Le nominalisme

la volonté représentée comme le fondement de l’ordre juridique

Cette idée s’est propagée du XIV au XIXème siècle.

Le modèle sur lequel repose notre ordre juridique occidental, démocratique et libéral est essentiellement humaniste. Le moment moderne est humaniste. Ce moment place l’homme au centre de l’univers juridique. Tout le droit est fait pour l’homme, c’est un instrument à la disposition de l’homme. Chez les anciens, cela été l’inverse. Désormais, le centre de gravité, c’est l’homme, le sujet. Une idée artificiellement conçue au service de l’homme. Ce modèle est démocratique car c’est de la volonté du sujet que procède la loi. La loi est fabriquée, adoptée par le sujet. Et puis, ce modèle humaniste qui fait du droit une création de l’esprit humain est libérale. C’est de la liberté du sujet que la société est réputée conservée et protégée. C’est le sujet qui fait la loi et la loi protège le sujet. C’est un garde-fou. On sait que ce modèle trouve sa représentation universelle dans un texte, la DDHC de 1789, déclaration qui reflète l’idéal démocratique, l’idéal libéral. La loi est faite par le sujet, mais la loi protège le sujet. Cette déclaration de 1789 a souvent été présentée comme ayant fait table rase du passé. On la présente souvent comme rupture. C’est la conception tabularasiste de la DDHC. En 1789 on a présenté cela comme le passage de la nuit au jour. En vérité il n’en est rien. Le texte universel de la déclaration des droits de l’Homme plonge ses racines dans l’histoire. Dans de lointaines origines. La déclaration de 1789 puise ses racines intellectuelles, philosophiques, dans des idées très anciennes, notamment qui ont germé au XIVème siècle à la fin du moyen âge. Au bas moyen Age. Ces idées, c’est le nominalisme, la révolution nominaliste. C’est le véritable gène, l’ADN de la DDHC. Sur la base de cette représentation, il en est résulté un droit positif, une normativité profondément volontariste, faisant de la loi l’instrument idéal. L’instrument majeur de la régulation de la société. Faisant de la loi l’instrument idéal du politique, autrement dit, il est résulté de cette évolution, un culte de la loi, un légalisme, un légicentrisme. L’apogée de la modernité c’est le moment ou une confiance aveugle est accordée à la loi.

 

Le nominalisme est une attitude philosophique admettant qu’aucune substance métaphysique ne se tient derrière les mots : les prétendues essences ne sont rien de plus que des mots ou signes représentant des choses toujours singulières. Il contredit ainsi le réalisme des Idées de type platonicien et le conceptualisme. Il apparaît dès l’Antiquité chez les cyniques dans leur critique de Platon (« Je vois bien le cheval mais non l’équidité ») ; toutefois on devrait en réserver l’appellation à l’école du Moyen Age (Roscelin, Occam) qui s’appuie sur des cette élimination des essences superflues pour ne retenir que deux sources de la connaissance : l’expérience et la logique. « Il ne faut pas multiplier les êtres sans nécessité » énonce Occam (ce principe d’économie de la pensée est nommé rasoir d’Occam).

Un tournant paradigmatique : La révolution nominaliste

Un tournant intellectuel s’opère au moment de l’effondrement de l’ordre féodal et impérial qui structuré l’occident depuis la chute de l’empire romain. Cette contemporanéité n’est pas fortuite. Le moyen âge, c’est un système dans lequel la puissance publique est plurielle, complexe, surtout dans lequel les Etats souverains n’arrivent pas à émerger. Les rois n’étaient pas souverains, ils étaient suzerains. Ils ne se distinguaient qu’en ces termes. La féodalité est un système dans lequel la puissance publique est calquée sur la propriétée de la terre. Celui qui détient des prérogatives de puissances publiques, c’est celui qui détient une terre, il prélève des impôts sur ses sujets. Ce prince à son tour est le vassal d’un autre suzerain, etc. Jusqu’à ce que l’on remonte jusqu’à un Roi. La chaine vassalique consacre le fait accompli. On est protégé par plus fort que soi, c’est le contrat vassalique. Autrement dit, le droit à l’époque féodale consacre le fait accompli, il n’y a pas de séparation entre le droit et le fait, il n’y a pas de séparation entre l’économie et la puissance privée. Tout est consubstantiel, le droit procède du fait, le fait consacre l’économie, la puissance publique est privatisée, et le souverain n’existe pas. Le roi finalement n’exerce sa puissance publique qu’à l’intérieur de son domaine royal. Tout été confondu. La puissance publique, le droit, la politique, l’idéal décrété par la volonté, était dictée par l’économie, c’est-à-dire le fait, l’être. La propriété dictée ses règles au droit. On était dans une époque dominée par l’Eglise, dominée par le système féodale, une époque dans laquelle le politique n’avait pas d’autonomie. C’est au moment de l’essoufflement de ce modèle, qu’apparaissent les premières idées idéalistes dont le nominaliste est le représentant le plus prégnant.

Dans le nominalisme, le droit est le reflet de la nature des choses, le droit est congruent de la nature des choses, il entérine le fait accompli que lui dictent les rapports de force entre seigneurs et vassaux. Le moment moderne émerge lorsque le droit va s’émanciper, c’est-à-dire au moment où la souveraineté commence à apparaitre, ou l’activité politique va se désolidariser du poids de la réalité économique. Ce bouleversement philosophique on le doit un penseur à qui on attribue le nominalisme, Guillaume d’Occam. Il va imposer sa façon de concevoir le droit en substituant une méthode idéaliste à l’approche réaliste d’Aristote. D’Occam va tourner le dos à la domination aristotélicienne qui occupe les esprits. En clair, l’époque ancienne, antique puis médiévale était dominée par la philosophie d’Aristote, par le réalisme d’Aristote. Guillaume d’Occam propose, substitue un idéalisme, une approche idéaliste du droit. De cette approche idéaliste qui tourne le dos au réalisme aristotélicien, il va en résulter une représentation contractualiste du politique. Autrement dit, dans le prolongement de l’idéalisme juridique de Guillaume d’Occam, vont émerger les théories du contrat social.

Une approche idéaliste du droit

Guillaume d’Occam va renverser la perspective d’analyse du droit, en présentant celui-ci comme non plus une chose mais un ensemble d’idées. Pour être précis, l’idéalisme est une relation particulière entre le sujet et l’objet. Le sujet c’est l’homme, l’objet c’est l’environnement qui l’entoure. Dans cette relation, l’idéalisme renverse le rapport de force. Jusqu’à présent, on considérait que l’objet s’impose au sujet. Le sujet était considéré comme passif. L’esprit enregistre des données et il les restitue, de sorte que nous avons que des idées acquises, et non innées, « théorie de l’esprit seau ». Avec Guillaume D’Occam, le sujet n’est plus contemplatif, il détermine l’objet. L’objet n’existe qu’à travers le prisme de la conscience du sujet.

Cette révolution idéaliste met l’homme au centre de l’univers juridique, il l’extirpe de l’hétéronomie dans laquelle il était plongé. Pourtant, cette révolution n’est pas apparue de façon radicale, elle est redevable de tout un héritage que l’on peut faire remonter à la révolution judéo-chrétienne. Autrement dit, le droit moderne doit tout à la théologie.

Carl Schmitt disait : « les concepts juridiques modernes sont des concepts théologiques sécularisés ». Pour qu’elles raisons l’idéalisme plonge ses racines dans la théologie monothéiste judéo-chrétienne ?

Il faut se référer au juriste Leo Strauss. Philosophe Allemand, « traité de philosophie politique » Il était nostalgique de l’époque ancienne. Il nous explique que la vraie révolution intellectuelle qui a fait progresser l’humanité vers la modernité, c’est le saut d’Athènes à Jérusalem. On entrerait vraiment dans la modernité à partir du moment où on ne pense plus avec les grecs, mais plutôt avec les juifs, chrétiens et musulmans. C’est la séparation entre le paganisme antique que représente Athènes et Rome, et la théologie monothéiste.

Chez les anciens, à l’époque païenne, régnait ce que l’on appelle en philosophie du droit, une cosmologico-éthique. C’est-à-dire que l’éthique dépendait du cosmos. Elle n’était rien d’autre que le reflet du cosmos. Les anciens étaient des polythéistes, cette croyance avait pour principale conséquence de faire croire qu’il y avait un dieu par élément de la nature, et que le logos, dépendait du cosmos. Il y avait autant de dieux que d’éléments de la nature. Cela signifiait que l’esprit, l’éthique était le produit dérivé de la nature, du cosmos. Il est évident qu’il était inconcevable de penser l’homme, l’individu, indépendamment de son enracinement culturel dans une communauté. L’homme est étroitement lié à son enracinement communautaire. L’homme était lié à la variété naturelle des choses. Voilà pourquoi, il ne peut y avoir dans un tel contexte philosophique et religieux, une considération de l’individu, ni l’universalisme. La façon de concevoir la société est relativiste. Tout est relié à la nature. Le logos est dépendant du cosmos, l’homme est hétéro normé.

On a inventé, ou révélé le monothéisme. Mais qu’est-ce que c’est sinon la centralisation de l’idée divine et chemin faisant son extériorisation par rapport au cosmos. Le Dieu devient transcendant, il est à l’extérieur du monde, il n’est plus en dedans. L’invention du monothéisme, c’est l’invention du dualisme sujet objet. L’invention du monothéisme constitue l’acte de naissance de la dualité du sujet et de l’objet.

Cette centralisation de l’idée de Dieu, contribue à la naissance d’un Dieu tout puissant. Le dieu de la religion juive, tout en étant tout puissant est libérateur. Il nous émancipe, il s’éloigne, en s’éloignant il arrache l’individu au cosmos. Marcel Gauchet philosophe contemporain nous dit que les religions les plus oppressives se sont les religions primitives dans lesquelles les dieux étaient dans le monde, ou les dieux sont dans le cosmos. Tandis que les religions monothéistes sont des religions qui renferment en elles-mêmes les germes de la laïcité, elles préfigurent l’humanisme. Cette centralisation, cette désolidarisation de dieu avec la nature, c’est un premier pas vers la désolidarisation du droit et du fait. Alors, cette première désolidarisation du logos avec le cosmos n’est qu’une première étape, certes elle met un terme au polythéisme, à la dépendance des valeurs avec les choses, mais ce Dieu là reste le Dieu d’une communauté, c’est un Dieu communautaire. Or, cette communautarisation ne se dément pas avec le judaïsme. L’étape suivante qui nous fait avancer, c’est le passage au christianisme. Nous avons un Dieu qui est universel. Ici, il y a une invention de l’universalisme.

Guillaume d’Occam c’est un moine, un père de l’église il était franciscain et à ce titre il était donc tributaire, dépend de tout l’héritage judéo-chrétien. Finalement, les vraies racines de la modernité sont les racines judéo-chrétiennes. Nous ne devons pas nous satisfaire de l’étape juive, car ce dieu unique, extérieur au monde. Ce logos est le dieu de la communauté du peuple élu. Le progrès n’est pas considérable car la religion juive est communautaire, tout comme la religion païenne

L’étape suivant va aller plus loin dans ce processus de modernisation en universalisant le logos. St Paul si on en croit sa parole, le dieu est chrétien est le dieu des juifs et des gentils (les non-juifs). L’universalisme est objectivement complice de l’individualisme car en arrachant l’individu a sa communauté, on arrache l’individu à sa spécificité et on universalisme l’individu. La théologie chrétienne en universalisant le logos, universelle l’individu. Voila pourquoi, la religion chrétienne est une religion de sortie de la religion selon marcel Gauchet « la religion chrétienne, comme la juive comme la religion musulmane, ne sont pas des vraies religions, les vraies religions sont immanentistes (plus prêt de dieu) ». Les 3 religions du livre (islam, christianisme, judaïsme) ont inventé le libre arbitre.

Il y a un premier dogme qui est chrétien : l’incarnation qui est typiquement moderne (processus de subjectivation du droit).

Qu’est-ce que c’est ?

C’est le dogme premier, qui fait la spécificité de la religion chrétienne. Religion qui considère que Dieu est incarné dans l’homme. C’est l’incipit de la phrase de st Jean « et Dieu créa le Verbe, et le Verbe s’est fait Chair ». Autre parabole, c’est celle de la Samaritaine (Samaritain, peuple au milieu de la Palestine) elle est très étonnée que Jésus lui adresse la parole (c’est une femme, adultérine et Samaritaine elle prie son dieu dans la montagne de Samarie). « Dieu est dans le cœur de chaque Homme ». CE sont les débuts de l’individualisme.

Il y a un autre dogme, le mythe du péché originel (commun aux 3 religions du livre). Il préfigure la modernité subjectiviste, c’est-à-dire en particulier le volontarisme. Femme est la tentatrice qui croque la pomme pour savoir la vérité. Sanction divine du péché de vouloir connaitre, la femme souffrira en enfantant et l’homme souffrira en travaillant. Par delà, cette parabole il y a un message, ce qui signifie la sanction divine en réponse à ce péché d’orgueil c’est que dorénavant la raison objectif (raison que mobilise les savants, pour connaitre, raison neutre, innocente, pure). Le logos, l’esprit n’est plus le résultat du comos, de la nature. Il y a ici une inaptitude décrété par Dieu en réponse à la tentative d’Adam et Eve, de la connaissance à produire des valeurs, elles ne sont plus connaissables mais seulement décrété par la loi. Nous ne pouvons plus connaitre mais seulement croire la loi.

Dieu décrète les valeurs dans le décalogue, dans les 10 commandements. Le droit n’est plus une description de la nature, droit comme production des valeurs n’est plus le résultat d’une connaissance du cosmos, il devient une construction de la loi car il n’est pas connaissable, une construction de l’esprit. C’est ce qu’on appelle le non cognitivisme-étique. CE que l’on peut connaitre c’est les textes qui proclame les valeurs (DDHC), il faut interpréter le texte on ne fait plus de connaissance Le mythe du péché originel nous plonge dans le relativisme.

Ce mythe du péché originel a quand même une signification qui a première vue n’est pas très stimulante et qui le rend même antipathique. Il signifie que la qualité bonne ou mauvaise d’un énoncé étique, morale (qu’est-ce qui est bien ou mal ?) dépend non pas de son contenu (personne ne peut le connaitre) mais de la qualité de l’organe dont il émane. Nul ne peut apprécier, par sa connaissance objective, la qualité juste ou injuste d’un énoncé, la seule référence que l’on peut utiliser c’est la qualité de l’organe, de l’autorité, d’où elle émane. C’est parce que Dieu la dit.

Qu’est-ce que ça signifie ?

Le destinataire du message ne doit pas réfléchir il doit obéir bêtement.

Autre mythe de Platon HEutryphon : il y a deux façons de concevoir la piété. Est-ce que les choses sont pieuses parce que Dieu les aime ? Conception formaliste, subjectiviste de la piété. Est-ce que les dieux aiment les choses parce qu’elles sont pieuses ? Ce qui signifie que les Dieux sont limités. Il y a une notion qui s’impose à eux.

Il y a une illustration à travers une histoire d’Abraham. Il s’apprête à tuer son fils sur ordre divin. Abraham juge la qualité d’un énoncé non pas grâce à son contenu (la raison ne peut pas évaluée en bien ou en mal les choses). Donc Abraham se sent incapable par lui-même d’apprécier le caractère juste ou injuste de l’ordre de Dieu. Et Dieu l’arrête au dernier moment. Et il tuera l’agneau (agneau Pascal).

Les valeurs sont relatives, plus personne ne peut sous la bannière de sa connaissance, imposer sa propre conception de la vie. Si quelqu’un le fait, il est le plus fort. En démocratie le plus fort c’est qui ? C’est le plus grand nombre (c’est la force numérique).

« Nul ne peux sous la bannière du savoir imposer sa propre conception de la société ».

LES THEOLOGIENS DU MOYEN-AGE :

Le père de l’église du Moyen-âge (au bas du moyen âge) et controverse autour de la puissance de Dieu. Conflit entre Saint Thomas d’Aquin et Guillaume d’Occam. Les dominicains (chiens de la maison)par delà leur réputation sévère qui les caractérisent, ils avaient une conception modérée de la puissance de dieu, elle n’est pas illimitée. Saint Thomas d’Acquin considère que Dieu est puissant mais pas au point de transgresser ces lois (les lois de la nature). Sa puissance s’est manifestée dans l’acte de la création du monde.

Dieu est limité par les lois du monde. A l’inverse les franciscains dont la figure éminente est Guillaume d’Occam dit que Dieu est puissant car il a créé le monde mais aussi car il est capable de faire des miracles, sa puissance est illimitée. C’est la que réside entre le rationalisme et le volontarisme.

Le miracle est à la théologie ce que la volonté est au droit (c’est le prima de la volonté sur la raison). Donc Occam est un jusqu’au-boutiste. Il assume complètement le volontarisme judéo-chrétien. Ce volontarisme qui était en germe dans le péché d’originel est complètement assumé par Guillaume d’Occam. Selon lui, il n’y a pas de Mala In se cad pas de mal en soi. Le mal et le bien est le pure produit de la volonté, de la raison. Alors que les rationaliste considère que le mal existe, pas de souveraineté pour les rationalistes.

Le principe de sécurité juridique est l’illustration du Mala inse « il n’y a rien de répréhensible en soi » nul ne peut nous imputé un fait qui n’a pas été qualifié de mal. Principe de non rétroactivité des lois pénales doit tout à la théorie de Guillaume d’Occam. Il n’y a de mal que ce que le législateur déclare comme tel. Il y a une seule limite a ce dogme subjectivisme : c’est les crimes contre l’humanité.

Qui est le fondateur du courant nominaliste ?

Puisque la puissance de dieu est absolue, et que Dieu peut aller contre l’ordre naturel des choses. Il n’y a pas d’ordonnancement dans la nature et surtout ce que l’on appelle les universaux n’ont pas de réalité empirique perceptible par les sens. Toutes ces entités ce sont que des noms. Par cette déconstruction des universaux, Guillaume D’Occam est en train de déconstruire la philosophie d’Aristote qui prêtait une réalité aux groupes, aux genres, aux espèces. Voila pk la philosophie d’Aristote était réaliste. Ce qu’Occam considère comme conceptuel, les anciens le considérait comme réel. Pour Occam, le chien n’existe pas, existe le caniche de ma grand-mère (seul existe les individualités : seul existe l’abricotier et non pas les arbres). Seul s’impose les individualités. Pour un nominaliste d’Occam seul est digne d’être observé empiriquement l’individualité mais dès l’instant où on songe à la classe où s’insère cette individualité on n’est plus dans la singularité. Occam est en train de faire de la philosophie analytique. Il découpe ce qu’Aristote réputé réel (c’est ce qu’on appelle les substances : entité que l’on prétend indivisible alors qu’elle est divisible). L’empirique va déconstruire la substance, le nominalisme est un anti-substantialisme.

Cette déconstruction nominaliste s’oppose à la pensée de saint Thomas d’Acquin. Puisque ce dernier considère qu’il y a un ordre naturel des choses qui s’impose à Dieu, il peut tout faire sauf transgresser l’ordre naturel. Saint Thomas est un réaliste.

La conséquence immédiate de cette destruction est qu’il y autant d’universaux que de conceptions des universaux. Nominalisme = il n’y a pas une seule conception de la famille (exemple pour le mariage homosexuel).

La dernière chose qu’il fait souligner, c’est que ce qu’à fait Guillaume d’Occam c’est une opération de destruction (philosophique analytique avant l’heure). Il a dissout les universaux, cette déconstruction nominalisme (Aristote) s’arrête a l’individu. L’opposée de l’individualisme est l’Holisme (qui considère que ce qui prime est le tout : l’individualité).

Occam a substitué à la métaphysique d’Aristote, il a substitué une métaphysique au profit de l’humain qu’il répute comme un universel objectif et il s’est arrêté là. Après lui, les empiristes au XVIIIème siècle iront plus loin.

Dans le cadre de ce volontarisme exacerbé dont Guillaume d’Occam est le continuateur. Nous allons retrouver l’esprit dans les théories du contrat social.