La presse sous la révolution
- La liberté de la presse
—> La campagne électorale pour les élections des Etats Généraux s’était déroulée dans un grand climat de liberté d’expression car en effet le roi avait posé en principe que les français devaient pouvoir s’exprimer et publier librement leur réflexion sur les Etats Généraux. Cette liberté d’expression au début 1789 se manifeste par la multiplicité des brochures sans caractère périodique puisqu’elles devaient être en principe limitées à la durée de la campagne électorale. A l’ouverture des Etats Généraux c’est à dire à partir de mai 1789, la question se posait de savoir si on pouvait rendre compte en toute liberté des débats aux Etats Généraux. Or le directeur de la librairie (chef de la censure) refuse que les débats des EG ainsi que ceux ayant lieu à l’Assemblée soient publiés par la presse alors les députés vont utiliser un moyen détourné pour le faire. =>Origines de la liberté d’expression
—> Le député étant le mandataire de ses électeurs et devant rendre compte de son travail à ceux-ci (les mandants), il va publier ce qu’on appelle des lettres aux électeurs c’est à dire des comptes-rendus imprimés. Le gouvernement se trouve alors face à cette initiative dans une situation difficile et on constate que très rapidement la censure royale recule avec dans un 1er temps l’acceptation par le gouvernement de la publication des débats par la presse mais sans commentaires. Dès la fin mai 1789, la censure est devenue fictive c’est à dire qu’elle existe mais ne s’applique plus et pour cette raison on assiste à la création d’une grande quantité de journaux. A cette époque, les journaux n’attaquent pas le gouvernement et se contentent de rapporter les faits. c’est dans ce contexte qu’est votée la DDHC qui prévoit cette liberté d’expression et de publication ou d’impression, émettant une seule réserve qui est «sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi», cela signifie que la liberté de la presse ne peut pas être utilisée pour calomnier une personne ou pour troubler l’ordre public, sous peine de sanctions.
=>Il faut remarquer cependant que ces limites sont fixées par la loi et non pas par l’administration.
- Président et gouvernement sous la 3ème République
- Le parlement de la 3ème République
- La naissance des institutions de la 3ème République
- IIIème République : origine et début de la IIIème République
- Le Second Empire : l’Empire libérale (1850 – 1870)
- Le Second Empire : l’Empire autoritaire (1852 – 1870)
- Le régime politique de la Seconde République
—> La Constitution de 1789 a repris elle-même le principe de la liberté d’expression et on le retrouve aussi dans les constitutions suivantes mais il faut bien dire qu’en dépit de l’instauration de ce principe, le droit à la liberté d’expression sera violé à de nombreuses reprises.
- La nature de la presse
—> Sous la révolution, la presse est essentiellement politique et ceci l’oppose à la presse de l’Ancien régime. —> Le 1er objet c’est de rendre compte des débats à l’Assemblée et par la suite (du 19e jusqu’à aujourd’hui) subsistera ce lien étroit entre la presse et le Parlement. Cependant, il ne faut pas se méprendre sur ces comptes-rendus car la presse, sous la révolution, n’est pas une simple presse d’information et les journaux prennent systématiquement position en donnant leur point de vue sur les débats, point de vue souvent polémique. A cette époque, on ne parle pas encore d’entreprise de presse comme au 19e siècle car en effet le journal est en général l’œuvre d’un seul individu qui est à la fois journaliste, éditeur et imprimeur.
—> Ce caractère purement individuel a pour conséquences que :
- Les journaux sont de petites dimensions, le format «in quarto» étant le plus répandu c’est à dire la taille d’un livre ordinaire et ce n’est que par exception qu’un format plus grand est utilisé.
- Les journaux comportent en général 4 pages seulement.
- Un très grand nombre de journaux est constaté car rien qu’en 1789, il y a 160 journaux de caractère politique en France dont 130 à Paris qui sont le plus souvent des quotidiens c’est à dire qu’ils rendent compte régulièrement des agissements de l’Assemblée.
Un faible tirage des journaux car le journaliste est l’imprimeur et un presse ne peut pas tirer + de 300 exemplaires dans la journée, un seul homme ne pouvant utiliser qu’une dizaine de presse (3000 exemplaires) alors que le journal de Paris est le seul à tirer 11 000 exemplaires.
—> Les gens les plus riches sont abonnés au journal et le système de l’abonnement est le système le plus répandu de diffusion mais il existe également une vente au numéro effectuée par des crieurs. Le prix d’un journal reste relativement élevé et on comprend que les gens les plus modestes ne peuvent pas l’acheter alors les acheteurs sont finalement peu nombreux et appartiennent à la bourgeoisie.
—> Or, il se trouve qu’il y a 2 moyens de diffuser gratuitement :
- L’affichage public du journal sur un mur
La lecture publique et collective du journal dans la rue ou sur la place du village
=>La lecture est pratiquée en particulier au cours de la révolution dans les sociétés populaires qui sont des sortes d’associations politiques populaires.
—> L’influence de la presse sur la vie politique a été importante car d’abord la presse est, avec la rumeur, le seul moyen de connaissance des évènements politiques mais c’est aussi une presse d’opinion donc en même temps un moyen de mobilisation politique (grandes journées révolutionnaires à Paris par exemple). Les journalistes exercent donc un pouvoir politique important, pouvoir de fait non officiel et pour cette raison ils sont craints par les députés notamment Marat sera l’un des plus influent avec son journal «L’ami du peuple» qui aura une vraie force contre l’Assemblée (il sera assassiné le 13 juillet 1793 par Charlotte Corday, fervente de la République qu’il critique et menace).