La République Romaine

La République Romaine

Rappel :Rome a été fondée en 753 av. JC, par Romulus. A l’origine, son territoire est restreint à la ville et sa banlieue mais elle se développe rapidement, soumets les cités voisines et connaît une activité économique remarquable qui en fait le centre des échanges entre le Nord et le Sud de l’Italie. Dans les premiers temps qui suivent sa fondation, Rome a été gouvernée par des rois au VI e siècle avant JC. Il s’agissait d’étrangers venus du Nord : La royauté des Etrusques. Ils disposent alors d’un pouvoir absolu, l’imperium et gouvernent en s’appuyant sur le petit peuple le -populus-.Mais les grandes familles supportent mal cet imperium et les rois sont chassés en 509 av-JC à l’issu d’une révolution aristocratique et le roi Tarquin (Le superbe), dernier roi étrusque, doit s’exiler en 509 av-JC. Rome devient une République(de -509 à- 27) : le gouvernement est la chose/affaire de tous. Puis, apparaît le Haut Empire (de -27 à 284) et le Bas Empire (de 284 à 765)

A. Les Institution politiques

    • Début de la République

A l’origine, la cité romaine est dominée par des castes fermées de familles : les patriciens. Ils sont généralement des propriétaires de domaines fonciers ou ruraux. Les chefs de ces familles gouvernent la cité dans le cadre du Sénat écartant du pouvoir le reste de la population qu’on appelle les plébéiens (la plèbe). Ce sont des acteurs essentiels de la ville économique et urbaine de la cité. Leur rôle militaire est indispensable dans les légions romaines et assez rapidement, un changement s’impose sous la pression de la plèbe. Les luttes sociales opposant patriciens et plébéiens vont permettre l’évolution institutionnelle de la République et progressivement, la plèbe conquière des garanties politiques. Pour imposer des réformes au gouvernement de la cité, les plébéiens utilisent des moyens de pression inédits. Ils se réunissent dans les conciles de la plèbe (= assemblées créent pour la plèbe), se donnent leurs propres lois : les plébiscites et se dotent de représentants particuliers appelés les tribuns de la plèbe. Les patriciens vont être obligés de composer et vont donc, reconnaître ces institutions de la plèbe. En effet, dans ce système Républicain, les principaux magistrats sont les consuls. Ces deux consuls sont choisis chaque année parmi les chefs des grandes familles patriciennes. Ils ont hérité du pouvoir de commandement suprême des rois étrusques : l’imperium. Dès lors, pour composer avec la plèbe, à côté des consuls patriciens, la plèbe obtient (dès l’année 494 av-JC)d’avoir ses propres magistrats spécialement chargés de la protéger contre les excès de pouvoir des patriciens : ce sont les tribuns. Ils sont reconnu officiellement par le Sénat au nombre de 2 au départ, puis 4, puis 10 progressivement. Ces tribuns sont élus par la Plèbe elle-même pour un an et forment un collège (puisqu’ils sont 2). La magistrature est collective et les pouvoir doivent être exercés conjointement par le collège. On reconnaît les tribuns de la plèbe mais le collège des tribuns ne participe pas directement au gouvernement de la République qui reste le monopole des Consuls. Ce collège de tribuns est en fait chargé de la défense collective de la plèbe et de la protection individuelle des plébéiens. Pour se faire, les tribuns sont déclarés intouchables « sacro-saints » (= si on s’en prend à un tribun, on doit s’exiler.) et leur pouvoir est essentiellement négatif. C’est un pouvoir d’empêcher, en exerçant un droit de véto appelé à l’époque« l’intercessio » contre les décisions des magistrats supérieurs ou du Sénat. A y regarder de plus près, dans ces conditions, le régime républicain démocratique ressemble plus à une Oligarchie (= régime où quelques-unsgouvernent). La République romaine des débuts est un régime oligarchique/aristocratique où seuls les meilleurs gouvernent. Les tribuns ont un autre pouvoir appeler«l’auxilium » Les tribuns peuvent venir en aide à la plèbe en général. Attention, les tribuns de la plèbe ne disposent pas de l’imperium.

    • L’Evolution institutionnelle

Le pouvoir de la République Romaine appartient au SPQR ( Senatus Populusque Romanus). Sa constitution comporte trois organes.

Le Sénatest le conseil aristocratique qui réunit les chefs des anciennes familles romaines. Elle est prestigieuse et comporte d’anciens magistrats. Elle comporte 300 sénateurs nommés à vie par les censeurs. C’est l’organe politique de l’oligarchie au pouvoir, organe suprême de la République. Il joue un rôle prépondérant au III e siècle à l’époque de l’apogée de la République. Les sénateurs votent les « senatus consults »: des avis votés par le Sénat pour inviter les magistrats à adopter des mesures jugées opportunes. Ces avis sont d’une telle force qu’on peut considérer qu’ils sont déjà des lois. Un autre pouvoir important du Sénat est« l’autoritas ». Il donne son autorité aux comices. C’est une Notion proprement romaine de l’-autoritas- qui signifie que le Sénat accepte une loi votée par les Comices.

Les comices ou assemblées du peuple. Ils votent les lois et élisent les magistrats. Il y a 3 types de comices à Rome:

Ø Les Comices curiates qui regroupent les seuls patriciens

Ø Les Comices centuriates ouverts aux plébéiens composés selon le niveau de richesse des plébéiens.

Ø Les Comices tributes sont issues de l’assemblée de la Plèbe et les citoyens sont répartis en fonction du lieu de leur domicile.

Ces assemblées détiennent théoriquement un pouvoir souverain mais en réalité ces assemblées sont dominées par les magistrats qui les convoquent et qui, seul, leur propose des lois sans qu’elles puissent les modifier.

 

Les Magistrats, Tous les magistrats à Rome sont chargés du gouvernement de la ville dans différents domaines, sont élus pour un an par les comices et ces magistratures romaines s’ouvrent progressivement aux plébéiens aisés. Ainsi, à partir de 367 av JC, il est admis que l’un des deux consultes pourra être plébéien et en 343 av JC, il devient obligatoire qu’un consulte sur deux soit plébéien. Quand on parle des magistratures romaines, on parle du « cursus honorum » (= La carrière des Honneurs) c’est à dire que la carrière dans la magistrature romaine respecte la hiérarchie.

Cette carrière des honneurs : (du plus bas rang au plus haut)

Ø Commence avec les questeurs (finances), ils sont chargés de veiller sur les ressources de Rome. (de 2 à 20 à 40) sont élus par les comices pour un an. Cette charge n’est ouverte qu’aux citoyens avec 10 ans de service militaire et à partir d’un certain âge : 28 ans pour les patriciens, 30 ans pour les plébéiens

Ø Les édiles(police, ravitaillement) (de 2 à 4) A l’ origine, le terme édile vient du mot latin « aèdes » (=temple), leur tâche était d’entretenir les bâtiments sacrés. Les édiles sont chargés de la gestion quotidienne de la ville et sont élus pour 1 an. Pour prétendre à l’édilité, il faut avoir 31 ans minimum et avoir occupé une magistrature précédemment. Ils sont chargés de la gestion municipale (eau, blé, surveillance des marchés, maintien de la paix publique, contrôle de l’arrivée de nouvelles divinités à Rome)

Ø Les préteurs, à l’origine, il n’y en avait qu’un chargé de la justice à Rome. Mais un second se joint à lui : le préteur pérégrin qui s’occupe qui affaires de justice pour les étrangers. Ce préteur joue un rôle décisif dans l’évolution du droit (de 1 à 16) Pour être candidat, il faut avoir 34 ans, être élu par les comices. Les préteurs disposent de l’imperium.

Ø Les consuls, Le consulat est la charge la plus prestigieuse du « cursus honorum». Ils doivent avoir au moins 42 ans et avoir occupé des places de censeurs et préteurs, ce sont les successeurs des rois de Rome, ont l’ «imperium » et sont supérieurs à tous les autres magistrats de Rome sauf aux tribuns de la plèbe. Ce sont les moteurs de la République Romaine.

· Autres magistratures :

Les censeurs sont élus par les comices tous les 5 ans (puis après pour 18 mois). La charge des censeurs est prestigieuse. Pour devenir censeur, il faut être citoyen romain de plus de 44 ans et ancien consul. Ils sont en dehors du «cursus honorum » classique et au nombre de deux. Les censeurs sont chargés de recenser la population de Rome en fonction de la fortune de ses habitants. Dans le recensement, ils opèrent un contrôle politique et moral des chefs de familles romaines. Le censeur n’a pas « l’imperium » mais a une position sociale telle qu’ils sont considérés comme la domination des magistratures romaines. Aussi, les censeurs recrutent les membres du Sénat, ils gèrent l’album et dressent la liste des sénateurs. Enfin les censeurs ont aussi un rôle économique important, ils surveillent la collecte des impôts et lance les grands travaux.

La charge de dictateur. Il s’agit d’une magistrature exceptionnelle établie au VIe siècle av-JC. Ici, le dictateur ne s’empare pas du pouvoir politique par la force mais est nommé en cas de trouble grave (guerre civile) pour une durée de 6 mois. Il reçoit le plein pouvoir, les autres magistratures sont suspendues.(Peut faire penser à l’article 16 de la Constitution de la V e République où ont attribut les pleins pouvoirs au Président de la République sans durée limite)

Pour terminer, on peut dire qu’à l’apogée de la République, les institutions romaines apparaissent comme un régime mixte à la fois monarchique (imperium des consuls), aristocratique (-autoritas-reconnue au Sénat) et enfin Démocratique (rôle important des assemblées populaires)

B. La crise de la Cité Romaine

La première cause de la crise est l’extension territoriale et ses conséquences. En effet, les institutions romaines sont faites pour de petites cités mais Rome s’étend sur un large territoire de conquêtes (Italie, Sicile, Afrique du Nord, Espagne, Grèce, Syrie, Égypte, Gaulle). Bref, l’ensemble du bassin méditerranéen est dominé par Rome : la « mare nostrum ». Le problème de l’organisation des conquêtes se pose très tôt et selon le degré de proximité avec la cité Romaine, on distingue deux sortes de statuts.

Ø L’Italie est une sorte de protectorat, les latins perdent leurs droits politiques mais conservent leur administration locale. (peuvent accéder à la citoyenneté romaine.

Ø Les provinces éloignées sont régies par la « lex provinciae », une loi édictée par le Général Romain auteur de la conquête. La propriété du sol est dévolue à Rome, ce qui justifie le tribut que paient les populations : pérégrins. (étrangers). Ses provinces sont soumises à un gouverneur choisit parmi les magistrats sortis de charge.

Unecrise sociale arrive à partir du IIe siècle avant-JC.

Les guerres de conquête ont ruiné la classe sociale Moyenne romaine. Abandonnant les terres pour combattre le soldat citoyen, propriétaire de la République a lourdement subit ces conquêtes et donc, une nouvelle Plèbe afflue à Rome : Une foule oisive et insatisfaite. C’est la période du pain et des Jeux. En revanche, l’Aristocratie profite de la guerre pour s’enrichir. Il y a désormais une détérioration des mœurs qui contraste avec l’austérité légendaire des Romains. La Guerre civil éclate, les institutions se dérèglent au I e Siècle. A plusieurs reprises, le fonctionnement des pouvoirs publics est interrompu. C’est le début de la guerre civil et de la dictature. (Jules César) Jules César ne profite que peu de temps de ses pouvoirs car on le soupçonne de vouloir rétablir la royauté et donc, le conduira à sa perte et sera assassiné le 15 MARS 44 dans le cadre d’un complot et c’est son fils adoptive Octave qui met fin à la guerre civil et devient maître du Jeu. En -27 il se fait décerner le titre d’Auguste (référence à la notion « d’auctoritas ») et dès lors laissant subsister une apparence de République, Octave fonde un nouveau régime l’Empire.