Qu’est-ce que l’inflation ? Comment mesurer l’inflation?

Qu’est ce que l’inflation? Comment la mesurer ?

Dans le cadre de l’économie française, la hausse moyenne des prix était de 4 % par an entre 1961 et 1970 , de 9 % entre 1971 et 1977 , supérieure à 10 % dans les années 80 et inférieure à 5 % depuis plusieurs années .
Dans une économie de marché, les prix des biens et des services peuvent varier. Certains prix augmentent, d’autres diminuent. On parle d’inflation lorsqu’il y a une hausse généralisée des prix, et non pas seulement de certains produits. Il en résulte que vous pouvez acheter moins de biens et de services pour un euro. Inversement, un euro vaut moins qu’avant.


L’inflation moyenne de l’année 2017 a été de 1%.
Les services : +1%, contribuant à +0.5% sur la moyenne
L’énergie : +de 6.2%, contribuant à +0.46% sur la moyenne
L’alimentation : +1%, contribuant à +0.17% sur la moyenne
Le tabac : +2.7%, contribuant à +0.05% sur la moyenne
Les produits manufacturés : -0.6%, contribuant à -0.15% sur la moyenne
C’est le total de ces contributions qui donne 1% d’inflation moyenne pour l’année 2017.

L’inflation n’est donc pas une fatalité . C’est le premier enseignement que l’on peut tirer des indicateurs ci-dessus . Pourtant , dans les années 50 , KEYNES la considérait comme un « benign neglect » parce que rampante ; elle devint même marchante puis courante et , dans certains cas , galopante au cours des années 60 et au début de la décennie 70 .

Cette accélération a donné naissance à différentes explications tant à propos de la définition de l’inflation que de sa mesure jusqu’aux moyens de lutter contre : les débats théoriques ont été nombreux . La question centrale qui prévaut aujourd’hui dans les économies capitalistes est davantage relative à la nécessité de rester sur un rythme annuel de 1 à 2 % ou s’il faut , au contraire , accepter une inflation de 3 à 4 % voire 5 % afin de soutenir l’activité économique .

La première section du chapitre aborde les définitions et mesures de l’inflation . La deuxième section traite des causes de l’inflation.

Nous allons respectivement donner une définition de l’inflation en même temps que de soulever des problèmes de mesure .

  • Qui ce que l’inflation ? Comment on mesure le taux d’inflation ? Quel est le contraire de l’inflation ? c’est la déflation Comment réduire le taux d’inflation ? Comment calculer la valeur de l’IPC ?
  • Comment est calculé l’indice des prix ? Qui calcule l’IPC (l’indice des prix à la consommation) ?

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Section 1 ) Définition de l’inflation

Pour éviter toute erreur , il convient de distinguer avant tout les termes : inflation, désinflation , déflation et stagflation .

  • L’inflation : L’augmentation générale et autoentretenue des prix des biens et services .
  • La déflation : Il s’agit de la contraction des grandeurs économiques nominales, baisse des prix , des salaires , réduction de la masse monétaire qui peut s’accompagner d’une contraction des grandeurs réelles , baisse de la demande de la production , de l’emploi , etc .
  • La désinflation : La réduction du taux d’inflation , mais l’inflation demeure positive .
  • La stagflation : C’est la combinaison de trois phénomènes : l’inflation , le chômage et une faible croissance .

Notre objet d’étude concerne surtout l’inflation que l’on peut définir comme la hausse du niveau général des prix et des services . Cette hausse ne peut pas concerner que quelques produits . Elle ne peut être davantage accidentelle ; cela revient à dire qu’il s’agit d’une hausse généralisée et continue des prix .

La hausse des prix est fondée sur des mécanismes macroéconomiques : à partir du circuit économique ( que l’on soit , à ce stade , en économie fermée ou ouverte ne change rien ) , il faut retenir les interdépendances entre les acteurs (ménages , entreprises , collectivités locales , institutions bancaires ) et entre les marchés ( de biens et services , du travail , financier …) .

Les flux de biens et services et les flux financiers qui forment le circuit économique sont autant d’éléments qui rejaillissent sur l’inflation . Et c’est bien ce constat qui pose un problème relatif à la définition de l’inflation .

En effet , lorsqu’un institut de statistiques déclare que l’inflation a été égale à 0,1 % au mois de janvier ou que l’inflation a été de 3 % sur les douze derniers mois , cela signifie quoi au juste ? . Les prix des biens et services ont-ils augmenté de 3 % ? Ou certains d’entre eux de 3 % , d’autres au-delà , d’autres encore en deçà ? .

Si l’estimation se voulait juste , il nous faudrait un indicateur par produit ! . Dès que l’inflation concerne plusieurs biens , sa mesure devient floue . En réalité , les prix n’augmentent pas tous dans la même proportion . C’est pour cette raison que l’on détermine un niveau moyen des prix. Pour autant , le problème de la mesure reste entier car il faut choisir les biens et services qui vont constituer le panier de référence , lequel va permettre de préciser l’indice général des prix . Le caractère arbitraire de la construction de cet indice pose une vrai question de représentativité à l’analyse macroéconomique . Imaginons , par ailleurs , que l’on cherche à comparer des indices de prix de divers pays ! . Non seulement , il faut que le calcul de l’inflation repose sur une méthode similaire ainsi que sur des biens et services communs . En France par exemple , le tabac n’a pas toujours été retenu dans le panier de référence . Il a pu l’être chez des pays voisins.

A un niveau microéconomique , l’indice du coût de la vie n’a pas la même signification selon la catégorie socio-professionnelle ( CSP ) . Les niveaux et les modes de consommation au sein d’un pays sont différents selon les CSP d’où la difficulté de mesurer l’impact de l’inflation auprès de tous les agents économiques . In fine , la question de la définition de l’inflation nous renvoie à la question de la mesure de l’inflation .

Section 2 ) Mesurer l’inflation

Pour atténuer autant que faire se peut les limites énoncées , il est possible de calculer des indices des prix par CSP ou des indices sectoriels ou encore des indices relatifs .

Les indices des prix par CSP permettent de tenir compte des structures de consommation des employés , des cadres , des ouvriers . Nous avons présenté (cf chap 3 ) la consommation d’un point de vue économique sans pour autant omettre la dimension sociologique . Cela revient à distinguer l’augmentation du prix d’un kilo de pain et l’augmentation d’une bouteille de champagne millésimée. Les conséquences diffèrent selon la CSP de référence . De même , la hausse des prix d’un bateau n’affecte pas autant d’agents que la hausse des loyers: le sens économique , sociologique et psychologique qu’il faut leur accorder n’est pas du tout comparable . Il est donc possible de considérer que l’inflation est plus injuste , par exemple , que le chômage puisque si ce dernier frappe nominativement un individu et sa famille , l’inflation apparaît plus neutre alors qu’elle affecte le pouvoir d’achat individuel et familial , a fortiori lorsqu’elle perdure et qu’elle est compensée différemment ( à partir d’une augmentation de salaire ) selon l’emploi occupé ( statut , taille de l’entreprise , conventions collectives , pouvoir de négociation , etc ) .

Les indices sectoriels concernent les indices de prix selon les secteurs économiques : on discernera par exemple la hausse des prix agricoles et celle des services . Cette distinction est utile pour cerner les éventuels dérapages lorsque la politique économique a fixé comme objectif principal la lutte contre l’inflation. C’est encore utile pour fixer le cas échéant les rattrapages de pouvoir d’achat par secteur et non de manière uniforme .

Les indices relatifs permettent de définir un indice relatif des prix d’un produit (le prix d’un kilo de pommes au temps n puis au temps n+1 ) ou un indice relatif des prix de deux produits . Pour être précis , il faut entendre par prix relatif le rapport de deux prix nominaux . Par prix nominal, on entend un prix exprimé en unités monétaires ( à la différence d’un prix réel qui exprime un prix en pouvoir d’achat ) . Ainsi , d’un point de vue microéconomique , les agents peuvent comparer le prix d’un kilo de pommes et le prix d’un kilo de poires . L’évolution respective de ces deux prix peut rejaillir sur leur consommation et entraîner un effet de substitution .

Section 3 ) Un déséquilibre macroéconomique maitrisé aujourdhui

En 1974 , Milton FRIEDMAN affirmait que la raison la plus ancienne de l’inflation tenait au fait qu’elle « est la seule forme d’imposition à laquelle on puisse recourir sans autorisation législative » ( The Guardian in Problèmes économiques , mars 1993 ) . « C’est aussi une forme d’imposition séduisante car , dans un premier temps , les gens s’en réjouissent plutôt parce que ses effets initiaux favorisent l’expansion et ne sont nullement désagréables » . En 1974 , cela faisait plus de 20 ans que les pays du monde recouraient , toujours selon l’auteur , à « la planche à billets » et ce , de manière croissante . Si les années 75-85 n’ont pas renversé la tendance , depuis c’est fait . C’est tellement vrai que certains réclament aujourd’hui un peu plus d’inflation pour retrouver l’expansion.

Quelles sont donc les raisons de cette victoire contre l’inflation? . Répondre à cette question nécessite que l’on puisse discerner les causes de l’inflation. Notons toutefois que la maîtrise actuelle de l’inflation bouleverse bon nombre de réflexes car, au delà, se pose la question du pouvoir d’achat pour les ménages , de la compétitivité pour les entreprises et des marges de manoeuvre de l’Etat via sa politique budgétaire .