Les fonctions de la monnaie.
Depuis Aristote on définit la monnaie par les 3 fonctions. Cette présentation est défendable. Mais quelques économistes pensent que cette définition est trop étroite. Certains essayeront de dire quelle est la valeur la plus importante.
La monnaie représente un moyen de paiement accepté par une communauté ; c’est un instrument essentiel de l’activité économique, la monnaie permet de se procurer tout bien ou service vendu sur un marché. Les fonctions de la monnaie découlent directement des problèmes posés par le troc. Elles sont triples :
- – la monnaie sert à la fois d’intermédiaire dans les échanges,
- – la monnaie sert de moyen de réserve de valeur et d’unité de compte.
- – la monnaie est un moyen de paiement universel, immédiat et sans coût.
SECTION 1 : LA HIÉRARCHIE DES APPROCHES
- L’Économie monétaire et financière
- La monnaie métallique : du bimétallisme au monométallisme
- Les fonctions de la monnaie
- Histoire de l’économie monétaire
- L’échange dans l’économie monétaire
- Histoire de la monnaie
- L’économie monétaire
La 1ère chose mise en relief : approche institutionnelle, puis approche fonctionnelle, mais aussi formelle.
- 1 : Les approches institutionnelles.
Ici, on peut citer 3 théories assez représentatives qui st opposées entre elles.
– La théorie marxiste : Dans le capital Marx a une approche institutionnelle de la monnaie et va développer une théorie des crises dans le système capitaliste. Il décrit ces crises comme étant monétaires et institutionnelles.
– La théorie évolutionniste : qui s’intéresse beaucoup à l’évolution des institutions et à la manière dont elles fonctionnent. 1er auteur : Menger. On utilise souvent la théorie des jeux coopératifs (application à la règle de droit par Ullman-Margalit)
– La théorie « contractualiste » : théorie du contrat social mais elle avait plusieurs variantes (Rousseau, Hobbes…). Buchanan expose lui une théorie du contrat social qu’il nomme contrat constitutionnel (règle Constitutionnelle pour la monnaie)
- 2 : Approche fonctionnelle
– Certains ont accordé la prééminence à la fonction d’unité de compte (Yeager par exemple). Le point fort ici c’est qu’il est vrai que l’unité de compte ne peut pas être quelconque (en effet parfois certains ont considéré que cette unité était une préoccupation juridique et non économique) et il faut qu’elle soit stable et qu’elles rendent service aux agents qui l’utilisent. Peu nombreux st les auteurs qui pensent comme Yeager
– Fonction d’échange prééminente (Say, Smith… ces auteurs classiques s’opposaient aux mercantilistes.). Les néoclassiques (surtout Walras) ont eu des difficultés à intégrer ce système d’intermédiaire d’échange dans leur modèle. Il faut reconnaitre que Marx a accordé la prééminence à la fonction d’intermédiaire d’échange (chaîne M-M : marchandises par marchandises qui se transforment dans économies monétaires en chaîne M-A-M le A signifiant argent qui sert d’intermédiaire. Mais il ajoutait que le capitalisme transformerait cette chaîne de telle sorte à ce que nous aurions une chaîne A1-M-A2 : plus-value récupérée sur le dos du travailleur entre A1 et A2). Aujourd’hui, beaucoup d’auteurs (même les nouveaux keynésiens : Robert Clower par exemple) st tous enclins à reconnaitre cette fonction.
– D’autres donneront la plus grande place à la fonction de réserve de valeur. c’est le cas de Keynes (1936). Pourquoi ? notamment car il exprime son réticence face à la thésaurisation qui n’étant pas injectée sur le marché, cause selon lui des troubles économiques.
- 3 : Les approches formelles
Distinction entre aspects techniques et conceptuels.
Techniquement, la monnaie scripturale témoigne de grandes différences formelles avec l’époque. Mais, accompagnant cette différence de forme il y a des phénomènes monétaires qui eux-mêmes s’analyseront de façon différentes.
La thésaurisation par exemple : c’est mettre de coté la monnaie.
A l’époque des monnaies métalliques, quand il existait des craintes, les gens prenaient des pièces et les mettaient de coté (les cacher).
Aujourd’hui, les gens ont parfois encore des craintes. Mais, concrètement, au lieu de cacher cet argent ils les gardent à la banque à titre de précaution. Mais, la banque fait travailler l’argent. L’individu croit être tranquille et thésauriser mais l’argent travaille tjrs et la banque l’utilise.
Il y a aussi les aspects conceptuels : ici la théorie économique est extrêmement variée. Il y a deux voies d’analyse qui st identifiables dans la littérature économique.
– 1ère voie : des économistes donnent à la monnaie le statut de bien économique même si ce bien est immatériel. Dans cette voie on trouve les économistes qui ont essayé de prouver que la monnaie a de la valeur.
2 exemples : Marx considère que la monnaie = bien. Marx a développé une théorie de la valeur précise qui est la valeur travail (un bien vaut plus que l’autre s’il exige plus d’heures de travail). Quand il a voulu prouver la valeur de la monnaie il a essayé d’utiliser cette théorie. Quand c’était la monnaie en or et argent, il fallait les réaliser et cela demandait du travail, la théorie pouvait s’appliquer. Mais le problème c’est l’arrivée de la monnaie en papier qui exige peu de travail. Il y a cette volonté chez Marx de considérer la monnaie comme un bien dont il faut expliquer la valeur travail.
On retrouve un problème analogue chez les néo-classiques qui se sont opposés au marxisme et à se théorie de la valeur travail. Eux, ont développé une théorie de la valeur utilité. Pour eux c’est le critère de l’utilité qui explique la valeur des biens. Problème on peut appliquer cette théorie aux biens classiques (oranges, pommes, poires, abricots…) car ces biens procurent une utilité directe. Si on passe à la monnaie : qu’est ce que la monnaie ? C’est l’utilité des biens qu’elle permet d’acheter : fonction d’intermédiaire d’échange. Ce n’est pas un bien d’utilité direct. Certains ont essayé de faire comme si cette monnaie était un bien de consommation mais le fait est que ce n’est pas le cas et surement encore moins lorsqu’on parle de la fonction d’intermédiaire d’échange (Don Patinkin donnait au bien le statut de bien de consommation mais est-ce vraiment pertinent ?)
– 2ème voie : Eux considèrent plutôt la monnaie non pas comme un bien mais comme un actif financier. Comme si elle était un bon du trésor qui ne serait pas rémunéré. C’est le cas de Keynes, des monétaristes…
Une théorie peut adopter les 3 approches de manière simultanée. Il n’y a pas tjrs de contradiction entre ces approches elles se complètent. En revanche il y a des différences et des oppositions entre les théories.
Section 2 : La fonction d’intermédiaire d’échange : fonction principale
Il y a 3 notions à avoir en tête :
- 1 : La notion de service de la monnaie.
La question certes théorique mais significative est de savoir si on peut assimiler la monnaie à un bien de consommation classique auquel cas on lui attribuerait une fonction d’utilité directe comme les oranges.
On l’assimile plus souvent à un bien de production. A l’instar des biens de production la monnaie rendrait des services aux individus (preuve : service dans les échanges dans l’espace et dans le tps). L’idée est que la monnaie a une forme de productivité dans les échanges. Elle nous permet de libérer du tps qui au lieu d’être consacré à l’activité d’échange peut être consacré à d’autres activités productives.
- 2 : La notion de « prix de la monnaie ».
Quand on parle de prix de la monnaie, cette notion peut paraitre curieuse d’autant plus que généralement on parle du prix monétaire d’un bien mais pas du prix de la monnaie. Mais elle est fondée, c’est la notion de valeur de la monnaie.
La question posée ici n’est pas de savoir, pour l’instant, d’où vient la valeur de la monnaie mais comment l’exprimer.
Nous allons partir d’un cas simple pour généraliser ensuite.
Dans le cas simple on imagine 3 biens A, B (biens ordinaires), Monnaie (monnaie au sens d’intermédiaire d’échange). Dans cette économie monétaire :
On à le prix monétaire de :
A — rapport d’échange entre 1 unité de A (c’est-à-dire par exemple 1kg d’orange) et une unité de monnaie = 5
B– prix monétaire R (B, M) = 8
Comment exprimer la valeur de la monnaie?
A, B, M
R (A, M)=Pa
R (B, M)=Pb
La monnaie est confrontée aux biens existants. Ici, il est facile (car seulement deux biens) d’avoir une idée de la valeur du prix de la monnaie.
Pm = 1/Pa
Pm = 1/Pb
On peut déjà tirer un principe : le px de la monnaie (Pm) ou la valeur de la monnaie en termes d’un bien (A) est l’inverse du px monétaire de ce bien è 1/Pa.
Cas général : plus complexe. Economie réelle.
Il y a une multitude de biens. « On » est obligé de procéder à des simplifications pour avoir une idée de la valeur de la monnaie.
On va essayer de prendre un échantillon représentatif de cette multitude de biens avec un nombre N de biens (choisi pour être représentatif). Ces biens seront choisis avec soin et non pas aléatoirement.
A, B, C………N-1, N
On peut alors désigner le px monétaire de chaque bien.
Pa, Pb, Pc……. Pn-1, Pn
Les besoins à l’égard de ces biens ne sont pas tous identiques. C’est-à-dire que l’on va introduire un coefficient de pondération (un poids) à chacun de ces biens :
Wa, Wb, Wc…………Wn-1, Wn
Considérons que ces N(300) biens entre dans le panier de la ménagère. Il n’ont pas la même importance, c’est-à-dire pas le même poids.
La somme des poids de ces N biens = 100%
A chacun des px monétaires (Pa, Pb) on va accrocher le poids :
WaPa+ WbPb……………. Wn-1Pn-1, WnPn = P
Ce P = niveau général des px monétaires. Cette variable est souvent utilisée. C’est un px en en euros, c’est le prix d’une unité d’une marchandise imaginaire qui serait composée de fragments de ces N biens, lesquels fragments ont des poids différents.
C’est une moyenne des px monétaires
On peut alors définir le cas de la monnaie en appliquant le principe général trouvé dans économie simple.
Pm = 1/P |
On l’appelle le pouvoir d’achat de la monnaie ou pour être précis le pouvoir d’achat de 1 unité de monnaie (de 1euro ici).
Concrètement c’est-à-dire que 1/P indique le nombre d’unité de ce bien imaginaire que l’on peut acquérir avec un euro.
Cette notion est très importante, elle se rattache à la fonction d’échange. Elle est importante en théorie mais aussi en pratique. En effet, elle permet déjà de distinguer les variables nominales et les variables réelles.
Supposons qu’on perçoive un revenu R= 4000€. Le plus important est de savoir ce que l’on peut acheter avec :
R x 1/P = c’est-à-dire le revenu réel.
|
Quand on a un compte en banque en euros (en caisse nominale) le plus important est de savoir l’en caisse réelle.
Cela permet d’aborder un sujet qui concerne l’inflation.
Qui fabrique cette moyenne pondérée (le « on ») en France c’est L’INSEE. Aujourd’hui, on calcule même ce niveau non pas pour un pays comme la France mais pour l’Europe toute entière. Il y a un I (indice des px) C (a la consommation) H (harmonisée)= IPCH
Personne ne connait ce P, ce qu’on nous donne c’est son niveau de variation.
Pourquoi ce point est-il important en pratique.
Exemple : notre employeur nous augmente notre revenu (4000) de 10% (4400). On pourrait dire que le pouvoir d’achat va augmenter. Mais il faut savoir le taux d’inflation. Si celui-ci est aussi de 10% notre pouvoir d’achat n’a pas alors du tt augmenté.
Pour maintenir le pouvoir d’achat on essaye d’assurer que les salaires augmentent autant que les px. Avant, il y avait une procédure d’indexation automatique. Maintenant on ajuste les salaires après coup (sinon on nourrit l’inflation).
Mais, il y a un dernier point qui mérite considération : notion d’inflation elle même. P peut varier de façons très différentes :
– Les coefficients W peuvent changer (même si pas du jour au lendemain, mais en fonction du progrès technique par exemple). Ce n’est pas de l’inflation. L’augmentation de P= évolution des technologies, des gouts, de la mode…
– Un ou quelques px se modifient et augmentent qui font augmenter P. Si on est dans une économie fortement agricole et relativement peu industrialisée. Il y a alors une année avec une mauvaise récolte à cause de climats défavorables des céréales qui va amener une augmentation des prix des céréales, mais aussi de la farine… Mais ce n’est pas de l’inflation c’est un problème climatique.
– L’inflation est une hausse généralisée et continue des px des biens de consommation. Attention ce la ne signifie pas que tous les prix sont touchés de la même manière, ni au même rythme. Cela signifie que tous les px augmentent plus ou moins. Mais, ce n’est pas une hausse en un seul coup, c’est en continue. C’est une hausse durable des px. Expliquer l’inflation c’est expliquer les raisons pour lesquelles ce phénomène est durable. Dans cette situation la valeur de la monnaie s’effrite.
1/P pendant inflation P augmente alors 1/P diminue. |
La question importante est comment se forme en réalité la valeur de la monnaie ? D’où vient-elle ?
Elle ne se décrète pas. Elle est le plus souvent le résultat en partie de deux chose importantes.
— De la manière dont elle est gérée coté offre (plus ou moins rigoureuse)
— Du coté demande. Liée à l’activité économique elle-même, la façon dont nous utilisons la monnaie.
Elle est donc le résultat de la confrontation de l’offre et de la demande.
- 3 : La notion de « propriété technique spéciale de la monnaie »
C’est une conséquence du pouvoir d’achat de la monnaie et une conséquence du fait que la monnaie est assimilable à un bien de production qui rend des services. La monnaie peut rendre des services comme un bien ordinaire de consommation : propriété technique ordinaire de la monnaie. Mais elle peut faire aussi quelque chose de spécial d’où cette propriété technique spéciale de la monnaie.
Section 3 : La réserve de valeur, fonction connexe de la monnaie
Encore une fois, la monnaie est une réserve de valeur parmi d’autres, alors qu’elle est le seul intermédiaire d’échange. Elle va être en concurrence avec d‘autres réserves de valeur. Le fait est que en général, les agents économiques ont l’habitude de détenir un certain montant d’encaisse monétaire de manière quasiment permanente, un peu comme si on le dirait pour des entreprises qui ont des stocks de matière première ou de produits semi fini, il y a pour les entreprises un problème qui est celui de la gestion des stocks. L’entreprise bien gérée doit déterminée le montant optimale de ce stock : gérer un stock, c’est rechercher le stock optimal.
Le problème est que si elle a trop de stock, certes elle pourra faire face à la demande, mais avec trop de stock, on ne peut pas tout stocker, et le stockage ne se faire pas gratuitement. Il faut en avoir suffisamment pour ne pas avoir de rupture de stock mais ne pas avoir trop de dépense.
C’est pareil pour la monnaie. Avoir trop de monnaie, on y perd et ne pas en avoir assez, on risque de se retrouver dans le besoin. De fait, un peu comme une entreprise qui gère son stock de matière première, un ménage doit avoir un stock optimal de monnaie. Le constat est que les agents économiques gardent toujours un certain stock de monnaie, c’est pourquoi l’on parle de demande de monnaie.
La vraie question qui se pose est de savoir ce qui incite les individus à détenir de la monnaie qui ne leur rapporte rien. Pour avoir une réponse plus précise à cette question, il faut expliciter un acte économique important qui est celui qui est de gérer un portefeuille, et de voir précisément quels sont les critères qui amènent les agents économiques à gérer leur portefeuille de manière optimale.
Nous allons répondre à cette question en deux paragraphes :
- 1 : La notion de gestion de portefeuille
Il faut définir ce qu’est un portefeuille pour un économiste ou un financier.
Imaginons un individu qui dispose d’un revenu R. l’individu va être tout de suite confronté à une série de choix, que l’on va présenter de manière chronologique. Le premier choix auquel il est confronté consiste à se demander combien va-t-il consommer de son revenu, et combien va-t-il consacrer à l’épargne. Sur ce point il y a de grands débats théoriques.
Les théoriciens keynésiens considèrent que ce qui fait qu’un individu épargnera plus ou moins, c’est le montant même de son revenu. Cela veut dire au fond que si on reçoit 10 000€ par mois, en pourcentage j’épargnerais plus que si je recevais 1000€ par an. Pour Keynes, c’est le montant de revenu qui est la clé, non pas en valeur absolue, mais en question de pourcentage. Les auteurs classiques ou néoclassiques considèrent que ce qui fait la répartition est le taux d’intérêt, et qu’un individu n’est incité à épargner que si le taux d’intérêt est avantageux.
Quoiqu’il en soit, tout le monde convient qu’une fois que l’on reçoit le revenu, va se poser la question de la répartition entre la consommation et l’épargne. Il y a une deuxième question : quelle forme vais-je donner à mon épargne ? Il y a ici une multiplicité de forme possible. On comprend clairement qu’ici, constituer une épargne, c’est en même temps constituer un capital. De fait, tout acte d’épargne est un acte de constitution du capital. Cela dit, ce capital peut prendre des formes diverses. En réalité, on dit que le capital est un ensemble d’actifs, et ces actifs sont divers et variés.
Il y a deux formes d’actifs : AH (actif humain) et ANH (actif non humain). S’agissant des ANH, on peut dire qu’ils sont eux-mêmes de deux catégories : les Actifs physiques et les actifs financiers. Enfin, ces actifs financiers eux-mêmes peuvent se décomposer en deux catégories : les AFNM (actifs financier non monétaire) et les AFM (actifs financiers monétaires). Voilà toutes les formes possibles d’épargne.
Les actifs financiers : c’est ceux là que les économistes entendent par portefeuille, qui est un ensemble d’actifs financiers. Faut-il loger tous ces actifs financiers à la même enseigne ? La réponse est non, encore qu’il y ait des débats entre ces questions. Néanmoins, il est courant de distinguer les actifs financiers monétaires et non monétaires. Monétaires, c’est la monnaie elle-même qui va trouver une place dans les portefeuilles, et les actifs financiers non monétaires sont extrêmement divers, comme une police d’assurance, une obligation, un livret de caisse d’épargne, une action…
A dire vrai, la ligne de démarcation entre les AFNM et les AFM n’ait jamais bien net. En principe, ce qui fait la démarcation, c’est la rémunération. Pourquoi détiendrait-on dans le portefeuille de la monnaie qui ne rapporterait rien ?
Le problème est que malgré tout est que dans la réalité, cela est beaucoup plus complexe que cela. A partir de la fin des années 70 et début des années 80, dans les pays industrialisés, on a eu à faire à une vague déferlante d’innovations financières, et aujourd’hui on les a toujours. Parmi les innovations, on en a vu de plus en plus qui propose des actifs financiers qui sont à la fois très liquide (pas à 100%, comme le billet de banque) et qui sont relativement rentable. En d’autres termes, il faut comprendre que la liquidité est une affaire de degré. La monnaie au sens strict du terme est la liquidité à 100%, mais à côté de la monnaie, on a d’autres actifs qui ont une liquidité très élevé.
Quand les autorités monétaires s’assignent pour objectif de défendre la valeur de la monnaie, et que dans ce but les autorités monétaires veulent vérifier la quantité de monnaie en circulation, on comprend que encore faut il ce que l’on contrôle exactement. Où s’arrêtent les éléments que l’on peut qualifier de monnaie et ce que l’on ne peut pas appeler monnaie ?
Cela a introduit une certaine complexité dans le contrôle de l’offre de monnaie.
Si on élargit les catégories d’actifs, il y a à côté des actifs financiers des actifs physiques et aussi des actifs humains. Cela s’appelle le patrimoine de l’individu, qui est un ensemble d’actifs qui s’étend au-delà du portefeuille : il y a le portefeuille, mais aussi les actifs physiques et les actifs humains.
Les actifs physiques sont précisément tous les biens immeubles que l’on définit en Droit. Les actifs humains sont quelque chose qui peut paraître curieux. Pour l’économiste, en fait, il y a deux formes d’investissement en capital humain : il y a l’éducation et la santé. De fait, l’économiste part du principe que un étudiant qui vient d’avoir son bac peut envisager de faire des études plus ou moins longues, avec l’espoir que plus longues seront les études, plus long est l’investissement en capital humain et plus la rémunération devrait être importante. De fait, dans certains pays, il y a des systèmes de prêt en fonction de la durée prévue des études. Cela peut être aussi un investissement en santé. De fait, l’économiste à tendance à considérer que dans la définition complète du patrimoine se situe le capital humain.
Tous ces actifs financiers ne sont pas homogènes : ils se différencient de différentes manières. Une obligation qui est émise par Disney n’a rien à voir avec une obligation émise par GM. De fiat, les actifs financiers sont très hétérogènes, et sont liés forcément à l’activité menait par l’entreprise ou l’organisme qui émettent ces actifs. On comprend qu’il y a deux critères qui apparaissent. Le premier est évidemment le rendement de cet actif, et on peut raisonnablement comprendre que plus le rendement est élevé, et plus l’actif est intéressant, mais très généralement, plus le rendement d’un actif est élevé, plus il est risqué. On peut dire que donc le rendement est plus ou moins aléatoire, et c’est là tout le problème.
Ex : imaginons un individu qui achète une obligation. Cette obligation, supposons, qu’elle vienne à échéance au bout d’un an. L’entreprise qui a émis cette obligation s’engage à payer un intérêt de 8% sur l’année. Le problème est que cette obligation, que l’on a acheté 100€, rien n’indique que l’on va la garder un an. Quelque soit la raison, au bout de six mois, on a besoin de récupérer des fonds, donc on s’adresse au marché boursier pour revendre cette obligation. Le problème est que rien n’indique que je vais la revendre 100€, car je peux la revendre 90 ou 105€. Par conséquent, lorsque l’on parle du rendement d’une obligation, son rendement pécuniaire n’est pas seulement le taux d’intérêt.
Rp=i +ou- g
Le problème est que ce g est aléatoire. Il faut dire qu’il y a des actifs qui sont plus risqués que d’autres, et donc on peut raisonnablement penser que dans le cas général, l’individu qui craint le risque va rechercher un certain degré de sécurité, tout en étant intéressé par le rendement. On comprend que ceux qui offre des actifs vont eux aussi chercher à convaincre les acquéreurs de ces actifs garantissent une certaine sécurité. Forcément, si un actif est plus sûr qu’un autre, il est aussi moins rentable. Cette perte de rendement pécuniaire est pour ainsi dire le prix que l’individu accepte de payer pour avoir de la sécurité.
Le rendement non pécuniaire serait le rendement en sécurité. Par conséquent, on peut dire qu’un actif à un taux de rendement total R, qui se décompose en taux de rendement pécuniaire et non pécuniaire.
Chaque actif, quel qu’il soit, à un taux de rendement qui se décompose ainsi : Rp + Rnp. Seulement, ils n’ont pas tous le même rendement pécuniaire et le même rendement non pécuniaire. Plus le rendement pécuniaire est élevé, plus il est risqué mais plus cela risque d’être le jackpot. Un taux de rendement non pécuniaire très élevé est également très peu risqué, mais qui ne risque pas de rapporter beaucoup.
Gérer un portefeuille, c’est constitué un certain nombre d’actifs qui donnerait un réel degré optimal de sécurité mais aussi un rendement pécuniaire optimal. Un individu qui craint le risque va diversifier son portefeuille dans le but de trouver le degré de sécurité recherché. Diversifié le portefeuille, on peut le faire de différentes façons.
Pour trouver un portefeuille optimal, il faut tenir compte du rendement pécuniaire et de la sécurité.
Supposons un portefeuille représenté par A. sur le schéma, B et C sont également optimaux (penser à le recopier). Le choix entre B et C dépendra de l’individu et de sa subjectivité. Si on est un individu qui craint un peu plus particulièrement le risque, subjectivement on va plutôt pencher vers la sécurité, donc vers le C, sinon ce sera plutôt vers le B.
En fait, la monnaie ne peut être l’actif le plus sûr, donc l’actif ne peut être une bonne réserve de valeur du point de vue de la sécurité que sous certaines conditions.
- 2 : Les conditions pour que la monnaie soit une bonne réserve de valeur
En fait, il y a deux conditions pour que la monnaie soit une bonne réserve de valeur. La première condition est acquise d’emblée, le second est plus nuancée.
La première condition est que lorsqu’un individu détient des actifs financiers, c’est généralement dans le but de le revendre plus tard. Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsqu’un individu achète et vend des actifs financiers, il se porte donc sur le marché boursier, il doit supporter des coûts : ce sont des frais de courtage, des commissions, qui ne sont pas des frais anodins. Après, il faut qu’il fasse en sorte que ces coûts soit le plus faible possible. Comme nous l’avons vu, en réalité, la monnaie est le seul actif négociable dont les coûts de transaction sont nuls. De ce point de vue, incontestablement, la monnaie est une bonne réserve de valeur.
Deuxième condition : encore faut il que la monnaie puisse conserver son pouvoir d’achat. Il est clair que la monnaie perd la qualité de bonne réserve de valeur à partir du moment où les individus qui l’utilise anticipe de l’inflation, une hausse des prix, ce qui est généralement le cas lorsque on est dans des périodes dites d’inflation déclarée.
La monnaie est une bonne réserve de valeur que si le pouvoir d’achat anticipé de cette monnaie n’a pas tendance à s’effriter.
Pour conclure, qu’est-ce qu’une bonne monnaie ? On voit de suite que une bonne monnaie doit avoir des qualités qui sont parfois complémentaire et d’autrefois contradictoires. On a beaucoup parlé ici de la stabilité de l’unité de compte. On a parlé aussi de la stabilité du pouvoir d’achat. On comprend bien que la stabilité nourrit la confiance que l’on a à l’égard de la monnaie. Confiance et stabilité s’épaule mutuellement. Seulement, imaginons que comme certains économistes le préconise si fortement que l’on fasse de la stabilité l’objectif majeur, suprême, exclusif. Et bien, le problème est qu’on s’aperçoit que la monnaie doit être aussi dotée d’une certaine souplesse. Au fond, un entrepreneur qui a un projet intéressant mais qui n’a pas les moyens de le développer tout seul va demander de l’aider à sa famille, à ses amis…souvent, le même entrepreneur ne va pas rentrer de suite sur le marché financier et va taper à la porte d’une banque pour qu’elle l’épaule, et la banque peut, après étude du dossier, lui prêté de la monnaie dont il a besoin pour l’aider à financer son projet, ce qui va susciter une création de monnaie supplémentaire. Le problème, c’est que cette monnaie supplémentaire va être amené à circulé alors même que l’on n’a pas produit d’avantage, ce qui peut avoir évidemment des effets inflationnistes, et si il y a des effets inflationnistes, on érode un peu la confiance à l’égard de la monnaie. On comprend toutefois que la souplesse est nécessaire, et donc on s’aperçoit que la monnaie doit avoir parfois des qualités contradictoires : elle doit avoir de la stabilité mais aussi une certaine souplesse pour faciliter les activités économiques.
Au fond, il y a un grand débat chez les économistes entre certains qu’ils disent qu’il y a priorité à la stabilité, en comprenant que cela peut se faire au détriment d’une certaine souplesse, et d’autres qui donnent la priorité à la souplesse, mais au détriment de la stabilité. Voilà tout l’art de la gestion de la monnaie. Au fond, définir un système monétaire, c’est essayer de trouver une solution à ce problème : quel est le bon système monétaire ?
Lorsque l’on parcourt l’histoire monétaire, on verra qu’il y a eu plusieurs solutions, avec des avantages et des inconvénients divers et variés.