Les Rois Mérovingiens (481 – 751)
La fin de l’empire en occident a donné naissance aux royaumes romano-germanique ou barbares, en Gaule se sont les Francs, entre autre (Burgondes au Sud, Wisigoth vers l’Espagne). C’est Clovis qui réunira cet ensemble qui deviendra la France.
Ces royautés sont un peu romaines et beaucoup germaniques. La royauté Franque, la dernière venue est la plus germanique.
C’est la royauté créée par Clovis. Elle développe des caractères très germaniques. En 5 siècles, il y a une rupture, une évolution. Au début la dynastie Mérovingienne sera remplacée par celle des Carolingiens. Ces dynasties recouvrent des réalités institutionnelles très marquées.
La dynastie des Mérovingiens se développe à partir de Clovis pendant 3 siècles et de façon chaotique. Cette royauté est travaillée par de multiples épreuves de force, elle accepte qu’on partage le royaume ce qui complique une présentation événementielle.
Liste des rois Mérovingiens
Portrait | Nom | Début du règne | Fin du règne | Notes |
Clovis Ier (vers 466 – 27 novembre 511) |
481 | 511 | Fils de Childéric Ier, conquiert la majeure partie de la Gaule et se convertit au christianisme, deux éléments qui ont contribué à son image de « premier roi de France ». Le royaume franc est partagé entre ses quatre fils à sa mort. | |
Clodomir (vers 495 – 25 juin 524) |
511 | 524 | Aîné des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume d’Orléans. Tué à la bataille de Vézeronce, ses fils sont exécutés sur l’ordre de ses frères Childebert Ier et Clotaire Ier ; le survivant, Clodoald, se fait moine. | |
Thierry Ier (vers 485/490 – 534) |
511 | 534 | Fils de Clovis Ier, mais pas par Clotilde, il hérite du royaume de Reims. | |
Thibert Ier (vers 504 – 548) |
534 | 548 | Fils et successeur de Thierry Ier à Reims. | |
Thibaut (vers 535 – 555) |
548 | 555 | Fils et successeur de Thibert Ier à Reims. Mort sans descendance, son royaume revient à Clotaire Ier. | |
Childebert Ier (vers 497 – 13 décembre 558) |
511 | 558 | Cadet des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume de Paris. | |
Clotaire Ier (vers 498 – 29 novembre 561) |
511 | 561 | Benjamin des fils survivants de Clovis Ier et Clotilde, il hérite du royaume de Soissons. Il réunifie le royaume franc à la mort de son frère Childebert Ier en 558. Le royaume franc est à nouveau partagé entre ses quatre fils à sa mort. | |
Caribert Ier (vers 521 – 5 mars 567) |
561 | 567 | Aîné des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Paris. Mort sans descendance mâle, son royaume est partagé entre ses frères. | |
Sigebert Ier (535 – décembre 575) |
561 | 575 | Benjamin des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Reims. | |
Chilpéric Ier (vers 526 – septembre 584) |
561 | 584 | Deuxième des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume de Soissons. | |
Gontran (vers 533 – 28 mars 592) |
561 | 592 | Troisième des fils survivants de Clotaire Ier, il hérite du royaume d’Orléans. Mort sans descendance mâle, il lègue son royaume à Childebert II, le fils de Sigebert Ier. Reconnu comme saint. | |
Childebert II (6 avril 570 – mars 596) |
575 | 596 | Fils de Sigebert Ier et Brunehaut. Roi d’Austrasie, puis également de Bourgogne et de Paris à partir de 592. | |
Thibert II (585 – 612) |
595 | 612 | Fils de Childebert II. Roi d’Austrasie. | |
Thierry II (587 – 613) |
595 | 613 | Fils de Childebert II. Roi de Bourgogne, puis également d’Austrasie à partir de 612. | |
Sigebert II (vers 601 – 10 octobre 613) |
613 | 613 | Fils de Thierry II. Roi d’Austrasie. Vaincu et tué par Clotaire II. | |
Clotaire II (mai 584 – 18 octobre 629) |
584 | 629 | Fils de Chilpéric Ier, réunifie le royaume franc en 613. | |
Dagobert Ier (vers 602/605 – 19 janvier 639) |
623 | 639 | Fils de Clotaire II. Roi associé d’Austrasie jusqu’à la mort de son père, puis roi des Francs (moins l’Aquitaine) jusqu’à la mort de son frère cadet Caribert II en 632, puis seul roi des Francs. | |
Caribert II (vers 606/610 – 8 avril 632) |
629 | 632 | Fils de Clotaire II. Roi d’Aquitaine. | |
Sigebert III (631 – 1er février 656) |
639 | 656 | Fils de Dagobert Ier. Roi d’Austrasie. | |
Clovis II « le Fainéant » (633 – 31 octobre 657) |
639 | 657 | Fils de Dagobert Ier. Roi de Neustrie et de Bourgogne. | |
Childebert III « l’Adopté » (vers 650 – 18 octobre 662) |
656 | 662 | Fils adoptif de Sigebert III. Roi d’Austrasie. | |
Clotaire III (vers 652 – 673) |
657 | 673 | Fils de Clovis II. Roi de Neustrie. | |
Childéric II (vers 655 – 675) |
662 | 675 | Fils de Clovis II. Roi d’Austrasie jusqu’en 673, puis règne sur l’entièreté du royaume franc. | |
Thierry III (vers 657 – 691) |
675 | 691 | Fils de Clovis II. Roi de Neustrie en 673, puis de 675 à 679, après quoi il règne sur l’entièreté du royaume franc. | |
Clovis III (vers 670 – 676) |
675 | 676 | Prétendument fils de Clotaire III, placé sur le trône d’Austrasie par le maire du palais Ébroïn. | |
Dagobert II (vers 652 – 23 décembre 679) |
676 | 679 | Fils de Sigebert III. Roi d’Austrasie. Reconnu saint en 872. | |
Clovis IV (vers 680 – 695) |
691 | 695 | Fils de Thierry III. | |
Childebert IV (vers 683 – 711) |
695 | 711 | Fils de Thierry III. | |
Dagobert III (vers 699 – 715) |
711 | 715 | Fils de Childebert IV. | |
Chilpéric II (vers 670 – 721) |
715 | 721 | Probablement fils de Childéric II. Élu roi de Neustrie en 715, sous l’égide du maire du palais Rainfroi. Devient roi de tous les Francs après la mort de son concurrent Clotaire IV, en 719. | |
Clotaire IV (vers 685 – 719) |
717 | 719 | Probablement fils de Thierry III, placé sur le trône d’Austrasie par Charles Martel, en lutte contre les Neustriens Chilpéric II et Rainfroi. | |
Thierry IV (vers 713 – 737) |
721 | 737 | Fils de Dagobert III, placé sur le trône par Charles Martel après la mort de Chilpéric II. | |
Interrègne (737 – 743) | ||||
Childéric III (vers 714 – vers 754/755) |
743 | 751 | D’ascendance incertaine. Placé sur le trône par Pépin le Bref, déposé par ce même Pépin en novembre 751 et cloîtré dans un monastère. |
A. Un caractère militaire accentué.
Le Roi Mérovingien apparait un peu comme un chef de bande. Ce qui fonde sa légitimité c’est son aptitude à faire la guerre, qui n’est pas seulement un affrontement, mais aussi une éthique du comportement, c’est elle qui légitime aux yeux des autres. Le roi est entouré de fidèles (antrustions), qui sont des Francs. Les gallo-romains ne sont pas dans cet entourage militaire, bien qu’ils soient très nombreux.
B. Le caractère personnel.
Ce n’est pas une souveraineté territoriale, c’est une souveraineté personnelle (Rex Francorum). De fait il est aussi roi des gallo-romains, il a récupéré les insignes du pouvoir romain, il a une sorte de délégation de l’empereur d’Orient, lui permettant d’avoir un ascendant sur les gallo-romains.
Par nature son pouvoir repose sur le lien personnel d’homme à homme (sous Rome : lien impersonnel et général).
C. Le caractère patrimonial.
Le roi considère son royaume comme une sorte de propriété personnelle. Du temps des romains on voyait cela sous la forme d’une Res Publica qui désormais s’est évaporée.
Il peut distribuer les terres dont il a politiquement hérité et qu’il traite comme de vulgaires propriétés.
Le partage entre les fils se fait par tirage au sort, sans droit d’ainesse, c’est ce qui explique que le royaume sera souvent partagé en plusieurs parties. Il y a parfois des réunifications. Ainsi sous Dagobert, le royaume se trouvera réunifié.
Chaque roi à la tête de son découpage s’institue Rex Francorum et assume les pouvoirs qui sont liés à la notion.
D. Le caractère patriarcal.
Le roi est une sorte de père de famille. Son autorité vient de sa situation de patriarche. Il dérive du mundium (bouche), il s’exprime par des ordres verbaux. Cette parole c’est le pouvoir de ban, de commandement sur les populations. Il est de même nature que celui du chef de famille sur ses proches et son entourage.
Ce Mundium est un pouvoir de protection sur le groupe, il suppose que le Roi maintienne cette protection et fasse régner la paix sur le groupe. Il dispose d’un arsenal lui permettant de sanctionner le groupe.
Ce pouvoir est aux antipodes du pouvoir romain :
- Ils ne comprennent pas les notions romaine
- Ils n’ont rien à faire des notions romaines, les romains sont les vaincus.