La contestation de l’autorité du roi par les Catholiques au XVIe siècle

L’ABSOLUTISME COMBATTU PAR LES CATHOLIQUES

On se trouve ici au XVIe siècle en France. Depuis 1515, François Ier règne. A partir de 1534, il tolère peu les protestants. Il tente de limiter au maximum l’influence des protestants. Il n’y a donc pas de répercussion mais une répression active. Il règne jusqu’en 1547. Son fils Henri II exerce le pouvoir mais peu de temps. Cependant, son règne aura des conséquences énormes par la suite. A partir de 1559, la noblesse d’épée rentrée en France des guerres d’Italie est désorientée. Henri II est tué pendant les festivités et ce sont ses fils qui sont commencé à régner, soit trop jeunes soit débiles c’est-à-dire maladifs. A partir de cette date, les rois de France vont subira domination de leur mère, en droit ou en fait. Il s’agit de Catherine de Médicis.

De son vivant, Henri II, 2 ans avant sa mort, il a tenté de régler le problème des protestants. Le serment d sacre impose d’extirper les hérésies dans le royaume de France. Si le roi tolère les protestants, il risque la damnation éternelle. Il estime que le temps est venu de persécuter les protestants. On ne parle par encore de terre de religion. Il a voulu persécuter les croyants protestants parce que dans les années 1550 à 1555 le protestantisme a connu un essor incroyable. De nombreuses familles nobles se sont converties. Des personnages de la cour ont officiellement montré leur conversion. Pour limiter la profusion des protestants, Henri II a donné au parlement de Paris le pouvoir de créer une chambre dans le but de juger les protestants et les condamner à mort.

Au moment où il meurt, les protestants sont persécutés, ce qui est possible si le roi est puissant, cas de Henri II. En 1559, François II règne. Catherine de Médicis, la mère, n’a pas de régence mais dans les faits elle gouverne. Elle perçoit la nécessité de cesser les persécutions car le fils n’est pas en mesure de mener cela. Elle tente donc d’imposer de la tolérance. Or, les nobles ne cessent de se convertir.

François ler et Charles IX règne mais comme il est mineur sa mère est régente. Elle considère qu’il est temps de renouer avec les persécutions mais à plus grandes échelles. On peut dire que les guerres de religion commencent donc dans les années 1961 − 1962. En 1961, elle tente d’organiser un catholique où elle convoque protestants et catholiques. C’est le colloque de Poissy pour tenter de trouver une entente pour que les religions cohabitent. Or Bayle, héritier de Calvin, refuse. Catherine de Médicis lance donc les religions, il y en aura 8 en tout.

Ces guerres vont limiter la progression du protestantisme mais sur le plan humain c’est religieusement correct jusque 1572 où a lieu la Saint Barthélemy. A cette date, le mariage de la princesse Margot est organisé avec son cousin le futur Henri IV. Catherine profite de la présence des grands protestants à Paris pour les tuer. Cela a changé la donne en France car le massacre de la Saint Barthélemy a provoqué une crise de la loyauté des protestants envers le roi. Des protestants vont ouvertement critiquer le pouvoir établi. C’est à partir de la Saint Barthélemy que vont paraitre des écrits de protestants contestant le pouvoir royal. On les appelle les monarchomaques.

Ils vont lever ne réflexion sur la légitimité du pouvoir. Parallèlement, après la St Barthélemy, des églises protestantes vont se mettre en place. Les protestants sentent la nécessité d’installer des institutions. Le roi est devenu l’ennemi des protestants. A partir de 1572, l’idéologie jusqu’alors religieuse va se transformer en idéologie politique.

UNE IDÉOLOGIE POLITIQUE À MOTIVATION RELIGIEUSE

Ce mouvement des protestants critiquant le pouvoir s’est étendu dans toute l’Europe, particulièrement en Angleterre. L’Eglise anglicane s’est peu à peu détachée de l’Eglise de Rome et a évolué vers le calvinisme jusqu’au règne de Marie Tudor, fille d’Henri VIII. Elle a voulu renouer avec le catholicisme. Son objectif a été de réintroduire en Angleterre le catholicisme et elle s’est donc mise à persécuter les protestants. Les monarchomaques ont pris la plume, surtout Ponet et Goodman. Ils ont accusé Marie Tudor d’être tirant. Auparavant, sa cousine Elisabeth Ier a été déclarée reine grâce aux monarchomaques. Après Elisabeth Ier, les monarchomaques ont cessé de contester le pouvoir.

En France, en revanche, en 1572, des protestants ont écrit et on développé ce mouvement jusqu’à l’Edit de Nantes. Henri IV a édicté l’édit de tolérance et à partir de là, en 1598, ce sont les catholiques qui se sont mis à contester l’autorité du roi. Cette contestation issue des milieux catholiques était aussi appelée les monarchomaques.

LA RÉVOLTE CATHOLIQUE

Cette révolte catholique est sur le fond identique à la révolte protestante. Sur le plan religieux, politique, c’est presque du copier coller. En réalité, au XVIe siècle, c’était mis en place le parti de la Ligue, en 1976, mis en place à l’initiative du duc de Guise donc d parti catholique intransigeant. Il s’agit d’une sorte de parti politique qui rassemblait toutes les associations catholiques locales, provinciales. Ce parti de la Ligue était soutenu par Catherine de Médicis, qui au lendemain de la St Barthélémy, souhaitait mettre fin à la présence des protestants en France. Le roi d’Espagne finançait également ce parti.

En 1576, le roi Henri III prend un édit qui allait à l’encontre des prétentions de la Ligue. Roi depuis 1574, Henri III est un ennemi de la Ligue. Il s’agit de l’édit de Beaulieu qui concédait des droits aux protestants, en particulier les protestants obtenaient le droit de pratique leur culte publiquement sauf à Paris.

Ainsi, la situation religieuse et politique bascule en France à cette époque. Pendant quelques années, une paix relative s’installe dans le royaume, jusque 1584. C’est la date de la mort du duc d’Alençon. C’est l’un des fils d’Henri II et de Catherine de Médicis qui devait devenir roi après Henri III. Ainsi, l’héritier devient Henri de Navarre qui est protestant et cousin du roi. Ainsi, les ligueurs se sont affolés car ils ont envisagé le cas où un roi protestant monterait sur le trône. Il était impensable qu’un protestant monte sur le trône.

Alors le duc de Guise entre en action. Il signe un traité secret avec l’Espagne en vertu duquel l’Espagne verse une rémunération mensuelle à la Ligue. En contrepartie, la Ligue s’engage à faire monter sur le trône un roi catholique. Ainsi, une guerre était inévitable. La Ligue devait influencer Henri III pour qu’il rejette l’héritier légitime, donc Henri de Navarre. Il a donc été contraint de signer un traité, le traité de Nemours en 1585, par lequel le roi s’engage à bouter les hérétiques hors du Royaume et à interdire aux protestants de pratiquer leur culte et d’imposer aux protestants l’abjuration dans les 6 mois c’est-à-dire la conversion. Les protestants devaient donc se convertir ou quitter la France. Aussi, le traité demandait que Henri III fasse la guerre à Henri de Navarre, c’est-à-dire que commença la dernière guerre de religion, la huitième. Elle est appelée la guerre des trois Henri.

Le pape promulgue une bulle qui déclarait que Henri de Navarre était déchu de tous ses droits à la couronne. Cela est donc une marche arrière car depuis Philippe Lebel l’objectif était que l’Etat français soit indépendant de l’autorité papale.

En réalité, Henri III n’était pas d’accord avec cette politique qu’on le contraignait à appliquer. Son véritable ennemi était la ligue. Il souhaitait que son successeur soit Henri de Navarre en raison de la règle de droit public en vigueur concernant es successions royales. Après 1585, les relations entre le roi et la Ligue se sont creusées. A partir de là, Henri III a eu une mauvaise image dans la population et dans l’Histoire. Henri de Guise a alors bénéficié très vite d’une popularité importante. Henri III a alors envisagé d’interdire au duc de Guise d’être dans Paris. Le duc de Guise est alors exilé. Le duc de Guise brava l’ordre donné par le roi et décida d’entrer à Paris avec ses troupes. Ainsi, dans Paris, le bruit couru que le roi voulait préparer une St Barthélémy visant les catholiques. Il y a donc eu une insurrection, les partisans se révoltant avec les troupes du duc de Guise, c’est ce qu’on appelle la journée des barricades. On est ici en 1588. Cette journée va aboutir à une situation explosive.

Henri III est alors obligé de s’enfuir alors que normalement les troupes royales auraient du l’emporter. Ainsi, l’autorité royale n’existait plus. Le roi ne reviendra jamais à Paris. Un comité se crée pour gouverner la ville. Ainsi, toutes les grandes villes de provinces qui suivent l’exemple de Paris et créent des comités locaux. Tout le monde offre la couronne à Henri de Guise. Cependant, il ne voulait pas rompre avec le roi de France. Il a donc souhaité se réconcilier avec le roi de France sous ses conditions. Il offre donc à Henri III de revenir à Paris mais ce dernier refusa. Il fut à nouveau contraint d’adhérer à un édit, l’édit de l’Union, qui consacrait l’alliance entre la monarchie et la Ligue. Cet édit obligeait donc à nouveau Henri III à combattre les protestants. Cet édit excluait tout protestant à la succession du trône de France. Des Etats généraux furent réunis en 1588 à l’initiative du roi. L’argument avancé par Henri II est qu’il a besoin d’argent pour faire la guerre aux protestants. En réalité, il voulait faire venir tous les ligueurs hors de Paris pour se rendre à la réunion des Etats généraux qui avait lieu en Province. Ainsi, le duc de Guise et les ligueurs se rendent à la convocation du roi. Alors, Henri III donne l’ordre de faire assassiner le duc de Guise. Ainsi, en convoquant les Etats généraux, le roi voulait la mort du duc de Guise qui est donc assassiné en 1588.

C’est alors que se forma le groupe des monarchomaques catholiques. Ce sont des ligueurs qui prennent la plume pour déclarer le roi tyran. De leur point de vue, Henri III n’a pas respecté son contrat envers Dieu et envers le peuple. Le pape excommunia Henri III. La solution envisagée est donc la déposition et donc l’organisation de l’élection d’un nouveau roi. C’est alors que les parisiens organisèrent des Etats généraux à Paris. Pour la première fois dans l’Histoire, ce n’est pas une initiative de la part du roi mais de la part de la Ligue. Les Etats généraux sont convoqués en 1589 dans le but de déposer le roi. Entre temps, Catherine de Médicis décède et donc du point de vue d’Henri III, c’était l’indépendance totale. Henri III s’est alors associé à Henri de Navarre contre la Ligue et en particulier les initiateurs de la Ligue, en particulier encore contre les Etats généraux se tenant à Paris. La règle de la catholicité est votée, elle dit que le roi de France doit être catholique. C’est la dernière loi fondamentale du royaume et c’est la seule à ne pas être une règle coutumière. Un nouveau roi catholique est élu. Plusieurs personnes ont posé leur candidature, notamment la fille du roi d’Espagne, Isabelle. Elle descendait du roi de France par sa mère. Il y avait un autre candidat porté par les ligueurs.

Les monarchomaques ont donc développé le thème général de la déposition. Deux ont marqué les esprits : Jean Bouché et Guillaume Rose.

Jean Bouché a eu une grande influence sur Paris. Il était le recteur de l’université de Paris, université de théologie. Par la suite, il est devenu prieur de la Sorbonne. Il prêchait très régulièrement tous les jours. Son ouvrage date de 1589 et s’appelle De la Juste abdication d’Henri III. C’est une apologie en règle du meurtre d’Henri III. L’ouvrage a obtenu un privilège c’est-à-dire de l’argent pour être imprimé, le privilège venant de la faculté de théologie de la Sorbonne.

Jean Bouché reconnait que la déchéance d’un souverain doit être l’œuvre du peuple, mais il ajoute que ça pet être aussi celle du pape. Dans le cas d’Henri III, les fautes sont si graves qu’il n’y a pas besoin de déposition en la forme. Le roi doit être rué sans délai et il est permis à chacun de le tuer. Cela signifie donc que Dieu accueillera le meurtre.

On ne sait pas si Jacques Clément a lu l’œuvre de Jean Bouché. Mais en août 1589, Jacques Clément s’est permis de mettre en œuvre cette idée et a tué Henri III. C’est la première application du tyrannicide et c’est la première fois qu’un roi de France est assassiné. Les ligueurs trouvent l’acte de Jacques Clément légitime.

Guillaume Rose tenta aussi de démonter aussi que le roi était tyran et qu’il était possible de l’assassiner. Il écrit en 1590 à un moment où Henri IV n’est pas reconnu roi par tout le monde. Il écrit De la Juste autorité de la République chrétienne contre les rois impies. Il soutient que le roi est hérétique et qu’il faut le tuer impunément. Il en rajoute en disant que ce n’est plus une faculté mais une obligation de conscience, une obligation envers Dieu. Il écrit sous le règle d’Henri IV qui est relaps d’un point de vue des catholiques. Ainsi, pour Guillaume Rose, tolérer son règne est s’en faire le complice. Pour échapper à cette qualification pénale, il faut donc tuer Henri IV.

Ainsi, ces écrits reviennent au même sauf que Jean Bouché écrit sous le règle d’Henri III qui est catholique, c’est pourquoi c’est une faculté de tuer chez lui. Guillaume Rose écrit sus Henri IV qui est protestant et donc cela devient une obligation.