Les origines du libéralisme : physiocrates et libéraux

La naissance de la revendication libérale

Après un siècle de mercantilisme, l’ère du libéralisme économique apparaît en France. Ce sont les physiocrates

La Révolution financière instaure un ordre juridique libéral.
Il y a mutation libérale notamment du point de vue politique : On quitte la monarchie, l’Ancien Régime.
L’Etat libéral est celui qui protège les libertés, c’est l’Etat non interventionniste.
Cette mutation libérale correspond également à une mutation socio-économique.
On accède à la Révolution industrielle qui commence vers 1820-1830, la Société est troublée.
Il y a des émeutes.
A cela s’ajoutera un climat de guerre (guerres révolutionnaires, guerres napoléoniennes,…).
Les guerres ont un impact sur l’économie.

Le siècle des lumières est le siècle de la liberté :

– Liberté politique contre la monarchie.
– liberté sociale : Les gens s’émancipent des tutelles traditionnelles.
– La laïcisation de la Société commence déjà.
– Liberté économique : Le monde du travail revendique cette liberté économique, car selon certain un individu libre est un individu épanoui.
– La liberté contractuelle.
On commence à discuter de questions économiques.
Montesquieu, Diderot, Rousseau, Voltaire, ont des notions économiques.

Les physiocrates ou le travail de la terre.

Selon eux, la richesse est produite par l’agriculture.
L’industrie, c’est la transformation, l’agriculture, c’est la production nette.
Donc, pour eux, l’agriculture seule crée.
En conséquence, ils préconisent donc d’encourager ce secteur et indiquent que le rôle de l’Etat est de favoriser le paysan.
Pour eux, améliorer la production agricole, c’est intégrer la nouvelle culture (pommes de terre, le nouveau maïs, les plantes fourragères, …)
Les physiocrates disent qu’il est possible de changer le rythme agricole.
Exemple : Planter de la Luzerne.
Ils insistent sur le fait qu’il faut sélectionner les races de bétail.
Plus le paysan est riche, plus il achète, plus la machine économique tourne et donc, plus il y a d’activité économique, plus il y a de taxes.
Pour stimuler le paysan, ils estiment qu’il faut le laisser libre de cultiver ce dont il a envie.
Il faut abroger les droits seigneuriaux, les droits de douanes, …
Les physiocrates pensent qu’il faut supprimer les corporations.
Cela libérera les travailleurs, en conséquence ils travailleront plus.
Cette volonté économique doit avoir une traduction juridique.
Il faut créer un nouveau droit du travail : « laisser-faire », « laisser passer ».
Pour les physiocrates, seul un pouvoir fort peut faire réforme.
Ils souhaitent des despotes éclairés.
(Voltaire est favorable aux despotes éclairés).
« Seul un despote éclairé peut imposer la tolérance car le peuple est intolérant. »

Les libéraux et les philosophes.

L’école libérale française existe bien avant l’école libérale anglaise.
Vaubans est un réformateur un peu libéral pour son époque.
Bois-Guilbert qui est un économiste s’oppose à la politique protectionniste de Colbert.
Il est pour une liberté des échanges.
Ce libéralisme est repris par les philosophes : « L’Homme est né libre. »
« Les Hommes sont libres et égaux. »
Ils sont donc libres de travailler.
On prépare la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
« Un homme libre travaille pour vivre et nourrir sa famille. »
L’Histoire a créé avec le temps des corporations, des réglementations, mais ce sont des produits de l’Histoire.
« Naturellement, l’Homme est libre de travailler. »
On proclame donc en 1789 les Droits Naturels de l’Homme.
Il faut alors supprimer les taxes, les monopoles, les privilèges, …
Il y a également un libéralisme anglais.
Ce libéralisme anglais a pour grand maître John Locke.
Pour lui, le travail est la source de la richesse et de la propriété.
« La propriété est le fruit du travail. »
« Il faut laisser l’Homme maître de son intérêt. »
Ici, on voit un individualisme anglais : « L’Etat n’a pas à s’occuper des individus. »
Pour les français, l’Etat doit quand même intervenir sur les individus.
Le roi protège la veuve, l’orphelin et les pauvres.
Les français sont catholiques et non protestants comme les anglais.
Le protestant est seul face à Dieu, le catholique se réfère au pape.
La liberté économique entraîne l’inégalité économique.
C’est le risque à assumer.
Pour les anglais, c’est la liberté au prix du risque de l’inégalité.
Adam Smith est un grand penseur économique.
Il présente comme idée la division du travail.
Il faut un marché libre donc une liberté du travail.
C’est notamment la liberté contractuelle en matière de travail.
Les anglais sont les apôtres du « moins d’Etat ».
Pour eux, l’Etat sert à la police et à la justice, c’est l’Etat gendarme.
Il n’a pas à intervenir dans les autres domaines.
Ce discours n’est pas limité à l’élite.
Les ouvriers ne sont pas défavorables à l’idée de liberté.
Au sein du milieu ouvrier, il y a une revendication libérale.
Le monde patronal ou une partie de celui-ci est sensible à la liberté, à la concurrence.
Il y a des secteurs modernes, inventifs.
En revanche, d’autres sont contre cette liberté, contre la concurrence.
Le monde politique n’est pas insensible à ce débat d’idée.
La question qui se pose à l’Etat, c’est la réforme.
Beaucoup de Hauts-Fonctionnaires ainsi que les conseillers du roi ont compris qu’il faut des réformes libérales.
Faut-il une rupture ou non ?
La réforme sera-t-elle acceptée ?
La réforme va générer des tensions sociales.
Cela entraîne la nécessité d’un pouvoir politique fort.
Louis XVI n’a pas la force de Louis XIV et dès les années 1760 il y aura des réformes économiques.
La grande réforme sera la libération du commerce des grains.
La question qui se pose alors est de savoir s’il faut supprimer les corporations.
Le problème sous-jacent est la liberté du travail et de l’industrie.
Ainsi va intervenir Turgot.