Les sources du droit camerounais et hiérarchie des normes

Les sources du droit au Cameroun et la hiérarchie des normes juridiques 

  1. I ) Les sources du droit 

 Par qui et comment la règle de droit est elle créée ? Les sources de droits ne se limitent pas aux législateurs, aux traités et aux conventions. On doit faire une distinction entre les sources textuelles et celles non textuelles. Les sources textuelles (constitutions, conventions et traités, lois et règlements) qui correspondent au droit écrit. Les sources non textuelles correspondent au droit non écrit (jurisprudence, doctrine et coutume). 

– Les règles du droit positif émanent d’autorités diverses. Certaines autorités élaborent directement les règles dont elles imposent l’observation. Ce sont des sources directes des règles de droit. Les autres n’ont pas ce pouvoir et se bornent à interpréter ces règles. Ils se bornent à favoriser la compréhension  et  l’évolution  du  droit.  Par  ce  travail,  et  à  des  niveaux  différents,  ils contribuent indirectement à la construction de l’édifice du droit. Ces autorités sont des sources d’interprétation  qui, dans une  certaine  mesure  mais  de façon  indirecte,  créent  des règles de   droit. 

–  Les sources directes,  véritablement  créatrices,  sont  la  loi,  au  sens  large,  et  la  coutume,  créée spontanément par le sentiment  et le comportement   populaire. 

– Le mot « LOI » est ici pris dans un sens très large. Il recouvre toutes les dispositions publiques formulées par écrit, présentant un caractère général, impersonnel et obligatoire. La « LOI » ainsi entendue,  recouvre  en réalité des textes  de nature  et de portée  sensiblement  différente. 

– La loi, au sens étroit du mot, est votée par le Parlement. Il peut s’agir d’un texte d’initiative gouvernementale  (projet  de  loi)  ou  d’un  texte   d’initiative  parlementaire (proposition  de  loi émanant d’un ou plusieurs parlementaires). On distingue les lois ordinaires ou parlementaires qui relèvent de la procédure  normale  et de la pratique  courante  des  lois  constitutionnelles  qui sont  des lois de révision de la Constitution, soumises  à une procédure  spéciale  (possible  référendum)  ou des lois organiques dont l’objet est de compléter et de mettre en œuvre des règles inscrites dans   la Constitution (délai de réflexion à respecter, examen systématique  par  le Conseil  constitutionnel) ou enfin des lois de finances soumises à des délais impératifs de ratification parce que ces lois sont indispensables  pour la gestion du pays. 

–  Le règlement englobe l’ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités administratives. Cette notion regroupe, en réalité, différentes sortes  de  textes  qui  se  situent,  les uns par rapport aux autres, dans un ordre hiérarchique plus marqué que celui des lois et qui correspond aux hiérarchies internes  de  l’autorité  publique.  Au  premier  rang  de  ces  textes  figurent  les décrets.  La compétence  de principe en matière de décret appartient au Président  de  la République et au Premier Ministre. Les ministres, dans le cadre de leurs  attributions  ministérielles, les préfets, dans le cadre du département, les maires, dans celui de la commune, peuvent aussi prendre des arrêtés réglementaires.  On  distingue  donc  plusieurs  types  de règlement  hiérarchisés  entre eux. 

Au premier rang figurent  les décrets et  au second rang les arrêtés. On distingue  les arrêtés selon leur auteur et ceux-ci se classent hiérarchiquement  selon  leur  autorité.  Au  premier  rang  se  trouvent les arrêtés ministériels ou interministériels, ensuite les arrêtés préfectoraux et  enfin  les arrêtés municipaux. 

– Il faut ajouter à cette liste, les circulaires par lesquelles un ministre donne des instructions à des fonctionnaires  pour  le  fonctionnement  du  service.  En  principe,  ces  circulaires  n’ont  pas   de valeur  réglementaire. 

II ) La hiérarchie des normes juridiques 

 Kelsen est à l’origine du normativisme juridique, principe selon lequel les normes juridiques s’insèrent dans un ensemble cohérent appelé hiérarchie des lois: Constitution, Traités, Lois, Règlements. Il s’agit donc de la classification des normes en fonction de leur importance. Les normes supérieures devant s’imposer aux normes inférieures. 

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