Le rôle social et économique de l’assurance

Le rôle de l’assurance

   L’assurance a deux missions : une mission sociale et économique

1) Le rôle social de l’assurance

La mission essentielle de l’assurance est d’apporter aux hommes cette sécurité dont ils ressentent le besoin.

Elle les protège contre les risques du hasard qui les menace dans leur personne comme dans leurs biens et leur donne ainsi confiance dans l’avenir.

C’est une vente de sécurité au profit de l’action.

D’un point de vue individuel, l’assurance à une valeur morale indéniable, c’est un acte de prévoyance donnant à son auteur conscience de ses responsabilités, lui permettant d’accroitre son indépendance et sa liberté et même d’accomplir parfois un devoir moral envers autrui.

L’assurance décès… au profit d’un enfant handicapé…

D’un point de vue plus général, l’assurance joue un rôle important dans la vie économique et sociale.

Rôle social car c’est un facteur de sécurité car elle garantit la réparation et favorise la création.

 

– Fonction réparatrice de l’assurance

L’assurance permet d’indemniser les préjudices résultant de la réalisation des risques. Grâce à elle l’immeuble incendié sera reconstruit, le véhicule endommagé sera réparé…

Elle joue généralement ce rôle dans l’intérêt de l’assuré lui-même car cela lui permet de conserver l’équilibre de son patrimoine et même de sauvegarder des intérêts extra patrimoniaux comme sa santé, sa capacité de travail.

Mais l’assurance est de plus en plus souvent utilisée par le législateur pour garantir au tiers la réparation du préjudice dont ils sont victimes.

C’est là le but essentiel des assurances de responsabilité obligatoire.

La loi du 27 février 1958 en imposant ce type d’assurance à tout automobiliste a moins désiré protéger l’automobiliste contre l’action en responsabilité des tiers que donner à ces tiers un recours en indemnisation contre l’assureur dont la solvabilité est certaine.

L’assurance permet une certitude d’indemnisation pour les victimes.

L’assuré est à l’abri d’un tel recours, il sera en mesure de supporter ces risques et d’accomplir de nouvelles actions.

 

– Fonction créatrice de l’assurance

En apportant la sécurité aux hommes, l’assurance favorise l’éclosion d’un grand nombre d’activité qu’il n’oserait entreprendre sans elle.

Nombreuses sont les activités qui ne seraient pas entreprises sans un tel soutien qu’il s’agisse de la pratique de sport dangereux, de métiers dangereux, de l’utilisation de nouveaux modes de transports, de l’exploitation de nouvelles formes d’énergie…

L’assurance est devenue une nécessité pour l’homme d’action et l’homme d’affaire.

Elle doit s’adapter à ses besoins, s’étendre sans cesse à des risques nouveaux (la téléphonie mobile).

Elle encourage de ce fait l’innovation, c’est un facteur de progrès social et de développement économique.

 

2) Rôle économique de l’assurance

L’assurance au plan économique est d’abord un moyen de crédit mais c’est aussi une méthode d’épargne et plus généralement un mode d’investissement.

 

L’assurance : moyen de crédit

 

C’est un aspect moderne de l’assurance qui vient aujourd’hui relayer les formes classiques du crédit, d’abord elle permet à l’assuré d’obtenir du crédit en renforçant les garanties qu’il offre à ses créanciers.

Il assurera contre l’incendie l’immeuble hypothéqué.

Il va souscrire une assurance en cas de décès pour une somme égale à la valeur du prêt.

Ensuite elle permet à l’assurer de consentir lui-même du crédit à ses clients, c’est l’assurance crédit qui garantit au créancier le paiement en cas d’insolvabilité du débiteur et favorise la conclusion de nouveaux marchés.

L’assurance remplit même une fonction de crédit au profit de l’économie générale car les réserves que les compagnies sont obligées de constituer contribuent à soutenir le crédit général du pays.

 

L’assurance : une méthode d’épargne

 

L’accumulation des primes des assurés permet la constitution de capitaux importants surtout dans les assurances sur la vie car les prestations d’assureurs s’exécutent sur une échéance lointaine.

L’assurance apparaît comme une méthode particulière de formation de l’épargne.

Lorsque le versement d’un capital par l’assureur est certain, l’incertitude portant seulement sur le moment où il interviendra (décès prématuré, survie).

La fonction d’épargne de l’assurance l’emporte sur celle de couverture du risque.

Le législateur tend à encourager cette forme d’épargne scientifiquement organisée apportant des avantages fiscaux au souscripteur.

En effet l’assureur en drainant une partie de l’épargne nationale facilitera le financement des investissements.

 

L’assurance : mode d’investissement

 

Les sommes considérables que les compagnies d’assurance prélèvent sous la forme de prime doivent être placées pour la sécurité des assurés et des victimes puisqu’elles garantissent l’exécution des obligations.

De ce fait, les placements de ces sommes sont soumis à des règles très strictes.

Ces règles sont justifiés par l’intérêt que peut présenter à l’économie ces masses de capitaux car ils vont apporter à l’Etat et aux collectivités locales des ressources considérables et vont permettre de couvrir une part importante des emprunts publics.

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