Depuis sa création par la Constitution de 1958, le Conseil constitutionnel a évolué pour devenir une véritable juridiction, bien que les textes initiaux ne lui conféraient pas explicitement ce statut.
A. La composition du Conseil constitutionnel
B. Le statut des membres
C. La saisine du Conseil constitutionnel
Existant depuis 1958, ce contrôle s’exerce avant la promulgation des lois et peut être :
Les autorités habilitées à saisir le Conseil sont :
Résumé : Le Conseil constitutionnel, bien qu’initialement conçu comme un organe régulateur, est devenu une véritable juridiction, grâce notamment à l’introduction de la QPC. Sa composition, son statut et ses modalités de saisine reflètent son rôle central dans la garantie de la conformité des lois à la Constitution et la protection des droits fondamentaux en France.
Le Conseil constitutionnel joue un rôle central dans la garantie de la suprématie de la Constitution, tout en assurant l’articulation entre les normes nationales et le droit européen. Voici un panorama actualisé des principes régissant cette hiérarchie.
La Constitution française, dans son acception large, constitue la norme suprême de l’ordre juridique interne.
La pyramide des normes internes
Au sommet : La Constitution et le bloc de constitutionnalité, comprenant :
Ensuite :
La place des traités internationaux
L’article 55 de la Constitution confère aux traités internationaux une primauté sur les lois ordinaires, sous réserve :
Cependant, la Constitution prime sur les traités :
L’intégration du droit européen a créé des tensions entre la primauté de la Constitution et les exigences de l’Union européenne. Deux positions majeures s’opposent :
La position des juridictions françaises (Cour de cassation et Conseil d’État) :
La position de la CJUE (Cour de justice de l’Union européenne) :
La solution française : une primauté relative
Le Conseil constitutionnel, dans ses décisions des 10 juin 2004, 27 juillet 2006, et 30 novembre 2006, a adopté une approche pragmatique pour concilier droit national et droit européen :
L’arrêt Arcelor (2007) :
Le Conseil d’État a précisé sa méthode pour contrôler les lois de transposition :
le Conseil constitutionnel assure la régulation des rapports entre les pouvoirs publics en France, garantissant la légitimité des processus électoraux, la continuité des institutions et le respect de l’équilibre institutionnel prévu par la Constitution.
Le Conseil constitutionnel joue un rôle essentiel en France en tant que régulateur des rapports entre les pouvoirs publics. Ses attributions couvrent plusieurs domaines clés :
1. Juge électoral
Contrôle de l’élection présidentielle : Conformément à l’article 58 de la Constitution, le Conseil constitutionnel veille à la régularité de l’élection présidentielle, examine les réclamations et proclame les résultats du scrutin. Conseil Constitutionnel
Contrôle des élections parlementaires : Selon l’article 59 de la Constitution, le Conseil constitutionnel statue en cas de contestation sur la régularité de l’élection des députés et des sénateurs. Il peut valider l’élection, en modifier les résultats ou l’annuler, notamment en cas de fraude électorale ou de non-respect des règles de financement des campagnes électorales. Conseil Constitutionnel
2. Garant de la continuité des pouvoirs publics
Constatation de la vacance ou de l’empêchement du Président de la République : En vertu de l’article 7 de la Constitution, le Conseil constitutionnel, saisi par le Gouvernement, constate la vacance ou l’empêchement définitif du Président de la République. Dans ce cas, les fonctions présidentielles sont provisoirement exercées par le président du Sénat ou, si ce dernier est empêché, par le Gouvernement.
Contrôle de l’application de l’article 16 de la Constitution : L’article 16 confère des pouvoirs exceptionnels au Président de la République en cas de crise grave. Depuis la révision constitutionnelle du 23 juillet 2008, le Conseil constitutionnel est consulté sur la mise en œuvre de ces pouvoirs et, au bout de 30 jours, il examine si les conditions justifiant leur maintien sont toujours réunies. Conseil Constitutionnel
3. Gardien de l’équilibre institutionnel
Irrecevabilité des propositions de loi ou des amendements d’origine parlementaire : Selon l’article 41 de la Constitution, en cas de désaccord sur la répartition des compétences entre le domaine de la loi et celui du règlement, le Conseil constitutionnel peut être saisi par le Gouvernement ou le président de l’une des assemblées pour statuer sur l’irrecevabilité d’une proposition de loi ou d’un amendement.
Délégalisation prévue à l’article 37 alinéa 2 : Le Conseil constitutionnel peut déclarer qu’une disposition législative intervenue dans un domaine relevant du pouvoir réglementaire a un caractère réglementaire, permettant ainsi au Gouvernement de la modifier par décret.
Le Conseil constitutionnel joue un rôle en tant que gardien des libertés et des droits fondamentaux. Il exerce un contrôle de constitutionnalité des lois, tant a priori qu’a posteriori, afin de garantir leur conformité avec la Constitution.
1. Les modalités générales du contrôle de constitutionnalité
Le contrôle de constitutionnalité en France est centralisé, confié à une juridiction spécialisée : le Conseil constitutionnel. Ce contrôle s’exerce de deux manières :
Contrôle a priori : Effectué avant la promulgation d’une loi, il intervient en dehors de tout litige spécifique et se réalise par voie d’action. Les autorités habilitées, telles que le Président de la République, le Premier ministre ou les présidents des assemblées parlementaires, peuvent saisir le Conseil constitutionnel pour examiner la conformité d’une loi avant son entrée en vigueur.
Contrôle a posteriori : Introduit par la révision constitutionnelle de juillet 2008, il permet, via la Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC), de contester la constitutionnalité d’une loi déjà en vigueur lors d’un litige. La loi organique du 10 décembre 2009 et le décret de 2010 en précisent les modalités.
La procédure de la QPC se déroule en plusieurs étapes :
Saisine initiale : Lors d’un procès, une partie peut soulever une QPC en affirmant qu’une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution. Le juge saisi examine la recevabilité de la question.
Transmission aux juridictions supérieures : Si la QPC est jugée recevable, elle est transmise à la juridiction suprême de l’ordre concerné : la Cour de cassation pour l’ordre judiciaire ou le Conseil d’État pour l’ordre administratif. Ces juridictions disposent d’un délai de trois mois pour décider de la transmission au Conseil constitutionnel.
Examen par le Conseil constitutionnel : Si la question est transmise, le Conseil constitutionnel dispose également de trois mois pour statuer. Il peut déclarer la disposition conforme ou non conforme à la Constitution. En cas de non-conformité, la disposition est abrogée à compter de la publication de la décision ou d’une date ultérieure fixée par le Conseil.
Depuis l’introduction de la QPC, le Conseil constitutionnel a rendu de nombreuses décisions influençant significativement le paysage juridique français. Par exemple, en 2023, il a censuré certaines dispositions législatives portant atteinte à la liberté d’expression, renforçant ainsi la protection des droits fondamentaux. Le Monde
2. Les principes fondamentaux dégagés par la jurisprudence du Conseil constitutionnel
Depuis la décision historique du 16 juillet 1971, le Conseil constitutionnel s’est affirmé comme le protecteur des droits fondamentaux en France. Cette décision a intégré le Préambule de la Constitution de 1958, incluant la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, dans le bloc de constitutionnalité, élargissant ainsi le champ du contrôle de constitutionnalité.
La jurisprudence du Conseil a établi plusieurs garanties essentielles :
Droits politiques : Protection du droit de suffrage, de la libre détermination des peuples et des droits spécifiques des populations d’outre-mer.
Libertés publiques générales : Garantie des droits de la défense, de la présomption d’innocence et de la non-rétroactivité des lois pénales.
Libertés intellectuelles : Protection de la liberté d’enseignement, de la presse et de la communication audiovisuelle.
Libertés collectives : Sauvegarde de la liberté d’association et du droit de grève.
Le Conseil constitutionnel a également joué un rôle crucial dans l’évolution des principes constitutionnels. Par exemple, il a reconnu le principe d’égalité devant la loi, interdisant les discriminations fondées sur l’origine, la race, la religion ou le sexe. Conseil Constitutionnel
En outre, le Conseil a démontré sa capacité à adapter sa jurisprudence aux évolutions sociétales et juridiques, procédant parfois à des revirements pour mieux protéger les droits fondamentaux. Conseil Constitutionnel
En résumé, le Conseil constitutionnel garantit la hiérarchie des normes, régule les rapports entre pouvoirs publics et protège les droits fondamentaux. Il contrôle la constitutionnalité des lois (a priori et a posteriori), veille à l’équilibre institutionnel et à la régularité électorale. En intégrant les principes issus du bloc de constitutionnalité, il s’adapte aux évolutions sociétales pour renforcer les libertés publiques et l’État de droit.
Qui sommes nous? Cours-de-Droit.net Créés en 2009 par des étudiants regrettant l'absence de cours gratuits…
Les actions des autorités de police administrative La police administrative peut se définir comme étant…
La légalité des mesures de police administrative L’exercice du pouvoir de police est strictement encadré…
Les autorités administratives compétentes en matière de police administrative Les autorités administratives compétentes en matière…
La police administrative générale et les polices administratives spéciales Il convient de différencier, au sein…
La protection de l’ordre public, une des finalité des mesures de police administrative L'ordre public…