La philosophie sur l’État selon Rousseau et Montesquieu

Quelques philosophes des Lumières sur le concept d’Etat

C’est un autre mouvement très important, ce sont les philosophes qui ont pensé l’Etat à l’époque des Lumières. La deuxième révolution importante c’est la révolution newtonienne. Ces lois de la gravité sont des lois universelles, ce sont des lois qui s’appliquent sur l’ensemble du globe. A partir de Newton va exister un courant de penseurs réformateurs qui vont essayer de reproduire dans la politique, dans l’économie, la méthodologie de Newton. Lois universelles économiques, politiques, etc. cet universalisme va être à l’origine de l’universalisme des Lumières. On va tenter de trouver des règles universelles en matière économique, Smith, etc. Ils essaient de trouver des lois qui découlent de la nature des choses, et l’ambition de Smith c’est d’arriver former des choix économiques universels.

Chez Montesquieu on a également cette volonté, puisque dans L’esprit des lois, il va essayer de trouver les lois des lois. Il va faire une référence à Newton en disant qu’il va faire ne matière politique ce que Newton a fait en matière scientifique. Cette séquence a été aussi la naissance des prétentions universalistes des droits de l’Homme.

  • 1. Montesquieu

Il va rappeler qu’un Etat doit se donner ses propres règles, si l’on se base sur les modèles de Bodin ou de Hobbes, Montesquieu considère qu’on peut courir le risque d’un Etat de puissance despotique, et le seul moyen pour l’Etat de se régler c’est de s’autolimiter. C’est à l’Etat lui-même de s’auto-régler et donc de séparer les pouvoirs. Montesquieu est à la fois un penseur politique, mais c’est aussi un magistrat. L’œuvre principal de Montesquieu est De L’esprit des Lois, contrairement aux méthodes de la philosophie traditionnelle, Montesquieu cherche à partir des faits pour aller vers les principes. Montesquieu essaie de partir des lois qui dérivent vraiment de la nature des choses, et celles qui sont contingentes, qui sont le produit des hommes. Dans le chapitre 3 du livre I de l’Esprit des lois « La réunion de toutes les forces politiques particulières forment l’Etat politique » et l’Etat politique pour Montesquieu c’est cette force générale qui est placée entre les mains d’un seul ou entre les mains de plusieurs. Montesquieu n’emploie plus le terme société civile, il va parler d’état civil, et dans cet Etat politique, ou cet Etat civil en observant les principaux pouvoirs, les arrêts rendus de son temps, il va essayer de trouver les plus importants ; il en trouve trois. Il y a dans chaque Etat trois sortes de pouvoirs

  • La puissance législative
  • La puissance exécutive
  • La puissance judiciaire

Montesquieu apporte une puissance importante, il reconnait la souveraineté de la puissance qui est consubstantielle à l’Etat et fait ressortir plusieurs puissances que l’on peut distinguer. Montesquieu va essayer d’argumenter il estime que l’Etat du fait de sa puissance doit se donner ses propres règles pour équilibrer sa force qui par nature est une force utile et complexe. La liberté pour Montesquieu c’est d’abord la mesure, la pondération, la capacité de s’autolimiter. Pour Montesquieu l’Etat doit être structuré par le droit, il ne l’envisage pas encore comme soumis au droit. Dans le chapitre 3 du Livre XI de l’Esprit des lois : «Dans un Etat, c’est-à-dire une société où il y a des lois, la liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir, la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent.» pour Montesquieu un Etat despotique c’est un Etat où il n’y a point de dépôt de droit, des Etat non structurés par le droit. Montesquieu apparait comme le théoricien d’un certain constitutionnalisme.

  • 2. Rousseau

Dans le sillage de Montesquieu et est particulièrement influencé par l’idée de contrat qu’on retrouve chez Hobbes. L’idée du contractualisme constitue une forme e reconstruction philosophique, mais dans ce contrat les hommes auraient accepté de limiter leur liberté pour avoir des lois. Chez Rousseau, c’est la consécration de l’idée que le contrat social n’est pas un pacte originaire d’une époque primitive, mais l’idée de contrat sociale pourrait être reprise à tout moment et il n’existe aucune institution qui pourrait faire obstacle à la volonté d’un peuple de régénérer le contrat social. L’apport de Rousseau c’est de montrer qu’un Etat peut perdurer même en changeant sa constitution. L’Etat pour Rousseau est une personne publique qui se forme ainsi par l’union de toutes les autres et prend en général le nom de corps politique. Rousseau va essayer de savoir quels sont les mots de l’Etat, pour Rousseau le mot « souverain » s’applique à l’Etat quand il est actif. Dans la manifestation de la majesté de sa puissance. Il va employer le terme d’Etat tout court quand il envisage simplement l’Etat en tant que structure politique passive. Enfin il va envisager le terme de puissance en opposant les Etats les uns à côté des autres. Chez Rousseau on aura le peuple qui collectivement composent l’Etat, on aura les citoyens, chaque élément individuel de l’Etat, enfin on a les sujets de droit, c’est-à-dire ceux qui sont soumis aux lois de l’Etat. Rousseau va partir d’une idée, c’est qu’il est possible de régénérer l’Etat. Si un pacte un jour a eu lieu entre les Hommes, c’est-à-dire qu’un autre pacte aura lieu. On peut à tout moment créer des lois, les supprimer, etc. Cette idée aura un véritable impact sur les révolutionnaires, et cela explique pourquoi le droit français a connu autant de constitutions.