Marx, le prolétariat et le communisme

Marx, sa vie et ses idées sur le prolétariat et le Communisme

Karl Marx était un économiste, sociologue et philosophe allemand. Il est né le 5 mai 1818 à Trèves – qui faisait alors partie de la Rhénanie prussienne – et est mort à Londres le 14 mars 1883.

1- La vie de Karl Marx

Marx s’est intéressé au communisme – la théorie selon laquelle les moyens de production doivent être détenus en commun et gérés pour le bien public – après avoir commencé une carrière de journaliste radical au début des années 1840. Il est devenu le principal défenseur du communisme dans l’Europe du XIXe siècle et s’est fait connaître principalement par son association avec la Commune de Paris (1871) – un soulèvement ouvrier socialiste contre le gouvernement français qui a duré deux mois.

Après les révolutions continentales de 1848 – une série de révoltes républicaines contre les monarchies européennes, en Sicile, en France, en Allemagne, en Italie et dans l’Empire autrichien – Marx a été contraint à l’exil en raison de ses convictions politiques. Il s’installe à Londres (où il restera pour le reste de sa vie) et passe une grande partie de son temps à étudier dans la salle de lecture du British Museum. Il a vécu dans une relative obscurité et, pendant de nombreuses années, dans une pauvreté considérable, subsistant principalement grâce aux contributions régulières de son partenaire intellectuel de toujours, Friedrich Engels, qui était employé dans la filature de coton de son père à Manchester.

L’œuvre la plus connue de Marx est le Manifeste communiste (1848), qu’il a écrit avec Engels. L’ouvrage prédit le renversement final du système capitaliste, en détaillant comment les travailleurs se lèveront un jour pour s’emparer des moyens de production. Cependant, l’étude la plus impressionnante de Marx est sans doute le Capital (1867), qui explore les origines, le développement et les rouages internes du système capitaliste.

  • Le Manifeste communiste (à l’origine Manifeste du parti communiste) est un pamphlet politique de 1848 des philosophes allemands Karl Marx et Friedrich Engels. Commandé par la Ligue communiste et publié à l’origine à Londres (en allemand sous le nom de Manifest der Kommunistischen Partei) au moment où les révolutions de 1848 ont commencé à éclater, le Manifeste a été reconnu plus tard comme l’un des documents politiques les plus influents du monde. Il présente une approche analytique de la lutte des classes (historique et actuelle) et des conflits du capitalisme et du mode de production capitaliste, plutôt qu’une prédiction des formes futures potentielles du communisme.

Le Manifeste communiste résume les théories de Marx et Engels concernant la nature de la société et de la politique, selon lesquelles, selon leurs propres termes, « l’histoire de toute société jusqu’à présent existante est l’histoire des luttes de classes ». Il présente également brièvement leurs idées sur la manière dont la société capitaliste de l’époque serait finalement remplacée par le socialisme. Vers la fin du Manifeste, les auteurs appellent au « renversement par la force de toutes les conditions sociales existantes », qui a servi de justification à toutes les révolutions communistes dans le monde.

  • Das Kapital, également connu sous le nom de Capital. Critique de l’économie politique (en allemand : Das Kapital. Kritik der politischen Okonomie, prononcée; 1867 – 1883) par Karl Marx est un texte théorique fondamental de la philosophie, de l’économie et de la politique matérialistes. Marx visait à révéler les modèles économiques qui sous-tendent le mode de production capitaliste, contrairement aux économistes politiques classiques tels qu’Adam Smith, Jean-Baptiste Say, David Ricardo et John Stuart Mill. Marx n’a pas vécu assez longtemps pour publier les deuxième et troisième parties prévues, mais elles ont toutes deux été complétées à partir de ses notes et publiées après sa mort par son collègue Friedrich Engels. Capital est le livre le plus cité dans le domaine des sciences sociales publié avant 1950

2- Le prolétariat et la révolution dans l’histoire

Il faut retenir que le prolétariat n’est pas une classe comme les autres car elle se différencie par le fait que Marx lui attribue une mission immense, quasi religieuse qui est d’accomplir l’histoire dans le sens où elle doit mettre fin à l’histoire de la violence chez les hommes. C’est la révolution qui sera le moyen pour le prolétariat d’exercer cette mission.

A- La mission du prolétariat

Le prolétariat est quelque chose qui s’est développé avec l’industrie et la formidable activité bourgeoise. Pour Marx, la bourgeoisie a été capable de mettre en œuvre par son intelligence les instruments de maitrise et de domination de la nature.

D’abord, le prolétariat est issu d’un phénomène de prolétarisation des anciens artisans qui ont perdu toute autonomie dans le travail car ils n’ont plus été capable de conserver leurs instruments de travail. Ils sont donc devenus des salariés. Ainsi, Marx démontre que le salariat tend à devenir le cout de la subsistance physique de la force de travail. Cette prolétarisation vient des cries du capitaliste. Le prolétaire a tout perdu et donc il n’a plus rien à perdre et donc il développe une capacité révolutionnaire.

Devant cette masse croissante, l’enjeu est d’organiser le prolétariat pour Marx. Il s’agit donc d’en faire des classes, ce qui permettra de les organiser en partis politiques. Marx veut faire prendre aux prolétaires pleine conscience de leurs intérêts. Pour Marx, le prolétariat est la seule vraie classe révolutionnaire. La bourgeoisie a aussi été une classe révolutionnaire à la fin du XVIII ème siècle. Mais le prolétariat rester différent.

En prenant le pouvoir, le prolétariat ne sera pas tenté de consolider le pouvoir selon son intérêt. Il est dans la misère et donc il ne consolidera pas cela. Le prolétariat ne va pas chercher à consolider une situation à son avantage, raison pour laquelle ce n’est pas une classe comme les autres. Il ne peut s’emparer de la force productive qu’en abolissant le mode d’appropriation qui était le leur. Les révolutions d’avant constituant une minorité prenant le pouvoir à son profit. Mais Marx estime que le prolétariat ne fera pas ça car il est un mouvement autonome de l’immense majorité dans l’intérêt de l’immense majorité.

B- La révolution comme outil de libéralisation du prolétariat

1- La notion de révolution chez Marx

La révolution est due au fait que les forces de production entrent en contradiction avec les rapports de production existant à un moment donné. La révolution sociale, qui se passe souvent de façon silencieuse dans la société, c’est le moment où les forces de production tendent à faire éclater des rapports de production qui sont devenus un carcan. Marx prévoit que le carcan de la propriété capitaliste du code civil doit être enlevé par le prolétariat. Toute révolution est d’abord sociale pour Marx car elle porte sur une modification des rapports sociaux.

La révolution politique est la recherche de nouvelles formes politiques au profit de la classe sociale qui est entrain de devenir dominante. Cette classe fait bouger et éclater la société ancienne et donc la révolution politique ne fait que couronner la classe qui a emporté la révolution sociale. Pour Marx, la révolution politique n’est que la création d’une super structure qui prétend rassembler toute la société et donc l’unifier, elle nie la lutte des classes.

2- La dernière des révolutions

Pour Marx, la classe prolétarienne est différente car sa révolution ne sera pas comme les autres. Ce sera la dernière des révolutions. La lutte des classes va cesser un jour au lieu de persister selon Marx car le prolétariat, en raison de son caractère propre, est capable de réaliser l’ultime révolution donc celle mettant fin à la lutte des classes par la fin des divisions de classes. Marx dit que la prouesse du prolétariat est de supprimer les classes sociales en se supprimant lui-même comme classe sociale.

Pour cela, le prolétariat doit s’emparer de la démocratie, donc prendre le pouvoir et jouer le jeu de la politique, c’est ici qu’il s’oppose à Proudhon. Il existe des ambiguïtés car au moment de la révolution russe de 1905 le parti s’était divisé entre une minorité et majorité. La minorité souhaitait attendre le meilleur moment du développement de la classe prolétaire mais la majorité, avec Lénine, ont forcé la chose.

Marx n’a donc pas été assez précis. La seule chose certaine est que le prolétariat devra exercer une dictature pendant un certain temps pour empêcher la bourgeoisie de se rebeller. La démocratie est donc suspendue. Le problème est que Marx n’a pas précisé en qoi devant consister la dictature prolétarienne. Les questions de la durée et du titulaire de la dictature ont conduit à des oppositions après Marx qui ont conduit jusqu’à des condamnations à mort dans les régimes russes et allemands. Il y a eu donc des difficultés qui ont fait débat pendant le XX ème siècle.

Concernant les mesures, Marx est précis car il donne une liste : expropriation, centralisation du crédit, transfert des transports à l’Etat, multiplication des usines, travail obligatoire,…

3- L’avénement d’une société communiste

Chez Marx, la société communiste n’est pas celle qui est égalitaire et partage tout. Il veut se démarquer de cela en estimant que c’est une société où l’homme est réconcilié avec la nature et lui-même. Cela signifie que c’est un, homme qui n’est plus divisé avec les autres hommes mais aussi entre son désir et sa réalisation. Il maitrise la nature. La grande idée est que toutes les aliénations de l’homme le privant de la réalisation de lui-même vont disparaître. L’aliénation économique est la dernière à disparaître par la propriété privée des moyens de production. On retrouve donc ici l’association qui est l’idée de vivre ensemble. Dans cette association, le libre développement de chacun est la condition du libre développement de tous.

Cette association est une société sans Etat car celui-ci est un instrument de domination et d’aliénation. Dans le manifeste, Marx dit que l’Etat n’est pas le maintien de l’ordre public et du service public mais un pouvoir d’oppression organisé pour maintenir les intérêts de la classe au pouvoir. Lorsque le prolétariat prend le pouvoir, il va abolir par la violence les anciens rapports de production et donc cette violence momentanée fera disparaître les anciens rapports de production allant avec. C’est donc l’idée d’une dernière violence pour faire disparaître la violence. En faisant disparaître l’ancien antagonisme de classe, le prolétariat abolie les classes mais aussi la sienne et donc il ne domine plus. Ici, Lénine a refusé de faire disparaître l’Etat, c’est le dépérissement progressif de l’Etat.

Dans les années 1890, Engels a conscience qu’il n’a pas été assez claire avec Marx et donc il donne une réponse intéressante car Lénine la reproduit en 1917. Il dit que dans la société communiste l’administration des choses succède au gouvernement des gommes. Cela est tiré de St Simon et donc on retrouve le premier socialiste qui dit qu’avec la révolution industrielle tous les problèmes seraient résolus et la politique disparaitrait et donc il s’agit seulement de gérer les choses. Il n’est donc plus nécessaire de gouverner les hommes mais d’administrer les choses.

Il y a donc chez Marx une pensée de la fin du politique car il pense la fin de la violence. On reproche à Marx d’avoir été silencieux sur la question du droit public dans la société communiste. La véritable question est de savoir si Marx a rêvé une fin de l’histoire car il dit que l’histoire est celle des luttes de classes mais finalement selon lui les classes disparaissent.