Le statut des nobles au Moyen-âge

Les nobles

Vient du latin NOBILIS : l’individu appartenant à un groupe connu, un groupe dont la puissance est à la fois financière et politique. Appartenance à ce groupe en raison de leur clientèle politique, situation financière. Nobles exercent les plus hautes charges de l’état (magistrature, sénat).

A Rome, la noblesse est une condition sociale. Sous la République les nobles résident exclusivement à Rome. Sous l’empire apparition d’une noblesse provinciale. Avec les invasions germaniques, la situation évolue, la noblesse romaine ne disparait pas brutalement, la puissance de cette noblesse va progressivement décliner. La noblesse va se résumer à un souvenir qui va se fondre dans un nouveau groupe dominant constitué des familles proches du roi, liées au roi par liens de vassalité, familles auxquelles le roi avait accordé une charge publique.

Vers an 1000, la confusion de l’époque entraine une confusion relative au statut de l’individu, aujourd’hui encore les historiens ont du mal à distinguer féodalité, chevalerie… entre 10 et 12ème on voit apparaitre une nouvelle noblesse de fait qui se rattache à la noblesse carolingienne, se fonde sur des critères financiers. Les nobles sont ceux qui possèdent des terres et qui par Conséquences disposent du pouvoir sur une partie du territoire français, ils exercent sur ces terres un pouvoir qui exclu celui du roi. Les mentalités vont reconnaitre la supériorité de ce nouveau groupe. Ce qui distingue la noblesse romaine de cette noblesse médiévale, c’est que la noblesse médiévale devient une condition juridique et non plus sociale car elle offre des avantages (privilèges).

Comment devient-on noble ? Jusqu’à fin 13ème, 2 moyens :

  • En devenant chevalier
  • En faisant acquisition d’un fief, le fief est une terre concédée au vassal en échange de l’hommage et des services nobles (aide financière).

Le terme de chevalier apparait vers an 1000 et idéalement, en théorie, le chevalier est celui qui protège veuves et orphelins, les plus faibles. Dans les faits, le chevalier est celui qui met son arme au service du roi ou d’un puissant. Pour être chevalier il faut être adoubé par un autre chevalier. Dans certaines provinces un fils de serf pouvait être adoubé s’il prouve une certaine valeur.

Dès le 13ème siècle, le pouvoir royal se reconstruit, embellissement du pouvoir royal, le souverain impose son autorité. Les guerres entre seigneurs se raréfient puisque le pouvoir du roi s’impose sur le territoire. La noblesse est ruinée en raison des croisades, elle va se refermée sur elle même. Seuls les fils de chevaliers pourront être adoubés et devenir nobles.

De même jusqu’à la fin du 13ème on pouvait être noble en achetant un fief, les nobles, avec accord du seigneur pouvaient vendre leur fiefs, et donc si un vilain (= paysan) l’achète il devenait noble.

Cet ascenseur social s’arrête en 1275, par une ordonnance royale : désormais les roturiers qui achètent un fief resteront des non nobles, la noblesse devient purement héréditaire. Noblesse caractérisée par les privilèges : seuls les nobles pouvaient porter des armes, nobles comparaissaient devant des juridictions spéciales (tribunaux de baillage ou de sénéchaussée). En cas de condamnation à mort, le noble est décapité et non pendu. Privilèges honorifiques : place réservée dans l’église. Privilèges fiscaux : les nobles ne payaient pas d’impôts car versaient l’impôt du sang, se battent pour le pays. Dès 17ème, l’état a de plus en plus besoin d’argent donc le roi créé de nouveaux impôts : la capitation et les dixièmes puis vingtième, payés par tous en théorie.

Le noble pouvait perdre ses privilèges, ses droits s’il commettait un acte indigne de la noblesse, c’est à dire s’il déroge il est frappé de dérogeance, il bascule dans le tiers état. Ex en se livrant au commerce ou en exerçant un métier manuel.

Société de l’ancien régime tripartite, 3 ordres depuis le 11ème, on observe une grande diversité dans les conditions, la société française ne se résume pas à ces 3 ordres, on peut voir de sous-ordres. Il existe des distinctions liées au sexe de l’individu : homme pouvait s’engager, contracter librement, la femme mariée n’a pas la capacité juridique, elle ne peut pas exercer de charge publique. L’individu peut être distingué grâce à son nom et son domicile.