La vie politique sous la Restauration

La Restauration monarchique : vie politique

La Restauration est la période de l’histoire de France correspondant à la restauration de la monarchie.

La Restauration (1814 – 1830) est comprise entre la chute du Premier Empire le 6 avril 1814 et la révolution des Trois Glorieuses du 29 juillet 1830. La Restauration est en un retour à la souveraineté monarchique de la Maison de Bourbon, sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, frères cadets de Louis XVI, déchu en 1792 puis exécuté en 1793. Cette période fut un temps d’expérimentation des débuts du parlementarisme, en préservant certains acquis de la Révolution française.

 

Intro

La fin de l’Empire va ramener la monarchie avec l’ancienne maison régnante, et cette période va se caractériser par : une stabilité institutionnelle qui contraste avec l’époque 1789-1815 et le retour à la paix intérieure et extérieure. La France cesse d’être en conflit civil armé et elle va cesser d’être en conflit avec l’Europe. L’époque est dominée par le romantisme. Dans cette France/Europe romantique il y a une jeunesse qui a le sentiment d’être né trop tard dans un monde trop vieux. Ceux qui ont fait la révolution se sont assis sur les fauteuils qu’ils ont récupéré pour eux, ils n’ont pas l’intention d’ouvrir les places aux générations nouvelles. La génération de Napoléon est là pour préserver la France des notables.
A lieu aussi la première révolution industrielle qui apparaît plus tardivement qu’en Angleterre mais qui se fait selon un processus plus long.

→ En déstabilisant une France rurale et en créant une masse (?) ouvriers

Il y a alors trois régimes :

  • le régime de la Restauration (1814-1815) jusqu’en 1830, les Bourbons reviennent au pouvoir, le Roi de France est issu de la légitimité de l’Ancien Régime.7
  • En 1830, une Révolution remet en cause le pouvoir des Bourbons mais on maintient la monarchie, c’est la monarchie de Juillet qui dure jusqu’à 1848, elle permet d’assoir une tradition parlementaire mais elle se heurte à un problème qui est celui de l’élargissement de la participation politique des citoyens. Une petite bourgeoisie aspire à accéder au pouvoir dont la haute bourgeoisie l’exclue.
  • En 1848, on balaye la monarchie, et établit la République démocratique avec le suffrage universel direct. La 2nde République échoue parce que la masse populaire manque cruellement de formation politique. Et ainsi Louis Napoléon Bonaparte va arriver au pouvoir, mais il ne parvient pas à se maintenir au pouvoir et refonde un Empire en faisant un coup d’État.

En terme politique, la période 1815-1827, la France restaurée apprend les règles du jeu politique sous des formes nouvelles, le régime parlementaire, forme nouvelle débattue, combattue, mais la fermeture du système politique conduit à l’apparition de formes politiques clandestines et violentes. On tente de rétablir l’ancienne monarchie et de balayer la révolution. On déclenche une nouvelle phase révolutionnaire qui dure de 1827-1835.

La vie politique sous la Restauration

Que se passe-t-il ?

Aux élections d’août 1875, après les Cents-Jours, après la dissolution de la Chambre bonapartiste, les candidats ultras se déchaînent contre ceux qu’ils appellent les révolutionnaires (tous ceux qui ne sont pas des ultras).

Le résultat des élections : sur 398 députés, 350 professent un royalisme intransigeant.

Louis XVIII est celui même qui a qualifié cette Chambre d’introuvable, mais c’est cette chambre qui exige du Roi une politique réactionnaire, terme qui apparaît sous le directoire, l’idée étant que action = action du gouvernement révolutionnaire et réaction = post thermidorienne de la Convention. Il a ici un autre sens, c’est la contre-révolution qui est marqué par deux choses : l’incompréhension de ce qui s’est passé et de ce qui se passe et l’idée que l’on pourrait revenir à l’AR. Le temps ayant passé, la Révolution devenant très sanguinaire pour les contre-révolutionnaire, Napoléon sanctifiant son propre régime dans le sang des bourbons arrive une autre façon d’envisager les choses qui est la réaction qui se veut une réaction violente qui copie ou qui reprend la même violence que le gouvernement révolutionnaire CONTRE la révolution qui ne veut pas rétablir l’Ancien Régime tel qu’il était mais veut établir un AR fantasmé qui fait de l’autel et de la noblesse aristocratique celle des immigrés, le soutient indéfectible du trône.

La réaction se caractérise par cette alliance entre le trône et l’autel, l’idée selon laquelle la religion et le principe conservateurs et moraux pourra revenir sur l’immoralité de la RF.
Et sous la révolution, on a l’idée de l’élimination physique de l’adversaire, mais le terrorisme révolutionnaire oscille entre l’élimination physique (grande Terreur) et la terreur (effrayer l’adversaire pour le faire taire). La réaction c’est pareil sauf qu’elle passe à une étape supplémentaire en légitimant encore plus l’élimination physique de l’adversaire.
Telle qu’elle se déroule en France, la réaction terroriste ne connaît que quelques phases : c’est la Terreur blanche qui a lieu durant les élections d’août 95 que l’on massacre tous les anciens révolutionnaires, et condamneront à mort le maréchal Naît (?) il faut tuer ce qui sont un danger, et dans d’autres pays (Espagne), la réaction politique planifie l’élimination physique par la peine de mort ou la prison à vie, appuie le refus de la dualité d’une société qui émerge de la Révolution entre ceux qui y ont été favorables ou défavorables.

La chambre introuvable sera donc dissoute car elle veut dicter la politique du Roi. Après la dissolution c’est une assemblée monarchique qui est élue mais plus modérée, elle comporte beaucoup de monarchistes qui sont des ralliés c’est à dire des gens qui ont pu émigrer sous la Révolution mais beaucoup sous Napoléon. Les émigrés sont favorables à la monarchie car c’est le régime des notables et c’est eux qui permettront le régime de la loi Laîné et va permettre l’élection d’une assemblée plus libérale.

A partir de 1816, c’est l’époque des constitutionnels au pouvoir. Ce sont ceux qui défendent l’idée d’une charte mettant en place un régime parlementaire, il s’git donc pour eux d’améliorer la représentativité du pays légal par rapport au pays réel tout en maintenant les garde-fous que la Charte a posé contre les dangers d’un retour à la Révolution. Ces constitutionnels sont les défenseurs avant la lettre du juste milieu. C’est un milieu entre la Réaction et la Révolution.

Cette libéralisation se poursuit et se maintient jusqu’en 1820. En 1820, Louis XVIII n’a pas d’enfant et son successeur est le futur Charles X qui lui a deux fils, le Duc d’Angoulême qui n’a pas d’enfant et le Duc de Berry qui n’en a pas encore. Il y a donc la fragilité d’une Restauration qui tient à la bonne vitalité d’une famille. Un républicain acharné Louvel assassine dans la nuit du 13 au 14 février 1820, le Duc de Berry qui était l’espoir de la prospérité du régime, mais sa femme est enceinte, et un garçon naîtra et pourra assurer la continuité du régime.

Les ultras accusent le gouvernement de laxisme et l’assassinat du Duc de Berry provoque une réaction immédiate qui va se caractériser par la loi du double vote, il s’agit de refouler les libéraux qui avaient fait leur entrée dans la Chambre. On est dans un contexte difficile en Europe car en janvier 1820 un coup d’état militaire qui réussit en Mars, impose au Roi d’Espagne une Constitution dite libérale, proclamant la souveraineté de la nation espagnole.
Dans les 6 mois qui suivent, révolution à Naples, on y proclame la Constitution espagnole, puis en 1821 à Turin on impose au Roi d’admettre la Constitution espagnole. Cette Constitution s’impose, on est dans l’Europe de la Sainte Alliance, c’est le spectre de la Révolution qui ressurgit, c’est la crainte d’un nouvel élan révolutionnaire dans toute l’Europe. On remet en cause les libertés de la presse en France…

La France en 1823 intervient en Espagne pour rétablir la Monarchie. En l’espèce, Châteaubriant qui était ministre des affaires étrangères, a plaidé lors d’un congrès de la St Alliance l’intervention de la France en Espagne, et c’est la Restauration qui va se venger de la défaite que Napoléon a suivi en Espagne en 1814, il s’agit de réintégrer pour la France le concert des Nations et la France le réintègre en intégrant le Concert des Nations réactionnaires.

En 1824, Louis XVIII décède et Charles X monte sur le trône. Dès lors il n’aura de cesse de revenir sur les avancés de la parlementarisation et sur l’interprétation pactiste de la Charge.

En 1825 il fait voter le « milliard aux émigrés » destinés à indemniser les émigrés, on ne revient pas sur la vente des biens nationaux aux notables mais on indemnise les émigrés, le plus gros bénéficiaire fut Louis-Philipe, le Duc d’Orléans.

La loi dite « du milliard aux émigrés » est une loi française promulguée en avril 1825, consistant à indemniser les émigrés qui avaient perdu leurs biens vendus comme Bien national sous la Révolution (à partir de 1793 pour les nobles émigrés), dans le but de calmer les craintes des acheteurs.

La période 1825 1827 est dominée par Villèle qui sera le ministre qui opérera la réaction. Il se maintient très longtemps au pouvoir et permet précisément une politique continue et stable.

A partir de 1827, le régime va de mal en pis et il se détache littéralement du pays. En Avril 1827, lorsque le Roi passe en revu la garde Nationale, il entend à plusieurs reprises des slogans hostiles au Ministère : le Roi va réagir en dissolvant la garde nationale mais lorsqu’en 1830 la Révolution va avoir lieu, les anciens de la Garde nationale vont récupérer leurs équipements contre Charles X plutôt que d’être une force susceptible de soutenir Charles X → divorce entre les notables qui forment la Garde armée et civique du Régime et le Roi.

Les élections de 1827 sonnent un premier avertissement contre Villèle, le Roi doit le remplacer contre un monarchiste modéré, en 1828, c’est un nouveau ministère monarchique et modéré qui est en accord avec la majorité de la chambre, mais en août 1929, Charles X renvoi son ministère Martignac remplacé par Polignac, et là c’est la veille de la Révolution.

Le 2 mars 1830, le Roi ouvre la session parlementaire, dans le discours du Trône il fait allusion à des coupables manœuvres engagées contre lui. Il annonce d’ores et déjà aux députés qu’il aura la force de les surmonter. Il ne demande pas la collaboration de la Chambre, il la menace.

Les députés votent une adresse, ou plutôt 221 députés votent une adresse qui restera dans l’Histoire, comme l’adresse des 221, hostile au Roi.

Alors en terme sibyllin, les députés sont favorables au principe parlementaire (représentants de l’opinion de la nation, avec un ministère en accord avec leurs idées, et le Ministère doit être en accord avec la majorité et fidèle aux vœux du Roi, et doit être le lieu de rencontre entre la volonté royale et la Nation).

Le roi ne l’entend pas de cette oreille, il proroge la Chambre (met fin à ses travaux) et dans la foulée, dissout la Chambre. La campagne électorale a lieu et le Roi espérait le soutient de la France rurale et pour renforcer son prestige a la génialissime idée d’envoyer son armée conquérir l’Algérie. Les élections donnent raison aux 221, et renforcent la majorité des 221.

Le 26 juillet 1830, le Roi signe 4 ordonnances sur le motif de la sûreté publique. Il a juridiquement pleinement le droit de prendre ses 4 ordonnances. Sur le plan juridique rien ne s’y oppose mais sur le plan politique ces 4 ordonnances sont : suspension de la liberté de la presse, dissolution de la Nouvelle Chambre des députés même pas encore réunie, nouvelle loi électorale pour réduire le nb de députés, convocation des nouvelles élections pour Septembre.

Dès le 26 juillet, les étudiants de Paris protestent, rejoints par les ouvriers de l’imprimerie, car on a fermé les imprimeries on les a mis au chômage. A la bourse, le franc baisse et on est dans un contexte dans lequel en plein été il y a peu de députés à Paris, élément important dans la transition du régime.

44 journalistes publient dans le journal national un appel à la désobéissance, Adolf Thiers l’un des 221, chef de file du mouvement constitutionnel dit dans le National « les ministres ont violé la légalité, nous sommes dispensés d’obéir » Armand Carrel dit « la France retombe en Révolution par le fait même du pouvoir ». Les républicains mobilisent dans leurs rangs : ils font appel aux anciennes sociétés secrètes ; les gardes nationaux ressortent les armes.
Le 27 juillet, plusieurs journaux paraissent et les attroupements grossissent dans Paris. Finalement l’Est de Paris se couvre de barricades. La troupe est envoyée et se laisse prendre au piège des barricades et se fait massacré par les insurgés depuis les toits. L’insurrection dure jusqu’au 29 juillet → les trois glorieuses. L’émeute est maîtresse de la ville. La révolution a été faite par 50 000 ouvrier, étudiants, petits bourgeois, les républicains et le prix payé pour l’émeute est assez lourd : +de 1000 morts. Les émeutiers veulent la République mais les députés ne l’entendent pas de cette oreille. Ils considèrent que s’il faut stabiliser le régime parlementaire il ne faut pas d’une République qui est dangereuse et anarchisante.

C’est ainsi que dès le 30 juillet certains des députés présents à Paris vont de conciliabule en manipulation présenter comme une évidence le fait que Louis-Philippe devienne Roi.

Quel bilan faire de la Restauration sur le plan de la politique : la cause de l’échec des Bourbons n’est pas tant le suffrage restreint que l’éloignement toujours plus grand avec le pays réel. La preuve en est, 1830 n’est pas l’année du suffrage universel, et le régime reste censitaire en 1830. Le pays légal s’est complètement décroché de la réalité en restant et en favorisant les notables fonciers ruraux au détriment de la nouvelle élite économique à savoir les industriels, les banquiers et les commerçants.

En 1814 1815, Louis XVIII est très prudent, il a été averti par les précautions des alliés dont certains doutaient que la France accepte un Bourbon sur le trône. Notamment le Tsar Alexandre II considérait que jamais Bourbon ne règnerait.

Louis XVIII a été modéré mais Charles X a considéré que les choses étaient acquises pour lui et a donné des marques blessant l’orgueil révolutionnaire de la Nation, notamment en se faisant sacré Roi à Reims, avec la loi du milliard des émigrés, et l’assassinat du duc de Berry témoigne bien de la fragilité de la Restauration et de la difficulté à assoir dans l’opinion française l’idée selon laquelle le Roi est légitime. C’est à dire qu’au fond, l’échec c’est celui de la recréation d’une monarchie mystique. En 1830 non on ne pense pas que le Roi soit un être à part.

Ensuite les Bourbons étaient incapables de prendre acte de la modification des équilibres des forces sociales et de l’enracinement des idéaux de la période révolutionnaire.

Les libertés publiques contenues dans la Charte, Louis XVIII les a octroyés par prudence, Charles X a considéré que ce n’était qu’une clause de style mais les 221 ne l’entendaient pas de même.

Enfin, phénomène important que l’on retrouve en 1848, il y a toute une nouvelle génération qui n’a connu ni la Révolution ni l’AR, qui a fait des études en particulier une génération qui a étudié le Code Civil, mais qui ne trouve pas de place correspondant aux études faites dans la société, car la société privilégie la rente et le majorat à savoir l’oligarchie en place.

C’est une société qui a du mal à faire primer le mérite.