Les principales sources du droit national sont la Constitution, la loi et le règlement. Attention, nous étudierons les sources internationales du droit, ainsi que la jurisprudence ou la coutume dans un autre chapitre.
La Constitution se distingue des lois ordinaires par sa nature et sa portée, car elle constitue le fondement de l’ordre juridique en définissant l’organisation des pouvoirs publics et les droits fondamentaux. Voici les principaux aspects des règles constitutionnelles :
Nature de la Constitution :
Suprématie de la Constitution :
Évolution de la mission du Conseil constitutionnel :
Exception d’inconstitutionnalité et QPC :
La loi au sens strict fait référence aux textes adoptés par le Parlement (Assemblée nationale et Sénat) en vertu de l’article 34 de la Constitution de 1958. Elle est donc exclusivement d’origine parlementaire et concerne des domaines déterminés par la Constitution, tels que le statut des personnes, le droit de la famille, et les libertés publiques. Cette conception de la loi place celle-ci au centre du pouvoir législatif en encadrant strictement son champ d’application.
Différence entre loi et règlement
Ainsi, la Constitution de 1958 établit une séparation stricte entre les compétences législatives et réglementaires
En vertu de l’article 34 de la Constitution française de 1958, la loi est votée par le Parlement et couvre des matières précises et limitées. En revanche, l’article 37 réserve au pouvoir exécutif les domaines qui ne relèvent pas explicitement de la loi, donnant lieu aux règlements. Cette distinction structure le cadre législatif et réglementaire en France et détermine le champ d’action de chaque pouvoir.
Domaine d’intervention de la loi (Article 34)
Compétence exclusive du Parlement :
Détermination des principes fondamentaux :
Domaine d’intervention du règlement (Article 37)
L’article 37 précise que les matières autres que celles du domaine législatif relèvent du pouvoir réglementaire. Ce domaine d’intervention est vaste et comprend :
Les décisions administratives du pouvoir exécutif forment ainsi le corpus réglementaire, qui inclut :
Les circulaires n’ont cependant pas de force juridique obligatoire lorsqu’elles sont produites par des ministres ; elles n’ont qu’une valeur interprétative pour les juges.
Hiérarchie et soumission des règlements à la loi
Il est aujourd’hui inexact de dire que tous les règlements sont subordonnés à la loi. La hiérarchie des normes impose une distinction entre deux types de règlements :
Un exemple de PGD essentiel est le droit de la défense, présent dans la Convention européenne des droits de l’homme, le Code de procédure civile, et le Code pénal. Les règlements autonomes doivent ainsi garantir le respect de ce droit, ce qui assure un contrôle minimal de légalité.
En résumé, la Constitution française structure une séparation claire mais flexible entre le législatif et le réglementaire, garantissant la conformité des règlements aux principes juridiques fondamentaux sans systématiquement les soumettre à la loi.
Le règlement doit être conforme à la loi et ne pas empiéter sur les domaines réservés exclusivement à celle-ci, comme précisé par les articles 34 et 37 de la Constitution. La Constitution prévoit deux procédures a priori pour s’assurer que les règlements respectent cette distinction :
1. Procédure d’irrecevabilité
Lors de l’élaboration d’une loi, le gouvernement peut soulever une irrecevabilité en invoquant qu’un texte proposé au Parlement relève en fait du domaine réglementaire, et donc que le Parlement n’a pas compétence pour l’adopter. Cette procédure permet d’empêcher l’Assemblée ou le Sénat de légiférer dans un domaine réservé à l’exécutif, conformément à la séparation des pouvoirs.
2. Recours direct devant le Conseil constitutionnel
Si le gouvernement ou d’autres autorités (président, Premier ministre, président des assemblées ou un groupe de parlementaires) estiment qu’une loi empiète sur le domaine réglementaire, ils peuvent saisir directement le Conseil constitutionnel. Celui-ci examinera si le projet de loi ou la loi adoptée respecte les domaines réservés aux règlements ou si elle outrepasse la compétence du législatif.
Ces deux mécanismes de contrôle permettent de préserver la distinction entre les domaines législatif et réglementaire avant même l’entrée en vigueur de la loi.
Contrairement aux décrets, les lois elles-mêmes ne bénéficient pas de protection directe dans la Constitution. Le contrôle de leur légalité n’est exercé qu’après leur promulgation, c’est-à-dire a posteriori. Plusieurs mécanismes permettent cependant de contester la légalité des décrets et règlements, bien que ceux-ci soient distincts des lois.
Pouvoir du Parlement et contrôle du règlement
Le Parlement dispose de plusieurs moyens de contrôle indirect des règlements, mais il ne peut pas les annuler directement. Il peut abroger un décret ou vérifier que les règlements respectent bien les domaines définis aux articles 34 et 37 de la Constitution (déterminant le champ des lois et des règlements). Ce contrôle s’effectue principalement par l’intervention des particuliers.
Moyens de contrôle par les particuliers
Les citoyens peuvent contester la légalité d’un règlement de deux manières : par un recours en annulation pour excès de pouvoir ou par l’exception d’illégalité.
Dans le cadre d’un procès, une personne peut contester un règlement qui lui est appliqué en arguant de son illégalité. Ce recours n’a pas de limite temporelle et peut être exercé n’importe quand. En justice pénale, le juge peut refuser de condamner une personne en se fondant sur un règlement jugé illégal et non conforme à la loi. En matière civile, en revanche, le juge ne peut en principe pas statuer sur la légalité d’un décret.
Exceptions en matière de libertés fondamentales : Les juridictions civiles peuvent toutefois examiner la légalité d’un décret si celui-ci porte atteinte aux libertés individuelles, au droit de propriété ou à l’inviolabilité du domicile. Dans ce cas, même si elles ne peuvent annuler le règlement, elles peuvent refuser de l’appliquer dans l’affaire en cours.
Limites de ces recours
Le recours en annulation permet l’abrogation du règlement, mais l’exception d’illégalité ne fait que suspendre son application dans le cas d’espèce, sans effet rétroactif pour d’autres situations.
Ainsi, le cadre de la protection de la loi passe par un contrôle indirect des décrets et règlements par les particuliers et par la possibilité pour le Parlement de vérifier leur domaine d’application. Les mécanismes de contestation visent à garantir la légalité des règlements tout en assurant une certaine stabilité des lois une fois promulguées.
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