Le libéralisme

LE LIBÉRALISME DU XX ème SIÈCLE

En France, après la fin de l’affaire Dreyfus, on peut dire trois choses d’un libéralisme :

  • C’est une philosophie et idéologie constituée. Il n’y a plus de grands penseurs du libéralisme et donc il n’y a pas de renouvellement des idées.
  • Le libéralisme est une pensée diffusée dans la société et donc elle a de nombreuses nuances. Il y a un libéralisme conservateur donc la droite classique, un libéralisme correspondant à l’idéal républicain et donc le parti radical notamment, le socialisme démocratique.
  • Le libéralisme est une pensée assez largement institutionnalisée donc encrée dans les règles de droit et institutions. On retrouve notamment les grandes lois républicaines donc celles votées par la III ème République. Aussi, il y a le contrôle de l’administration par le juge qui s’est développé sous cette République. Ainsi, le principe d’égalité est bien mieux assuré contre l’Etat. Il y a aussi la décentralisation même si c’est le mouvement qui avance le plus lentement.

Ainsi, au XX ème siècle, le libéralisme s’est forcé de réagir aux évènements le menaçant, il est donc sur la défensive. Il a réagir aux nouvelles idées dominantes : le socialisme, le nationalisme,… C’est donc un libéralisme on agressif. En matière politique, il a longtemps consisté à défendre la république parlementaire traditionnelle, donc sous le trait de la III ème République. En matière économique, c’est le néolibéralisme qui défend l’orthodoxie financière et économique.

Deux figures ont réagir à deux phénomènes qui ont failli détruire le libéralisme : la guerre et le totalitarisme.

Section 1- Halévy et l’air des tyrannies

Il est le fils de Ludovic Halévy qui est le librettiste des opéras de Bisé lui même le fils d’un St Simonien. Il vivait donc dans un milieu bourgeois très intellectuel. Il donne des cours à Sciences-Po. Il est spécialiste de l’histoire de l’Angleterre et de l’histoire du socialisme européen.

L’air des tyrannies est un recueil de textes de 1938 et il explique pourquoi on ale sentiment de vivre à l’heure des tyrannies. Son propos est de comprendre comment la guerre a frayé la voix en Europe à un étatisme autoritaire de caractère socialiste. Il pense ici au fascisme, au nazisme et le bolchevisme. Il se lance dans l’analyse de sa réponse sous la forme d’une double affirmation : la guerre a plis fait pour l’étatisation de la société et du socialisme et ceci est du aux équivoques de la doctrine socialiste face au libéralisme.

P1- La guerre et l’étatisation de la société

Il commence sa conférence en disant que l’air des tyrannies date d’août 1914 car il constate que la guerre conduit à une double étatisation de la société : étatisation de l’économie et étatisation de la pensée (existence d’une censure défendant une pensée officielle). L’étatisation de la pensée apparaît à travers l’enthousiasme posé par l’Etat. Il remarque que cette étatisation était souhaitée par les socialistes. Pour Halévy, le socialisme propose le maintien du régime de guerre dans la paix. Il prend des exemples dans le bolchevisme qui s’est nommé lui-même communisme de guerre. Le socialisme en France défend l’extension du programme de nationalisation d’ailleurs. Finalement, il prend position en disant que l’état de guerre et le père de toute tyrannie. « Les frères ennemies ont un père commun qui est l’état de guerre ».

Cette pensée est tout de même libérale. Halévy ignore les différences entre ces trois idéologies qui sont pourtant radicales. Au fond, il ne veut connaître qu’une origine commune, la guerre et les commis de guerre. Ce qui compte pour lui reste donc les effets du régime, la suppression de la liberté. C’est donc une position simpliste.

Il se demande comme les démocraties libérales et parlementaires vont pouvoir se maintenir face à ces régimes totalitaires. Ce qu’il prédit et craint est que ces démocraties soient contaminées par ces régimes totalitaires. « Si la guerre éclate, la situation des démocraties sera tragique ».

P2- L’ambiguité du socialisme et l’air des tyrannies

Il part d’une constatation sur une contradiction originelle du socialisme : le socialisme a hésité entre l’idée de libération dans la filiation de 1789 donc l’idée d’une révolution de la liberté donc l’idée de libérer la classe ouvrière du dernier asservissement (propriété et capital) & l’autorité donc organiser l’économie par la contrainte donc une réaction contre l’anarchie et la gaspillage du capitalisme. A cause de cela, un certain anti individualisme apparaît chez les premiers socialistes.

Il reconnaît qu’on peut imaginer une conciliation du libéralisme et du socialisme. Historiquement, il prend l’exemple de ce qu’il appelle le nouveau libéralisme anglais qu’il considère comme tinté de socialisme avec Lloyd George. Il reconnaît que ce dernier conciliait effectivement libéralisme et socialisme. Mais, en réalité, il veut bien admettre cette combinaison dans l’abstrait qui donnerait le socialisme démocratique. Ce serait une combinaison autoritaire dans l’ordre démocratique et libéral dans la politique. D’une certaine manière, le libéralisme de Halévy est purement politique car il accepte de scinder deux choses : la liberté politique et le liberté économique.

Mais en réalité il a du mal à imaginer cette combinaison en pratique et donc le socialisme est synonyme d’organisation en pratique. L’aspect libéralisme lui semble fictif et donc il rappelle ici les origines st simoniennes du libéralisme. Le st simonisme n’est ni libéral ni démocratique et donc il est purement organisateur et purement hiérarchique. Le problème est que ce goût d l’organisation est identique à l’heure actuelle dans les forces dominantes du socialisme contemporain, raison pour laquelle il y a eu résonance entre économie de guerre et socialisme.

Conclusion

C’est donc un libéralisme intellectuel. Il a un grand souci de la liberté individuelle mais aussi le souci de la liberté de penser de d’opinion. Aussi, c’est un libéralisme pragmatique sur le plan économique et social car il admet une combinaison avec le socialisme et donc Halévy n’est pas sur la même longueur d’onde que le néolibéralisme qui apparaît à le même époque. Mais, en pratique, son libéralisme est sceptique face au socialisme. Il ne parle absolument pas des théories socialistes non autoritaires. Sa position ressemble donc à celle de Raymond Aaron.

Section 2- Carl Popper et « la société ouverte et ses ennemis »

Karl Popper, ses idées

Section 3- L’antilibéralisme de Karl Schmitt

Karl Schmitt, le penseur de l’antilibéralisme

Section 4- Hayek et le libéralisme radical

Hayek, ses idées, sa vie