jusqu’en 1933.

Les conflits frontaliers entre républiques d’Amérique latine : – le conflit de Tacna-Arica a opposé le Chili et le Pérou. Tacna-Arica est une région historiquement péruvienne concédée au Chili en 1883 pour 10 ans, au terme desquels un référendum devait être organisé pour savoir de quel pays dépendre. Mais le référendum n’a pas lieu, et quand le Chili l’a proposé en 1921, le Pérou l’a refusé. Un conflit de plusieurs années a alors débuté.

– le conflit du Chaco entre Bolivie et Paraguay. Les deux pays revendiquaient un territoire de 300.000 kms². Déclaration de guerre réciproque en 1933, et fin du conflit en 35.

– le conflit de Leticia entre le Pérou et la Colombie. Un traité de 1922 prévoyait que la Colombie donne au Pérou une bande de terre au NE de l’équateur, et que la Colombie obtenait des terrains dans le sud. Le 1/9/32, des péruviens irréguliers se sont emparés de la bourgade de Leticia. Le conflit a pris fin en 34 avec l’intervention de la SDN.



 


De 1945 à 1991.



  • Les conflits substituts d’affrontements généraux Est / Ouest.

    * La Corée : Yalta et Postdam décidèrent de mettre fin à la domination exercée depuis 1910 par le Japon sur la Corée : les russes devaient occuper le nord et les américains le sud, avec le 38ème parallèle comme ligne de frontière. Mais rapidement, les deux camps ne se sont pas entendus sur les modalités d’un gouvernement provisoire et la commission temporaire des Nations Unies n’a pu organiser des élections que dans le sud du pays = on s’achemine vers la création de deux états. Le 25/6/1950, les forces militaires de la Corée du Nord franchissent le 38ème parallèle avec pour objectif de contrôler toute la Corée. Une résolution du CSONU du 25/6 condamne cette attaque et ordonne le retrait des troupes, et une du 27/6 vote des sanctions contre la Corée du Nord. Le 29/6, le président américain autorise des attaques en Corée du Nord et le 7/7, le CSONU prie les USA de désigner le commandant de la force unifiée des Nations Unies pour intervenir en Corée. Le 16/10, les Chinois interviennent militairement dans le conflit (revers du coté américain), puis le 18/12/50, le front se stabilise autour du 38ème parallèle. Le responsable américain des opérations militaires est révoqué le 10/4/51 après avoir demandé l’utilisation de l’arme atomique. Début des négociations de paix le 10/7/51, qui prennent fin en 7/53. La ligne de démarcation est fixée au 38ème parallèle. Les américains ont voulu y voir une réussite de leur politique de « containment », car un communisme très dur s’est développé en Corée du Nord, dirigé par Kim Il Sung.

    * Le Vietnam : au début, il s’agit d’une guerre menée en Indochine par la France. Après 1945, la France y a repris pied (fin de l’occupation japonaise), mais dès septembre 45, les communistes vietnamiens installent un gouvernement provisoire qui remplace celui officiel de Bao Dai. En 46, la France reconnaît que la République du Vietnam est un état libre, mais il fait toujours partie de l’union française, et rapidement les relations avec les communistes se détériorent (ils dénoncent l’arrière pensée colonialiste française), et des hostilités s’engagent. La France réagit militairement pour maintenir le Vietnam indépendant, mais le 7/5/54, la chute de Dien Bien Phu accélère le processus de négociation. L’armistice est signée le 20/7/54 et la conférence de Genève fixe une ligne d’armistice au 17ème parallèle (au nord, les communistes ; au sud, les non communistes). Des élections sont prévues en 7/56 pour réunifier les 2 Vietnam, mais les USA y sont opposés. Ils soutiennent Ngo Dinh Diem qui remplace Bao Dai, et augmentent leurs crédits militaires au Vietnam. L’assassinat de Ngo Dinh Diem en 63 fait monter la pression, et en 64, le président américain fait voter par le Congrès une résolution qui fait de l’affaire du Vietnam une affaire vitale pour les américains. En 68, de 500 à 550.000 soldats américains y sont présents, mais ni cet engagement massif en hommes ni les bombardements ne permettent aux américains de libérer des zones ou de faire reculer les communistes. La guerre d’usure dure jusqu’en 68, puis le 31/1/68, l’offensive du Têt menée par les forces communistes au sud-Vietnam contre une centaine de villes et de bases américaines précipite le début des négociations. Les américains se retirent du Vietnam, mais aident le Sud-Vietnam à résister. L’accord de Paris de 72 prévoit un cessez-le-feu le 2/1/73 et le retrait américain avant 60 jours. Le 30/4/75, le Sud-Vietnam chute.

    Le Cambodge et le Laos étaient aussi devenus indépendant après le départ de la France d’Indochine. Au Cambodge, le prince Sihanouk a été renversé en 70 par le coup d’état du général Lon Nol, très hostile aux communistes (il reproche à l’ancien gouvernement d’avoir laissé implanter des bases communistes vietnamiennes au Cambodge). Les Cambodgiens doivent faire face aux Khmers Rouge, qui s’imposent en 1975 (chef = Polpot). Au Laos, le gouvernement d’avant 75, dirigé par le prince Souvanna Pouma était neutraliste. En 75, les mouvements communistes l’emportent (chef = le prince Souvallouvong).

    En 1975, ces conflits dégénèrent entre communistes = la victoire des Khmers Rouges soutenus par les Chinois s’oppose à celle des Nord-Vietnamiens soutenus par l’URSS. En 78-79, le Vietnam envahit le Cambodge et chasse les Khmers Rouges du pouvoir. Les chinois sont intervenus en 79, mais se sont vite retirés, après avoir subis de lourdes pertes.



    · Les conflits Nord / Sud.

    * Les conflits de la décolonisation : – la guerre d’Algérie. Le 31/10/54, première action du FLN en Algérie. Le gouverneur général de l’Algérie (Jacques Soustelle) obtient l’augmentation des effectifs armés qui passent de 80 à 225.000 hommes. En 56, Soustelle, favorable à l’intégration des musulmans dans la communauté française, est remplacé par le Général Catroux, lui aussi remplacé par Robert Lacoste, qui est favorable à une solution de fermeté en Algérie = il obtient 400.000 hommes et propose un cessez-le-feu, des élections libres 3 mois plus tard et la négociation avec les élus sortis des urnes d’un statut futur de l’Algérie. Le plan est refusé par le FLN, dont l’arrestation du principal leader a contribué à déstabiliser la position de la France : le conflit s’est enlisé. Le 13/5/58,le gouvernement général est occupé, et le général Massu prend la tête du Comité de Salut Public. Pour écarter le risque de coup de force militaire, il est fait appel à De Gaulle qui devient président du conseil le 1/6/58. Le 4/6, il va en Algérie, et organise un référendum sur la question algérienne en septembre 58. L’idée de l’indépendance de l’Algérie progresse : le référendum du 8/1/61 est approuvé à 75%. Le putsch du 21/4/61 précède la création de l’OAS. Le 17/10/61, une grande manifestation des algériens à Paris est réprimée dans le sang. Le 18/3/62, les accords d’Evian prévoient un référendum le 1/7/62. Le 3/7/62, l’indépendance de l’Algérie est proclamée.

    Cette indépendance était souhaitable : si l’Algérie était restée française, elle serait devenue une sorte d’Afrique du Sud ; si elle restait française mais avec des changements, la France se serait trouvé face à une solution très difficile à gérer.

    – la crise du Congo belge. Le mouvement indépendantiste s’est manifesté dès 1950. En 57, des émeutes éclatent et en janvier 59 de nouvelles émeutes poussent le roi Baudoin à conduire les populations congolaises à l’indépendance. Le 30/6/60, l’indépendance est proclamée, mais dès le 5/7/60 des mutineries éclatent et le renvoi des officiers belges est demandé. Le 11/7, la région du Cantaga (la plus riche) fait sécession. Les leaders politiques congolais demandent l’appui de l’ONU, qui envoie des forces pour remplacer les troupes belges. Début 61, on compte environ 15 gouvernements indépendants. Le 21/2/61, dans le cadre de l’ONU, un plan de reconstruction est proposé, mais il n’est envisageable qu’après une opération militaire. En 9/61 et 12/61, deux offensives de l’ONU au Catanga mettent fin à la sécession. L’unité du Congo belge est maintenue : départ des troupes de l’ONU en 64.

    * Des conflits plus atypiques : – la guerre des Malouines. Le 2/4/82, les troupes argentines occupent l’Archipel des Malouines. La dictature argentine cherche ainsi à rétablir une unité nationale discréditée par des problèmes économiques, et à faire bonne figure auprès des états du sud dans la lutte contre les puissances coloniales. A plus long terme, cette implantation permet de se rapprocher de zones riches en nodules polymétalliques (riches en métaux rares). La GB organise la riposte militaire sous forme d’une bataille navale : le 14/6/82, les troupes GB débarquent sur l’île principale. La défaite militaire des argentins a entraîné la chute du régime.

    – l’Afrique du sud. C’est un affrontement N/S au sein d’un même état = entre des communautés raciales, dû à la politique d’apartheid mise en place en 48. Les émeutes du ghetto de Soweto font plus de 500 morts. Création sur le territoire de l’Afrique du sud d’état indépendant à population noire = la politique des Bantoustans (ex: Transkai en 76, Ciskei en 81,…).



    · Les conflits régionaux répondant à une autre logique.

    * Le conflit israelo-arabe : – antagonisme antérieur à la création d’Israël. Israël a disparu de la carte en 70 après JC. L’idée d’un état juif refait surface à la fin du 19ème, sous l’impulsion de Théodore Herzl : premier congrès sioniste en 1897 à Bâle. Le 2/11/17, la déclaration Balfour annonce la fondation en Palestine d’un foyer national juif. En 1929, les premières grandes émeutes entre communautés juives et arabes éclatent : en 31, on compte environ 180.000 juifs en Palestine. Soulèvements arabes hostiles à la GB en 10/33, progression en 36 de l’idée de séparation de la Palestine en deux, qui se heurte au refus des pays arabes, dont l’Irak. Après la GM2, la cause sioniste est très sympathique. En 46, le plan Morisson prévoit la division de la Palestine en 4 zones = 1 province arabe, 1 juive, le district de Jérusalem sous administration internationale et le district de Neguev. Il y avait toujours un état unique et les zones auraient eu une large autonomie. En 47, le dossier palestinien est entre les mains de l’ONU qui propose la création d’un état juif, d’un état arabe et de Jérusalem. Le plan est accepté le 29/11/47 et la fin du mandat GB en Palestine fixé au 18/5/48.

    – guerres entre Israël et états arabes. Le 15/5/48, la GB est partie et l’état d’Israël se proclame indépendant. Il est tout de suite reconnu par les USA et l’URSS. La première guerre israelo-arabe éclate : les troupes arabes pénètrent en Israël le 16/5/48. La guerre se termine le 25/1/49 par une victoire israélienne.

    La seconde guerre commence le 26/7/56 avec la nationalisation par Nasser du Canal de Suez. Le gouvernement israélien envahit le désert du Sinaï dans la nuit du 29 au 30/10/56. Le 30/10, la France et la GB adressent un ultimatum aux deux pays et leur demandent de se retirer à 16 kms du canal. Le 5/11, la France et la GB occupent Port Saïd : l’URSS leur adresse un ultimatum pour qu’ils repartent. Le 7/11/56, l’AGONU vote la création d’une force internationale des Nations Unies chargée de remplacer les troupes françaises et GB.

    La troisième guerre a lieu en 67, après l’interdiction unilatérale d’accès au Golfe d’Akaba décrétée par Nasser, qui exige le retrait des forces de l’ONU. Israël lance une offensive contre l’Egypte le 5/6/67 : destruction de toute l’aviation égyptienne et occupation de nombreux territoires (golfe d’Akaba, bande de Gaza, désert du Sinaï, Jérusalem, Cisjordanie, plateau du Golan). La guerre dure 6 jours et Israël passe de 20.800 kms² à 102.000kms². Les répercussions internationales sont considérables : les relations entre Israël et la France sont déstabilisées, le CSONU adopte le 20/11/67 la résolution 242 qui ordonne à Israël l’évacuation des territoires occupés.

    Quatrième guerre : guerre du Kippour (6 au 24/10/73). Les armées arabes décident une attaque surprise d’Israël en pleine fête du Iang Kippour : les troupes israéliennes sont écrasées, puis un renversement de tendance a lieu = le 8/10, Israël reprend le plateau du Golan puis franchit le canal de Suez entre le 14 et le 15/10. Le CSONU adopte le 22/10 la résolution 338 qui ordonne le cessez-le-feu dans les 12H et l’application de la résolution 242 de 1967.

    Cinquième guerre du 15/3 au 13/6/78. L’armée d’Israël intervient au Lyban (surtout au sud) car il sert de base aux terroristes palestiniens. Elle favorise la création d’enclaves extrémistes armées par les israéliens = l’armée du Sud Liban. Un cessez-le-feu est obtenu dans le cadre de l’ONU avec une force d’interposition.

    – guerre entre Israël et les palestiniens. En 64, Arafat crée l’OLP qui lance ses premières actions contre Israël le 1/1/65, et multiplient les attentats dans les années suivantes (JO Munich en 72). Une intervention au Sud Liban en 78 vise les palestiniens, et Israël recommence la même opération en 82, ce qui entraîne les massacres de Sabbra et Shatila.

    * Intervention soviétique en Afghanistan (12/79) : le but était la recherche par les soviétiques d’un accès à une mer chaude, et d’éviter une contagion islamiste aux régions russes à forte population musulmane situées à la frontière avec l’Afghanistan (gouvernement islamiste). Les russes se retirent en 89 suite à une décision de Gorbatchev en raison des nombreuses pertes essuyées pour rien en 10 ans et parce que la Russie ne peut plus financer un effort de guerre comme celui-là.

    * La guerre Iran – Irak = la première guerre du Golfe (80 – 88). L’Irak voulait abattre le jeune régime iranien, considéré comme fragile. Il s’agit d’un affrontement entre arabes (Irak) et perses (Iran) avec des revendications territoriales sur le Shat-el-arab = une voie d’eau formée par la réunion du Tigre et de l’Euphrate qui débouche sur le Golfe Persique. Cette guerre a été relativement longue et très meurtrière car ce fut une guerre de tranchée avec usage de gaz asphyxiants. Elle a montré la supériorité matérielle de l’Irak.



    Les facteurs régionaux d’insécurité depuis 1991.

    · Survivance des conflits anciens.

    * Le Cambodge : – développement de l’espoir : le 23/10/91, des accords de paix sont signés à Paris entre les principales factions rivales (Khmers Rouges, nationalistes et communistes), qui prévoient la création d’un Conseil National Suprême présidé par le prince Sianouk. Dans les faits, ce conseil a laissé la charge de l’application des accords à l’ONU, représentée sur place par l’Autorité PRovisoire de l’ONU pour le Cambodge (APRONUC), qui devait organiser des élections générales, surveiller le retour des réfugiés, désarmer les factions rivales et déminer le pays.

    – désenchantement : les parrains des accords de Paris (France, USA, Japon,…) ne se sont pas précipités pour fournir les fonds nécessaires à la reconstruction du pays. De plus, les Khmers Rouges ont très rapidement mis en péril le processus de paix, car ils considéraient que l’application des accords de Paris n’était pas bonne (trop d’influence vietnamienne au Cambodge), se sont opposés au processus électoral prévu par les accords et ont refusé de se désarmer. Le blocage a été tel que le CSONU a voté le 30/11/92 une résolution en faveur de sanctions économiques limitées visant spécialement les zones contrôlées par les Khmers Rouges. Les élections ont eu lieu du 23 au 27/5/93 : le parti victorieux est le parti des modérés, et depuis les élections, le fils du prince Sianouk a pris le pouvoir. Mais l’hypothèque Khmers Rouges est toujours présente.

    * Le conflit israélo-palestinien : – développement récent du processus de paix. Le redémarrage du processus date de 91, sous l’égide des USA et de l’URSS, à Madrid dans une conférence tenue du 30/10 au 2/11. Les ambitions initiales étaient de remettre autour d’une même table de négociations les parties au conflit = Israël, Syrie, Jordanie, Liban, et palestiniens. Les choses n’ont évolué qu’à partir de 92 avec le gouvernement de Itzkak Rabin et la signature le 13/9/93 à Washington de l’accord préliminaire israélo-palestinien sur l’autonomie des territoires occupés. Il prévoit le retrait d’Israël de la bande de Gaza et de la Cisjordanie sur une durée de 5 ans et l’organisation en 94 d’élections pour un Conseil Palestinien = elles ont eu lieu en 96.

    – les difficultés du processus de paix. De nombreux incidents sanglants ont marqué ce processus de paix. En 92, l’assassinat d’un garde frontière israélien par des palestiniens pousse Israël a expulser 400 palestiniens, ce qui bloque le processus de négociation (violation de la 4ème convention de Genève qui interdit les transferts forcés de population hors d’un territoire occupé). Les autres difficultés viennent du fait que les palestiniens ne constituent pas un bloc (= certains s’opposent au processus de paix) tout comme les israéliens qui sont divisés politiquement (assassinat de Rabin en 95 par un extrémiste juif). En 94, le terrorisme juif commet un attentat au Tombeau des Patriarches : plus de 50 morts. De nouvelles difficultés apparaissent suite aux élections qui ont suivi l’attentat contre Rabin avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Netanyahu.

    * L’Angola : – une guerre civile ancienne. C’est une ancienne colonie portugaise qui a connu sa révolution en avril 74 avec la lutte entre 3 mouvements nationalistes rivaux = le Mouvement Populaire de Libération de l’Angola (soutenu par l’URSS), le Front National de Libération de l’Angola, et l’Union Nationale pour l’Indépendance Totale de l’Angola (soutenu par les USA). L’UNITA et le MPLA ont proclamé la république le 11/11/75. Les soldats cubains sont massivement intervenus en Angola et ont permis au MPLA d’exclure l’UNITA du pouvoir. Malgré cette présence militaire, la guerre civile n’a pas cessé. En 91, la signature d’un accord de paix entre le MPLA et l’UNITA a permis la tenue en 9/92 sous le contrôle de l’ONU d’élections libres = élection du président Dos Santos.

    – reprise de la guerre civile. L’UNITA, grande perdante des élections de 92 a repris le maquis et lutte contre les troupes gouvernementales du président qui bénéficiait d’un soutien du Zaïre et de l’Afrique du Sud. Les USA ont exercé des pressions économiques, ce qui a permis l’organisation de négociations mais elles n’ont pas abouti. La situation n’est pas stabilisée en Angola.




Les nouveaux conflits



* Les conflits dans l’ex-URSS : la désintégration de l’URSS en 91 a mis à jour des conflits variés.

La Géorgie : les conflits ont éclaté entre opposants et partisans du président Gansakhourdia, remplacé en 92 par Chevardnadze qui met fin aux contestations. Mais ensuite, le pays a du faire face à la dérive sécessionniste de la région d’Abkhazie. La Géorgie a accusé Moscou de soutenir la sécession abkhaze et des tensions sont apparues. Quand les abkhazes se sont emparés de la ville de Gagra, les géorgiens ont annoncé leur intention de s’emparer de tous les équipements militaires de l’ex-armée rouge installés en Géorgie.

Avant 92, l’Ossétie du sud avait souhaité se séparer de la Géorgie pour se réunifier avec l’Ossétie du nord. Des batailles ont eu lieu. En Ossétie du nord, des affrontements opposent depuis 91 les Ingouches et les Ossètes. Les Ingouches se sont ralliés aux Tchetchènes dans une république commune qui a éclaté depuis que la Tchétchénie a proclamé son indépendance.

L’Azerbaïdjan : une enclave arménienne, le Haut Karadakh est encastrée au cœur du pays. Fin 91, les arméniens en ont proclamé l’indépendance, ce qui a entraîné des combats entre arméniens et azerbaïdjanais. Début 92, les combats se sont intensifiés et les arméniens ont remporté des succès militaires, qui ont permis de réaliser par la force la jonction entre l’Arménie et le Haut Karadakh, par le couloir de Latchine. L’ONU a été saisie de cette affaire, et en 93, la contre-offensive de l’Azerbaïdjan a permis d’engager des négociations entre les 2 pays = retour à l’Azerbaïdjan des territoires périphériques au Haut Karadakh, qui est reconnu autonome.



La Tchétchénie : en 8/91, Doudaev prend le contrôle du Congrès unifié du peuple tchétchene. Dès le 11/11/91, la Tchétchénie est proclamée souveraine. En 92, la Russie adopte des sanctions économiques et au printemps et à l’été 94, des affrontements éclatent entre partisans et opposants de Doudaev : le 11/12/94 les russes lancent une opération militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel et désarmer les bandes illégales. L’armée russe ne parvient pas à s’imposer, et les combats prennent fin en 96 grâce au général Lebed.

La Tchétchénie est un véritable carrefour d’oléoduc qui relie l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et débouche sur la mer noire.

Le Tadjikistan : la guerre civile a opposé les pro communistes, les islamistes et les démocrates. Ce fut une des guerres les plus meurtrière de l’ex-URSS et qui s’est soldée par la victoire des pro communistes, dont le but est d’éradiquer l’islamisme.

L’Ouzbékistan : c’est devenu un état autonome membre de l’ONU. Le président, Islam Karimov, chef du parti communiste, devenu le parti démocratique du peuple a assuré une répression dans une région islamiste et contre des étudiants qui avaient organisé une émeute. Il organise de grands procès politiques pour éliminer toute sorte d’opposition. Aujourd’hui, les menaces d’expansion dans la région et son discours très nationaliste ont esseulé Karimov sur le plan international.

La Moldavie : c’est la plus petite des républiques de l’ex-URSS. Ses frontières ont été dessinées en 39 sur l’ancienne région de la Besse Arabie, reprise à la Roumanie sur laquelle Moscou avait greffé la Trans Nitri, une petite partie de l’Ukraine. Cette région est peuplée par des gagaouzes, une population turcophone chrétienne. En 10/89, la république de Gagaouzie s’est autoproclamée. Le 2/9/90, la Trans Nitri a proclamé son indépendance. Au printemps 92, des combats ont éclaté. Signature d’un accord en juillet 92 entre l’Ukraine, la Russie et la Roumanie.

* L’ex-Yougoslavie : – l’éclatement de l’ex-yougoslavie. Le début des problèmes remonte à 91 avec l’échec des négociations entre les républiques qui composent la Yougoslavie, sur le transfert de la Yougoslavie en une confédération souple. Le 25/6/91, la Slovénie et la Croatie proclament de façon unilatérale leurs indépendances. L’armée fédérale, dominée par les Serbes, intervient en Slovénie et se heurte à une résistance acharnée, qui lui fait essuyer des revers. Le 18/7/91, l’armée fédérale se retire de Slovénie : les dernières unités partent le 26/10/91. Le 23/12/91, l’Allemagne reconnaît la Slovénie et la Croatie, suivie par la CEE le 15/1/92.

L’armée fédérale abandonne la Slovénie et se retourne contre la Croatie. Les partisans de la Grande Serbie trouvent sur place des alliés et tentent de s’emparer de la Kragina, de la Slavonie. Un cessez-le-feu intervient le 3/1/92 et des forces militaires de l’ONU sont dépêchées sur place, mais la FORPRONU n’arrive pas à désarmer les milices locales ni à régler le problème du retour des réfugiés.

La Bosnie-Herzégovine est peuplée d’environ 1.9 million de musulmans bosniaques, 1.4 million de serbes et 750.000 croates. En 1991, les territoires de Bosnie-Herzégovine contrôlés par les Serbes ont fait sécession et ont demandé leurs rattachements à la Serbie. L’indépendance de la Bosnie-Herzégovine est proclamée le 15/10/91 à Sarajevo en l’absence de députés serbes : elle affirme sa neutralité dans le conflit entre Serbie et Croatie. En mars-avril 92, la guerre civile sévit aussi en Bosnie-Herzégovine.

Voïvovine : la minorité hongroise importante (400.000 individus) résiste à la serbisation. Kosovo : les serbes considèrent cette région comme leur berceau historique, mais elle est peuplée à 90% d’albanais. Macédoine : elle a proclamé son indépendance, ce qui est mal vécu par la Grèce.

Les antagonismes entre les différentes populations de la Yougoslavie ont été exacerbées pendant la GM2 : le 9/10/34, le roi Alexandre de Yougoslavie est assassiné à Marseille par des terroristes croates pour protester contre le sort de la Croatie dans le royaume de Yougoslavie ; la GM2 a été terrible car entre 41 et 45, il y a eu une guerre civile entre Oustachis (croates pro-nazi) et Tchetniks (organisation de guérillas nationalistes serbes dirigée par Mihalovic).

– les efforts infructueux de la communauté internationale. Le 25/9/91, le CSONU a voté une résolution adoptant un embargo sur les armes (peu respectée). La résolution 743 du 21/2/92 autorise l’envoi d’une force armée (14.000 hommes) déployée en Croatie. Les efforts humanitaires ont consisté en l’édiction de différents plans de partage de la Bosnie-Herzégovine : le plan Vance-Owen prévoit le partage de la Bosnie-Herzégovine en 10 provinces (3 serbes, 3 croates, 3 musulmanes et Sarajevo) ; le plan Owen-Stoltenberg prévoit d’attribuer 51% du territoire de la Bosnie-Herzégovine aux croates et bosniaques, et 49% aux serbes.

– vers le rétablissement de l’ordre. Fin 2/94, entrée en lice de l’OTAN qui adresse un ultimatum aux Serbes pour qu’ils lèvent le siège de Sarajevo. En 5/95, suite à une recrudescence des bombardements sur Sarajevo, l’OTAN lance un raid d’avertissement. Les serbes prennent alors des casques bleus en otage. Le 16/6/95, le CSONU vote une résolution qui crée la Force multinationale de Réaction Rapide : le 24/7, elle se déploie autour de Sarajevo.

Les croates contre-attaquent contre la Serbie, qui accepte des négociations. Suite à une campagne militaire de l’OTAN contre les serbes, Karadzic (serbe de Bosnie) se rallie le 30/8 aux positions des serbes de Serbie. Le 21/11/95, les américains lancent un ultimatum aux serbes : les accords de Dayton sont confirmés le 14/12/95 par le traité de Paris : application du plan Owen-Stoltenberg. Elections prévues.

* L’Irak : – rappel des faits. Le 2/8/90, l’Irak s’empare du Koweït en quelques heures = double sa part de réserve pétrolière. Des troupes sont massées à la frontière entre le Koweït et l’Arabie Saoudite. Le 29/10/90, le CSONU adopte la résolution 678 qui autorise les états membres de l’ONU qui coopèrent avec le gouvernement koweïtien à user de tous moyens nécessaires pour faire appliquer les résolutions antérieures et faire assurer la paix. L’Irak a, jusqu’au 15/1/91 pour se retirer du Koweït.

Les moyens militaires engagés sont surtout américain (400.000 américains, 29.000 britanniques, 12.000 français, 60.000 saoudiens et 36.000 égyptiens). L’Irak ne s’étant pas conformé à l’ultimatum, les attaques aériennes massives commencent le 17/1, suivies par l’offensive terrestre le 28/2. 4 jours plus tard, la défaite de l’Irak est évidente.

– les limites de la victoire. Les éléments les plus avancés sont à 240 kms de Bagdad quand les opérations sont arrêtées, car Bush veut bénéficier du fait que l’opération s’est soldée par des pertes humaines raisonnables. Le régime de S. Hussein est donc resté en place et a pu se retourner contre les populations irakiennes qui s’étaient révoltées (Kurdes,…).

* L’Afrique : – l’Algérie. Le grand tournant a lieu en 91, quand les relations entre le pouvoir et les groupes islamistes se sont dégradées : les principaux responsables du FIS ont été arrêtés, et le processus électoral a été stoppé (26/12/91 : premier tour des législatives marqué par le succès du FIS = le second tour n’aura pas lieu

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