Il convient de différencier, au sein de la police administrative, la police générale de la police spéciale. La police spéciale se subdivise elle-même en une variété de missions et d’activités distinctes, chacune dotée de finalités spécifiques. Bien que les polices spéciales puissent être vues comme des polices de l’ordre public, elles s’attachent en réalité à un ordre public spécial, qui se distingue nettement de l’ordre public général.
Pour assurer la protection de l’ordre public dans des secteurs bien définis, les pouvoirs publics ont, dans certaines circonstances, octroyé à des autorités spécifiques des attributions renforcées. Ces prérogatives particulières, associées à des moyens d’intervention plus étendus, viennent s’ajouter aux missions plus globales de la police administrative générale.
Cette distinction entre police générale et police spéciale ne repose pas sur un critère organique, puisque les autorités de police spéciale ne disposent pas toujours de pouvoir de police générale.
Le principe de spécialité permet d’identifier ce qui relève de la police générale par rapport aux compétences des polices spéciales. En effet, tandis que la police générale s’applique de manière générale à toute personne et à toute activité humaine, la police spéciale se caractérise par un objet défini et un champ d’application limité, tel que déterminé par le texte législatif ou réglementaire qui l’institue.
La coexistence des deux types de police se base sur une logique de complémentarité. En effet, la police générale, par sa nature, couvre un domaine d’action large, mais ses mesures sont souvent limitées aux interventions strictement nécessaires pour assurer l’ordre public. Ce champ d’action, bien que vaste, reste généralement superficiel. En revanche, les polices spéciales, bien qu’appliquées à des domaines plus restreints, disposent souvent de pouvoirs d’intervention plus intenses et plus contraignants, leur permettant ainsi d’aller bien plus en profondeur dans leur domaine spécifique.
Cette complémentarité se manifeste souvent dans les interventions des autorités disposant de pouvoirs tant de police générale que de police spéciale. Les maires, par exemple, peuvent ainsi pallier les limites de la police générale par des mesures plus fortes issues de la police spéciale. Face à un bâtiment en ruines qui met en péril la sécurité publique, un maire peut, au titre de la police générale, interdire l’accès aux abords du site. Cependant, en activant les pouvoirs conférés par la police spéciale des édifices en ruine, il peut aller plus loin et imposer des réparations, voire ordonner la démolition de l’immeuble pour éviter tout danger.
La spécificité des missions conférées aux polices spéciales impose également une réglementation plus stricte. Les activités de police spéciale sont souvent accompagnées de régimes juridiques détaillés et de procédures précises, encadrées par la loi, tandis que les pouvoirs de police générale, bien que larges, sont moins rigoureusement encadrés. Cela est dû au fait que les mesures prises par les polices spéciales sont généralement plus intrusives.
Les polices administratives spéciales se distinguent par leur diversité fonctionnelle et leur hétérogénéité, s’adressant à des secteurs précis ou à des groupes spécifiques de personnes. À la différence de la police administrative générale, qui s’applique indistinctement à l’ensemble de la population, les polices spéciales se concentrent sur des catégories bien définies ou sur des activités spécifiques, souvent en complément du maintien de l’ordre public. Cette diversité se manifeste par leurs champs d’application, leurs objectifs, et la nature des autorités compétentes chargées de leur mise en œuvre.
Les polices administratives spéciales se définissent principalement selon deux types de champ d’application :
Les polices administratives spéciales ont chacune un objectif particulier, qui peut être étroitement lié à la protection de l’ordre public général ou viser des finalités plus spécifiques et distinctes. Par exemple :
Les polices spéciales sont souvent confiées à des autorités administratives spécifiques, distinctes de celles en charge de la police générale :
En raison de la spécificité de leurs objectifs, les polices administratives spéciales peuvent être considérées comme visant à maintenir un ordre public spécialisé, qui se distingue, mais complète l’ordre public général. Par exemple :
L’ordre public économique et commercial est parfois mis en avant dans la police des marchés et des foires, où l’intervention de l’État ou des collectivités vise à organiser la vente publique en assurant à la fois la sécurité et la salubrité des produits commercialisés.
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