Montesquieu, ses idées politiques

LA DOCTRINE LIBÉRALE DE MONTESQUIEU (1702-1785)

Montesquieu publie en 1748 De l’esprit des lois, qui connait un succès retentissant et est interdit par l’Eglise. L’auteur développe sa pensée politique, à savoir l’existence de trois types de gouvernement (la république, la monarchie et le despotisme) ainsi que la séparation des trois pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) comme garantie de la démocratie.

P1. LA VIE DE MONTESQUIEU

Il né à la fin du règne de Lois XIV et va être témoin de la période de la régence de 1715 à 1723, de la prise de pouvoir par les nobles, de la réaction contre l’absolutisme de Louis XIV. Il assiste donc à tout cela mais aussi au retour en force pour des raisons très précises des parlements. En 1715, les parlements ont été appelé à se prononcer sur le même problème que celui qui a eu lieu en 1643, celui du testament. Louis XIV a légitimé ses bâtards et a évincé son neveu le duc d’Orléans qui est l’adulte le plus proche du roi. Le régent demande donc de casser le parlement. Le parlement retrouve donc le droit de remontrance qu’il avait perdu en 1673. En 1715, les parlements exigent du régent de récupérer ce droit préalable à l’enregistrement des lois. C’est donc dans ce contexte qu’apparaît en 1721 les Lettres persanes d’une personne non connue car c’est un juriste président du parlement de Bordeaux. Les lettres persanes ont un succès fou car elle présente la société française au regard de visiteurs perces qui décrivent la société de la régence avec tous ses travers. Montesquieu devient donc quelqu’un de reconnu.

En réalité, il ‘appelait Charles de Secondât, un baron de la Brèdes. Il a étudié le Droit à Bordeaux et devient avocat et est devenu conseiller au parlement à la mort de son père. Il hérite ensuite d’une charge de président à mortier qu’il a hérité de son oncle en lui demandant d’adopter le nom de Montesquieu.

Il est issu d’une grande noblesse d’épée et de robe. C’est donc un grand aristocrate. Assez vite, il se lasse de cette charge de président à mortier. Il décide de vendre cette charge et grâce à l’argent issu de la vente il paie ses dettes et finance les voyages qu’il souhaite faire. Il se rend dans énormément de pays européens et il étudie toutes les institutions propres à chaque Etat. Son but est de développer sa culture et ses connaissances.

En 1734, il publie un livre qui est une réflexion historique, Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence. Il fait le parallélisme entre la situation romaine et celle qu’il vit. Il continue ses voyages car son objectif à long terme est d’écrite une grande œuvre originale ce qui deviendra l’Esprit des Lois en 1748. C’est l’aboutissement de ses 20 ans de voyages. Cette œuvre concentre toute la substance de la pensée libérale.

P2. SA PENSÉE POLITIQUE

  • A) La méthode de Montesquieu

Pour Montesquieu, les systèmes politiques n’ont pas de valeur universelle mais sont en rapport avec des choses comme la constitution, les mœurs, les habitudes. Les lois doivent être tellement propres au peuple que c’est rare si elles peuvent convenir à un autre pays. Il y a donc un rapport entre la législation et des indicateurs variables. En cela, Montesquieu n’est pas qu’un juriste mais un sociologue avant l’heure.

Montesquieu a une méthode rationaliste. La multitude des règles sociales relève selon lui de la raison humaine et de certains principes fixes et non pas du hasard. C’est donc armé de sa raison qu’il se lance à la découverte de lois scientifiques et donc rationnelles régissant la législation humaine. Autrement dit, il essaye de trouver une explication générale à caractère scientifique derrière la complexité des législations. C’est cette explication qu’il appelle l’esprit des lois.

Dans son ouvrage, il déduit un certain nombre de théorie dont une très célèbre, celle des gouvernements.

  • B) La théorie des gouvernements

Il procède à une classification impartiale des gouvernements. C’est une classification nouvelle avec une nouvelle trilogie qui prend appuie sur le critère de la nature des gouvernements et donc ce qu’ils sont. Il se fit aussi à un autre critère qui est celui du principe de ces gouvernements c’st-à-dire un principe psychologique et donc ce qui fait agir et durer le gouvernement.

  1. La République

 

  • La République démocratique

La nature de la république démocratique consiste dans le fait que le peuple en corps exerce la puissance souveraine. Montesquieu pense donc que la République doit avoir un petit territoire sinon elle n’est pas viable. Il exclut donc la République pour la France.

Le principe de cette république est la vertu au sens où Montesquieu l’entend donc au sens de respect des lois. Cette vertu entend le sacrifice de ses intérêts, de son égoïsme,… Il faut donc éduquer les citoyens pour qu’ils aiment la république.

  • La République aristocratique

La puissance appartient à un certain nombre de personnes se distinguant par leur naissance. Ils donc dont préparés par une enfance et éducation appropriées. On ne peut donc pas parler de vertu. Le principe est la modération dans l’usage de l’inégalité.

  1. La monarchie

N seul est la nature de toute la puissance souveraine. Montesquieu précise que le souverain gouverne selon des lois fixes qui sont les fondements du royaume. Pour lui, la fixité des lois est un impératif car cette fixité est l’obstacle qui empêche la volonté du souverain d’être arbitraire.

Par ailleurs, le monarque ne doit pas absorber toute la puissance et donc il dénonce l’absolutisme. Il est donc de la nature de la monarchie d’avoir des pouvoirs intermédiaires.

Le principe de la monarchie est l’honneur qui est une sorte d’amour propre social selon Montesquieu. Chaque catégorie sociale s’oppose aux autres et réclame à l’Etat des préférences donc des privilèges. En croyant ne travailler que pour soi, en réalité chacun travail au bien commun selon Montesquieu. Le principe de la monarchie n’est donc pas entre les mains du monarque mais dans les privilèges accords aux différents corps. Ces privilèges constituent donc une limite au pouvoir du roi. Le corps qui en a le plus est la noblesse qui est le principal élément de résistance selon Montesquieu : « point de noblesse, point de monarque mais un despote ».

  1. Le despotisme

Un seul gouverne à sa volonté mais à la différence de la monarchie il gouverne sans lois, sans règles et sans bornes. Il gouverne donc à sa volonté et son caprice.

Le principe de ce régime est la crainte du châtiment. Les sets vivent dans la crainte d’être punis. C’est le sel régime que Montesquieu condamne moralement. Il considère que le despotisme est nécessaire à un vaste Etat. Le modèle de despotisme est constitué par les grands empires asiatiques comme l’empire perce, l’empire chinois, l’empire des indes, l’empire japonais.

Le despotisme était à la mode au XVIIIe siècle. La définition de Montesquieu est exagérée. Il a noircit le tableau pour une fonction précise car c’est un avertissement lacé au roi de France. La monarchie peut très bien dégénérer en despotisme si elle perd sa nature.

Montesquieu est le défenseur du libéralisme aristocratique.

C) La théorie du gouvernement modéré

Il en parle dans l’Esprit des Lois par le biais de la constitution anglaise mais il la connaît assez mal. C’est donc une vision idéalisée des institutions anglaises.

La théorie du gouvernement modéré consacre la liberté politique.

  1. La théorie de la liberté politique

Elle se trouve que dans les gouvernements modérés. Les gouvernements despotiques ne connaissent donc pas la liberté politique.

La liberté politique ne consiste pas à faire ce que l’on veut selon Montesquieu. Dans un Etat où il y a des lois, la liberté ne peut consister à faire que ce que l’on doit vouloir. Le devoir est fixé par les lois. La liberté est donc le pouvoir des lois et non le pouvoir du peuple. La définition de Montesquieu est la suivante : la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent. C’est donc un juriste qui parle pour qi la liberté ne peut se concevoir qu’en relation avec les lois et donc le système législatif.

Montesquieu va cherche dans quel Etat elle existe, l’Angleterre. Il n’y a que dans cet Etat où l’on trouve la liberté politique. Cette théorie de la liberté politique s’associe en Angleterre avec le second élément caractérisant le gouvernement modéré, la séparation des pouvoirs ou plutôt la fausse séparation des pouvoirs.

  1. Le partage des pouvoirs

Pour Montesquieu, un gouvernement modéré est caractérisé par un partage des pouvoirs et non pas une séparation des pouvoirs. Cela signifie que les pouvoirs sont partagés entre les puissances sociales concrètes. Il y a une distribution des différents pouvoirs en fonction des puissances sociales concrètes qui sont au nombre de trois selon Montesquieu : le peuple, le monarque, la noblesse.

Il doit donc y avoir une distribution des pouvoirs entre ces trois personnes. Le pouvoir législatif est séparé en deux entre le peuple et la noblesse. La noblesse est le meilleur des systèmes car elle n’a aucun intérêt à défendre la liberté si elle n’était pas constituée en corps distinct car les décisions prises seraient toujours contraires car toujours minoritaires. Il explique que chacune de ces deux parties du Législatif enchaine l’autre par sa faculté d’empêcher et donc il y a une sorte d’antagonisme entre la noblesse et le peuple, chacun empêche l’autre d’abuser du pouvoir.

Ces deux parties sont liées par la puissance exécutive qui est le monarque. Le roi doit être unique. Chaque pouvoir n‘est pas séparé car chaque pouvoir sert de frein à l’autre. Chacun empêche donc l’autre d’abuser de son pouvoir.

La pensée de Montesquieu est une pensée de ré »action car il critique l’absolutisme français et il averti par son écrit que la monarchie française dérive vers le despotisme. A l’inverse, celle de Rousseau se situe dans la même perspective de l’absolutisme. D’une certaine manière, Rousseau est un absolutisme mais il prône une doctrine de renouvellement de l’absolutisme. Ce n’est pas un absolutisme exercé par un roi mais exercé par la volonté générale. On parle donc de Rousseau comme celui qui a renouvelé à l’absolutisme.