Louis XIV, l’apogée de la Monarchie absolue

Louis XIV ou l’absolutisme personnel

L’absolutisme est un régime politique dans lequel le chef de l’État détient tous les pouvoirs et n’est pas lui-même soumis aux lois. Cette pratique du pouvoir s’est établie progressivement dans le royaume, trouvant dans le règne de Louis XIV ( 1643 – 1715 ) son expression la plus aboutie. Ses successeurs Louis XV ( 1715 – 1774 ) et Louis XVI ( 1774 – 1792 ) vont s’efforcer de perpétuer ce modèle.

Le Roi considère qu’il tient son pouvoir de Dieu et qu’il n’a de comptes à rendre qu’à lui.

  1. La vie de Louis XIV

Louis XIV est né en 1638 et est mort en 1715. En 1643, il devient roi à la suite de la mort de son père Louis XIII. Il hérite d’un pouvoir absolu mais très contesté car Richelieu a soumit le peuple à une forte pression fiscale et il doit faire face aux Grands qui veulent une part du pouvoir. Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, a mit d temps à avoir son enfant et de ce fait Louis XIV a 4 ans et demi quand il monte sur le trône. Une période de régence s’ouvre donc de faiblesse royale.

La France est entré dans la guerre de Trente Ans depuis 1635 contre l’Espagne. Richelieu était ministre et a décidé de rompre avec la politique traditionnelle. La France s’allie alors à des pays protestants.

Le pouvoir est donc exercé dans les faits par Anne d’Autriche et Mazarin. Dès 1643, l’autorité royale va être affaiblie par une action précise, une intervention de la reine mère. Avant de mourir, Louis XIII avait fait un testament contraire à la règle d’indisponibilité de la couronne car par définition le testament doit s’appliquer après la mort du roi et un roi ne peut décider pour son successeur. Le testament avait pour but de restreindre le pouvoir de la régente. Cette suspicion envers Anne d’Autriche était légitime car du vivant de Louis XIII elle avait comploté avait Gaston d’Orléans, son beau frère. Il a crée dans son testament un conseil de régence comprenant la reine mère, le frère du roi ainsi que des ministres. Tous ces personnes ensembles devaient prendre des décisions et donc Anne d’Autriche ne pouvait exercer seule le pouvoir.

Anne d’Autriche cherche donc à faire annuler le testament. Elle a eu l’idée de faire appel au parlement de Paris. Elle est alors obligée de négocier. En échange de l’annulation du testament, elle redonne le droit d’enregistrement en matière politique au parlement. Elle ne prend pas de loi pour faire cela mais elle accepte dans les faits. A partir de là, elle décide de gouverner avec Mazarin et de la manière d’un roi absolu. Or, elle avait moins de légitimité qu’un roi car c’était une femme et une régente.

On ne voulait pas les laisser gouverner de manière absolue. Une crise ouverte a eu lieu avec les parlements. Elle a cherché à limiter des prérogatives du parlement. Les parlements ont organisé une guerre civile appelée la Fronde qui a eu lieu de 1648 à 1649. Le régime a été paralysé pendant un an. Par la suite, tous les grands du Royaume ont réanimé la Fronde en 1649. Les Grands se sont tous liés pour s’opposer à la régente. Paris a même été encerclé par l’armée de la Fronde. Les grands princes ont failli prendre le pouvoir. Cela a duré jusque 1653.

Le jeune Louis XIV assiste à cette guerre civile et on dit qu’il a gardé un traumatisme réel de la Fronde. Il a subi plusieurs humiliations. Il a vécu une longue période de désordre, d’anarchie totale où l’autorité royale était anéantie. Il avait une seule idée, rétablit d’ordre définitivement en France. Le roi apparaît donc comme la solution contre les séditions en tout genre. Le peuple appelait de leur vœu un pouvoir fort donc le roi. Le peuple était donc mur pour l’absolutisme. L’absolutisme ne s’est donc pas imposé de force en France car cette dernière souhaitait la paix. Les commerçants en particulier volaient un dynamisme économique. La France souhaitait donc l’absolutisme.

Louis XIV a laissé Mazarin son parrain gouverner la France à la suite de la Fronde. De 1653 à 1661 donc à la mort de Mazarin, Mazarin a dirigé les affaires avec Anne d’Autriche. En 1661, on a un bouleversement total au point que certains historiens parlent de coup d’Etat de Louis XIV. Mazarin meurt et immédiatement Louis XIV déclare qu’il a décidé de gouverner seul. Sa conception du pouvoir date de 1661.

  1. Sa conception du pouvoir

Louis XIV a écrit en 1661 des mémoires pour son dauphin. C’est d’ailleurs la date de la naissance de son fils. Marie-Thérèse et Louis XIV ont eu 6 enfants mais seul le grand dauphin a survécu.

Il exalte la souveraineté royale. Il prend position pour expliquer l’inconvénient des désordres et vient dire que le monarque est la tête d’un corps dont les sujets sont les membres. Il réaffirme donc que le roi est le tenant de Dieu sur Terre c’est-à-dire qu’il tient lieu de Dieu sur Terre. Il occupe donc la place que tiendrait Dieu si ce dernier sur Terre. Personne ne doit donc lui faire ombrage.

Louis XIV reprend intégralement toutes les idées antérieures sur l’absolutisme. Mais Louis XIV a des points de vue personnels.

  1. Le gouvernement personnel

C’est l’idée que le roi doit être le chef du Gouvernement. Le roi doit prendre les décisions. On a coutume de dire que le roi doit tout voir, tout écouter et tout connaître.

Il explique les raisons du gouvernement personnel. Selon lui, le Prince ne doit pas dépendre d’autrui et particulièrement de ceux qui le servent. Etre souverain c’est donc garder toute indépendance. Il insiste sur l’idée d’éviter l’influence des femmes, des favoris et des ministres. Il supprime ainsi la fonction de Premier ministre en 1661. A partir de cette date, il élimine du Conseil de Gouvernement ceux qui pouvaient lui porter ombrage. Il élimine donc les princes de sang ce qui est inédit. Tous ce qui relève de l’aristocratie de sang, d’épées (maréchaux) et de soutanes (clergé) sont éliminé du pouvoir. On parle de purge du Pouvoir.

Il a supprimé aussi toutes les fonctions pouvait faire ombrage à son autorité comme celle de chef de l’armée.

Notamment, Nicolas Fouquet qui était sur intendant des finances donc ministre des finances est tombé en disgrâce car il protégeait trop les intellectuels de l’époque comme La Fontaine. Louis XIV a décidé de faire arrêter Nicolas Fouquet par le célèbre D’Artagnan. Il a été jugé par une chambre de justice et comme il avait pris de l’argent dans les caisses de l’Etat il a été condamné au bannissement à vie. Louis XIV a utilisé sa disgrâce mais dans un sens négatif car il a aggravé la peine en prison à vie. C’est la seule fois de l’Histoire où la disgrâce a été utilisée dans un sans négatif. La fonction de su intendant des finances a été supprimée définitivement. A partir de là, Louis XIV garde le maniement des finances. Il exprime dans ses mémoires la nécessité de contrôler les finances car c’est le moyen de réaliser les projets politiques. La fonction ne devait pas être exercé par un tiers.

Le Chancelier n’a pas été supprimé mais diminué.

Progressivement, il a fait entrer au sin du conseil des bourgeois et leur donnant des titres et des richesses. Cependant, il ne les a jamais élevé socialement au rang de noble. Les bourgeois était donc dépendant du roi car en s’opposant à lui ils perdaient tous. Ils sont donc devenus des serviteurs du roi.

Il pense que c’est le meilleur moyen d’assurer l’absolutisme. Il reste cependant réaliste car selon lui la réalisation du gouvernement personnel peut ne pas être mis en place notamment si le dauphin devient roi jeune ou en cas d’insuffisance du roi. Dans ce cas, il conseille à son fils de prendre un ministre. Mais, dans ce cas, il faut choisir un seul homme pour une direction nique et il fat maintenir cet homme au Pouvoir dans la durée et donc ne pas changer. Il conclut que cette circonstance n’est utile que quand le Prince ne se considère pas comme compétent. Dans le cas inverse, le roi doit gouverner personnellement.

Louis XIV dit que le Dauphin doit développer le monde du travail qui est la condition essentielle du bon gouvernement. Un roi paresseux ne serait pas un bon roi.

L’idée de gouvernement personnel est l’idée centrale de l’absolutisme de Louis XIV.

  1. Les limites du pouvoir royal

Il est d’usage de dire que rien ne limite l’absolutisme. Cependant, Louis XIV développe longuement l’idée qu’un roi a des devoirs, des obligations positives qu’il est tenu de remplir. Le roi a des obligations négatives également car sa liberté d’action est limitée. Cet ensemble est appelé des limites qui sont sanctionnables.

  1. Les devoirs du roi

Il existe des devoirs car le roi est une fonction définie pas des obligations positives. Louis XIV a forgé l’expression de métier de roi. Il a prit conscience qu’être roi ce n’est pas seulement naitre et avoir ce titre mais c’est exercer une fonction supposant un certain nombre d’obligation.

Il développe les avantages d’être roi. Selon lui, être roi est un honneur confié par Dieu car le roi est le seul homme sur Terre à pouvoir réaliser le bien commun parce que les intérêts de l’Etat coïncident avec ses propres intérêts. Les intérêts de l’Etat désigne le bien commun. Il développe l’idée qu’il y a identité entre les intérêts du roi et le bien commun car le roi travaille pour ses enfants qui eux même deviendront roi en travaillant pour l’Etat. L’amour que le roi a pour son royaume est confondu avec l’amour qu’il a pour sa famille.

Louis XIV donne des exemples. Par exemple, le roi épargnera la vie de ses sujets et les biens des sujets car il en a besoin. Le royaume donc être riche et puissant.

Chez Louis XIV, l’expression métier de roi exprime une autre idée aussi. Elle impose au roi des servitudes, des devoirs précis, envers Dieu et envers son peuple.

En tant qu’homme, le roi doit être un bon chrétien. En tant que roi, la religion est u soutien au trône car elle incite les sujets à l’obéissance. Louis XIV indique que cela fait naitre des obligations car le roi a le devoir de mettre sa puissance temporelle au service du catholicisme et doit défendre le catholicisme. Cela signifie donc punir les blasphèmes et combattre les hérésies. Louis XIV défend donc l’idée que le roi prête serment devant dieu de combattre les hérésies, d’ou le problème d protestantisme. Louis XIV condamne cette religion car pour lui c’est une croyance erronée. Dans ses mémoires, il expose son intention de réduire les alliances avec les protestants pour provoquer des conversions. Dans cette optique, il faut gratifier les conversions, mettre la pression sur les protestants. Cependant, cela doit se faire sans aller contre l’Edit de Nantes. Il a deux observations surprenantes. La première est que selon lui le protestantisme est justifié du fait des vices du clergé catholique. Il dénonce ainsi que les vices du clergé. La seconde est que les sujets protestants sont malgré tous ses sujets. Il indique que les protestants lui sont aussi chers que les sujets catholiques.

Sa pensée a évolué depuis 1661 car en 1685 il a révoqué l’Edit de Nantes. Il a perdu ainsi toute sa population active sur le plan commercial et industriel. Sur le plan économique, cela a été une catastrophe car les commerçants sont partis de France.

En réalité, on a persuadé Louis XIV de révoquer l’Edit de Nantes en le persuadant qu’il n’y avait plus de protestant. Cela est vrai car le roi avait connaissance de la vie sociale per ses ministres.

Il fallait réprimer aussi le jansénisme qui a été le poison du règne de Louis XIV. Il a finit par avoir la condamnation du jansénisme par le pape.

Par ailleurs, le roi a des devoirs vis-à-vis de ses sujets. Là encore il s’agit de quelque chose d’inédit. Louis XIV considère que ses devoirs de roi doivent se traduire par des obligations concrètes à l’égard des sujets. Le roi doit d’abord assurer la tranquillité dans le Royaume en protégeant les personnes ainsi que leurs biens. Il doit aussi faire preuve de sévérité malgré sa bonté naturelle. Il doit se placer en arbitre dans le cadre des conflits en France. La nation doit être organisée et donc elle n’est pas un ensemble d’individu. La nation n’existe que par des communautés, des groupes ou des corps. Le roi a alors le devoir d’assurer l’unité du royaume en assurant la paix entre les communautés. En particulier, il doit empêcher les corps de se venger entre eux.

La deuxième obligation concrète est de vieller aux besoins matériels de la population. Richelieu concevait un Etat avec une autorité du roi. Louis XIV n’a pas besoin de cela et donc il développe des idées pratiques comme l’idée de moyens de subsistance. Le roi doit fournir des moyens de subsistance. Dans ses mémoires, Louis XIV prévoit in plan ambitieux destiné à éliminer toute la misère du Royaume. Il prévoit l’octroi d’un secours régulier et permanent de l’Etat à tous les intelligents. Il prévoit l’octroi d’allocations et de donner aux chômeurs un travail. Dans les faits, cela n’a pas été réalisé mais des historiens ont qualifié Louis XIV de socialiste.

  1. Le respect des droits

Le roi doit respecter les droits des sujets et en particulier leur propriété. Le roi n’est pas propriétaire des biens du Royaume. De la même manière, le roi ne doit pas enfreindre les règles fondamentales du Royaume fixant la Constitution de l’Etat. Le roi se pose lui même des limites qu’il ne saurait enfreindre. Il s’autolimite en considérant que les décisions contraires à ces règles seraient sans valeur.

En 1714, il a rédigé un testament allant à l’encontre de cette idée. Le testament déclaré habile à lui succéder ses bâtards. Tout le monde considère que ce testament est la preuve que le roi absolutiste ne respecte rien. En réalité, ce testament s’explique par le contexte car un seul héritier possible était le futur Louis XV qui avait 4 ans à l’époque et donc on ne savait pas s’il allait survivre.

  1. Les sanctions de la politique royale

C’est tout le problème de l’absolutisme car dans la monarchie absolue il n’y a pas de limite objective de la souveraineté. Cela signifie qu’il n’y a pas de limite institutionnelle. Le roi ne rend de compte à personne, y compris le pape.

Cependant, il existe tout de même des limites subjectives donc des sanctions extra juridiques qi s’imposent à la conscience du roi. Il vient dire au Dauphin que certes le roi est au dessus des Hommes mais il est en dessous de Dieu. A ce titre, il est comptable devant dieu de ses actions. Il développe longuement cette idée. Il estime que sa responsabilité est davantage car en tant que roi il doit rendre des comptes pour ses actions dans l’exercice du Pouvoir.

Il risque alors les peines éternelles qu’il ne mentionne pas car cela est évident mais il évoque d’autres sanctions. Il insiste sur l’existence de châtiments plus immédiats. Dieu peut priver les rois de son secours dans l’exercice de leur gouvernement. Dieu peut même aller jusqu’à provoquer les révoltions populaires pour punir les mauvais rois. Autrement dit, Louis XIV ajoute d’autres sanctions divines à la seule promesse de l’enfer.

Un dernier point est à développer, c’est une sanction moderne qui n’est pas divine. C’est l’opinion publique. Louis XIV a crée à l’absolutisme un frein inédit avec l’opinion publique. En droit, le roi est indépendant de son peuple mais il ne l’est pas dans les faits. Il place l’opinion publique sr le mêle rang que les sanctions divines. Le roi ne doit jamais prendre une décision sans avoir pensé auparavant à l’effet qu’elle aura sur l’opinion. De ce fait, il conseille à son fils de mener une vie honnête sur le plan public. Il ajoute que l’efficacité de son gouvernent dépend étroitement de l’opinion que l’on a de lui. Les décisions doivent être vues comme justes et légitimes. L’idée est de convaincre plus que d’imposer. D’où l’idée de la notion de prestige du roi. C’est l’idée que le roi doit se hisser au dessus du peuple par des artifices comme les fêtes. Le roi doit avoir le souci d’impressionner.

L’absolutisme n’est donc pas l’arbitraire mais l’absence de partage du pouvoir. D’ailleurs, absolu signifie vient de ab solvere qui signifie sans lien. Il est nécessairement rationnel.