Les villes au Moyen-âge

 

Les villes dans la société médiévale

Les anciennes cités qui avaient constituées les centres de la vie économique, culturelle, administrative et politiques dans le monde méditerranéen s’étaient petit à petit dépeuplées après le 4ème siècle.

D’autres ont survécu en tant que petites « bourgades » de quelques centaines d’habitants.

  • Section 1 : le renouveau urbain
  • I) Le repeuplement des anciennes citées
  • II) La création d’agglomérations nouvelles
  • I) L’importance de l’urbanisation
  • Section 2 : La vie urbaine dans la civilisation médiévale
  • II) Les catégories sociales dans les villes

Section 1 : le renouveau urbain

I) Le repeuplement des anciennes citées

La civilisation des 9ème, 10ème et 11ème siècles ont constitués les structures féodaux-seigneuriales.

En occident se produit un renouveau des activités urbaines, petit à petit les villes reprennent leur rôle de centre de production et d’échange. En se redéveloppant elles vont revendiquer des libertés adaptées à leur situation particulière et vont conquérir leurs institutions spécifiques.

Les anciennes villes de l’antiquité qui avaient été réduites à la situation de « bourgades » dépeuplées passé le 4ème s, recommencent à se développer avec le repeuplement. Faubourgs peuplés d’artisans, commerçants…

L’amalgame entre la cité (vieille ville) et le faubourg (quartier des artisans, plus dynamique) va laisser subsister des différences.

Dans certaines villes les habitants vont conserver les statuts et une organisation différente.

II) La création d’agglomérations nouvelles

Des villes nouvelles se créent parfois spontanément dans un lieu favorable (auprès d’un château) ou dans un lieu stratégique. Dans d’autre cas, c’est le seigneur qui va créer une agglomération nouvelle.

Ex : création des « sauvetés » au 11ème et 12ème (zone où la guerre est interdite).

Les grands seigneurs laïques eux-mêmes prennent conscience de l’utilité de créer des centres de peuplement dans un but militaire ou économique. Ex : Création de la ville de Montauban en 1144.

Au 13ème siècle la politique d’urbanisation devient systématique et les grands seigneurs du midi multiplient les bastides qui sont caractérisées par un plan rationnel.

Le nom de ces villes évoque l’origine des villes (ex : Labastide), leur franchise (ex : Villefranche).

La création de ces bastides correspond à plusieurs motifs :

– Le regroupement des populations, un rôle militaire…

Parmi ces créations, la plupart resteront de simples bourgs ruraux mais elle révèle que les rois et les seigneurs ont eu pleinement conscience de l’importance du mouvement urbain.

Section 2 : La vie urbaine dans la civilisation médiévale

I) L’importance de l’urbanisation

Les zones d’activité économique les plus intenses sont celles où le développement urbain est le plus précoce et le plus complet. Il y a 2 zones d’activité économique très importante : l’Italie et la Flandre.

Pour la France médiévale, il y a 3 zones principales :

– Les villes de l’ancienne Gaule Narbonnaise.

– Les villes qui jalonnent la grande voie de communication qui relie la méditerranée au Nord par le Rhône, La Saône, et la Seine.

– Les grandes villes de Picardie et de Flandre (zone des Pays-Bas).

Ce renouveau urbain débute en France au 11ème et 12ème et va se poursuivre jusqu’au 14ème siècle.

Vers 1100, aucune ville n’atteint 10 000 habitants. A la fin du 13ème, les villes les plus importantes sont Paris (50 000 habs), Toulouse (35 000 habs), Lyon, Bordeaux, Marseille.

Florence, Venise, Milan ont au moins 100 000 habs. Ce développement se poursuit jusqu’à la fin du 13ème puis après les ravages de la guerre de 100 ans, les villes ne retrouveront leur niveau de peuplement qu’au début du 16ème.

Par la suite, la croissance sera stoppée jusqu’à la nouvelle poussée du 18ème s. Ce renouveau urbain s’accomplit dans le cadre juridique de la seigneurie. En effet, peu à peu dans toute la France va se développer un mouvement d’émancipation des villes et aboutit à l’établissement de structures de gestion qui expriment des degrés d’autonomie différents vis-à-vis du seigneur.

II) Les catégories sociales dans les villes

Il y a des similitudes de genre de vie et de comportements entre les habitants des villes (sens de l’activité et responsabilité individuelle). Les citadins ont une vivacité d’esprit entretenue par les contacts humains, l’école et la prédication.

Il y a des différences plus profondes entre les catégories de citadins. Les clivages deviennent plus nets à mesure que le ville neuve devient peuplée et se sépare des « bourgades ».

Cela tient aux conditions de répartition du sol dans un espace rare, recherché, et couteux.

Une partie du sol appartient aux puissances d’Eglise (ex : évêques, ordres religieux).

En plus de l’édification des lieux de culte et de leurs logements, ces puissances ecclésiastiques concèdent des terrains ou des boutiques.

Il y a aussi une noblesse urbaine. Ils conservent les privilèges et les habitudes de la noblesse et jouent un rôle important dans les villes. Ils possèdent des « maisons fortes », des tenures urbaines et représentent une force militaire.

Cependant, c’est un groupe menacé dès le 13ème s par l’ascension de la bourgeoisie qui développe sa puissance par le biais du commerce, et devient à son tour propriétaire du sol.

A côté des propriétaires aisés, il y a une multitude de tenanciers.

L’augmentation de la population des villes provoque la hausse du prix des terrains à bâtir et de loyers.

Le montant des loyers entre le début et la fin du 13ème a été multiplié par 5.

Le patrimoine immobilier est figé car il y a une stabilité des tenanciers.

Le « négoce » devient l’activité la plus rémunératrice.

Dans les villes de moyenne importance il s’agit d’un commerce de redistribution régional ou local qui porte sur les biens de consommation courante.

Les opérations financières sont effectuées par les négociants et changeurs. Ce sont des opérations très complexes portant sur des sommes très élevées lorsqu’il s’agit d’opérations de prêt réalisées par des compagnies financières Italiennes au profit du roi.

Cependant, ces opérations sont plus simples et plus réduites lorsqu’il s’agit d’opération mettant en rapport les citadins de ville comme Toulouse.

Les multiples opérations de prêt, d’association, enrichissent les uns et appauvrissent les autres.

A la fin du 13ème, les nobles, les établissements ecclésiastiques, et le petit peuple sont parmi les endettés alors que se consolide une oligarchie d’individus enrichis par le négoce et les opérations financières.

Cette bourgeoisie prend le contrôle des municipalités et a tendance à se fermer (mariages, privilèges)

En France, cette bourgeoisie engage un mouvement d’accès vers la noblesse et le service du roi.

Il y a un mouvement de renouvellement des élites. Des catégories nouvelles apparaissent à partir de la fin du 13ème siècle avec le renouveau de l’administration royale et du droit romain.

Le gros de la population des villes est composé d’artisans et de commerçants (« les gens du métier »). En dessous et en dehors du cadre protecteur de la corporation, il existe une main d’œuvre non qualifiée (« brassier ») qui sont des nouveaux venus.

On trouve aussi une frange de mendiants et de vagabonds qui constituent un monde à part.