La Terreur, les sans-culottes et la Chute de Robespierre

LES SANS-CULOTTES, LA TERREUR ET LA CHUTE DE ROBESPIERRE 

Les sans-culottes sont des révolutionnaires issus du peuple parisien qui ont joué un rôle important dans la révolution car ils ont contribué à faire chuter la monarchie constitutionnelle et donc à mettre en place la République. Ils ont participé à l’arrestation du roi, à celle des Girondins et à la mise en place des terreurs.

 » La terreur  » est la période qui s’étend entre 1793 et 1794, la république est menacée de l’intérieur par les royalistes et des armées européennes se dirigent vers les frontières, le pays est en danger. Durant cette période, le gouvernement de « Salut Public » dirigé par Robespierre après la mise à mort du roi, a mené une politique répressive et violente marquée par de nombreuses exécutions capitales

Robespierre mate les oppositions et plusieurs dizaines de milliers de personnes sont exécutées en 1 an.

I) Le mouvement populaire parisien : les sans-culottes

 —> L’appellation de sans-culotte viendrait de leurs vêtements car ne portent pas la culotte portée par les noble, pantalon très près du corps mais un pantalon très ample et fait de toile grossière.  Par ailleurs, ils possèdent un certain nombre de symbole comme le bonnet phrygien et la pique, arme avec laquelle il participe aux manifestations dans la rue, qui est aussi appelée la Sainte pique en raison de son importance pour les sans-culottes qui lui vouent un culte. On définit le sans-culotte à la fois socialement et politiquement, socialement c’est un homme de condition sociale modeste et politiquement c’est celui qui a participé à tous les grands mouvements révolutionnaires depuis le 14 juillet 1789. 

1) L’origine sociale des sans-culottes

 —> Si c’est un homme de condition modeste, ce n’est cependant pas un indigent (personne très pauvre) mais un travailleur venu du monde de l’artisanat et du petit commerce. On trouve des petits patrons et leurs ouvriers qu’on appelle des compagnons. Ce sont des gens qui ont une certaine culture, ils savent lire et écrire ce qui explique le succès de la presse populaire, presse spécialement conçue pour le petit peuple. 

2) L’idéologie sociale des sans-culottes

 —> Ils sont attachés à l’égalité sociale car pour eux ce n’est pas seulement l’égalité juridique mais aussi l’égalité de fait c’est à dire économique et ils veulent supprimer les riches pour atteindre ce but. Ils demandent l’égalité des jouissances en matière de biens de consommation et cela signifie la possibilité de se nourrir tous les jours donc un prix abordable pour tous. Ceci étant, ils ne veulent pas un véritable gouvernement social mais l’affirmation de la société du petit peuple puis ils aspirent à une société égalitaire et fraternelle car ils sont très attachés à la famille. Ils se tutoient systématiquement et veulent imposer cette idée. 

3) L’idéologie et l’organisation politique des sans-culottes 

 —> Ils imposent l’idée de souveraineté populaire et qui, pour eux, implique la démocratie directe. 

 —> Cette conception de démocratie directe à 2 points principaux d’application : 

  • Le contrôle étroit des élus par les citoyens 

La participation directe au pouvoir dans le cadre des sections 

Ø  Le contrôle des députés 

 —> Les citoyens, selon les sans-culottes, ont le droit de contrôler les députés et tous les gouvernants, les députés étant considérés comme des mandataires c’est à dire devant satisfaire les demandes des électeurs et le cas échéant ils peuvent les révoquer. Les citoyens peuvent aussi participer au pouvoir législatif par la voie du référendum, la loi devant être nécessairement sanctionnée par le peuple. 

=>Les sans-culottes sont méfiants à l’égard des gouvernants qu’ils vont alors contrôler et dénoncer. 

Ø  L’exercice du pouvoir dans les sections 

 —>  Il y a une Assemblée générale de sections à laquelle peuvent participer ts les citoyens en principe c’est à dire y compris les citoyens passifs (pauvres) à qui on attribue une indemnité journalière pour ce faire. Les Assemblée de sections se réunissent fréquemment spécialement en période de crise et peuvent discuter de problème locaux ms aussi débattre de questions politiques générales (guerre, paix…). Les décisions doivent être prises à l’unanimité, ce qui entraîne une épuration dans l’Assemblée mais elle n’est pas la seule institution des sections car il y a aussi les comités civils (organes administratifs chargés de s’occuper des problèmes importants) et les comités de bienveillance (chargés de prendre soin des + pauvres). 

=>Chaque section a ses propres troupes et les comités révolutionnaires ont une activité de police politique. 

Les effectifs des sans-culottes et déclin de la pratique politique 

 —> Ces effectifs sont très faibles, il s’agit donc de minorités agissantes (au max 5 à 10% des électeurs) et les membres des organes de sections ne sont pas plus de 3 ou 4 000 (0,5 % de la population). Or, le chiffre des militants est peu important mais les effectifs des sans-culottes diminuent au moment où la révolution atteint son apogée et ce déclin est du, d’après eux, à la lassitude de la participation aux organes de sections et à une tendance à se replier sur ses intérêts privés. Il est du aussi au Gouvernement révolutionnaire qui n’a cessé d’utiliser les sans-culottes pour servir ses propres intérêts d’une part en les faisant élire à la tête de comités et d’autre part en les envoyant à la guerre aussi bien extérieure que civile. 

 —> La désinfection des sans-culottes tient enfin aux tensions croissantes entre le Gouvernement et le mouvement populaire, tensions dues au fait que le gouvernement exerce une dictature imposant son pouvoir très autoritaire alors que les sans-culottes réclament un gouvernement démocratique. De plus, le gouvernement est obsédé par la guerre et appelle à une mobilisation générale pour lutter contre ses ennemis tandis que les sans-culottes sont surtout obsédés par les questions de pénuries alimentaires et ceci les amène à harceler le gouvernement à ce sujet entraînant des conflits. 

=>Au printemps 1794, on assiste à une suite de «divorces» entre le comité de salut public et le mouvement populaire des sans-culottes, divorces particulièrement visibles au moment de la chute de Robespierre. 

II) La Terreur et la chute de Robespierre

 —> La Terreur est proclamée par la Convention le 5 septembre 1793 et les sans-culottes demandent la guillotine pour avoir du pain pensant que c’est la meilleure solution (question centrale). La Terreur devient, jusqu’à la chute de Robespierre, la politique par excellence de la révolution et est appuyée par la majorité des députés. 

  1. La mise en œuvre de la Terreur

 —> C’est une politique de répression expéditive qui vise tous les ennemis réels ou supposés (c’est à dire en pratique) du gouvernement révolutionnaire et elle ne doit pas être confondue avec la violence anarchique de la foule (massacre de septembre 1792 = massacre de prisonniers par la foule). La Terreur est institutionnalisée et organisée par l’Etat, elle consiste en des mesures d’exception et la mise en place d’institutions d’exception. La + important des institutions c’est le tribunal révolutionnaire de Paris qui a été créé avant l’institution de la Terreur et qui connaît sa + grande activité à partir du printemps 1794, époque de la Grande Terreur. Il se caractérise par sa procédure répressive sommaire car en effet les accusés sont condamnés sans instructions préalables et sans véritables preuves au sens juridique mais sur simples dénonciations, l’accusé n’ayant aucuns moyens de se défendre. 

=>Le verdict à cet égard ne connaît que l’acquittement ou la condamnation à mort sans intermédiaire 

 —> La politique de la Terreur donne naissance aux suspects c’est à dire que des gens st suspectés d’être les ennemis de la révolution en raison d’une appartenance sociale ou d’un délit d’opinion. Les suspects st emprisonnés en attendant leur jugement (environ 500 000 pers hommes et femmes confondus sur 28 millions), ils sont surveillés et dénoncés par le Comité de sûreté générale à Paris et par les représentants en mission en Province. Cette politique a fait environ 40 000 victimes (exécutés par guillotine) et à Paris c’est un moyen pour le gouvernement de se défaire de ses adversaires politiques (girondins, extrême gauche, coco …) puis en Province elle frappe les prêtres réfractaires c’est à dire qui refusent la Constitution civile du clergé, frappe aussi les révoltés pro royalistes essentiellement des paysans et des nobles mais aussi les insurgés fédéralistes. La politique de la Terreur est accompagnée d’une suspension totale des libertés publiques (liberté de la presse notamment) car après la chute de la monarchie la presse royalistes est interdite et après la chute des girondins la presse girondine l’est à son tour, ne restant donc plus que la presse montagnarde. 

  1. La signification de la Terreur et la Chute de Robespierre 

 —> Donnée par les montagnards qui la justifie donc par les circonstances c’est à dire par des menaces pesant sur la révolution (guerres), interprétation reprise après mais c’est une justification incomplète et inexacte. 

          La Terreur trouve ses racines dès les débuts de la révolution et trouvera sa justification en particulier chez des penseurs libéraux du 19e (B. Constant par ex) ayant dit que les révolutionnaires n’avaient fait que remplacer un absolutisme par un autre. c’est donc un phénomène qui résulte de la conception même des pouvoirs. 

          Cette exacerbation de la révolution se produit au moment où le gouvernement révolutionnaire n’est plus menacé car en effet les menaces de guerres civile et externe ont largement disparu 

          Elle est due à la dictature de Robespierre qui l’a utilisé comme moyen de réaliser ses grands projets égalitaristes qui consistait notamment en la disparition des riches. 

          Le recours à la Terreur permet de régénérer la société (projet révolutionnaire) c’est à dire créer des hommes nouveaux, une société nouvelle autrement dit une politique de table rase. 

=>Cependant en 1794 la Terreur n’a plus de justifications rationnelles 

 —> La chute de Robespierre (dominateur du comité de salut public) a lieu le 9 Thermidor de l’An II d’après le calendrier révolutionnaire c’est à dire le 27 juillet 1794 et elle peut s’expliquer par son isolement de + en + net de la révolution et par l’abandon qu’il a subi des sans-culottes après un conflit les opposant. Il s’était aussi fait des adversaires parmi les membres des assemblées car ils pensaient qu’il aspirait à la dictature en tant que théiste. u moment de sa chute, certains étaient persuadés qu’il n’inspirait qu’à restaurer la monarchie à son profit ou au profit d’un membre de la famille royale (rumeur infondée). 

=>Peur de beaucoup de députés d’être guillotinés et en particulier les partisans de la Terreur 

 —> La Terreur est de + en + impopulaire et l’opinion publique dénonce Robespierre comme le responsable car il constitue une nouvelle faction contraire à l’unité nationale qui menace la révolution et dont il faut se débarrasser alors les terroristes (partisans de la Terreur) s’allient aux ministres de la plaine pour condamner à mort Robespierre. Très rapidement les terroristes vont être concurrencés et + ou – évincés par des hommes politiques révolutionnaires mais modérés qui vont entreprendre une politique de réaction contre les montagnards et contre la Terreur. 

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